Mise au point

ft  Howard Rose

J'avais quelques affaires à régler avec cet Howard Rose. Non pas que j'appréciais sa compagnie, bien au contraire, mais je n'aimais pas qu'on se vante de mes activités auprès de personne que je ne connaissais guère. Ce que cet escroc s'était empressé de faire après notre dernier entretien. Bien sûr, le tuer aurait définitivement résolu la question. J'en avais les moyens. Cependant, j'avais des questions, et s'il avait des informations intéressantes à me donner, alors peut-être que je le laisserais partir vivant.

Peut-être.

J'avais donc envoyé Jacob et mes hommes pour l'accueillir avec des pistolets seringues. Rien de bien méchant, juste de quoi le neutraliser. Un cocktail que le vampire avait déjà goûté par le passé, petit cadeau qu'il apprécierait, je n'en doutais pas.

*Le paquet est arrivé.

Je souris. Voilà, qui avait été rapide et efficace.

Je déposai alors le New-York Times sur le siège voisin et sortis de la limousine. Dehors, la fraîcheur de la nuit m'accueillit agréablement. Bientôt, mes chaussures claquèrent sur l'asphalte, tandis que je me dirigeais vers le fameux entrepôt où m'attendait mon colis. Jacob patientait devant le façade, silhouette noire, immobile.

Où ?

*Dans les rues du Bronx, son terrain de chasse habituel.

Je hochai la tête. Si prévisible Howard, si prévisible. Je ne tardai donc pas à pénétrer dans le hangar pour apercevoir que le reste de mes hommes s'étaient positionnés en cercle autour de la victime. Assis sur une chaise, ligoté, un sac sur la tête, le vampire n'avait rien de très impressionnant. Et d'après sa position avachie, celui-ci devait toujours être inconscient. Quoique, cela pouvait tout aussi bien être sa façon de se tenir au vu du personnage.

En face, une autre chaise avait été mise à ma disposition. De même qu'un projecteur éclairait les lieux, enfin plus particulièrement mon invité. Ainsi, je pouvais parfaitement le voir, alors que lui serait aveuglé par la lumière. Une autre façon de montrer qui avait le pouvoir ici.

M'installant, je fis un geste de la tête. Aussitôt, Jacob s'approcha du vampire, lui ôta le tissu qui obstruait son visage et, sans aucune hésitation, le réveilla par un contact électrique. L'effet fut immédiat.

Le sorcier s'écarta pour se placer juste à côté de moi.

- Bienvenue chez les vivants, Mr Rose, j'espère que vous ne m'en voudrez pas trop face aux manières cavalières de mes hommes, ils sont un peu à cran ces derniers temps...

C'était ironique bien évidemment. Et j'étais sûr que le vampire savourerait la plaisanterie tout autant que le réveil piquant qu'il venait de subir.

- - Mais disons que j'ai quelques questions à vous poser et je voulais être sûr que vous ne refuseriez pas mon invitation. Cela aurait été dommage.

Cette fois, mon expression se fit beaucoup plus dure.

- Vous avez peut-être une idée des raisons qui vous ont mené ici ? Réfléchissez bien, je ne suis pas de nature très patient.

Mise au point

Alvin Clive

J’avais quitté Vivacia le temps d’aller chasser un peu. Je préparais minutieusement notre premier petit voyage en quête d’artefacts. Je savais où étaient certains mais comme j’étais un vampire, il fallait que ça soit bien préparer. Parce que même si je pouvais un peu sortir la journée, il ne fallait pas qu’on se retrouve coincé en plein désert, par exemple, au milieu de la journée. C’est un exemple bien sûr mais vous comprenez l’idée.

Et tout en chassant, je fignolais ce voyage dans ma tête. Un voyage qui, je l’espère, saura satisfaire Vivacia. On allait visiter des endroits pas si mal dans chacune de nos chasses alors ça devrait lui plaire…

Bref, je chassais et je venais de me nourrir d’un SDF dans une ruelle vide. J’allais pouvoir rentré maintenant que je m’étais nourrit. Rentré et m’amuser un peu avant Vivacia. Mais alors que j’étais en route pour quitter la ruelle afin de rejoindre ma voiture, je sentis comme une sensation de piqûre dans mon cou.

Dans un réflexe, je portais ma main à mon cou et en retirai un genre de seringue. Je fronçai les sourcils.

-Qu’est-ce que… ?

Je n’eus pas le temps d’en dire plus quand je sentis d’un coup que ma vue se troublais alors que j’entendais beaucoup moins bien ce qui m’entourait. Je secouai la tête alors que je vis deux hommes entrer dans la ruelle. Ils s’avançaient vers moi sans rien dire alors que mes forces me quittaient brutalement.

-Putain !

La seringue… J’avais déjà vécu ça… C’était quand encore… ?

Halloween 2016…

-Merde…

Les sensations aussi étaient exactement les mêmes que ce jour-là sauf que la dernière fois, j’arrivais à encore tenir debout alors qu’ici, j’avais déjà un genou à terre tellement je me sentais mal. Je serrai les dents regardant les deux hommes qui s’approchaient.

-J’ai rien fait cette fois ! Qu’est-ce qu’il veut ?!

C’est tout ce que j’arrivais à dire avant que l’un d’entre eux me frappe en pleine figure… Et ce fut assez que pour me mettre K.O. tellement la force du poison qu’ils venaient de m’injecter réduisait presque à néant mon énergie et mes pouvoirs.


Je sentis un choc électrique qui me fit me réveiller en sursaut tellement la douleur irradia tous mon corps. J’ouvris les yeux avant de les plisser tellement j’étais aveuglé par la lumière des spots qui étaient braqués sur moi.

-Putain…, soufflais-je.

Je secouai la tête remarquant assez vite que je me sentais toujours très faible. Un peu comme quand ce foutu sorcier m’avait poignardé à plusieurs reprises ce qui m’avait privés de mes pouvoirs pendant plusieurs heures… Ici… Ici, c’était la même chose. Je me sentais incapable d’utiliser ma télépathie et ma télékinésie… Pire, mes sens étaient comme brouillé… En tout cas, mon odorat ainsi que mon ouïe étaient moins forte. Je n’arrivais même pas à sentir l’odeur du sang des gens qui m’entouraient.

C’était désagréable !

Je plissai toujours les yeux quand la voix du Collectionneur s’éleva. Je me doutais bien que c’était lui ! Totalement son modus operandi ! Mais je ne comprenais pas vraiment pourquoi il venait de me réserver un tel traitement ! S’il veut s’attacher mes services, il aurait pu téléphoner… Enfin, il n’a plus mon numéro de téléphone vu que j’ai changé de téléphone plusieurs fois ces derniers temps mais bon… Et il savait pas mon adresse non plus… Mais ses hommes auraient pu m’aborder autrement.

Mais apparemment, ils étaient à cran… Et je devais l’excuser pour ça ?

-Ouais… A cran… C’est le moins qu’on puisse dire, dis-je avec un sourire jaune alors que je reprenais doucement mes esprits.

Il avait des questions à me poser. Je plissai un peu plus les yeux toujours aveuglé par cette foutue lumière. Je bougeai sur ma chaise mais les liens étaient franchement très serrés ce qui me fit faire la moue.

Apparemment, j’étais censé savoir les questions qu’il allait me poser. J’en aucune idée ! La dernière fois que j’ai eu affaire au Collectionneur c’est quand je lui avais vendu les artefacts que j’avais volé au SPN. On avait fait une négociation tout à fait correcte ou chacun était content. Et c’était il y a un moment déjà donc si c’était à cause d’un défaut dans les artefacts, j’imagine qu’il m’aurait abordé plus tôt…

Du coup, je pris un air totalement nonchalant. Parce que même affaibli j’arrivais toujours à me donner un genre.

-J’en ai aucune foutue idée… Je ne vois même pas pourquoi j’ai le droit à un tel traitement. Je ne vois pas quel genre de questions vous auriez à me poser. Je n’ai ouvert aucune foutue boîte magique que je sache…

Je regardais vers là où se trouvait le Collectionneur qui avait toujours l’art de la mise en scène. Mais ça ne me faisait pas peur parce que je n’avais rien n’à me reprocher.

-Alors non… Je ne sais pas quelles sont les raison. Mais vous allez sans doute me le dire, non ?

Je n’avais pas que ça à faire… Vivacia allait encore s’inquiéter pour rien.

Mise au point

ft  Howard Rose

J'attendis que le vampire se réveille complétement. Qu'il prenne conscience d'où il se trouvait et avec qui. Quoique le cocktail qu'on lui avait injecté devrait rapidement lui rappeler quelques souvenirs de ma part.

Je l'observais froncer des sourcils face à la lumière. Ainsi éclairé, le vampire avait vraiment mauvaise mine. M'en souciai-je ? Pas le moins du monde. Ce dernier ne méritait nullement ma considération. Je n'étais, de toute manière, pas là pour lui faire plaisir. Il avait commis une erreur, et cela se payait.

Bien sûr, il n'apprécia pas le comité de bienvenue. Je souris, mauvais. Malheureusement, sa réponse fut une véritable déception. Il proclamait qu'il n'avait rien fait avec cette même attitude nonchalante que je lui connaissais.

- En êtes-vous sûr ? Je peux vous aider à réfléchir si vous voulez, mais je pense qu'il vous sera plus agréable si vous y mettez un peu plus de bonne volonté.

Je n'avais même pas besoin de prononcer le moindre mot pour que Jacob exécute mes ordres. Et si le vampire ne répondait toujours pas à mes attentes, un électrochoc pouvait sûrement rafraîchir sa mémoire.

- Encore heureux, que vous n'ayez pas tenté une nouvelle fois de provoquer un autre cataclysme. Peut-être avez-vous, enfin, gagné un peu en esprit, mais, apparemment, cela ne vous a pas rendu suffisamment intelligent pour comprendre qu'on ne se moque pas de moi.

Les mensonges. Ce que je détestais les mensonges, surtout, lorsque ils sont servis à mes dépens. Et je ne voyais pas pour quelle raison, je devais croire ce Howard Rose, car qu'importe ce qu'il avait fait, il était indubitablement coupable de quelque chose.

Tout cela était une perte de temps.

Je crois qu'il a besoin d'une petite piqûre de rappel.

Silencieusement, Jacob se rapprocha de notre ami, posant sa main sur son épaule. Mon regard toisait le vampire tandis que le sorcier attendait un geste de ma part.

– Très bien, peut-être un indice, alors ? Vous souvenez vous de notre dernière rencontre ? De ce que vous m'avez vendu ?

Croisant les doigts, je penchai la tête.

- Vous souvenez-vous de ce que vous avez fait par la suite ? Avec qui vous avez parlé ?

S'il continuait à nier, la foudre allait littéralement lui tombait dessus.

Mise au point

Alvin Clive

J’avais l’impression que le Collectionneur était sûr et certain que je savais pourquoi j’avais eu droit à un tel traitement et pourquoi je me trouvais, maintenant, face à lui. Pourtant, je n’en avais pas la moindre idée ! Je ne lui avais rien fait… Je n’avais même pas spécialement pensé à lui depuis notre dernière rencontre. J’avais eu des trucs bien plus importants à faire entre temps et rien n’à vendre…

-J’y mets toute la volonté du monde mais je ne vois vraiment pas ce que vous me voulez…

Jouer la carte de la nonchalance n’était sûrement pas la meilleure chose à faire dans cette situation mais c’était plus fort que moi. Surtout que je n’avais vraiment rien n’à me reprocher cette fois comme je le disais au Collectionneur en faisant référence à la boîte magique que j’avais ouverte provoquant momentanément l’apocalypse à New York… Une apocalypse que j’avais moi-même régler, cela dit en passant. Mais apparemment, le Collectionneur ne me trouvait pas encore assez intelligent parce que, d’après lui, je me moquais de lui. J’haussai nonchalamment des épaules.

-Mais je ne me moque pas de vous…

Je ne sais juste pas ce que je fous ici… C’est si dur à comprendre ? C’est pas comme si je venais de le répéter plusieurs fois.

Un type s’approcha alors de moi. Je levai la tête vers lui plissant toujours les yeux à cause de la lumière. Il me voulait quoi ? Difficile à dire vu que je ne pouvais même pas lire ses pensées à cause du cocktail que le Collectionneur m’avait injecté.

Le type asiatique posa sa main sur mon épaule et je levai un sourcil. C’était quoi ce petit manège ?

Je reposai mon regard sur le Collectionneur troquant momentanément ma nonchalance pour un air perplexe avant qu’il ne me donne un indice sur ce qu’il me voulait en me parlant de notre dernière rencontre. Je levai un sourcil.

-Ouais, je m’en souviens… C’était de bons artefacts si je me rappelle bien… Et, désolé, je n’ai pas de service après-vente, dis-je avec un petit sourire en coin.

Je lui avais vendu des dagues appartenant à Alberich Niflheim que j’avais rencontré bien plus tard et une espèce de tunique qui s’avérait être une protection parfaite pour beaucoup de chose.

Mais quand il posa ses autres questions, je repris mon air perplexe. Ouais… J’avais parlé à Scarlet Morrigan qui était dans le même bar que nous. Elle voulait me voir pour un truc qui n’avait rien n’à voir avec ma transaction. En fait, elle était simplement venue pour me juger si je me rappelais bien… Scarlet Morrigan, quoi…

Je ne voyais pas bien ou le Collectionneur voulait en venir. Mais s’il voulait la réponse à sa question alors je ne me gênais pas de lui donner… Je repris mon air nonchalant et haussai les épaules.

-Ouais, après ça j’ai parlé à Scarlet Morrigan… Une sorcière assez agaçante… Pourquoi ? C’est quoi le rapport avec vous et ma présence ici ? Vous avez eu des ennuis avec Scarlet ? C’est pas étonnant… Elle et la Confrérie de Sands, c’est des fouteurs de merde. Mais c’est pas vraiment ma faute ça.

Je ne voyais pas où était le lien avec ma présence ici…

-Sinon, après ça… J’ai sûrement parlé à Vivacia… Enfin parler ou fait autre chose vu que c’est ma petite-amie.

J’esquissai un sourire en coin.

Mise au point

ft  Howard Rose

Le vampire était persuadé de ne pas connaître les raisons qui l'avaient conduit ici, dans cet entrepôt. Ce n'était pas vraiment une surprise. Il aurait même été bien plus étonnant qu'il reconnaisse tout de suite ses torts. Ce fieffé voleur n'avait que des mensonges et des grossièretés à la bouche. Et son petit air arrogant n'arrangeait nullement son affaire. Ni mon humeur.

J'envoyai alors Jacob se poster derrière le surnaturel, plaquant fermement sa main contre son épaule. L'incompréhension se peignit sur le visage du vampire face à ce geste. Mon sourire s'élargit. Je préférais cela à sa constante nonchalance qu'il affectionnait tant.

Je décidai alors de l'aider en lui donnant un indice. Le pousser à me donner ce que je voulais. Cette fois, Howard Rose confirma enfin se souvenir de notre échange. Ce bar où il m'avait effectivement vendu des artefacts. Cependant, son sourire moqueur ne me plut guère, tout comme l'hypocrisie dans sa voix.

Était-il assez idiot pour me provoquer ? Ne comprenait-il pas la situation dans laquelle il était ?

- Mais ce n'est pas un service que je vous demande, sifflai-je entre mes dents, en fait, ce n'est même pas une demande.

Il n'y avait pas de négociations. Je voulais des informations, et il allait me les donner. Ce qu'il ne tarda pas à faire en prononçant enfin le nom de Scarlet Morrigan. Il avait donc bien parlé à la sorcière.

- Je crois que vous n'avez pas compris sur qui pose les questions ici.

Je levai les yeux vers Jacob. La seconde suivante, une gerbe d'étincelles crépita de ses doigts pour se propager dans l'épaule du vampire. Un léger choc. Rien de bien méchant, juste de quoi lui remettre les idées en place. Jacob pouvait faire bien plus mal. Cette petite déflagration n'était qu'une démonstration.

Toutefois, quelque chose me dérangea dans les propos du surnaturel. Le projecteur face à lui me permettait d'analyser chacun de ses gestes, ses expressions sans rien raté. Et en dépit de la mauvaise estime que je portais à celui devant moi, je n'avais détecté aucune fausseté.

Était-il possible qu'il soit vraiment innocent ?

Cette pensée me fit rire. Un rire qui se répercuta, tel un écho, dans chaque recoin du hangar vide. L'idée était plutôt saugrenue et ironique. Mais soit. Je voulais bien lui accorder le bénéfice du doute. Ainsi, je repris mon sérieux.

- Donc, vous avez discuté avec cette sorcière. Où exactement ? Que pouvez-vous me dire sur Scarlet et cette confrérie. Ne lésinez pas sur les détails.

Bien entendus, les noms de la Morrigan et de Sands ne m'étaient pas inconnus. La confrérie, un peu moins. Et j'étais avide de connaissances.

Et après. Et après, il me parla de sa petite amie. Une pauvre créature qui ne devait pas savoir dans quoi elle s'était embarquée en s'acoquinant avec un être tel qu'Howard. Un idiot qui venait tout juste de balancer quelqu'un qui lui était proche.

Était-ce volontaire de me donner d'autres cartouches pour lui faire pression ?

- Je suis étonnée que vous soyez capable de vous attacher réellement à quelqu'un. C'en est même irréaliste. Enfin, cela m'importe bien peu.

Oui, bien peu. Jusqu'à ce que cette information me serve pour plus tard.

- Savez-vous où se trouve cette confrérie ? Les membres qui la composent ?

Bien sûr, tout ce que me dirait le vampire serait vérifié suite à notre entretien. Pour l'instant, je voulais en apprendre le plus possible sur cette sorcière qui avait apparemment été en contact avec Alberich Niflheim.

Et peut-être, peut-être qu'à elle aussi, je lui rendrais visite.

Mise au point

Alvin Clive

Je l’énervais ? Je crois que oui… Ma petite réflexion sur le service après-vente ne semblait pas vraiment lui avoir plu comment en témoigna son attitude et sa façon de me montrer que c’était lui le maitre ici. Je continuai de le fixer finissant par dire ce que j’avais fait juste après notre rencontre ce jour-là.

Je parlai, donc, de la Morrigane. Je parlais souvent d’elle ces temps-ci. Même si je ne voyais pas bien ce que lui voulait le Collectionneur. D’où mes questions d’ailleurs. J’ai le droit de poser des questions ? Apparemment non. Le Collectionneur s’en donnait le droit exclusif. J’allais faire une réflexion quand je sentis un choc électrique me parcourir le corps. Je lâchai un gémissement de douleur et de surprise alors que je ne m’attendais pas vraiment que de l’électricité sorte des mains du bras droit du Collectionneur. Je grimaçai avant de lever mon regard sur l’asiatique qui semblait être aussi humain que moi.

-Ça fait mal, merde !

Je disais ça en faisant une moue mécontente. Qu’est-ce que j’avais dit de mal ? J’avais répondu à sa foutue question ! En tout cas, une chose était sûre, le Collectionneur ne rigolait pas… Je ne savais pas ce qu’il essayait de savoir mais il voulait le savoir quoi qu’il en coûte.

Il se mit alors à rire sans que je sache pourquoi. Je plissai les yeux. Ma télépathie ne fonctionnait toujours pas alors qu’ici, j’en avais cruellement besoin… Si je savais ce que voulait réellement le Collectionneur, je pourrais adapter mes réponses à ça. Mais je ne savais pas précisément ce qu’il voulait, ni ce qu’il me réservait…

Il me posa d’autres questions sur ma rencontre avec Scarlet. Puis, il fit une réflexion sur ma relation avec Vive. Je levai un sourcil.

-Irréaliste ? C’est parce que vous ne me connaissez pas…

Je ne m’attachais pas facilement aux gens… Mais Vivacia, elle n’était pas vraiment comme les autres. Je l’aimais voilà tout… Moi, ça ne me semblait pas si irréaliste que ça.

Mais le Collectionneur ne s’attarda pas là-dessus et me posa d’autres questions. Apparemment, la Confrérie, ça l’intéressait et il ne semblait pas en savoir plus que ça. Je vais lui dire, à Bobby Sands, que sa pub n’arrive pas à toutes les oreilles et qu’il ferait bien de s’améliorer sur ce plan ? Vous croyez qu’il va aimer si je lui dis ça ? Nan. Il détestera… Du coup, il faudrait peut-être que je lui dis. L’idée me fit sourire mais intérieurement seulement. De l’extérieur, je ne fis que fixer le Collectionneur en prenant un air toujours aussi nonchalant.

-J’ai discuté avec Scarlet dans le bar où on a fait la transaction. Elle était déjà là avant notre arrivée, je crois ou bien elle est venue pendant. Mais quand vous êtes parti et que j’étais prêt à partir, elle m’a interpellé pour discuter. Je ne me rappelle plus en détail ce qu’on s’est dit… Sûrement encore un grand débat sur le fait que je n’aime pas la Confrérie et qu’elle, elle défend fermement leur combat.

Ah et elle a sûrement dit plusieurs fois à quel point j’étais un égoïste fini. Mais ce n’était qu’un détail…

-Ouais, je sais où se trouve la Confrérie. Elle se trouve au Metropolis Wonder’s Theatre dans le Bronx. En fait, ils disent que c’est une Confrérie mais c’est un groupe de terroristes. Elle est dirigée par Bobby Sands, un vampire. Vous savez le célèbre révolutionnaire irlandais. Ben c’est lui. Son but est de protéger tous les surnaturels contre les menaces extérieures dont le SPN. Ça a l’air bien beau de l’extérieur mais en réalité, je crois surtout que Bobby Sands va nous emmener dans une guerre ouverte avec les humains en venant à bout de notre anonymat. Enfin le mien et celui de votre bras droit, dis-je en montrant d’un signe de tête l’asiatique. Parce que vous, je ne sais même pas ce que vous êtes…

J’esquissai un sourire en coin avant de reprendre.

-Ils ont déjà fait des attaques ciblées. La voiture piégée sur William Stark qui a fait la une et l’attaque de la tour Stark pendant le chaos d’Halloween 2016, c’était Sands.

Il s’en était suffisamment vanté pour alimenter sa propagande. En révélant tout ça, je faisais un peu sa pub à Sands… Mais je savais que le Collectionneur ne sera pas du genre à rejoindre la Confrérie. Il cherchait des artefacts, comme moi. Le petit manège de Bobby Sands et sa guerre ne plaira sûrement pas à un homme comme le Collectionneur.

-Scarlet Morrigan, c’est sa petite-amie. Elle le soutient dans tout ce qu’il fait. Ils ont quelques membres… Mais je ne les connais pas tous… Je sais qu’il y a un loup-garou mais je ne sais pas son nom. Il y a un sorcier aussi, Alberich Niflheim qu’il s’appelle. Je vous ai vendu ses dagues.

J’haussai les épaules. Je crois que j’avais balancé à peu près tout ce que je savais.

-C’est tout ce que je sais sur eux… Il faut dire qu’on n’est pas forcément amis eux et moi, rajoutais-je avec un sourire en coin. Et si vous vouliez uniquement des informations sur le Confrérie, j’aurais pu vous les donner sans que vous ne fassiez tout ce cinéma.

Ouais, je les aurais donné volontiers !

Mise au point

ft  Howard Rose

Pensait-il que j'étais là pour plaisanter ? Pour répondre à SES questions ?

Il était temps qu'Howard Rose saisisse que, de sa chaise, ligoté, il n'était pas en position de force. Ce que Jacob ne tarda pas à lui faire comprendre grâce à un léger électrochoc. Le vampire grimaça sous la douleur vive. Face à sa jérémiade, le tortionnaire resta de marbre, la main toujours plaquée sur son épaule, menaçante. Si l'envie lui reprenait de poser des questions, maintenant, le surnaturel savait à quoi s'en tenir.

- Croyez-vous que mes hommes sont là, juste pour la décoration, Mr Rose ?

Bien sûr qu'il avait eu mal. Et si songer que ce dernier soit innocent me fit rire, je repris très vite mon sérieux. Howard avait peut-être été accusé à tort, toutefois, le relâcher tout de suite me paraissait inopportun. Ce dernier détenait encore des informations. Notamment, sur Scarlet, puisque c'était elle qui avait mené Alberich Niflheim jusqu'à moi.

Quant à sa pseudo petite amie, je ne pus m'empêcher de douter de l'irréalité de la chose. À moins que cette Vivacia ne sache rien du voleur. Mais cela n'avait pas vraiment d'importance actuellement. De plus, j'en savais suffisamment sur lui. Quoique, sa « petite amie » pouvait toujours être un autre moyen de faire pression sur l'escroc.

L'interrogatoire reprit. Cette fois, mon interlocuteur se fit un peu plus loquace. Ainsi, il me révéla que la fameuse sorcière, dont j'entendais souvent le nom, avait été présente lors de notre entrevue. Ce qui expliquait certainement comment celle-ci avait pu tenir au courant le Niflheim. Howard Rose n'y était donc pour rien. La faute à la petite espionne qui traînait dans les parages.

Par la suite, j'appris que la Confrérie s'était installée au Metropolis Wonder's Theater. Un groupuscule aux idées politiques extrêmes plus que dérangeantes. Briser l'anonymat des créatures surnaturelles n'était pas pour me plaire. Mais apparemment, ils avaient déjà commencé à se mettre en branle en attaquant la tour Stark. Cette histoire de guerre n'arrangeait nullement mes affaires.

- Je vois...

Les sourcils froncés, je me mis à réfléchir à ce que tout cela engendrait.

- Et vous pensez que cette confrérie peut, actuellement, se permettre une guerre ? Sont-ils nombreux ? Ont-ils les moyens ?

*Voulez-vous que je lance tout de suite une enquête ?

Oui, la situation peut être bien plus urgente que l'on ne le pense. Cela doit se faire en toute discrétion, nous devons d'abord confirmer ces informations. Ensuite, nous agirons.

Jacob hocha légèrement la tête à mon ordre.

Mon attention revint bientôt sur le vampire lorsqu'il prononça le nom de mon ancien invité.

Eh bien, en voilà une jolie cachotterie.

- Comment avez-vous été en contact avec ce groupuscule ? Quel genre de pouvoir possèdent-ils ?

Je voulais tout savoir. Malheureusement, il s'avéra que les connaissances du vampire étaient limitées, ce qui ne manqua pas de me contrarier. Mais j'avais encore une dernière question.

- Que pouvez-vous me dire sur cet Alberich Niflheim ? demandai-je un peu plus curieux. Car si vous êtes ici, c'est en grande partie à cause de lui...

Ferait-il le lien ? Je ne le croyais pas assez intelligent pour comprendre.

Après quoi, si sa réponse me convenait, mes hommes le relâcheraient là où ils l'avaient trouvé. J'avais assez perdu de temps avec ce vampire.

Mise au point

Alvin Clive

Le Collectionneur n’était pas ici pour rigoler, pas plus que son bras droit qui, après m’avoir électrocuté, était resté de marbre. Ça ne m’empêchait pas de me plaindre… Rien ne pourra jamais m’empêcher de me plaindre.

Ni même de parler quand il le fallait. Je n’aurais rien gagné à ne pas répondre aux questions du Collectionneur alors je le fis lui expliquant précisément ce que j’avais fait après notre rencontre. Tout comme j’avais été un peu plus bavard en parlant de la Confrérie et de ses membres. Même si je n’avais pas beaucoup d’informations, le Collectionneur ne pouvait pas me reprocher de ne pas être loquace.

Je laissais transparaitre mon avis sur la Confrérie dans mon discours. De toute façon, je doutais sincèrement qu’un type comme Sands et ses idées bien arrêtées ne plaise à quelqu’un comme le Collectionneur. Ils étaient fondamentalement différents même s’il partageait un point commun : ils ne m’aimaient pas aucun des deux. Ça tombait bien, je n’en aimais aucun des deux non plus.

Je balançai la planque de Sands au Collectionneur pour bien faire m’en foutant complètement, finalement, ce qu’il allait faire de l’information. Le but étant, de toute façon, qu’il me relâche d’ici sans égratignure, si possible.

Il me posa d’autres questions suite à mon petit discours. Sands et sa guerre, c’est là-dessus que portaient les questions. J’haussai les épaules montrant toujours toute ma nonchalance.

-Je ne pense pas qu’ils peuvent déjà se permettre une guerre. Ils sont quelques-uns mais le SPN a une tonne d’agents… Ils sont une dizaine, je pense… Ils ont quelques armes mais c’est loin d’être suffisant. S’ils entrent en guerre, ils perdront… Mais je ne crois pas que c’est le but de Sands d’entrer directement en guerre. C’est un terroriste. Il est plutôt fan des attaques ciblées qui lui ramèneront plus d’adeptes.

C’était ce que j’avais conclu de mes observations et des discours de Sands. Mais je n’en savais pas plus. Je n’étais pas dans la tête de Sands et je ne voulais pas y être… Mais ce n’était pas encore assez pour le Collectionneur qui voulait encore en savoir plus.

-J’ai rencontré Sands dans un vieux bunker pourri il y a trois ans. Il était seul à ce moment-là mais avait déjà son idée de rassembler des surnaturels. Je l’ai revu plus tard au marché noir où il a fait son petit speech à qui voulait bien l’écouter… C’est là qu’il a parlé de sa Confrérie et il exhortait les gens à le rejoindre. Je n’ai pas accepté. Je n’ai pas envie de rejoindre ce groupe stupide pour un tas de raisons qui ne regardent que moi.

Je disais ça surtout pour ne pas devoir me répéter encore une fois.

-Ils m’ont aidé à sortir du SPIN aussi… La prison du SPN. J’y aie été enfermé quelques jours il y a un temps déjà. Quant à leurs pouvoirs, c’est difficile à dire. Je sais que Sands dirige le métal et que Scarlet Morrigan sait créer des portails qui permettent de se déplacer d’un endroit à un autre. C’est comme ça qu’elle m’a fait évader du SPIN. C’est tout ce que je sais sur leurs pouvoirs. Il faut dire que je ne suis pas forcément le bienvenu chez eux tout ça parce que je ne cesse de leur dire que je ne suis pas d’accord avec leur idée de guerre.

C’était encore une fois plus compliqué que ça. Je n’étais pas le bienvenu pour un tas de raisons mais encore une fois, le Collectionneur n’avait pas à le savoir.

Il se posa ensuite des questions sur Niflheim. Je fis une moue en fronçant les sourcils quand le Collectionneur déclara que c’était en partie à cause de lui que j’étais ici. Pourquoi ? Qu’est-ce qu’il avait dit pour que je mérite ça ?

-L’enfoiré… Qu’est-ce qu’il vous a dit sur moi ? Cela dit c’est pas très étonnant… Ce type est un sorcier extrémiste qui déteste les vampires. Je suis un vampire… Mais c’est tout ce que je sais pour lui. Je lui ais à peine parlé à ce type. Je sais juste ça et qu’il fait partie de la Confrérie. Il a rejoint Sands quand il a fait son speech au marché noir. Apparemment, Niflheim a été lui aussi enfermé au SPIN et a aussi réussi à s’en évader.

Je ne savais pas à quel jeu jouait Niflheim, ni même pourquoi il m’avait mis le Collectionneur à dos… Si c’est simplement parce que je suis un vampire, c’était assez cher payé.

Mise au point

ft  Howard Rose

Alberich Niflheim m'avait menti, Howard Rose ne s'était jamais vanté. Encore une fois, je constatai qu'on s'était moqué de moi. Mon humeur s'assombrit à ce constat.

Cependant, la rencontre n'était pas un total gâchis puisque, après quelques échanges avec le vampire, j'appris l’existence d'une Confrérie qui sévissait au Metropolis Wonder's Theater. Mené par Bobby Sands et Scarlet Morrigan, le groupuscule n'était composé que de surnaturels dont l'objectif premier était de révéler la présence des surnaturels au monde.

Faisant tourner la chevalière à mon doigt, je songeai à ce que cela impliquait. S'ils parvenaient à leur but, il était clair qu'une guerre éclaterait et mes propres affaires se retrouveraient alors compromises. Une menace non-négligeable donc. Mais pour l'instant, ils n'étaient qu'une dizaine, ce qui n'était pas suffisant pour pouvoir agir en toute impunité, surtout lorsque le SPN vous avait dans le collimateur. Pour une fois que ces imbéciles servaient réellement à quelque chose.

Tout comme moi, Jacob comprit vite le problème. Il allait falloir se renseigner, car même si le vampire était apte à en parler, je constatais que ses connaissances étaient limitées. Cependant, lui non plus n'appréciait pas les activités de cette confrérie. Alors, comment le surnaturel les avait-il rencontrés ?

Je lui posai directement la question.

L'histoire remontait à trois ans maintenant et avait débuté dans un bunker. L'homme qui se prénommait Sands n'avait pas encore d'adeptes à cette époque, mais il avait déjà pour projet de monter une rébellion. Après cela, il l'avait de nouveau croisé au marché noir. Cette fois, le terroriste avait commencé à agir, à créer un rassemblement pour propager son idéologie. Apparemment, cela n'avait pas convaincu Howard Rose.

Je souris. Oui, en même tant, le vampire était quelqu'un de plutôt égoïste et solitaire. Petite amie ou pas petite amie. Sans compter que rejoindre ce genre de groupe diminuait drastiquement votre espérance de vie, et qu'importe que vous soyez immortel.

- Sage décision.

Néanmoins, je fus surpris de découvrir que malgré son désintérêt pour la confrérie, cette dernière l'avait tout de même aidé à s'évader d'une des prisons les plus fortifiées. Mais la Morrigan avait quelques tours dans son sac. Créer des portails. Intéressant et très pratique. Quant à son compagnon, il aurait une prédiction pour les métaux. Tout cela, je le gardais bien en tête.

- Pourquoi vous avoir secouru étant donné votre mésentente ? J'ai du mal à voir ce genre de terroriste, comme vous le dite, vous aider gratuitement.

Avait-il conclu un accord ? Car même si on possédait des capacités extraordinaires, le danger n'en demeurait pas moins toujours présent. Le SPIN pullulait d'agents armés jusqu'aux dents, de plus, je voyais mal quelqu'un vouloir sauver la peau de l'escroc en face de moi. Qui voudrait prendre ce genre de risque ? À moins, bien sûr, qu'il connaisse leur point faible... Du chantage, peut-être ?

Je devais savoir.

Mais je n'oubliai pas pour autant Alberich Niflheim. Malheureusement, le surnaturel ne savait pas grand-chose. Sorcier extrémiste, détestant les vampires, il avait rejoint la confrérie lors du discours de Sands au marché noir. Ce qui expliquait peut-être le petit tour qu'il avait joué avec celui en face de moi. Bien sûr, cela ne plut guère à mon interlocuteur.

- Savez-vous comment il s'est évadé ? demandai-je en ignorant sa remarque. S'il était seul, ou si, comme vous, il a bénéficié de l'aide de la Confrérie ? Était-ce avant ou après avoir rejoint le groupe ?

Chaque détail pouvait s'avérer important. Howard Rose avait beau dire qu'il n'en savait pas plus, parfois, on avait tendance à oublier de révéler ce qui nous paraissait évident.

- Mr Rose, avouez que vous attirez très peu la sympathie d'autrui, rien de surprenant à ce qu'un jour ou l'autre, les ennuis vous tombent dessus.

Je me fendis d'un sourire mauvais.

- J'espère pour vous que votre « petite amie » est bien protégée, sinon elle pourrait subir quelques désagréments...

Simple constat. Après tout, le vampire m'avait dit la vérité, un conseil de ma part ne me coûtait pas grand-chose.

J'étais vraiment trop bon.

Mise au point

Alvin Clive

Je venais de tout lâcher non sans dire au passage mon avis sur la Confrérie de Sands. Ce n’était pas mon genre de la fermer… Demandez à tous les gens qui me connaissent ou qui m’ont connu.

Les balancer ne me faisait ni chaud, ni froid et, très sincèrement, je n’avais rien n’à foutre de ce que le Collectionneur allait faire de ces informations. Qu’il réduise la Confrérie en bouille me fera plus rire qu’autre chose au final. Sands était de toute façon déterminé à faire cette petite guerre et à réduire à rien l’anonymat qui nous protège depuis des siècles. Et vu ce que le Collectionneur pensait de mon avis sur Sands et la Confrérie, quelque chose me disait qu’il avait à peu près le même avis que moi sur la question.

Au moins, on avait un point commun…

Il me posa d’autres questions. Il voulait notamment savoir pourquoi Sands m’avait aidé à sortir du SPIN même si je leur avais bien faire comprendre que je n’étais pas de leur côté. J’haussai nonchalamment les épaules.

-D’après ce que j’en sais, ils venaient surtout pour aider ma petite-amie et pas moi… Mais de toute façon, Sands en a profité pour libérer plein d’autres surnaturels enfermés. Donc je n’étais qu’un prétexte, je crois, à une évasion de masse. Il n’a pas fait ça pour moi, il a fait sa pour sa propagande. Parce que tous les surnaturels évadés ont pu rejoindre la Confrérie et pour ceux qui n’avaient pas envie de la rejoindre, Sands savait que ça lui ferait de la pub quand même à l’extérieur des murs du théâtre. Cette évasion, c’était une stratégie de propagande… Rien d’autre. Il n’a pas fait ça pour moi.

C’était aussi simple que ça. Il a utilisé le fait que des amis à moi étaient venus lui demander de l’aider pour sauter sur l’occasion de se faire de la pub. Sands voulait des gens et il voulait qu’on parle de lui. Cette évasion, c’était une aubaine.

Le Collectionneur voulait aussi savoir ce que je savais sur Niflheim. Mais je n’en savais pas grand-chose au final. Niflheim ce n’était qu’un banal sorcier extrémiste à l’allure guindée… C’est tout. Mais il semblerait qu’il m’ait balancé, l’enfoiré, en y ajoutant un bon mensonge qui m’avait envoyé dans les filets du Collectionneur.

-Non, je ne sais pas comment il s’est évadé. Mais il n’a pas reçu l’aide de la Confrérie. Il était déjà dehors avant de rencontrer Sands au marché noir. Tout ce que je sais de plus c’est que le Directeur du SPN a insinué que Niflheim, quand il était au SPIN, avait l’habitude d’échanger des informations contre un peu plus de confort.

C’est une balance ce type… Ouais, je sais… Je ne vaux pas mieux. Ah si, je veux mieux parce que moi, je ne suis pas un sorcier extrémiste.

Et puis, il m’avait foutu dans la merde alors autant salir son image à lui aussi. Même si je me demandais bien ce qu’il avait dit sur moi mais la réponse du Collectionneur comme quoi je n’attirais pas vraiment la sympathie me fit faire une moue.

-Pourtant, je n’emmerde personne… Je ne fais qu’essayer de gagner des thunes et vivre ma petite vie. Si les autres n’aiment pas ma tronche, ce n’est pas ma faute.

Je venais de dire ça avec désinvolture avant que mon sourire ne disparaisse et que mon visage s’assombrisse quand le Collectionneur balança une menace. Ouais… J’avais fait une erreur en lui parlant de Vivacia… Une erreur que je payais déjà. Je foudroyai le Collectionneur du regard.

-Si vous touchez à un cheveu de Vivacia… Je vous tue.

Il me menaçait ? Je le menaçais aussi. Je n’avais jamais rien fait contre le Collectionneur. Je n’en avais aucun intérêt à faire quelque chose contre lui. Mais il n’avait pas intérêt à toucher à Vive.

-Je n’ai jamais rien fait contre vous… Alors ne me poussez pas à le faire.

Je n’étais pas en position de force pour menacer… Mais il avait commencé alors que j’avais entièrement coopéré.

Mise au point

ft  Howard Rose

Plus j'en apprenais sur cette Confrérie, plus le problème que celle-ci représentait me paraissait évident. Et si j'avais déjà entendu parler de cette évasion, je prenais conscience que j'aurais peut-être dû creuser un peu plus loin sur ce Sands et cette Morrigan.

Mais apparemment, l'opération ne visait qu'à libérer Vivacia du SPIN. Toutefois, Sands avait vu là une occasion d'aider d'autres surnaturels afin qu'ils se joignent à sa cause. Un plan audacieux, mais qui au vu du potentiel résultat, pouvait s'avérer efficace. Se faire passer pour le gentil auprès du public afin de faire grossir ses rangs, une tactique comme une autre.

Et dans sa chance insolente, le voleur en face de moi avait fait partie de ce groupe. Aucun chantage ou point faible.

- Pourquoi votre petite amie alors ?

S'ils étaient venus uniquement pour elle, il devait y avoir une raison. Ce qui m'amena à me demander ce que cette petite amie avait fait pour se retrouver en prison et ce qu'elle était. Quoique, il arrivait souvent que le SPN ne fasse aucune distinction entre des surnaturels criminels et ceux qui ne faisaient que vivre leur vie.

Cependant, j'en revins très vite au sorcier qui m'intéressait, n'oubliant pas, par là même, d'indiquer au vampire, que sa présence ici était en grande partie à cause de lui. Ça ne lui plut guère et il n'hésita pas à me dire tout ce qui savait sur lui. Ce qui se résumait, malheureusement, à pas-grand-chose. Je continuai, toutefois, à poser des questions et j'appris qu'Alberich Niflheim savait très bien se débrouiller. Ce dernier était un opportuniste, qui lors de son incarcération, en avait profité pour donner des informations en échange d'un meilleur confort. Et, au final, il avait réussi à s'évader. Un homme intelligent et plein de ressources, surtout lorsqu'on se retrouvait démunie de ses pouvoirs. Une collaboration avec lui pouvait, certes, être très intéressante, mais je ne manquerais pas de me montrer méfiant.

J'étais prévenu.

- Vous avez discuté avec le directeur du SPIN ? Comment en êtes-vous arrivé à discuter de ce Niflheim ?

Je penchai la tête, curieux. Je me doutais que l'organisation devait interroger ses prisonniers, en revanche, j'avais du mal à croire que le directeur ait lâché une telle information à ce vampire.

Enfin, pour ce qui était de la sympathie qu'inspirait mon interlocuteur, était-il surprenant que ce dernier se retrouve souvent dans des problèmes bien plus gros que lui ? Mais, apparemment, pour lui, ça ne l'était pas. Il se défendit alors pour clamer haut et fort son innocence. Cela me fit de nouveau rire. Était-il si bon pour mentir, qu'il avait fini par se convaincre lui-même de sa propre fabulation ?

S'il continuait ainsi, il allait, inéluctablement, attirer des ennuis sur sa petite amie.

Le vampire n'aima pas ma remarque. Je fronçai des sourcils. Des menaces ? La main de Jacob se resserra un peu plus sur l'épaule du vampire.

*Alvin...

Non. Pas maintenant.

- Il n'y avait aucune menace dans mes propos, Mr Rose. Je vous prévenais simplement, étant donné que c'est par votre propre initiative que vous m'avez parlé de cette Vivacia.

Sa réaction m'avait au moins appris quelque chose : Howard Rose était véritablement attaché à sa petite amie. Incroyable ! Vraiment ! Qui aurait cru que ce fieffé voleur, menteur, opportuniste, tout au fond de lui, se cachait un petit cœur tendre ?

Je me levai de ma chaise, le regard dur toujours braqué sur le vampire.

- Et si votre réaction est, ma foi, fort louable, je ne tolère pas ce genre de promesse, sifflai-je tout bas. Je pourrais vous tuer, là, tout de suite, ou vous balancer dans l'Hudson afin de vous noyer. Oh, tant de possibilités s'offrent à moi ! Vous êtes utile, mais certainement pas indispensable, alors réfléchissez bien avant de parler ou d'agir...

Et puis, un cadavre de plus ou de moins...

Cependant, je ne remarquai pas l'air concentré du sorcier, ni ce qu'il dit par télépathie au vampire.

*Penser, ne serait-ce qu'à faire du mal au Collectionneur et je vous ferais griller jusqu'à ce que vous me suppliiez de vous tuer. L'homme en face de vous est peut-être un gentleman, mais je n'en suis pas un. Moi, je n'hésiterais pas à m'en prendre à votre « Vivacia ». Et si vous parlez de notre échange au Collectionneur, considérez-vous comme mort, votre petite amie avec...

– Me suis-je bien fait comprendre ?

Mise au point

Alvin Clive

J’haussai les épaules. Pourquoi Vivacia ? La réponse était simple.

-Parce que des amis à moi sont allés demander de l’aide à Sands un peu après ma capture. Mes amis savaient que Vivacia était au SPIN. Alors évidemment, Sands et compagnie ont décidé de se bouger plus pour elle que pour moi, je pense… Bref… Si Vivacia était au SPIN c’est parce que le SPN, ce n’est rien d’autre qu’une bande d’enfoirés racistes.

Non… Vivacia avait été emprisonnée parce que le SPN me recherchait parce que j’avais volé des artefacts. Mais inutile de dire ça au Collectionneur… Je ne voulais pas vraiment alimenter son moulin.

Niflheim semblait aussi intéresser le Collectionneur. Mais le concernant et vu que j’étais ici par sa faute, je n’en avais rien n’à faire de tout balancé sur le sorcier… Ça m’enrageait même un peu de ne pas en savoir plus. Sinon, je n’aurais pas hésité à égratigner encore plus la réputation de Niflheim en y ajoutant un petit lot de mensonges. Mais le simple fait de dire qu’il avait profité des informations qu’il avait pour les balancer au SPN en échange d’un peu de confort au SPIN montrait déjà qu’il ne valait pas beaucoup mieux que moi. Même moi, je valais mieux parce que j’avais craché sur le même accord. Moi, j’avais dit « non » au directeur du SPN. Pourquoi ? Parce que ça me plaisait mieux de faire chier le SPN plutôt que d’avoir du confort.

Le Collectionneur voulait que je clarifie comment Niflheim était tombé dans la conversation entre moi et le Directeur du SPN.

-Ouais, j’ai discuté avec lui. Il m’a interrogé parce qu’il voulait savoir où étaient passés les artefacts que je leur avais volés. Il a essayé d’obtenir cette information en me parlant de Niflheim qui avait marchandé du confort contre des informations. Il me proposait le même accord. La localisation des artefacts contre un meilleur confort au SPN. A ce moment-là, il n’avait aucune idée que j’arriverais à m’échapper… Moi non plus d’ailleurs.

J’esquissai un sourire en coin.

-Pourtant, je n’ai rien dit… Vous pouvez me remercier, je crois, d’avoir tenu ma langue…

Ouais, parce que deux des artefacts volés, c’était lui qui les avais. Et si j’avais été Niflheim, j’aurais certainement balancé le Collectionneur au SPN. Mais je n’étais pas Niflheim…

A croire qu’il y avait pire que moi sur Terre…

Mais le Collectionneur, malgré toutes les informations et ma coopération, y alla quand même de ce que j’interprétais comme une menace. Une menace contre Vivacia… J’aurais peut-être dû la fermer à son sujet.

Et à ses menaces, je répondis par des menaces. Le Collectionneur avait beau avoir des moyens, je ne manquais pas de ressources non plus. Et s’il s’en prenait à Vivacia, je n’hésiterais pas à faire crouler son petit business. J’avais coopéré… Je ne méritais aucune menace. Même s’il disait qu’il ne me menaçait pas. C’était juste un moyen pour lui de me montrer que j’avais lâché une information qui lui permettait de faire pression. Je fronçai les sourcils.

-Je sais… Mais ça n’empêche que j’ai coopéré et que je ne mérite pas qu’on s’en prenne à ma petite-amie.

Le Collectionneur trouvait ma réaction louable mais ça ne me fit même pas rire. Je fronçais toujours les sourcils, sur la défensive. Il n’avait pas aimé mes menaces à moi et m’en fit d’autres, cette fois qui concernait ma propre personne. Je le foudroyai du regard et j’allais répliquer alors que j’entendis, dans ma tête, une voix… Un télépathe… Mais pas le Collectionneur. Non. Ça devait être ce foutu surnaturel qui faisait pression sur mon épaule de plus en plus fort. Lui aussi me menaça. Je relevai la tête vers lui, lui envoyant un regard mauvais. Je voulu répliquer par la pensée aussi mais sans y arriver… J’avais plus de pouvoirs du tout.

Je serrai les dents avant que le Collectionneur ne me demande s’il s’était bien fait comprendre. Mon regard se reposa sur lui. Le mien était noir.

-Oui… C’est clair. Je crois que j’ai bien compris que si je fais un pas de travers, vous m’éliminerez.

Et je savais aussi que ce qu’il aimait par-dessus tout, c’était les artefacts. J’étais maintenant un chasseur d’artefacts et je savais d’avance que mon plan d’en récupérer un maximum pour les dissimuler au SPN sera aussi une façon d’emmerder le Collectionneur. Alors ma vengeance pour ses menaces, je l’avais déjà.

-Je ne compte pas en faire… Je n’en ai jamais fait sauf pour Heimdall peut-être.

Et là, je persiste et je signe. C’était vrai.

-Maintenant que ça étant dit, je peux récupérer mes pouvoirs et m’en aller ? Avant que votre pote ne me grille comme il vient de me le dire dans ma tête…

Mon ton était froid et mon regard sombre. Je détestais être menacer sans raison.

Mise au point

ft  Howard Rose

Si la Confrérie était partie libérer Vivacia, je voulais savoir pourquoi. S'il y avait une faille, je devais la connaître.

Mais apparemment, Howard Rose avait des « amis ». Je haussai des sourcils, perplexe. Un vampire tel que lui, avoir des amis ? J'avais du mal à y croire. Ses « amis » avaient alors demandé de l'aide et étant donné que cette Vivacia semblait bien plus sympathique qu'Howard, ce qui n'était pas bien compliqué au vu de l'individu, la confrérie avait accepté.

Du reste, je ne fus pas étonné que le SPN ait enfermé encore un surnaturel sans raison valable.

*Il ment

Mon regard se tourna vers Jacob dont la main était toujours plaquée sur l'épaule de notre invité.

*Sa petite amie s'est faite capturer parce que le SPN le cherchait lui. Il avait volé des artefacts, ce qui a dû contrarier le SPN, et Vivacia en a fait les frais.

Je vois...

Howard Rose... Encore et toujours aussi décevant. Incapable de rester honnête pendant une conversation entière. Même lorsque sa vie était en jeu. Et il avait beau avoir de l'affection pour sa petite amie, ça ne l'empêchait pas d'attirer des ennuis sur cette dernière.

En dépit de ce que je venais d'apprendre, rien dans tout ceci ne me permit de réellement déterminer une quelconque faiblesse. Alors je déviais la conversation sur Alberich Niflheim. Le vampire le connaissait peu, cependant, lors de son emprisonnement, le directeur du SPN en était venu à discuter de ce sorcier avec lui. Fait assez étonnant.

Il m'expliqua alors l'accord qu'on lui avait proposé. Le même genre d'accord qu'avait accepté le sorcier afin d'acquérir un meilleur confort au SPIN en échange d'informations. Excepté que le vampire avait tout bonnement refusé.

Et il voulait que je le remercie. Pour les artefacts, bien sûr.

- Vous remercier ? N'est-ce pas vous qui êtes venu me chercher sans trouver personne d'autre pour les acheter ? Parce que vous aviez tellement besoin d'argent. Ne serait-ce pas à vous de me remercier, Mr Rose ?

Je n'éprouvais aucun regret quant à cette transaction, mais qu'il ne me prenne pas pour un idiot. Entre lui et moi, c'était bien lui qui était le plus dans le besoin. Il n'arrivait même pas à protéger sa propre compagne ! Alors, qu'il ne vienne pas me narguer.

Encore une belle preuve que l'escroc était incapable d'attirer la sympathie de quiconque. Sauf pour cette « Vivacia », si elle existait vraiment.

Et il n'aima pas non plus ma réflexion suivante. Face à sa menace, je me redressai. À tout moment, je pouvais décider de sa fin. Et si Howard Rose ne se montrait pas un peu plus respectueux, mes hommes se chargeraient de lui promptement.

- Ah oui, peut-être que Vivacia aussi devrait vous remercier, hum ? Après tout, n'est-ce pas grâce à vous si elle s'est retrouvée au SPIN ?

Moi aussi, je pouvais jouer.

Il me lança un regard noir, mais il sembla bien vite comprendre sa place.

Bien.

Cependant, Howard Rose me demanda s'il pouvait enfin être relâché. Je fronçai des sourcils. Mais avant qu'il puisse finir sa phrase, des étincelles crépitèrent, et le surnaturel se retrouva inconscient.

Je levai la tête vers Jacob.

*Il a posé une question.

Je poussai un soupir. De toute façon, il ne pouvait plus rien m'apprendre. L'entretien était donc terminé.

*Qu'est-ce qu'on en fait ?

Je jetai un dernier regard dédaigneux vers le vampire de nouveau avachi sur sa chaise. Pitoyable. Malgré tout, j'avais pu récupérer des informations intéressantes, notamment sur cette confrérie. Il pouvait encore être utile.

- Renvoyez-le là où vous l'avez trouvé.

Mes hommes se mirent en branle. Quant à moi, je rejoignis ma limousine, le Times m'attendant toujours sur la banquette arrière.

Le  Metropolis Wonder's Theater, n'est-ce pas ?

Mise au point

Alvin Clive

Je savais que je n’aurais pas de remerciement de la part du Collectionneur pour avoir protéger les informations concernant les artefacts. Et vu ce qu’il répliqua en disant que c’est plutôt moi qui devrait le remercier, je fis une moue me disant pour moi-même que j’aurais peut-être dû tout balancer au Directeur du SPN qui se serait mis à la poursuite du Collectionneur. Et moi, en échange, j’aurais eu un minimum de confort… Mais non, j’avais préféré garder les informations et permettre, ainsi, au Collectionneur de ne pas être embêté.

Je suis peut-être du genre ingrat… Mais j’étais pas le seul apparemment… J’haussai nonchalamment les épaules.

-J’aurais fini par trouver un acheteur… Même si vous n’aviez pas voulu de mes artefacts.

Ouais, je savais me débrouillé… J’aurais toujours trouvé quelqu’un d’intéressé et qui aurait eu de quoi payé. Parce que c’était un peu ça mon problème, c’était que j’étais exigent sur le prix. Voilà pourquoi j’étais allé voir le Collectionneur, parce que je savais que, lui, il mettrait le prix.

Mais il y alla ensuite de menaces et je répondis par d’autres menaces. Il n’avait pas intérêt à faire du mal à Vivacia… Parce que s’il le faisait, je pourrais toujours trouver un moyen de lui faire très mal. J’avais plus de ressource qu’il ne l’imaginait même si je n’avais pas d’amis.

Mais il continua de répliquer me montrant bien qu’il avait capté mon mensonge de toute à l’heure. Je fis une moue plissant les yeux… Il était télépathe ? A moins que ça ne soit le type à ses côtés qui l’était… Quoi qu’il en soit, je n’avais aucun moyen de le savoir vu que cet enfoiré m’a retiré mes pouvoirs !

Mais il savait… Ça c’était une évidence ! Et je répliquai non sans froncer les sourcils.

-C’est pas vos affaires, ça. C’est les miennes.

En d’autres termes, qu’il se mêle de ses affaires et qu’il nous foute la paix à moi et Vive.

Mais ce n’est pas tant mes menaces du Collectionneur qui me firent me taire mais celle de son foutu homme de main. Je décidai donc de lâcher l’affaire et de dire que tout était bien clair non sans montrer ma mauvaise humeur et poser quelques questions pour les modalités de sorties. Mais à peine j’avais posé mes questions que je sentis une énorme décharge me traverser tous le corps. Le même genre de douleur que j’avais eu quand le SPN m’avait capturé…

La décharge fut tellement forte que je finis par perdre connaissance sans même avoir la certitude qu’il allait bel et bien me relâcher.