Un entrainement plus compliqué que prévu

Paige McTavish

La soirée d’hier avait été longue… C’était la pleine lune, hier, et j’avais passé la nuit dans un bois non loin de New York… Je détestais ce genre de soirée que je considérais comme des soirées perdues. Mais surtout, chaque fois, j’avais du mal à encaisser la douleur qui allait avec ce genre de transformation…

C’est le matin que j’étais revenu chez moi dormir un peu… Je devais aller à l’Arena cet après-midi parce que j’avais promis à Paige que je l’entrainerait… Je n’étais pas un as des combats… A vrai dire, j’étais plutôt nul en la matière. Mais j’avais quand même de bonnes bases et ces bases, j’avais promis de les apprendre à Paige. Après tout, si je ne frappais pas tellement fort pour un loup, j’étais tout de même très douer pour l’esquive. Et, quand on est fasse à quelqu’un, l’esquive est une très bonne arme.

J’avais, donc, dormi trois heures avant de me réveiller. J’étais courbaturé au point que j’eus du mal à me lever… J’avais filé à la salle de bain où, après m’être lavé, j’avais pris un cocktail d’anti-douleur. Il fallait que je sois prêt tout à l’heure alors autant essayer d’atténuer la douleur au maximum.

Après quoi, j’avais tout de suite filé à l’Arena. J’étais largement à l’avance et j’avais ouvert l’endroit qui, à cette heure, était totalement vide. Le ménage avait été fait ce matin donc même les agents d’entretiens étaient partis.

Je fixai l’arène sentant que les anti-douleur ne faisaient pas tellement effet. Je soupirai et me servis un verre de whisky que je bus d’une traite… Je n’étais pas encore bien réveiller… Il fallait, pourtant, que je me réveille un maximum avant l’arrivée de Paige.

Et quoi de mieux pour se réveiller qu’un rail de coke ? Rien… Sans compter que je commençai à être en manque alors je ne tardai pas à me faire un rail… Puis un autre… Et un troisième…

Ce qui fit que, après tout ça, j’étais à nouveau boosté. Peut-être un peu trop, d’ailleurs, parce que j’avais commencé à mettre la musique à fond dans l’endroit. Je chantais… Faux, certes, mais j’avais l’impression d’être une vraie rockstar alors que je m’étais mis au milieu de l’arène à faire semblant que j’avais un micro.

Je fis ça jusqu’à-ce que je vois Paige entrer dans l’endroit. Je lui avais dit d’entrer quand elle serait là. Que ça serait ouvert. Et elle était là à voir mon petit spectacle en directe…

Je m’arrêtai de chanter d’un coup avant de lancer au-dessus de la musique.

-Hey !! Salut Paige !!!! Comment tu vas ?

J’étais surexcité et je sautai hors de l’arène pour me placer devant elle.

-Prête à t’entrainer ? Je te préviens, ça ne va pas être facile.

Je parlais fort pour qu’elle m’entende au-dessus de la musique. C’était Muse qui passait pour le moment…

Un entrainement plus compliqué que prévu

Paige McTavish

Depuis octobre dernier je logeais à Staten Park, aidant en patrouillant le soir en accompagnant Woody, sous ma forme de chienne, histoire de dissuader tout intrus de venir se frotter à nous, et la journée, je courais un peu partout pour aider là où on avait besoin de moi. Dynamique, physique, la tâche était également passionnante. Elle me permettait en plus de m'exercer à plus de sociabilité et de travailler mon sens de la communication.

Toutefois, quand l'activité du parc semblait ralentir, je pouvais me dégager de ces responsabilités pour m'adonner à d'autres activités, ainsi que durant les week-ends. Aujourd'hui, le nombre d'entrée dans le parc ne nécessitait pas ma présence. Heureusement, car je n'avais pas tellement bien réfléchis à tout cela en recontactant Dino et lui demandant de me rendre service et que nous avions convenus de cette date en particulier.

J'étais désireuse de me fortifier un peu physiquement. Il faut dire qu'il y'avait deux ans de cela, je m'étais entraînée avec la pointure du combat, à savoir Thunder. Cela avait eu lieu un peu avant notre expédition au Péru avec Sully, et depuis, mes périodes d'apprentissages avaient fini par s'espacer, et pour cause on avait pris possession de ma personne. Une partie de ma vie avait été hors de mon contrôle même si depuis l'ordre était rétabli, et j'avais largement perdu de mes acquis.

Il fallait que je revois les bases, mais avec ma toute nouvelle identité, je n'avais pas pu recroiser la demoiselle, et à vraie dire, il ne valait mieux pas pour mes petites fesses de métamorphe. J'avais pensé à l'Aréna en premier lieu, mais je ne me sentais pas à l'aise de faire mes exercices en présence de monde, et encore moins au beau milieu de créatures surnaturelles diverses et variées. Même si Dino m'avait assuré que je n'avais aucune crainte à avoir.

Je m'étais directement changée avant de partir, enfilant ma tenue de sport, prenant le change, une petite serviette dans mon sac ainsi que de quoi me doucher, grignoter sainement et boire entre deux exercices. Quand j'arrivais à la salle indiquée, j'entendis de la musique depuis les vestiaires. Je retirais simplement ma veste de survêtement, la prenant avec l'anse de mon sac dans l'intention de rentrer. Il m'avait dit de ne psa attendre, mais la présence de la musique forte me fit hésiter.

Et si je m'étais trompée de lieu de rendez-vous ou que j'avais mal compris ? J’entrebâillais alors la porte pour en avoir le cœur net, restant discrètement cachée au cas où pour rebrousser chemin sans me faire remarquer. Le spectacle s'offrant à ma vue fut inédit. Mon ami était en train de s'amuser seul en poussant la chansonnette, mimant un micro imaginaire.  Autant dire que je gloussais un peu.

Puis je m'avançais dans la salle, maintenant que j'étais rassurée. Je laissais la porte se refermer derrière moi, avançant tout de même en grimaçant. En dehors du fait que le loup chantait faux, la musique était un tantinet trop forte pour moi. Bien-sûr, je commençais à m'habituer un peu plus aux musiques diverses et variées grâce à Jane avec laquelle je partageais un mobile-home, et les décibels avaient moins d'impact sur moi depuis que je bossais à Staten Park où le bruit rythmait la plupart de mes journées. Mais là, ça allait fort quand même.

Je me tournais et me retournais pour essayer de voir d'où provenait le son et si je pouvais trouver de quoi baisser légèrement le volume histoire qu'on s'entende un peu mieux au moins puis m'avançait vers Dino, sourire aux lèvres.

-Coucou ! Cela me fait plaisir de te voir ! Je vais bien, et toi ?

Quand il sauta, j'eus un petit sursaut, et un mouvement de recul un peu réflexe. Je rougis un peu d'avoir eu ce mouvement, déposais mon attirail au sol :

-Oui, oui, je sais que cela ne va pas être une promenade de santé... Mais il faut bien commencer quelque part, non ? Et puis c'est toi le coach, ça devrait être plus vivable... Enfin, promets-moi de ne pas me forcer à pousser la chansonnette, le mis-je gentiment en boîte.

Je me baissais pour attraper quelque chose dans mon sac et le tendis à Dino. Une bouteille de Whisky, certes peut-être pas de luxe, mais c'était ce que mes économies du moment me permettaient... Oui, bon, j'avais bien quelques sous de côté mais... Il ne fallait pas non plus tout flamber. Enfin ce n'était pas non plus un alcool trop bon marché.

-Tiens, c'est ton cadeau de remerciement... T'as l'air... "Plein d'énergie". Et à ce que je vois, tu n'as rien perdu de ton agilité... Au moins, cette fois, tu ne t'es pas blessé, ris-je un peu.

Il ne me fallut pas beaucoup d'efforts pour me souvenir de sa chute alors que je rentrais d'un entraînement avec Thunder. Je sortais ensuite une bouteille d'eau, et ma serviette pour me sécher si jamais je transpirais.

Un entrainement plus compliqué que prévu

Paige McTavish

Paige venait d’entrer dans l’Arena alors que je chantais comme un malade au milieu de l’arène. Il y avait de l’ambiance mais c’est clair que ça aurait été mieux s’il y avait eu des dizaines de personnes en plus.

Mais il n’y avait que moi… Enfin, que Paige et moi, désormais. Elle était souriante et me salua. J’esquissai un large sourire et lui lançai assez fort pour parler au-dessus de la musique :

-Je vais super bien !!!

Et je sautai de l’endroit où j’étais pour faire face à Paige. Elle était ici pour s’entrainer et j’étais très motivé. La coke rendait mes mouvements plus brusque mais n’enlevait en rien mon agilité naturelle. C’était bien le seul truc que personne ne pourrait jamais m’enlever.

J’expliquai à Paige que l’entrainement n’allait pas être de tout repose mais, visiblement, c’est bien à ça qu’elle s’attendait. Même si, étant donné que c’était moi le coach, elle disait que ça allait être vivable. Enfin… Tout du moins si je ne la poussait pas à chanter. J’éclatai de rire avant de me reprendre.

-Non. Ne t’en fais pas. Je n’irais pas jusque-là. Mais on va quand même faire ça sérieusement.

Enfin, aussi sérieusement que je pouvais l’être.

Paige se baissa alors pour sortir de ses affaires une bouteilles de whisky. Mon visage s’illumina devant la bouteille qui était un cadeau de sa part. Je pris la bouteille alors que Paige remarqua que j’étais plein d’énergie.

Ouais !!

Je l’étais !!!

-Me blesser ? Aucune chance aujourd’hui ! Je pète la forme.

J’ouvris la bouteille de whisky et en bu une longue gorgée au goulot sans même prendre le temps d’en regarder la marque. Après avoir bu, je fixai Paige.

-Il est bon ! Merci pour le cadeau, c’est gentil.

Je refermai la bouteille et la mis à côté de l’arène avec de sourire à Paige.

-Bon ! On va commencer !

J’enlevai alors mon t-shirt pour être torse nu alors que j’avais, comme vêtement, un pantalon de jogging. On était là pour l’entrainement alors j’avais pris une tenue adaptée.

Je montrai, ensuite, du doigt, l’arène.

-On va se battre dans l’arène. Grimpe.

On grimpa à l’intérieur de l’arène qui était une sorte de cage, en réalité mais don l’entrée était assez grande quand elle était ouverte. Et j’allais la laisser ouverte.

-On va commencer par combattre ainsi, je verrais ton niveau. Coups de pieds… Coups de poings… Fait comme tu le sens. Je te laisse engager.

Et je me mis en garde en sautillant de façon très énergique.

Un entrainement plus compliqué que prévu

Paige McTavish

Dino confirma qu'il allait bien, et je le croyais mot pour mot. Il semblait dans une forme olympique. Je n'aurais su dire s'il était survolté comme une pile électrique, peut-être que cela aurait été un peu trop fort pour décrire l'attitude du jeune homme. D'autant plus qu'il m'avait déjà fait l'effet de quelqu'un de positif et de joyeux la dernière fois que nous nous étions vus.

J'étais de mon côté prête, et m'attendais à suer à grosses gouttes et même à éprouver beaucoup de difficultés durant cette séance, mais il fallait bien commencer quelque part, et c'était le prix à payer. Alors quand Dino m'avait interrogé à ce sujet, je lui confirmais mon impression non sans blaguer un peu, surtout sur mes performances vocales.

Il me donna sa promesse, il ne me forcerait pas à donner de la voix, par contre, il entendait bien me faire travailler avec sérieux. C'était ce que j'attendais de lui. L'échange avait été rapide, si rapide que je ne prêtais guère attention au regard du jeune homme. En même temps, si je l'avais fait, la dilatation de ses pupilles auraient pu provenir de la luminosité de la pièce, alors peut-être que je n'aurais rien vu.

Tout allant comme sur des roulettes, à mes yeux, alors avant d'oublier, je lui offrais un petit cadeau de remerciement avant qu'on ne commence tout en reparlant de la fois où je l'avais trouvé mal en point dans la rue, ignorant à l'époque qu'il avait chuté depuis une sacrée hauteur. J'étais venue à son aide.

Je ris un peu face à sa positivité, même si....

-Personne n'est à l'abri de quoi que ce soit... Même un loup comme toi, rétorquai-je tendrement, malgré cette petite pointe de confiance un peu exagérée. Enfin, je prenais surtout cela sur le ton de l'humour.

Autre chose à laquelle je ne m'étais pas attendue, c'était la rapidité avec laquelle il s'était saisi de la bouteille pour déjà en boire. Alors je tentais de protester vainement :

-Dino, tu es sûr que... Tu devrais peut-être pas avant l’entraînement, non ?

J'avoue être un peu sidérée, que ce soit par le fait qu'il n'ait pas attendu d'être posé pour goûter. Je l'aurais été encore plus en le voyant siphonner à grande goulée une partie de la bouteille, si je n'étais pas en train de sortir mes affaires.

Je souris toutefois de contentement en l'entendant dire que le goût lui plaisait, avant de sentir un peu mes joues réagir, emprunte de pudeur, à le voir retirer son t-shirt. J'avalais lentement ma salive en détournant le regard, machinalement, avant de me reprendre. Si je devais le combattre et m’entraîner je devrais m'y habituer tôt ou tard.

-Oui, oui, commençons, sursautais-je un peu. Mais avant, on pourrait diminuer un peu le volume de la musique, s'il te plaît ? Juste un peu...

J'observais l'arène, me sentant d'un coup un peu intimidée par la cage. C'était une chose de le voir de dehors, une autre d'y rentrer. Je grimpais pourtant après quelques secondes d'hésitation, sans la refermer pour autant. J'étais plutôt du genre à ne pas aimer me retrouver enfermée dans des endroits exigus ou inconnus au risque de faire un petit malaise alors...

Une fois dedans, il me demande de le combattre comme je le sentais, histoire d'évaluer un peu mes restes.

-D'accord..., acquiesçai-je en même temps d'un mouvement de tête. Je resserrais l'élastique autour de ma queue de cheval pour être sûre de ne pas me laisser distraire.

Je le regarde sautiller sur place. Il me fait penser à ces boxeurs, donc cela ne me choque pas plus que cela. En revanche, je le taquine un peu, chassant ainsi ma propre nervosité.

-Mais tu es monté sur ressorts ou quoi , Mohammed Ali?

Je me ravisais, en me demandant si on ne devait pas se protéger un peu, ne serait-ce que les mains, même si de mon côté, je ne pensais pas que je ferais grand mal à Dino.

-Euh on n'enfile pas de protections ?

Oui. N'importe quoi Paige! Dans la rue, quand on se fait attaquer, on ne s'attend pas à porter protection ou à ce qu'on nous prévienne que le combat est commencé, ni même à réclamer un petit échauffement... Alors je me fis une raison, oubliant l'idée.

Je sautillais à mon tour sur place, puis tendis le poing vers son épaule, essayant de viser juste. Je n'avais pas bien ancré mon corps au sol, alors je dérapais un peu, me retrouvant à la limite de faire un grand écart forcé . Non seulement, je n'avais pas protégé ma garde comme Thunder me l'avait appris à le faire, mais en plus, dans le but de me réceptionner, j'avais posé les mains au sol, me retrouvant dans une posture assez disgracieuse.

Bon, pour quelqu'un d'extérieur, c'était passablement risible à regarde mais moi je rougis un peu de honte. Pourtant, sans me démonter, je me redressais, me rétablissais puis déterminée, je tentais de lui envoyer mon poing dans le visage. Je faisais cependant en sorte, cette fois-ci, de faire attention à protéger mon corps avec un autre membre.

Malheur. Proche du visage du jeune homme, j'avais ralentit puis retenu mon coup qu'il pourrait aisément arrêter d'une main. Il faut dire que j'avais Dino en face de moi, et pas n'importe quel gars dans la rue qui me faisais peur, et je ne jouais pas ma vie... J'avais donc quelques scrupules à tenter de le frapper, maintenant que j'étais devant le fait accompli.

-Excuse-moi... Je n'arrive pas à me mettre en conditions...

Je me sentais particulièrement nulle. Et cela devait se lire sur mon visage.

Un entrainement plus compliqué que prévu

Paige McTavish

J’étais surexcité au point que j’avais strictement l’impression que rien ne pouvait me résister. Si bien que quand Paige me disait de ne pas me blesser, j’étais certain qu’il n’y avait aucune chance que je me blesse. Mais elle disait que personne n’était à l’abri de quoi que ce soit. Même un loup. Je rigolai un peu.

-Tu as sans doute raison…

Paige m’avait offert une bouteille et j’pus pas m’empêcher d’en boire tout de suite une longue gorgée. Paige sembla choquée par le geste et me le fit comprendre timidement.

-Oh, t’en fais pas. Ça donne un petit coup de boost.

J’avais déjà ingérer plein de choses depuis le matin… Alors, une gorgée d’alcool en plus ne pouvait pas faire de mal, si ? J’étais bien trop loin que pour m’en soucier. Mon cerveau ne pensait qu’à une chose : bouger. Sans doute à cause de la cocaïne.

Je complimentais le choix parce que le goût de l’alcool qu’elle avait choisi était très bon. J’enlevai ensuite mon t-shirt ne remarquant pas que ça faisait complètement rougir la pauvre Paige.

Je proposai qu’on commence directement. J’étais motivé alors autant entrer dans le vif du sujet. Paige voulait simplement, avant de commencer, qu’on diminue le son de la musique. Je ne me rendais même pas compte que ça allait si fort.

-Oh !

Je sortis mon smartphone de la poche de mon training pour diminuer le son avant de poser mon smartphone sur le côté et revenir près de Paige.

-Voilà. C’est moins fort comme ça.

On grimpa dans l’arène et quand on se fit face, je dis à Paige de se battre comme elle le voulait. Je me mis à sautiller alors qu’elle me trouvait monté sur ressorts.

-Je suis juste super motivé !

Je dis ça en souriant prêt à combattre. Paige se demanda alors s’il n’était pas plus judicieux de mettre des protections. Je comprenais l’idée mais le principe était la défense… Or, dans la rue, il n’y a pas de protection.

-Non, pas besoin. Il faut savoir se battre sans. Si tu te fais, un jour, attaquer, tu n’auras, hélas, pas de protection sur toi. Autant prendre de la confiance sans rien sur soi.

Je rigolai.

-Enfin… Sauf tes vêtements, bien sûr.

Puis elle sautilla à son tour et quand elle envoya son poing, elle perdit l’équilibre se retrouvant presque au sol. J’arrêtai de sautiller la regardant, interdit. Qu’est-ce qu’il venait de se passer là ? Je ne sais pas mais, au lieu de l’encourager, je pouffai un peu de rire… La drogue montrait rarement mon meilleur côté…

Elle se redressa tout de même et envoya, à nouveau, son poing. Elle visa bien mais ce n’était pas assez fort, ni assez rapide. Ce qui fit que je réussis à parer le coup.

Elle s’excusa.

-Ce n’est rien…

Je fis la moue avant de sautiller à nouveau.

-N’oublie pas ta garde quand tu frappes. Elle doit toujours être bien haute. Et quand tu frappes fait le franchement, ça t’évitera à perdre en rapidité.

Je sautillais.

-Sinon, c’est pas si mal… Il faut juste pas perdre l’équilibre… Tu t’es déjà entrainer avant, c’est bien ça ?

Bon ! A moi ! Je souris et envoyai mon poing vers Paige… Sans la prévenir… Et avec quand même pas mal de force [Force 10] et surtout avec une rapidité surnaturelle [Rapidité 12].

Un entrainement plus compliqué que prévu

Paige McTavish

Avant de nous mettre au boulot, j'avais juste demandé à Dino de baisser un peu le son. Cela serait cent fois plus pratique pour entendre ses conseils, à mon avis. Ce qu'il avait fait. Nous étions montés dans l'arène dont la porte était restée ouverte, à mon grand bonheur.

J'avais fait un peu d'humour face à l'énergie de mon coach de combat. Il était très motivé. Tant mieux, il valait mieux qu'il soit content de m'entraîner que de se sentir forcé et de traîner la patte.

Avant qu'on ne se lance, j'avais demandé si nous ne devrions pas enfiler des protections. Après tout, je ne faisais que reprendre le combat gentiment. Nous n'étions pas forcés d'y aller à fond dés le départ, non ?

D'un autre côté, j'avais estimé qu'il avait raison. Dans la rue personne n'allait me prévenir si je me faisais attaquer et je n'aurais pas le temps d'enfiler des protections. Autant se mettre dans les conditions au plus proche du réel, non ?

Il avait rajouté une couche d'humour qui m'avait déstabilisée et fait rougir un peu, ma pudeur mise à mal. J''avais évité de rétorquer que dans les temps antique, la lutte se pratiquait nue, de peur qu'il me prenne aux mots...

J'eus de la difficulté à me transposer à une situation de bagarre réelle, et à la dernière minute j'avais retenu mon coup de peur de faire mal à Dino. C'était débile, il était probablement cent fois plus fort que moi, mais mes scrupules à lui tenter de lui abîmer sa belle frimousse avaient été plus forts encore.

Je m'étais loupée comme une bleue, jouant de maladresse. Mortifiée, j'avais essayé de me rétablir tant bien que mal sous le petit rire de mon ami. Je ne pouvais pas lui en vouloir pour cela cependant, ma posture et mon déséquilibre avaient été sacrément grotesques.

Je m'excusais de ne pas être à la hauteur et nous reprenions. J'avais la sensation de le décevoir. Je pris sur moi pour ne pas me laisser parasiter par cette pensée, sinon je n'allais jamais rentrer dans le combat. En combattant avec Thunder, j'avais réalisé que le mental d'une personne pouvait faire la différence et que si on s'avouait déjà vaincu dés le départ, cela pouvait mener à notre perte. Il fallait que je m'accroche, que je prenne les remarques en compte et que je m'en imprègne telle une éponge.

Je fis un signe de tête, déterminée. Cette fois, j'allais faire plus attention à ma garde .

-Oui, avec Thunder, me laissais-je presque distraire- filant sans le vouloir une information que je n'étais pas sensée donner et que j'ignorais qu'elle parlerait au jeune homme- malgré la leçon précédente, faisant office de piqûre de rappel de ce que je savais normalement déjà. Alors j'esquissais un geste pour bien me replacer afin de ne pas me mettre plus en danger et me redonner un peu de stabilité.

Tout se passa soudainement,  en un très court laps de temps. Je n'avais rien vu venir.  Ce qui me "sauvait" présentement, c'était ce mouvement justement, qui m'avait permis de bouger un peu, coup de chance dans mon « malheur » (Chance 2D6+5 = 10 ;  relance lvl36 à 40 = 11), ce qui fit que la distance entre le poing de mon adversaire et mon visage réduisit l'effet de l'impact malgré sa rapidité spectaculaire.

Je fus tout de même touchée et soufflée par le coup reçu au visage. Bam, dans l'oeil et perdit grandement l’équilibre, tournant un peu sur moi-même et allant m'affaler le visage en premier contre la grille. Je me sentis extrêmement sonnée, pour ne pas dire que je voyais des petits anges autour de ma tête, mais je savais qu'à tout moment Dino pouvait revenir à la charge.

Mue par une énergie toute nouvelle, criant toutes mes trippes comme une furie, je lui fonçais droit dessus sans vraiment réfléchir, mon instinct prenant le pas, en essayant de l'attraper pour le bloquer (résultat 9, jet de dés classique). A voir si cette tentative serait vouée à l'échec ou pas, ce qui me permettrait de gagner un peu de temps et d'éviter de me reprendre un deuxième coup de poing du genre juste après le premier. Oui, là, j'étais bien en condition. Parce que son astuce du coup de poing pour me pousser dans mes retranchements avait soudainement reveillé le dragon. L'espace de quelques secondes, je n'avais plus eu peur, je voulais juste défendre mon corps. Coûte que coûte.

Un entrainement plus compliqué que prévu

Paige McTavish

Paige avait raté son premier assaut. J’avais rigolé un peu avant de lui donner des conseils notamment avec sa garde. Si j’étais loin d’être le meilleur combattant surtout en tant que loup-garou, je connaissais les bases car j’avais déjà subi plusieurs entrainement.

J’avais demandé à Paige si elle s’était déjà entrainer avant et elle confirma que c’était le cas. Avec Thunder. J’esquissai un petit sourire. Je connaissais bien Thunder. Elle travaillait pour moi et avait trôné au top des combattants de l’Arèna avait, notamment, une belle victoire face à Howard Rose. Thunder était une humaine ce qui renforçait la qualité de son exploit. Battre un vampire c’était loin d’être donné à tous les humains surtout sans arme et particulièrement Rose qui était spécialisé dans les attaques à distance avec sa télékinésie et sa télépathie. Mais elle l’avait vaincu.

-Je connais bien Thunder. Elle fait partie de mes employés. C’est un sacré cas. Mais elle se bat très bien. Elle a été championne de l’Arena en battant des surnaturels ce qui, pour une humaine, est un exploit. Elle a dû faire un bon professeur.

Je me reconcentrai, toujours surexcité, et fini par lancer mon poing vers Paige. Ça toucha sa figure et elle fut déséquilibre et projeté contre la grille. J’avais fait un « o » avec ma bouche avant de regarder mon poing d’un air ahuri tellement j’étais surpris d’avoir tapé si fort. Mon cœur battait de plus en plus vite mais je ne le ressentais pas. Tout comme je ne ressentais pas que ma respiration s’excellerait à mesure où je bougeais. D’ailleurs, j’avais de plus en plus l’impression que tout bougeait autour de moi.

Du coup, j’étais toujours surpris quand Paige fonça sur moi d’un seul coup et en poussant un cris de rage. Je voulus répliquer mais sa défense était trop forte [9 VS 5]. Je ne sus, donc, rien paré et lançai un :

-Wow !

De surprise avant que mon manque d’équilibre me fasse tomber sur le cul à terre. Je cliquai des yeux deux fois.

-Temps mort ! Je suis à terre !!

J’étais surpris pas tant de combativité de la part de Paige et je me remis, ensuite, debout sautillant à nouveau alors que mon rythme cardiaque continuait de m’essouffler.

-Tu es motivée. Et plutôt douée aussi. On reprend.

Je montai ma garde avant de m’avancer vers elle essayant trois coup. Deux vers sa figure [Rapidité VS 10 et VS 7] et un vers son foie [Rapidité VS 11].

Un entrainement plus compliqué que prévu

Paige McTavish

-Oh... donc c'est elle la fameuse gagnante qui a arraché une victoire à cet Howard Rose dont tu m'avais parlé !

*Wow donc « SA » Thunder était « MA » Thunder !* Finalement, je me rappelais que Dino m'en avait parlé le soir du gala, quand nous avions passé la nuit ensemble. Je n'avais pas associée la championne à la jeune femme, car je m'étais dit qu'il pouvait bien en exister plusieurs même si ma fois ce prénom devait être fort rare. Enfin, sans doute que ce que nous vivions à cet instant-là m'avait un peu grillé les neurones et crée de la bonne fatigue, alors... Ma capacité d'entendement n'était pas à son meilleur.

En tout cas, j'avais esquissé un sourire, ravie de savoir que la demoiselle bossait là. Cependant, à l'époque, quand je l'avais rencontrée, j'étais encore Madison, et maintenant, elle ignorait tout de ma nouvelle existence. Puis m'était revenue en mémoire sur ce qu'elle avait dit sur la Nouvelle Inquisition. En faisait-elle toujours parti ? Je doutais qu'on quitte le nid ainsi chez eux, mais après tout, je n'en savais rien. Et étant donné le danger dans lequel cela pourrait me mettre... Mais... Mais alors cette demoiselle côtoyait les surnaturels tous les jours ici...

Bref, il ne m'en avait pas fallu plus pour être déstabilisée. Et si je n'avais pas bougé par chance, je me serais reçu un coup de poing encore plus fort que celui qui venait de percuter mon œil et envoyé dire bonjour à la grille. De très près...

Toutefois, je ne me laissais pas abattre malgré l'impact qui aurait probablement dû me mettre ko si je n'avais pas eu autant de chance. Ceci dit, mon instinct m'avait poussée à me jeter sur lui avant qu'il ne tente une nouvelle attaque à mon encontre. Le loup avait perdu l'équilibre, s'était retrouvé au sol et suivi pour me retrouver le souffle un peu coupé en tombant légèrement à côté, sur le ventre ceci dit.

Mes avants-bras avaient amortis le choc, mais cela faisait mal. Alors quand mon ami me demanda un temps mort, je ne fus pas contre. Ceci dit, je me relevais rapidement en reprenant mon souffle, prête à en découdre. Autre leçon que j'avais reçu. Quand l'ennemi était à terre, il ne fallait pas lui laisser la chance de se relever et de contre-attaquer. J'aurais pu donc ne pas respecter son souhait et ricaner que dans un combat de rue, y'avait pas non plus de temps-mort. Mais je n'étais pas mauvaise joueuse ou mesquine pour jouer à ce jeu-là. Et puis, cela m'arrangeait.

-Motivée, ouais, j'ai été à bonne école... Pour ce qui est de la douance... J'ai juste des réflexes qui remontent. J'ai encore beaucoup à revoir et à apprendre. Je suis encore rouillée...

Puis il me signala la reprise des « hostilités ». Je devais bien avouer que je transpirais déjà, et trop pour une simple reprise. Mais j'étais comme sur le qui vive, animée d'une drôle de fièvre. Et comme la fois d'avant il m'avait eu sans crier gare, alors je m'attendis à me protéger. Je bloquais un coup, très rapide (chance 14), mais je n'eus pas assez de concentration pour esquiver les autres. Ceci dit, ils me firent bien moins mal que le coup précédent. Et rebelotte, cette fois, dans la mâchoire(5). Je me mordis la lèvre et elle gonfla un peu. Ce n'était rien de très grave.

Par contre le coup porté au foie (6) me laissa sans souffle l'espace de quelques secondes pendant lesquelles je cherchais mon air. Et pourtant, ce n'était vraiment pas un coup fatal, ni un très gros coup. Cela aurait pu l'être avec plus de force. Et mon manque d'air provenait probablement de ma panique momentanée en prenant conscience de cela. Sans protection et si je ne faisais pas un peu gaffe, si je ne m'entraînais pas dans les conditions de sécurité maximale au moins au début, Dino allait me laisser sur le carreau.

Je commençais à me demander s'il s'en rendait bien compte.

Mes mains portées au niveau de mon foi, je me stoppais net et fini par me calmer :

-Besoin d'une pause... , soufflais-je en m'asseyant sur le sol, à côté de ma bouteille.

J'avais la nausée..* Aller, relève toi, t'es pas une chochotte hein? Elle ferait quoi la petite Mjöll, à ta place? Et Thunder? Toutes deux, elles se seraient relevées, tête droite. L'islandaise n'aurait pas attendu pour riposter.* Alors même si cela me faisait l'effet d'une sournoiserie, j'attendaique Dino s'approche pour l'attirer par le torse avec mes mains, et tenter de le faire basculer en arrière au sol en offrant une poussée avec mes pieds. (12 aux dés)

Mais avec le peu de force et de rapidité que j'avais, c'était sûrement une entreprise vouée à l'échec. Je n'avais que l'effet de surprise de mon côté.

Un entrainement plus compliqué que prévu

Paige McTavish

-Oui, c’est bien elle !

C’était bien de cette Thunder que je parlais. J’avoue qu’elle m’avait impressionné ce jour-là. Elle était bien plus forte qu’une humaine normale.

Ceci étant dit, on repris l’entrainement et, si Paige ne se défendait pas si mal, j’avais réussi à lui mettre un poing dans la figure. Je ne me rendais pas compte de la force. Je n’étais toujours cru faible alors quand je frappais, je le faisais sans retenue parce que j’étais certain qu’aucun de mes coups ne portaient. Sauf que j’étais tellement shooté que je me rendais pas compte que face à moi se trouvait une femme probablement moins forte que moi de par ma nature.

Tout ça ne l’empêcha pas de me mettre au sol. C’est là que je demandais un temps mort alors que mon cœur battait de plus en plus vite sans que je me rendre compte. Paige confirma être motivée mais qu’elle était encore rouillée. J’esquissai un sourire en coin.

-Je ne crois pas qu’on puisse être plus rouillé que moi… Je suis constamment rouillé.

Mais la pause ne dura pas longtemps. J’y mis fin après m’être relevé et je frappai trois fois vers Paige. Elle bloqua mon premier coup ce qui était bien joué parce que j’avais été rapide. Quant aux deux autres, ils touchèrent leur cible et le dernier coup, particulièrement bien placé, coupa le souffle de Paige. Je me rendais pas vraiment compte qu’elle était fortement touchée et je souris.

-Touché !

Elle disait avoir besoin d’une pause et j’hochai de la tête la laissais s’asseoir au sol pour reprendre son souffle. Je tiquai alors parce que je commençai à avoir mal dans la poitrine et à me sentir nauséeux. Je me rendis progressivement compte que Paige n’allait pas si bien alors je m’approchai et…

Elle me mis au sol dans un geste que je ne pus éviter [11 VS 12]. J’étais à terre couché sur le dos et c’est là que je sentis une grosse douleur dans ma poitrine qui me fit crier de douleur alors que je me recroquevillai sur moi-même. Je respirais plus vite et mes idées défilaient dans ma tête.

-Merde, putain !

C’est ce que je lâchai me tordant toujours de douleur. Je savais ce que c’était… Ça m’était déjà arrivé plusieurs fois au cours de ma vie. J’avais abusé mais ma condition de loup-garou me permettait d’encaisser un peu mieux qu’un humain… Mais ça n’en restait pas moins douloureux…

-De l’eau… Il me faut de l’eau… Vite…

Je ne savais pas trop ce qu’il me fallait… Mais l’eau ne pouvait pas faire de mal.

Un entrainement plus compliqué que prévu

Paige McTavish

Un poing bien senti de la part de Dino avait relancé la machine qui sommeillait en moi. Les enseignements de Thunder avait été bons, pour preuves, certains réflexes instinctifs me revenaient petit à petit mais ce n'était pas suffisant. Il allait falloir que je transpire à feu et à sang pendant encore pas mal de séance avant de recouvrer un semblant de la combativité et des techniques qu'elle m'avait inculqué. Pour preuve, pour l'instant, je n'utilisas pas encore beaucoup mes jambes, plus concentrée sur mes bras.

On m'avait déjà vendu la demoiselle comme étant la meilleure dans ce domaine et le fait que Dino m'en parle comme étant cette championne qui avait battu un vampire à plate couture me rendit encore plus fière d'avoir été un temps son élève particulière et réalisé à quel point j'avais vraiment été à bonne école.

Enfin, tout cela n'empêchait pas que j'allais devoir travailler d'arrache-pied pour regagner un certain niveau. Nous n'en étions qu'aux prémices des entraînements avec Dino que déjà je transpirais comme une damnée. Rouillée, je l'étais, mais j'y allais tout de même.

Jusqu'à me prendre ces deux autres coups de poing dont un avait atteint mon foie. Pas de quoi me faire des dégâts qui m'enverraient à l'hôpital mais assez pour me faire regretter de ne pas avoir esquivé à temps.    

Il fanfaronnait gentiment puisqu'il avait réussi à me toucher et moi après quelques instants de pause réglementaire, j'en profitais pour le surprendre, le faisant basculer au sol, sur le dos. J'en fus légèrement fière mais ce sentiment se dissipa quand il se mit à crier.

Lui avais-je cassé quelque chose sans le vouloir ? C'était fort probable mais déjà je m'inquiétais et me dépêchais de me redresser pour voir de quoi il en retournait. Je n'aimais pas la vision qu'il m'offrit, pâle comme un linge, recroquevillé sur lui-même.

Je ne savais pas ce qu'il avait mais pour qu'il jure et ait crié ainsi, cela devait être carrément sérieux. Il me réclamait de l'eau et je ne savais pas si c'était tellement indiqué. S'il s'était cassé quelque chose, je ne connaissais pas grand choses aux premiers secours, je savais cependant qu'il fallait éviter de faire boire la victime au cas où il y aurait besoin de l'opérer d'urgence.

-Dino, Dino, dis moi où tu as mal !

Tout en demandant, je me saisissais de son téléphone et l'arrêtais pour que la musique arrête de crier dans les enceintes. Il transpirait, mais on venait de combattre alors difficile de déterminer ce qu'il en retournait.

Ce n'est qu'à cet instant qu'un coup d’œil à ses pupilles me fit dire que quelque chose d'autre n'allait pas. Je n'attendis de toute façon pas une seconde de plus pour hurler dans la salle :

-A l'aide !!! S'il y a quelque venez tout de suite !!! C'est Dino !!!!

Il était encore tôt et je ne savais pas si quelqu'un serait dans les parages mais même si appeler le 911 me paraissait la chose à faire, je me doutais que sa constitution de loup-garou risquait de lui causer quelques problèmes.

-Tes pupilles... Elles sont dilatées...

Je posais ma serviette sous sa tête pour qu'il soit calé, caressait doucement son visage, l'air inquiet, lui donnait finalement de l'eau, l'aidant à boire. S'il avait mal au cœur, peut-être que cela diluerait son sang si une artère était bouchée.

-Tiens bois...

Je guettais le moindre signe pour savoir comment agir et réagir, à demi penchée vers lui, le laissant tout de même de l'espace et de quoi respirer.

-Je... Je suis là...

Enfin, quelqu'un arriva pour le gérer car sinon j'allais devoir appeler les secours.  Cindy était là. On me demanda ce qui s'était passé. J'essayais de faire le plus bref possible. On me posa des questions et je fis ce que je pus pour répondre, à savoir s'il avait pris un médicament spécifique, je n'aurais su quoi répondre mis à part qu'il avait pris une rasade de whisky et les quelques gorgées d'eau que je lui avais donné.

Un entrainement plus compliqué que prévu

Paige McTavish

Alors que Paige venait de me mettre à terre, je sentis mon cœur battre plus vite au point de me faire mal. La douleur ne tarda pas à se répandre et je me recroquevillai sur moi-même terrassé que j’étais par cette douleur.

Il fallait que je boive de l’eau. J’avais chaud et je transpirais alors je ne voyais que ça comme moyen d’aller mieux. Je n’arrivais plus bien à réfléchir. J’entendis Paige demander où j’avais mal et je disais d’une voix plaintive :

-Partout !

La musique s’arrêta alors pendant que je me tordais toujours de douleur. Le monde autour de moi était flou et la voix de Paige me venait de plus en plus loin. Elle appelait à l’aide… Je ne savais pas s’il y avait quelqu’un d’autre que moi ici. C’était possible. Il n’y avait pas que moi qui avait les clés.

J’entendis Paige dire que mes pupilles étaient dilatées mais je ne savais pas quoi faire de cette information… Je sentis que Paige posa ma tête sur sa serviette. Ses doigts sur mon visage faisait du bien mais la douleur de disparaissait pas et j’avais l’impression que j’allais sombrer d’une seconde à l’autre.

Elle m’aida à boire… Ça fit du bien sur le coup et je me tortillait moins même si je continuais de respirer très vite.

-Je suis là ! J’arrive !

C’était la voix de Cindy. Je vis sa figure aux côtés de celle de Paige. Elle passa sa main sur mon front et roula des yeux.

-Il a encore abusé, c’est ça ? Dino… Coke ? Et quoi d’autres, hein ?

Je n’arrivais pas à répondre à ses reproches alors elle se tourna vers Paige.

-Restez avec lui… Je vais chercher de quoi je remettre sur pied.

Et elle se leva avant de courir vers une porte qui menaient vers l’endroit où elle rangeait sa trousse de soin. Je fixai Paige.

-Désolé…

C’est ce que je réussi à souffler alors que je tremblais de plus en plus. J’écoutais Paige avant que Cindy ne revienne. Sans ménagement, elle m’enfonça une seringue dans le bas du ventre.

-Voilà. La crise devrait passer. Essayez qu’il ne compense pas avec des anti-douleurs… C’est bien le genre.

Rapidement ma respiration se régula. Mes capacités de loup-garou aidait à faire passer la crise plus vite que la normale. Et, après un moment la douleur se calma. Cindy voyant que ça allait mieux se redressa.

-Je vous laisse. Il va s’en sortir comme un grand. J’ai du travail.

Et elle nous laissa non sans montré son agacement. Je soupirai et passai ma main sur mon front transpirant.

-J’aurais… J’aurais pas dû en prendre autant…

Et j’étais franchement redescendu sur terre là.

Un entrainement plus compliqué que prévu

Paige McTavish

Avant de faire quoi que ce soit pour Dino j'avais eu besoin d'évaluer son mal afin de ne pas faire n'importe quoi avec lui. Lui causer des dommages irréversibles ne faisait pas partie de mes objectifs du jour. Il avait mal partout. Je ne savais pas tellement quoi faire, alors le plus naturel m'avait paru d'éteindre la musique et de crier à l'aide. Normalement on appelle rapidement les urgences mais comme il était un surnaturel, je ne bénéficiais pas de cette option. En second recours j'aurais fait appel à l'inspecteur Prescott, un ange que je connaissais et qui était intervenu pour m'aider à maintes reprises. Mais... Dans la panique j'aurais pu ne pas y penser et juste appeler le 911.

J'essayais finalement de le mettre le plus à l'aise possible sans trop le bouger et avais fini par me résoudre à lui donner l'eau réclamée. J'essayais de le rassurer du mieux que je pouvais et de lui faire sentir ma présence même si cela n'aiderait pas beaucoup. Heureusement, une voix féminine me répondit. Elle eut des gestes rapides, précis et elle avait l'air de savoir ce qu'elle faisait. Conservant son sang froid me demanda s'il avait abusé et à lui ce qu'il avait ingurgité.:

-Je... Je ne sais pas...  Juste du whisky... De l'eau...

Elle déduisit qu'il avait touché à la cocaïne et d'autre substances. Comme quelqu'un... Qui connaît ses habitudes.

J'en fus bouleversée autant que pour le malaise qu'il était en train de faire. La demoiselle me demanda de rester avec lui. Je ne comptais pas quitter l'endroit sans le savoir sain et sauf de toute façon. Et là, c'était clairement loin d'être le cas.

Il s'excusa. Je retenais mes émotions et essayais de continuer à lui procurer douceur et réconfort :

-Elle revient bientôt et je reste avec toi, ne t'en fais pas. Chut, ne vas pas te fatiguer davantage.

Et il ne fallu pas longtemps à la jeune femme pour revenir et administrer une injection dans le corps du loup.

Mes lèvres tremblèrent :

-M... Merci...Entendu...

On attendit un peu et petit à petit le malaise sembla refluer. Il regagnait des couleurs, n'était plus parcouru de tremblements et ne se plaignait plus de la douleur. Ses muscles « tétanisés » semblaient eux aussi s'être détendus.

La demoiselle pris congés non sans préciser que c'était bon maintenant, qu'il allait s'en sortir. Donc, qu'en gros, il était sorti d'affaire :

-D.. D'accord, merci beaucoup ma... ma...demoiselle ...

Elle n'était pas très contente et l'avait bien montré.

Dino lui semblait réaliser quelque chose. Je ne savais pas ce qu'il avait réellement pris mais ma première réaction n'était pas le reproche. J'avais une très forte envie de le gifler, à cause de la peur que j'avais ressenti en le voyant dans cet état. Je ne le fis pas, parce qu'à la place je me calais contre lui, lui évitant de bouger, éclatais en sanglots en enfouissant mon visage contre son torse. J'oubliais sa tenue, je m'en moquais bien là.

-J'ai cru... Que t'allais... mourir Dino ! J'ai cru que... C'était ma faute... Aussi...

Je tremblais comme une feuille contre lui, mouillais sa peau sans vergogne. Il n'y eut qu'une fois calmée que je me redressais, reniflais de façon disgracieuse avant de trouver dans mon sac en bas de quoi me moucher le nez. Quand ce fut fait, je pris le reste des mouchoirs en papier et remontais dans la cage.

Je m'installais contre elle, juste à côté de la sortie, me ressuyais un peu les yeux. Ils étaient rougis, comme mon nez et mes joues.  Je regardais quelques secondes dans le vide, réfléchissais à comment poser ma question – je ne cherchais pas à le juger mais juste à comprendre - après avoir passé ma veste de survêtement sur mes épaules. Je ramenais jambes et genoux à ma poitrine et les serrais par le devant, les mains jointes. Une moue encore triste mais la voix calme et douce, malgré l'inquiétude qui perçait dans mes intonations :

-Tu as des problèmes Dino ? Je... Je veux juste comprendre... Tu es mon ami et tu comptes pour moi. Tu prends vraiment... De la drogue ?

D'ordinaire, j'aurais jugé qu'il n'avait aucun compte à me rendre et je n'aurais pas insisté, surtout quand les gens ne veulent pas parler. Mais là, j'estimais qu'après la frayeur que j'avais eu, j'avais au moins le droit de savoir. Et puis, peut-être qu'il avait besoin de quelqu'un à qui en parler, allez savoir ?

Un entrainement plus compliqué que prévu

Paige McTavish

Cindy soupira quand Paige déclara que j’avais bu du whisky… Je n’arrivais pas à répliquer tellement j’étais trop occupé à gémir de douleur. Cindy finit par dire que je devais avoir pris pas mal de drogue ce qui était le cas. Il faut dire que ce n’est pas la première fois qu’elle me retrouvait dans cet état. J’ai même déjà été dans les états bien pires.

Alors que Cindy s’éclipsa en disant qu’elle savait quoi faire, j’entendis Paige me dire qu’elle restait avec moi. Je la fixai droit dans les yeux alors que je respirais toujours très vite.

-D’accord…

C’est ce que je réussi à dire entre quelques gémissement de douleur. Cindy revint peut après et me fit une injection qui me fit tellement mal que je ne pus me retenir de l’exprimer. Elle n’était pas douce parce qu’elle était exaspérée.

Elle nous laissa, ensuite, lassée de devoir jouer les infirmières alors que, reconnaissons-le, je ne faisais aucun effort. Mais Paige semblait déstabilisée alors qu’à l’intérieur de moi, je sentais la douleur se calmer. Ma respiration se régulait progressivement. Mes muscules se détendaient et je venais de remarquer que la situation avait fortement ébranlé Paige…

Alors je m’excusais d’en avoir pris trop… Mais la dernière pleine lune avait, encore une fois, était une épreuve. Je transpirais mais ne m’attendais pas à ce que Paige éclate en sanglot contre mon torse. D’une main encore tremblante, je vins caresser ses cheveux en signe de réconfort. Je me sentais mal de l’avoir mis mal. Elle déclara qu’elle croyait que j’allais mourir.

-Je suis désolé. Ce n’était pas ta faute.

Je soufflai ça… Pour cause, c’était entièrement ma faute.

Je ne dis plus rien. Je me contentais de caresser ses cheveux le temps qu’elle se calme et que mon corps encaisse ce qui venait de se passer. Après ça, elle se releva pour se moucher et remonter dans la cage. Je me redressai un peu difficile alors qu’elle s’installa assise près de la sortie de la cage. Elle avait le regard dans le vide et je finis par réussi à me relever pour m’installer face à elle, assis aussi.

Et elle posa les questions… Des questions qui me firent me dérober à son regard. Je soupirai avant de la fixer à nouveau :

-Oui… Ça fait des années que j’en prends… Pour m’amuser en général… Mais quand c’est pour m’amuser je n’en abuse pas… Mais j’en prends aussi lors des transformation… Pour avoir moins mal. Je ne supporte pas la douleur des transformation. C’est comme ça que j’ai commencé à en prendre. Quand j’étais ado. Pour encaisser la douleur.

Je passai le revers de mon bras sur mon front pour essuyer la sueur.

-Les autres loups de ma meute y arrive sans ça. Mais moi… Je n’ai jamais réussi à m’en défaire. Je combine avec des anti-douleur en général. Hier, c’était la pleine lune d’où mon état.

Je déglutis un peu avant de reprendre :

-Je suis vraiment désolé… J’aurais dû reporté notre entrainement. Je pense que ça irait avec tout ça.

Un entrainement plus compliqué que prévu

Paige McTavish

J'étais si ébranlée  par son malaise que j'avais été très directe avec Dino. Peut-être trop. Je cherchais surtout à exprimer ma peur au lieu de me mettre en colère ou de me montrer violente.  Il était mon ami, je tenais à lui, je n'avais certainement pas envie de le voir quitter cette planète . Et j'avais bien cru stupidement, que pour une raison ou une autre j'avais pu être responsable de cela. Alors que clairement Dino était bien plus résistant qu'un homme lambda de par sa propre nature. Mais il ne fallait pas chercher du rationnel dans l'émotionnel.

Dino m'avais rassuré de douces paroles tout en caressant mes cheveux. Geste qui m'apaisa plus que ses mots. Et je finis par me reprendre après m'être lâchée de la sorte devant lui alors que j'étais bien plus pudique sur ce que je ressentais ordinairement. L'adrénaline du combat avait en partie levé mes inhibitions mais également mon attachement à sa personne.  

Puis j'avais manifesté mon mécontentement par une soudaine mise à distance, peut-être parce que j'avais besoin de cette distance pour digérer ce qui venait de se produire. Moui, je venais de réagir un peu comme une enfant boudeuse. Je ne savais pas trop gérer cette situation.

Je sentis sa présence avant de la voir et l'interrogeais, cherchant à comprendre ce besoin de prendre de telles substances. Je ne voulais pas le juger mais je lui avais probablement fait se sentir honteux étant donné qu'il détourna un peu les yeux pendant quelques instants.

Après avoir rassemblé son courage, il les posa de nouveau sur moi. Je l'écoutais d'une oreille attentive. Au début, je me crispais un peu malgré-moi. Certes chacun faisait bien ce qui lui plaisait mais l'usage de la drogue comme un amusement, cela était hors de ma portée. Et tant pis si cela ne faisait pas de moi quelqu'un de cool. J'y suis habituée.

J'attends donc la suite, avant de dire quoi que ce soit ou prononcer des paroles qui pourraient sonner comme une condamnation. J'essayais de prendre du recul. Après tout, pris avec parcimonie, peut-être que ces substances ne faisaient pas grand chose à l'organisme de certains surnaturels, d'où cela pouvait représenter un amusement pour lui. L'alcool faisait très peu effet sur certains. Pourquoi pas la drogue. Alors effectivement, peut-être qu'il était plus aisé de tomber dans le piège de l'abus et de l'accoutumance.

Comme il venait de le dire, il n'en abusait pas. Et puis je fis aussi mes propres déductions. Il était chef de sa meute, avec ce que tout cela impliquait en tensions. Donc il en avait peut-être un peu besoin... Mais il m'apprit à quel point ses transformations étaient douloureuses pour lui, et mon visage impassible se fendit d'une grimace et à la fin de son explication, de compassion.

Je posais une main sur sa joue, la caressant tendrement du pouce, soupirant un peu, comme résolu à accepter ceci :

-J'ignorais à quel point cela pouvait être encore très douloureux pour toi... Je pensais que... Tu étais entraîné à ce genre de choses... Enfin... La transformation ne doit jamais être agréable, je pense qu'on doit seulement s'y habituer, s'habituer à souffrir, peut-être... Et les autres, ils n'ont pas essayé de te donner quelques tuyaux ?, demandais-je naïvement parce que si un Ulfric devait avouer cela, peut-être que sa fierté et son égo en prendrait un coup, ainsi que sa crédibilité auprès de la meute.

Je me souvenais de ma première métamorphose, elle m'avait littéralement exténuée mais, je n'avais pas eu trop mal. Les fois suivantes un peu, mais le processus était probablement différent que chez les loups. Mon corps de métamorphe semblait programmé pour ces transformations contrairement au leur. Et comme je ne connaissais pas d'autres métamorphes de mon cru, je ne savais pas si c'était général ou une particularité.

Je réfléchis quelques secondes, en retirant doucement ma main, en me rendant compte que le geste était peut-être peu approprié :

-Au parc... Il y a un loup... Il m'a beaucoup aidé... Peut-être qu'il pourrait t'aider aussi ?

Je secouais cependant la tête.

-C'est passé... J'espère juste que cela ne recommencera pas. J'ai pas envie de perdre un si bon ami. Et je suis inquiète à cause de cette accoutumance.

Je me ressuyais une larme qui menaçait de tomber du bout d'un doigt, rien qu'à cette idée. Puis je l'enlaçais pour lui faire un bref câlin  avant de me reculer un peu :

-J'imagine que c'était surtout difficile de dire à son amie qu'on devrait reporter l'entraînement à cause de la drogue et la fatigue de la pleine lune, non ?

Je n'attendis pas pour fondre sur lui et l'enlacer un peu plus fort :

-En tout cas, pour aujourd'hui, l'entraînement c'est fini... Tu as besoin de repos...  

Un entrainement plus compliqué que prévu

Paige McTavish

Je voyais bien que Paige avait été ébranlée par ce qu’elle venait de voir. Je commençais à me remettre doucement de cette crise mais voir son air à la fois choqué et déçu faisait un peu mal.

Elle s’était un peu éloignée comme pour mettre une distance entre nous deux. Moi, je me reprenais doucement me dérobant à son regard. Par honte mais aussi parce que je l’avais fait venir jusqu’ici alors que, assurément, je n’étais pas en état de mené le moindre entrainement.

Mais je savais qu’il lui fallait des explications. Ça n’aurait pas été juste de ne pas lui en donner. Alors, je me lançai parlant de ma consommation de drogue. La récréative mais aussi l’autre… Celle que j’utilisais pour faire passer la douleur des transformations. Je n’aimais pas forcément parlé de ça. C’était quelque part un handicap’ depuis que j’ai passé le cap de l’adolescence. Ce moment où j’étais passé pour le plus faible de la meute et de la famille.

On s’était rapproché et après mon récit, Paige posa sa main sur ma joue la caressant. Elle ignorait la douleur que pouvait provoquer les transformation. Normal, tant qu’on ne le vivait pas, on ne pouvait pas vraiment savoir. Quant à l’entrainement, je soupirai… Je n’étais pas forcément le premier à me lever le matin pour m’entrainer… J’avais choisi le chemin de la facilité.

-Si… Ma mère a essayé de m’aider. Cindy aussi… Mais la douleur reste insupportable et quand on a goûté à la solution de facilité difficile de s’en défaire…

C’était plus parce que l’addiction était bien ancré en moi qu’un réel manque de volonté. Ma mère, elle, avait appris à fermé les yeux bien qu’elle désapprouvait totalement. Comme Cindy d’ailleurs qui, avait, tout à l’heure, montré son agacement vis-à-vis de ça…

Elle retira sa main de ma joue. Dommage, j’avais aimé ce contact. Elle me parla alors d’un autre loup qui l’avait aidé. J’imaginais qu’elle parlait de ses propres transformations. Je savais qu’elle était métamorphe. Je l’avais vu se transformé en chien. Du coup, je me sentais un peu égoïste là tout de suite.

-Peut-être… Bien que je sais qu’avant toute chose, je devrais essayer de me sevrer. Mais ce n’est pas évident.

Elle espérait ne plus avoir à me voir dans un tel état. Elle était vraiment inquiète ce qui prouvait qu’elle tenait à moi. Je souris d’un maigres sourire.

-Je ferais de mon mieux pour que ça n’arrive plus.

Elle comprenait que j’avais eu du mal à annulé notre petit entrainement. J’hochai de la tête.

-Ouais… C’était pas évident à annulé. Et je n’aime pas vraiment décevoir mes amis.

Ma famille j’en avais l’habitude mais pas besoin d’élargir ça à mes amis.

Elle m’enlaça alors et je lui rendis son étreinte avec de sourire un peu.

-Oui, je crois aussi que c’est terminé pour aujourd’hui.

Je me levai doucement.

-Je suis désolé encore une fois…

Un entrainement plus compliqué que prévu

Paige McTavish

Cela me fendillait le cœur que Dino soit pris au piège de ces substances, ce qui l'avait mené à ce malaise d'aujourd'hui qui aurait pu lui être fatal. Je me demandais comment l'engrenage s'était mis en route et s'il avait quelqu'un pour l'aider dans la meute.

En fait, quelques personnes ont cherché à lui tendre la main, mais son attrait pour les substances était tel qu'il n'a pas su résister au champ des sirènes et qu'il s'est engoncé dans la facilité à cause de la douleur insoutenable. J'en fus peinée pour lui. Je ne savais pas ce que c'était d'être accro à ce genre de produits et à quel point cela était difficile de s'en défaire.

Je lui avais offert mon sourire et essayé de me montrer compréhensive même si mes paroles étaient possiblement maladroites :

-Oui, je me doute bien. Tout comme il ne suffit pas de simplement vouloir arrêter d'avoir mal pour que la douleur cesse... Puis ce genre de substances... Le corps ne doit pas l'oublier dans un claquement de doigts...

Oui, c'était le propre des addictions. Elles ne laissent jamais de répit une fois qu'on n'y est habitué.

Je secouais la tête, comme par appuyer ses propos :

-Le sevrage ça doit prendre du temps et de la patience et ça nécessite d'être bien entouré... On prendra le temps qu'il faut si tu choisis de te sevrer, tu n'es pas seul. Je serais là...
, fis-je avec conviction.

Je déposais un baiser sur sa joue comme pour lui faire comprendre que je ne lui en voulais pas. Il ne pouvait pas tout maîtriser.

-Rome ne s'est pas faite en un jour... , rappelais-je l'adage comme un clin d'oeil aux origines italiennes de mon ami. J’espérais le faire un peu rire avec ça.

Je le regardais cependant avec sérieux un bref instant après coup :

-Entends-moi bien. Je ne veux pas te changer ou chercher à contrôler ce que tu fais Dino. C'est toi qui vois. Et je ne serais pas déçue de toi si tu essayais et que tu n'y arrivais pas en tout cas. J'ai juste peur qu'un jour on n'arrive pas à te sauver à temps.

Je ne lui disais pas cela pour le culpabiliser. Je l'appréciais juste et je tenais à ce qu'il le sache. Même si je pensais que dorénavant il l'avait bien compris. Ce n'était pas la déception qui motivait mes réactions mais mon attachement. Je ne voulais plus ressentir cette peur panique, je voulais qu'il soit bien.

Pour ce qui était d'annuler l'entraînement, je comprenais que ce n'était pas évident :

-Tu ne m'aurais pas déçu d'annuler, cela n'aurait été que partie remise, et sache encore maintenant que tu ne me déçois pas. On a tous nos moments de vulnérabilité. J'en ai déjà commis bon nombre d'erreurs. Nous sommes simplement des êtres humains, surnaturels ou pas d'ailleurs. En tout cas... Tu as beaucoup de courage de me dire la vérité maintenant... Surtout que j'ai réagis comme une petite fille capricieuse après coup.

En tout cas après un bref mais sympathique câlin, je décrétais que Dino devait se reposer. Peut-être me faisais-je trop protectrice mais cela tombait sous le sens que là son corps avait besoin de récupérer..

Il se rangea à mon avis non sans pour autant s'excuser encore une fois.

Je secouais la tête :

-Non, je crois que c'est à moi de m'excuser. Comme tu es toujours d'une tempérament joyeux et fort, on a tendance à oublier que toi aussi tu as besoin qu'on veille sur toi et que tu prends aussi des coups au propre comme au figuré. Ce n'est pas parce que tu es fort que tu encaisse tout sans sourciller ou que tu ne ressens rien.

J'ai oublié que ton rôle au sein de la meute ne te permet pas de le faire savoir ouvertement au risque de passer pour un aveux de faiblesse. Dont certaines personnes malintentionnées pourraient essayer de profiter pour t'écraser.

Je me rends un peu mieux compte de la pression qui pèse sur tes épaules et ce qu'on semble attendre de toi. Tu m'en as déjà parlé pendant notre trajet retour après le gala d'échec mais je n'en avais pas pris la mesure. Et je n'ai pas été une assez bonne amie pour le voir et l'entendre. Alors... Désolée pour ça... J'espère également faire mieux à mon tour si tu me le permets ?

Je me demandais si le soir où nous avions couché ensemble, il l'avait fait sous substance ou s'il m'avait vraiment désiré, mais je préférais éviter de poser cette question de peur de la réponse mais également de le gêner alors qu'il se sentait déjà minable. Je voulais qu'il se sente mieux, donc ce serait contre-productif que de demander.

Je lui donnais doucement une petite tape amicale dans son dos en me relevant moi aussi puis le charriais comme pour dédramatiser je fis semblant de renifler en remuant du nez :

-Par contre, tu ferais bien de prendre une douche, tu fouettes..., fis-je en me pinçant le nez avant de rire. En plus c'était carrément faux. Pour quelqu'un qui venait de s'exercer intensément, je trouvais qu'il ne sentait pas trop la sueur.

Je comptais bien prendre une douche également de mon côté. Enfin, je gardais quand même un oeil ouvert, prête à le rattraper s'il chancelait. Je lui offrais même mon bras pour s'appuyer contre moi, l'invitant du regard et d'un sourire.

Pareil pour ce qui était de redescendre. On prendrait le temps qu'il lui faudrait. Une fois en bas, je demandais:

-On se prend une douche et on se rejoint après pour le thé ? Ou bien plus tard si jamais tu veux te reposer. J'avoue que j'aimerais assez te voir passer à Staten Park de temps en temps. Je bosse et vis là-bas maintenant. Et puis cela ferait probablement plaisir à Syragane et à Victor que tu passes un peu, non? Enfin, je ne partirais que quand je t'aurais vu bien installé et saint et sauf après ta douche.

Un entrainement plus compliqué que prévu

Paige McTavish

J’avais tout raconté à Paige… Après ce qu’elle venait de voir, je ne pouvais plus rien lui cacher et, même si j’avais honte de tout ça, comme il s’agissait de mon amie, je ne pouvais pas vraiment passer à côté de la case « vérité ».

J’expliquai que ce n’était pas simple d’arrêté surtout que je n’avais pas vraiment de volonté. C’était devenu automatique. Paige comprenait bien que de se débarrasser d’une addiction n’était en rien facile.

-En effet…

Elle expliqua que le sevrage était une question de patience et d’entourage. J’en étais conscient mais c’était surtout et, avant tout, une question de volonté. Je souris tout de même un peu quand elle déclara qu’elle serait là pour moi.

-Merci.

Mon sourire s’agrandis légèrement quand elle déclara que Rome ne s’était pas faite en un jour. Je savais que je devrais faire un réel effort si je voulais arrêter la drogue… Ça n’allait vraiment pas être une partie de plaisir.

Paige disait ne pas vouloir me contrôler et je savais que ses conseils étaient dictés par l’inquiétude. Elle avait peur que le prochain excès ne soit fatale.

-Je sais… Je comprends. Mai s’y mettre ne va pas être facile, je le sais d’avance.

J’étais sincère avec elle. C’était quand même depuis plus de 40 ans que j’avais vécu avec ce régime-là…

J’expliquai avoir refusé d’annuler pour ne pas décevoir Paige. Je n’aimais pas ne pas tenir mes engagements mais j’aurais dû calculer, quand on avait pris rendez-vous, que ça serait un lendemain de pleine lune. Elle déclara qu’elle n’aurait pas été déçue avant de dire que, malgré nos pouvoirs, on restait humains.

-Tu n’as pas réagi comme une fille capricieuse. Tu étais surprise, c’est tout. C’est moi qui aurait dû prendre mon courage a deux mains et d’expliquer ça il y a bien longtemps.

Paige disait que je n’avais plus qu’une chose à faire : me reposer. De toute façon, pas sûr que je serais capable de faire quoi que ce soit d’autre aujourd’hui.

C’est ensuite qu’elle s’excusa. Pour moi, elle n’avait pas forcément besoin de me faire des excuses. Je n’avais rien montré de cette faiblesse jusqu’ici. Je l’écoutais me dire qu’elle comprenais mieux et s’excusais de ne pas avoir pris la mesure de la pression que je ressentais au sein de ma meute. Je posai ma main sur la sienne.

-Tu ne pouvais pas savoir… Comme je dis, c’est moi qui aurait dû t’en parler. La pression est difficile, mais je devrais sans doute me secouer un peu. J’aime me laisser vivre. C’est mon problème.

Je souris faiblement à Paige.

-Mais merci. Merci de faire tout ce que tu fais pour moi.

Et de ne pas juger aussi malgré son inquiétude à mon sujet.

Elle me fit un tape amicale ce qui renforça mon sourire avant de se lever. Elle disait que je puais et ça me fit rire un peu.

-Ouais, une douche ne fera pas de mal.

Je me relevai doucement à mon tour pour suivre Paige hors de l’arène elle proposait plusieurs solution pour la suite de la journée.

-Je crois que je vais surtout aller dormir. Mais, ouais, je passerais à Staten Park. Je te le promets.

Elle semblait vouloir rester jusqu’à-ce que j’aille mieux.

-Je ne vais pas te retenir, tu sais. Cindy est là et les douche de chez toi sont certainement plus confortable que celle de l’Arena. Ne t’en fais pas. Tout iras bien.

Je n’avais pas envie de la retenir surtout que j’allais déjà mieux.

Un entrainement plus compliqué que prévu

Paige McTavish

Aujourd'hui aurait pu être fatal à Dino. Mais un grand pas avait été franchit malgré l'engrenage dans lequel il s'était retrouvé pris un peu malgré lui. Il connaissait son addiction, s'était retrouvé pris au piège de son statut et de sa position au sein de la meute.

Compliqué de demander à l'aide quand reconnaître qu'on a trébuché requérait non seulement de s'asseoir sur sa fierté mais également d'avouer ce qui pourrait ressembler à une faiblesse qui au sein d'une meute pouvait faire de vous l'objet d'attaques ou  juste inquiéter les gens qui vous aime.

Seulement voilà. Devoir m'avouer cela  devait lui avoir demandé beaucoup de courage. Je n'en voulais pas à mon ami de me l'avoir caché même si j'aurais pu probablement lui tendre la main bien avant si j'avais su mieux écouter, observer, regarder, offrir des espaces de discussion... En cela, je me sentais coupable.

Tout le parcours restait encore à faire, et rien ne disait qu'il ne serait pas parsemé d'embûches. Mais maintenant, mon ami, je l’espérais, vivait avec l'assurance qu'il ne serait pas seul s'il décidait de se battre contre son addiction. Je comptais bien l'aider à mon échelle, avec mes propres moyens. Je ne savais pas encore comment, mais il venait de franchir un premier cap.

J'essayais de montrer compassion et compréhension, de ne pas juger ou chercher à contrôler ses choix, je voulais juste éviter de le perdre car je tenais à lui. Une note d'humour pour éclairer son chemin, j'avais usé d'un vieux adage qui avait fait sourire mon ami. A mon grand plaisir.

Je le pensais sincèrement. J'étais décidée à le soutenir, et cela même s'il chutait ou rechutait.  Lui même se rendait bien compte que cela n'allait pas être une balade de santé. Donc franchir la seconde étape était tout aussi difficile que la première. Mais il ne se rendait pas compte qu'il venait de faire un énorme morceau du chemin.

-Oui, je te crois. Ce ne doit pas être facile de s'y mettre. Mais c'est comme à l'entraînement, on peut commencer doucement dans un premier temps, rien ne sert de se précipiter. Le temps de prendre ses marques... Seulement c'est le premier pas qui coûte le plus.

La balle était dans son camp. Mais c'est vrai qu'on ne balaie pas une addiction d'un revers de main du jour au lendemain. Encore moins une ancrée dans le temps. Sinon tout le monde serait clean et chacun se porterait comme un charme, paix sur la terre, tout ça...

Je m'excusais d'avoir surréagit comme une enfant, cela me paraissait naturel. C'est Dino qui excusa mon propre comportement, faisant lui aussi preuve de beaucoup de compréhension et qui assumait la part de responsabilité qu'il pensait porter. A savoir me parler de cette addiction. Encore une fois, je comprenais.

-Je suis bien placée pour savoir que trouver du courage pour avouer certaines  choses n'est pas aisé...Le principal, c'est que tu l'aies fait. Et je te remercie de cette confiance que tu m'accordes...

L'essentiel désormais était qu'il aille récupérer des forces. Ce que je ne m'étais pas privée de lui dire  et comme il était d'accord avec l'idée, j'étais soulagée.

Je me confondais encore en excuse de ne pas avoir compris que mon ami était en difficultés. Le soir du gala, quand il m'avait parlé de lui, de son rôle au sein de la meute, je n'avais pas bien réfléchi à tout ce que cela engendrait de stress et de pression. L'impact de cette donnée dans sa vie.

Tout en posant la main sur la mienne, me rassurant un peu parce simple geste de tendresse, il expliqua qu'il s’était laissé enlisé dans cette posture car c'était dans sa nature d'attendre que cela se fasse. S'ensuivit un témoignage de gratitude que je ne pensais pas mériter, avec ce petit sourire vulnérable et désarmant qu'il m'offrit  :

-Je vois pas de quoi tu parles, avais-je rougis en détournant le regard, pleine de pudeur, avant de souffler un ton un peu en dessous, les amis ça sert à ça, normalement, non?

A mes yeux quand on était amis, on s'entraidait. Même si parfois certains codes de l'amitié m'échappaient.

Une tape amicale bien sentie,une vanne pourrie assortie, j'avais finir par « clore » le chapitre, à ma façon.

J'avais proposé de papoter un peu avant de partir pour être bien sûre que Dino allait se ménager. Je devais bien avouer que j'étais encore un peu mue par la peur, mais il était bien entouré. Je devais lâcher du leste et le laisser se reposer. Néanmoins, je lui avais un peu fait promettre de passer faire un coucou et donner des news à Staten Park quand il le pourrait. Sa visite serait attendue, et pas seulement par moi. Je n'en doutais pas une minute.

Je lui souris avec tendresse et même si j'aurais préféré me doucher avant de partir, je n'insistais pas. Il avait besoin de repos et tant que je ne partais pas, je l'en empêchais. Je déposai un baiser sur sa joue pour lui dire au revoir certaine que Cyndi saurait prendre soin de lui puis reprenait mes affaires pour regagner Staten Park.

Après la douche, je m'écroulais sur mon lit, comme vidée par toutes ces émotions, une poche de glace sur mes hématomes. Je devais bien avouer que cela avait quand même été un entraînement plus compliqué que prévu...