Intrusion

ft. Mike Doughan

Mes yeux si particuliers se dirigèrent vers l'horloge alors que, installé dans un fauteuil sur la mezzanine qui surplombait la salle principale de stockage de l’entrepôt du Supernatural Department, j'égrainais les secondes en lançant une balle de tennis contre le mur sur lequel j'avais gravé une cible à l'aide de mes clés de voiture tout en mâchouillant un chewing-gum. Plus que 5 minutes avant la fin de service. Les 5 minutes les plus longues de la journée...

La mezzanine sur laquelle j'étais installé me donnait vue sur les centaines de caisses, de tailles différentes et de conditionnements divers, contenant un tas de trucs piqués par le SPN à des créatures surnaturelles, si j'avais bien compris. Et, très sincèrement, je ne voulais pas en savoir plus. Tout ce que j'avais à savoir, c'était en quoi consistait ma mission, rien d'autre.

Et cette mission, tout du moins celle d'aujourd'hui, c'était la protection du bâtiment. Oh, j'étais pas le seul assigné à ça, il y avait d'autres agents « au sol » et toute une armée de scientifiques occupés de jouer avec tous leurs nouveaux jouets dans l'un des labos attenants à l'entrepôt. Mais j'étais le seul sniper.

D'ailleurs, ma position était sensée être sur le toit, afin d'être alerte et de garder les yeux ouverts sur les alentours de cet entrepôt ultra secret et pas en train de jouer à la baballe à l'intérieur. Sauf que :

1. Il faisait nuit, dehors, à cette heure-ci et jusqu'à preuve du contraire et même avec toute la bonne volonté du monde, je ne suis pas encore nyctalope. Et Stark n'a pas encore réussi à me capturer pour m'installer des yeux à vision infrarouge, même si ça doit le démanger sérieusement (bon, ok, j'ai des lunettes infrarouge et un viseur pareil, mais bon...).
2. Si leur fameux entrepôt est aussi ultra secret et sécurisé que ne s'en vante Connor Pierce, j'ai pas besoin d'être ma gueule sur le toit toute la journée.
3. Y a des caméras de surveillance. Si quelqu'un se pointe, j'aurai encore tout le temps de m'installer confortablement là-haut et de faire sa fête à l'intrus.
4. Je suis trop vieux pour ces conneries, rester des heures dans la même position, j'ai assez donné, même si j'aime toujours autant tirer.
5. Ça caille dehors.

Allez, plus que 4 minutes.

Et la balle tapait toujours, avec une régularité incroyable et toujours dans le mille, contre le mur.

Depuis que j'étais au SPN, j'avais troqué mes treillis contre un uniforme totalement noir, pare-balle, mais très léger. De la technologie Stark en plein, avec le logo du SPN et mon nom sur la poitrine. Ici aussi, il y avait des grades mais qui se résumaient à des numéros. Niveau 1, niveau 2, niveau 3... Un peu comme on classifiait le niveau de menace des créatures qu'on capturait parfois. Eux aussi, ils étaient classés par numéro... A croire que même l'armée avait plus d'imagination que la C.I.A.

Plus que 3 minutes.

Qu'est-ce que j'allais faire, moi, en sortant d'ici, au fait ? Oh... J'irais bien boire une chope ou deux au Lust... Et plus si affinité...

Plus que 2... Clac !

-Merde!

Je m'étais levé d'un bond, attrapant mon arme longue. Tout était maintenant plongé dans le noir, sauf les lampes de secours au dessus de chaque porte. Je n'avais plus non plus d'images venant des caméras de surveillance.

Je me penchai par dessus la mezzanine, vers un autre agent « au sol »... Je dis « au sol » parce que j'étais toujours en hauteur. Et celui qui monterait ces putains d'escaliers avaient intérêt à avoir une bonne raison de le faire ! Est-ce que je descendais les escaliers, moi ?! Non. Sauf pour me tirer d'ici après le service.

-Trane ! C'est quoi ce délire?! Rallume cette putain de lumière !

Je ne voyais plus grand chose et je n'aimais pas ça. Mes appareils auditifs étaient efficaces, mais rien n'empêchait que je les perde et alors, je serais complètement paumé.

Un agent apparut d'en dessous de la mezzanine, dans mon champ de vision, son arme déjà dégainée. Mais quel stressé celui-là !

-Panne de courant, agent Barnes... On essaye de remettre en route, mais ça fonctionne pas.

Je mâchouillai bruyamment mon chewing-gum.

-Ah... Ouais... Fait chier.

Les deux minutes qui me restaient avant ma fin de service venaient de s'allonger Ad Vitam Aeternam. Je détestais quand ça arrivait...

Je grognai à l'attention de l'agent Trane.

-Et tu vas faire quoi avec ta pétoire, hein ? On y voit que dalle, t'es à l'intérieur et en plus, l'ennemi est une panne de courant. Range ce truc avant de blesser quelqu'un.

Je soupirai d'exaspération et balançai ma balle de tennis dans le fauteuil. Fallait que je reprenne mon poste, dehors, là où on se les gelait, sur le toit. Parce que sans courant, pas de système de sécurité. Le système de sécurité, maintenant, c'était nous, les petits agents du SPN.

Une fois sur le toit, je rabaissai mes lunettes infrarouges sur mes yeux.

-Visée de merde, bonsoir!...

Bon, c'était mieux que rien... Et un coup d’œil vers la ville au loin m'informa que c'était pas une petite panne locale ou le SPN qui avait pas payé les factures... Toute la putain de grosse pomme était envahie par l'obscurité. J'avais jamais vu ça. Et ça ne me rassura pas sur mon heure de fin de service...

Et je me mis en marche, silencieux, sur le toit, le vent en pleine tronche.

Et je me les gelai quelques heures avant que ça ne commence à bouger bizarrement... Je me positionnai alors sans bruit et réglai mon arme vers le mouvement.

Mon chewing-gum avait plus de goût...

Intrusion

ft. Frank Barnes

Intrusion

ft. Mike Doughan

Bon, il revenait, le courant, oui ou merde... ? C'était pas comme si j'avais rien d'autre à foutre ! Que j'avais pas de vie en dehors du travail ! En fait... Si... Tout bien réfléchi... Mais j'avais besoin de quelques heures pour dormir, quand même, comme tout humain qui se respecte.

Et là, plus les minutes passaient, plus je me disais que c'était mal barré et que demain à 8 heures, je devais être au SPIN... J'étais pas assez bien payé pour ces conneries.

Jusqu'au moment où une lueur, dans les fourrés en bas du bâtiment, attira mon attention. J'épaulai un peu plus fermement et jetai un œil dans le viseur. Fallait pas que j'oublie, si je voulais tirer, qu'il fallait que je vise un tout petit peu plus haut que la cible, à cause de ces lunettes de merde...

Dans mon viseur, dans un magnifique camaïeu de rouge, je pus voir un feu follet. Je souris en coin, les sourcils froncés et l’œil dans mon viseur. Il y avait quelqu'un dans le coin et il avait rien à foutre là. Je murmurai...

-C'est vieux comme le monde, ce truc. Mais maintenant, petit enfoiré, je sais dans quelle zone t'es... Et par où va le vent...

Puisque les morceaux de feuilles et de branchages s'envolaient dans cette direction. Je refis quelques réglages en fonction.

Puis, très lentement, je balayai la zone alentour, mâchouillant mon chewing-gum, concentré.

Évidemment, ce petit feu, c'était une diversion, mais j'allais le trouver... J'allais l'avoir. Si y avait un truc que j'avais appris depuis les années que je mettais du plomb dans le cul des gens, c'était la patience.

Je finis par le voir, furtivement, juste une ombre. Mais je l'avais vu. Rapide, l'enfoiré. Mon doigt avait été titiller la détente, mais sans la presser. Il était passé trop vite. Encore un peu de patience, parce qu'une fois que j'allais tirer, j'avais pas intérêt à le rater. De fait, le coup allait automatiquement trahir ma position.

Si je le ratais, j'allais devoir courir, changer de place, régler tout à nouveau.

La flemme.

Je pris une grand inspiration. Je respirais lentement, calmement. Si j'étais ne fusse qu'un peu stressé et que ça se ressentait dans ma respiration, le bout de mon canon allait bouger de quelques millimètres, malgré le trépied. Et les quelques millimètres de mouvement au bout du canon se traduiraient en mètres en bout de tir.

Allongé au sol, je croisai mes boots pour une position plus confortable. Allez...

Il repassa dans ma ligne de mire et là, je pressai la détente. Dès que le coup fut parti, je redressai la tête pour voir si je l'avais eu.

-Et merde!

Je me redressai, mes genoux craquèrent dans le mouvement, je pris mon arme dans une main et courus aussi discrètement possible, recroquevillé sur moi-même, le long du toit, plus vers l'intérieur du bâtiment pour être moins visible. Et je me repositionnai en grommelant. S'il y avait un truc que je détestais, c'était rater ma cible. Et avec les surnaturel, t'es jamais sûr de mettre dans le mille.

Intrusion

ft. Frank Barnes

Le type était sur les toits et quand il tira, la balle ne passa vraiment pas loin. Mike fronça les sourcils avant de filer juste après que le tireur ait redressé la tête, en direction du second foyer qu’il avait préparé. Il y mit très vite le feu, avant de se tirer aussitôt pour se planquer dans un autre angle de la zone, veillant cette fois à se tenir dissimulé à la vue de tout ce qui pouvait se trouver sur ce toit. Il devait disperser ses efforts, ainsi que ses foyers pour ne pas laisser deviner ou comprendre à ses adversaires, ni sa position, ni ce qui se passait. L’œil aux aguets ainsi que tous ses sens, Mike guetta un nouveau tir.

Puis il vit, après avoir entendu un léger bruit, la silhouette changer de position, et en fit de même, se rapprochant du tireur qui semblait seul pour le moment. Il approcha sans un bruit, se plaquant contre un des murs de l’entrepôt que Cass devait être en train de fouiller, en espérant que ce dernier se dépêche parce que le tireur là-haut avait l’air plutôt nerveux et surtout il avait un fusil de sniper.
Et Mike n’était pas disposé à se prendre une balle, juste pour pouvoir faire diversion. Mais en attendant, l’attention du tireur était sur lui et pas à l’intérieur. Il se demanda comment Cass s’en sortait de son côté. Pour le moment, signe positif, aucun son ne venait de l’intérieur.

[hrp :  2D6 brut pour moi vs 2D6 pour voir si tu me repère ou pas ^^]

Intrusion

ft. Mike Doughan

Je l'avais pas eu, ce petit con. Mon amour propre voulait donc que l'intrus soit une créature surnaturelle. De toute façon, c'était impossible autrement. Personne ne pouvait se déplacer plus vite qu'une balle. Sauf les surnaturels, qui étaient des adversaires de taille.

Il avait rallumé un deuxième petit feu, mais ce n'était plus ça que je regardais. Je regardais tout autour sauf ça, parce que je savais que s'il faisait ça, c'était justement pour attirer mon regard là où il (ou elle, d'ailleurs) n'était pas. Mais je ne le voyais plus. Depuis que j'avais changé de place, je ne le voyais plus et j'espérais sincèrement qu'il n'était pas entré à l'intérieur.

Je scannais la zone du regard, l’œil directement dans le viseur pour ne pas perdre une seule seconde si jamais il se retrouvait à nouveau dans ma ligne de mire. Au plus loin, il n'y avait rien. Il avait certainement profité de mon mouvement pour se rapprocher du bâtiment. La poisse pour un sniper, parce que mon job, c'est de trucider ce qui se trouve au plus loin. Et plus c'est proche, plus c'est compliqué, parce que l'angle n'est plus bon.

Je restais calme, cependant. M'énerver n'allait servir à rien. Enfin, je restais calme pour l'instant.

Mon regard balaya le long des murs du bâtiment, tout du moins, ceux que je pouvais voir. Parce que si le type était juste en dessous de moi, c'était moi qui était baisé.

Je l'eus à nouveau dans ma ligne de mire et pressai directement la détente. Il se déplaça alors tellement vite que j'eus l'impression qu'il disparaissait tout bonnement et simplement. Et j'avais beau être sourd, j'entendis, grâce à mes appareils auditifs Stark Tech, clairement la balle s'écraser dans du béton et non pas dans un corps mou...

J'avais encore raté.

Et ça commençait sérieusement à m'énerver cette histoire. Je rate une fois, ok. Mais deux fois, c'est déconner ! Il était rapide et j'avais un angle de merde parce qu'il était trop près.

Grommelant des jurons inarticulés, j'appuyai sur le bouton de mon fusil de sniper afin d'en enlever le chargeur que je rangeai dans un élastique de mon pare-balle prévu pour. Puis, je me remis sur mes jambes. Abandonnant là mon fusil (sans chargeur, de toute façon personne ne saurait en faire grand chose), je courus jusqu'à un coin du toit où j'avais installé une corde afin de pouvoir descendre en urgence si besoin. Je fis passer la corde par dessus bord et descendis en rappel. Il était beaucoup trop près du bâtiment pour l'avoir en mode sniper, de toute façon.

Mes boots touchèrent terre et je dégainai mon Glock, arme de poing que j'avais dans ma gaine de cuisse.

Pourquoi, vous allez me dire, faisant partie du SPN, je n'avais pas d'arme Stark Tech anti-surnaturels ? La réponse était double.

1. Le Supernatural Department pensait que la menace humaine était plus importante que la menace surnaturelle. Apparemment, ce qu'on stockait ici était susceptible d'intéresser beaucoup plus d'humains que de surnaturels.
2. La politique de Connor Pierce était : « S'il n'y a pas besoin de tuer, on ne tue pas. ». Et j'étais assez d'accord avec l'idée. Pierce, c'était parce qu'il voulait en apprendre un max sur ces créatures et qu'il en apprendrait plus en les choppant vivantes. Moi, c'était parce que tuer si y a pas besoin, je trouvais ça con. Si je pouvais me contenter de neutraliser, c'était bon pour moi. J'avais pas une prime si je tuais. Mon paternel me foutrait une de ces tartes s'il m'entendais penser ! Mais mon vieux avait jamais reçu d'ordre lui disant de cribler de plomb un môme de même pas 10 ans.

Ne faisant presque aucun bruit en me déplaçant, je longeais les murs, arme au poing. Je détestais être au sol, mais j'avais pas trop le choix.

Je tournai le coin du bâtiment et, à quelques mètres de moi se tenait un type en kilt, salement grand et bien baraqué avec ça. Je pointai mon arme sur lui.

-Bouge pas, Highlander ! M'oblige pas à te décapiter à coup de 9mm!

Intrusion

ft. Frank Barnes

Intrusion

ft. Mike Doughan

J'adore ce boulot... On peut être tellement tranquille pendant des heures qu'on commence à s'emmerder royalement et, au dernier moment, alors qu'on pense être bientôt libéré pour aller boire une chope, on fait double journée en tombant sur des trucs aussi improbables qu'un type en kilt au beau milieu d'une zone dite ultra sécurisée. Si ça, ça ne vous convainc pas de rejoindre les rangs du SPN, je sais pas ce qu'il vous faut...

Et en plus, il comprenait pas pourquoi je voulais le décapiter. Le pointant toujours, j'eus une mine dépitée de derrière mes lunettes à infrarouge.

-Highlander, le film, merde! Faut revoir tes classiques...T'inquiète, à cette distance, même si tu mouftes, je t'aurai. Mais me donne pas de raison de le faire.

Au moins avait-il levé doucement les mains en l'air et heureusement parce que d'un simple check visuel, je pus voir qu'il était armé d'une arme de poing et d'un sabre qui avait l'air vachement vrai pour un joujou d'Halloween...

Je lâchai mon arme d'une main mais pointais toujours l'écossais. Mon canon ne bougea même pas dans le mouvement. De ma main maintenant libre, je vins appuyer sur le bouton du micro accroché à mon uniforme, au niveau de mon col et penchai légèrement la tête pour parler, sans le quitter des yeux.

-Staff pour Sniper1, j'ai appréhendé un intrus façade nord, balise 1.44, envoyez renfort. L'individu est en kilt, mais armé d'autre chose que de son service trois pièce. Et il bouge sacrément vite. Armement spécial requis.

Règle numéro un si vous êtes pas sûr de ce que vous avez devant vous et que vous voulez des renforts, toujours faire en sorte que ça ait l'air plus grave que ça ne pourrait l'être. Sinon, vous l'avez dans le cul, ou vous allez attendre les renforts longtemps.

Je repris mon arme à deux mains et reportai toute mon attention sur le type. L'oreillette de la radio était reliée à l'un de mes appareils auditifs. Il me suffisait de connecter l'un à l'autre et le tour était joué, je n'étais donc pas désavantagé non plus à ce niveau-là. Enfin, je crois, parce que le staff ne répondait pas. Pourtant, la batterie de ma radio était encore pratiquement full...

L'autre demanda si c'était ça, le but, l'abattre à la première occasion. Il avait des réactions bizarres, ce type.

-T'es pas un peu vieux pour fêter Halloween?

Je soupirai...

-Peu importe. Tu as pénétré dans une zone sécurisé. T'as rien à foutre là et ouais, je t'abattrai si ça devient nécessaire.

Bon, les renforts, il font quoi? J'allais pas y passer la nuit. Et toujours pas de réponse du Staff. Et l'autre ne manqua pas de le remarquer. Oooh qu'il commençait à m'emmerder...

-C'est moi qui pose les putains de questions, l'Ecossais.

N'empêche... N'empêche que son discours me fit tiquer.

Petit flashback:

Un peu après que toutes les lumières se soient éteintes et alors que j'étais toujours en train de râler sur ma soirée qui venait d'être réduite à néant, allongé sur mon toit, j'avais bien remarqué que la panne n'était pas locale. En effet, tout New-York, que je voyais d'ici, semblait être plongé dans l'obscurité. Et ça ne me disait rien qui vaille. Que ça dure trop longtemps et vive les pillages. Parce qu'on a beau croire qu'on est un peuple civilisé, enlevez toutes les barrières quotidiennes, mettez HS tous les systèmes de sécurité, et on ne vaut pas mieux qu'une horde de chimpanzés en rut...

Y avait que Stark qui avait du courant, apparemment, vu que sa tour crevait toujours le ciel avec toute cette arrogance qui le caractérisait. Mais bon, ce type peut le faire, alors il aurait tort de pas le faire, non? Après tout, si je pouvais, là, maintenant, tout de suite, prendre ma retraite, je le ferais aussi.

Mais je peux pas.

Et d'ailleurs, j'ai beau avoir une grande gueule, je suis pas sûr d'être prêt pour ça.

Enfin soit, tout ça pour dire qu'après quelques temps à me les geler, même la tour Stark avait pas tenu et les messages radio, à ce moment-là, n'avaient pas arrêter au point que j'avais eu sérieusement envie de l'éteindre.

Le Staff nous annonçait non seulement la panne de courant, mais une attaque d'origine surnaturelle à la tour Stark. Ah ouais... Je voyais bien ça vu qu'il ne restait plus qu'une lettre en haut de la tour, le “S”... Et je m'attendais à le voir tomber, mais non...

Non content de nous annoncer cette déjà très mauvaise nouvelle, on nous signala aussi une invasion de bestioles surnaturelles dans toute la ville.

Ok, ça m'avait suffit pour garder un oeil dans le viseur, largement suffit. Mais jusque là, rien.

Et maintenant, j'étais face à un type dont je ne savais pas ce que c'était. Et évidemment, comme j'étais concentré sur lui en plus d'être sourd, malgré mes appareils auditifs, je n'avais pas entendu que deux autres intrus avaient pénétré dans la zone.

-Nan... Pas de mort-vivants. Et c'est de toi que je m'occupe.

J'avais la détente qui me démangeait, mais uniquement parce que tout seul aussi longtemps devant mon target qui se déplaçait plus ou moins à la vitesse de la lumière, j'étais pas à l'aise. Mais j'essayai de ne pas le montrer.

-T'es quoi et qu'est-ce que tu fous ici? Je rate jamais deux fois mon coup alors essaye pas de me baratiner. T'es pas humain.

Intrusion

ft. Frank Barnes

- Highlander, c’est pas juste un film, faut revoir tes cours d’histoire ! rétorqua Mike aussitôt non sans un petit sourire en coin, se moquant sciemment des menaces de ce type.

Lui n’aurait pas parié sur le fait que le tireur l’aurait aussi facilement, proche ou pas. Il lui suffisait d’anticiper son attaque. Mais son but était avant tout de distraire le bonhomme pour laisser place nette à Cass qui il l’espérait se grouillait, parce que l’autre venait de rappeler les renforts. Enfin avec un peu de chance, Cass s’en était occupé. Mike posa la main sur la garde de son épée tandis que l’autre parlait de ses armes.

- Ouais c’est sûr qu’avec cette arme là, faut se méfier, ne sait-on jamais si je m’décidais à te décapiter avec. Le ton était parfaitement ironique. Mais je te rassure, si je l’avais voulu, je l’aurai déjà fait.

Histoire que l’autre ne devienne pas trop nerveux avec son flingue, Mike releva ses mains les mettant bien en vue. Parce que Mike avait beau être un vampire, il n’apprécierait pas pour autant se prendre une balle pour rien, enfin c’était pas vraiment pour rien mais bon. Quand l’autre se moqua de sa tenue, Mike répliqua du tac au tac avec le ton fier du Highlander qu’il était :

- ce n’est pas un costume d’Halloween. Je suis un Highlander, Mike Doughan du clan Mac Donald, de Glencoe, Ecosse, avant que je n’atterrisse ici en Amérique avec tes ancêtres pour me battre aux côtés des tiens pendant la guerre.

Le regard de Mike se fit plus acéré, son expression restant parfaitement tranquille :

- La guerre, tu sais ce que c’est n’est-ce pas ? Tu y as déjà participé, même si c’est pas ton truc de tuer des innocents. Tu en as vu déjà beaucoup trop mourir sur les champs de bataille. Alors voilà une bonne nouvelle. Je ne suis pas là pour tuer des innocents moi non plus, mais pour éviter qu’il en meure davantage.

Le ton toujours posé et l’expression grave, Mike précisa parce que l’autre aimait bien poser des questions apparemment :

- Je ne suis pas humain c’est sûr, mais je ne suis pas ton ennemi pour autant. Sauf si tu décides que je le suis. Je ne suis pas là pour te tuer, je ne suis pas là pour te faire quoique ce soit, mais pour faire en sorte que tout ce qui se passe en ville, cesse et que New York retrouve sa tranquillité, et que vous autres, les humains puissiez retourner dormir sur vos deux oreilles.

Intrusion

ft. Mike Doughan

J'avais rien contre les surnaturels. Je tirais dessus comme j'avais tiré sur nos ennemis en Irak. Y avait pas fort de différence, en ce qui me concernait. Je ne les considérais pas comme une menace pire ou moins importante que d'autres ennemis des USA. Et j'avais laissé des Irakiens s'en tirer, malgré certains ordres que j'avais reçus à l'époque. Si je savais mettre dans le mille, je savais tout aussi bien faire semblant de rater ma cible... Et si je ratais ma cible, je signalais à celle-ci que j'étais là, ce qui lui permettait de vite se tailler et se cacher (quand je ne refusais pas tout simplement l'ordre en envoyant clairement se faire foutre mon gradé via radio)... J'avais une liste de gamins longues comme mon bras à qui j'avais permis de s'en tirer comme ça... En même temps, ils ne représentaient pas de menace. De là où j'étais, je pouvais le voir, mais mes gradés stressés, eux, en avaient rien à foutre.

Ouais... C'était pas eux qui tiraient et devaient essayer de dormir après.

MAIS y avait un truc que je supportais pas... Et ce gars en jupe qui était devant moi maintenant avait ça. C'était l'arrogance. Il me répondait avec arrogance alors que j'avais mon canon pointé sur sa foutue tête.

Il avait posé sa main sur le pommeau de son sabre et j'avais bougé d'un pas au cas où il attaquerai. Quant à mon index, il avait appuyé sur la détente jusqu'à mi-course.

-Non!

Je savais au millimètre près à quel point de la détente le coup partait et c'était probablement ce qui venait de faire que le coup n'était pas parti. Parce qu'entre temps, il avait relevé les mains. J'avais soupiré.

-On ne touche pas à ça. Tu gardes tes mains visibles.

Je repris mes appuis correctement et relâchai un peu la détente. L'autre enfoiré venait de dire que s'il avait voulu me buter, ce serait déjà fait. Et c'était un peu ce qui me mettait sur des charbons ardents parce que je savais pertinemment que c'était vrai. J'avais pas besoin qu'il me le précise.

-Si j'écoute mes gradés, je devrais déjà t'avoir criblé de balle. Je reste sage, tu restes sage.

Heu... Sauf que les gradés ne répondaient pas, les enculés. Mais ça, ce gars était pas sensé le savoir. N'empêche que quand l'équipe ARREST allait se pointer, ils allaient avoir droit à un savon de tous les diables... Mais en attendant...

Je n'avais donc rien contre les surnaturels, si ce n'était qu'ils se croyaient toujours meilleurs que tout le monde alors que la plupart étaient juste de vieux fossiles.

Et avec des titres à tire-larigot, comme me le prouva mon target quand il fut vexé de ma remarque sur son costume d'Halloween. Le seul truc que je retins, ce fut McDonald parce que c'était là que j'allais bouffer la plupart du temps après ce genre de long service vu que c'était ouvert 24/24h...

Et j'aimais pas son regard, il me mettait mal à l'aise. Certains dossiers du SPN faisaient état de créatures qui pouvaient lire dans les pensées et je n'avais pas envie qu'on lise mes pensées.

-Écoute, McDonald, je suis pas là pour taper la causette et prendre le thé avec toi, ni partager des anecdotes de guerre, ok ? Alors tu réponds aux questions.

Le temps que je gagne du temps, ok ? Et que les renforts arrivent. Je n'osais pas lui demander de déposer ses armes à cause de sa rapidité. J'appuyai encore une fois sur le micro de ma radio et rageai entre mes dents.

-Staff pour Sniper1, vous branlez quoi?

Et pourquoi tu tires pas, Frank ? Pourquoi tu ne tires pas ?

J'en avais aucune idée. Ça aurait été la chose la plus intelligente à faire pourtant.

Peut-être parce que lui n'avait pas encore attaqué alors qu'il avait toutes les capacités pour se débarrasser de moi en deux temps trois mouvements.

J'aurais du rester sur le toit.

Il répondit à la question sans y répondre vraiment... Il confirma ne pas être humain mais ne me dit pas pour autant ce qu'il était. Et puis son discours me fit tiquer. Qu'est-ce qu'il était en train de me raconter ? Qu'il était là pour sauver New-York, en gros ?

Mon canon se baissa imperceptiblement.

-Tu sais ce qui se passe en ville ? Comment on arrête ça ?

Une partie de moi me disait de faire attention, qu'il était en train de me mener en bateau.

Et une autre partie voulait y croire, parce que c'était le bordel en ville.

Intrusion

ft. Frank Barnes

Rester sage, oui bon…. Mike devait gagner du temps, c’était son seul objectif. Ah et oui éventuellement rester en vie. Donc le type face lui se montrait quelque peu de mauvaise mais en attendant il ne lui avait toujours pas tiré dessus. C’était une bonne nouvelle non ? Il n’avait pas envie de faire la causette et Mike non plus à vrai dire, mais il allait pourtant devoir tirer cet « entretien » en longueur, espérant que Cass lui ferait bientôt un signe et qu’ils pourraient ensuite se tirer d’ici !

S’il avait su que son cher collègue était en ce moment même en train de s’abreuver du sang des collègues de l’autre face à lui, il n’aurait pas eu l’air aussi serein. Ne venait-il pas de dire à ce dernier qu’ils n’étaient pas là pour leur faire du mal ? En tout cas pas pour les tuer mais juste pour récupérer un foutu artefact. Et Cass n’avait pas tenu ses promesses. Les Abstèmes ne tuaient pas ou tout du moins ne se nourrissaient plus à même leur gorge !

Heureusement pour Cass, Mike ne pouvait deviner ce qui se passait à l’intérieur, sinon nulle doute qu’il ne se serait plus emmerdé à se pavaner en mode Highlander devant ce type qui n’était même pas fichu de mémoriser son nom, et de faire la différence entre son nom et le nom de son clan.

Autre bonne nouvelle, le staff que l’autre semblait appeler en renfort ne venait pas. Ce qui signifiait que Cass s’en était occupé, et ce qui fit soudain s’inquiéter Mike. Cass était-il capable de neutraliser une personne sans la tuer, il avait de gros doutes sur la question. Bon au moins le type face à lui avait écouté une partie de ce qu’il venait de lui dire. Mike oublia Cass un instant pour se concentrer sur lui :

- Exactement et c’est pour cette raison que je suis venu. Parce que ce qu’il faut pour arrêter ce bordel, se trouve là-dedans !  dit-il en désignant l’entrepôt. Et si je ne rapporte pas l’objet en question à qui de droit, ce qui se passe en ville risque de s’éterniser un bon moment.

Mike ne souriait plus dévisageant le type avec gravité :

- Alors si tu veux laisser à ceux que tu protèges une seule chance de s’en sortir, évite de me tirer dessus, tu gâcherais votre seule chance.

Puis sur une soudaine inspiration.

- Tu sais ce qu’il y a là-dedans ? L’objet que je cherche doit sans doute se trouver sur une liste longue comme le bras. Ca serait bien que j’aie accès à cette liste. Est-ce que tu pourrais m’aider ?

C’était culotté, surtout pour un Highlander (humour), mais le culot faisait partie de ces guerriers et Mike savait que dans la vie, on n’avait jamais rien sans rien !

Intrusion

ft. Mike Doughan

C'était long... C'était beaucoup trop long. Et je savais par expérience que plus ce genre de confrontation est longue, plus ça pue pour mon matricule. Je n'aimais pas ça. Pas du tout. Il n'attaquait pas et je n'attaquais pas non plus. Et si je savais que, de mon côté, je ne tirais pas par principe, je ne pouvais accorder aucun crédit à ce que me disait la créature en face de moi. Même si elle était honnête à 100%, moi, je ne lisais pas dans les pensées et je ne pouvais donc pas en être sûr...

D'autant que le silence radio du Staff n'était pas vraiment pour jouer en sa faveur.

Il y avait une arnaque quelque part.

Je le sentais et ça me rendait nerveux.

Je n'avais pas l'habitude de ce genre de truc. J'étais un sniper. J'attaquais à distance et mes affaires se réglaient, en général, en pressant une détente à plus de 100 mètres de mon target. Le blabla, c'était pour l’infanterie.

Fallait que je fasse quelque chose pour débloquer cette situation extrêmement inconfortable.

Alors j'avais saisi la première perche que l'autre m'avait tendue. Il disait vouloir et pouvoir arrêter le bordel qui se passait en plein New-York. La ville était envahie par des zombies et autres créatures, d'après ce que je savais, et si aucune d'elles n'étaient encore parvenue jusqu'ici, les lettres manquantes de la tour Stark me signifiait quand même qu'il y avait un gros problème là-bas.

Et c'est qu'il se prenait pour quelqu'un d'important, jupette-man... Si je lui tirerais dessus, je gâcherais notre seule chance, d'après lui. Je ricanai devant ce mec qui se prenait pour un héro, ou voulait tout du moins me le faire croire. D'autant que je savais, moi, que si je lui tirais dessus avec les munitions que j'avais, ça ne lui ferait pas grand chose. Et seul comme j'étais, je signerais juste mon arrêt de mort.

-Bah ouais tien... Et t'as une carte V.I.P avec ça ?

Je désignai rapidement le bâtiment que je protégeais.

-Ça ressemble à un supermarché, d'après toi ?

Comme si j'allais, comme ça, le laisser entrer dans un bâtiment du SPN dont je soupçonnais qu'il était plein d'armes de destruction massives surnaturelles ! J'avais fait la guerre en Irak à la recherche d'armes de destruction massive alors que ce n'était que des conneries. Les seules qui existaient vraiment étaient ici, à New-York.

-Ouais je sais ce qu'il y a là-dedans : un tas de trucs qui ne me regardent pas.

C'était tout ce que je savais. Tout ce que j'avais besoin de savoir. On m'en avait pas dit plus parce que je n'étais pas habilité à en savoir plus. Je n'étais qu'un agent de niveau 4 sur une échelle allant de 1 à 10... Tout du moins pour le moment, bien que je n'étais vraiment pas sûr de vouloir en savoir plus.

Pour une fois, j'entendis la menace avant de la voir venir, parce que la saloperie arriva par derrière, avec un bruit d'hélicoptère miniature. Je n'eus pas le temps de me retourner qu'un truc s'accrocha sur ma tête et dans mes cheveux, commençant à donner des coups de griffes. Par réflexe, je rengainai avant d'essayer d'arracher la créature qui ricanait, en vain.

-Putain ! Dégage, salope!

A force de me débattre et à cause des griffes de la bestiole qui s'accrochaient partout, je perdis un de mes appareils auditifs, celui qui était relié à ma radio. Personne ne répondait, de toute façon, mais je n'entendais plus qu'à moitié. Je me retrouvai à terre, à essayer de me débarrasser du diablotin.

Intrusion

ft. Frank Barnes

Mike devinait une certaine nervosité mais les paroles du garde troublèrent sa concentration et il renonça à lire son esprit. Le type ne cessait de se foutre de lui, ce qui en temps normal n’aurait pas manqué de faire sortir Mike de ses gonds, ce qui en temps normal lui aurait déjà valu un bon coup de poing sur le pif pour le faire se taire, quitte à se prendre une balle au passage.  

Sauf que Mike était du genre persévérant et il avait une mission, sa mission était de gagner du temps, de distraire les éventuels gardes à l’extérieur, pour laisser Cass faire le boulot à l’intérieur. Mais bordel, il espérait que ce dernier ait vite terminé parce que sa patience en prenait quand même un sacré coup.

- Non, je n’ai pas de carte, comme je te l’ai dit, j’essaie juste d’éviter que cette ville ne sombre définitivement dans le chaos. Et tu peux dire ce que tu veux mais je finirai par trouver ce que je suis venu chercher.

Mike ajouta alors :

- Ok, ça ne te regarde pas, mais moi si, ou plutôt ça regarde l’avenir de New York et même du monde si tu veux tout savoir. Alors lâche un peu du lest et tu pourras toujours faire genre ensuite que tu n’as rien vu hein ?

Mais il n’avait pas terminé sa phrase qu’il eut un brusque flash, la vision des mêmes sales petites bestioles auxquelles ils avaient eu affaire lui et Cass en début de soirée. Il comprit ce qui allait leur tomber dessus ou plutôt lui tomber dessus à cet homme armé face à lui et quand la bestiole attaqua, il agit rapidement, sachant exactement anticiper le déroulement de l'action. Mike s’empara d'abord de l’arme du garde, récupérant au vol le drôle d’appareil qu’il portait à l’oreille et arracha la créature du dos du garde pour la balancer au sol. Le tout se passa très vite.

Il la visa pour faire feu avec l'arme qu'il venait de saisir, mais la bestiole fut plus rapide et réussit à se barrer, lui filant entre les jambes avec ce rire diabolique si caractéristique !

- Merde !!

Mike tira une seconde fois et cette fois, visa droit dans le mille, étalant au sol la saleté de petite créature, et une partie de ce qui lui servait de cervelle. Il fit une grimace écoeurée.

[Frank : premier round, Mike profite de l’attaque de la bestiole pour te désarmer- jets d'anticipation(vision)+ vitesse réussis - Sauf qu’il la rate dans son premier tir - lancés échoués! -  Ce qui te laisse le temps d’intervenir.  A toi de voir ce que tu fais pendant le second round, quand Mike est occupé à tirer sur la bestiole ^^ - second tir réussi - 5pv]

Intrusion

ft. Mike Doughan

J'étais cynique... Et je l'étais parce que c'était ma nature, sauf que la nervosité amplifiait encore le phénomène. Mécanisme de défense pour essayer de camoufler que j'avais le trouillomètre à zéro depuis que j'avais compris qu'aucun agent du SPN ne viendrait m'aider, qu'il devait y avoir un problème à l'intérieur et que j'allais probablement passer un sale quart d'heure dont j'avais peu de chance de sortir vraiment.

Ouais, je sais, c'est pas l'optimisme qui m'étouffe.

L'autre me répétait qu'il voulait sauver New-York, blablabla, et dans la situation dans laquelle j'étais j'aurais été prêt à baisser mon arme, à l'écouter et à le laisser passer, voire là lui filer un coup de main et ce malgré son ego surdimensionné de créature se prenant pour un super-héros qui va sauver le monde à lui tout seul. Mais j'aurais voulu plus d'éléments, savoir exactement ce qu'il cherchait, juste un peu plus d'infos, mais il restait vague.

S'il avait envie de se faire buter, bouffer par un zombie ou autre joyeuseté du genre, au final, c'était son problème, pas le mien. Et même s'il prenait un artefact, je connaissais sa tête, je connaissais son nom (si si, je l'ai retenu, j'ai juste fait semblant que j'avais pas bien capté)... Et le SPN finirait par le retrouver.

De toute façon, la situation pouvait pas être pire.

Quant à justifier ça pour garder ma place, c'était pas un problème. Vu que les caméras ne fonctionnaient pas, je pouvais inventer n'importe quoi. Et si ça pouvait aider un peu New-York et, surtout, faire en sorte que j'aie enfin fin de service, tant mieux.

Sauf que l'autre, alors que mon cynisme n'avait rien de personnel, y répondait par l'arrogance. Et ça, j'aimais pas.

Et alors que j'étais sur le point de baisser mon arme, il avait fallu qu'il essaye de me forcer la main sur un ton qui ne me plut pas du tout. Il venait de gâcher sa putain de chance, et la mienne avec. Je serrai les dents...

-Tu sais quoi ? Tu devrais apprendre à la boucl...!!

Et c'est là que je me fis attaquer par une sale bestiole qui me griffait, me fit perdre un appareil auditif (et la radio avec) et me projeta à terre. J'avais, comme on nous l'avait appris, rengainé mon arme de poing quitte à me faire griffer encore le temps que je le fasse. Règle numéro un, on ne lâche pas son arme à proximité d'un ennemi.

Mouais... C'était sans compter qu'il allait venir la chercher carrément dans mon holster. Si ça c'était pas du culot, je ne savais pas ce que c'était. Mais j'étais un peu trop occupé avec le diablotin volant pour m'en préoccuper vraiment.

J'entendis, d'une seule oreille, une détonation et je crus que tout allait devenir noir, que j'étais mort. Que la créature humanoïde avait saisi l'occasion pour se débarrasser de moi avec mon propre flingue alors qu'il possédait sa propre arme de poing...

La créature qui s'accrochait à ma tête me lâcha et je me redressai en position entre assis et à genoux. Le Highlander visa à nouveau le diablotin qu'il avait raté et, cette fois, mit dans le mille. Du liquide chaud dégoulinai par endroit de mon cuir chevelu lacéré, mais apparemment, j'avais rien de grave si ce n'était que j'étais à moitié sourd.

Mais je ne lâchai pas mon target des yeux pour chercher après. Tant pis.

Quand Doughan se retourna vers moi, ce fut à mon tour de lever mes mains gantées de mitaines devant moi avant de me remettre debout. Il aimait jouer les héros ? Ben pas moi. J'étais face à une créature surnaturelle et j'étais plus ou moins désarmé... Faut savoir quand t'as perdu. Je suivais les conseils d'un vieux de la vieille qui m'avait pris sous son aile quand j'avais intégré l'armée à savoir que :

1. « Des héros, il y en a plein le cimetière. »
2. « Un soldat mort est un soldat qui ne peut plus se battre. »
3. « C'est jamais qu'un boulot. Fais-le du mieux que tu peux, mais personne crève pour un job. »

Je soupirai les mains toujours bien en évidence...

-J'ai rien contre les surnaturels, je le dis, je le répète et je le pense toujours. Mais toi, t'es pas la moitié d'un chieur...

Bon... Plus qu'à croiser les doigts. Tirera ou tirera pas ?

Intrusion

ft. Frank Barnes

L’autre s’énervait et Mike leva les mains un peu plus. De toute façon il ne pouvait pas la boucler puisqu’il était là juste pour faire diversion, alors si faire diversion était faire la causette à ce type mal embouché, bah Mike ça, il pouvait bien le faire, tout en espérant que Cass aurait bientôt terminé et qu’il finirait par pointer son nez en lui disant qu’il n’avait plus besoin de faire le guignol de service. Oui parce quand même cette situation commençait à lui peser.

Sauf que la situation évolua brusquement dans un sens qu’il n’aurait pu deviner autrement que grâce au flash de vision qu’il eut soudain et qui lui permit de désarmer momentanément son adversaire, n’était que pour éviter de se ramasser une balle perdue. Oui ok, c’était un sniper et les snipers ne rataient jamais leur cible, sauf quand des petits diablotins se mêlaient de la partie. Enfin en l’occurrence un seul suffit à venir changer la donne.

Quand la bestiole fut mise hors d’état de nuire, Mike se tourna vers le gars qui n’avait pas bougé, sans doute saisi par cette soudaine attaque.

- Et moi je n’ai strictement rien contre les humains, donc contre toi, cependant tu devrais éviter de m’insulter à tout bout de champ. Je te l’ai dit, ce n’est pas pour toi que je suis ici, mais on dirait que tu n’as pas vraiment envie de me croire. Mais soit, je ne peux pas t’en vouloir. Cependant de ce que je sais du SPN c’est qu’ils sont rarement amicaux avec les surnaturels. Tu m’excuseras donc de me montrer méfiant hm ? Ah oui surtout que je sais qu’en principe, je ne suis pas sensé être ici dans un endroit fermé au public.

Mike soupira, laissant le temps à l’autre digérer ses paroles.

- En fait j’étais seulement sensé gagner un peu de temps. Mais je me dis que je peux en gagner davantage si tu m’aide à trouver ce que je suis venu chercher moi et … mes amis.

Mike jeta un coup d’œil à l’objet qu’il avait récupéré au vol, tenant l’autre toujours en joue.

- C’est à toi ça non ?

Il le lui lança.

- Ok, si ces bestioles ont réussi à venir jusqu’ici, il peut en venir d’autre et on n’a plus beaucoup de temps avant le lever du jour. Il me faut récupérer ce glaive pour le rendre à la seule personne qui pourra faire rentrer les choses dans l’ordre. Alors est-ce que tu vas m’aider ?  

Intrusion

ft. Mike Doughan

J'étais à deux doigts de changer d'avis sur les surnaturels rien que parce que ce gars me cassait littéralement les couilles. Déjà, j'étais en mauvaise posture, les mains en l'air, je savais que j'avais perdu. Deuxièmement, j'avais perdu un de mes appareils auditifs... Quoi que j'en venais à me demander si, finalement, je ferais pas mieux d'enlever l'autre histoire de ne plus l'entendre. Je le faisais, parfois, pour éviter d'entendre les jeunes agents raconter leurs pseudo exploits alors qu'ils faisaient juste leurs jobs ou entendre se manifester leur excès de zèle... Ou encore quand Connor Pierce faisait du blabla dans le vide... Quand je faisais pas juste semblant.

D'autant que le discours de Doughan n'avait ni queue ni tête. Je fronçais les sourcils, derrière mes lunettes à infrarouges, inconsciemment pour mieux l'entendre, bien que ça ne changeait rien, en fait. Il disait que je l’insultais. Mouais, si on voulait. Admettons. Il disait que ce n'était pas pour moi qu'il était là et je penchai la tête sur le côté. En quoi je lui avais fait croire que j'étais assez important pour qu'il soit là pour moi. Je savais qu'il voulait entrer dans le bâtiment du SPN et mon job, c'était de l'empêcher de le faire. Il n'y avait rien de personnel là-dedans. Je n'étais pas comme lui, je ne me pensais pas important, moi...

Je fis une moue perplexe.

-Heu... Mec. Je suis le plouc sensé t'empêcher d'entrer. Je fais que mon job.

D'un coup de tête, je désignai mon arme qu'il pointait sur moi.

-Et j'ai pas l'intention de mourir en essayant, si tu vois ce que je veux dire.

Si on le choppait pas aujourd'hui, le Mike, on le chopperait peut-être demain... Alors...

-Par contre, vous, les surnaturels, faudrait que vous arriviez à vous mettre en tête que tous vos titres de Mathusalem n'ont plus aucune valeur aujourd'hui. Alors l'ego, tu peux le mettre en berne, parce que ça me bourre le cul.

Pourquoi je réagissais comme ça ? Allez passer une journée à patrouiller dans les couloirs du SPIN et vous comprendrez. Tout ce que vous entendez pendant toute la sainte journée, c'est : « Vous ne savez pas qui je suis ! », « Je suis le seigneur von greluche de pétaouchnoque ! »... Et qu'est-ce que j'en ai à foutre, sérieusement ? La plupart venaient d'endroits, de tribus ou de familles dont le règne était révolus depuis un bail...

Je haussai les épaules.

-Surnaturels ou pas, on est juste un tout petit putain d'engrenage dans un système qui nous bouffera jusqu'à la moelle alors... Autant dire qu'on est juste que dalle. Je sais pas de quelle époque tu viens, mais les héros d'aujourd'hui sont oubliés et remplacés dès le lendemain, de nos jours.

C'est donc dans un soupir qu'il m'avait avoué qu'il était juste là pour gagner du temps pendant que ses potes faisaient ce qu'ils avaient à faire. Je grimaçai. Bon. Ben j'étais en « Mission Failure » depuis un bout de temps apparemment, raison de plus pour rester en vie, vu que c'était déjà foutu. Et ça expliquait aussi pourquoi le staff répondait pas. Il voulait que je l'aide.

N'empêche, vu comme il se prenait pas pour de la merde, ça devait le faire atrocement chier d'être le type qui devait faire diversion pendant que ses potes faisaient le vrai boulot à l'intérieur.

Je soupirai, puis Doughan me lança un truc que j'attrapai au vol. C'était mon appareil auditif Stark... Je le remis en place, dans mon oreille.

Bon... J'avais pas fort le choix parce qu'il y avait une invasion de monstres dans New-York... Et que Doughan était quand même le seul à avoir l'ombre d'une solution. Il cherchait un glaive, qu'il disait. Et moi, je commençais à avoir le bout des doigts qui s'endormait à force d'avoir les mains en l'air.

-Un glaive ? Va falloir être un peu plus précis parce que là-dedans, il doit y avoir un tas d'épées et de glaives en tout genre.

Je savais qu'il y en avait un, énorme et doré, dans un des labos du bâtiment. Ça faisait un bail que le SPN bossait dessus... Mais c'était tout ce que je savais.

Intrusion

ft. Frank Barnes

Mike se montrait chaque fois sympa, un peu trop même sans doute. Il l’était avec Cass qui de toute façon n’était jamais satisfait de ce que Mike lui accordait, il l’était avec Kenzie qui de toute façon le prenait pour un méchant à défaut de le prendre pour un pd et à présent il s’était montré plus que patient avec ce type qui l’avait insulté et qui malgré ce que venait de lui dire Mike continuait à lui parler avec un total manque de respect.

Alors le Highlander en eut assez, la marmite de sa patience qui n’était déjà pas bien pleine, déborda et le coup partit, très vite et très fort. De la crosse de son pistolet, enfin non pas le sien, celui de l’autre gars, il le frappa sur la tempe, dans l’intention de l’assommer, et de le faire taire un moment. Au moins pendant que Cass terminerait son boulot, aurait-il la paix !  Et ce type arrêterait de le prendre pour un imbécile.

Sauf que le type eut un léger geste de recul, assez pour faire dévier son coup qui au final ripa sur le côté, l’envoyant au sol, et blessant ce crétin de garde sans pour autant l’assommer, ce qu’aurait préféré Mike qui était à présent hors de lui. Alors il pointa son doigt sur lui.

- J’ai assez perdu de temps avec toi. Tu mériterais que je te descende sur place, ce que j’aurai fait, ce que d’autres auraient fait sans doute. Sauf que pour mon malheur je suis un homme de parole !  Oui enfin presque. J’t’ai dit que j’te ferai pas de mal, mais là c’est toi qui l’as cherché ! Je t’ai aussi demandé d’arrêter de me prendre pour un con. Et tu sais apparemment pas comprendre !! Je ne suis pas un putain d’héros qui rêve de gloire, je veux seulement éviter à tes semblables de se faire bouffer par des bestioles comme ça, zombies et autres goules. Et quand cette nuit sera terminée, tout rentrera dans l’ordre et tout le monde oubliera ce qui s’est passé et c’est parfait ainsi !! Quant à toi, t’es assez intelligent j’espère pour ne pas aller raconter ça à tes supérieurs, si tu veux garder ta place…. Le fait que tu ais laissé des « surnaturels » les dépouiller d’un puissant artefact !

Mike leva son arme pour le viser :

- Lève-toi à présent, on va faire en sorte de rendre tout ça plus crédible, si tu veux raconter à tes patrons qu'un conard de surnaturel t'a attaqué pour ensuite voler l'entrepôt. Et que même si tu t'es défendu, tu n'as rien pu faire pour l'empêcher de voler ce maudit glaive !

Il vit alors le sang perler de la tempe du gars, et grimaça, se détournant, mais gardant son arme pointée, se concentrant de toutes ses forces pour taire sa faim et ne pas la laisser prendre le dessus.

- Allez grouille, il me faut un local où je t’y enfermerai pendant que moi et mes amis on retrouvera ce putain d’artefact. Ouais on va se passer de tes services, je préfère, parce que là j’ai vraiment plus la patience de t’entendre encore raconter des conneries.

Et puis surtout il fallait qu’il le mette hors de sa vue et de son odorat.

Intrusion

ft. Mike Doughan

Et là, alors que j'étais sur le point d'aider ce type, quoi qu'il soit et qui qu'il soit (non sans essayer de lui faire dégonfler la tête), il se passa un truc que je ne compris pas. Ce taré fondit sur moi pour m'envoyer la crosse de mon arme contre la tempe. J'esquivais plus ou moins, mais fus légèrement blessé quand même et tombai à terre.

Je voyais bien qu'il était à bout, mais pourtant, j'avais dit que j'allais l'aider. Tout ce qu'il me fallait, c'était qu'il m'explique un peu mieux ce qu'il cherchait parce que putain... Des glaives, des épées et autres trucs du genre, j'en avais vu des tas et de toute sorte à l'intérieur sans pour autant être habilité à savoir ce que c'était réellement.

Et là dessus, d'après lui, c'était moi qui méritais d'être descendu, que je l'avais cherché... Jusqu'à preuve du contraire, c'était quand même pas moi qui avait pénétré dans une zone sécurisée... Et si je décidais de tirer sur tout le monde à la moindre insulte, comme il semblait que c'était son cas, j'aurais pas fini... Décidément, j'aurai tout entendu, dans ce boulot. Mais bon...

Je me redressai légèrement, la main sur la tempe, surpris par la réaction de la créature. J'avais admis que j'avais pas d'autre choix que de lui filer un coup de main et, en remerciement, je ramassais un coup de crosse. Logique ? Stratégie ? Heu... Faudra un jour qu'on m'explique...

-Tain... J'ai dit que j'allais t'aider.

Et c'est moi qui suis sourd...

En attendant, l'autre me fit un beau discours sur un ton bien nerveux comme quoi il était pas un héros blablabla et il croyait savoir comment je fonctionnais ? Que j'allais pas le balancer juste pour garder mon poste... Heu... Mouais... Non...

J'en venais à une seule conclusion : il avait pété un plomb. Depuis le début, ça avait été impossible de communiquer avec ce gars-là. Genre il se pointait et j'étais sensé lui donner ce qu'il voulait ? Heu... Non, pas vraiment, non... Ma mission était plutôt inverse, d'ailleurs.

Mais ouais, j'avais clairement fait une erreur, énorme : j'avais arrêté de tirer dessus en me disant qu'il y avait peut-être un moyen d'arranger les choses autrement. Ben non... Prochaine fois, on m'y prendrait plus.

Il me visait à nouveau. Et moi, je la fermais pour l'instant parce que je savais que de toute façon, j'aurais juste perdu mon temps.

Je regardai ma main, le sang coulait de ma tempe...

Je repris la parole, toujours assis à terre, un bras posé sur mon genou. Et j'avais aucune intention de me lever.

-Je sais pas ce que tu cherches. Je sais même pas exactement ce qui se passe, bordel. Je te l'ai dit, des épées et autres, il y en a des tas. Tu veux pas me dire ce que tu cherches exactement, à quoi ça ressemble et tu me frappes alors que je veux te filer un coup de main...

Je soupirai et regardai l'autre à travers mes lunettes infrarouge.

-Alors tu sais quoi ? Toi, ta susceptibilité et ton ego, vous avez qu'à vous démerder.

La zone était déjà compromise depuis un moment, si j'avais bien compris, de toute façon. Alors merder un peu plus ou un peu moins... Je jetai un œil à ma montre.

-Moi, ça fait 6 heures que ma fin de service est passée.

Et je me laissai tomber en arrière, au sol, pour bien montrer que je ne tenterais plus rien. Et quand ce serait l'heure de rendre des comptes au SPN, je rendrais des comptes au SPN, pas de problème.

Intrusion

ft. Frank Barnes

Intrusion

ft. Mike Doughan

Je n'étais pas fait, ni entraîné, pour avoir contact avec les targets. J'étais fait pour m'en débarrasser à distance, parfois même de vraiment très loin. Converser, j'aimais pas ça, surtout avec des gens qui prenaient tout au premier degré. Mais en plus, j'étais beaucoup trop nerveux pour ce genre de truc. Je savais pertinemment que je ne faisais pas le poids face à la créature, que j'étais trop près, et pas du tout armé pour faire face, pas avec du 9mm ou du .243 Win... Et pour cette mission de protection de routine, je n'étais pas sensé être armé contre le surnaturel.

Et j'étais encore moins armé en psychologie... J'étais un militaire, faut pas l'oublier.

Et avec tout ça, plus l'effet tunnel dû à mon état de stress, j'écoutais même pas entièrement ce qu'il disait. Moi, tout ce que je voyais, c'était une putain d'impasse de laquelle je n'avais aucune idée de comment me tirer. Si les renforts étaient arrivés, ça n'aurait pas posé problème. Mais tout foutait le camp, personne ne répondait à la radio et l'autre Highlander venait de m'apprendre que la zone était déjà infiltrée. Alors, à quoi ça servait encore de risquer ma vie plus avant, hein ?

Je m'étais donc rendu, en gros, me couchant à terre et essayant de lui faire comprendre que s'il entrait dans le bâtiment maintenant pour aller rejoindre ses potes, j'en avais plus rien à foutre. Je m'occuperais d'essayer de rattraper le coup comme je pourrais après.

Mais, plutôt que de me laisser là et de se tailler pour aller chercher ce qu'il avait à chercher dans l'entrepôt, il resta là et ouvrit à nouveau la bouche.

Regardant les étoiles qui n'avaient probablement jamais été aussi brillantes au dessus de New-York, maintenant que la ville était débarrassée de sa pollution lumineuse, je soupirai. Il était de nouveau en train de me faire une tartine de mots. A croire qu'il aimait s'écouter parler, en plus du reste... Ou qu'il détestait être incompris...

-Pfff... Puuutain...

Je me redressai en position assise. J'avais arrêté de l'écouter après son « tu l'ouvres un peu trop sur mon compte »... Je le connaissais même pas, ce mec. Alors s'il prenait pour argent comptant la moindre petite remarque ou moquerie que j'avais pu faire sur son apparence, on était bien...

Enfin, soit, pour faire simple, j'avais plus envie de l'entendre. Alors j'allai chercher mes appareils auditifs dans mes oreilles et les posai dans une de mes mains, sans rien dire. Il m'emmerdait tellement que j'avais presque envie de les détruire en les écrasant d'un coup de poing. Mais non. Ils étaient trop précieux pour moi et j'en aurais peut-être besoin si j'arrivais à faire comprendre à l'autre que j'en avais marre de lui. Et ce fut un véritable soulagement de ne plus rien entendre. Finalement, je choisis de mettre mes appareils à l'abri dans un des rangements de mon pare-balle... J'en refermai soigneusement le scratch. Puis, j'en ouvris un autre et, alors que je voyais toujours les lèvres de la créatures bouger, puisqu'il me faisait un tellement super discours que le fait que je fouille dans mes poches ne semblait même pas l'inquiéter, j'en sortis une paire de menottes métalliques.

Je refermai un bracelet autour d'un de mes poignets et refermai l'autre autour d'un tuyau solide qui descendait du toit du bâtiment et partait dans le sol. Je me neutralisais tout seul comme un grand, le tout sans même décoller mon cul du sol poussiéreux.

Puis, je reportai mon attention sur le surnaturel et lançai les clés de mes menottes à ses pieds.

-T'es content ?

Puis, je désignai, de ma main libre, une de mes oreilles.

-Pour ton info, je suis complètement sourd. Je ne t'entends plus. Alors te fatigue pas.

Je tendis ensuite ma main vers lui.

-File-moi juste mon flingue. Si une de ces bestioles arrive jusqu'ici, je tiens à pouvoir éviter de me faire bouffer.

Mes yeux se plantèrent dans ceux du surnaturel parce que je voulais qu'il pige bien ma dernière phrase. Et je parlais fort, pour la simple et bonne raison que je ne m'entendais pas moi-même.

-J'aurai en tout trois chargeurs de 17 munitions pour me défendre. Alors quoi que vous ayez à faire pour mettre fin à ce bordel, grouillez-vous.