Kill The Boredom

ft. Jessica Jester

Ça avait plusieurs jour que l’attaque avait eu lieu. Pourtant, il n’y avait pas un seul jour où les images de l’attaque ne nous revenaient pas en tête rendant nos périodes de veilles pénibles. La mort de Willoughby nous hantait quoi que nous fassions… Il faut dire que comme nous étions suspendus de toute activités jusqu’à nouvel ordre, nous avions peu de choses pour nous changer les idées.

Car nous journées se résumaient à des divers tests chez le Docteur Noonien, le Docteur Wood, l’agent Johnson et l’agent Bolton… C’était ça ou des entrainements dans le hololife. En dehors de ça, nous étions dans nos quartier, un très grande sale où, nous, les drones pouvions nous reposer. C’était vaste mais très sobre. Il y avait une table au milieu et vingt lit identique avec notre numéro sur chacun des lits. Nous n’avions pas besoin de plus.

*Nous voulons jouer aux cartes…*

Oui. Nous le voulions. C’était un jeu que nous avions appris avec les agents. Et nous voulions y jouer. Une pensée qui venait de l’esprit d’Eleventh Of B et qui s’étendit dans tout le Collectif. Jouer entre drones aux cartes étaient ennuyeux et inutile. Nous savions le jeu de chacun.

Nous nous ennuyions… Si bien que nous étions, finalement, uniquement concentré sur Twentieth qui était dans le hololife à nous entrainer. Nous pouvions à nouveau aller dans le hololife. Le Docteur Wood nous avait donné le feu vert bien que nous ayons encore de légère douleur au dos. Sauf que lorsque nous y allions, nous manquions de combativité ce qui énervait le Collectif qui se sentait frustré et impuissant lorsque nous étions à l’intérieur. Twentieth ne manquait pas de combativité. Pourquoi en manquions nous ?

Twentieth pouvait se nourrir de notre expertise à tous. Nous n’avions pas besoin d’être centré sur ça. Mais nous l’étions car nous n’avions rien de mieux à faire. Si ce n’est, peut-être, attendre le moment de notre veille.

*Bonjour Docteur Jester.*

Nous entendîmes ça dans notre tête. La voix de First Of B. Il venait de croiser le Docteur Jester dans le couloir qui menait à l’un des labo du SPIN. First l’avait simplement salué en la croisant avant de continuer sa route vers chez le Docteur Wood où il avait rendez-vous.

Nous nous redressâmes sur notre lit où nous paressions depuis au moins trois heures. Le Docteur Jester nous avais dit, lors de notre première et dernière rencontre, que nous pouvions passer à son labo quand elle le voulait. Nous n’avions rien d’autre à faire… Alors c’était peut-être l’occasion ? Nous étions clairement en manque d’interaction avec quelqu’un d’autres que les gens que nous voyions tous les jours.

Nous sentions que c’était important d’aller la voir.

Nous sortîmes de nos quartier. Nous avions le droit de voyager dans le niveau 0 bien que nous n’étions pas autoriser à aller dans le labo hormis celui du Docteur Noonien. Sauf si on recevait l’autorisation, bien sûr. Alors, quand nous arrivâmes devant le labo où était entré le Docteur Jester, nous sonnâmes à la porte afin de manifesté que nous étions là.

Quand nous entendîmes sa voix qui nous disait d’entrer, nous entrâmes. Nous sourîmes légèrement au Docteur Jester :

-Bonjour, Docteur Jester… Nous… Nous sommes venus parce que vous nous avez dit que nous pouvions passer dans votre labo… Si ça ne vous dérange pas.

Nous nous mordîmes la lèvre.

-Nous n’avons rien d’autre à faire, en fait… Nous nous ennuyons…

Kill the Boredom

Ft Third of B

L’attaque au SPN datait désormais de plusieurs jours. Mais suite à ma discussion avec William, je faisais en sorte d’être plus présente, même si j’aurai pu faire la plupart de mes recherches dans le laboratoire de William.

Cela pour deux raisons : parce que je voulais en apprendre plus sur les surnaturels, démons et autres, mais aussi parce que je tenais à faire acte de présence aux yeux des hauts-gradés comme les avait appelés William. A l’instar de Pierce.

S’il s’imaginait que j’étais là juste pour porter un titre de consultante et que celui-ci n’était dû qu’à mon lien avec William, il se trompait, lui et les autres agents de haut niveau. Je comptais bien avoir un rôle actif dans cette organisation et leur faire bénéficier de mes connaissances que ce fut en matière de biologie ou autre recherche génétique. J’avais déjà fait mes preuves autrefois, même si ça m’avait valu de finir dans un projet qui s’était soldé par un échec à cause de l’empressement des responsables du projet.

Le même que Pierce avait montré envers les clones de Noonien. Et le résultat avait viré au drame, parce que même si le risque faisait partie du SPN, de mon avis, les clones avaient trop vite été envoyés sur le terrain. Il leur manquait tellement d’expérience que nul programme ne pouvait remplacer, n’était-ce qu’apprendre toutes les nuances des relations humaines, et ma foi aussi interraciales. C’était de mon goût tout aussi important qu’un entraînement dans un hololife.

Enfin ce n’était là que mon avis ! Et quand je croisai un des clones dont je n’aurai su reconnaître le nom, tous plus liés à un nombre qu’à un véritable prénom, je répondis un simple bonjour surpris en retour. Je restai un instant là à le regarder s’éloigner, avant de rejoindre le laboratoire du SPN.

J’avais dans mes mains les prélevés des divers agents potentiellement possédés par le ou les démons le fameux jour, et surtout les analyses effectuées suites à cette attaque. Il y avait notamment les résultats de Will. Quand au reste des dossiers, ils étaient consultables sur leur site.

J’étais donc penchée sur les prélevés de Mbako quand on sonnât à la porte. J’invitai le visiteur à entrer et quand je levais les yeux, j’eus la surprise de me trouver face à Third, le seul dont je savais associer son visage à un nom.
- Third ? Bonjour, répondis-je avec un grand sourire.

J’abandonnai mon microscope et mon écran pour me lever et aller lui serrer la main.
- Vous avez très bien fait, et non non, vous ne me dérangez pas du tout.

Mon sourire s’étira en voyant sa mimique embarrassée alors qu’il m’avouait qu’il s’ennuyait.
- J’imagine qu’il n’y a pas grand-chose à faire par ici, à part vous entraîner, dis-je d’un ton compréhensif, enfin j’entends pendant votre temps libre.

Mais là je me demandai tout à coup s’ils disposaient réellement de temps libre, apparemment oui, puisqu’il disait n’avoir rien à faire, sauf.. sauf si ce temps-libre correspondait à un arrêt forcé d’activité.
- Mais je vous en prie, venez, installez-vous.

Je l’invitai à venir prendre place sur un tabouret voisin de celui que je venais de quitter. J’aimais ces sièges simples et pratiques avec leurs roulettes, mais.. je m’intéressai très vite à mon interlocuteur.
- Alors ? Comment vous sentez-vous aujourd’hui ? Mis à part le fait que vous vous ennuyez, conclus-je avec un sourire.

J’étais curieuse d’avoir son retour sur l’évasion des démons et ce qui s’était passé ici mais je tenais avant tout à le ménager. J’étais peut-être face à un clone, mais je le savais, j’étais surtout face à un être vivant plein de sensibilité.

Kill The Boredom

ft. Jessica Jester

Nous étions entré dans le laboratoire de Jessica Jester. Nous ne savions pas si nous étions les bienvenus. Quand les agents scientifiques travaillaient, ils n’aimaient, parfois, pas être dérangé. C’est l’ennui qui nous avais donné le courage de passer la porte et de nous présenter devant le Docteur Jester. L’ennui mais aussi le fait qu’elle avait dit que nous pouvions passer si nous le voulions. Le Docteur Jester nous avais parue gentille lors de notre première rencontre malgré les divergences d’opinion qu’elle avait avec notre créateur.

Nous avions déjà bien intégré qu’une différence d’opinion ne voulait pas dire qu’une personne n’en aimait pas une autre. Bien que ça n’était pas forcément une constante. Les relations humaines ne se calculaient pas par de la logique mathématique. Nous l’avions compris bien que cela échappait encore à notre matrice centrale.

Nous saluâmes le Docteur Jester qui semblait surprise de nous voir. Elle était penchée sur son microscope. Nous l’interrompions en plein travaille ce qui nous fit nous excuser d’une certaine manière avant d’espérer que nous ne la dérangions pas. Nous fûmes rassuré quand le Docteur Jester confirma que nous ne l’ennuyions pas alors que nous lui rendîmes sa poignée de main.

-Tant mieux. Nous n’aurions pas voulu vous faire perdre du temps.

Elle nous souriait, un autre signe qu’elle était plutôt contente de nous voir que le contraire.

Nous affirmâmes nous ennuyer, d’où notre visite. Le Docteur Jester souligna qu’il ne devait pas il y avoir grand-chose à faire hormis s’entrainer. Elle avait une bonne vision de notre situation. Nous avions, en effet, très peu d’activité.

-Nous n’avons, en effet, que très peu d’activités… Nous n’avons pas l’habitude d’être autant inactif.

Mais nous étions suspendus… Nous savions que ce n’était que temporaire et que nous reprendrons bien vite le travail mais ça n’empêchait que cet ennui devenait écrasant au fur et à mesure des jours.

Elle nous proposa de nous asseoir. Nous prîmes place sur l’un des tabouret.

-Merci.

Elle nous demanda comment nous nous sentions. L’ennui était la chose qui nous était venu à l’esprit mais le Docteur Jester semblait vouloir une réponse plus précise quant à notre état. Nous soupirâmes. Il n’était pas toujours facile de savoir ce que nous ressentions et encore moins de l’expliquer. Nous baissâmes un peu les yeux en soupirant.

-Nous nous sentons toujours triste… Nous avons du mal à nous débarrasser des images de l’attaque. Nous sommes toujours triste pour les agents qui ont été tués. Nous avons peur, aussi, de la réaction des agents quand nous reprendront le travail. Nous sommes suspendus d’activité pour l’instant mais parler avec d’autres personnes que le Docteur Noonien, le Docteur Wood et les agents Johnson et Bolton nous manque…

Nous essayions au mieux de nous expliquer sur la chose.

-Nous avons envie de reprendre le travail pour ne plus nous ennuyer mais nous avons aussi peur de retourner surveiller les cellules. Nous savons, pourtant, qu’un risque d’attaque similaire dans les prochaines semaines est inférieur à 10%. Mais c’est surtout des agents que nous avons peur… De ce qu’ils pensent de nous.

Le Docteur Noonien était au courant de nos appréhension. Nous ne lui cachions rien.

Kill the Boredom

Ft Third of B

Je le dévisageai à nouveau surprise par sa gentillesse et ses bonnes manières. Je n’approuvai pas les expérimentations du docteur Noonien. Mais il fallait bien reconnaître que de ce côté, il avait su leur donner un enseignement appréciable pour tout homme qui devait un jour s’intégrer à la société. Mais peut-être n’était-ce pas de son fait ?

Ce qui me fit songer un très bref instant que j’aurai été curieuse de rencontrer l’original de ces clones. Avaient-ils tous hérité de telles qualités ? ou était-ce propre à Third ?

En tout cas, physiquement, ils ne se ressemblaient pas du tout, et tous n’étaient pas issu du même humain, puisqu’ils avaient chacun un rhésus différent.
- Non, vous ne m’en faites pas perdre, rassurez-vous.

Et Third répondit à mes questions, avec cette façon particulière d’utiliser la première personne du pluriel, comme s’il parlait au nom de tous les autres, le collectif comme les appelait William. Mais s’ils agissaient dirigés par une seule personne, j’avais la conviction qu’ils avaient chacun des besoins et des envies différentes, et qu’ils devaient être considérés comme individu à part entière, et non comme un groupe ayant une pensée unique.

Sinon pourquoi était-ce Third qui venait me voir et pas tous les autres ? OU n’importe lequel d’entre eux ?

Enfin pour le moment je prêtai une oreille particulièrement attentive à ce qu’il me disait.
- Je comprends, vous avez vécu une expérience difficile et vous avez perdu des collègues. Il y a de quoi se sentir triste. C’est tout à fait normal de ressentir cela. Il vous faudra un peu de temps pour arriver à ne plus avoir tout le temps ces images en tête. Votre...esprit a besoin de les assimiler, de les traiter pour pouvoir mieux appréhender votre avenir.  C’est un mécanisme normal.

Et ça faisait de Third et ma foi des autres des êtres tout à fait humain si on oubliait la façon dont ils avaient été conçus.

Je ne m’attendais en revanche pas du tout à cet autre aveu concernant ses collègues. Je soupirai doucement, parce que je connaissais ce genre d’attitude, de démonstration d’intolérance et parfois de méchanceté gratuite.

Alors j’essayai de le rassurer de quelques mots.
- Il ne faut pas se laisser guider par la peur, même si je sais que c’est facile à dire pour moi, mais j’ai connu ça autrefois, la peur de ce que les autres diront sur vous, la façon dont ils vont vous juger pour tel ou tel acte.

J’accrochai alors le regard de Third, posant ma main sur son bras.
- Il faut que tu saches que nul ne peut plaire à tout le monde. Il y aura toujours des mécontents quoiqu’on fasse. Et si vous, vous avez peur de leur réaction, il faut vous dire qu’eux aussi peut-être auront peur des vôtres, parce qu’ils ne vous connaissent pas encore très bien. Que pour vous comme pour eux, c’est un peu comme si vous marchiez sur un territoire inconnu où tout reste à découvrir. Et l’inconnu fait toujours peur, comme tout ce qui est différent.

Je conclus avec un sourire :
- ça t’aidera quand tu auras à affronter leurs regards. Le plus important, c’est que vous agissiez en votre âme et conscience.

Je pris une inspiration avant de demander doucement :
- William m’a raconté ce qui s’est passé... as-tu l’impression que vous avez mal agi ?

Je savais qu’ils avaient été piratés par Edwin Stark et comme William me l’avait dit, les clones n’étaient pas responsables de ce piratage. Tout comme on ne pouvait tenir les hommes responsables d’avoir été possédés par un démon. Je voulais ainsi savoir si Third en avait conscience, lui et les autres. Ou l’aider à en prendre conscience.

Je souris ensuite, en l’entendant expliquer qu’ils s’ennuyaient, sans autre activité qu’être livrés à eux-mêmes.
- Hmm, l’ennui ça fait partie aussi de la vie, du travail. Parfois vous ferez des tâches qui vous plaisent, et parfois non. Quant à votre suspension, c’est pour permettre à ceux qui dirigent cet endroit de vérifier que tout est de nouveau sous contrôle. Ils vont sans doute mettre en place de nouveaux systèmes de sécurité pour éviter que cela ne se reproduise, ce qui sera bien pour tout le monde. Il ne faut pas vous en faire pour ça. Au contraire..

Je dévisageai Third en ajoutant :
- .. Vous devriez mettre ce temps libre à profit, en explorant de nouveaux domaines, de nouvelles choses que vous ne connaissez pas. Enfin tu as déjà commencé en venant me voir ici. C’est une bonne initiative ! Approuvais-je.

Avant de lui demander :
- Que ferais-tu si tu pouvais choisir une activité de ton choix ?

Au-delà de ça, il restait la crainte de reprendre le travail et se retrouver à nouveau confronté au même genre de problème qui les avait forcés à tirer sur leurs propres collègues. Je soupirai.
- J’imagine que ça doit faire très peur, le risque de vous faire à nouveau pirater par quelqu’un. Mais les autres agents doivent aussi craindre de se faire à nouveau posséder par des démons. Tu vois, vous n’êtes pas si différents. Vous avez perdu le contrôle de ce qui se passait, ça a été le cas pour tous ceux qui étaient ici ce jour-là. Personne n’a rien pu faire pour les empêcher d’agir ainsi et de s’enfuir. Et chacun espère ne plus connaître à nouveau ce genre d’incident. Moi y compris. William me dit que ça fait partie des risques du SPN. Le risque zéro n’existe pas mais on peut faire en sorte que ce risque soit le moins élevé possible.

Kill The Boredom

ft. Jessica Jester

Le Docteur Jester nous avait demandé comment nous nous sentions. Nous avions été sincère et avions parlé de notre tristesse vis-à-vis de ce qu’il s’était passé lors de l’attaque. Nous regrettions sincèrement la mort des agents et pensions constamment à ça et à leur famille. Ça nous réveillait lors de nos veille ce qui fait le le Collectif était parfois irritable lorsque nous nous réveillions.

Le Docteur Jester comprenait notre sentiment. Nous hochâmes de la tête quand elle posa des mots sur ce que nous ressentions. Elle disait qu’il nous faudra du temps avant que les images ne sortent de notre tête. C’est aussi ce que le Docteur Wood nous avait dit. Mais nous avions la confirmation de la part d’une autre scientifique. Nous pensions qu’elle savait parfaitement de quoi elle parlait.

-Vous avez sans doute raison. Nous savions que cette attaque ne serait pas facile à contrer mais nous n’imaginions pas que nous aurions autant de mal à nous en remettre… Ni qu’il fallait autant attendre pour pouvoir penser à autre chose.

C’était la première fois que nous subissions une attaque de ce type. C’était la première fois que nous expérimentions la mort de gens que nous connaissions. C’était aussi la première fois que nous expérimentions la déconnexion. Nous pouvions, désormais, avoir une vue concrète des sentiments que tout ça engendrait et ça nous rongeait.

L’horreur de l’attaque n’était pas la seule chose dont nous étions triste. Nous avions, aussi, peur de ce qu’allaient, désormais, penser les agents de nous lorsque nous reprendront le travail. Nous regardâmes Jessica Jester droit dans les yeux quand elle disait qu’il ne fallait pas se laisser guider par la peur. Elle avait déjà connu cette même peur que nous ressentions maintenant. Nous nous sentions moins seul en entendant ça. Nous sentîmes son contact sur notre bras. Le Docteur Noonien faisait souvent ça aussi. Nous savions que c’était un geste de réconfort.

Nous l’écoutâmes parler de la peur… Du fait que si nous avions peur des réactions des agents, les autres aussi pouvaient avoir peur des nôtres. Ce que Jessica essayait de nous faire comprendre c’est que tout le monde appréhendait ce qui était inconnu. Nous pensions comprendre le message qu’elle essayait de nous faire passer.

-Nous aimons apprendre. Nous aimons connaitre mieux les agents. Mais… Certains ne veulent pas nous connaitre. Nous avons du mal à comprendre ça mais nous avons observé que les gens ne réagissaient pas tous de la même façon. Nous sommes différent. Nous le savons. Mais nous avons trouvé beaucoup de points communs entre nous et les agents.

Nous sourîmes un peu au Docteur Jester.

-Nous essayerons de ne pas avoir peur de leur réaction et d’essayer de leur faire comprendre que nous avons cherché à défendre le SPIN. Comme eux…

Nous avions échoué, hélas… Et quand Jessica demanda si nous pensions avoir mal agi, nous laissâmes un léger silence avant de répondre.

-Au début, nous nous en voulions… Nous pensions que nous n’avions pas fait assez pour éviter le piratage. Nous pensions que nous aurions dû résister plus. Mais… Nous avons bien compris que nous n’aurions pu rien faire. Nous avons fait tout ce que nous pouvions…

Nous soupirâmes.

-Ce que nous avons à faire, maintenant, c’est d’éviter que les choses ne se reproduisent. Nous nous entrainons pour ça.

Nous parlâmes de notre ennui. Mais d’après le Docteur Jester, ça faisait partie de la vie. Nous fîmes une moue tel un enfant un peu déçu d’apprendre que l’ennui était quelque chose que nous allions encore expérimenter à l’avenir. Elle expliqua aussi les motifs de notre suspensions. Nous hochâmes de la tête. Nous comprenions ça. Mais elle déclara que nous devrions mettre ce temps libre à profit pour explorer de nouveaux domaines. Nous prîmes un air curieux.

-Oui, vous voir est quelque chose qui sort de notre routine. Vous nous avez dit que nous pouvions venir et nous en avions envie. Quant à explorer… Nous ne savons pas vraiment par quoi commencer.

Jessica nous demanda ce que nous ferions si nous pouvions choisir une activité de notre choix. Nous ne savions pas vraiment car nous connaissions peu d’activités. Nous réfléchîmes quelques instants avant de nous lancer :

Nous ne pouvons pas sortir du SPIN pour le moment mais Datalore a dit que nous pouvions voir l’extérieur à travers le hololife. Peut-être que nous pourrions demander à faire ça au lieu de s’entrainer… Nous en avons un peu marre de nous entrainer…

*Nous n’en avons pas vraiment marre.*

*C’est utile…*

Nous fîmes la moue.

-Même si nous savons que c’est très utile et important.

Nous enchainâmes :

-Nous savons jouer aux cartes mais jouer entre drones n’a pas d’intérêt car nous avons les pensées des autres… Vous connaissez des activités que nous pourrions faire ? Nous n’en connaissons pas beaucoup… Lire, peut-être ? Nous savons que Datalore a des livres. Il peint aussi… Et il fait de la musique.

Lui savait trouver des activités. Nous nous n’avions jamais vraiment pensé à en avoir car nous étions occupé à d’autres choses.

Jessica revint alors à notre peur. Celle qu’une nouvelle attaque ait lieu. Elle disait que les autres agents devaient penser la même chose. Même si Jessica disait que le risque zéro n’existaient pas.

-9.50%... C’est le risque d’une nouvelle attaque de même ampleur. Nous espérons que les nouvelles mesures de sécurité pourront être efficace et que notre entrainement payera. Nous espérons qu’une fois à nouveau en service, la peur sera moins grande. Nous ne pouvons qu’espérer. Nous ne pouvons pas contrôler cette peur.

Nos émotions en générales, d’ailleurs, nous ne pouvions les contrôler. Nous savions qu’il en était de même pour les humains.

Nous regardâmes autour de nous.

-Vous êtes en train de travailler sur quoi ?

Kill the Boredom

Ft Third of B

J’acquiesçai en silence tout en l’observant. Third était triste mais il allait s’en remettre, conscient désormais qu’il avait seulement besoin de temps. Le mécanisme de guérison était le même pour tous, de quelque espèce que nous soyons. Même pour ces drones, et cela avait quelque chose de rassurant, parce qu’ils étaient capables d’empathie.

Paradoxalement, ça serait plus difficile pour eux parce qu’aux yeux de la majorité ce n’était que des « drones » à l’instar de robots perfectionnés, sauf qu’ils étaient justement capable de sentiments et d’émotions.

De ce fait, je m’inquiétais pour Third et les autres drones, parce que des agents moins ouverts d’esprit n’hésiteraient pas à se montrer méchants voir cruels avec ces drones qu’il était difficile finalement de catégorifier. Et les seuls qui feraient les frais de cette différence, ce serait eux seuls.

C’est ce que me dit Third, en précisant au sujet des autres agents que certains ne souhaitaient pas mieux les connaître, et je supposais encore moins faire l’effort de les comprendre.
- Oh vous avez beaucoup de points communs, mais peu sont capables de l’admettre. Pour certains, ceux qui se montreront les plus désagréables, ils vous assimilent à des robots, des robots incapables de ressentir quoique ce soit.

J’ajoutai en le regardant bien en face.
- Je dois dire qu’avant de vous rencontrer, c’est ce que je croyais que vous étiez, juste des robots perfectionnés, mais j’ai vite compris en apprenant à vous connaître que je me trompais.

J’expliquai encore :
- Beaucoup rejettent la différence et vous êtes différents. Il faudra encore une fois du temps pour que vous soyez acceptés tels que vous êtes, et du courage aussi. Les gens peuvent parfois se montrer très cruels, sans aucune raison en particulier, c’est juste que c’est ainsi que l’humain fonctionne.

Je souris après ce triste constat :
- Mais heureusement, nous ne sommes pas tous pareils.  

Et puis il y avait eu les derniers évènements, et avec ce qui s’était passé, lors de cette évasion, le fait qu’on avait obligé les drones à se retourner contre leurs propres collègues n’allait assurément pas aider. Mais ce qui m’intéressait de savoir, c’est ce que ressentait Third.

Et une fois de plus il me montra l’étendue de son humanité, ce qui me fit sourire.
- Je vous avoue que j’avais peur que l’on vous ai mis trop vite à contribution. De mon avis, vous n’étiez pas prêts, et encore moins pour une telle confrontation. Vous êtes comme des enfants qui ont besoin d’apprendre, surtout en sachant que les interactions entre humains et même entre surnaturels et humains peuvent être incroyablement variées et inattendues. Mais.... William m’a aidé à comprendre que les agents qui ont été possédés n’étaient pas plus à l’abri que vous. Et que d’un côté comme de l’autre, vous ne pouviez prévoir ce qui s’est passé. Mais ça vous l’avez compris tout seul. Vous n’êtes pas plus responsable qu’eux.

Et tout ce que souhaitait Third désormais, c’est faire en sorte que ça ne se reproduise plus, le même raisonnement en fait que chacun de ceux qui avaient été les acteurs involontaires de ce drame.

En attendant, ils avaient été suspendus et de fait Third s’ennuyait, peu habitué à l’inactivé. Je lui suggérai alors de mettre ce temps à profit pour faire autre chose mais il ignorait par quoi commencer. Il lui fallait des suggestions concrètes alors je pris quelques secondes pour réfléchir.
- Oui, la lecture est une très belle façon de découvrir le monde, découvrir des histoires, comprendre comment les gens fonctionnent à travers tout un panel de sentiments.. mais...

Je le dévisageai, l’air concentrée.
- Ce qui vous faudrait, c’est peut-être plus quelque chose de visuel.

Parce que le visuel lui donnerait un aperçu du langage corporel et des expressions ce que les livres n’offraient pas.
- Avez-vous accès à la télévision ? Vous pourriez regarder des films et les chaînes d’information à travers le monde, ce serait un très bon condensé, avant de ...J’hésitai en le regardant.. avant de le découvrir par vous-même.

Puis je souris
- Après bien sûr, il y a un tri à faire dans le monde de l’audio-visuel ! Comme éliminer toutes émissions de téléréalité qui à mon humble avis, abrutissent plus les gens qu’ils ne les distraient. Optez plutôt pour des émissions culturelles ou le cinéma, il y a de très bonnes œuvres cinématographiques et encore une fois, c’est une formidable fenêtre sur le monde.

Oui mais avec un filtre assurément ! Et pour cela il allait avoir besoin des conseils de son docteur. Mais à ce niveau, je supposai que Noonien saurait l’aider et le guider.

Il y avait là, largement de quoi occuper ces drones pendant leur temps libre, et puis ça leur permettrait d’avoir une vue d’ensemble sur les humains avec qui ils allaient devoir retourner bientôt travailler. Même si ça effrayait Third, à cause du risque d’attaque, si faible soit-il.
- Oui tu as raison, nous ne pouvons qu’espérer ! C’est le lot de chacun. Et nul ne peut contrôler la peur, enfin à moins d’avoir un pouvoir magique, dis-je sur le ton de la plaisanterie.

Quoique je le savais désormais, avec les surnaturels, rien n’était impossible. Je fis la moue, mais Third me permit alors de changer de sujet. Je me tournai vers mon microscope et l’écran qui était en veille désormais.
- Je travaille sur les prélevés faits aux agents qu’on soupçonne avoir été « possédés » par un, ou par plusieurs démons, on l’ignore encore. Je cherche des traces d’un changement physiologique, en comparant les prélèvements faits avant et après, mais pour l’instant je n’ai encore rien trouvé de particulier. Je cherche encore. Il faut faire toutes sortes d’analyses, et... Je souris, j’espère trouver un résultat positif. Si on peut prouver qu’il y a eu possession, et comment elle agit sur l’organisme humain peut-être saurons-nous un jour l’empêcher.

Puis j’ajoutai avec un nouveau sourire.
- Tout comme William cherche le moyen d’éviter que vous ne soyez hackés de nouveau.

Kill The Boredom

ft. Jessica Jester

Nous déplorions un peu que certains agents n’avaient pas envie de mieux nous connaitre. Nous apprenions beaucoup au contact des agents et entendre que certains ne voulaient même pas nous parler nous touchait beaucoup. Nous baissâmes un peu des yeux quand Jessica disait que pour ceux qui seront les plus désagréables avec nous sont ceux qui nous voient comme des robots. Nous n’étions en rien similaire à des robots. Nous relevâmes la tête quand elle déclara qu’elle aussi, elle nous voyait de la sorte au début mais que ça avait changé en nous connaissant mieux. Nous fûmes surpris d’entendre ça.

-Nous sommes content que vous ne nous voyez plus comme des robots… Nous ne sommes pas des robots. Nous espérons que les agents qui ne nous parlent pas finiront pas nous parler.

Depuis notre activation, nous avions compris un tas de concept. La différence en faisait partie. Nous savions que nous sommes différents. Jessica pensait que c’était le temps qui nous permettra d’être accepté. Nous étions triste de voir que certains ne voudraient pas essayer de nous comprendre juste parce que nous ne sommes pas vraiment comme eux. Mais d’après Jessica, c’était ainsi que l’humain fonctionnait. Nous hochâmes de la tête en soupirant un peu devant ce constat. Elle laissa tout de même une touche d’optimisme en disant que, heureusement, tous les humains n’étaient pas pareils. Nous sourîmes légèrement.

-Oui. Vous avez raison.

Nous avions parlé de notre peur. Celle de retourner sur le terrain car nous avions peur qu’une attaque se reproduise même si nous savions qu’il y avait peu de chance que tout ça recommence. Les statistiques étaient clairs… Mais tout cela n’arrivait pas à nous rassurer. Le Docteur Jester avoua qu’elle pensait que nous n’étions pas prêt. Le Docteur Noonien s’était rallié à cette idée. Il nous l’avais avoué après l’attaque. Nous l’écoutâmes s’expliquer avant qu’elle ne complète en soulignant encore que nous n’étions pas plus responsable que les agents sur ce qu’il s’était produit. Nous repensâmes alors à ce que nous a dit notre créateur.

-Le Docteur Noonien nous a dit que si nous avons été mis sur le terrain aussi vite c’est pour une question de…

Nous recherchâmes le mot en sein du Collectif et il nous revint :

-Rentabilité. Le Directeur Pierce voulait que l’argent investi dans notre création soit rentabilisé. Nous pensons aussi que c’est au contact des agents que nous avons le plus appris. Mais… Vous et les Docteur Noonien êtes d’accord là-dessus alors… Peut-être que vous avez raison. Nous ne savons pas…

Tout ce que nous savions c’est que, depuis que nous étions suspendus, nous nous ennuyions. Ce qui faisait que si nous avions peur de retourner sur le terrain, nous n’aimions pas non plus être inactif. Le Docteur Jester disait que nous pourrions en profiter pour explorer d’autres activités mais nous n’avions pas beaucoup d’idée. La lecteur semblait faire partie des bonnes idées que nous avions. Nous sourîmes.

-Nous essayerons. Nous demanderons des livres au Docteur Noonien.

Nous regardâmes alors Jessica avec des yeux curieux quand elle parla de la télévision. Nous savions ce que c’était mais nous n’en avions pas dans les quartiers des drones. A vrai dire, nous n’avons jamais senti le besoin d’avoir la télévision. Est-ce qu’on pourra en avoir un ? En tout cas, toutes les explications du Docteur Jester nous en donnait envie. Nous sourîmes.

*Nous la voulons !*

-Nous avons envie d’avoir la télévision. Nous pensons que ça nous fera passer le temps tout en nous apprenant des choses.

Même s’il y avait un tri à faire comme le disait le Docteur Jester.

-Nous ne regarderons pas de téléréalité, alors… Nous n’avons pas envie d’être bête.

Nous nous demandions comment des images pouvaient rendre bête… Il y aurait-il des programmes cachés dans ces images qui pourraient affecter nos programmes ? L’idée nous fit frissonner alors nous nous contenteront des émissions culturelles et des films comme nous le conseillait Jessica.

-Nous demanderons au Docteur Noonien ce que nous pourrons regarder sans devenir bête.

Il le sait sûrement, lui.

Nous revîmes ensuite sur mes peurs concernant notre retour sur le terrain. Tout ce que nous pouvons faire c’est simplement espérer qu’une telle attaque ne se reproduise pas. Jessica était d’accord avec ça. Nous hochâmes de la tête avant de sourire quand elle dit que nous le pourrions si nous avions des pouvoirs magiques.

-Dommage que nous n’en avons pas.

Nous avions dit ça avec le sourire car nous avions bien compris l’humour qui se cachait derrière la réflexion du Docteur Jester.

Nous nous intéressâmes ensuite à ce que faisait le Docteur Jester. Elle expliqua qu’elle était en train d’analyser des prélevés des agents qui ont été « possédé » par un démon. Nous savions qu’ils n’avaient pas été eux-mêmes tout comme nous avions été hacké. Le Docteur Jester analysais ça pour faire en sorte que ça n’arrive plus tout comme William Stark travaillait à un moyen pour qu’on ne soit plus hacké.

-Nous espérons que vous pourrez trouver un moyen pour que les agents ne soient plus possédés. Nous savons ce que ça fait de ne pas savoir se contrôler et faire des choses que nous ne voulons pas. Nous n’avons pas aimé être hacké. Nous pensons que les agents n’ont pas aimé être possédé.

Nous avions confiance aux scientifiques qui travaillaient pour le SPN dont le Docteur Jester.

-Est-ce que vous avez déjà vécu quelque chose de similaire ? Faire des choses contre votre volonté ? Comme nous quand nous avions été hacké ou bien les agents quand ils ont été possédés ? Nous avons essayé de résister… Nous n’y sommes pas arrivé… Ça vous est déjà arrivé ?

Kill the Boredom

Ft Third of B

Je lui rendis son sourire. J’étais une scientifique, de fait je me devais de rester ouverte à ce que je voyais et entendais, comme l’évidence que Third était loin d’être un robot.
- Vous n’avez rien à voir avec eux. Certes, on vous a conçu de manière artificielle, mais vous possédez un système nerveux, et des émotions. Aucun robot ne peut ressentir ce que vous ressentez, ce qui fait que vous êtes bien plus proches des humains qu’on pourrait le croire.

Même si c’était aussi ce qui devait être le plus difficile à gérer pour Third et les autres clones, savoir gérer ses émotions, sentiments, comprendre pourquoi même en ne faisant rien de mal, on pouvait inspirer du mépris. Mais comme je le lui dis, c’était le lot de tous les humains, et de tout être qui était un tant soit peu différent.

Le problème en outre était que leurs collègues avaient l’expérience qu’eux ne possédaient pas encore alors je lui avouais que pour moi, ils avaient été mis bien trop tôt en fonctionnement. Et Third m’en donna la raison. Je soupirai d’un air réprobateur.
- Je vois, l’argent, c’est malheureusement souvent ce qui mène les hommes à prendre les mauvaises décisions. Trop vite, trop impatients toujours mais... au final, tu t’en es très bien sorti, même si des hommes sont morts mais chacun de vous a fait au mieux et ... contre ces démons, vous ne pouviez pas faire grand-chose, ni contre celui qui ..a hacké votre système.

Et c’était pour ça qu’on les avait mis « au vert » quelques temps, le temps je supposai d’améliorer tous les systèmes de sécurité et parer à toute nouvelle tentative. Ce qui fait que le drone était livré à lui-même sans trop d’idée pour s’occuper. Certes il devait avoir sa petite routine, lui et ses frères et sœurs.

Mais il allait devoir apprendre à composer avec et comme je le lui dis, pourquoi justement ne pas mettre ces moments à profit ?
Il avait encore beaucoup à apprendre, et les livres étaient une idée, mais le côté visuel de la télévision pourrait leur apporter un plus dans la compréhension des autres, parce qu’il y avait toute la finesse du langage corporel.

L’idée sembla plaire à Third qui conclut qu’il ne voulait pas devenir bête. J’éclatai d’un rire sincère.
- Oh je ne crois pas que tu risques de devenir bête. Tu as l’air d’apprendre très vite.  Et j’approuvai. Mais oui ce serait bien de demander son avis à votre docteur. Il saura très bien vous conseiller.

Enfin j’espérai qu’il ne désapprouverait pas l’idée d’installer un poste de télévision, sans quoi, il allait m’en vouloir. Je fis une moue ennuyée.

Quant à ce que l’avenir nous réservait, il était naturel que cela fasse peur à Third. L’inconnu, le risque d’une nouvelle attaque, c’était tout un tas d’éléments qui pouvaient effrayer des êtres qui comme lui n’avaient encore que peu d’expérience. Je tâchai de le rassurer, non sans plaisanter sur les pouvoirs de clairvoyance que pouvaient posséder certains surnaturels,  plaisanterie qui parut être perçue par Third.

Mon sourire s’étira à nouveau.
- Hmm oui, peut-être, mais.. toi et moi, nous possédons d’autres atouts, la science peut apporter beaucoup de réponses et la technologie aussi. William serait absolument d’accord avec ça, fis-je en plaisantant à nouveau.

Enfin, comme Third était d’un naturel curieux, après avoir éclairci ces quelques questions existentielles, il s’intéressa à mon travail. Je lui donnai quelques explications qu’il assimila parfaitement, partageant même ses espoirs.

J’acquiesçai en le regardant avec un sourire.
- Je l’espère aussi. Et je comprends combien ça a du être désagréable, et difficile de ne plus avoir le contrôle. Tout comme d’avoir été possédé,.. je fis une moue en songeant à mon fiancé qui était rentré très en colère après cette nuit chaotique.

Mais je ne m’attendais pas à sa question sur ma propre expérience sur le sujet. Je pris le temps de réfléchir avant de lui confier.
- Ma foi je ne sais pas si c’est comparable.. disons que je crois savoir ce que ça fait de ne plus avoir le contrôle de son propre corps.

Je le regardai un instant, avant d’expliquer plus en détail. Je ne voyais pas de mal à ce qu’il sache la vérité, au contraire.
- ... suite à une expérience scientifique qui a mal tourné,. Le laboratoire dans lequel je travaillais auparavant, a explosé et....j'ai été exposée à un produit à une dose beaucoup trop importante. J’aurai pu mourir mais, à la place, j’ai subi d’inattendues conséquences de cet incident : mon adn s'est comme scindé en deux. Depuis, je...partage mon existence avec Jessy, c'est le nom que j'ai donné à l'autre moi: une personnalité qui s’est développée complètement à l'inverse de la mienne, même si nous partageons le même corps, mais nous n’avons pas le même adn, pas les mêmes ...acquis, même physiquement, elle a la peau plus clair, les cheveux aussi  et...

Enfin bref, tout ça pour dire que quand au départ, je n’avais aucun contrôle sur elle, Jessy qui est très différente de moi a fait pas mal de bêtises, et ça m’a mené dans des situations très fâcheuses. Parce que jamais je n’aurai fait ce qu’elle a fait, et... elle aussi, désapprouve souvent ce que je fais.

J’haussai les épaules avec un petit sourire désolé en guise de conclusion.
- Donc oui je sais ce que c’est que subir quelque chose dans son propre corps sans l’avoir désiré.

Et l’image de cet homme aux cheveux sombres et aux vêtements verts, surgit brusquement dans mon esprit, me faisant rougir aussitôt. Jessy avait sa propre vie et... ses propres ...occupations, même s’il était difficile pour moi de concevoir certaines choses qu’elle faisait.

Kill The Boredom

ft. Jessica Jester

Le Docteur Jester voyait bien à quel point nous étions différent des robots. Nous avions des émotions ce qui automatiquement nous différenciait des robots. Datalore n’avait pas d’émotions mais il n’en était pas moins différent d’un robot, lui aussi. Nous savons que les gens essayaient parfois de simplifier les choses en utilisant des mots qui ne les définissait pas bien. Nous sommes content que le Docteur Jester fasse partie des gens qui savait différencier les choses. Ainsi nous sourîmes et hochâmes de la tête quand elle affirma que nous étions plus proche des humains que les gens ne pourraient le croire.

Nous savions que nous devions encore apprendre pas mal de chose et le Docteur Jester, comme nous l’avais dit le Docteur Noonien, pensait que nous avions été mis sur le terrain trop tôt. Nous étions incapable de juger cela mais nous savions désormais les raisons qui avait poussé le SPN à nous mettre ne service à ce moment-là. C’était la rentabilité. Nous commencions à apprendre pas mal de chose sur le concept de l’argent bien que tout ce que nous avions appris était purement théorique. Ainsi, nous avions toujours du mal à comprendre l’utilité de l’argent. Pourtant, c’était un concept hautement important pour les humains.

Le Docteur Jester semblait autant comprendre que désapprouvé que l’argent ait pou nous conduire aussi tôt sur le terrain. Pour elle l’argent poussait parfois les gens à prendre me mauvais décisions car ces décisions étaient prises à la hâte. Bien qu’elle soulignais que peu importe notre expérience, nous nous en étions plutôt bien sorti lors de l’attaque. Nous soupirâmes.

-Nous pensons que nous aurions pu faire mieux, tout de même.

Nous ne faisions que répéter cela chaque fois que des personnes essayaient de nous rassurer sur ce sujet. Même si le Docteur Noonien ne nous avait pas programmé consciemment à ça, nous cherchons toujours la perfection dans chacune des tâches que nous entreprenions. Ainsi, un échec était entièrement vu comme tel.

Mais en attendant, nous n’étions plus en service et l’ennui se faisait sentir. Le Docteur Jester nous proposa certaines activités mais c’est la télévision qui eut le plus notre intérêt. Le Collectif entier approuva l’idée d’en avoir une même si nous devrons trier ce que nous allons regarder pour ne pas devenir bête. Cette remarque fit rire le Docteur Jester. Nous sourîmes quand elle déclara que nous apprenions vite et que nous avions peu de risque de devenir bête.

-Nous sommes plusieurs donc nous apprenons plus vite.

Le Docteur Jester trouvait judicieux que le Docteur Noonien nous guide dans la découverte de la télévision. Nous étions sûr que ça lui plaira.

-Il sera content de nous aider. Nous pensons qu’il sera d’accord d’installer une télévision dans le quartier des drones.

Nous parlâmes, ensuite, de notre peur qu’un évènement comme l’attaque des démons se reproduise. Nous savions que cette peur était irrationnelle vu les statistiques prédictifs mais nous n’arrivions pas à nous en défaire. Tout ce que nous pouvions faire c’était espérer car nous n’avions pas de pouvoirs magique. Mais Le Docteur Jester disait que nous avions, tout comme elle, d’autres atouts. Elle disait que la science pouvait apporter beaucoup ainsi que la technologie ce qu’approuverait William Stark. Nous sourîmes.

-Oui. La combinaison des choses c’est ce qui permet d’être plus efficace. Nous croyons à ça. Nous avons d’autres atouts et nous les utiliserons.

Le Docteur Jester nous avait rassuré alors nous la questionnâmes sur son travail. Elle étudiait les tissus des personnes ayant été possédées pour éviter que ça se reproduise. Inévitablement, nous ne pûmes que déclara que nous n’avions pas aimé être contrôlé par Edwin Stark. Elle comprenait et nous hochâmes de la tête.

Tout ça nous amena à nous demandé si le Docteur Jester avait déjà subi une expérience similaire. Un moment où elle avait dû faire des choses qu’elle ne voulait pas faire contre sa volonté. Elle réfléchit un peu alors que nous la regardions avec un air curieux. Elle affirma, finalement, savoir ce que c’est que de ne pas avoir le contrôle de son corps.

Nous l’écoutâmes alors attentivement alors qu’elle parla d’une expérience qui avait mal tourné et dont elle a été victime. Nous prîmes un air compatissant. Nous savions, désormais, ce que c’était de souffrir et nous étions triste que le Docteur Jester ait pu souffrir lors de cette expérience.

Cette expérience a modifié son ADN. De la compassion, nos expressions passèrent à la surprise et la curiosité. Nous comprîmes que Jessica devait partager son corps avec une autre personnalité très différente d’elle. Nous étions étonné qu’une telle chose soit possible bien que nous savions que la science permettait des choses extraordinaire. Mais nous comprenions aussi que ça n’était pas facile tout les jours pour le Docteur Jester de vivre avec Jessy. Et tel un enfant fasciné, nous lançâmes un :

-Waw !

Qui montrait à quel point tout ça m’avait captivé.

-Nous comprenons que ça ne doit pas être facile de perdre le contrôle de son corps comme ça vous arrive. Mais… Nous sommes content que cette expérience ne vous ait pas tué. Nous vous aimons bien.

Même si maintenant, elle devait partager son corps avec quelqu’un d’autre. Quelqu’un de différent.

-Mais Jessy est quand même gentille ? Vous n’aimez sans doute pas quand elle prends votre place même si elle est gentille… Elle prends votre place quand elle le veut ?

Nous étions curieux par rapport à Jessy.

Kill the Boredom

Ft Third of B

Je le regardai d’un air navré.
- Je comprends, on souhaite tous s’améliorer. Mais..tu feras peut-être mieux la prochaine fois que vous devrez participer à une opération du SPN. Vous avez encore beaucoup à apprendre, ajoutais-je pour le consoler.

Même si oui, ils apprenaient vite, ce qui lui valut un nouveau sourire. Toutefois, il était plus judicieux de l’envoyer vers le docteur Noonien pour être guidé dans le visionnage de cet outil qui était souvent à double tranchant. C’était tout pareil pour les réseaux sociaux. Mais la télévision serait sans doute très intéressante pour ces drones qui avaient besoin d’apprendre, aussi vite qu’ils puissent le faire.

Concernant leurs capacités ou les miennes, nous étions d’accord comme j’en avais parlé avec William pour dire que tout pouvait parfaitement se compléter. Même si... je songeai intérieurement que ce ne serait pas demain la veille que Pierce et son équipe, accepteraient de collaborer avec des surnaturels, bien trop occupés à les enfermer ou William me l’avait dit, à s’approprier des artefacts magiques.

L’être humain avait déjà trop souvent une tendance au racisme face à leurs congénères juste parce qu’il y avait une couleur de peau différente, alors il ne fallait pas espérer mieux face à des surnaturels, surtout de la part d’une organisation qui  il y a peu, les enfermaient sans distinction.

Third en avait aussi pris pour son grade en tant que créature nouvelle pour ces agents qui n’avaient jusque là, jamais eu à collaborer avec des êtres créés artificiellement. Autant dire qu’il ne fallait pas attendre de miracle de ce côté, sauf peut-être une meilleure compréhension qui viendrait avec le temps. Ils ne pourraient que constater la volonté de bien faire des drones..

Third lui-même, enfin lui et les autres drones allaient aussi avoir besoin de temps pour digérer ce qui s’était passé cette nuit-là, et besoin de partager son expérience aussi. Je lui racontai donc la mienne, même si pas vraiment comparable, mais je pouvais comprendre ce qu’il avait pu ressentir, tout comme William. Ne plus avoir le contrôle de rien, et devoir ensuite assumer quelque chose qui n’était pas de notre fait, ce n’était pas facile ! loin de là.

J’affichai un sourire un peu gêné devant le Waw enthousiaste de Third. Je n’en parlai pas souvent et à vrai dire je préférai éviter. Mais Third avait besoin de savoir qu’il n’était pas le seul à connaître ça.
S’en suivit une déclaration étonnante mais touchante qui me fit poser ma main sur son bras.
- C’est gentil Third, sache que c’est réciproque.

Oui Third était un être touchant et sensible auquel il était facile de s’attacher, pour ma part tout du moins. Il s’interrogea ensuite sur Jessy :
- Elle l’est assurément, même si sa façon d’être,... très exubérante et ses idées décalées peuvent ...déranger. Elle a de bonnes intentions malgré tout.

Je pris une inspiration.
- Ça ne me plait pas spécialement de devoir partager mon temps et ma vie avec elle, mais... Jessy n’a pas demandé à exister. Je ne peux pas la tenir responsable de ce qui s’est passé. De fait à mes yeux elle mérite sa place au sein de cette société autant que moi. C’est pourquoi j’ai souhaité trouver un moyen pour départager notre temps de manière plus... équilibrée et oui contrôlée.  

Je répondis alors à sa dernière question.
- On essaie de faire au mieux pour que chacune de nous deux y trouve son compte. Même si quand elle est là, Jessy a ....assurément un don pour faire des bêtises. Et qu’ensuite je dois réparer celles-ci.

Oui comme la fois où j’avais du m’occuper du remorquage de son véhicule accidenté, le faire réparer, tout ça pour que de son côté, elle se fiche de tout casser, et dépense sans compter ! Non assurément, rien n’était simple avec Jessy.
- Le problème, c’est qu’elle a du mal à discerner ses rêves fantasques de la réalité. De ce qu’on peut ou ne peut pas faire. Sa dernière lubie, faire partie d’un club de super héros, comme les avengers ! Oui, je crains d’avoir encore pas mal de bêtises à réparer.

Je soupirai.
- Et William a beaucoup de mal à s'entendre avec elle.

C’était peut-être ce qui dans le fond, me chagrinait le plus.
- Elle est si différente, les gens la rejettent à cause de ça...

Je souris à Third, d’un air triste.
- Tu vas découvrir qu’il y a beaucoup de gens dont les différences les mettent à l’écart de la société et que c’est souvent un dur combat pour seulement avoir le droit d’exister.

Kill The Boredom

ft. Jessica Jester

Nous avions encore beaucoup à apprendre. C’est vrai. Le Docteur Jester avait raison. Nous espérons être à la hauteur lors d’une prochaine mission bien que, désormais, nous aurons bien plus d’appréhension face au danger. Nous savions, désormais, ce que c’était de tuer et ce que c’était d’avoir mal. Nous n’aimions ni l’un, ni l’autre.

Nous avions parlé de nos passe-temps avec le Docteur Jester et elle fut de bon conseils. Nous avions aussi parler de nos peurs. Nous arrivâmes à trouver un certain réconfort dans les paroles de la scientifique. Nous avons, de toute façon, une confiance aveugles envers les scientifiques. Pour nous, ils étaient des personnes avisées qui savaient de quoi elles parlaient. Elles étaient source de savoir sur bien des sujets.

Et c’est d’ailleurs sur le travail du Docteur Jester que nous décidâmes de la questionner. Et toutes ses questions amenèrent Jessica à se dévoiler un peu plus et à nous raconter l’histoire de Jessy, une autre personnalité qui vivait en elle. Nous avions écouté ça très attentivement. Nous étions fasciné autant par l’histoire que par cette Jessy. Nous entendîmes bien que tout ça était embâtant pour le Docteur Jester mais nous étions tout de même très content qu’elle ait survécu à l’accident de laboratoire qui avait conduit à la scission de son ADN. Nous déclarâmes que nous l’aimions beaucoup et que sa mort nous attristerait énormément. Nous sourîmes quand elle déclare que c’était réciproque et c’est de notre voix douce que nous répondîmes :

-Merci, Docteur Jester.

Jessy nous intéressait et nous questionnâmes Jessica sur son sujet. Nous apprîmes qu’elle était exubérante et qu’elle avait des idées décalées qui ne plaisent pas à tout le monde mais qu’elle avait de bonnes intentions.

-C’est une bonne personne. Nous pensons que c’est le principal.

Et nous savons que le comportement de certain ne pouvait pas plaire à tous… Nous avions déjà vu ça chez les agents. Certains ne s’entre-appréciait pas même si ça restait plutôt rare. Nous avions remarqué qu’il y avait plus souvent un esprit de camaraderie chez eux. Mais nous n’avons encore jamais rencontré quelqu’un avec la description de Jessy.

Ça ne plaisait pas tellement eu Docteur Jester de devoir partager sa vie avec Jessy mais que Jessy avait demandé à exister. Nous comprenions cette envie d’exister. Le Docteur Jester et Jessy avaient, ainsi, trouvé un moyen de partager leur temps.

-Nous pensons aussi que chaque forme de vie à le droit de vivre s’il le désire. Nous comprenons que Jessy veuille vivre.

C’était inscrit dans nos programmes de respecter toutes les formes de vie ainsi que dans celui de Datalore. Le Docteur Noonien tenait fort à ça et nous aussi.

Mais tout ça n’était pas facile pour Jessica car Jessy faisait beaucoup de bêtises. Le Docteur Jester devait passer derrière Jessy pour réparer ses bêtises. Elle nous raconta que Jessy avait comme lubie de faire partie d’un groupe de super-héros. Au contact des agents, nous avions appris ce qu’était un super-héro. Nous savions que tout ça était de la fiction. Une autre difficulté était aussi que William Stark n’appréciait pas Jessy.

-Peut-être qu’elle finira par apprendre à faire moins de bêtises. Nous pensons qu’on peut toujours apprendre. Mais nous comprenons que ça doit être difficile pour vous de devoir toujours réparer les bêtises de Jessy.

Nous prîmes un air triste quand Jessica disait que les gens rejetaient Jessy car elle était différente. Mais elle n’était pas la seule. Bien d’autres personnes étaient mises à l’écart car elles étaient différentes. Nous avions eu un avant-goût de ça avec certains agents.

-Nous comprenons. Et nous sommes navrés pour Jessy. Si un jour nous avons l’occasion de la rencontrer, nous ne la rejetteront pas. Nous n’avons encore jamais rencontré quelqu’un comme vous l’avez décrit alors ça nous rend curieux de la connaitre un jour.

Nous sourîmes avant de nous rendre compte que ça faisait un moment que nous étions là. Nous prîmes un air un peu gêné.

-Nous avons beaucoup parlé… Nous ne voulons pas vous empêcher plus longtemps de travailler…

Kill the Boredom

Ft Third of B

Je souris :
- Je t’en prie.

Oui assurément, ce clone était très spécial, et attachant. Ce qui me faisait craindre pour la suite. Était-il vraiment adapté pour faire un travail du genre qu’on attendait des agents ? Je savais qu’ils avaient souvent affaire aux surnaturels et que cela pouvait vite tourner au drame.

C’est du reste, exactement ce qu’il venait d’expérimenter mais... à le voir et à l’entendre, je m’en faisais sans doute pour rien. Il avait l’air de savoir prendre les choses avec du recul, malgré la peur tout à fait naturelle. En même temps, c’était une tendance chez moi à toujours imaginer le pire.

Je pris une inspiration pour chasser ces vilaines inquiétudes et je lui parlai ensuite de Jessy, parce que Jessy était aussi une façon de perdre le contrôle d’une situation, même si je ne pouvais lui en tenir rigueur.

Et la réaction de Third m’arracha un nouveau sourire, teinté de surprise.
- Si tout le monde pouvait envisager les choses de la même façon, Jessy aurait moins de mal à s’intégrer !

Et Third ajouta qu’elle allait peut-être apprendre un jour à faire moins de bêtise. Pour lui, tout le monde pouvait apprendre. Je soupirai.
- Et bien je l’espère ! Je réfléchis ensuite un instant. Elle a déjà fait quelques progrès, et agit avec ....un petit peu moins d’inconsidération. Le problème, c’est que parfois elle ne voit pas où est le mal dans ce qu’elle fait, mais tu as raison... elle apprendra avec le temps.

En tout cas, Third semblait curieux de faire sa connaissance ce qui m’amusa. Je le dévisageai, tête légèrement inclinée.
- Peut-être la rencontreras-tu, le jour où on te laissera sortir d’ici. Parce que hum... je doute qu’elle ne puisse venir ici. Elle est tellement ingérable ! Je secouai la tête. Mais peut-être que tu pourras toi aussi un jour explorer ce monde au-delà de ces murs... que te dit ton docteur à ce sujet ?

Oui parce que le problème était qu’il n’était pas vraiment discret avec ses implants, sauf s’il se faisait passer pour une personne déguisée, comme on en trouvait plein sur Times Square. Mais il ne passerait pas inaperçu, ça c’était certain.

Enfin Third sembla réaliser que ça faisait déjà pas mal de minutes que nous bavardions, et je souris.
- Ne t’en fais pas, je reprendrai mes recherches plus tard. Mais peut-être que de ton côté, les autres vont s’inquiéter de ne pas te voir ? ou le docteur ?

Et je conclus :
- Dans tous les cas, passe me voir quand tu veux, d’accord ? J’ai été ravie de bavarder avec toi, Third.

Kill The Boredom

ft. Jessica Jester

Nous comprenons l’envie de Jessy de vouloir vivre. Nous avons compris que Jessy était venue à la vie lors de cet accident et que, comme nous, elle avait sûrement envie de découvrir le monde. Nous comprenions ce sentiment. Nous aussi nous avons envie de découvrir le monde. Jessica disait que si tout le monde voyait les choses que nous venions de l’expliquer, Jessy aurait plus de facilité à s’intégrer. Nous hochâmes de la tête un peu triste pour Jessy. Nous savons à quel point s’intégrer n’est pas aussi facile que nous le pensions avant de faire nos premières missions pour le SPN.

Jessica avait aussi quelques problèmes avec Jessy car cette dernière faisait beaucoup de bêtise. Elle n’était pas méchante mais elle avait un caractère qui faisait qu’elle avait du mal à ne pas faire des choses qui semblent très embâtant pour les autres et pour Jessica. Nous pensons que tout le monde pouvait apprendre et que Jessy fera sûrement moins de bêtise avec le temps. Jessica espérait que nous avions raison et souligna que, effectivement, Jessy avait déjà fait quelques progrès depuis sa naissance.

-Oui. Nous pensons vraiment qu’elle apprendra. Nous ne savons pas quand a eu lieu l’accident mais c’est comme si Jessy était née à ce moment-là. Comme nous elle a dû apprendre beaucoup de choses très vite.

C’est comme ça que nous avons compris les choses, en tout cas. Et, contrairement à nous, nous ne pensons pas que Jessy a un programme pour l’aider.

De notre côté, nous avons très envie de rencontrer Jessy. Nous ne pensons pas avoir déjà rencontré quelqu’un comme elle. Les femmes que nous avons rencontré ici étaient, pour la plupart, des scientifiques. Ainsi, nous étions curieux de voir comment pouvait se comporter Jessy. Jessica pensait bien qu’on pourrait la rencontrer mais uniquement en dehors des murs du SPIN. Nous sourîmes parce que le Docteur Noonien nous avait rassuré sur le fait qu’on pourra, malgré ce qu’il s’était passé l’autre jour, tout de même aller dehors.

-Le Docteur Noonien a dit que nous pourrons aller dehors comme c’était prévu avant l’attaque. Peut-être que nous y rencontrerons Jessy.

Nous fîmes la moue.

-Même si, quand nous irons dehors, ça sera pour des missions SPN… Nous ne savons pas encore très bien si nous pourrons visiter d’autres choses en dehors des missions. Nous l’espérons.

Nous l’espérons vraiment.

Nous remarquâmes, ensuite, que le temps avait passé et que, pendant tout ce temps, Jessica n’a pas pu travailler car nous étions ici. Nous nous excusâmes mais elle n’avait pas été dérangée. Nous sourîmes quand elle évoqua les autres ainsi que le Docteur Noonien.

-Nous sommes en temps-libre. Le Docteur Noonien travaille dans son labo actuellement, il ne cherche, donc, pas après nous… Les autres drones savent où nous sommes car nous savons toujours où nous sommes. Nous n’avons pas de rendez-vous. Nous ne pensons pas que quelqu’un va s’inquiéter.

C’est ce que nous pensions en tout cas. Nous savons que tous les agents de tous les niveaux étaient trop occupé que pour s’inquiéter d’où nous étions.

Jessica nous proposa de passer quand nous voulions ce qui nous fit chaud au cœur.

-D’accord ! Nous reviendrons vous voir très vite. Merci Docteur Jester. Nous avons beaucoup aimer parler avec vous.

Nous la saluâmes et la laissâmes à son travail pour retourner dans nos quartiers.