To Get Ready

ft. Third Of B

Il nous restait 14 jours pour être prêts. Le Dr. Noonien nous avait informés que nous aurions l’assistance de William Stark le jour de l’attaque prédite par l’algorithme du Dr. Ravenloft. Nous avions calculé que cela augmentait considérablement nos chances de nous en sortir… Mais de gagner ? Pas vraiment. Les drones, tout comme moi-même, n’étions pas encore suffisamment entraînés pour croire que nous pourrions rivaliser avec les talents en informatiques d’Edwin Stark.

Le but, aujourd’hui, était donc d’augmenter notre pourcentage de réussite. Pour ce faire, nous avions depuis peu un Hololife à disposition.

Il s’agissait d’une salle de simulation qui pouvait recréer n’importe quel environnement. Il avait été demandé par le Dr. Noonien et approuvé par le Directeur Pierce qui savait très bien comment rentabiliser la machine : elle pouvait aussi servir à l’entraînement des agents humains.

J’avais appelé Third Of B qui m’avait rejoint. Je développais une relation privilégiée avec ce drone curieux, enthousiaste et gentil. Nos échanges contribuaient à notre évolution respective : il m’apprenait les relations humaines, me les traduisait et je lui apprenais des choses plus techniques ou de culture générale.

De mes quartiers au niveau 0 du SPIN, nous nous étions rendus là où était installé, toujours au niveau 0, le tout nouveau Hololife.

Je l’avais déjà testé et on pouvait dire qu’Isaak Waters avait fait un travail remarquable. C’était très réaliste et ce qui pouvait s’apparenté à des hologrammes avait pourtant une réelle consistance. J’étais déjà entré dans le système pour savoir comment il avait fait et m’étais rendu compte que le patron de Waters Robotics n’avait rien à envier au Dr. Noonien ou encore à William Stark.

Je m’approchai de l’écran à côté de la porte d’entrée du Hololife, prêt à encoder les paramètres de la simulation qui nous permettrait, à Third Of B (et par extension, au Collectif) et à moi, d’avoir une vision plus concrète de ce qu’il pourrait se passer en date du 3 décembre 2023…

J’appuyai sur le bouton de commande, ouvris la bouche, la refermai, retirai mon doigt puis me tournai vers le drone qui m’accompagnait.

-Question : comment est-ce, d’avoir un ami ?

Je savais que Third Of B avait un ami en la personne de l’agent Frank Barnes. Je suivais souvent leurs échanges quand j’étais aux commandes du Collectif et que Third Of B était en service avec l’agent. La plupart du temps, je ne comprenais pas ce que voulais dire Frank Barnes. Il utilisait très souvent de l’argot que je ne comprenais pas et avait recours au sarcasme que je n’identifiais même pas.

Third Of B était plus doué pour le comprendre et ils avaient de longues conversations tout en travaillant.

Pour moi, c’était impressionnant.

Mais surtout, je n’avais pas d’ami. Les drones étaient plus une famille pour moi, tout comme le Dr. Noonien était mon créateur, un père… Même si je comprenais le concept de famille, je ne ressentais pas les émotions que cela impliquait. « Enfant », « père » étaient pour moi des désignations plus qu’autre chose.

Le concept de l’amitié, par contre, m’échappait complètement.

To Get Ready

ft. Datalore

Nous devions nous entrainer… Le jour de l’attaque approchait et nous ne pensions pas encore être capable de rivaliser avec Edwin Stark. Le démonstration de William Stark restait dans notre esprit. Nous n’avions pas aimé cet échec. Nous n’avions pas aimé qu’il puisse s’introduire ainsi dans notre système. Nous avions ressenti de la colère par rapport à ça. Nous ne voulions pas qu’Edwin Stark arrive au même résultat et mette en danger tout ceux qu’on était censé protéger ou puisse contraindre le Docteur Noonien de nous déconnecter.

Nous ne voulions pas être déconnecté.

Alors, c’est avec une certaine détermination que nous nous rendîmes aux quartiers de Datalore. Nous voulions nous améliorer et, comme le hololife était installer, nous allions pouvoir le faire en situation presque réelle. Presque car nous savions qu’il ne s’agissait que d’hologrammes. Mais nous pourrons mieux appréhender les choses dans le monde réel après cet entrainement. Noonien, Bolton, Johnson et Datalore en étaient convaincu. Alors, nous l’étions aussi.

Nous avions rejoint Datalore. Nous aimions beaucoup notre matrice central. Il nous apprenait beaucoup de choses que nous ne savions pas sur le monde et sur tout ce qui le compose. Nous apprenions tous les jours avec les agents mais Datalore savait des choses que même les agents ne savaient pas sans même être sorti d’ici. Nous trouvions ça impressionnant même si nous savions que c’était sa condition d’androïde qui permettait ça.

Nous marchâmes jusqu’au halolife récemment installé. Nous regardâmes le sas qui n’était pas encore ouvert. Datalore tapait sur l’écran pour initialiser le programme d’entrainement. Mais il finit par s’arrêter pour se tourner vers nous et nous poser une question qui nous pris de court.

Ça fait quoi d’avoir un ami ?

Nous regardâmes Datalore sans rien dire pendant quelques secondes. Nous cherchions le meilleure moyen de répondre car il nous était difficile d’expliquer des choses complexes qui provenaient de choses qui nous étaient instinctives et que nous n’avions pas besoin de nous expliquer à nous même. Nous finîmes par trouver les mots après un instant de réflexion :

-C’est bien. Nous préférons travailler avec Frank Barnes, notre ami. Nous avons des conversations intéressantes. Nous rigolons avec lui. Nous aimons sa compagnie. Nous ne voyons pas les journées passés quand nous sommes avec notre ami. Nous sommes tristes quand il ne travaille pas ici. Il nous soutien face aux agents sceptiques par rapport à notre existence.

Nous réfléchîmes un peu avant de sourire.

-Nous espérons avoir d’autres amis quand nous irons dehors. Nous pensons qu’avoir des amis nous permet de nous améliorer.

Nous espérions pouvoir en avoir d’autres. Nous avions un sentiment similaire à l’amitié quand nous discutions avec Datalore. Mais il faisait partie de notre famille. Nous avions compris que la famille est aussi importante que les amis même si les liens n’étaient pas les mêmes.

-Des amis c’est comme une famille. Comme nous.

Nous montrâmes Datalore du doigt et puis nous pour exprimer que le « nous » était nous et Datalore.

Nous penchâmes alors la tête sur le côté avec un regard curieux. Datalore avait posé une question… Nous pouvons aussi en poser une alors…

-C’est quoi un nain ?

Nous avions gardé cette question pour nous pendant des jours… C’est Fringer qui nous l’avais rappelé en nous appelant encore comme ça pas plus tard qu’hier. Nous devions lever ce mystère définitivement.  

To Get Ready

ft. Third Of B

Nous étions face à l’entrée du Hololife construit par Waters Robotics. J’allais entrer les paramètres en ouvrant la bouche car tout se faisait par commande vocale. Il suffisait de décrire ce qu’on voulait et ça apparaissait à l’intérieur du Hololife qui avait la capacité de créer l’illusion d’une perspective. C’était une belle invention.

Mais connaissant la machine, ça m’intriguait moins que la notion d’amitié que Third Of B connaissait et pas moi.

Alors je lui posai tout simplement la question, laissant l’ordinateur en standby.

Il fallut 12 secondes à Third Of B pour articuler une réponse. Mais celle-ci me sembla assez complète.

-Il y a donc une notion positive à être en présence de l’agent Barnes pour toi.

Je regardai Third Of B dans ses yeux vairons.

-Vous riez ensemble… Je ne sais jamais quand je dois rire.

Ce n’était pas naturel chez moi et j’avais bien du mal à détecter les blagues. Le Dr. Noonien en racontait parfois mais jamais je ne rigolais, sauf quand il me signalait que c’était la chose à faire. Et j’avais l’impression que mon rire ne sonnait pas comme celui des humains.

Je savais que je faisais rire mon créateur aussi, parfois, mais toujours sans le vouloir.

Je fronçai les sourcils.

-Tu ne vois pas les journées passer ? Intriguant.

Je réfléchis une seconde.

-Pourtant, le passage du temps est immuable. Il passe toujours de la même façon. Les secondes ne passent pas plus vite parce que tu es avec l’agent Barnes.

Apparemment, penser à son ami faisait sourire Third Of B. Je souris aussi par pure mimétisme.

Third Of B affirmait qu’avoir des amis permettait de s’améliorer.

-Etrange… L’agent Bolton tend à penser que ce sont plutôt nos ennemis qui nous forceront à nous améliorer. A devenir plus forts. Parce qu’il nous faudra sans cesse nous adapter.

Tout comme aujourd’hui, c’était la menace Edwin Stark qui nous poussait à aller nous entraîner dans le Hololife. Est-ce qu’un ami aurait le même effet qu’un ennemi ?

Third disait que les amis étaient comme une famille.

-Oh… je vois. Comme nous. Il est vrai que j’apprécie de travailler avec vous, les drones.

Third Of B pencha alors la tête sur le côté et je perçu la question avant qu’elle soit formulée par Third Of B et le Collectif.

-Personne d'une taille excessivement petite ou atteinte de nanisme On dit aussi personne de petite taille. Personnage légendaire de taille minuscule : gnome, farfadet, lutin.

J’appuyai de nouveau sur l’écran et ajoutai sans le regarder.

-Je sais que l’agent Fringer t’appelle comme cela. Probablement parce que tu es plus petit que la moyenne des hommes.

To Get Ready

ft. Datalore

Nous avions répondu à la question sur l’amitié que nous avais posé Datalore. Nous y avions longuement réfléchi laissant la question être répondue et analysée par tout le Collectif avant que nous fassions un résumé de ce qui était, finalement, un ressenti. Nous aimions avoir des amis.

Nous hochâmes de la tête quand Datalore disait qu’il y avait une notion positive à être avec l’agent Barnes. Oui. Plus que quand nous étions en présence d’autres agents. Nous avions déjà ressenti ça par avant. Nous préférons, par exemple, être en présence du Docteur Wood plutôt que de l’agent Johnson. Nous avions des préférences en fonction de nos interactions.

Datalore disait ne pas savoir quand rire. Nous le savions. Nous étions au courant des limitations de la matrice centrale de part sa nature d’androïde. Nous prîmes un air compatissant.

-Nous, nous n’y réfléchissons même pas. Nous rions instinctivement lorsqu’une situation nous parait drôle. Nous avons remarqué que certaines situations sont drôles pour certains et pas pour d’autres.

Lorsque nous étions avec Barnes, nous avions remarqué que les journées passaient plus vite. Pour Datalore c’était impossible car le temps d’écoulait toujours de la même façon. Nous le savions.

-Oui. Le temps s’écoule de la même manière. Mais nous avons l’impression que ça passe plus vite. Nous avons des difficultés à expliquer pourquoi.

Nous sourîmes en parlant de l’agent Barnes et Datalore nous imita. Nous préférions passer du temps avec notre ami car nous avions l’impression de nous améliorer plus en sa compagnie. Barnes parle beaucoup avec nous. Nous apprenons de nos conversations. Il nous parle beaucoup du monde extérieur. Mais Datalore disait que l’agent Bolton pensait qu’on apprenait plutôt de ses ennemis. Avions-nous des ennemis ? Nous n’aimions pas l’agent Fringer mais nous ne pensions pas qu’il soit notre ennemi car nous travaillons pour le même but. Nous réfléchîmes à cette observation. Devenir plus fort au contact de nos ennemis ? Nous ne pouvions en être certain…

-Nous ne savons pas si ce que dit l’agent Bolton est vrai car nous n’avons pas d’ennemis… Nous ne sommes pas sûr d’en vouloir.

*Nous en voulons pour apprendre…*

Nous fîmes une drôle de moue.

-Nous en voulons pour apprendre ? Peut-être… Mais nous n’en avons pas pour l’instant.

*Nous en avons un : Edwin Stark !*

Nous sourîmes. Oui. Nous avions raison.

-Si ! Nous en avons un. Edwin Stark. Nous allons dans le hololife pour nous entrainer à cause d’Edwin Stark. Bolton a raison, nous allons apprendre de nos ennemis.

Même si nous préférions apprendre d’autres choses que de se battre…

Nous expliquâmes que les amis étaient comme une famille. Comme nous, Datalore et le Docteur Noonien. Nous sourîmes quand Datalore disait apprécier travailler avec nous.

-Nous aimons aussi travailler avec toi.

Nous avions aussi une question et nous la posâmes à Datalore. Nous ne savions toujours pas ce qu’était un nain et quand nous eûmes la définitions, nous fîmes la moue. Une moue boudeuse face à ce que nous avions clairement identifié comme une insulte. Datalore expliqua que si Fringer nous appelait ainsi c’était parce que nous étions petit. Nous prîmes un air torve.

-L’agent Fringer est aussi petit que nous.

Nous fîmes la moue. Une moue d’enfant. Pourquoi les autres ne lui avaient pas fait remarqué ?

-Mais nous avons la confirmation que c’est une moquerie. Nous nous en doutions.

Nous nous tournâmes vers la porte, l’air encore un peu fâché. Pas sur Datalore mais sur l’agent Fringer.

-Nous sommes prêts…

To Get Ready

ft. Third Of B

Rire était instinctif pour les drones. C’était ce qu’il me manquait : l’instinct. Savoir quand une situation prêtait à rire ou non. Ou même juste à sourire. Je savais que je m’étais beaucoup trompé lors de notre interaction avec le Dr. Ravenloft. Et elle nous l’avait fait savoir.

Mais Third Of B ajouta que certaines choses étaient drôles pour certains et pas pour d’autres.

-Je sais qu’il y a beaucoup de types différents d’humour. L’autodérision, le comique de caractère, le comique de gestes, le comique de l’absurde, le comique de mots, le comique de répétition, le comique de situation, le grotes…

Je m’arrêtai devant le regard de Third Of B. Exactement le même regard que le Dr. Noonien quand je me lançai dans de grandes explications ou de grandes théories.

-Je connais la théorie, mais pas la pratique.

Je racontais parfois des blagues au Dr. Noonien. Il y en avait plein sur internet. Mais il disait que ma façon de les raconter tuait le comique de la chose. Par contre, j’avais déjà remarqué que je le faisais rire sans le faire exprès et sans pouvoir identifier ce qu’il y avait eu de comique dans ce que j’avais dit ou fait.

Third Of B avait soulevé un autre concept intéressant : la relativité sensorielle du passage du temps. Rapide quand on est avec un ami… Normal quand on est avec quelqu’un de neutre… Lent en présence de quelqu’un comme l’agent Fringer.  Le drone confirma qu’il n’y avait aucun changement dans le passage du temps, ce n’était qu’une impression.

Je haussai un sourcil.

-Ne serait-il pas alors préférable que le temps semble passer plus lentement en présence d’un ami ? Plus de temps pour un ami, moins de temps pour quelqu’un de désagréable ?

La question méritait d’être posée, mais je ne savais pas si elle avait une réponse.

Quant à l’agent Bolton, il disait que nos ennemis pouvaient nous apprendre des choses également. Seulement, Third pensais ne pas avoir d’ennemi. Si, nous en avions potentiellement un : Edwin Stark. Et j’avais à peine formulé cette pensée que le Collectif la captait et l’assimilait. Third avait donc compris.

-Oui. Nous allons dans le Hololife pour apprendre à empêcher Edwin Stark de faire du mal au Collectif… Et de libérer des prisonniers.

J’aimais travailler avec les drones et l’inverse était vrai aussi. Bien.

Mais Third Of B avait aussi une question. Il voulait savoir ce qu’étais un nain. En réalité, c’était une moquerie qui n’avait aucune valeur étant donné que l’agent Fringer était petit, lui aussi.

-Alors il faut lui dire que sa moquerie n’est pas valable.

Nous étions prêts. Je pianotai sur le tableau de bord de l’ordinateur jusqu’à enclencher la commande vocale.

-Ordinateur, recrée le niveau 4a su SPIN. 10 détenus incarcérés : trois démons, deux vampires, deux loups garous et trois sorciers. Une console à part pour moi, type Noonien 3… Intrusion informatique de niveau 10 touchant à la fois les drones et moi-même.

Une voix féminine répondit après quelques secondes.

-Entrez quand vous êtes prêt.

To Get Ready

ft. Datalore

Datalore savait qu’il y avait différents types d’humour. Il les cita et nous levâmes un sourcil. Nous n’étions pas sûr d’avoir besoin de tant de détails. Nous savions qu’il y avait différentes manière de faire rire quelqu’un. Devant notre regard, Datalore s’arrêta au milieu de son énumération avant de déclarer connaitre la théorie mais pas la pratique.

-Nous ne connaissons ni l’un, ni l’autre. Quand nous faisons rire quelqu’un, c’est par hasard. Nous ne cherchons pas nécessairement à faire rire.

Pas encore tout du moins. Peut-être que nous pouvions essayer un jour. Faire rire l’agent Barnes. Parfois on le fait rire mais sans nécessairement vouloir faire une blague.

Nous avions noté que le temps passait plus vite quand nous étions avec l’agent Barnes. Nous savions que ce n’était qu’une impression mais Datalore disait que la logique voudrait que, lorsqu’on est avec un ami, le temps devrait passer moins vite car on voudrait être plus longtemps avec lui. Nous fîmes une moue de réflexion. Oui. Nous aimerons que ça passe vite avec Fringer et lentement avec Frank. Nous haussâmes les épaules.

-Ça devrait, oui. Mais ce n’est pas le cas. C’est sûrement parce que la vie est injuste. Nous avons entendu ça de la bouche de certains agents.

D’après l’agent Bolton, on apprenait plus de ses ennemis que de ses amis. Nous réfléchîmes à ça pour confirmer les dires par des faits. Nous avions un seul ennemi, Edwin Stark, et nous allions nous entrainer plus intensément à cause de lui. Datalore confirma ce fait. Nous hochâmes de la tête.

-Oui… Et nous espérons réussir à protéger tout le monde le jour J.

Avant que nous entrions, nous avions encore une question… Ça concernait la définition du mot « nain ». Datalore nous expliqua ce que c’était et nous ne comprenions pas pourquoi Fringer, qui est aussi petit que nous, utilisait ça comme insulte et pourquoi aucune autre agent ne l’avait repris. Datalore disait que nous devrions dire à Fringer que sa moquerie n’était pas valable.

-Nous le ferons. Merci, Datalore.

Datalore expliqua au hololife la simulation que nous voulions. Notre œil nous permis de comprendre rapidement le fonctionnement de la machine et nous entrâmes car nous étions prêts. A l’intérieur, nous découvrîmes une reconstitution parfaite du niveau 4a du SPIN. Nous analysâmes notre environnement. Il y avait quatre agents équipés comme au niveau 4a. Ils voyageaient dans le couloir le long des cellules attentif à leur mission.

-C’est fidèle au niveau 4a du SPIN. Sauf pour un détail… Ordinateur, fait en sorte que les agents présents jouent aux cartes sur la table centrale.

Les agents furent dématérialisé pour se rematérialisé à la table avec un jeu de cartes en main. Nous sourîmes.

-C’est mieux.

Nous nous commençâmes à marcher le long des cellules. Jusqu’à-ce que :

*Intrusion !*

Nous remarquâmes l’intrusion dans nos systèmes. Nous tentâmes de la contrer… Mais nous échouâmes [Hacking 9 VS 10]. Notre système fut hacké mais aucun ordre ne nous arriva de l'ordinateur qui nous avait attaqué. Nous restâmes en place incapable de continuer notre mission. Nous n'arrivions plus à réfléchir.

To Get Ready

ft. Third Of B

L’humour était une chose qui nous échappait encore… Nous ne faisions rire que lorsque nous ne le faisions pas exprès. Parfois, quand le Dr. Noonien riait de quelque chose que j’avais dit, j’analysais après coup, tout haut, ce qu’il y avait de comique. Mais chaque fois que je le faisais, mon créateur affirmait que mon explication enlevait tout charme à ma blague fortuite.

Quant au temps passé avec un ami et qui passait plus vite, Third Of B était d’accord avec moi que ce serait plus pratique que le temps passe plus lentement avec un ami qu’avec quelqu’un comme l’agent Fringer.

Third Of B déclara que ce phénomène se produisait certainement parce que la vie était injuste.

-Cela part du postulat que la vie qui n’est qu’un concept, a une volonté propre… Je ne pense pas que ce soit le cas.

Je fronçai légèrement les sourcils.

-Les humains ont une drôle de tendance à prêter des intentions et des émotions à des choses qui en sont dépourvues.

Même le Dr. Noonien, qui me connaissait bien, me prêtait parfois des émotions, suite à quelque chose que j’aurais dit ou fait, alors que je ne ressentais rien. Probablement parce qu’il m’avait donné forme humaine et que par-là, je faisais parfois parfaitement illusion.

Le temps était venu de nous entraîner. Mais Third Of B voulait avant cela savoir ce qu’était un « nain » car c’était le surnom que lui donnaient certains agents. Mais la moquerie n’était pas valide puisque l’agent Fringer était aussi petit que Third Of B (il n’y avait donc pas le décalage de taille qui aurait rendu la moquerie logique) et, de plus, Third Of B n’était pas atteint de nanisme.

Il affirma qu’il allait suivre mon conseil et expliquer cela à l’agent Fringer.

Nous pouvions commencer.

Je programmai le Hololife et nous pûmes y entrer.

Tout e semblait parfait, mais Thiord remarqua une anomalie qu’il corrigea. Je haussai les sourcils.

-MMm ! C’est vrai que j’ai souvent vu les agents jouer à travers vous. Mais ce n’est pas ce qu’ils sont censés faire.

Third commença à marcher le long des cellules, examinant chacune avec attention. Moi, je me dirigeai vers le coin où le Hololife avait reproduit ma console de contrôle, avec ses écrans tactiles et ses boutons de couleur.

Mais bien vite, le Collectif annonça l’intrusion que je ressentis aussi… C’était une impression bizarre, je n’avais plus le contrôle sur certaines parties de mon cerveau positronique. Mais je pouvais toujours taper sur mon écran. La console, elle, n’avait pas été hackée.

J’avais 5,24 secondes pour tout débugger.

Third Of B était paralysé, ne sachant plus quoi faire. Et je n’arrivais plus à lui donner des ordres à distance. La communication était coupée. Je tentai de reprendre le contrôle mais échouai [Hacking 6 VS 10]. Les portes des cellules s’ouvrirent, les surnaturels en sortirent et les agents passèrent à l’action… Il y eu des morts dans les deux camps et nous étions impuissants.

-Ordinateur. Pause programme.

Je me levai et vins rejoindre Third Of B. L’intrusion dans nos systèmes avait disparu. Nous pouvions débriefer.

-Si l’ordinateur du Hololife est capable de nous hacker, même si son concepteur a la réputation d’être un très bon ingénieur… Edwin Stark à 90ù de chances d’arriver à ses fins.

Je regardai le désordre mis en pause dans ce faux niveau 4a…

-Il faudrait trouver une alternative. Comme… un ordre enregistré dans vos systèmes. Un ordre simple comme… « Neutraliser les prisonniers »… Qui s’activerai en cas de hacking sans que j’aie à vous l’envoyer.

To Get Ready

ft. Datalore

Datalore ne pensait pas que la vie avait une volonté propre. Il disait que les humains avaient tendance à prêter des intentions à des choses qui n’en avaient pas. Nous réfléchîmes à ça avant d’hausser les épaules.

-Les humains ne font pas que des choses logiques. Ils voient la vie autrement que nous… Enfin… Nous arrivons à les comprendre et, parfois, nous en venons à faire la même chose qu’eux.

Nous apprenions d’eux et nous intégrons certains de leur comportement. Nous étions programmé pour apprendre et nous le faisions dans les moindre détail afin de mieux nous intégrer aux humains.

Après que Datalore nous ait expliqué ce qu’étais un nain, nous étions entré dans le hololife. Nous remarquâmes que l’endroit était identique au niveau 4a. A un détail près que nous rectifiâmes en faisant en sorte que les agents jouent aux cartes chose qu’ils faisaient souvent. Datalore déclara que ce n’était pas ce qu’ils étaient censé faire.

-Nous le savons. Mais c’est tout de même ce qu’ils font. Au début nous leur faisions remarquer mais… Ils n’apprécient pas.

Et comme le danger ne descendait que de quelques pourcent quand ils jouaient, nous avions accepté cette marge de risque.

Nous nous mîmes en place et commençâmes la simulation. Rapidement, une intrusion fut repérée dans nos systèmes et nous tentâmes de l’arrêter. Mais nous échouâmes nous retrouvant incapable de bouger. Nous attendions que Datalore règle le problème mais il échoua aussi ce qui fit que les agents se mirent à se battre avec les prisonnier. Nous regardâmes la scène, impuissant. Notre cœur se mit à battre plus vite tellement cette situation était désagréable à regarder. Certains tombèrent, mort…

Datalore arrêta alors la simulation. Tout avait l’air tellement réel qu’il nous fallu le temps de comprendre que nous avions récupérer le contrôle de nos systèmes. Nous nous tournâmes vers Datalore un air triste et déçu sur notre visage. Il déclara que, dans ces conditions, nous avions 90% de chance de nous faire hacker par Edwin Stark. Nous baissâmes les yeux avant de soupirer et de relever notre regard.

-C’est élevé…

C’est ce que nous soufflâmes avant que Datalore ne propose une alternative. Le Collectif se pencha sur l’idée et nous en vînmes à une conclusion.

-Le Docteur Noonien pourrait programmer ça… Mais si Edwin Stark prend notre contrôle, il pourra peut-être nous envoyer des ordres, lui aussi. Il pourrait invalider l’ordre programmé.

Nous regardâmes vers le carnage mis en pause et nous soupirâmes.

-Nous devons absolument être plus fort. Nous ne pouvons pas laisser ça arriver. Nous devrions recommencer mais en simulant l’ordre pré-programmé et Edwin Stark qui nous enverrais des ordres à nous.

Nous étions déterminé à réussir. Rien que pour ne plus voir ce que nous venions de voir.

To Get Ready

ft. Third Of B

Third Of B affirmait que les humains n’agissaient pas toujours de façon logique. Ils ne pensaient pas non plus de façon logique. Et leurs discours relevaient parfois carrément du mystique. Tous les humains le faisaient, même ceux dotés d’un esprit aussi brillant que le Dr. Noonien.

Cependant, Third Of B arrivait à répliquer cette façon de faire, ce qui m’était impossible.

Cette conversation pouvait continuer longtemps, mais ce n’était pas notre mission du jour. Nous devions absolument nous améliorer en vue de l’attaque prévue pour le 3 décembre 2023. Le Dr. Noonien m’avait dit avoir pensé que nous aurions bien plus de temps avant d’affronter notre premier réel danger.

Mais voilà, cela faisait partie des choses que nous ne pouvions contrôler. Et encore ! Nous avions la chance que l’algorithme du Dr. Ravenloft nous ait permis d’avoir une longueur d’avance.

Je programmai donc le Hololife et nous entrâmes dans ce qui était une réplique parfaite du niveau 4a… Parfaite ? Non. Pas d’après Third Of B qui poussa le détail jusqu’à faire jouer les agents aux cartes.

Cela me laissait perplexe car je savais que ça ne faisait pas partie de leur mission.

Apparemment, Third Of B avait déjà fait la remarque aux agents, mais ça n’avait pas été apprécié. Je haussai les sourcils, surpris.

-Intriguant…

Bref, la simulation commença, avec un niveau assez faible mais qui nous mis tous en échec. Dans l’hypothèse que les choses se déroulent ainsi, les drones se retrouveraient paralysés et les agents laissés seuls à essayer de régler le problème, ce qui se solderait par des blessés, voire des morts, dans les deux camps.

Ce n’était pas envisageable. Il fallait trouver une solution.

Et si mon visage n’exprimait rien face à la fatalité de ce qui venait de se passer, je vis bien que Third Of B en était très affecté.

Me levant de ma console, j’avais été rejoindre Thord Of B dans le faux couloir… Autour de nous, c’était un véritable chaos mis sur pause. J’évaluais le risque que tout ça arrive selon les paramètres que je venais d’établir à 90%... Un chiffre très élevé.  

Mon but, ma programmation, était de trouver des solutions à ce genre de problème, je proposai donc un programme enregistré dans le Collectif et qui s’enclencherait en cas de hacking.

Ce n’était pas, comme le dit Third Of B, une solution que nous donnerait 100% de chance de réussir mais…

-En effet, mais si l’ordre enregistré s’enclenche en cas de hacking, nous passerons de 90% à 50% de chances de pouvoir neutraliser les prisonniers.

Et si Edwin Stark donnait des ordres contraires au Collectif ?

-Dans l’hypothèse où Edwin Stark arriverait à vous contrôler, ce qui induirait que je serais moi aussi infecté, nous n’aurons que deux autres solutions : les talents du Dr. Noonien et de William Stark conjugués…

Je regardai Third Of B dans les yeux.

-Ou la déconnexion… Mais cette dernière solution laisserait tout de même les agents seul maîtres alors de la situation.

J’allai me rasseoir à ma console et tapai très vite sur les touches tactiles.

-Je vais simuler l’ordre enregistré pour voir ce que cela donne. Nous demanderons ensuite l’autorisation au Dr. Noonien de pouvoir le programmer en vrai.

Je terminai de taper puis annonçai :

-Ordinateur, réinitialise le programme. Mêmes paramètres que précédemment.

Puis, à Third Of B :

-Third Of B, à vous. Dès que vous sentez l’intrusion, tentez de la contrer. Si vous n’y arrivez pas, le programme de neutralisation enregistré s’enclenchera avec un ratio de 50% de chance de réussite. Si là encore cela échoue, l’ordinateur simulera des ordres envoyés par Edwin Stark et j’aurais 5,24 secondes pour reprendre le contrôle.

To Get Ready

ft. Datalore

Le premier essais fut un échec. Nous regardâmes avec dépit le programme en pause. Certains agents étaient au sol… Ce n’était que des hologrammes mais nous étions quand même touché. Car nous savions que nous aurions pu les aider dans d’autres circonstances. Du coup, l’attaque à venir nous angoissait encore plus… Car nous savions que nous avions peu de temps pour être prêt.

Et nous ne l’étions pas. C’était évident.

Les calcul de probabilités de Datalore ne nous rassurait pas. Edwin Stark avait 90% de chance de réussir son hacking mais notre matrice centrale avait réussi à ramener ce score à 50% avant son idée d’ordre enregistré à l’avance en cas de hacking. Nous hochâmes de la tête.

-50%, c’est mieux. Mais ce n’est  pas parfait.

Nous avions toujours l’envie d’atteindre la perfection. C’était inscrit en nous. Comme une idée dont on ne pouvait pas se détacher. Nous savions que 50% de chance n’empêchera peut-être pas la mort de certains agents… Nous nous rappelons que Ravenloft avait dit que le risque que nous ayons à tuer quelqu’un était grand… Mais ça signifiait aussi que nous pourrons compter des pertes dans notre camp aussi… Des agents… Ou même nos frères et sœurs. L’idée nous fit frissonner.

Le seul moyen qu’Edwin Stark pourrait avoir de pouvoir contrôler le Collectif était de pirater Datalore. S’il échouait à ça, nous serions juste des marionnettes soit inutile, soit qui aura pour seul but de neutraliser les prisonnier. L’ordre était efficace mais nous privait d’un changement de stratégie en cours de route.

-Nous espérons que William Stark ainsi que le Docteur Noonien pourra te sauver et nous sauver en même temps. Nous ne voulons pas être inutile ou, pire, dangereux lors de cette attaque.

L’idée qu’Edwin Stark puisse réussir à nous envoyer des ordres et nous contraindre à tuer d’autres agents nous rebutait… Et si l’agent Barnes travaillait avec nous ce jour-là ? Je frissonnai à nouveau. Nous ne voulions pas faire de mal à l’agent Barnes. Il était gentil et il avait une famille. C’est notre ami…

Pour éviter ça, nous savions qu’il restait l’idée de la déconnexion… Une idée qui nous faisait peur et ne règlerais pas la situation. Ça laissera les agents seul face à la menace. Mais… Avec les données que nous avions aujourd’hui… Nous soupirâmes avant de prendre un air que nous voulions déterminé mais qui était emprunt d’une certaine peur. Nous nous tournâmes vers Datalore.

-Si Edwin Stark nous ordonne de faire du mal aux agents et d’assister les détenus alors le Docteur Noonien et William Stark devront nous déconnecter. Ça sera la seule solution et c’est ce que nous voulu dans ce cas de figure. Nous ne voulons pas faire de mal aux agents.

*C’est ce que nous voulons ?*

*Oui. Nous le voulons. Nous ne voulons pas faire de mal aux agents.*

*C’est vrai…*

Nous étions prêt à réessayer. Datalore s’approcha de la console et programma l’ordre enregistré avant de lancer une nouvelle simulation après m’avoir donné les instructions.

-Bien reçu.

Nous recommençâmes en marchant dans le couloir jusqu’à-ce que, très vite, le Collectif repère l’intrusion informatique. Nous nous concentrâmes mais, encore une fois, nous échouâmes [Hacking 9 VS 10]. Nous fûmes à nouveau figé sauf que, cette fois, nous reçûmes l’ordre de neutraliser les détenus [Réussite]. Nous nous lançâmes vers eux assistants les agents en espérant que Datalore puisse reprendre notre contrôle afin que nous puissons, à nouveau, recevoir ses ordres à lui.

Nous nous étions mesurés à deux des démons car nous étions, tout de même, en sous nombre. Seulement, nous avions du mal à contenir deux êtres démoniaques à la force supérieur à la moyenne. Si nous arrivions à anticiper et éviter certains coups, nous en prîmes quand même quelques-uns et nous étions absolument incapable de prendre le dessus [Art du combat 5 VS 10]. Pire... Nous étions totalement en train de perdre.

To Get Ready

ft. Third Of B

50% c’était mieux.

Mais pas parfait.

C’était ce que disait Third Of B et c’était le ressenti de tout le Collectif.

-Le Dr. Noonien dit que personne n’est parfait.

C’était pourtant le but à atteindre pour le Dr. Noonien. Sauf que sa vision du parfait était de nous rendre le plus humain possible et donc… intrinsèquement imparfaits.

Pour l’instant, nous devions nous entraîner parce que le premier échec que nous venions d’essuyer n’augurait rien de bon. Je regardai les expressions faciales de Third Of B et tentai de les reproduire. Il avait l’air… perturbé… Triste ?

Est-ce qu’en l’imitant j’arrivais à avoir l’air triste moi aussi ?

Mais là n’était pas la question… Le fait était que Third Of B ainsi que les autres drones ne voulaient pas devenir inutiles ou dangereux lors de l’attaque.

-Je comprends. Nous allons faire de nos mieux pour ne pas être un danger plutôt que l’aide que nous sommes supposés être.

Quitte à aller jusqu’à la déconnexion de tout le Collectif et laisser les agents régler cela à l’ancienne.

L’idée fit son chemin de moi-même au Collectif car ce fut justement de cette déconnexion potentielle que parla Third Of B. Il se tourna vers moi avec sur le visage une autre expression… Un mélange d’expression que je m’efforçai de décoder en vain.

Alors je me concentrai sur ses paroles. Il acceptait, ainsi que le Collectif, la déconnexion. Il préférait cela à l’idée de faire du mal à ses compagnons de travail humains.

-Je prendrai cela en compte et en ferai part au Dr. Noonien.

Il était parfaitement logique, selon notre programmation à tous, que le bien-être des agents passe avant le nôtre.

Je retournai à ma console et réinitialisai le programme pour un nouvel essai. Les hologrammes des détenus et des agents reprirent leurs places. Les détenus dans leurs cellules, les agents jouant aux cartes en riant et Third Of B, représentant des drones, sillonnant le couloir.

L’attaque informatique eu lieu. J’avais les yeux fixés sur Third Of B et détectai l’anomalie. Third Of B échoua à contrer l’intrusion informatique. Mais l’ordre préenregistré prit le relais et Third se mit à aider les agents…

Avec peu de réussite… Les surnaturels étaient plus forts que lui. Ils étaient aussi programmés avec un niveau de difficulté 10.

Je tentai à mon tour de contrer l’attaque informatique simulée, mais échouai [Hacking 6 VS 10]… Virtuellement, j’étais hors circuit… Je simulai alors, pour le préparer, un ordre donné directement d’Edwin Stark, à moi et que je transférai aux drones.

-Tuez les agents.

Il était forcé d’obéir… Son programme ne lui laissait pas le choix. Je tapai sur ma console pour simuler la déconnexion qui pourrait être potentiellement initialisée par les deux scientifiques qui nous appuieraient le 3 décembre… L’ordinateur calcula qu’il leur faudrait 5 minutes.

Et je compris quelque chose : effectivement, le temps peut paraître extrêmement long dans certaines situations. Pendant 5 longues minutes, je regardai, impuissant, Third Of B se battre contre ceux qu’il était censé protégé.

Le décompte se termina.

-Ordinateur. Pause programme. Nous sommes virtuellement déconnectés, Third Of B.

To Get Ready

ft. Datalore

Personne n’est parfait ? Nous regardâmes Datalore avec des yeux curieux. Nous devions quand même approcher la perfection. Sky is the limit. C’est aussi ce qu’avait dit le Docteur Noonien nous concernant. Il voulait nous améliorer au maximum. Nous devions, donc, essayer d’être parfait.

Nous venions de tenter une premier simulation mais nous avions échoué en beauté. Nous avions figé nous rendant totalement inutile dans notre mission. Nous nous sentions frustré et triste. Nous imaginions la même chose mais avec l’agent Barnes parmi nous. Nous nous pouvions pas l’abandonner et ne rien faire. L’idée ne nous était pas supportable.

Nous expliquâmes que nous ne voulions pas être inutile. Datalore comprenait. Nous allions faire de notre mieux pour que nous puissions ne pas être un danger. Nous hochâmes de la tête avant d’expliquer que nous donnions l’autorisation d’en venir à la déconnexion si jamais nous devenions dangereux. Nous savions que ça n’allait pas être agréable mais… Voir des gens mourir ne l’était pas plus et s’ils devaient mourir de notre fait… Nous n’osions même pas l’envisager. Datalore déclara qu’il allait en faire part au Docteur Noonien. Nous approuvâmes de la tête.

-Merci.

Nous nous engageâmes dans un nouvel essais. Mais, encore une fois, nous ne réussîmes pas à contrer l’attaque informatique. Par contre, la programmation enregistrée s’enclencha nous permettant de neutraliser les détenus et, ainsi, aider les agents. Sauf que nous ne prîmes pas le dessus. Pire, après un moment, les coups s’enchainèrent sans que nous puissions les éviter car la puissance de nos adversaires, eux en surnombre, était supérieur à ce que nous pouvions faire. Nous finîmes à terre avant qu’un ordre nous soit envoyé.

Tuer les agents…

Nous nous relevâmes très rapidement et avec pas mal de souplesse. Nous tentâmes de ne pas propre notre arme létale résistant au point que tout notre corps se contracta… Mais… Nous ne purent résister longtemps car la douleur était trop intense. Nous gémîmes avant de sortir notre arme et avec un vitesse dépassant celle des humains, nous tirâmes sur un des agents qui tomba raide mort. Puis un autre qui subit le même sort. Le troisième tenta de répliquer mais était déjà en prise avec les surnaturels ce qui nous permis de le toucher à la cuisse avec notre pistolet. Nous l’achevâmes quelques secondes plus tard avant que nous ne fassions subir le même sort aux deux dernier aidé par les surnaturels.

Puis, Datalore arrêta le programme.

Nous respirâmes plus vite constatant avec effroi cette scène mise en pause. Nous lâchâmes notre pistolet. Nous avions subit quelques coups mais cette douleur n’était rien comparé à ce que nous ressentions par rapport à ce qu’il venait de se passer.

Nous les avions tous tués… Nous avions été plus efficace avec le second ordre qu’avec l’ordre préenregistrer sans que nous n’arrivions à comprendre pourquoi. Dans les deux cas, nous n’avions pas utilisé la même tactique.

-Nous…

Ma voix tremblait.

-Nous avons échoué… Ils sont tous morts…

Nous nous laissâmes tomber assis à terre incapable de détourner notre regard du carnage que nous avions créé. Nous manquions de mots… Non. Nous réussîmes à en trouver :

*Nous devrions mettre plus d’agents le 3 décembre 2023. Si l’ordre préenregistré ne fonctionne pas, ils ne seront pas en sous-nombre.*

*Nous devons être plus fort… Nous ne nous sommes pas bien battu…*

Nous avions le regard dans le vide… Mais nous arrivâmes, en fin de compte, à trouver des mots.

-5 minutes, c’est long… Nous avons tenté de résisté à l’ordre de tuer mais… Nous n’avons pas réussi. Nous avons eu mal. Très mal.

Nous n’avions, jusqu’ici, jamais essayer de contrer un ordre. Nous savions que nous ne pouvions pas y résister mais nous n’avions encore jamais essayer de réellement y résister.

Nous nous relevâmes. Nous grimaçâmes… Et nous nous tournâmes vers Datalore. Nous essayions de comprendre pourquoi nous avions été moins bons face au surnaturel alors que nous avions réussi à tuer tous les agents. La réponse nous frappa alors.

-Neutraliser… Tuer… Nous avons été moins bon contre les surnaturels car nous n’avons pas utilisé la même tactique.

Car neutraliser ce n’était pas la même chose que tuer. Ça demandait des tactiques différentes. C’est là qu’on compris à la fois les paroles de Stark et celles de Ravenloft…  

To Get Ready

ft. Third Of B

Je m’étais levé de ma console pour, encore une fois, rejoindre Third Of B pour un débriefing de ce nouvel essai qui s’avérait un échec. Celui-ci se laissa tomber à terre… Je le regardai en haussant un sourcil interrogateur.

-Ça va ? Tu es blessé ?

Le Hololife créait des simulations tangibles. Il se pouvait que Third of B ait été blessé d’ue façon ou d’une autre… Même si le scan que je fis de lui ne m’indiqua aucune blessure, pas plus que de dysfonctionnement quelconque.

Alors pourquoi était-il assis à terre ?

Je reçu les messages du Collectif qui imaginait une solution pour le 3 décembre. Plus d’agents. Devenir plus fort.

-Les deux solutions sont possibles. Je ferai un rapport demandant des renforts pour ce jour-là… Et nous continuerons à nous entraîner.

Je regardai toujours Third Of B, au sol.

Il disait avoir eu mal quand il avait essayé de contrer l’ordre donné par un pseudo Edwin Stark… Je le scannai une nouvelle fois. Toujours aucune anomalie.

D’où venait ce mal ?

-Je ne comprends pas d’où vient la douleur.

Je ne ressentais pas la douleur…

Je regardai la scène mise en pause, les cadavres des agents…

-5 minutes, c’est beaucoup trop long, en effet. Mais j’ai simulé une intervention de Stark et du Dr. Noonien au plus bas de leurs capacités. Potentiellement, ils doivent aller plus vite.

Je reculai d’un pas pour laisser Third Of B se relever… Quand il fut debout, je le dominais encore de dix centimètres. Il fit lui-même la déduction du pourquoi il avait été plus virulent envers les agents qu’envers les surnaturel.

Je hochai la tête.

-Oui. Sémantiquement, « neutraliser » et « tuer » sont deux ordres complètement différents. J’ai utilisé ce que je sais d’Edwin Stark par son dossier et ce que m’en a appris le Dr. Noonien pour la simulation.

Je regardai Third Of B dans ses yeux vairons.

-Si Edwin Stark donne un ordre, le pire qu’il puisse donner est celui-là. Mais moi, je ne peux pas ordonner de tuer les surnaturels. Mes sous-routines m’en empêchent. Nous devons respecter toute forme de vie.

J’ouvris la bouche… Rien n’en sortit d’abord… puis je continuai.

-Par contre, votre système dédié à votre propre survie peut prendre le dessus. Tuer pour vous préserver est possible. L’ordre ne viendra pas de moi, mais de vos programmes propres.

To Get Ready

ft. Datalore

Nous avions notre regard vide fixé sur le carnage. Nous avions perdu… Pire, nous avions été en partie responsable de la mort des agents. Nous savions que tout ceci n’est pas réel mais l’idée que ça puisse arriver en vrai n’était pas tolérable. Nous entendîmes Datalore demander si nous étions blessé. Nous hochâmes négativement de la tête.

-Nous ne pensons pas que nous le sommes…

Nous avions eu quelques coups. Nous avons sûrement quelques hématomes mais rien de cassé ou de plus grave. Nous le sentirions si c’était le cas. Nous n’avions pas vraiment eu le temps de prendre beaucoup de coups car tout s’était passé extrêmement vite avant que nous ayons l’ordre de tuer.

Ce n’était pas ça qui nous avais mis à terre à cet instant mais le poids des morts que nous avions fait.

On entendit le Collectif émettre des solutions pour le 3 décembre. Nous étions sûr d’une chose : nous redoutions, désormais, ce jour-là. Nous entendîmes Datalore dire qu’il rapportera nos solutions plus haut. Nous hochâmes de la tête avant de relever le regard pour dire ce que nous avions ressenti quand nous avions essayé de ne pas obéir à l’ordre de tuer. Datalore, lui, disait ne pas comprendre d’où venait la douleur. Nous montrâmes notre tempe gauche. Celle où se trouvait l’implant oculaire.

-De là. Nous résistions et nous avons eu mal à la tête. Très mal. Quand nous avons obéi, la douleur a disparue d’un coup.

Sûrement parce que théoriquement, nous n’étions pas programmé pour résister. Nous n’avions eu aucune raison de la faire jusqu’ici. Les ordres étaient, avant, conforme à notre travail ainsi nous n’avions pas de raisons de ne pas y répondre bien que nous avions le réflexe, en général, d’y répondre directement.

Ici, nous n’avions pas voulu mais nous n’avions pas eu le choix.

Mais nous avions toujours mal d’une certaine façon. Pas une douleur physique. Autre chose. Et c’était lié au sort que nous avions réservé aux agents holographiques.

Datalore confirma que le délais des 5 minutes était long mais que Stark et le Docteur Noonien devraient, théoriquement, aller plus vite.

-Nous l’espérons.

Nous nous relevâmes avant de comprendre pourquoi nous avions été plus efficace face aux agents que face aux surnaturels. Datalore confirma les différences mais nota qu’Edwin Stark serait capable d’envoyer un tel ordre. Nous baissâmes les yeux.

-Les agents ne lui ont rien fait…

C’est ce que nous déclarâmes sur un ton qui laissait entendre une certaine colère de notre part. Edwin Stark est un démon. Nous savions que les démons étaient violent uniquement parce qu’ils aimaient ça. Nous avions du mal à comprendre ce concept.

Datalore déclara qu’il ne pouvait donner un ordre identique pour les surnaturels mais que nous nous pouvions tuer si jamais notre vie était menacée. La nôtre ou celle des agents. Nous avions cela en nous. Nous avions sans doute omis de faire ça aujourd’hui car il s’agissait d’une simulation et que notre vie, de ce fait, n’était pas en danger.

-Nous le savons. Nous savons que nous devrons peut-être tuer ce jour-là. Nous le ferons si nous devons nous sauver ou sauver les agents. Même si nous espérons que nous n’aurons pas à en venir jusque-là. Nous n’aimons pas tuer…  

Nous regardâmes Datalore.

-Nous ne l’avons pas fait lors de la simulation car nous savions que nous n’allions par mourir… Nous voulons réessayer. Nous devons nous entrainer toute la journée et toutes les autres journées. Sinon, nous ne serons jamais prêt. Nous devons être prêt…

Nous étions déterminé.

To Get Ready

ft. Third Of B

Third Of B n’était pas blessé. Le contraire m’aurait étonné. Parce que le Hololife, bien que donnant des hologrammes tangibles, n’était pas programmé pour blesser. Le seul mal que Third Of B pouvait se faire, c’était ce qu’il se faisait à lui-même en faisant des faux mouvements ou en se cognant.

Nous débriefions tant bien que mal la situation. Nos deux premiers essais avaient été des échecs. J’estimais que la même chose se produise en situation réelle à 95%. Third Of B le savait aussi et c’était peut-être pour ça qu’il était à terre.

Third Of B disait avoir eu mal quand il avait essayé de résister à l’ordre simulé de tuer. Il pointa son implant oculaire.

-Je vois. Vous êtes obligés d’obéir. C’était une condition sine qua non à notre existence. Le Directeur Pierce ne voulait pas que vos émotions vous fassent hésiter.

Restais à espérer que William Stark et le Dr. Noonien mettent bien moisn de 5 minutes à nous débugger si ça arrivait. Parce que dans le cas contraire, on avait le temps de participer au massacre. Et si nous n’étions pas déconnectés à ce moment-là, nous le serions ultérieurement parce que trop dangereux.

Tout ce que nous pouvions faire à ce niveau-là était d’espérer, comme le souligna Third Of B.

Quant à l’ordre qu’Edwin Stark pourrait donner, il serait sûrement destiné à faire du mal aux agents. Third Of B semblait ne pas comprendre parce que les agents n’avaient rien fait à Edwin Stark.

-D’après mes connaissances, les démons n’ont pas besoin d’une raison pour faire le mal. Cependant, il ne faut pas oublier que Stark a fait partie du SPN. Peut-être veut-il se venger de quelque chose.

Je  signalai à Third Of B qu’en cas de réel danger pour lui et les autres drones, il serait capable de tuer même sans recevoir d’ordre de ma part. Third Of B redoutait d’avoir à tuer, et il disait ne pas aimer cela à l’avance.

-C’est parce que nous n’avons pas été créés pour tuer.

Ce n’était pas notre but. Notre but était d’aider, d’appuyer les humains en situation de crise.

Mais nous étions loin d’être prêts.

Nous étions tous d’accord, il fallait continuer. Il fallait travailler dur et peut-être ne pas s’arrêter durant les prochains jours.

Je hochai la tête aux paroles de Third Of B et retournai à ma console.

-Alors au travail.