Hungry Like A Wolf [PV Yeva]

Hungry Like A Wolf

ft. Yeva Filipov

-Frank, prend un casque.

Je fis la moue.

-Nan… Toi, prends une photo, allez ! Puis faut l’envoyer à Sandy parce que moi je sais pas comment on fait ça.

Steffy prit la photo comme je voulais et pendant qu’elle l’envoyait à Sandy avec mon téléphone, je démarrai le moteur de la motocross de Sal. Oooouh moi qui m’emmerdait y avait encore une demi-heure à me dire qui faisait beaucoup trop beau pour rester devant un film à bouffer des chips, j’avais bien fait de passer un coup de fil à Sal pour savoir si c’était qu’il avait pas une ou l’autre idée de ce que je pouvais faire de ma journée.

Direct, il m’avait proposé, à moi, pauvre petit retraité que j’étais, de passer chez lui pour prendre sa motocross si je voulais et aller faire un tour. Lui il était à la caserne avec ses satellites de merde et il pouvait pas venir avec moi, mais je pouvais aller me promener avec la moto.

Ben… j’avais pas dit non.

Sandy était partie, de toute façon… Elle travaillait beaucoup plus souvent à la maison et faisait ses trucs sur son ordi maintenant que son pote à elle, Peter Parker, lui avait expliqué un peu comment ça fonctionnait pour travailler et faire ses articles à distance. Sûr que c’était pas moi qui allais lui expliquer, vu que j’étais toujours coincé quelque part entre Windows 93 et Windows 98…

Mais aujourd’hui, pas de bol, on était tombé sur un de ces jours où moi j’étais en repos et où Sandy avait pas le choix que de se pointer au bureau. On savait jamais prévoir avec le SPN…

Tout ça pour dire que je m’étais pointé chez Sal et que j’avais maintenant mon cul sur la motocross et que Steffy me rendit mon téléphone.

-Voilà, c’est envoyé. Mets un casque, Frank. Sandy ne voudrait pas que tu te balades sans casque.

Moi, j’étais en train de regarder le style que j’avais sur la photo qu’elle venait d’envoyer et c’était que j’étais pas trop mal, dis-donc ! Fallait dire que depuis que j’avais pataugé dans Nocte, je me sentais comme avec 10 ans de moins, par moment. En tout cas, j’avais vachement bien récupéré et tellement bien d’ailleurs que j’avais même pas pu profiter de l’occasion pour gratter quelques congés maladie… Donc, j’avais repris le travail normalement et à ceux qui avaient vu ma tronche le matin où c’était que j’avais été mordu par Howard Rose, j’avais juste dit que je devais vraiment être fatigué ce matin-là et que ça était passé après avoir dormi un bon gros huit heures…

C’était pas vraiment mentir, du coup…

Le casque y était, sur la photo, accroché au guidon. Ça tombait bien, tiens, qu’on le voyait là.

-Mais Sandy est pas là, Steffy. Je ferai attention, t’inquiète.

Je me penchai un peu vers elle, après avoir remis mon téléphone dans ma poche, pour l’embrasser sur le front.

-Merci pour ça !

Puis, je lui filai vite le casque et démarrai en trombe.

Du Queens, je retraversai tout Brooklyn, en faisant des petits détours quand je voyais de loin l’une ou l’autre patrouille de flics pour pas avoir une amende parce que j’avais pas de casque, pour ensuite prendre Verrazano-Narrows Bridge et tracer vers Staten Island. Là-bas, y avait des forêts, des grands parcs et ça me faisait du bien de changer un peu de décor parce qui avait des fois où c’était que les buildings, ça devenait lourd pour moi qui avait grandi dans un trou paumé.

Donc j’étais passé d’un parc à l’autre, soulevant de la poussière à crever sur mon passage. Et puis quand j’en ai eu un peu marre de bouffer de la poussière et des mouches puis que j’ai commencé à avoir soif aussi, j’ai ralenti un peu, passant plus en mode « promenade » que « cross » pour me trouver un petit truc où c’était que je pouvais boire un coup.

Puis je trouvai un endroit qui avait l’air sympa…. Genre un beau repère de bikers. Je supposais que si y tenaient un bar, c’était que je pouvais m’y pointer pour boire un coup moi aussi, même si j’étais qu’un petit con en motocross pour le fun et pas un vrai biker avec une Harley Davidson…

Alors je parquai ma moto au bout de toute la rangée d’énormes monstres qui avait là… Et j’avais un peu l’impression d’être une tapette, pour le coup, mais c’était pas grave…

J’avais trop soif et le goût de poussière en bouche.

Alors j’entrai dans le Wild World où c’était qu’ils avaient un beau logo de loup sur l’enseigne… Et sans m’en rendre compte, je grattai la cicatrice à mon épaule en découvrant les lieux à l’intérieur. Ben… C’était un bar quoi. Y avait quelques gars par ci par là, mais il était probablement trop tôt pour que ce soit l’heure de grande affluence.

-Oh yeah…

Y avait un jukebox dans un coin et ça faisait un bail que j’en avais pas vu un… Alors je pris mon portefeuille dans la poche arrière de mon jeans pour trouver des pièces tout en lisant lentement la liste des titres que je pouvais choisir.

Et je ricanai en appuyant sur le titre que j’avais choisi après avoir glissé mes quarters dans le jukebox.

♫

Puis je me dirigeai vers le bar où, pour l’instant, y avait personne. Je m’installai sur un tabouret qui avait là et attendis un peu avant d’appeler sur un ton hésitant.

-Heu… hey… Y a quelqu’un ?

Pas que j’avais soif, mais un peu quand même…

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Hungry Like A Wolf Frank & Yeva

Je devais déposer Altair au garage de Rhyker. Une histoire de bécane et de mécanique, autrement dit pas mon domaine de prédilection. Si un jour je devais avoir ma propre Harley, je ne sais même pas si je m’occuperai de mettre du carburant dedans…allez je vous marcher. Je sais quand même remplir un réservoir mais tout ce qui touche au moteur ce n’est même pas la peine de compter sur moi. Chacun son truc et moi le mien c’est de grimper derrière mon loup.

Sauf que là, sa bécane était chez Rhyker pour que Declan puisse bosser dessus. Le pick-up garé, j’accompagne Altair pour aller les saluer après je retournerai au Wild rejoindre Edelweiss. J’imagine que les S&S ne seront pas encore là, leur heure de pointe c’est plutôt fin journée que début d’aprem.

– Hello les anciens.
Rhyker = Nom de Dieeeeu …Yeva….t’as oublié ta jupe.

Je fais genre de la main : “c’est ça”.

– Plains-toi auprès d’Altair, c’est lui qui me l’a offerte. Ferme les yeux sinon…

Declan et Altair se gaussent.

Declan = Rhyker est grognon parce qu’il n’a pas la chance d’avoir sa rouquine en permanence sous la main.
Rhyker = Occupe-toi de ton cul où tu pourrais bien aller faire l’inventaire du stock.
Declan = Toutes mes excuses Altesse.

Nouveau rire dans les rangs.

– Vous faites la paire tous les deux….tout ça pour une robe. Roulais-je des yeux.

Elle est bien ma robe rouge. De toute manière, même en jean, ils auraient trouvé un truc à dire. C’est bien des mecs ça. En tout cas je sais pourquoi Altair a choisi cette robe mais ça, je ne vais pas leur préciser, leur libido ne s’en remettrait pas.
Je n’abandonne pas mon loup sans en emporter le goût de ses baisers. J’ai le droit à une belle main aux fesses et aux sifflements des deux autres cocos, que je salue d’une main nonchalante avant de remonter dans le pick-up.
Direction le Wild World. Altair rentra en bécane si tout va bien après auscultation de l’engin.

Cet aprem je m’étais fixée comme tache de vérifier justement le stock. Le Wild World allait bientôt organier un rassemblement entre meutes alliées. Les Strappes seront de la fête. Je parie qu’Angela et Edelweiss vont rivaliser pour le concours de tee-shirt mouillé.

Je gare le pick-up dans l’impasse à côté du bar et ne manque pas de remarquer cette…motocross alignée à la suite des Harley. L’image ne fait sourire. Celui qui s’est mis là n’a pas peur de se cramer sa bouse. Je sors quelques mèches blondes coincées dans le col de la veste en jean en entrant dans le bar. Un vieux tube de Duran Duran résonne en fond. Il ne pouvait pas être aussi bien à sa place ce morceau que là. Rhyker ferait une crise de nerf s’il venait à être dégagé du jukebox.

– Je croyais que le bar était interdit aux gosses… ? Y a un jouet made in Japan dehors t’as vu ça Edel’ ? Lui lançais-je sans faire gaffe au type qu’elle s’apprêtait à servir. Y en a qu’ont pas honte. Toujours sans un regard au gars. Inventaire tout à l’heure.

Puis je ne sais pas si c’est le regard qu’elle me lance disant : “heu tu permets je bosse là”, qui me fait tourner la tête du côté de son excuse. Le type au bar.
Je crois que j’ai dû battre des paupières plusieurs fois pour que l’info monte au cerveau et que je puisse sortir :

– Frank ? Ben ça alors… Traversée par la joie de le revoir, je lui saute au cou. Fraaaank, bon sang quel plaisir de te revoir. A Edel’ Laisse je m’en occupe.
Edelweiss = Pfff toujours que tu t’gardes les beaux gosses.
– Ne l’écoute pas M'adressai-je à Frank avec un clin d’œil. Purée ça fait combien de temps…

Je prends un tabouret de bar à côté de lui et m’accoude sur le comptoir en le regardant un sourire aux lèvres. Tant de souvenirs. Un peu douloureux.

© Justayne

Spoiler:

Hungry Like A Wolf

ft. Yeva Filipov

-Edelweiss… Pas « Eldelwiess »…

Ouais, j’avais compris, mais c’était que ça la faisait rire, la serveuse, alors j’en rajoutais gentiment une couche en rigolant avec elle. Elle s’était amenée quand j’avais appelé et fallait avouer que les bikers, y s’emmerdaient pas. Elle était jolie et s’était vraiment pas gênée pour se pencher bien vers moi pour que je voie presque tout ce que contenait son décolleté dans la manœuvre.

Enfin, alors moi, je lui avais juste dit que je voulais bien un coca… Sauf qu’ils avaient pas de coca dans ce bar parce que les bikers buvaient pas de coca qu’elle m’avait expliqué. Alors j’avais dit ok pour une bière. Si j’en buvais qu’une, ça poserait pas de problème pour conduire après. J’avais pas trop envie de me planter. J’en prenais assez sur ma tronche d’habitude pour en plus me faire mal tout seul.

-Eldelwiess.

Je rigolai encore alors que la fille servait ma bière à la pompe.

-Edel… Roh laisse tomber.

Bah c’était elle qui m’avait dit son nom alors que je venais de commander une bière à son décolleté. Ça avait fait style : « Salut. Je voudrais bien un coca. Non ? Une bière alors. » et elle de répondre : « Ok… Au fait, je m’appelle Eldelwiess... ». Eldl… Oh et puis merde. Vous voyez le style quoi.

D’où notre petit jeu de maintenant.

J’étais trop occupé à me marrer pour me tourner vers l’entrée du bar quand quelqu’un y fit irruption. Et après 12 ans, sincèrement, je ne reconnus pas la voix de Yeva. Et je la regardai encore moins, trouvant soudain une guitare accrochée au mur très intéressante parce que la fille qui venait d’entrer était en train de se demander à qui appartenait le jouet made in Japan dehors.

Oh c’était pas à moi, je voyais pas du tout de quoi elle parlait. J’étais pas là. Invisible que j’étais… Et tout rouge de… honte, effectivement. J’aurais dû planquer la moto quelque part dehors plutôt que de la parquer à la suite de toutes les Harley…

Ce fut… le léger accent de la femme qui parlait qui finit par me faire froncer les sourcils parce que j’avais déjà entendu ça quelque part. Et j’avais à peine tourné la tête vers elle que… elle me sauta au cou en m’appelant par mon prénom.

-Yeva ?

J’avais les yeux écarquillés, complètement abasourdi. Je pris son visage entre mes mains pour l’écarter un rien de moi et pouvoir voir sa bouille de petite louve pas commode et souris. C’était bien Yeva ! J’étais tellement surpris que je fis même pas attention au compliment de la serveuse.

-Waw ! Hulk est pas là, j’espère… ? Pas trop envie de prendre des tartes en pleine poire aujourd’hui…

Je rigolai et lâchai doucement son visage pour la laisser s’installer à côté de moi. Bon, ok… Mes yeux firent un pas si bref aller-retour de haut en bas sur elle. Hey… Je l’avais déjà vue toute nue, après tout alors pas de gêne entre nous… Sauf que j’étais beaucoup – beaucoup - moins en forme ce jour-là…

Hey… bien sûr que j’aimais Sandy et que je ferais jamais rien avec une autre. Faut que je vous rappelle l’épisode des nymphes dans la piscine ?

Ça m’empêchait pas de trouver d’autres femmes particulièrement sexy et Yeva avait rien à envier à aucune autre.

Un coude appuyé sur le comptoir, ma tête appuyée sur ma main, j’arrivais pas à arrêter de sourire. Hey… Cette gonzesse m’avait un jour sérieusement sauvé la mise…

-Ça fait 12 ans. Et t’as pas changé d’un poil, ma louloute.

Edel poussa la bière qu’elle avait servie vers moi et je la remerciai avec un clin d’œil avant de boire un coup. Puis je reportai mon attention sur Yeva.

-Mais qu’est-ce que tu fous-là ? Personne est venu vous emmerder au Canada, au moins ?

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Hungry Like A Wolf Frank & Yeva

Je hausse un peu les épaules en l’air en soupirant, un air moqueur sur le visage quand il l’encadre entre ses mains. Tiens je n’avais jamais remarqué qu’il avait des yeux clairs.

– Ben oui, Yeva, ne me dis pas que tu m’as oubliée ? Ta première fois… Le contraire m’étonnerait. Edelweiss écarquilla ses yeux, à laisser trainer ses oreilles. Je parie qu’elle va penser que Frank a été une de mes conquêtes avant Altair. Qu’elle s’imagine ce qu’elle veut, ça va lui occuper l’esprit un moment avant qu’elle n’ose se mêler à notre conversation.

J’éclate de rire lorsque Frank demande, à sa façon, si Altair est dans le coin. C’est vrai que leur première fois à eux deux a été plutôt…brutale pour Frank.

Hulk !? Ça va lui faire plaisir. Altair fait réviser sa bécane, il devrait venir un peu plus tard. Sans arrières pensées, je le parcours sous toutes les coutures comme toute personne qui n’aurait pas vu quelqu’un depuis un moment et qui cherche à retrouver ce qu’elle a connu auparavant. Tu es en meilleure forme que lorsque je t’ai croisé. Douze ans !! Punaise ça passe vite. Je baisse un instant les yeux, touchée par son compliment. Porte amicalement ma main sur son visage en lui souriant. Les évènements, que nous avions vécus, ont été d’une telle intensité émotionnellement que ça ne pouvait que nous avoir rapprochés. D’un poil ! Relevais-je un sourcil en l’air, en retirant ma main de sa joue. Mhm fais voir un peu toi.. Je lui tourne à droite et à gauche le visage. Ca va t’es pas trop esquinté après ces douze années.

Edel’ lui ramène sa bière, s’éternise. Je vois bien qu’elle va poser LA question qui lui brûle les lèvres.
Edel’ = Toi et lui, vous… vous avez ? Elle ne finit pas sa phrase mais pense bien au mot : coucher.
- …fait connaissance quand nous étions au Canada avec Altair. Oui Edel’, navrée de te décevoir mais Frank est un vieil ami.

Pas si vieux que ça, il semble tenir la forme. Je veux dire qu’il a l’air encore bien foutu. Même si nous préoccupations étaient autres et que je ne l’avais vu qu’à moitié, il n’y avait rien à jeter de mémoire. A Miss Edel’, je lance un regard “va voir ailleurs si j’y suis”, qu’elle comprend très bien puisqu’elle part en soupirant. Je me demande si nous ne serions pas mieux dans le bureau d’Altair mais Edel’ est capable de sous-entendre ce qu’il n’y aura pas entre Frank et moi, quand Altair reviendra.

- …c’est une longue histoire. Je croise les bras autour de moi, c’est un réflexe machinal. Ma peau frisonne légèrement en me remémorant la raison de notre départ. J’essaie de cacher derrière mon sourire la frayeur qu’il fait naître. Après ton départ nous avons vécus encore quelques années dans notre chalet, en parfaite harmonie avec la nature. Mais viens, on va s’installer au fond du bar, nous serons plus tranquilles … Parlant plus bas juste pour d’autres n’entendent pas. …il vaut mieux que certains ne savent pas que tu connaisses notre existence.

Avant de l’entrainer vers une table au fond, je récupère une autre bière pour moi. Je ne sais pas s’il va se douter qu’il est en plein territoire lycan mais ne sachant pas si l’ouverture d’esprit de Rhyker va jusqu’à partager se secret avec un ….simple mortel. Je me demande bien ce qu’il sera devenu lui après toutes années surtout après son histoire de parcours.

– Je ne vais rien t’apprendre en te disant que les loups sont chassés depuis toujours…mais notre particularité, supposée magique, attire des chasseurs particuliers qui connaissent notre existence malheureusement et nous traquent pour notre ….peau. La légende raconte que notre peau transmet au chasseur notre force. Je frisonne encore. …nous sommes tombés dans une embuscade…si Altair n’était pas aussi puissant…nous n’aurions certainement pas cette conversation. Ce chasseur se fait appeler l’Ecorcheur…je crois que ça parle tout seul. Je bois une longue gorgée de bière au goulot. Nous avons quitté le Canada pour cette raison… Je garde pour moi que nous recherchions et avons trouvé la protection d’une meute. Sinon ce que tu vois tout autour de toi appartient à Hulk. Bon et toi, raconte-moi ce que tu es devenu au fil de ces douze ans. Punaise je n’en reviens que le destin nous fasse nous recroiser à nouveau…

© Justayne

Spoiler:

Hungry Like A Wolf

ft. Yeva Filipov

Je secouai la tête en rigolant, son visage toujours entre mes mains, quand elle me demanda si j’avais oublié.

-Oooh non ! Comment je pourrais oublier ça ? J’ai encore mal un jour sur deux.

Je ne regardai à nouveau la serveuse que parce que Yeva lui lança un regard. Et à voir la tête de celle-ci, elle avait pris les choses au pied de la lettre. Et ça me fit ricaner encore. Oh ouais, ce qui s’était passé entre Yeva et moi avait été fort, intense mais « agréable » faisait pas spécialement partie du lot de qualificatifs pour ce jour-là.

Mais qu’est-ce qui m’intéressait de savoir, c’était si Altair était pas dans le coin. Parce que je voulais bien que la serveuse comprenne de travers, mais le compagnon de Yeva, je préférais qui sache que j’étais pas en train de courir après sa copine… Parce que la dernière fois qu’il avait cru ça, il m’avait dégommé la tronche en deux coups de poings et rien que d’y penser, ça aussi, ça me faisait encore mal.

Mais il était pas là et même si j’avais quitté le loup en bons termes, je préférais faire la conversation avec Yeva. Lui y parlait pas, t’façon, y grognait, même si je savais que c’était pas un mauvais gars.

Je m’amusai de voir Yeva me regarder comme si elle me passait au scan, histoire de voir si j’allais bien, je supposais. Et j’aurais du mal d’aller mieux que ces jours-ci. Elle affirma finalement que j’avais l’air en meilleure forme que quand on s’était vu la première fois.

-Pas difficile, en même temps.

J’étais en manque d’alcool et mort de trouille quand elle m’avait trouvé mon cul dans la neige. Et ouais, ça faisait 12 ans et j’avais l’impression que c’était hier, à la voir comme ça. Elle avait pas changé du tout et si je savais pas ce qu’elle était, j’aurais trouvé ça bizarre, probablement.

Yeva avait toujours été très tactile, enfin… Elle l’avait été le jour où on s’était retrouvé dans cette grotte au milieu de nulle part et elle l’était encore aujourd’hui, alors je supposais qu’elle était comme ça avec tout le monde. Souriant toujours, je la laissais me manipuler et me tourner la tête dans tous les sens. Elle en conclut que j’avais pas trop été esquinté après ces 12 ans.

-Pas faute d’aimer toujours autant me foutre dans la merde, pourtant.

La serveuse, Eldel, était revenue, j’avais pris ma bière pour commencer à la boire tout en relevant mes grands yeux vers elle quand elle reprit la parole pour… poser la question que je me doutais qu’elle allait poser à un moment ou un autre, vu la tête qu’elle tirait. Yeva lui répondit en achevant sa phrase et moi, je faisais juste « non » de la tête en me marrant.

Mais quand j’avais rencontré Yeva et Altair, ils semblaient si attachés à leur chalet au milieu de la forêt que ça m’étonnais doublement de voir Yeva ici, en plein milieu de Staten Island. Et là, à la voir croiser les bras contre elle et baisser le regard, j’avais pas besoin d’un plus beau dessin pour comprendre qu’on les avait bouté de là à coups de pieds au cul.

Et comme par réflexe, je croisais les doigts pour que ça ait pas été un coup du SPN. Moi, j’avais jamais rien dit sur Yeva et Altair. J’avais gardé cette histoire pour moi tout seul jusqu’à aujourd’hui. Même à Sandy, j’en avais pas parlé. Pas que je voulais lui cacher cette histoire mais… c’était juste jamais venu dans une conversation. Et je me voyais mal, en plein souper ou un truc du genre dire : « Oh au fait, chérie… Tu sais, la cicatrice bizarre que j’ai à l’épaule. Ben en fait, ça date du jour où c’est qu’une louve-garou m’a sauvé… puis que je l’ai sauvée… Puis qu’elle m’a encore sauvé… Le tout sur la même putain de journée de merde. Et même qu’elle était complètement à poil… Dans tous les foutus sens du terme… »

Mais si un jour, Sandy demandait, je lui raconterais les choses comme c’était qu’elles s’étaient passées.

Yeva voulait qu’on s’éloigne un peu et je comprenais pourquoi… Alors après qu’elle se soit servi une bière, je la suivis jusqu’à une table dans le fond du bar et, mes bras croisés sur la table, me penchai vers elle. Elle parlait pas trop fort alors c’était qui fallait que je me concentre un peu pour l’entendre, même avec mes trucs Stark Tech.

Et ce qu’elle me raconta était digne d’un putain de thriller. Je fis la moue en l’écoutant. Y avait vraiment, encore aujourd’hui, des gars qui traquaient des gens pour… leur piquer leur peau ? Ouais parce que c’était des loups garous mais, sincèrement, là qu’elle se tenait devant moi, je voyais pas fort la différence entre quelqu’un comme Yeva et moi… Donc ils restaient des gens, non ? Comme Sandy était aussi une personne.

-Y a de ces tarés…

Mais j’étais quand même pas fort à l’aise parce que… je me considérais pas comme un chasseur parce que les surnaturels, je leur courais pas après, je les débusquais pas. Moi, je restais à mon poste pour protéger les intérêts du SPN et c’était tout. Tout qui entrait dans ma zone où c’était bien dit qu’on pouvait pas aller, c’était à ses risques et périls, humain comme surnaturel.

Le truc qui me rassurait, c’était que ce qu’elle décrivait ressemblait plus aux actes d’un psychopathe avide de pouvoir que d’une organisation comme la nôtre. Alors je pouvais déjà me dire qu’ils avaient pas été attaqués par le SPN…. C’était déjà ça.

-Je peux pas croire qui a des gens qui font ça… Vous faisiez de mal à personne là où c’était que vous étiez.

Au contraire, ils m’avaient même aidé, bordel de merde… Alors même qu’ils savaient que c’était le risque de se mettre en danger si j’avais été du genre à pas tenir ma langue.

Yeva me désigna le bar en affirmant que tout appartenait à mon pote Hulk. Je finis par retrouver le sourire parce que l’un dans l’autre, on pouvait pas dire que ma louloute avait l’air malheureuse. Elle avait comme des souvenirs qui lui faisaient froid dans le dos et aucun doute que ça devait lui filer des cauchemars, mais j’étais sûr qu’Altair veillait au grain. C’était pas le genre de gars à laisser sa compagne dans sa merde… J’en savais quelque chose.

-Sacrée reconversion pour un couple qu’est resté seul au milieu de nulle part pendant des années. Mais l’endroit est sympa puis y a quand même un peu de verdure dans le coin. C’est pas le grand luxe à ce niveau-là, mais c’est toujours ça.

Evidemment, puisqu’on en était à faire le bilan des 12 dernières années, elle me retourna ma question… Je souris en coin.

-Ben… A part être un gosse qui s’éclate à soulever de la poussière sur un joujou made in Japan, tu veux dire ?

Je rigolai et repris un coup de bière avant de la lever brièvement à son attention.

-Ben déjà… Je peux boire une bière sans en boire 20 autres dans la foulée. Le parcours a été sacrément efficace comme désintox’. Et ce test réussi, en grande partie grâce à vous, j’ai été engagé comme sniper au profit du gouvernement.

Je haussai les épaules et baissai le ton aussi.

-C’est tout ce que je peux te dire… Le reste est classifié… Je peux pas en parler. Je suis même pas sensé te dire le peu que je viens de te dire, mais j’en ai rien à branler. Officiellement, je suis retraité de l’US Army à cause de mes oreilles.

Je souris plus largement, parce que je ne me définissais plus seulement comme sniper maintenant, pas vrai ?

-Et puis, en dehors de ces conneries ben… Moi aussi, j’ai trouvé mon âme-sœur, je pense. Comme toi avec Altair. Elle s’appelle Sandy. Ça roule bien entre nous, j’en suis… complètement raide dingue…

Je relevai les yeux sur Yeva en rougissant légèrement et en pinçant les lèvres.

-On commence à… penser à un ou deux projets d’avenir…

Enfin… en commençant par essayer de « sauver l’avenir »…

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Hungry Like A Wolf Frank & Yeva

– Non, c’est même pour l’une de ces raisons qu’on était parti là-bas puis parce que nous n’étions pas en harmonie avec la meute dans laquelle nous étions… trop étouffante. Je lui souris timidement. Je n’ai jamais parlé de tout cela à un non-initié. Un jour je te raconterai. Mais ouais y a des tarés qui chassent les loups pour leur peau…des loups comme nous. Il n’y a pas meilleure protection qu’au sein des siens… Je préfère sous-entendre le terme de meute. J’ai confiance en Frank sinon nous aurions bien plus rapidement des problèmes au Canada s’il avait raconté à tout va qu’il s’était fait aider par des loup-garous…

J’étais contente de le revoir et ne cessais de le regarder les yeux pétillants et le sourire aux lèvres, maintenant que je lui avais expliqué pour L’Ecorcheur.
Il me fait rire pour son constat sur les grands espaces verts. Ce n’est pas faux mais il y a quelques avantages quand même.

– C’est nettement moins grand, ça c’est certain mais tu sais il suffit de prendre les bécanes pour sortir et on trouve de quoi se défouler si tu vois d quoi je veux parler… Même Central Park c’est pas mal…plus risqué…je te rassure on y traine pas pour hurler à la pleine lune enfin pas comme tu l’entends en tout cas… on a bien failli finir au poste pour exhibition… Je rigole en y songeant, ça ne serait pas la première fois mais Rhyker nous aurait trop fait chier après avec : Je vous l’avais dit pas en plein air ou une chambre c’est pas fait pour les chiens…ce genre de truc quoi. Sauf qu’on adore s’aimer à la belle étoile avec Altair. Ca t’es déjà arrivé de finir au poste pour ça ? Mhm je suis sûre qu’un bel homme comme toi n’a pas dû se priver d’un clair de lune pour roucouler. Je me trouve bien polie.

J’écoute son bilan de ces dernières années où nous avons fait chacun nos vies. Retiens, la main sur ma bouche, une gorgée de bière, qui allait partir sens inverse, quand il me sort que la japonaise est à lui. J’éclate de rire.

– T’es prévenu la Bar ne garantit pas la casse… En effet je vois que tu aimes toujours les situations compliquées. Une Jap’ à côté d’Harley….t’es barge. Riais-je.

Par contre la suite me fait un peu moins rire.

- …Je ne sais pas si c’était généreux ou égoïste mais tu mangeais comme un orgre nous réserve alors fallait bien qu’on se débarrasse de toi au plus vite. lançais-je sur le ton de la plaisanterie. De rien… je suis ravie que nous ayons pu t’aider même pour devenir…snipper. J’espère que tu ne chasses pas les loups en tout cas. Maugréais-je avant d’enchainer : Retraité…Ho mon Dieu…oui je me souviens de tes trucs aux oreilles…purée on a bien failli de les mettre HS et perdre. Je revois Altair te faire des mimes pour t’appliquer les herbes sur les coups qu’il t’avait donnés. Un grand moment encore là.

Frank m’avait expliqué son histoire de parcours pour son sevrage, c’est sûrement comme ça qu’il s’était paumé malgré la neige. Le manque d’alcool n’aide pas à raisonner clairement, la priorité étant de trouver ce dont on manque mais en pleine forêt y avait de quoi délirer avec le manque, enfin je suppose…non je ne suppose pas je sais. J’évite d’approcher de trop près des vampires pour ça.

Un large sourire s’étire sur son visage. Le sourire de quelqu’un qui a une déclaration à faire. Je lève un sourcil et écoute avec une grande attention ce qui va suivre. Je souris à mon tour en le voyant rougir un peu.

– Haaan t’es trop mignon quand tu rougis comme ça. Elle a beaucoup de chance de t’avoir cette Sandy. Je sais que tu es un homme bon. J’espère qu’on aura l’occasion de la rencontrer… mais évite de venir avec ta japonaise la prochaine fois…en plus tu peux même pas la mettre derrière toi….tssss tu vois y a pas mieux qu’une Harley… je devrais peut-être t’en faire faire un tour… A sa surprise, je me marre. Rassure-toi je n’ai pas encore ma propre bécane.

Edelweiss = Moi par contre je peux lui en faire faire un tour.

– C’est un homme casé Edel’, tu trouveras bien un autre volontaire pour lui faire le coup de la panne. A Frank. C’est un truc qu’elle adore faire.

Edelweiss = N’importe quoi, j’oublie juste de vérifier mon réservoir…pas ma faute s’i c’est à côté d’un motel. Elle se repars en riant et en tortillant des fesses.

Je prends la main de Frank, croise mes doigts dans les siens.
– C’est quoi ses projets d’avenir… un mariage ? …nan attends un bébé…un petit Frank junior.

Je détache mes doigts des siens. Soupire résignée.

– Pas de louveteau pour nous en tout cas…c’est peut-être mieux ainsi, je ne sais pas. Notre lignée s’éteindrait peut-être… Je le fixe avec plus d’intensité. tu sais Altair et moi nous ne sommes des mordus…c’est ce qui fait notre rareté pour un chasseur comme l’Ecorcheur…alors avoir un enfant s’il faut constamment fuir…bref. Je lui souris tant bien que mal. En tout cas félicitation, trinquons à l’amour et à nous retrouvailles.

© Justayne

Spoiler:

Hungry Like A Wolf

ft. Yeva Filipov

Quand elle avait parlé de meute, j’avais regardé un peu autour de moi, mon regard s’arrêtant sur les quelques gars qu’étaient là. C’en étaient eux aussi ou quoi ? Mais j’osais pas vraiment demander. J’avais pas à savoir. Enfin, ça devait être un réflexe que le SPN m’avait appris, à force.

Ils en avaient fait, du chemin, Altair et Yeva, depuis le Canada. Pas toujours très joyeux, leur histoire au vu de ce que les gens pouvaient leur faire…

Moi aussi, j’avais fait du chemin, mais comme j’avais pas vraiment de recul, ça me semblait moins impressionnant. Puis j’étais pas un loup garou moi, juste un humain qui se faisait sa petite vie d’humain avec des petites merdes qui arrivent aux humains de temps en temps. Et je trouvais que l’un dans l’autre, je m’en sortais pas trop mal. Surtout depuis que Sandy était dans ma vie. Je faisais plus tout ce que je faisais juste pour bouffer, je le faisais pour pouvoir offrir une belle vie à Sandy, même si elle avait son propre travail.

Puis on était pas traqués comme les loups avaient pu l’être, au moins.

Je trouvais, du coup, que Staten Island, c’était pas si mal, point de vue verdure pour eux. Puis là, Yeva me raconta un truc qui fit naître d’abord un sourire sur mes lèvres avant que j’éclate de rire.

-Non ! Sans déconner vous avez fait ça à Central Park ?!

Yeva se gêna pas pour me demander si c’était que ça m’était déjà arrivé à moi, de me retrouver au poste pour exhibitionnisme. Et je pinçai mes lèvres en repensant à ma première fois avec Sandy qu’on avait fait ça dans un petit bois, au bord d’une rivière, allongés dans l’herbe… Et je crois que mon regard se perdit quelques secondes dans ce souvenir avant de me rendre compte que dans le présent, Yeva me regardait et attendait une réponse.

-Heu… Je… Nan… Nan j’ai été arrêté 28 fois sur 2 ans, si je compte bien, mais jamais pour ça… C’était plutôt le « trouble de l’ordre public » et les « coups et blessures réciproques », mon domaine à moi…

Je me mordis la lèvre…

-Mais c’est pas parce que je me suis jamais fait prendre que j’ai jamais fait l’amour en plein air…

Puis, ce fut à mon tour de résumer un peu mon parcours… en commençant par la moto qui était dehors ce qui fit éclater Yeva de rire. Je pris une gorgée de bière en faisant la moue.

-Ouais ben… Déjà, c’est pas vraiment ma moto à moi. Un pote me l’a prêtée. Puis elle fait de mal à personne, cette pauvre bécane.

Puis quand j’avais reparlé du parcours et tout, en les remerciant à ma façon pour l’aide qui m’avaient apporté tous les deux, elle me replongea dans les souvenirs que j’avais d’un peu après la grotte quand on s’était retrouvés dans leur chalet où c’était que j’avais pu reprendre des forces. Et Yeva de souligner que j’avais fait la razzia de bouffe pendant que j’étais là.

-Normal que je bouffais beaucoup ! Je gerbais la moitié de ce que j’avalais parce que Hulk m’avait fait une putain de commotion en tapant sur ma tête.

Puis, à sa question sur la chasse, je m’empressai de répondre.

-Nan… Je chasse que dalle… Je tire juste sur ce qui approche des bâtiments que je protège dans une mauvaise intention.

Je haussai les épaules.

-C’est le principe d’un sniper.

Puis je rigolai encore en me rappelant Altair qui faisait des mimes quand j’avais perdu mes appareils auditifs dans la grotte. A ce moment-là, j’avais pas rigolé du tout… Mais avec le recul… bah…

Puis j’étais passé à ce qui était finalement, le plus important dans ma vie actuelle : Sandy. La tête de Yeva était trop belle à voir et son sourire encore plus quand je lui dis tout juste comme c’était que j’osais pas le dire aux gars de ma section du SPN… C’était pas l’envie qui manquait, pourtant…

Yeva s’exclama et j’ouvris de grands yeux.

-Je rougis ? Nan je rougis pas, c’est même pas vrai !

Yeva me félicita et tout et disait qu’elle serait ravie de rencontrer Sandy.

-C’est vrai ? J’y manquerai pas alors ! Ce serait cool pour Sandy d’avoir une nouvelle amie. Je reviendrai en X6, vos motos auront l’air de jouets à côté et on verra qui c’est le plus malin.

Yeva me proposa peut-être de m’emmener rouler et j’eus toute la surprise du monde dans les yeux et je pus pas m’empêcher de l’imaginer sur une Harley avec la robe rouge qu’elle portait là… Une pensée qui m’aurait valu une nouvelle commotion de la part de Hulk et probablement des foudres de la part de Sandy alors je secouai la tête pour l’effacer.

Entre temps, la serveuse était revenue et proposait elle aussi de m’emmener faire un tour avec tout un tas de sous-entendus… Qui me firent rougir encore… Décidément… les nymphes, les louves, les anges, j’avais un de ces sex-appeal chez les surnaturelles moi…

Et j’étais agent du SPN. « Frank Barnes ou 36 000 façon de se compliquer la vie. » Si je savais écrire convenablement, j’écrirais un putain de bouquin.

Yeva attira à nouveau mon attention alors que je regardais l’autre fille s’éloigner en buvant un, deux, trois grandes gorgées de bière… Et elle me demanda c’était quoi nos projets d’avenir à Sandy et moi. Et je rigolai (et rougis encore tiens, pour la peine) quand elle parla bébé et mariage en croisant ses doigts avec les miens, ce que je la laissai faire.

-Les deux, j’espère… Y a encore rien de fait. On est juste… Enfin on sait qu’on voudrait bien un enfant ensemble. Et j’ai pas encore trop parlé mariage à Sandy…

Pour ne pas dire… pas du tout, en fait.

Parce que le problème du mariage c’était que… ça impliquait Dieu… et le gouvernement… Et je pensais bien que c’était un peu nos deux bêtes noires. Bien que Dieu, on aurait pu rapidement l’expédier en faisant pas ça à l’église… mais ça restait un putain de truc officiel… Et ça, c’était moins cool pour l’agent du SPN que j’étais.

Pour faire simple… Sandy aimait Dieu à peu près autant que j’aimais Pierce.

Yeva, elle, m’expliqua qu’ils avaient pas d’enfant alors que c’était la question que j’allais poser… Et ils en avait pas parce qu’ils avaient peur. Yeva avait peur exactement pour les mêmes raisons que j’avais hésité à parler du fils que Scarlet avait vu dans le futur à Sandy…

Yeva avait peur de l’écorcheur comme j’avais peur d’E-SAK.

-Ouais… C’est un truc que je peux comprendre… Ce serait pas une vie pour un môme.

Je trinquai avec elle quand elle passa plutôt au côté positif des choses. Puis, je pris une bonne gorgée encore, avant de lui dire :

-En tout cas, faut croire que j’ai toujours eu un faible pour les surnaturelles… Sandy est… un peu comme toi, en fait. Alors je me posais une question, tu vas peut-être pouvoir me répondre.

Je regardai un peu autour de moi et puis me penchai sur la table pour lui chuchoter ma question.

-Tu… Tu parlerais mariage comment, à un ange, toi ?

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Hungry Like A Wolf Frank & Yeva

Grand moment, en effet, cette nuit à Central Park, on en rit encore avec Altair quand on y pense.

– La vache tu ne fais pas dans le mesure de ton côté…même si je cumulais mes frasques et ceux d’Altair, je crois qu’on est loin d’atteindre ton niveau…enfin que sur deux ans sinon tu es Game Over c’est certain.

Ho oui si on devait tout répertorier sur notre existence de garou, ça exploserait les compteurs. Je retiens mon envie de rire quand il se défend que ce n’est pas parce qu’il n’a pas jamais fait l’amour en plein air, qu’il ne s’est pas fait prendre. Je lève ma bière :

– A l’amour en plein air.

Les souvenirs défilaient, le plaisir de nous revoir était palpable, ce qui éveillait des regards suspicieux de la part d’Edel’. Elle est pourtant bien placée pour savoir qu’Altair et moi sommes totalement fusionnels, à un tel point que si l’un de nous devait mourir, l’autre se laisserait partir doucement…à moins qu’un jour nous ayons une famille à nous. Un louveteau compte sur ses parents après tout. Pour l’instant, la vie ne nous avait pas donné cette chance encore et c’était peut-être mieux ainsi.

La partie sniper me fit moins rire même si Frank m’expliquait que son job était défensif, pour moi il restait un tireur et ça j’étais vachement moins enthousiaste. Heureusement que nous abordons un sujet plus léger et qu’il m’annonce que l’amour est entré dans sa vie. Il est tellement choupi en rougissant que je pense immédiatement mariage et marmot mais j’allais un peu trop vite en besogne quoique je n’étais pas tombée très loin de la vérité.

– Bien sûre que c’est vrai. Tu rougis, tu rougis… Me moquais-je gentiment avant de répondre vraiment à ce qui l’intéressait. mais oui j’aimerai bien la rencontrer cette demoiselle qui supporte un grincheux comme toi….elle a bien du mérite. J’en rajoute une petite couche. quel douillet tu fais quand tu as un petit bobo…j’ai toujours ta cicatrice au fait, je la montrerais bien mais en robe ça ne va pas le faire…va y avoir émeute sinon. Je plaisantais bien entendu.

Frank sollicitait mon aide. Je me demandais bien pourquoi surtout qu’il semblait avancer sur des œufs comme s’il craignait ma réponse ou je ne sais quoi. J’étais toutes ouïe et concentrée sur lui. Me rapprochait même de lui pour créer une bulle de confidentialité.

Elle était comme moi !! Ha bon ?! Il s’est mis en couple avec une louve !?

Je n’attendais pas mais alors pas du tout à la suite et cette fois j’ai recraché la bière que je buvais quand Frank me sort, comme ça, que sa copine est également une créature surnaturelle !! Un ange !! Une chance pour lui je n’ai pas craché en face de lui, son tee-shirt est sauvé. Je secoue la main que j’avais mise devant ma bouche pour limiter les dégâts puis m’empara de plusieurs serviettes en papier placées dans le distributeur sur la table.

– Excuse-moi mais c’est une sacré surprise…la vache. Au début j’ai cru que tu t’étais maqué avec une louve. Un Ange !! Avais-je redit tout bas.

Par contre je ne voyais pas quoi lui répondre.

– Bah tu sais, elle reste une fille….alors si c’est le genre petite harpe et romantisme à gogo en jetant des pétales sur le monde, le mieux pour toi c’est de lui sortir le grand jeu et de la surprendre. J’avoue que mon image des anges est un tantinet, dépassée mais je ne peux pas m’empêcher de voir des plumes, la harpe, la tunique blanche et la couronne végétale dans les cheveux. En fait je ne crois pas qu’il y ait un mode d’emploi Frank pour telle ou telle chose…il faut que ça vient de toi et de là. Je pointe son cœur de l’index. T’inquiète pas tu sauras quand ça sera le bon moment pour toi de te déclarer et faire ta demande.

Altair et moi n’avions rien officialisé mais chez les loups lorsque nous avons trouvé notre âme sœur c’est pour la vie, un peu à l’image des inséparables. Je souris à l’idée faisant une demande de mariage un genou à terre…mon Dieu quelle image, je crois que je ne m’en remettrais pas tellement ça serait surprenant et pas son style à mon vieux loup mais il peut être si déroutant parfois.

– La meilleure demande c’est celle qui est faite avec spontanéité et non préparée…mais je parle sans savoir alors mon conseil ne vaut pas grand-chose…même ta jap’ a plus de valeur c’est dire tu vois.

© Justayne

Spoiler:

Hungry Like A Wolf

ft. Yeva Filipov

Ouais… l’amour en plein air… Ça nous rappelait des trucs à tous les deux… Enfin, séparément, je veux dire. Elle avec Altair et moi avec Sandy, hein ! Qu’on se comprenne bien, là !

Et en parlant d’amour, comme c’était que je pouvais pas en parler au travail, et ben j’avais pas pu faire autrement que de parler de Sandy à Yeva. Parce que Sandy faisait partie de ma vie maintenant. Non… C’était encore plus que ça : ma vie gravitait autour de Sandy.

Du coup, comme j’étais apparemment vachement discret, il en fallut pas plus à Yeva pour deviner tous les grands projets que j’avais dans la tête et que j’avais encore trop aucune idée de comment mettre vraiment en place.

J’étais même prêt à parier que je craignais le SPN plus que les surnaturels eux-mêmes, c’était dire. Bon, en même temps, je sortais un peu avec un ange donc j’avais eu peu le droit de flipper ma race.

En attendant, d’après les dires de Yeva, je rougissais. Alors je protestai que c’était pas vrai. Mais elle jurait que si. Alors je fis juste la moue pour montrer que j’étais pas d’accord avec ça, même si je sentais que j’avais les joues qui me brûlaient… Une moue qui se changea à nouveau en un sourire quand la louve affirma qu’elle voudrait bien rencontrer Sandy.

Je rigolai en me désignant du pouce.

-Grincheux ? Moi ? Tu rigoles ! Et douillet encore moins ! Toi, t’es violente par contre !

Yeva ajouta qu’elle m’aurait bien montré sa cicatrice mais qu’avec sa robe, si elle le faisait, ça allait déclencher une émeute… Sans blague… Je la regardai avec un air amusé en buvant un coup de ma bière avant de la reposer pour remonter la manche de mon t-shirt pour qu’elle puisse voir ma cicatrice à moi.

-Elle ressemble à ça ? Parce que si c’est le cas, on a pas la même vision d’un petit bobo, ma jolie. J’ai mal quand je bouge, j’ai mal quand y pleut, j’ai mal quand y fait chaud. Et le reste du temps ça me gratte à mort.

Y m’avaient rafistolé mon épaule à l’intérieur, avec des vis et tout (j’avais pas trop bien compris) au SPN, quand j’avais eu fini cette connerie de parcours et la docteur chouchoute de Stark, le Dr. Angelica Wood qu’était toute jeune à l’époque, m’avait dit un truc du genre : « Vous serez opérationnel une fois que tout ça aura cicatrisé correctement. Mais vous ne récupèrerez jamais vos mouvements à 100% »… Génial… Encore un peu et j’étais de nouveau à la retraite avant d’avoir commencé.

Puis avec tout ça, après un toast et tout, j’avais de nouveau parlé de Sandy… Et comme Yeva était surnaturelle, je voyais pas le problème de parler de Sandy qu’était un ange…

Yeva en… cracha sa bière et j’eus un mouvement de recul réflexe pour ne pas être éclaboussé.

-Wow ! Hey ! T’en fais des dégâts !

Elle entreprit de s’essuyer un peu ce qu’elle s’était craché dessus en disant qu’elle s’était pas attendue à ça. On parlait tous les deux très très bas, du coup. Et je me penchai à nouveau sur la table, vu que c’était que j’étais un peu dur de la feuille, des fois.

-Bah ouais un ange ! Genre… elle vient du Paradis et tout, tu saisis ? Et du coup, je suis plus sûr que c’est en Enfer qui fait le plus chaud parce que…

Je m’arrêtai là et regardai Yeva avec un regard entendu…

Puis elle se mit à répondre à ma question et je l’écoutai attentivement en achevant ma bière. Je la regardais avec le plus grand sérieux du monde parce que c’était très important pour moi de pas me louper sur ce coup-là…

Alors selon Yeva, je devais plus considérer le fait que Sandy était une fille qu’un ange. Et c’était vrai, ça, que c’était une vraie fille. Bon, ok, la harpe et les pétales et tout, c’était un peu déconner… Surtout avec les deux ou trois événements qui nous étaient déjà tombés dessus et que ça lui avait fait de sacrées désillusions à ma pauvre Sandy-luv.

Pour autant lui sortir le grand jeu… Sûr qu’elle aimerait ça… Et en même temps, j’étais sûr aussi que ce serait tout aussi beau aux yeux de Sandy si je lui demandais simplement si c’était qu’elle voulait m’épouser… Juste parce que ce serait sincère et officiel et tout et tout…

-Ouais, je vois ce que tu veux dire. Mes parents sont le plus bel exemple de ça. Tu sais comment y ont fait mes parents ? Ma mère adorait me raconter l’histoire : ben à l’époque, j’étais déjà en route et mon père y faisait son service militaire et tout. Alors un week-end qui faisaient la vaisselle en amoureux, ben ma mère a dit à mon père : « Dis… Si on se mariait ? » et mon père il a haussé les épaule et il a répondu : « Oh ouais, s’tu veux… »

Je souris, baissant les yeux sur mon verre vide avec lequel je jouais du bout des doigts.

-Ben ils ont fait ça tranquille à Hawkins… Et puis leur amour a duré jusqu’à ce que la mort les sépare. Et jusqu’à la fin, ils se sont aimés et amusés comme des ados.

Je relevai les yeux sur la louve.

-Alors t’as probablement raison le mieux c’est la demande qui viendra naturellement, je suppose. Mais là où ce que tu dis est pas vrai, c’est que ce que tu dis a pas de valeur. Bah si, pour moi ouais, ça en a.

Je tendis le bras pour lui mettre comme une boutade de ma main sur sa joue en rigolant.

-Allez, fait pas cette tête-là. Puis faut pas qu’on attende 12 ans pour se revoir. Tu veux mon numéro de téléphone ? Tu crois qu’Hulk me tuera si y me voit dans ton répertoire ? Puis comme ça, on s’organisera une autre rencontre et tout, avec Sandy, cette fois.

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Hungry Like A Wolf Frank & Yeva

Pour reprendre ses protestations, je lui sers la même moue dépitée quand il me trouve violente. Un sourcil relevé, je rétorque :
– Violente !? Moi !! Ça doit venir de mes origines ukrainienne…et mes fréquentations passées. Plus en confidence. Les loups ne sont pas très délicats.

Nous en étions à évoquer nos blessures de guerre, enfin plutôt celle de notre rencontre. Un prêté pour un rendu, c’était bien comme ça qu’on pouvait résumer la chose. Frank avait cru bien faire en collant sa lame incandescente sur une plaie, Je lui ai fait savoir que c’était une erreur en la lui plantant dans l’épaule. Action. Réaction.

Je le chambrais sur ses aptitudes à résister à la douleur mais je reconnais qu’il a bien morflé.

– Tu sais comment on appelle tout ça ? La vieillerie et ses rhumatismes Frank… Me moquais-je gentiment quand il me montre sa cicatrice. Disons que je n’ai pas eu besoin de me refaire charcuter alors elle doit … Je me lève de ma chaise et lui prends sa main pour la lui faire sentir sur la robe. …aller de là….à là. Tu la sens ? Je ne peux même pas la cacher sous mon bikini…quand j’en mets un. Souriais-je, une lueur au fond du regard parce que je suis certaine qu’il n’a pas oublié quand je ne porte rien.

Avant de reprendre ma place, je dépose un baiser sur son front.

– Je suis vraiment désolée que tu en souffres toujours….c’est sincère.

La surprise suivante, je crois qu’elle surpassait toutes les nouveautés du jour. Frank était morgane d’un ange, sa petit Sandy qu’il fréquentait depuis quelques temps. Il avait une chance sur des millions à New York de tomber sur un surnaturel. Peut-être que c’était mieux pour lui que ça ne soit pas une autre créature.

– Hoooo nooon ne me dis pas ça, je vais avoir une ange pornographique de toi et d’un ange maintenant. Je plaisante. Ravie que tu t’éclates dans mille et une positions, Franky… Je lui fais un clin d’œil pour son regard entendu et relève ma bière presque vide. Vive l’amour et …ses plaisirs. Ça nous change du plein air cette fois.

Frank sollicita mon conseil pour comment faire une demande en mariage auprès d’un ange… Le truc c’est que dans ce domaine, je n’ai pas vraiment les compétences. Mes parents ne sont jamais mariés comme les siens pour la bonne raison que mon père n’a été que de passage entre les cuisses de ma mère qui vendait ses services. Alors vous imaginez bien que pour moi les valeurs du mariage c’est comme vider l’océan à la petite cuillère. Toutefois je crois en l’amour et à l’âme sœur pour l’avoir rencontré. Altair a été ce trait d’union qui me réconcilia avec la vie.

Je rougis à mon tour pour sa gentillesse en me confirmant que mon conseil avait de l’importance pour lui.

– T’es adorable Franky…mais essaie de ne pas lui faire ta demande entre : passe-moi la purée et la moutarde, enfin je ne connais pas ta Sandy mais une fille ça aime bien les petits trucs romantiques… je lève les yeux en l’air parce que je suis sûre qu’il me colle l’étiquer :romantique. Okayyy même-moi mais t’es mort si t’en parles à qui que ce soit…. Mon image en prendrait un coup.

J’appuie ma joue dans sa main un court instant avant que le rire nous prenne tous les deux.

– Yep parce qu’à force c’est plus en bécane que tu viendras mais en déambulateur si on attend des décennies. Je lui fais non de la tête pour Altair. Pourquoi voudrais-tu qu’il t’écartèle ? Tu comptes m’envoyer des photos osées … Je hausse plusieurs fois les sourcils, un petit air coquin. …faudrait pas que je me trompe d’expéditeur si j’en envoie une à Altair…. J’adore voir sa tête mitigée, hésitant entre elle me fait marcher là ou c’est vrai ? Tu verras ta tête Franky…trêve de plaisanterie, je pense qu’Altair, même si tu penses le contraire, sera content de te revoir et faire la connaissance de Sandy. Et je vote à 200 % une rencontre un de ces jours entre nous quatre. Je réfléchis un instant. Je te laisse organiser tout ça sinon je te propose de passer quand ça sera le rassemblement du club…barbecue, concerts et concours de tee-shirts mouillés…tout l’univers du gentil petit biker au Wild. Parle-s’en avec Sandy tu verras ce qu’elle préfère.

Je lui donne mon numéro de portable au moment où il se met à vibrer.

– Oui Altair (…) Dis à Declan qu’il vient de louper un ballotin de praliné. Okay je passe te reprendre…Au fait tu as le bonjour de Frank (…) oui notre Frank du Canada (…) A Frank. Il demande si ta mâchoire va bien. (…) Heu tu lui diras toi-même car nous allons nous revoir. (…) Je t’expliquerai. (…) oui à tout de suite. Je raccroche. Il va falloir que je t’abandonne pour le récupérer. Il manque une pièce…pas de bécane aujourd’hui. Comme un pressentiment, j’ajoute. Non ne dis pas ce que ta jap’ elle, elle roule notre amitié en pâtirait … Riais-je.

Je l’embrasse sur la joue après m’avoir assurer qu’il a bien noté mon numéro et m’en vais.

© Justayne

Spoiler:

Hungry Like A Wolf

ft. Yeva Filipov

Les loups étaient pas délicats, qu’elle disait, Yeva… Je fis une moue en coin, mais mes yeux restaient rieurs. N’empêche que je frottais quand même mon épaule d’une main sans trop m’en rendre compte. J’avais pas mal, c’était plus un réflexe psychologique qu’autre chose.

-Sans déconner ? J’avais pas remarqué…

J’avais encore mal, des fois… Souvent en fait. Mais quand Yeva me chambra quand je lui montrai ma cicatrice, en me disant que tout ça, c’était juste parce que j’étais vieux. Mon coude appuyé sur la table, je la pointai du doigt.

-Alors ça ! C’est pas cool !

Je ne savais pas quel âge elle avait elle… 22 ans ? Enfin en apparence, je savais pas si les loups garous vieillissaient comme les humains ou si c’était ralenti ou si, comme Sandy, y vieillissaient pas du tout… Mais… Non, en fait, ce que je racontais était pas possible. Y a 12 ans de ça, j’avais déjà pensé qu’elle devait avoir la vingtaine… Alors… Ok. Y vieillissaient pas comme moi…

Un jour, j’allais être le seul vieux croulant de ma petite bande, si je comprenais bien… Heureusement que je comptais quand même William Stark dans mes potes, ça me faisait au moins un humain… On pourra se faire des courses de déambulateurs Stark Tech, quand on sera vraiment vieux.

Et alors que je me faisais cette réflexion, Yeva se leva pour prendre ma main et la poser sur… un peu plus haut que sa hanche, là où c’était que je me rappelais encore très bien l’avoir brûlée. Elle voulait que je sente la cicatrice que je lui avais laissée. Et j’étais sûr que si on avait été que tous les deux, elle aurait carrément enlevé sa robe pour me la montrer… C’était pas comme si c’était que se balader à poil la dérangeait…

Ok, là maintenant, j’étais tout rouge, j’avoue.

-Heu… ah ouais ouais… Je la sens. Ouais… j’imagine bien… Quand t’en mets un…

Je m’esclaffai puis souris quand elle m’embrassa sur le front avant de se rasseoir. Elle s’excusa pour la douleur et tout… Je lui fis signe de la main que c’était pas grave.

-Bah… T’en fais pas, va… La douleur me rappelle à l’ordre de temps en temps et c’est pas plus mal, ça m’empêche de faire le con…

Sinon, j’aurais pas été sur une… A l’armée, j’étais jamais contre une bagarre, par haine ou par jeu. Maintenant, j’y réfléchissais un peu à deux fois avant de jouer à ça. Ou… pas… en fait.

Après les souvenirs, on était revenu dans le présent et dans mon présent à moi, il y avait Sandy. C’était la seule dont il valait le coup de parler parce qu’à part elle, j’avais pas grand-chose… Et j’allais pas trop parler du SPN à une louve… Mais elle faisait plus que largement mon bonheur, en fait.

J’éclatai encore de rire quand, après mes sous-entendus, Yeva s’exclama de pas en dire plus sur le ton de la rigolade qu’elle allait imaginer plein de trucs maintenant. Ouais ben… C’était la vérité, je m’éclatais vraiment avec Sandy… Et Sandy avait plutôt l’air de s’éclater avec moi… Et ça comptait pas qu’au lit, d’ailleurs.

Je levai ma bière vide avec Yeva pour trinquer au plaisir, ce coup-ci.

Et puis comme Yeva était une fille et qui plus était surnaturelle, je me disais que c’était peut-être le bon moment pour demander un peu comment je devais faire si c’était que je voulais officialiser ma relation avec Sandy. Bon, je savais pas encore quelle forme ça prendrait. J’étais pas sûr que je voulais que ce soit enregistré à l’état civil ou que quelqu’un du SPN voit que je portais une alliance et tout… Mais en gros, c’était que des détails techniques tout ça… Ce que je voulais, en gros, c’était que Sandy sache, par un moyen ou un autre, que mon plus grand souhait était de rester avec elle jusqu’à ce que je sois plus de ce monde.

Et faire ma demande serait déjà un bon début.

Yeva était pas sûre de pouvoir me donner des conseils, mais elle le fit quand même. Donc, en gros, ça dépendait plutôt de comment était Sandy que ma demande devait se faire. Elle disait qu’il faudrait peut-être sortir le grand jeu… ou pas. Ok… Alors pour essayer de jauger le truc, j’avais raconté la seule demande en mariage que je connaissais et qui était celle de mes parents. L’autre extrême, en gros.

-Ouais… Faudrait que je tape quelque part entre le grand jeu bling-bling à la Stark et la demande en faisant la vaisselle quoi…

Un truc à la Frank Barnes, c’était ça qui fallait que je trouve. Un truc que moi seul pourrait faire. Un petit truc romantique, qu’elle disait, Yeva. Parce que les filles ça aime les petits trucs romantiques. Mes sourcils se levèrent, mes yeux se firent rieur et ma bouche fit un « o » silencieux alors que je la pointai du doigt, prêt à faire une remarque, mais Yeva m’anticipa en disant que j’étais mort si j’avais le malheur de dire qu’elle aimait le romantisme, au moins un peu.

Je me mis à rire.

-Ok, ok… Je mets ça avec le reste de mes dossiers classifiés.

Bon, c’était pas tout ça, mais si je voulais être rentré à 19 :00 comme c’était que j’avais dit à Sandy, il allait pas falloir que je traîne non plus. Alors j’avais dit à Yeva qu’on devait se revoir sans attendre 12 ans. Ça allait être plus simple maintenant que c’était qu’on vivait dans la même ville. Et elle fit encore une remarque sur mon âge qui fit que je laissai tomber ma tête de dépit en rigolant.

Puis, je lui proposai qu’on échange nos numéros de téléphone, ce qu’on fit…

-Ouais… Essaye vraiment de pas te gourer de destinataire parce que c’est moi qui vais prendre, sinon. Et pas forcément par Hulk.

Sandy pouvait être très jalouse, quand elle voulait, je savais ça. Elle l’avait pas encore réellement exprimé, mais je le savais. Suffisait qu’on se balade dans la rue et que je regarde un peu trop le paysage pour qu’elle serre ma main plus fort pour me rappeler à son attention.

Donc, on se planifia une autre rencontre, plus ou moins. On pouvait faire ça nous quatre ou à un barbec’ qu’ils allaient donner ici même dans pas longtemps. Tout en encodant laborieusement son numéro dans mon téléphone, je hochai la tête. Tant que c’était qui avait pas des tripes au menu…

-Ouais, je verrai ça avec Sandy et je t’enverrai un message.

Le téléphone de Yeva vibrait alors que je lui disais ça. Moi aussi j’avais le vibreur sur mon téléphone, mais j’avais aussi une sonnerie dont le volume était poussé à fond pour être sûr et malgré tout ça, y avait encore des fois où c’était que je l’entendais pas. Ce que j’aimais bien, par contre, c’était la sonnerie que j’avais pour les SMS, c’était le bruit d’une flèche qui fend l’air et atterri dans une cible. Ça faisait sursauter Sandy à chaque fois. J’avais pas installé ça tout seul, c’était Stark qui me l’avait installée à distance. Je savais toujours pas comment il avait fait, mais j’appréciais l’attention.

Yeva décrocha et quand je compris que c’était Altair à l’autre bout du fil qui avait pas, je fis un signe de la main pour qu’elle lui remettre mon bonjour. Je fis la moue quand elle me demanda, de la part de son amant, si ma mâchoire allait bien.

-Nan… Ça aussi, j’ai encore mal.

Quand elle raccrocha, ce fut pour me dire qu’elle devait aller chercher Altair parce que sa bécane était toujours en panne. J’allais dire qu’elle pouvait bien se foutre de ma motocross, du coup ! Mais encore une fois, elle m’anticipa.

-Hey ! Arrête de dire les trucs avant que je les dise !

Elle se pencha vers moi, m’embrassa sur la joue et je souris en la saluant avant de la laisser partir. Yeva était à peine partie que la serveuse, Eldelwiess, revint à la charge… Oook fallait pas que je traîne ici.

Je la remerciai pour le service et m’en allai à mon tour, récupérant mon jouet et fonçant à nouveau vers le Queens où c’était qu’il fallait que je rende sa moto à Sal avant de rentrer voir Sandy.

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