C'était pas nous ! [PV Yeva]

C'était pas nous !

ft. Yeva Filipov

Le centre commercial de Staten Island avait plutôt intérêt à être à la hauteur de ses goûts de luxe, sinon Rosaria irait faire ses achats à Manhattan et tant pis pour la prudence !

Elle avait bien cru faire une syncope devant les boutiques de vêtements du Queens. Tout était bon marché ! Ou bien moches. Oui, parce que Rosaria ne comptait pas porter autre chose que de la marque italienne, elle était exigeante la petite (pas si petite que ça en réalité).

Au moins elle s'était trouvé une esthéticienne convenable, à défaut d'avoir pu emmener Giulia avec elle. Mais bon, la douleur de l’épilation n'était pas atténuée, peu importe le pays visiblement. Rosaria enviait bien les allemandes sur ce coup là, qui n'avaient pas à s'épiler au moindre poil sans que ça ne choque personne. S'il y avait quelque chose qu'elle changerait bien dans le monde ce serait ça. Elle aurait peut-être dû rejoindre Leonardo en Allemagne pour ses études en fait.
Quoique vu l'accent qu'il se trimballait maintenant..

Enfin bref, tout ça pour dire que ce n'était pas le moment de lui chercher des noises. Déjà qu'elle avait du mal à avancer à travers cette foule bondée.. Talons aiguilles et vêtements de luxe sur elle, il ne lui en fallu pas plus pour décider de forcer la barrière de la foule, bousculant les gens qui se mettaient sur son chemin.

Mais évidemment, il fallu que l'un d'eux pique la mouche. Peut-être parce qu'elle l'avait bousculé en même temps qu'une blonde.

« Non mais faites gaffe où vous allez ! »

Déjà passablement agacée de n'avoir pas trouvé son bonheur au Queens et d'avoir fait tout ce chemin, d'être passée chez l’esthéticienne dans la matinée, et d'être en talons aiguilles depuis le début de la journée, cette remarque n'arrangea pas son humeur. C'est pourquoi au lieu de s'éclipser, elle s'arrêta pour lui lancer un sourire ironique.

« Je sais que je suis d'une beauté sans pareille, mais ce n'est pas une raison pour m'imposer vos fantasmes. Pourquoi une femme comme moi perdrait la moindre seconde à ne serait-ce que vous frôler ? »

Oui, elle était amère.
Si Giovanni était là, il aurait certainement pu la calmer et elle aurait pu continuer son chemin. Mais c'était son jour de repos aujourd'hui alors il était resté chez eux. Elle n'avait donc personne pour la calmer, et cette pensée ne fit que l'énerver davantage.

Rosaria replaça correctement son sac à main en forme de pomme dorée, absolument magnifique qu'elle adorait, en fusillant l'homme du regard, qui ne comprenait visiblement pas le danger qui le menaçait.

« Joue pas l'innocente, tu m'as foncé dessus ! »

Et en plus il se permettait de la tutoyer.
« Non mais je rêve. »
Elle lui aurait balancé son sac à la figure si elle ne l'aimait pas tant.

C'était pas nous !Rosaria & Yeva

Qu’est-ce que je fous là sans déconner ? Tout ça pourquoi déjà ? Ah ouais je voulais le surprendre en me lançant un petit défi personnel.

Edel’ m’avait grandement vanté les friperies du quartier. Tout juste si elle ne m’avait pas hurlé un Magnifaiiik tu verras ma chérie. Je m’étais bien gardée de lui préciser ce que je cherchais et pour quelle occasion. Par chance le sujet “friperie” avait vite été dévié parce que Declan se chargea de nous rappeler que ce soir ce n’était pas le moment de bailler aux corneilles. Les Happy Hours nous ramenaient du monde depuis que j’avais remis les mains dans le site internet. Je n’avais toujours pas annoncé à Declan que l’ulfric m’avait offert un autre job à l’Arena. Ça m’étonnerait qu’il fasse la gueule, par contre un pincement au cœur, ça c’était autre chose.

Je suis rentrée, vannée. Et c’était très bien comme ça parce que je n’ai eu le temps de me rappeler que j’étais toujours dans mon ancien appartement. Concernant Arliss, je n’avais pris encore aucune décision même si je ne lui avais pas rendu sa clé. Je crois que je suis curieuse de connaître sa réaction quand il me verra débarquer à l’Arena.

Mes doigts sont tentés d’envoyer un sms à Dino mais je suis vraiment trop HS. Tant pis pour l’ulfric, je parie qu’il en a une dans chaque bras alors j’évitais de me prendre un vent. Good night Lucchese. Demain c’est shopping, rien que le mot me fait flipper. Pourtant c’est un truc de fille, je devrais aimer, non ? Allez extinction des feux.

Donc j’en étais là, me demandant ce que je foutais à trainer dans cette rue blindée de monde pour me trouver des fripes qui changeraient de mes jeans ou de mes jupes à raz de la salle de jeux. Les jeans c’est cool. Les jupes aussi mais bon je m’étais fixée ce petit défi pour un changement de look. Je me tâte également au niveau de mes cheveux. Brune ? Rousse ? Ou je reste blonde…mouais je vais d’abord m’occuper des fringues.

Cigarette aux lèvres, jean, blouson en cuir ajusté, bottes et ….sac à main, on ne rit pas. Ouais je ne sais pas d’où j’avais ça dans mes affaires mais j’avais. Faut croire qu’à une époque, je devais avoir besoin d’un sac à main. Arpenter la rue sur des bottes, c’était pas un problème mais cette foule… je sens que je vais mordre à force de me prendre des coups d’épaule ou de sacs. C’est les soldes ? L’heure de pointe ?

Là, c’est trop, j’ai l’impression de participer au super bowl et c’est moi qui aie le ballon. Le prochain qui passe trop près je vais te l’envoyer valser sur Mars. Pas de bol pour lui, ce n’est pas son jour. Il se fait prendre en sandwiches comme une boule de flipper entre blonde et brune. Ce con a quand même failli me faire tomber ma cigarette. Impardonnable. J’allais l’engueuler comme il faut, histoire d’évacuer mon envie de mordre à force d’être bousculée, mais c’est la brunette qui s’en charge.

Quelqu’un à du popcorn ?

Je me dis qu’il va finir par lui en coller une avec son petit look tiré à dix épingles. Je suis pliée parce qu’elle ne se démonte pas d’un cheveu. Mais visiblement le bousculé n’a pas non plus envie de s’écraser et proteste.

– Héééé je t’ai vu, c’est toi qui as poussé tout le monde. Non mais quelle mauvaise foi, c’est honteux d’accuser les gens comme ça. Beuglais-je.

- C’est une coalition ? Allez vous faire foutre.

– Et en plus il est mal poli. Tu devrais nous faire des excuses. D’abord à ma copine parce qu’elle a failli tomber. Puis à moi parce que j’aime pas la grossièreté.

- Tu m’as bien regardé radasse. J’ai le droit à un fuck en langage universel.

– Radasse ! Mais c’est qu’il a un peu de vocabulaire. Excuse-toi et je promets de ne pas te faire mal... que nous ne te ferons pas mal.

Mes bottes. Ses talons aiguilles. J’ai déjà mal pour lui sans compter que son majeur s’il continue à me l’agiter comme ça devant les yeux, je vais le lui péter. Je regarde la jolie brunette, lui fais un clin d’œil avant de lui sortir :

– A toi l’honneur puisqu’il faut lui apprendre les bonnes manières.

© Justayne

C'était pas nous !

ft. Yeva Filipov

Rosaria était prête à lui envoyer une pique bien choisie face à l'obstination de ce moche, mais la blonde fût plus rapide à se mêler à la conversation. Elle renchérit immédiatement.

"Ouais, pensez un peu aux ours polaires qui meurent à cause du réchauffement climatique !"

Non il n'y a aucun rapport ne cherchez pas. Même si le niveau de gravité est équivalent. Et puis elle n'allait pas bêtement renchérir sans originalité. Au moins ça attira l'attention du concerné, qui la regarda comme si elle était folle.

"Qu'est-ce que tu m'causes toi ?!"

Pff. Sa remarque était parfaitement pertinente d'abord.
Il n'en comprenait pas la subtilité et le génie voilà tout.
La blonde ne lâcha pas l'affaire et exigeait à présent des excuses. Rosaria hocha la tête, pleinement d'accord.

"Et moi, je n'aime pas qu'on gaspille de l'air."

Bon en vrai elle n'en avait rien à foutre du moment que ça n'empiétait pas sur sa bulle personnelle. L'engagement environnemental avait des limites. Sa patience aussi.
S'il continuait à agiter son majeur devant elles, il n'en aurait bientôt plus.
Alors quand sa camarade d'infortune lui donna le champ libre, elle ne se fit pas prier longtemps, et échangea un sourire complice avec la jeune femme avant de s'avancer, l'air de rien.

Au diable la diplomatie, parfois l'usage de la force faisait très bien les choses. Très rapidement elle se saisit de son poignet, qu'il continuait d'agiter devant elles comme un demeuré, et lui tordit le majeur sans remords. Elle l'avait peut-être cassé, alors pour éviter qu'il hurle et attire l'attention de la foule, elle pris soin de lui écraser le pied.
Étrangement ça ne lui coupa le sifflet que pour quelques secondes.

Rosaria prit un air faussement étonné après s'être éloignée.

"Oh, ça alors.. qu'est-ce qui a bien pu se passer ? Tu as vu quelque chose toi ?"

Elle se tourna vers la blonde en demandant cela, comme si elle venait juste d'arriver.

C'était pas nous !Rosaria & Yeva

Hein ? Que quoi ? Je crois que ça a dû se lire sur ma tronche que je ne comprenais pas non plus ce que les ours polaires venaient faire sur le tapis. En tout cas ce cheveu dans la soupe a l’avantage de perturber la victime de notre mauvaise foi, qui finit par ne plus à quels seins se vouaient. La brune ou la blonde. Deux petites garces qui ont le don de bien l’agacer et qu’il doit sûrement rêver de baffer… si seulement il n’y avait ces badauds autour d’eux, il ne se serait pas fait prier pour assouvir sa paume qui le démangeait.

Ben ouais mais dans la vie, y en a qui ont des scrupules et d’autres qui n’en ont rien à foutre d’être en plein milieu d’une rue pour régler leurs comptes. Je dois vous faire un dessin ? Car c’est pas vraiment mon genre de ne pas me conduire en Barbarre sans éducation comme dirait Dino, mais visiblement, je ne suis pas la seule à porter la couronne. La petite brunette n’est pas la dernière pour vouloir en découdre. J’avais trouvé mon pendant en version plus sophistiqué.

Il ne fallut donc pas longtemps à ma complice pour engager notre hypocrite vengeance. Girl power s’affichait en lettres clignotantes au-dessus de nos têtes quand d’un simple regard entendu la guerre des sexes fût déclenchée en une seconde.

Ouch que ça doit faire mal. Moi j’aurais visé les baloches pour voir si elles sonnaient aussi creuses que sa petite tête mais c’est pas mal non plus de tester les effets d’un talon aiguille. Surtout quand l’estocade lui fait fermer sa gueule quand son majestueux fuck fût broyé entre la main parfaitement manucurée de la brunette.

Toujours complice comme cochon ou cochonne plutôt, on n’a pas attendu pour s’éloigner de la scène de notre crime.

– OoooH le pauvreeeuh. Non j’ai rien vu du touuut.

Puis quand nous avons été assez loin, j’ai éclaté de rire.

– Alors là, t’en as une sacrée paire… je n’ai jamais autant ri depuis un moment…j’en ai mal au ventre à force de rire.

Je me redresse les mains sur les hanches comme si je venais de fournir un effort physique incroyable. Je me marre encore quelques secondes en repensant à la mine déconfite et en pleine souffrance du type.

– Par contre faudra que m’explique cette histoire d’ours polaire… Je lui offre un sourire sincère. Je m’appelle Yeva. T’as l’air de t’être perdue dans le quartier… remarque je pourrais presqu’en dire autant pour ce qui m’y a amené.

© Justayne

C'était pas nous !

ft. Yeva Filipov

Après avoir majestueusement broyé la main et écrasé le pied de ce nuisible, Rosaria s'éloigna rapidement de la scène de crime pour rejoindre sa camarade attitrée. Pour ne pas être prise pour la coupable, elle joua la carte de la cruche ignorante immédiatement et s'adressa à sa supposée best friend blonde, ce qui rajoutant de la crédibilité à leur stupidité prétendue.

Elles s'éloignèrent aussitôt à travers la foule indifférente à l'altercation qui venait d'avoir lieu. Les joies des métropoles : chacun pour sa pomme.
L'italienne se sentait bien mieux à présent, elle avait pu évacuer sa tension grâce à tout ça. Enfin, vu qu'Howard était supposé venir chercher son artefact ce soir elle ne serait pas restée tendue très longtemps.

La blonde éclata de rire lorsqu'elles furent assez loin de cet infâme personnage, et Rosaria haussa un sourcil en le regardant, un sourire narquois aux lèvres. Il lui en fallait plus que ça pour éclater de rire. Ou détester davantage la personne qu'elles venaient de piéger. Mais bon, elle n'allait pas lui en vouloir, ça restait drôle.
Elle n'avait pas ris autant depuis longtemps ? Ça c'était plutôt triste, elle avait une vie monotone et ennuyeuse ? Elle en avait pas l'air. Elle donnait même carrément l'impression opposée.
Rosaria sourit fièrement en lui faisant un clin d'œil.

« Ne le répète à personne, mais je suis une agent secrète de l'organisation internationale du rire. Ravie de voir que ma mission a été un succès. »

Au pire elle l'emmenait voir Twilight si sa vie manquait de peps en ce moment. Fou rire garanti. Oui c’était facile et gratuit de cracher sur Twilight, et alors ?
Elle fit une petite moue quand elle lui demanda des explications sur son histoire d'ours polaires. Les gens ne pouvaient-ils pas juste oublier les conneries qu'elle pouvait parfois sortir ? Ça éviterait qu'elle ait l'air stupide.

« J'aime bien perturber les gens. Ça leur coupe le sifflet. »

La blonde s'appelait donc Yeva. Pas très américain comme nom, tiens. Serait-ce une expatriée elle aussi ?

« Rosaria. Et je ne me perds jamais.. je prend simplement un détour. Je n'ai pas trouvé mon bonheur au Queens, alors me voilà ! »

Elle lui souris malicieusement, avant de lui lancer un regard curieux quand elle ajouta que cela pouvait s'appliquer à elle.

« Qu'est-ce qui t'amène ici toi ? »

C'était pas nous !Rosaria & Yeva

Mieux ne valait pas trop trainer dans le coin même si nous avions semé l’élu du jour, par expérience je sais qu’il ne faut pas rester près du lieu du crime. Il s’en tirait pas trop mal ma foi. Un peu moins de monde. De nuit, je ne donnais pas cher de sa peau.

– Ah c’est donc ça ton job. Agent secret du rire. Efficacité à deux cents pour cent je confirme.

Tout comme je confirme d’un sourire en coin l’efficacité déstabilisante de l’ours polaire. Perdue ou pas, je ne donne pas cher de ses pieds avec des talons si hauts pour faire ses détours.

Une amie m’a vanté les friperies du coin. A l’écouter tu peux trouver des pièces rares de marques prestigieuses… en m’en parlant elle a failli en faire une syncope. Comme je cherche une robe qui a de la classe, j’ai voulu voir si c’était si MAGNIFAIIIIK …mais je crois que c’est plus simple de chercher les emmerdes qu’un truc aussi banal.

En tout cas son sac pomme lui ne l’était pas banal. J’espère que ce n’est pas la vision de magnifique d’Edelweiss parce qu’elle risque de se faire clouer au mur quand je rentrerai.
Pour l’occasion j’avais, moi aussi, mon petit sac à main dans lequel j’attrape mon paquet de cigarettes. Lui en propose une tout en continuant notre arpentage de trottoir.

– Rosaria. Yeva…nos parents semblent apprécier les prénoms en A. Tu cherchais quoi dans le Queens ? Je ne suis pas calée shopping mais je peux peut-être te filer un coup de main dans un autre domaine ? Toi t’es l’air de t’y connaître sur les Must Have… alors je crois que tu vas pouvoir m’enlever une épine du pied.

Y a pas plus simple comme deal : mutualisation des compétences.

– Par contre, j’émets un véto catégorique…je déclare le sac pomme comme absolument pas nécessaire…sans vouloir te vexer mais là c’est au-dessus de ma volonté. Je veux bien adhérer à des trucs mais pas ça.

© Justayne

C'était pas nous !

ft. Yeva Filipov

Yeva était donc ici pour la même raison qu'elle : du shopping. Restait à espérer que ce que son amie entendait par vêtements de marques prestigieuses était ce que Rosaria avait en tête. Elle eut un sourire en coin à sa conclusion. On voyait bien qu'elle ne la connaissait pas.

« On peut faire les deux en même temps. »

Enfin, quand elle connaîtrait un peu mieux la ville. Semer la zizanie dans un magasin de vêtements était un jeu d'enfants. Mais encore fallait-il trouver ledit magasin.

« Et encore, si tu savais.. Ma sœur s’appelle Helena, ma cousine Gemma, et je ne te parles pas de ma grand-mère Sofia. »

En même temps, les prénoms italiens étaient réputés pour les prénoms en a et en o.
Yeva lui proposait de l'aider pour ce pour quoi elle était venue. Malheureusement c’était la même raison qu'elle, et ce n'était pas le domaine de la blonde.

Rosaria l'observa un instant en silence. Effectivement elle comprenait mieux ce qu'elle avait voulu dire plus tôt : les robes de luxe ne semblaient pas être au cœur de son style. Ceci dit, de ce que sa tenue laissait voir, une robe de ce genre la mettrait parfaitement en valeur.

« En fait, je suis venue pour du shopping moi aussi. Mais je pense que ça m'aiderait de connaître les boutiques que ton amie t'a recommandé. »

Elle haussa les sourcils à sa remarque sur son sac. Il était magnifique voyons, qu'elle ignorante. Elle se serait presqu'offusquée si la blonde n'avait pas en sa possession des adresses qui pourraient lui simplifier son détour.

« Personnellement, j'adhère totalement à l'idée d’assommer quelqu'un avec ce sac. J'aime l'ironie de savoir que quelqu'un soit tombé dans les pommes en se prenant une pomme dans la tronche. »

Ce jeu de mot n’était même pas exagéré. Elle n'avait pas pris ce sac pour rien, il était parfait pour réussir à se déplacer dans une foule.

« Mais ne t'inquiètes pas, les pommes c'est mon truc. C’est essentiel pour mon astrologie bouddhiste, harmonie entre l'esprit et les vêtements, et tout ça. Je ne te ferais rien essayer de ce genre. Mais tu peux être sûre que tu essayeras au moins une robe rouge, c’est obligatoire. »

C'était pas nous !Rosaria & Yeva

Ce n’était pas faux, on pouvait faire les deux et visiblement j’avais trouvé une partenaire de jeu, qui partageait un de mes centres d’intérêt : la provoc. Notre petite coalition de toute à l’heure en était la preuve. Fouteuses de merde dans la rue, je me demande bien ce que ça pouvait bien donner si on s’alliait pour faire du shopping. En tout cas l’une comme l’autre on avait besoin d’aide. Moi parce que les trucs chichiteux ce n’était pas vraiment mon truc. Elle, pour la guider dans le quartier, enfin dans la mesure où j’arrive à me repérer aussi parce que là ce n’était gagner pour trouver le coin des friperies.

J’avais ri avec l’énumération des prénoms en A. Une sacrée collection ma foi. Ça sonnait bien les pays de l’Est tout ça mais vu comme ça, Rosaria avait plus l’air méditerranéenne que slave…enfin tout ce n’est que spéculation. J’aurais pu ressembler davantage à mon père, brun et mâte de peau, que de prendre tout du côté de ma mère. Blonde.

Tout en marchant, je l’écoutais défendre son sac pomme. Un sac vraiment pas fait pour moi, c’était clair. Elle ne manquait décidemment pas d’humour, me faisant oublier de sortir mon portable pour géocaliser l’adresse recommandée par Edel’. Clope coincée entre les doigts, je faisais glisser les infos jusqu’à ce que notre parcours s’affiche.

– Cool, j’ai trouvé, on n’est vraiment pas loin. Je remets ma cigarette en bouche le temps de tirer une taffe en tournant sur moi-même pour trouver le sens de la marche. Promets-moi de ne pas tomber dans les pommes à ton tour si cette fichue friperie est à vomir. Moi je crains le pire avec ma copine. Ce n’est pas la dernière pour me faire des blagues pourries.

Je n’avais pas tout saisi avec son karma bouddhiste et les pommes alors je mis ça dans le même panier que les ours polaires. Par contre le coup de la robe rouge, je ne sais pas pourquoi mais ça m’a fait penser au rouge Ferrari et à Dino… Manquerait plus que ça que je sois assortie à son bolide, jusqu’au bout des ongles…mhm moi c’est le noir ma couleur. Enfin, ça ne coûte rien d’essayer.

- Rouge Ferrari… tu veux me customisais comme une bagnole… J’ai déjà l’airbag de série remarque. Riais-je en désignant ma paire de seins avant de reprendre ma cigarette en bouche. C’est par là…

Deux, trois rues plus loin, nous arrivons dans une rue qui ne contient que des friperies. C’est la Mecque du vintage, il suffit de voir les passants et leurs tenues. Parfois on se croit faire un retour dans les années 70 puis au détour d’un autre regard, c’est les années 40. Ça m’en donne le tournis tout ça.

– On va y passer une semaine pour trouver quelque chose… Mon regard s’arrête sur une version d’Elton John montée sur des plateformes argentées. J’ai dû buguer en restant la bouche ouverte. Moi ça me fait peur… Bon je te fais confiance pour voir le MAGNIFAIK dans tout ça parce que là, j’avoue que je suis larguée.

© Justayne

C'était pas nous !

ft. Yeva Filipov

Oh non elle ne n'irait pas jusqu'à s'évanouir, en revanche elle ferait un scandale si l'amie de Yeva lui avait fait une mauvaise blague. On ne lui faisait pas miroiter des espoirs pour ensuite la décevoir !

Bon.. c'était déjà arrivé en fait. Mais raison de plus pour que ça ne se reproduise plus ! D'ailleurs Yeva aurait l'obligation d'essayer une robe rouge. Elle ne pourrait pas la décevoir avec ça, le rouge lui irait clairement à merveille.

Elle haussa un sourcil à sa remarque sur la customisation de bagnole.. dont l'exemple qu'elle en donna ressemblait à s'y méprendre à la voiture de Dino dans laquelle elle avait fait une balade. Mais en mettant ça de côté, customiser sa voiture dans un but esthétique n’était pas vraiment son truc. Ce qui l'intéressait était le moteur de l'engin en question, et les fonctionnalités qui vont avec.

« Je suis pas le genre à customiser la carrosserie de ma voiture. C'est pas ce qui m'intéresse le plus. »

Elle lui sourit l’air de rien, puis elles arrivèrent à destination, dans un quartier très.. retour vers le futur mais version passé. Si c'était dans ses goûts architecturaux, Rosaria espérait trouvait des vêtements sachant s'adapter à la modernité. Ses yeux scannèrent les lieux à la recherche d'un magasin intéressant, tandis que Yeva semblait en état de choc. La brune réussirait bien à trouver le bon dans tout ça, pour peu qu'il y en avait. Elle opina du chef à ses paroles, pleinement concentrée sur sa tâche.

Après quelques minutes d'observation, elle finit par remarquer un magasin dont les vêtements exposés étaient plutôt beaux bien que tout autant en décalage que les tenues des passants. Mais ça semblait pouvoir tout à fait passer pour une soirée chic. Cela vaudrait peut-être le coup d'aller y jeter un œil. Elle désigna le magasin à Yeva.

« On peut commencer par celui-là ! »

Après quoi elle se dirigea vers le magasin et y entra. Elle l’ignorait encore mais elle allait amèrement regretter son choix…
Au début le magasin semblait plutôt normal, l'endroit était désert et le tenancier ne s'était pas manifesté, mais rien qui n'aurait poussé Rosaria à faire demi tour.