Hello darkness, my old friend

ft. Yeva Filipov

Les journées et les nuits étaient longues… Les journées parce que je n’arrivais pas à dormir et les nuits parce que je n’avais pas le cœur à voler quoi que ce soit. Juste à chasser puis à rentrer chez Mike et Cass où j’avais trouvé refuge.

Le reste du temps… Je pensais à Vivacia. J’avais l’impression de sentir son désespoir d’ici. J’avais l’impression de l’entendre pleurer d’ici… De l’entendre souffrir d’ici. C’était désagréable et ça m’empêchait de réfléchir correctement la plupart du temps.

Alors, j’errais… La journée, je la passais dans le fauteuil à regarder la télévision pendant que Mike et Cassidy se reposaient. Je dépérissais un peu loin de ma Muse. Je n’arrivais même plus à me rappeler comment j’en étais arrivé à l’aimer autant. A moins que ça ne soit pas tant l’amour mais la culpabilité qui me rongeait.

Bref, je ne pensais qu’à elle et au jour où on l’avait emmené et à mes plans pour la sortir de là. Par amour ou pour retirer cet énorme poids de culpabilité ? Surement pour les deux…

Et aujourd’hui, j’étais encore affalé dans le fauteuil. La nuit n’était pas encore tombée et je regardais sans regarder Twilight… Ouais, Twilight… C’est le genre de film qui, d’habitude, me fait bien marré tellement la réalité est à des années-lumière de ça mais là… J’avais trop le cafard que pour rire…

Puis mon GSM sonna… Je le sorti nonchalamment de ma poche… Le nom affiché était celui de Yeva… Ça faisait une baille que j’avais plus entendu parler d’elle. J’avais cru, au final, qu’elle m’avait flouée en ne me donnant pas l’autre moitié de mes thunes. J’avais pourtant réclamé mes thunes, il n’y a pas si longtemps avant d’oublier à cause des derniers évènements…

Et voilà que la louve refaisait parler d’elle.

Je décrochai et l’entendit me dire qu’elle avait mes thunes. Elle me donnait rendez-vous au même endroit que d’habitude, c’est-à-dire au parc d’attraction, devant le train fantôme.

J’allais faire le déplacement pour récupérer mes thunes… Ça valait le coup, après tout. J’attendis, donc, la tombée de la nuit pour quitter l’appartement de Mike et Cassidy pour me rendre à Staten Island.

Une fois au parc d’attraction, je me plaçais dans un coin tout près du train fantôme. Je m’étais allumé une cigarette. Je m’étais remis à fumer il y a peu… C’était con et cher. Et quand j’étais déprimé, je faisais souvent des trucs cons et chers.

Je m’appuyai contre le mur de l’attraction soufflant la fumée. Yeva sortit alors d’un coin sombre quelques minutes après mon arrivée. Je me tournais vers elle alors qu’elle disait que ça faisait un bail. Ouais… Pas ma faute. C’était elle qui avait plus montré le bout de son nez depuis un moment.

Elle sentait l’alcool et la cigarette. Même pas besoin de sens affuté pour le remarquer.

-Ouais ça fait un bail… J’ai bien cru, pendant un moment, que tu avais fui avec mon fric, dis-je sans vraiment d’état d’âme et avait un air entre la neutralité et la nonchalance. Tu l’as trouvé ton artefact ? J’imagine que oui, sinon tu ne serais pas revenue avec mon fric.

Je m’en fichais qu’elle l’ait trouvé ou non. Ça n’avait pas vraiment d’importance pour moi. Je soufflai la fumée attendant, surtout, qu’elle me file mes thunes.

Hello darkness, my old friend

ft. Yeva Filipov

Il ne fallut pas longtemps avant que je ne retrouve la Yeva provocatrice que je connaissais. Elle disait que j’aurais pu aller chercher mon fric au Wild Wolves… Sauf qu’aller le chercher là-bas, ça puait le coup fourré alors je n’y étais pas allé. Elle disait que j’avais eu peur et j’haussais les épaules, pas du tout touché par sa pique… En fait, rien de toutes ces conneries n’arrivait à me toucher. L’enlèvement de Vivacia m’avait tué un peu à l’intérieur alors c’est pas les piques d’une petite louve qui allait me faire mal.

Elle fit une autre tentative en me volant ma cigarette. Je le fixais levant un sourcil avant de souffler la fumée qu’il me restait en bouche droit vers Yeva. Son petit voyage en Ecosse ne l’avait pas vraiment changée. Elle restait joueuse et agréablement chiante. Seulement, aujourd’hui, ça avait du mal de me faire vraiment rire…

J’enchainais orientant la conversation sur l’artefact. Après tout, c’est ce qui nous réunissait ce soir… Sa pêche aux artefacts et ma récompense pour les informations que j’avais données. Sauf que je ne m’attendais pas à ce que Yeva me dise que la piste était trop belle et trop évidente. Je levai un sourcil cherchant à comprendre où elle voulait en venir. Trop belle et quelqu’un d’autre était déjà passé ? C’était possible… C’est toujours le risque quand on cherche après un artefact.

Seulement, je vis dans le regard soudain rempli de colère de Yeva, qu’il c’était passé quelque chose. Quelque chose de grave. Elle me prit alors par le haut de me veste. Mon regard neutre fixait celui de Yeva. Quoi ? Tu n’as pas eu ton petit joujou ?

Non… C’était pire que ça… C’était un piège et… Son petit-ami était mort. Yeva s’emballait en rejetant la faute sur moi. C’était… Ridicule. Moi, je n’avais fait que donner une info. Une bonne info. Qu’ils la suivent était de leur responsabilité. La mort de son petit-ami était de leur responsabilité.

Tout comme l’enfermement de Vive était de la mienne.

Je soupirais désolé pour Yeva. Mais je refusais de prendre le blâme de la mort de son petit-ami.

-Je suis désolé de l’apprendre… Mais ce n’est pas ma faute !, dis-je d’une voix profonde. Vous vouliez l’artefact… Je n’ai fait que vous donnez l’endroit où on m’a dit qu’il était. Le reste… Ce n’est pas ma faute.

Je n’avais pas l’habitude de prendre pour moi des choses que je n’avais pas commise. Parfois, j’essayais même de me déculpabilisé des choses que j’avais commises alors…

Qu’elle se défoule sur quelqu’un d’autre… J’avais déjà assez avec ma propre culpabilité que pour encaisser la sienne. Ouais parce que, si elle rejetais la faute sur moi, c’est sûrement parce qu’elle se sentait un peu coupable d’avoir dit à son Hulk que j’avais une information en or.

Elle déclara alors que si je voulais mon fric, il faudra que je lui donne mon sang. Je plissais les yeux me demandant si je n’avais pas mal entendu.

-Quoi ?

Je savais qu’elle était accro au sang de vampire. Elle me l’avait dit l’autre jour. Seulement, j’avais rempli ma part du marché. J’avais donné une bonne information. Les conséquences, je n’y pouvais rien. Mais je méritais mon fric…

Yeva se laissa alors tomber au sol. Je soupirais alors que la voix de la louve se brisait. Elle avait mal. Elle voulait que je l’aide. Chacun avait ses problèmes… Mais il semblerait que celui de Yeva soit semblable au mien. Elle avait perdu son petit-ami… Moi ma petite-amie…

Et on culpabilisait tous les deux.

Je soupirais me mettant à la hauteur de Yeva. Je mis mes doigts sous son menton pour relever sa frimousse déchirée par le chagrin.

-Le fric, c’était contre l’information… J’ai rempli ma part du deal. Je ne vois pas pourquoi je devrais te donner une faveur en plus.

Par pitié ? Non… Mais je voyais en Yeva, peut-être, une force de frappe supplémentaire pour sortir Vivacia du SPIN… Un allié en plus. On ne sait jamais. Ça pouvait toujours servir. A moins que je ne me donne cette raison pour pouvoir laisser Yeva me prendre du sang et me punir, en quelque sorte, pour ce que j’avais fait. En fait, ce que je faisais avait très peu de sens… Mais depuis qu’ils avaient emmené Vivacia, j’avais l’impression de parfois prendre des chemins qui me feront mal comme pour trouver un moyen de penser à autre chose qu’à la culpabilité que je ressentais… Comme quand on a très mal quelque part et qu’on se pince pour sentir une autre forme de douleur plus supportable pour essayer d’oublier l’autre.

-Mais peut-être que je pourrais te demander une faveur, dans un future proche… Peut-être… Du coup...

Mon regard était toujours plongé dans le sien…

-Alors, si tu veux mon sang... Viens le chercher, soufflais-je sur un ton légèrement provocateur.

J’allais me défendre ? Je ne sais pas. Peut-être que j’attendais simplement qu’elle me saute au cou…

Hello darkness, my old friend

ft. Yeva Filipov

Je n’allais pas revenir sur notre deal. Il n’en était pas question. L’argent, c’était contre les informations. Pas contre mon sang que Yeva convoitait alors qu’elle était visiblement dévorée par le chagrin d’avoir perdu son petit-ami.

Alors, elle changea de discours… Que si je lui donnais mon sang, elle m’en devrait une. Oui, j’y avais pensée. Si je lui donnais mon sang, je pourrais demander à Yeva un retour d’ascenseur. Une aide pour sortir Vivacia du SPIN ? Sûrement… Je n’avais plus d’autre but, de toute façon. L’absence de ma Muse me pesait de plus en plus chaque jour… Comme si, sans que je m’en rende compte, un lien c’était créer entre nous. Un mélange d’amour et de… Dépendance. Une dépendance que je ne remarquais que depuis son enlèvement.

Et ça me rendait complètement dingue.

Dans d’autres circonstances, j’aurais souris de voir Yeva si faible et d’être prête à m’être redevable pour avoir mon sang. Mais, là, je n’avais même pas le cœur à ça. Je la laissais, donc, me dire qu’elle voulait mon sang. Qu’elle ferait tout pour ça. Un sourire s’afficha sur mon visage.

-Tu ferais n’importe quoi ?

Alors j’allais le lui donner. Elle pourra avoir mon sang et ainsi, en un claquement de doigt, elle me sera redevable. Je n’avais pas peur… En fait, rien ne pouvait me faire plus mal que l’enlèvement de Vivacia… Alors, ce n’était pas les crocs d’une petite louve qui allait me faire peur. Puis, je le méritais peut-être un peu… Comme un don du sang pour expier la culpabilité.

Yeva se recula, visiblement surprise, que je lui donne mon sang aussi facilement. Elle me disait de ne pas la tenter… Qu’elle pourrait me sauter à la gorge… Je lui concédais mon sang et elle hésitait alors qu’elle venait de me supplier. Allez comprendre…

J’haussai les épaules comme toute réponse pour lui montrer que je n’en avais rien n’à faire.

Je le regardais et elle me regardait… Jusqu’à ce qu’elle m’empoigne à la gorge. Par réflexe, je pris ses poignets et main. Elle serrait fort et ça m’étranglait. Je n’aurais pas imaginé qu’il pouvait il y avoir autant de force dans une si petite louve.

Et elle me bascula au sol sans que j’émette vraiment de résistance. Quand elle aura bu, elle me sera redevable… Et si elle me tue ? T’as pensé à ça Howard ? Oui… J’y ai pensé… Et c’est bien ça qui me fait peur… L’idée que même une mort évidente ne me faisait rien.

Yeva m’entravait. Je n’arrivais pas à bouger. Ou plutôt, je n’essayais même pas de le faire. J’étouffais toujours me yeux se ferment petit à petit… Pas parce que j’allais mourir… Non, il en faudrait beaucoup plus pour ça… Mais parce que je ne voulais pas voir le carnage…

Mais Yeva ne fit rien. Enfin, plutôt si… Elle fit quelque chose. Elle m’envoya son point en pleine figure. Ça craqua… Ma mâchoire encore… La même que Cassidy avait explosé, il y a peu. Je poussai un gémissement surprise par ça. Et quand Yeva se releva je me mis à respirer fort avant de faire craquer ma mâchoire dans l’autre sens pour la remettre en place.

J’avais les bras étendu du chaque côté de mon corps. Je regardais le ciel alors que Yeva disait que j’étais un imbécile avant de demander depuis quand j’étais suicidaire. Je ne répondis pas à cette question… Ouais… Ma conduite était suicidaire… Et ça ne me faisait ni chaud, ni froid.

Je finis par me redresser assis à terre alors que Yeva déclara, comme justification à mes actes, que ma petite-amie m’avait quitté. Je soupirai levant les yeux vers Yeva.

-Non… C’est pire que ça…

Ma voix était profonde alors que mon regard brun toisait la louve.

-Le SPN me l’a pris… Il l’on certainement emmené dans leur prison du SPIN… Elle n’avait rien fait de mal.

Je me mordis la lèvre. C’était la deuxième fois que je racontais cette histoire et à chaque fois c’était complexe.

-J’ai volé le SPN et ils se sont vengés en emmenant ma petite-amie. Si ça tombe, il l’on tué… Elle est innocente. C’est moi l’enfoiré. Pas elle. Mais c’est elle qui paye…

Yeva et moi, on était dans un état d’esprit plus similaire qu’il n’y paraissait.

-Je dois la libérer. Mais je manque de ressources… J’ai quelques amis qui m’aident déjà mais je ne crois pas que ça sera suffisant.

Je me relevai m’appuyant contre le mur de l’attraction. J’étais encore un peu essoufflé par le traitement que venait de m’infliger Yeva.

-Mais toi…

Et avant de terminé ma phrase, je me mordis le poignet à sang. Ça faisait mal…

-Tu peux peut-être m’aider… Tu es une louve, tu as une meute… C’est des gens en plus. J’aurais besoin de gens en plus.

Je regardais Yeva droit dans les yeux et les tendis mon poignets.

-Tu vois où je veux en venir, non ? Alors… Deal ?

Mon sang contre son aide inconditionnelle… C’était mon deal.

Le deal d’un suicidaire ? Peut-être.

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ft. Yeva Filipov

Vivacia c’était fait avoir par le SPN… Voilà ce que je venais de dire à Yeva sans vraiment de détour. Un enlèvement dont je connaissais parfaitement bien ma part de responsabilité. Mais Yeva me les souligna quand même encore. Ouais, je sais que le SPN est dangereux. Je savais que c’était inconscient d’avoir été les voler… Tout ça je le savais… Mais tout le monde semblait vouloir me le dire quand même… J’haussais les épaules me sentant insulter par Yeva quand elle disait que je ne valais pas mieux que Sands… Sands vivait pour nous faire plus d’ennemi. Pour nous envoyer dans une guerre ouverte. Moi, je n’avais fait que volé le SPN qui n’avait pas besoin de moi comme argument en plus pour faire la chasse aux surnaturels.

-Ils n’avaient pas besoin de moi comme argument pour faire la chasse aux surnaturels. Ils existent pour ça… Et, ouais, bien sûr qu’ils savent que je suis un vampire. Ils me connaissent depuis des décennies.

Tout ça n’aidait pas à atténuer le sentiment de culpabilité qui me rongeait. Ça ne m’aidait pas non plus à rendre mon plan d’action meilleur. Yeva disait qu’être suicidaire n’aiderait pas à sortir Vivacia du merdier dans lequel je l’avais mise. La louve refusait aussi que je la croie morte et que si elle l’était, je l’aurais senti. Je fixais Yeva.

-Tu as peut-être raison…

Ou peut-être pas. Peut-être que si Vive meurt, je ne sentirais rien… Peut-être que ce que je ressens là est la preuve que le SPN l’a déjà supprimé. Rien ne me dit qu’elle a survécu à l’intervention du SPN… Rien ne dit que l’enfermement même ne l’a pas tué.

Après ça, je mis en marche mon nouveau deal. Des allier et Yeva en échange de mon sang. Yeva était une louve, elle avait une meute et plus on sera pour l’opération d’évasion, plus on aura de chance de réussite…

Ou plus l’échec sera cuisant…

Mais il y avait un os… Et l’os, c’était les Lucchese. Ils avaient repris Staten Island… Déjà que je n’étais même pas au courant qu’ils l’avaient perdu. Yeva était sans meute… Elle n’avait que deux ou trois amis… Je la regardais sans vraiment d’état d’âme…

-Je suppose que c’est ce qui arrive quand on vole les territoires des autres… Désolé pour ta meute… Tes deux ou trois amis, ça sera mieux que rien.

Quant à moi, je verrais si je ne peux pas avoir un deal avec Ciro… Je savais qu’il était toujours ouvert aux deals.

Je m’ouvris alors le poignet pour respecter ma partie du deal… S’il ne lui fallait que ça. Je préférais encore troquer mon sang à de l’argent. Yeva confirma alors, déjà hypnotisée par mon sang, qu’elle m’aidera peu importa ce qu’il y aura à faire. J’hochai la tête lui tendant mon poignet. Elle confirma le deal avant de plaquer mon bras contre le mur et de s’y abreuver. Je ne sentais rien hormis quelques frissons quand sa langue lapa mon poignet. Ce qui avait fait le plus mal, finalement, c’était ma propre morsure… Et là, encore, ce n’était pas sans me rappeler Vivacia que j’avais mordu pour régénérer.

Pour ça aussi, je culpabilisais…

Yeva finit par lâcher prise. Avant de la regarder elle, je regardai mon poignet qui n’allait pas tarder à commencer à cicatriser. Je me tournai ensuite vers la louve. Elle souriait d’un sourire béat… J’imagine que ça ne devait pas être bien différent que quand je suis shooté au sang de sorcière. Un bon trip…

Tu parles…

Yeva se laisse glisser le long du mur pour se retrouver à terre. Ses yeux étaient complètements ailleurs. Je me mis à sa hauteur tentant de capter son regard…

-Yeva ?

Rien… Aucune réaction. Elle semblait comme en transe. Je frappai d’un petit coup sur sa joue.

Toujours rien.

Elle était complètement ailleurs, camée comme pas deux au sang le plus dégueulasse qui soit – ouais, le sang de vampire, c’est dégueulasse.

Je soupirais… Qu’est-ce que j’allais faire d’elle ? Je ne pouvais pas la planter là. J’avais un deal avec elle et je voulais qu’à son « réveil » il tienne toujours.

Alors je la fixai me concentrant pour chercher dans sa tête embrumé par mon sang où elle habitait. J’obtiens l’adresse assez facilement…

Je la remis alors debout passant son bras autour de mes épaules. Je la soutenais comme ça jusqu’à ma voiture sous le regard intrigué des gens qu’on croisaient et qui finirent par se détourner de nous en concluant d’eux même que je ne faisais que raccompagner une amie bourrée ou shootée… Ce qui en soi était la stricte vérité… Hormis le fait qu’on n’était pas ami.

Je n’avais pas d’amis…

J’installai Yeva à l’avant de ma voiture et je conduisis jusqu’à son domicile. Je la soutins à nouveau jusqu’à l’entrée avant de la remettre assis par terre et de faire ses poches pour en retirer les clés et ouvrir la porte. C’est si facile…

Encore une fois, j’avais fait ça sans état d’âme… J’étais mort à l’intérieur de toute façon.

Je soutins encore Yeva pour entrer et fermai la porte à clé derrière nous. Je déposai la louve dans le fauteuil avant de m’assoir en face d’elle sur un divan. Je la fixai… Elle était dans un état pitoyable. Le sang de sorcière ne me foutait pas dans un état pareil, moi. Je planais mais je n’étais pas une loque quand j’étais shooté.

J’hésitais à lui foutre de l’eau en pleine figure mais j’y renonçai car je n’étais même pas sûr de trouver ça fun.

En attendant qu’elle reprenne ses esprits, je m’allumai une cigarette commençant à enfumer l’endroit.

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ft. Yeva Filipov

Yeva avait accepté le deal et je n’avais pas tardé à lui donner ce qu’elle voulait. Un peu de sang contre son aide, ce n’était pas beaucoup. J’aurais eu plus de mal à lui donner de l’argent bien que, pour Vivacia, j’aurais pu donner tous l’argent que j’avais… Je l’aurais fait.

Et Yeva avait bu ce qui eut le don de la mettre dans un état second. J’avais beau l’appelé rien ne semblait pouvoir la tirer de son trip. Elle m’avait juste touché la joue avec sa main un sourire un peu bêta aux lèvres. Mon sang semblait vraiment la foutre dedans…

Alors, je l’avais ramené chez elle. J’avais trouvé son adresse dans son esprit et je l’avais raccompagné chez elle. Elle me devait encore de l’argent mais, surtout, je voulais être sûr qu’elle se rappelle de notre deal une fois sortie de son trip.

Je la déposai dans un fauteuil une fois dans son appartement. On voyait que ce dernier n’avait plus été habité depuis un moment. Il faut dire que cette chasse semblait avoir retenu Yeva loin de New York pendant quelques semaines. D’où le retard de payement.

Je me sortis une cigarette après m’être installé. Mon regard était toujours sombre. Et, pourtant, pour l’instant, je me trouvais bien moins misérable que ne l’étais Yeva. Je ne sais pas combien de minutes ce sont écoulés avant qu’elle ne reprenne ses esprits mais j’en étais à ma neuvième cigarette. Elle ouvrit les yeux et je la fixai soufflant la fumée qui investissait mes poumons. La première question de Yeva était légitime.

-Je suis télépathe… Et tu avais les clés dans ta poche.

Ma voix était toujours sans émotion aucun. Je la regardais d’une façon à mi-chemin entre la nonchalance et la neutralité.

La louve se massa les tempes et confirma qu’elle aurait dû reprendre sa came plus doucement avant de me remercier à sa façon. J’haussai les épaules.

-Il y a pas de quoi… Même si, maintenant, tu sais ce qu’il te reste à faire.

Elle devait au moins essayer de convaincre ses amis de rejoindre mon plan… Sinon, je n’aurais qu’elle en plus des Abstèmes pour arriver à mes fins ce qui n’était pas beaucoup.

Elle demanda ce qu’on faisait maintenant déclarant que mon fric était dans sa caisse. Cassie que j’avais laissée là-bas vu qu’on était rentré avec la mienne. Je soupirai…

-Génial… Tu viens à un rendez-vous en laissant le fric dans ta bagnole… C’est super, ça, dis-je un peu agacé. Bien sûr que non, je ne t’ai pas ramené avec ta voiture… Je t’ai ramené avec la mienne… Je serais rentré comment sinon ? A pied ?

Mon état d’esprit me rendait à la fois impatient et sur les nerfs. Je n’avais décidément pas envie de de retourner à Staten Park pour rechercher la caisse de Yeva et le fric qui allait avec. J’avais envie de rentrer chez moi avant le lever du jour.

Pendant que je fumais toujours, Yeva sortit son téléphone pour téléphoner à un de ses potes. C’est ce que je conclus en écoutant la conversation. Yeva essayait sûrement de me prouver qu’elle allait tout mettre en route tout de suite pour essayer de convaincre d’autres loups de me rejoindre.

Quand elle raccrocha, elle me demanda où elle pourrait me retrouver. Je sortis mon téléphone et envoyai l’adresse de Mike et Cassidy à Yeva.

-Tu n’auras qu’à venir à cette adresse… C’est là où j’habite pour l’instant. C’est chez des amis. Quand tu auras rassemblé du beau monde viens m’y rejoindre et n’oublie pas mon fric.

Je me levai du fauteuil.

-Si personne ne te rejoins… Préviens-moi… Je te recontacterais pour la suite du plan. Mais je te préviens. Ça sera dangereux. Le SPN, c’est pire que l’Ecorcheur. Ils savent tous nos points faibles.

Parce que le SPN s’attaquait à tous les surnaturels, sans exception et sans distinction.

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ft. Yeva Filipov

C’est l’air complètement neutre que j’avais expliqué comment j’avais obtenu l’adresse de Yeva. Facile pour un télépathe… Surtout quand l’esprit en face est en plein trip et n’offre aucune résistance.

Mais mon air neutre se transforma vite en agacement quand Yeva m’informa que mon fric était dans sa voiture. Voiture que je n’avais, effectivement, pas prise pour revenir ici question de pure pratique logique. Yeva tenta d’humour et ne reçut qu’un.

-Tss…

De ma part avant qu’elle n’ajoute que j’aurais pu facilement voir ça dans sa tête vu que j’étais télépathe. Et elle remettait ça sur l’enlèvement de ma petite-amie. Je ne savais pas si je devais prendre ça pour une remarque visant à compatir ou pour autre chose. Dans le doute j’haussai les épaules sans répliquer et Yeva se dirigea vers son sac pour en sortir des clopes. Elle en prit une et mis le paquet entre nous deux déclarant que j’aurais mon fric.

-J’espère bien…

Je ne pris pas de nouvelle clope dans le paquet de Yeva. Ma cigarette n’était pas encore terminée alors ça ne servait à rien d’en prendre une autre. La louve, elle, téléphona à un de ses potes sûrement pour pouvoir lui parler de ce que je lui avais demandé en échange de mon sang.

Après son appel, je lui fournis l’adresse de Mike sans en dire encore plus sur mon plan parce qu’il n’était pas encore spécialement finalisé. Je lui en dirais plus quand je saurais exactement combien on sera pour la mission de sauvetage. Elle questionna alors sur mes amis.

-Ouais, ils sont sympa… Ce sont des vampires, comme moi. Mais il ne sont que deux, ce n’est pas assez pour sortir quelqu’un du SPIN.

Elle me confirma que j’aurais mon fric… Elle ne confirma à la façon Yeva et je levai les yeux au ciel avant de me lever et de la mettre en garde de la dangerosité du SPN. Mais elle n’avait pas peur… Elle n’avait plus rien à perdre.

-Tant mieux alors…

Yeva déclara alors que s’ils savaient nos points faibles, ils ne s’attendront sûrement pas à une mission d’évasion. Je souris à la louve. Probablement un de mes premiers vrais sourire de la soirée.

-Sans doute pas. Espérons que ça nous permette de sortir Vivacia de là… Même si ça demandera sûrement de l’énergie voir bien plus que ça…

J’allais partir après ça mais Yeva me retins en attrapant ma main pour remonter ma manche. Je savais ce qu’elle voulait. Elle voulait une autre dose. Elle n’avait pas eu assez de la première. J’allais la lui donner avant qu’elle ne me lâche pour aller chercher un flacon. Je levai un sourcil.

-Je me demande toujours comment est-ce qu’on peut aimer à ce point du sang aussi dégueulasse…

Je regardai le flacon me disant que ça allait prendre un petit temps pour le remplir parce que le sang de vampire n’était pas extrêmement liquide.

-Ça va prendre un peu de temps…

Je dis ça juste avant de m’ouvrir le poignet à l’aide de mes dents. Je grimaçai laissant le sang couler dans le flacon… Ça coulait lentement mais il n’était pas question que je me fasse encore plus mal pour aller plus vite.

Une fois le flacon rempli, je fixai Yeva.

-La prochaine fois que tu en voudrais, fait le déplacement jusqu’à l’adresse que je t’ai donné.

Parce que je n’allais pas me déplacer à chaque fois… C’était elle qui voulait le sang, après tout.

J’allais partir mais, alors que j’avais tourné les talons, je lançai une dernière chose à Yeva.

-Si jamais tu connais un téléporteur, n’hésite pas à essayer de le recruter aussi. Ça pourrait être utile.

J’avançai vers la sortie faisant un signe à Yeva.

-A plus… Et évite de crever jusqu’à la mission.

C’est la dernière chose que je lui dis avant de partir.