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ft. Third Of B, Jessica Jester & William Stark

♫

-President Joe once had a dream
The world held his hand, gave their pledge
So he told them his scheme for a Saviour Machine…

Datalore m’avait alerté sur un dysfonctionnement dans le Collectif. Pas quelque chose de bien grave en soi mais qui pouvait s’avérer d’un inconfort incroyable pour les drones. En fait, il y avait des séquences vidéo qui étaient floues. En gros, mon Collectif avait un problème de vue.

J’avais donc travaillé avec mon androïde pour déterminer ce qui n’allait pas. En dix  minutes, Datalore avait cerné le problème : l’implant oculaire de Third Of B était défectueux. J’avais tapoté l’épaule de l’androïde qui m’avait regardé d’un air interrogateur comme chaque fois que je faisais quelque chose de typiquement humain qu’il ne comprenait pas.

Et il avait convoqué Third Of B pour que j’examine son implant.

Le drone était maintenant couché sur la table métallique de mon labo. Nous étions entourés d’écrans d’ordinateurs. Certains étaient ouverts sur mes travaux en cours qui traitaient du fonctionnement détaillé du Collectif. D’autres montraient des images du SPIN, toutes en mouvements puisqu’elles étaient envoyées par les drones en service.

Et un écran était ouvert sur la musique que je faisais passer, et que je chantonnais, alors que j’étais en train de chipoter dans l’implant oculaire de Third Of B.

-Ok… Ne bouge plus.

Je tournai un peu mon minuscule tournevis tout en regardant l’écran qui était connecté au visuel de Third Of B… C’était un peu comme faire la mise au point sur un appareil photo, mais en beaucoup plus complexe parce que je devais être très précis.

-Don't let me stay, don't let me stay
My logic says burn so send me away
Your minds are too green, I despise all I've seen
You can't stake your lives on a Saviour Machine.

L’image devint un peu plus nette mais le Collectif serait mieux placé que moi pour estimer s’il voyait correctement ou non.

-Voilà… Encore un peu… là. Maintenant, qu’est-ce que vous en dites ?

Je ne vouvoyais pas Third… J’utilisais le « vous » parce qu’à travers lui, je m’adressais à tout le Collectif. En ayant la réponse de ce seul drone, j’allais en fait avoir la réponse simultanée de mes 20 créations.

Quand il m’eut donné sa réponse, la sonnette du labo retentit… Pendant 40 ans, j’avais du d’abord vérifier qui se présentait avant d’ouvrir parce que mon projet était secret… Mais aujourd’hui, puisque les drones étaient opérationnels et avaient déjà rencontré des agents de niveau 4 et 5, ce n’était plus un problème.

Je refermai la coque de l’implant de Third Of B…

-Entrez !... Ordinateur, baisse la musique, s’il te plait.

Puis, à Third Of B.

-Tu peux t’asseoir. Vas-y doucement tu vas peut-être être un peu désorienté.

Je fis ensuite tourner sur elle-même la chaise sur laquelle j’étais assis pour voir entrer nul autre que William Stark et le Dr. Jester. Un grand sourire illumina mon visage et je me levai pour aller les accueillir et leur serrer la main.

-Bonjour Monsieur Stark. Dr. Jester, bienvenue dans mon humble labo ! J’ai lu vos travaux : « Identification de l'ADN démoniaque et caractéristiques spécifiques. » Un travail admirable et particulièrement intéressant !

Je me tournai vers Third Of B.

-Ça va ? La vision ? Tu gères ?

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ft. Jack Noonien, Jessica Jester & William Stark

Nous étions convoqué chez notre créateur. Dernièrement, nous avions quelques soucis. Nous avions du mal à discerner ce que nous voyions. Tout était flou ce qui rendait notre travaille moins agréable car nous avions mal à la tête et nous avions l’impression d’être moins efficace bien que, depuis le début de notre mission au SPIN, nous n’avions jamais dû réellement intervenir.

Dans le labo de notre créateur, nous nous étions couché sur le table afin qu’il puisse nous réparer. Notre problème avait été identifié et nous savions que, bientôt, nous irons mieux. Le Docteur Noonien nous avais créé. Il savait nous réparer. Nous avions toute confiance en lui.

Plusieurs écran nous entournaient certaines avec les images que nous avions déjà dans la tête. Car nous étions ici mais nous étions aussi à tous les étages du SPIN. Le Docteur Noonien écoutait aussi de la musique. Il faisait souvent ça et nous écoutions pour essayer d’en apprendre plus à travers les paroles des chansons. Nous savions que les humains aimaient l’art. Mais ils n’étaient pas les seuls. Datalore aussi expérimentait l’art. Nous, non. Nous n’étions pas programmé pour ça. Nous étions programmé pour interagir avec les humains et veiller à la sécurité du SPIN.  

Nous ne bougeâmes plus quand le Docteur Noonien nous le demanda. Il réparait mais nous ne sentions rien. Tout ce que nous sentions, c’était le mal de tête que nous avions qui était le résultat d’une mauvaise vision. Nous écoutions le Docteur Noonien chanter essayant toujours vainement de comprendre le fond des paroles.

Soudain, notre vue s’éclaircit et le Docteur Noonien nous demanda si ça allait mieux.

*Nous voyons !*

*C’est mieux comme ça !*

*Merci, Docteur Noonien !*

-Oui. Nous voyons à nouveau correctement. Merci, Docteur Noonien.

Nous entendîmes alors la sonnette. Nous levâmes un sourcil affichant un air curieux alors que le Docteur Noonien demanda à l’ordinateur de baisser la musique.

Qui était-ce ?

C’est la question que nous nous posions alors que nous allions nous relever. Mais le Docteur Noonien nous demanda de ne pas nous relever trop vite. Nous hochâmes de la tête et nous nous redressâmes doucement pour nous asseoir sur la table alors que deux personnes entrèrent. Nous eûmes rapidement les informations sur eux car ils travaillaient comme consultant pour le SPN. William Stark et Jessica Jester. Deux scientifiques.

Nous vîmes le Docteur Noonien les saluer chaleureusement. Nous sourîmes alors que le Docteur demanda si notre vision était bonne. Nous descendîmes de la table pour finir sur nos deux pieds.

-Oui. Tout vas bien. Nous attendons que la douleur disparaisse maintenant. Nous avions mal à la tête.

Nous nous avançâmes vers les deux scientifiques. Nous savions, maintenant, parfaitement bien comment se présenter et faire connaissance. Nous sourîmes et nous tendîmes la main aux scientifiques.

-Bonjour, Monsieur Stark. Bonjour, Docteur Jester. Nous sommes Third Of B. Nous faisons partie des drones du SPIN.

Nous sourions toujours. Nous avions moins peur de rencontrer d’autres personnes comme l’agent Fringer quand nous étions avec le Docteur Noonien.

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Ft William Stark & Third of B.

Frank était reparti s’occuper de son fils et nous, et bien, nous avions repris où nous en étions restés, avant de finalement commenter cette singulière nouvelle, donnant chacun notre avis sur la question, et j’étais absolument d’accord avec William pour dire qu’il y avait anguille sous roche. Depuis, j’étais plus curieuse encore de découvrir de visu ces fameux drones et leur matrice.

Et c’était pour ça que nous étions là aujourd’hui, pour rendre une petite visite de courtoisie à ce docteur Noonien, afin de comprendre ce qu’il en était de ses « inventions ». Pour ma part, c’était particulièrement le côté organique qui m’intriguait- m’inquiétait ? Il fallait que nous voyions cela de nos propres yeux.

Et quand le docteur nous invita à entrer, nous saluant chaleureusement, nous nous trouvâmes aussitôt face à sa fameuse création, enfin l’une d’entre elles, et son apparence avait de quoi surprendre. On aurait dit...une pensée se glissa dans un enchaînement de questionnements agitant mon esprit : la créature de Frankenstein, enfin peut-être en moins monstrueux. Car le travail accompli par le professeur ne semblait pas vraiment abouti. Tout du moins en ce qui concernait la partie apparente et physique.

Mon regard capta les cicatrices mal couturées, les yeux d’un iris différent. Il n’y avait qu’une partie du visage qui semblait « touchée » par ces retouches technologiques qui tenaient plus du bricolage de seconde zone que d’un travail de pro. Ca ressemblait plus à une personne qui avait subi un grave accident avec reconstruction faciale qu’à un robot !

Toutefois je gardai mes commentaires pour moi et après un instant de silence, ayant laissé William et le professeur faire les premières échanges de politesse, je finis par serrer la main tendue du professeur avec quelques secondes de retard, mon regard entièrement accaparé par le drone.

Je fus un instant surprise par le commentaire positif du docteur sur les recherches que j’avais effectué sur les prélevés appartenant donc à des démons, et acquiesçai avec un sourire timide :
- Merci. C’est un plaisir de vous rencontrer docteur.

Mais très vite mon attention revint à Third of B qui fit part de maux de tête. Ce qui me fit me tourner brièvement vers William. La douleur. Ainsi donc le docteur était parvenu à créer un système nerveux artificiel ? Mais là ça allait au-delà encore d’une invention incroyable si on parlait bien d’androïde.

- Vous avez eu des soucis de vision ? interrogeai-je avant de réaliser le geste de salutation du drone.

Un instant surprise, je tendis ma main pour serrer doucement la sienne. Sa main était chaude et le contact était absolument étonnamment normal.
- Bonjour Third of B. oui, nous avons entendu parler de vous et c’est pour ça que nous sommes ici. Nous voulions voir de nos propres yeux, votre ... « travail », docteur, conclus-je hésitant à parler de création ou d’invention face à cet être composé en partie de matière organique et qui était qui plus est capable de ressentir la douleur.

Qu’en était-il des émotions ? Mais je laissai William ouvrir le bal des questions ... Quoique j’en avais déjà posée une.

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ft. Jack Noonien, Jessica Jester & Third Of B

Après ce que Frank nous avait dit notre curiosité nous avait poussé, Jessica et moi, à nous organiser une petite rencontre avec le Docteur Noonien. Nous avions des questions et seul lui pouvait réellement y répondre vu qu’il était le concepteur de ces fameux drones.

Je voulais comprendre son invention et estimer si c’était du beau travail, du travail du génie ou bien du travail bâclé approuvé à la hâte par Pierce. Et, aussi, estimé si c’était une potentielle menace pour la sécurité du SPN… Voir même du monde. Parce qu’un E-SAK pouvait déjà faire des dégâts… Mais 20 drones interconnectés c’était encore pire.

C’est donc pour comprendre qu’on s’était rendu au SPIN où se trouvait le labo de Noonien. On ne tarda pas à se retrouver devant de sonner à la porte d’où provenait de la musique. David Bowie… Un choix assez en phase avec le sujet qui nous amenait ici.

Il nous fit entrer alors que la musique avait baissé de son. A l’intérieur ce trouvait le vieux Noonien et… Une des ses créations, je présumes. Ce type correspondait, en tout cas, à la description qu’avait fait Frank des drones. Et, effectivement, je pouvais constaté qu’ils ne passeraient jamais inaperçus hormis, peut-être, à une fête d’Halloween. La fête que je déteste le plus au monde, d’ailleurs…

Noonien avait un grand sourire et il vint nous accueillir plus que chaleureusement. J’esquissai un sourire lui serrant la main alors qu’il complimenta les travaux de Jessica.

-Bonjour, Docteur Noonien.

Il est enjoué, le vieux et il se tourna vers son drone lui demandant si sa vision, ça allait. Et quand le drone se mit à parler, je levai un sourcil. Pas de voix robotique. Un peu comme E-SAK, le drone savait totalement bien s’exprimer. Sauf qu’il parle en « nous ». A moins que la douleur ne s’étendait à tous les drones auxquels il était connecté. Directement, Jessica interrogea le drone sur son petit soucis alors que ce dernier vint nous saluer.

Ah ! Le fameux Third Of B ! Le nouvel ami de Frank ! Celui avec qui on doit être gentil.

Je serrai la main du drone. Sa peau semblait aussi réelle que la mienne. Et vu son physique, j’étais prêt à mettre ma foutue main au feu que c’était un réel cyborg du style d’E-SAK.

-Salut, Third.

Jessica évoqua les raison de notre visite et c’est vers le Docteur Noonien que je me tournais. C’était lui le concepteur, après tout. Un concepteur que je connaissais bien peu, finalement. Et, pour le moment, je le taguais toujours de savent fou aux idées grandioses.

-Nous avons été mis au courant très récemment de votre travail, comme Jessica le dit, ça a attisé notre curiosité. J’ai un milliard de questions… Je ne vais pas le nier. Mais…

Je pointai Third du doigt.

-C’est un foutu cyborg ça. Vous avez été cherché son corps dans un morgue pour en faire un soldat ? Ou, pire, vous en avez pris un vivant… Parce que c’est bien ça, non ? Des petits soldats à la solde du SPN ? Pierce a envoyé l’éthique se faire voir à ce point ?

Parce que c’est pas faute d’avoir dit à Pierce que E-SAK est un échec, hein. Et j’avais comme l’impression que c’était pour ça que Pierce ne m’avait rien dit… Je m’étais rendu compte qu’il y avait très peu d’éthique dans ce que j’avais fait à Isaak Waters… Mais le faire à 20 personnes c’était différent. Alors autant confronter Noonien directement même si je n’avais en rien haussé le ton. C’était plutôt de l’étonnement qu’on entendait dans ma voix.

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ft. Third Of B, Jessica Jester & William Stark

Third Of B et le Collectif semblaient aller mieux. Je comprenais qu’un tout petit réglage mal fait pouvait être inconfortable, voire handicapant pour eux. Or, je tenais à ce qu’ils se sentent tous le mieux possible. J’aimais mes drones et Datalore comme s’ils étaient les enfants que je n’avais jamais eus.

Je comptais d’ailleurs me repencher encore une fois sur le rapport très récent du Dr. Ravenloft qui me signalait une attaque imminente. Je comptais bien être prêt pour ce jour-là car s’il arrivait quelque chose au Collectif, je m’en voudrais à mort !

Mais Third Of B n’avait pas encore quitté mon labo que nous recevions de la visite. Je n’attendais personne. Et je fus à la fois surpris et ravi de voir débarquer deux collègues brillants. Le genre de personne avec lesquelles il était possible d’avoir un dialogue. Parfois, ça pouvait être houleux comme ça l’avait été en son temps avec Edwin Stark, mais ce serait toujours intéressant.

Surtout que je n’avais encore jamais eu l’occasion de parler à ces deux-là… Personne ne s’était, en fait, réellement intéressé à ce que je faisais parce que tout le monde me prenait un peu pour un fou. Je n’en voulais à personne pour ça. Peut-être l’étais-je réellement un peu, fou… Il fallait un peu de folie pour faire avancer la science.

Ça m’avait aussi permis de travailler tranquille pendant toutes ces années sans avoir de comptes à rendre à personne.

Je les saluai chaleureusement, les connaissant tous les deux uniquement à travers leurs travaux. William avait conçu tout le système de sécurité du SPIN, notamment. Quant à la jeune Docteur Jester, elle n’était pas là depuis longtemps mais s’était déjà distinguée par ses recherches sur l’ADN démoniaque. Un travail pour lequel je la félicitai.  

Une fois les premières salutations faites, Third s’avança en m’informant qu’il avait mal au crâne.

-Ça devrait disparaître bientôt, Third Of B. Mais si ça persiste, tu peux aller demander conseil au Dr. Wood.

Third Of B s’était avancé et je le regardai saluer à son tour nos visiteurs, un grand sourire aux lèvres. Je savais que Third Of B était le plus sociable et le plus curieux des drones. Et il apprenait vite… Jessica Jester resta un instant interdite, s’interrogeant sur le problème de vision du drone avant de lui serrer la main.

-Un petit réglage défectueux. Mais le problème est réglé maintenant.

Le Dr. Jester se remis assez vite de sa surprise et salua poliment Third Of B. Puis elle annonça qu’ils étaient justement là pour voir mon travail de leurs propres yeux.

-Alors vous arrivez juste à point ! Third Of B pourra vous parler de lui… ou d’eux… Et je serais ravi d’éclairer vos lanternes.

J’adorais parler de mon travail. C’était plus qu’un travail, c’était une passion, le rêve de toute une vie.

-Mais je vous en prie, asseyez-vous… Mon labo n’est pas vraiment confortable, mais je me connais, si vous me lancez sur mes travaux, je risque de ne plus m’arrêter… Maintenant que je peux en parler…

Je rigolai et leur apportai deux chaises de bureau avant de me rasseoir sur la mienne.

-Third Of B. Tu peux te rasseoir sur la table, si tu veux.

Stark avait un milliard de questions. J’écartai les bras signe que j’étais aussi disponible pour leur répondre que je le pourrais.

Il commença en pointant Third Of B. Sa première question portait sur la définition qu’on pouvait faire des drones. Mais sa définition assez imagée me fit rire.

-D’un point de vue purement théorique, en effet, les drones peuvent être assimilés au cyborgs. Puisque les cyborg sont des êtres dont les capacités physiques sont décuplées par des éléments mécaniques, électroniques. Cependant, je n’ai déterré personne et je n’ai enlevé personne non plus.

Je haussai les épaules, croisant les mains sur mes cuisses et me balançant doucement sur ma chaise de droite à gauche.

-Pour l’instant, le monde des drones se limite au SPIN. Ils ne connaissent que cela depuis presque quatre mois et leur seul désir est d’accomplir, au jour le jour, leur mission.

Je souris à Third Of B.

-Je ne les considère pas comme des cyborgs. Je n’ai pas encore trouvé le terme adéquat pour les nommer. Pour moi, ils sont une toute nouvelle forme de vie.

Je désignai les visiteurs d’une main au drone.

-Parles-leur un peu de vous, Third Of B. Par exemple… ce que vous avez fait aujourd’hui…

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ft. Jack Noonien, Jessica Jester & William Stark

Nous avions de la visite. Deux consultants du SPN. Willam Stark et Jessica Jester. Nous ne nous attendions pas à cette visite mais peut-être que le Docteur Noonien s’y attendait. Nous n’en savions rien.

Nous regardâmes notre créateur saluer les deux visiteurs. Nous apprenions beaucoup des interactions entre les humains. Nous apprenions qu’ils étaient tous différents et ne réagissaient pas de la même façon aux choses.

Nous avions rassuré le Docteur Noonien sur notre état même si nous espérions que le mal de tête disparaisse vite. Nous étions ennuyé par ça. Nous avions du mal à nous concentré à cause de ça. Mais le Docteur Noonien nous rassura et déclara qu’on pouvait aller voir le Docteur Wood si ça n’allait pas.

-Nous suivrons le conseil.

Nous étions descendus de la table et nous avions vu que la jeune femme, Jessica Jester, était étonné par notre problème de vision. C’est le Docteur Noonien qui expliqua notre petit problème.

-Le problème est réglé. Nous voyions flou.

Nous avions dit ça en montrant du doigt notre œil gauche, celui qui avait une couleur bleue très claire. Après quoi nous nous étions présenté et nous avions serré les mains de Jessica et de William.

Le Docteur Jester était intrigué par le travail du Docteur Noonien. Parlait-elle de nous ? Nous étions son travail, sa création… C’est lui qui nous avais donné vie et il était heureux de pouvoir répondre aux questions des deux scientifiques. Le Docteur Noonien était souvent de bonne humeur. Nous aimions passer du temps avec lui. Il disait que nous pourrons parler de nous. Nous hochâmes de la tête.

-Nous pouvons faire ça.

Le Docteur Noonien proposa au Docteur Jester et à Stark de s’asseoir. Nous savions que c’était une convention qui permettait de favoriser une bonne communication surtout si celle-ci durait. Ainsi, nous nous installâmes sur la table assis. De ce point de vue nous surplombions un peu tout le monde.

William déclara alors avoir un milliard de questions. Nous entrouvrîmes la bouche de surprise parce que c’était un nombre très élevés. Nous allions passer beaucoup de temps à répondre à ces un milliards de questions. Mais nous ne fîmes pas de commentaire car nous avions souvent aussi beaucoup de questions. Nous ne savions toujours pas ce qu’étais un nain… Nous devrions peut-être poser la question au Docteur Noonien quand il ne sera plus occupé.

*Nous nous en fichons.*

Non, nous voulions savoir. Nous voulions savoir pourquoi Fringer nous appelait ainsi.

Stark avait poser des questions sur notre nature. Les agents du SPN nous appelaient par différentes appellations. Drones, androïdes, cyborgs, robots… C’était souvent « robot » qui revenait. Nous n’étions pas des robots. Nous ne correspondions pas à la définition. Mais nous avions appris à accepter tous les termes bien que « robot » était insultant. Nous avions beaucoup plus de mal à accepter le terme de « monstre ». Fringer nous appelait comme ça parfois. Nous n’étions pas des monstres et nous ne voulions pas en être. C’est ce que nous avions dit à Fringer mais il n’écoutait pas.

Le Docteur Noonien déclara que le terme de cyborg était le plus proche de ce que nous étions. Mais il disait n’avoir déterré personne et enlevé personne ce qui nous fit afficher un air interrogateur car nous n’étions pas sûr de comprendre la question de départ de William et cette partie de la réponse du Docteur Noonien. Enfin, si… Nous avions compris une partie.

-Nous ne sommes pas un cadavres… Nous sommes vivants…

Si nous étions morts nous ne saurions pas parler, ni bouger, ni avoir conscience de ce qui nous entoure.

Le Docteur Noonien disait que nous n’avions vu que le SPIN pour l’instant. Nous savions qu’il y avait un monde extérieur. Personne ne nous avais caché ça et nous irons, un jour, le découvrir lorsque nous feront des missions à l’extérieur du SPIN. Nous avions hâte si bien que la simple pensée de ça nous fîmes sourire.

Le Docteur Noonien disait qu’il n’avait pas encore trouvé de terme pour nous nommer. Nous sourîmes.

-Nous sommes pressé de savoir par quel terme vous allez nous appeler.

*Oui ! On veut savoir !*

Le Docteur Noonien voulait que nous parlions de nous et de ce qu’on avait fait aujourd’hui. Nous sourîmes en regardant Jessica et William.

-Nous avons surveillé le SPIN après notre sortie de veille. L’agent Fringer est en congé alors nous avons eu une bonne journée. Aucun incident n’a été signalé. Les détenus se sont bien comporté. Heureusement parce que nous avions mal à la tête. Le Docteur Noonien nous a appelé ici pour réparé le dysfonctionnement à notre implant oculaire.

Nous avions raconté la journée. Nous devions parler de nous…

-Nous aimons apprendre des choses. Nous apprenons beaucoup chaque jour. Nous apprenons avec les agents. Ceux qui veulent bien nous parler nous apprennent beaucoup.

Nous sourîmes. Nous pouvions répondre à leur questions comme nous l’avions fait avec d’autres.

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Ft William Stark & Third of B.

Mon éducation, mon passé, et au fond celle qui avait appris à se cacher derrière les autres, m’obligeaient à user de moults précautions lorsque je m’adressai à des inconnus, qu’ils fussent des confrères n’y changeait finalement rien du tout.

Mais William lui, n’avait pas l’habitude de faire dans la dentelle. Et s’il dit tout haut ce que je pensais tout bas, il le fit sans prendre de gant et sans le moindre tact, m’arrachant une expression stupéfaite, et quelque peu gênée face au docteur Noonien.

Pourtant celui-ci loin de se vexer, continua à sourire, avec cette expression toujours sympathique. On pouvait se demander si ce n’était pas le mimétisme de son drone qui avait rendu ce dernier aussi sympathique auprès de Frank. Car en matière d’imitation, les intelligences artificielles pouvaient être très douées, intelligences artificielles, ou pas !

Enfin pour en revenir au docteur, s’il ne valida pas l’idée qu’on avait bel et bien affaire à des cyborgs, il ne nia pas pour autant, se contentant d’affirmer qu’il n’avait ni enlevé, ni déterré personne. Sans blague ? Pourtant il avait bien dû utiliser « les parties » organiques de quelqu’un ! Mon regard chercha celui de William, ma propre expression affichant un mélange de perplexité et de doute.

Un cyborg, mui qui devrait aller consulter un docteur pour des problèmes d’humain ! Je notais l’information dans un coin de mon esprit.

Le docteur Noonien se vantait d’avoir créé une toute nouvelle forme d’intelligence artificielle.  Mais à mes yeux, Third n’avait pas grand-chose d’artificiel que ses implants, ou peut-être dans sa façon de raisonner ? Quelque chose qui oui, était bien trop proche d’E-sak. Quoiqu’assurément son attitude était à des lieues de celles du fils de William..

Et alors que je l’observai, mes oreilles ne rataient absolument rien de ce qui se disait entre William et le docteur qui semblait plus que fier de ses « créations ».  Même si pour moi la question demeurait : d’où venait cet homme face à nous ? Un cyborg qui ne semblait pas avoir conscience qu’il ait pu être un jour humain. Pour E-sak de ce que William m’en avait dit, la révélation avait été un choc quand il avait su. Qu’en serait-il pour Third et ses acolytes ?

Et quel était son passé ou celui des dix neufs autres individus ?

Mais toujours fidèle à celle que j’étais, je m’abstins de poser de question trop embarrassante pour m’intéresser finalement à Third, ignorant le tabouret pour m’approcher de ce dernier. Le docteur nous encouragea à nous adresser directement à lui, et je n’allais pas manquer cette occasion à l’exception de ce qu’il nous en apprit.
- Pour l’instant ! relevai-je, avec un regard appuyé en direction du professeur.  Oui je comprends. Un environnement sécurisé pour leur permettre d’apprendre dans certaines limites et pour tester toutes les fonctionnalités de vos drones. Voir détecter les éventuelles failles, comme ce problème de vision, afin d’éviter tout problème à l’avenir....Ce qui signifie que vous comptez aussi les laisser sortir un jour?

Je me tournai un bref instant vers le docteur. Confronter ses drones à l’humanité avec tous ses défauts et ses turpitudes. Il y avait de quoi leur fournir un Très vaste sujet d’étude pour ces apprentis cyborgs. Mais de quoi aussi provoquer des problèmes que nul jamais ne pourrait anticiper.
Pourtant je pouvais comprendre l’incroyable opportunité que ça offrait, même si je n’étais pas certaine d’approuver, pas en ayant été confrontée à E-sak.

Je revins donc à Third.
- Vous avez l’air en effet tout ce qu’il y a de plus vivant ! Est-ce que vous vous êtes déjà blessé pendant vos exercices ? Comment régénérez-vous ? Et quel est votre régime alimentaire ? Je suppose que vous avez une formation au combat ? Ou à quoi d’autre vous a-ton formé ? Votre niveau d’étude. Avez-vous tous subi la même formation ou chacun a-t-il une fonction spécifique ?

Je ne freinai désormais plus ma curiosité parce que je n’avais pas à craindre de l’indisposer avec mes questions, puisque nous étions sensés être face à un être artificiel. Pourtant il ressentait des émotions, de ce que je crus comprendre en l’entendant parler de l’agent Fringer.
- Vous n’aimez pas cet agent ?  ET donc la douleur vous a empêché d’être pleinement concentré ?

Et donc Third aimait apprendre.
- Quel est votre sujet préféré ? L’art, la cuisine ? Littérature, musique ? Avez-vous un aliment que vous préférez, quelque chose que vous aimez que les autres drones n’aiment pas ? En quoi vous différenciez-vous les uns des autres ?

Puis après cette avalanche de question :
- Quel est votre rhésus sanguin ? Faites-vous des rêves quand vous êtes en veille ?

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ft. Jack Noonien, Jessica Jester & Third Of B

Si je n’avais pas conçu E-SAK, j’aurais trouvé surprenant qu’un ingénieur demande à sa création d’aller voir un foutu docteur. C’était, en tout cas, la preuve qu’on avait bien, ici, face à nous, un cyborg avec un cerveau biologique. Sinon comment aurait-il mal à la tête ?

Jessica avait quelque peu interagit avec le drone qui avait un problème de vision. L’un de ses yeux était clairement un implant. L’autre… Non. L’autre semblait tout à fait normal.

Je n’avais pas tardé à entrer dans le vif du sujet mettant en avant mes nombreuses questions. Je savais que Jessica devait en avoir tout autant curiosité scientifique oblige. Mes premières questions étaient empruntes d’une certaine méfiance envers la création de Noonien ainsi que son éthique. Je crois que si je n’avais pas créé E-SAK, j’aurais été plus emballé ou même jaloux que méfiant.

Malgré tout, le Docteur Noonien ne se formalisa pas de mon ton et nous invita à nous asseoir clamant qu’il adorait parler de son travail. Il proposa à son drone de s’asseoir lui aussi ce qui fit sans broncher.

-On se contentera des chaises.

On s’installa, donc, alors que Noonien répondit à ma question en disant que, quelque part, sa création était proche du cyborg sans en être un. Il disait n’avoir enlevé et déterré personne. Ah oui ? Alors comment, hein ?! Comment ces trucs existent si la base n’est pas quelqu’un ! Même le drone se défendait d’être un cadavre ! Bah voyons ! J’affichai un sourire jaune.

-Vous m’en direz tant… Donc, si vous n’avez enlevé personne et déterré personne, vous êtes le roi de l’illusion, c’est ça ?

Parce que si ce n’est pas une base humaine, tout est synthétique et les émotions sont uniquement simulées. Comme le sourire facile de Third, par exemple.

Le Docteur Noonien déclara que les drones étaient, pour l’instant, limité au SPIN et leur but était simplement de remplir leur mission. Ouais… Moi aussi j’avais limité E-SAK à mon labo et à la seule mission de me protéger mais fort est de constaté qu’il avait rapidement voulu voir autre chose et faire autre chose. Jessica, elle, voyait le côté pratique de les faire évoluer dans un environnement fermé. Certes, pour les testes et les mises au point, il n’y a rien de mieux.

-Vous n’avez pas peur qu’ils veuillent aller voir ailleurs ?

Je dis ça avec un petit sourire en coin alors que le Docteur Noonien revint à l’essence de ma première question en disant que ses créations n’avaient pas encore de noms connus pour les appeler… Apparemment, Third était pressé de savoir quel nom leur donnera leur créateur.

-Une nouvelle forme de vie synthétique… Il faudra préciser le côté synthétique dans le terme que vous inventerez.

Je dis ça pour souligner que ce qu’avait créé Noonien, si ce n’était pas un vrai corps à la base, n’était rien que du synthétique.

Il laissa, ensuite, Third s’exprimer. Le cyborg (à défaut d’un autre terme), raconta sa journée. Il semblait ne pas fort aimé l’agent Fringer. J’avais déjà croisé quelques fois Fringer mais c’est surtout par Frank que je savais que l’agent de niveau 5 était un bel enfoiré.

Après ça, Third déclara qu’il aimait apprendre mais ce que je relevais, c’est que tous les agents ne semblaient pas vouloir communiquer avec les cyborgs. Ça n’empêchait pas, visiblement, Third de sourire et de voir le bon côté des choses…

C’est Jessica qui se tourna alors vers Third s’intéressant à lui. Elle lui posa alors des questions sur son fonctionnement. Je les écoutais attentivement parce que, au fond, j’avais exactement les mêmes questions. Je regardais le drone de haut en bas. Sincèrement… Il n’avait pas la carrure d’un combattant. Il était encore plus petit que moi. Mais sans doute ne fallait-il pas se fier aux apparence, n’est-ce pas ? Parce que je doutais que Pierce ait validé une armée de petit nain incapable de se battre… Sauf si leurs capacités étaient différentes de celle d’un combattant normal d’où les questions importantes de Jessica sur les capacités du drone.

Elle le questionna sur Fringer mais aussi sur ses centres d’intérêts. Son rapport avec les autres drones aussi. Il parle en « nous »… C’était déroutant mais ça collait à la description de Frank de drones interconnectés. Et je vis bien sur le visage de Third que la question « en quoi vous différenciez-vous des autres ? » semblait le plonger dans une bien trop profonde réflexion.

Après ces questions de Jessica à Third, je me tournais vers le Docteur Noonien.

-Physiquement, ils sont tous les mêmes ? Parce que celui-là ne doit sûrement pas trop effrayer les surnaturels avec son 1m30, ses 25 kilos et son sourire facile…

Ok… J’exagère un peu, hein… Mais bon, j’imagine que Third ne va pas se vexer pour ça, si ? Quelque part, je voulais peut-être voir s’il se vexait… Pareil pour le Docteur Noonien qui, lui aussi, avait le sourire facile.

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ft. Third Of B, Jessica Jester & William Stark

Third savait ce qu’il avait à faire si jamais son mal de tête persistait. Je n’avais pas peur de l’envoyer chez le Dr. Wood. Les drones l’aimaient bien, moi aussi d’ailleurs et elle les considérait comme n’importe lesquels de ses patients.

J’avais invité nos deux visiteurs à s’installer sur des chaises de bureau. William accepta cette offre de confort minimal mais le Dr. Jester nia la chaise pour s’intéresser de plus près à Third en l’approchant. Je souris de la voir aussi curieuse. Mais je n’imaginais pas encore à quel point elle l’était. Ça allait venir.

Je les avais rassurés tout de suite… Enfin, j’avais tenté de les rassurer, en disant que, contrairement à Edwin Stark en son temps, je n’avais foutu en l’air la vie de personne. Du coup, forcément, les deux scientifiques s’interrogeaient sur la provenance du côté organique de Third et des drones en générale.

-Le roi de l’illusion ? Non. Je vais vous expliquer ça… Attendez…

Et tout en continuant la conversation, je m’installai devant un ordinateur dont l’écran prenait toute une partie du mur, à la recherche du dossier concernant Third Of B. Je tapais très vite et certaines images et documents passaient à toute vitesse sur l’écran.

Mais leurs questions défilaient encore plus vite que ma navigation dans mon système. Je me tournai vers Jessica et William quand ils se posèrent la légitime question de savoir si j’allais toujours limiter mes drones au SPIN et si eux-mêmes n’avaient pas le désir d’aller voir ailleurs.

-Oui, bien sûr que oui, je compte les laisser sortir. Ils ne seront pas toujours limités au SPIN. Third of B a d’ailleurs récemment été déclaré apte pour le service en extérieur. Il appuiera les agents de terrain. C’est mon désir qu’ils voient le monde et c’est aussi leur désir.

Je regardai plus particulièrement William.

-Si j’ai peur ? Bien sûr que j’ai peur… Comme un père qui voit son adolescent sortir seul pour la première fois. Mais je sais que c’est nécessaire à leur développement.

Quant à la désignation à leur donner… Je n’en avais pas encore pour cette nouvelle forme de vie que j’avais créée. Third était curieux de savoir ce que j’allais pouvoir inventer comme mot. Stark, lui, affirmait que je devais préciser le côté synthétique de cette nouvelle forme de vie. Je me remis à taper sur mon clavier tout en lui répondant.

-« Forme de vie synthétique » conviendrait pour la matrice centrale, Datalore. Ce n’est pas tout à fait correct pour Third Of B et ses frères et sœurs.

Third of B prit alors la parole, déclamant ses aventures de la journée. Je tiquai un peu quand il parla de l’agent Fringer. Les drones m’en avaient déjà parlé et ça me titillait d’intervenir, mais je savais aussi que les drones devaient apprendre à gérer ce genre de problème eux-mêmes.

Puis le Dr ; Jeste se mit à poser des questions… Beaucoup de questions, toutes à la suite. Je rigolai, regardai Third of B puis Jessica Jester.

-Et on dit que je suis curieux… Vous avez raison de poser des questions. J’aime ça chez des hommes et femmes de science ! Je pense, personnellement, que tout commence avec ça, des questions.

Je regardai Third Of B.

-Je vais répondre aux questions auxquelles tu n’as pas la réponse.

J’appuyai sur « enter » sur mon ordinateur et le schéma de Third Of B. apparut à l’écran ainsi que ses caractéristiques principales.

-Les drones n’ont pas suivi de « formation » au combat. Mais ils ont dans leur système plusieurs programmes leur permettant de connaître instinctivement le maniement de certaines armes. Dont vos pistolets à UV, William. Le combat rapproché fait aussi partie de leurs programmes. De même qu’ils connaissent tout le fonctionnement du SPIN par le même biais.

Je m’interrompis pour me remémorer, dans l’ordre, les questions du Dr. Jester.

-Ils ont un niveau d’étude équivalent au secondaire supérieur général. Mais leurs éventuelles lacunes peuvent être comblées en direct par Datalore. Un peu comme quand vous vous posez une question et que votre premier réflexe est d’aller sur Google trouver la réponse.

Je regardai mon écran.

-Et son groupe sanguin est… attendez parce qu’ils n’ont pas tous le même et je ne les connais pas par cœur. Ah voilà… A+… Le plus courant, en somme.

William avait aussi une question qu’il posa non sans un certain cynisme envers Third Of B.

-Il ne faut pas se fier aux apparences. Physiquement, ils sont tous différents. Sexe, âge, ethnie… Je voulais qu’ils puissent développer, même au sein du Collectif, une certaine individualité.

Je me tournai vers Third Of B.

-Tu peux répondre au reste des questions, si tu les as enregistrées. Je reviendrai ensuite sur la question qui fait se tortiller Monsieur Stark sur sa chaise.

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ft. Jack Noonien, Jessica Jester & William Stark

Le roi de l’illusion ? Nous nous comprenions pas vraiment cette question de la part de William Stark mais elle était destinée au Docteur Noonien qui disait ne pas l’être. Il s’approcha de son ordinateur disant qu’il allait expliqué tout ça aux deux scientifiques.

Jessica Jester avait réagir sur le lieu où nous vivions et elle semblait approuver que ce genre d’environnement était utile pour notre apprentissage. Nous sourîmes car nous aimions voir que les gens confirme que nous étions au bon endroit pour progresser même si nous savions que nous allions, bientôt, pouvoir faire d’autres expériences à l’extérieur. Le Docteur Noonien confirma ça et notre sourire s’agrandis quand il parla du fait que nous étions, désormais, prêt aux missions extérieures. Quant à William Stark il s’interrogeait sur les peurs du Docteur Noonien concernant le fait qu’on veuille « aller voir ailleurs ». Il parlait de l’extérieur. Le Docteur Noonien confirma sa peur mais un peu légitime. Car il nous considérait comme ses enfants et nous le considérions comme un père à l’instar de Datalore.

-Nous avons hâte de découvrir l’extérieur. Nous pensons que ça nous fera progresser encore plus.

Ils en étaient revenus à notre dénomination. Pour l’instant, nous n’en avions pas mais nous étions impatient d’avoir un mot pour nous définir adéquatement. Nous ne savions pas pourquoi c’était important pour nous mais ça l’était. William Stark souligna notre côté synthétique… Nous tiquâmes et le Docteur Noonien souligna que la désignation de « synthétique » était incorrecte pour nous.

-Forme de vie synthétique est encore moins correcte que cyborg…

Le Docteur Jester, elle, s’intéressait à nous et nous posa une partie du milliard de questions prévus. Nous écoutâmes avec un sourire car nous aimions discuter et répondre aux questions presque autant que nous aimions en poser. Il y avait beaucoup de questions mais elles s’infiltrèrent dans le Collectif pour être traitées et retenues plus facilement. Le Docteur Jester s’intéressait à tous les aspects de ce qui était « nous ». Notre nourriture, nos capacités au combat, nos formations, l’agent Fringer, nos passions et même notre rhésus sanguin une question qui nous fîmes prendre un air curieux.

Une fois les questions posées, le Docteur Noonien disait ce que nous pensions tout bas : qu’on aimait cette curiosité. Il s’attela à répondre à certaines questions auquel nous n’avions pas la réponse.

Nous l’aurons quand il aura répondu…

Il parla de notre capacité à combattre. Nous n’avions pas suivi de formation. Nous étions programmer pour savoir le faire tout simplement. Il avait, ensuite, parlé de notre niveau d’étude. Nous savions ce qu’était un « niveau d’étude » car l’information était donnée dans les dossiers des agents du SPN. Comparé à William Stark ou le Docteur Jester, notre niveau d’étude était bas. Mais nous avions notre matrice centrale pour nous aider. Il donna notre groupe sanguin alors que, désormais, nous avions, depuis peu, un visuel sur mon schéma sur l’écran du Docteur Noonien.

William posa alors une question et nous avions, désormais, assez d’expérience des humains que pour comprendre que sa question visait à se moquer de nous. Nous le savions intelligent. Nous savions donc que, à l’œil nu, il était capable de déterminé que nous ne faisions pas 1m30… Nous fîmes la moue. Ce n’est pas la première fois que nous subissions des moqueries. Nous avions intégré le concept et il ne nous plaisait pas. Le Docteur Noonien répondit tout de même à la question de Stark.

-Nous faisons 1m70 soit 4 centimètres de moins que vous, Monsieur Stark. Nous pesons 75kg. Nous avons l’habitude des moqueries… Ce n’est pas pour ça que nous les aimons…

Le Docteur Noonien nous laissa le soin de répondre aux autres questions du Docteur Jester. Nous sourîmes à nouveau nous recentrant sur le Collectif pour nous remémorer les questions qui avaient été retenues.

-Nous avons jamais été vraiment blessé, jusqu’ici, lors de nos missions. Nous avons parfois eu quelques blessures mineurs lors de nos entrainements mais rien qui n’a pu être réparé par le Docteur Noonien ou le Docteur Wood assez facilement. Nous nous régénérons comme les humains tout comme nous ressentons la douleur comme eux bien que nos implants nous rendent plus résistants. Nous sommes programmés pour éviter d’être blessé par une capacité d’anticipation supérieure à la moyenne, une capacité de combat elle aussi supérieur.

Nous marquâmes une pause pour obtenir les autres questions stockées dans le Collectif.

-Nous ne mangeons pas. Nous obtenons tout ce qu’il nous faut pour fonctionner lors de notre veille. Nous sommes branché ce qui nourri nos cellules et nous permet de fonctionner hors vieille.

Le Docteur Noonien avait répondu pour notre formation au combat et notre formation intellectuelle.

-Nous nous formons grâce à nos expériences. Notamment au niveau de comment agir comme les humains. Nous apprenons à les comprendre pour mieux nous comprendre et interagir avec eux.

D’autres questions concernaient l’agent Fringer.

-Nous n’aimons pas l’agent Fringer car il est adepte des moqueries envers nous. Il nous considère comme des monstres. Nous ne pensons pas être un monstre. Il ne nous parle jamais directement. Il est aussi…

Nous trouvâmes le terme.

-Méchant avec les détenus et, parfois, avec d’autres agents. Nous travaillons avec lui mais nous apprécions quand il est en congé.

Nous passâmes à la douleur que nous avions ressentie tout à l’heure et qui se dissipait peu à peu.

-Quand nous avons mal à la tête, nous avons du mal à vous concentrer… N’avez-vous pas la même chose ?

Ma question visait encore à en apprendre plus… Est-ce que les humains avaient aussi du mal à se concentrer quand ils avaient mal à la tête.

Les questions sur les passions étaient plus complexes mais nous prîmes le temps d’y réfléchir avant de répondre.

-Nous aimons discuter avec des gens et apprendre d’eux… Nous aimons jouer aux cartes. Nous avons appris à jouer aux cartes avec des agents. Nous avons appris plusieurs jeux. Nous aimons la musique aussi. Nous aimons différentes sortes de musique.

C’était à peu près tout… Nous n’avions pas expérimenté d’autres activités car nous passions beaucoup de temps en service ou à faire des tests.

Nous continuâmes à avoir accès aux questions stockée mais… Certaines étaient sans réponses… Nous traitâmes à nouveau sans avoir de réponse.

-« En quoi vous différenciez-vous les uns des autres ? ». Nous n’arrivons pas a bien répondre à ça…

Nous regardâmes vers le Docteur Noonien d’un air un peu perdu avant de lancer :

-Comme le Docteur Noonien a dit.

Physiquement nous étions différent. Mais nous sommes un…

-Nous sommes un Collectif… Nous ne sommes qu’un.

Il nous restait une question qui avait ramené notre sourire.

-Nous rêvons lors de nos veilles. Nous trouvons les rêves parfois effrayant, parfois intéressant, parfois sans aucune logique…

Nous pensions avoir répondu à tout et nous affichâmes un sourire satisfait.

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Ft William Stark & Third of B.

Le roi de l’illusion. L’ironie m’arracha une moue, même si ses mots traduisaient, quoiqu’un peu trop ironiquement, ma pensée. Ces êtres de chair et de sang comme Third me le confirmera après mes questions, ne pouvaient être sortis de nulle part. Ils avaient été Quelqu’un, avant de devenir des cyborgs. Même si Noonien s’évertuait à prétendre le contraire.

Quant à son sarcasme destiné cette fois à Third, je fronçais les sourcils en protestant doucement.
- William !

Cyborg ou autre créature synthétique, peu importait. Cela ne justifiait en rien ces sarcasmes. Sauf s’il tentait seulement de provoquer le cyborg pour le faire sortir de ses « gonds », et pour tester ses limites psychologiques.

Le docteur Noonien lui confirma mes craintes. Il ne comptait pas limiter l’action de ces drones au seul SPIN. Déjà que leur mise en service semblait précipitée, alors les laisser sortir d’ici, ce serait encore plus risqué.
- Qui l’a déclaré apte ? Dis-je avec une pointe de soupçon. Et qu’est-ce qui a motivé la création de ces drones ? demandais-je alors en reprenant le terme technique initialement proposé.

Surtout qu’après interrogatoire du dénommé Third of B, je compris qu’ils avaient quelques faiblesses malgré ce à quoi on pouvait s’attendre. Faiblesses ou défauts de fabrique. L’un ou l’autre rendait leur mise en service dans ce genre d’endroit risqué. Alors que dire du monde extérieur ?

Même si pour Noonien, cela semblait être normal de leur laisser faire leurs expériences, normal d’avoir peur pour ses enfants. Je restai perplexe face à une telle comparaison.
- Tant que la sécurité des autres n’est pas mise en cause, on pourrait accepter cette comparaison. Mais vos « drones » ont des capacités surhumaines qui en font par là-même des êtres différents et donc potentiellement dangereux pour les humains. On ne peut les lâcher dans la nature sans avoir pris un minimum de précaution.

Puis le docteur répondit à quelques unes de mes questions, avec le même enthousiasme à peine marqué par l’ironie de William.
- Ok, ça fait partie de leur programme. Mais ont-ils seulement la moindre pratique du combat ? N’ont-ils subi aucun test à ce niveau ?

Il mentionna ensuite un Datalore.
- Qu’est-ce que ce Datalore ?

Une base de recherche informatique si je tenais compte de sa comparaison à Google.

Puis il confirma ce dont je me doutais déjà. Un rhésus sanguin et chacun avait le sien propre. Tout ça ressemblait à une vaste tromperie dont le docteur Noonien était le principal marionnettiste. Quoiqu’il avait sans doute été poussé par un supérieur ici au SPN.
Restait à savoir dans quel but.

De son côté, Noonien s’amusait du sarcasme de William, prônant des différences physiques et un individualisme chez ses drones sensés pourtant fonctionner en collectif. C’était ce qui motivait une partie de mes questions, concernant les goûts de ce Third, pour savoir justement s’il se considérait ou non comme un individu à part entière.

Third donc qui avait des affinités avec certaines personnes, moins avec d’autre, si typiquement humain. Comme il réagit à la moquerie de William en corrigeant les données physiques, mais plus encore en affirmant qu’il n’aimait pas les moqueries.

J’ajoutai doucement en le dévisageant:
- Nul être possédant un cœur ne peut les apprécier.

Et je savais donc qu’il en avait un, enfin de façon métaphorique bien sûr. Tout scientifique digne de ce nom savait que ce n’était pas le cœur qui était source d’empathie et d’émotion. Et donc, ce Third et sans doute aussi ses autres « frères et sœurs » étaient doués d’émotions, et de sentiments.

J’appris enfin que la seule différence notable mis à part son aspect physique et ses « programmations » , c’était l’absence de système digestif. Pratique en somme, ça éliminait une bonne partie des besoins quotidiens d’un être humain « normal ».

Quant à son antipathie pour Fringer, cela ne fit que confirmer mes doutes. Ces drones possédaient hormis des émotions, un égo. Et sa réponse m’inspira une nouvelle question :
- Et que ressentez-vous quand cet agent se montre méchant avec les détenus ?

Pour sa concentration, et le fait que son problème de vision avait provoqué un problème, il me répondit par une autre question.
- Bien sûr, mais c’est justement ce qui est sensé différencier humain d’êtres artificiels qui ne devraient pas connaître ce genre de problème.

En somme, la frontière entre cet être et nous autres les humains, était plus fine qu’ils avaient l’air de le penser. Bien qu’il butât brusquement sur ma question concernant les différences entre eux. Si Noonien avait parlé de différences physiques, ce n’était pas vraiment ma question.
Alors je précisai :
- Third, vous dites aimer la musique. Pouvez-vous me citer quelque chose que vous aimez mais que vos autres frères et sœurs n’aiment pas ?

Quant à ma dernière question, sa réponse me remplit de doutes, pas sur sa nature non. J’étais désormais certaine qu’il était plus humain qu’artificiel, mais sur ce qui allait l’attendre ensuite. Il venait de me dire que certain de ses rêves étaient effrayant..

Alors que ressentirait-il face au monde qui l’attendait ? Ils n’étaient pas prêts pour ça, j’en fus aussitôt certaine et je lançai un regard éloquent à William.

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ft. Jack Noonien, Jessica Jester & Third Of B

Les drones n’étaient pas fait, à long terme, pour rester éternellement au SPIN. Ils allaient aussi participer à des missions extérieures. C’est ce que déclara le Docteur Noonien. Third était, d’ailleurs, très emballé à cette idée… Jessica, elle, était plus sceptique demandant qui avait déclaré apte le drone et qui, d’ailleurs, avait voulu la création de ces drones. Si je pouvais spéculé sur la première question en me disant que c’était sans doute Bolton et Johnson qui les avait déclaré apte, je ne savais pas ce qui avait motivé la création des drones… Parce que pour créé ça, il fallait des années de travail. Ça ne se faisait pas en un jour. Je fixai le Docteur Noonien pour obtenir les réponses.

Un Docteur Noonien qui confirma avoir peur tel un père qui avait peur lors des premières sorties de ses enfants devenus adolescents. Moui, je comprenais l’analogie. Je savais que nous, ingénieur, on avait l’art de prendre nos créations pour nos enfants. Et je ne parlais pas là d’E-SAK qui était, littéralement mon fils, mais de Junior, par exemple, que je n’avais pas appelé « Junior » pour rien.

-Je vois… Vous tenez à vos créations. Comme la plupart des ingénieurs.

Mais Jessica était plus prudente… Elle imaginait que les capacités des drones, dehors, pouvait être dangereux pour les humains. Quelque part, c’était des armes. Si ça n’en était pas, le SPN n’en aurait jamais eu l’utilité. En gros, Jessica avait peur que les drones ne soient pas prêt à sortir d’ici et que leur manque de préparation ou une potentiel faille dans leur fonctionnement ne vienne à mettre en danger les humains parce que les drones disposaient de capacités supérieurs aux humains. Je levai un sourcil à cette remarque… Certes, il y avait un risque. Mais autant qu’un agent qui ferait sa première mission et qui n’aurait pas encore d’expérience de terrain… Puis… Est-ce que moi et elle ne faisions pas la même chose avec Jessy ? Elle a de grands pouvoirs et elle n’est pas toujours consciente des dangers pour elle et pour les autres pourtant on la laisse quand même aller où elle veut deux jours semaines. Bon… On peut la tracer. Mais le SPN sait tracer ses drones aussi, je suppose. Tout ce que je veux dire c’est :

-Si le SPN ne les lancent jamais, ils ne sauront jamais s’ils sont réellement apte. Il y a un moment où il faut bien se lancer… C’est la même chose pour les nouveaux agents… Il faut bien les mettre sur des missions extérieures à un moment donné. Parce que… J’imagine qu’ils ont été tester sous toutes les coutures, n’est-ce pas ?

Je demandai ça en regardant vers Noonien.

On avait débattu sur le terme qui pouvait le mieux déterminer les drones et Third Of B ainsi que Noonien ne semblait pas d’accord avec le terme « forme de vie synthétique ». Sa matrice centrale était une forme de vie synthétique. Pas les drones. Ok ! Alors quoi ?! Je veux savoir moi !

Mais je ne dis rien sur le coup laissant le soin à Jessica de poser des questions. Ça enthousiasmait le Docteur Noonien qui semblait apprécié la curiosité de Jessica. Il se mit alors à répondre à quelques questions auxquelles le drones ne pourrait pas répondre. Il expliqua que les drones n’avaient pas été formé au combat mais étaient programmer pour avoir des capacités de combat supérieures aux humains de part, notamment, leur connaissance instinctive des armements. C’était assez impressionnant… Mais ça amena d’autres questions de Jessica notamment sur la pratique même du combat. J’imaginais qu’ils avaient été testé… Mais je laissais le soin à Noonien de répondre à cette question. Parce que s’il me répond qu’ils n’ont pas été testé au combat, c’est tout le SPN qu’il faudra remettre en question. Ou la santé mentale de Pierce, en tout cas.

Le Docteur Noonien parla du niveau d’étude des drones qui était basique mais leurs manquements étaient comblé par Datalore… La matrice central, donc. Le Docteur Noonien expliqua que c’était une sorte de Google… Jessica semblait vouloir en savoir plus sur ce Datalore.

-Vous avez donné un nom à votre matrice centrale mais des numéros à vos drones ?

Alors que l’un est une vie synthétique entière et eux, des genre de cyborg à moitié organique ?

On apprit, par la suite, que Third disposait d’un sang de type A+. Je lorgnais un peu sur l’écran de Noonien qui montrait le schéma du drone qu’on avait devant nous. Et j’avais ainsi posé une question titillant le drone au passage en l’insultant un peu ce qui me valu une remontrance de la part de Jessica. Je pris un air innocent.

-Bah quoi ? Je ne fais que poser une question…

J’esquissai un petit sourire ensuite. Ma manœuvre visait à savoir si Third allait prendre la mouche. Tester ses émotions en sommes. Mais Noonien répondit à ma question me disant que chaque drones étaient différents. Intéressant… Comment il avait fait ça, bordel ?!

-Permettre de l’individualité dans un esprit collectif… Je crois qu’on pourrait débattre des heures de ça…

Parce que ça pourrait entrainer des complications, non ? Si les abeilles commencent à chacune faire ce qu’il leur plait, ça risque de mettre en péril la ruche, non ? Il m’était difficile de répondre sans plus d’information sur les drones en eux-mêmes. Quoi qu’il en soit, Third pris bel et bien la mouche ! Il avait cerné ma moquerie et me l’avait même presque renvoyé à la gueule en soulignant que je n’étais pas beaucoup plus grand que lui. Du grand art ! Ça me fit sourire, d’ailleurs alors que Jessica nota, dans un sens, que le drone avait un cœur.

-Belle répartie… On m’a dit d’être gentil avec toi… Mais je vois que tu sais te défendre tout seul comme un grand.

Et, par rancunier, il se mit à répondre aux questions restantes. Il expliqua qu’elles étaient ses capacités au combat et confirma avoir bel et bien subit des entrainements. Apparemment, le Docteur Noonien avait basé leur capacités de combats sur l’anticipation, la connaissance et une once de capacités physique supérieure. Mais ses drones n’étaient pas invincibles… Était-ils remplaçables, du coup ? Si un drone venait à mourir est-ce que Noonien allait simplement en mettre un autre en service. Je poserais la question plus tard, pour l’instant, je laissai Third s’exprimer.

Donc, il ne mangeait pas… Une simple branchement pouvait subvenir à tous ses besoins nutritif. Pratique pour les missions. Pratique pour le SPN.

Il parla de ses expériences, de Fringer qu’il détestait pour des raisons évidentes. Ce sujet amena d’autres questions de Jessica. Elle semblait vouloir, elle aussi, tester les émotions du drones. Savoir ce qu’il ressentait. Peut-être évaluer si le drone pourrait avoir des tendance à se venger de façon radicales des attaques verbales de certains agents. Moi, ayant créé E-SAK, je lui aurais posé la question aussi !

Il parla aussi de son problème de vision qui prouvait qu’il était presque bien plus biologique qu’artificiel. Et, à vrai dire, ça posait pas mal de questions. Pas tellement sur le drone en lui-même mais de toutes les faiblesses qu’il pouvait avoir vis-à-vis de son rôle au sein du SPN. Pourquoi ne pas avoir créé des androïdes incapables de ressentir la douleur ? Ça aurait été plus pratique, non ?

Le drone avait alors buté sur l’une des questions. Il n’arrivait pas à se différencier des autres, en fait… Physiquement oui… Mais c’est comme s’il avait un blocage où une mauvaise conscience de lui-même. Le pauvre nain était perdu. Alors Jessica essaye de creuser sur ce fait avec une autres questions sur les préférences musicales des drones. S’ils avaient les mêmes. Je laissai Third répondre avant qu’il n’affirme rêver.

Intéressant ! En tout cas, vu le regard de Jessica, elle ne semblait pas approuver une partie de la chose. Je ne pense pas que ça soit vraiment les drones, en soi, qui la perturbait mais leur fonction au sein du SPN. Parce que Third avait clairement dit pouvoir avoir peur… Les émotions pouvaient être punitives sur le terrain.

Mais moi, j’avais LA question qui me perturbait et que le Docteur Noonien avait bien compris que ça me perturbait. Et c’est vers lui que je me tournais.

-Alors ? La sujet qui me fait me tortiller sur ma chaise… Je veux savoir comment vous avez réussi à faire un être biologique adulte sans avoir recours à un corps extérieur. Tout comme j’aimerais comprendre quel intérêt ils ont à avoir des émotions et à ressentir la douleur, deux choses handicapantes pour leurs futures missions. Et en combien de temps avez-vous pu obtenir un tel résultat?

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ft. Third Of B, Jessica Jester & William Stark

Stark était cynique… Le Dr. Jester, elle, était soupçonneuse voire clairement hostile face au résultat d’un travail qui avait pris des décennies. Mais c’était bien loin d’entamer mon enthousiasme. Je savais ce que je faisais et je m’étais aussi préparé depuis très longtemps à rencontrer des gens pour lesquels mon travail représenterait une menace.

A moi de le défendre, maintenant.

Jester craignait clairement que les drones représentent un danger, tant à l’intérieur du SPIN qu’à l’extérieur. Elle demanda qui avait déclaré Third apte à sortir. Je fronçai les sourcils mais ne me départis pas de mon sourire.

-Et bien… La Sainte Trinité : Pierce, Johnson et Bolton. Mais ce qui a motivé la création des drones date de bien avant que ces trois-là soient à de si haut niveaux. Le Directeur Nash, en son temps, voulait une armée spéciale pour le SPN. Une armée qui pourrait tenir tête aux surnaturels.

Je fis la moue en me rappelant qu’Edwin Stark, le père de William, à l’époque, avait été mis sur le même travail que moi. Sauf qu’il avait une vision bien différente de ce que devait être cette armée. Il avait voulu créer des vampires. Ça lui avait valu d’être tué par sa propre création, au final. Et le projet Rebirth avait été enterré avec lui.

Jester n’acceptait pas vraiment la comparaison de mes drones avec des enfants. C’était pourtant ce qu’ils étaient et pas seulement à cause du lien que j’avais avec eux. Elle disait qu’ils étaient potentiellement dangereux pour les humains. Je regardai Third, puis elle.

A mon tour d’user d’ironie.

-C’est vrai que mon drone semble vraiment hostile envers vous…

Third Of B n’avait rien fait d’hostile. Par contre, eux, n’hésitaient pas à jouer d’insultes ou déclaraient clairement devant Third Of B qu’il n’était pas une création bienvenue. Sympa… heureusement que ni lui, ni moi, ne nous mettions vite en colère.

Je repris un ton plus sérieux et compréhensif, regardant le Dr. Jester dans les yeux.

-Je comprends votre inquiétude. Elle est légitime. Et c’est pour cela que je suis prêt à répondre à toutes vos questions en toute transparence. Je sais que l’humain a automatiquement peur de ce qu’il ne connait pas.

C’était clairement le cas de Jester.

-J’espère que les réponses que nous vous apporteront atténueront un peu cette peur. Et comme le dit William, si on ne lance pas les drones dans le monde, jamais on ne saura ce dont ils sont capables.

Par contre, ce qui me sidérait, c’était que les aptitudes au combat des drones semblaient obséder le Dr. Jester. Pourquoi ? Ça m’échappait… Surtout quand on savait que certains agents de terrain ne savaient même pas comment donner correctement un coup de poing.

-Ils ont autant de pratique au combat que n’importe quel agent de terrain. Ils ont des entraînements, comme les agents aussi. Tout comme ils sont évalués, comme les agents.

Notre conversation les amena à me questionner sur Datalore. Je fis un geste d’y aller doucement de la main.

-Datalore est comme un ordinateur central, mais sous forme d’androïde. J’y reviendrai.

Mais Stark voulait savoir pourquoi la matrice centrale avait un nom et les drones des numéros. Je me grattai la tête.

-En considérant que « Datalore » est réellement un prénom. Ce n’est que la contraction de « data » pour « donnée » et « lore » pour « information ». C’était toujours mieux que de l’appeler « zéro », même si ça aurait eu une certaine logique.

Ce fut alors à Third Of B de répondre aux nombreuses questions de Jessica et William. Je le laissai faire, l’observai faire. Je ne me permis de réagir que lorsqu’il parla de la nourriture. C’était vrai que les drones étaient nourris par une sorte d’intraveineuse comme ça avait toujours été le cas… C’était plus une habitude pour eux et une facilité pour le SPN qu’autre chose.

-Rien ne t’empêche de goûter la nourriture, Third Of B. Tu as tout ce qu’il faut là où il faut pour ça.

Jessica reprit William quand il joua de cynisme. Mais très sincèrement, j’avais trouvé l’hostilité de la jeune femme envers Third Of B et moi plus insultante que ne pourraient jamais l’être les moqueries de William.

Vint la question de l’individualité et du Collectif… Et la remarque de William me fit sourire encore plus largement.

-Quand vous voudrez vous lancer dans ce débat philosophique, invitez-moi.

Third, lui, avait encore bien du mal à avoir conscience de lui-même comme étant un individu à part entière mais connecté à un Collectif. Je me mordis la lèvre.

-Vous apprendrez, Third Of B. Il vous faut plus d’expérience.

Il s’était quand même défendu, Third Of B, face aux remarques de Stark. Mais sans s’énerver. Il expliqua plutôt qu’il n’aimait pas spécialement les moqueries. Comme tout le monde, comme le disait si bien le Dr. Jester.

Toute cette conversation, plus qu’intéressante, faisait que je ne tenais plus en place. Je me levai de ma chaise et m’appuyai, bras croisés, contre la table juste à côté de Third Of B. Jester posa encore quelques questions auxquelles je laissai répondre le drone, jusqu’à ce que William m’ouvre la voie royale pour leur expliquer clairement de quoi il retournait.

Et je n’y allai pas par quatre chemins.

-Third Of B, comme les autres drones, sont issus d’une méthode de clonage. Ils sont « nés » adultes. A différents niveaux de maturité, ou à différents âges, si vous préférez. Leur croissance ne s’arrête que quand le génome est stable et le clone viable. Alors on peut les éveiller.

Ainsi, Third avait l’air d’avoir presque la cinquantaine… Mais d’autres drones avaient l’air plus jeunes, parce qu’ils s’étaient stabilisés plus vite.

-Mais avant de les éveiller, je leur ai posés divers implants cybernétiques pour les connecter entre eux et leur donner des capacités surhumaines, comme vous dites.

Je soupirai, mais pas de dépit ni rien… plutôt de satisfaction du travail accompli.

-Ça m’a pris 46 ans et de multiples essais. Déjà pour avoir un clone viable. Ensuite pour fabriquer les implants. Puis il y a eu diverses versions des drones qui n’ont pas survécu plus de quelques jours. Il m’a fallu le temps de comprendre que les drones à eux seuls ne pouvaient pas traiter toutes les informations que peuvent traiter un ordinateur.

Je haussai les épaules.

-Le trop plein d’informations faisait sauter leurs synapses et les plongeait en état de mort cérébrale. Alors j’ai compris qu’il fallait quelque chose pour centraliser l’information. D’où Datalore.

Fébrile, je me dirigeai vers mon bureau, ouvris un tiroir et en sortis une bonne vieille photo.

-Voici Third Of 96. Un de mes premiers essais. Je les nommais selon l’année de leur éveil, à ce moment-là. Donc 96 pour 1996.

Je passai la photo à Jessica pour qu’elle la fasse passer…

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ft. Jack Noonien, Jessica Jester & William Stark

Nous écoutions les questions de William Stark et Jessica Jester. Nous écoutions les réponses de notre créateur. Le Docteur Jester voulait savoir qui nous avais validé et qui avait voulu que nous soyons là. Nous laissâmes notre créateur expliquer que tout avait été validé par le Directeur Pierce ainsi que les agents Bolton et Johnson. Nous ne savions pas ce qui faisait que nous étions prêt. Mais on nous avait dit que nous l’étions.

Nous ne nous attendions pas, par contre, à ce que le Docteur Jester pense que nous puissions être dangereux pour les humains. Nous prîmes un air confus. Nous savions que certains agents pensaient comme ça aussi. Nous avions déjà entendu certains dire qu’un jour, nous pourrions « déconner » et nous mettre à tuer tout le monde.

Nous ne voulions pas ça et nous étions touché que le Docteur Jester, qui nous semblait pourtant gentille d’un premier abord, puisse avoir peur de nous. Le Docteur Noonien disait que nous étions hostile envers elle mais nous savions, à son ton de voix, que c’était le genre de phrase que nous devions prendre à l’envers.

-Nous ne voulons pas faire de mal aux humains. Notre mission est de les protéger.

Le Docteur Noonien comprenait la peur du Docteur Jester et voulait répondre à ses questions pour que cette peur disparaisse. William Stark, lui, disait que si nous n’allions jamais dehors, nous ne saurons jamais si nous sommes vraiment apte. Nous voulions aller dehors… Pourquoi en serions-nous privé ? Nous avions passé tous les tests.

*Pourquoi beaucoup ont peur de nous ?*

Nous ne savions pas…

Le Docteur Noonien expliqua que nous avions suivi un entrainement comme les agents. Nous étions opérationnel comme eux. Et il répondit à d’autres questions de Jessica mais il n’entra pas tout de suite dans les détails quand elle posa une question sur Datalore. Il déclara tout de même que s’il n’était pas nommé par un numéro, ça aurait pu être le cas.

Ensuite, William nous insulta… Nous savions reconnaitre les moqueries et nous fîmes comprendre que nous ne les aimions pas. Le Docteur Jester n’était pas contente que William nous ait insulté. Elle disait que les êtres qui ont un cœur n’aiment pas ça. Nous posâmes notre main sur notre poitrine.

-Nous avons un cœur.

William trouvait que nous avions de la répartie et que nous savions nous défendre. Nous hochâmes de la tête.

-Nous avons appris ça en surveillant le SPIN.

C’est là que le Docteur Noonien avait dit que nous avions tous un physique différent mais nous avions du mal à cerné cette discussion sur l’individualité. Nous ne savions pas ce qu’il fallait débattre. Nous manquions d’informations.

Nous répondîmes, ensuite, avec enthousiasme aux questions du Docteur Jester. Nous voulions lui permettre de nous apprécier. Nous avions compris qu’elle avait peur. Nous ne voulions pas qu’elle ait peur.

Nous parlâmes d’un peur de tout et quand nous expliquâmes comment nous étions nourris, le Docteur Noonien déclara que nous pouvions manger. Nous prîmes un air surpris et interrogateur.

-Nous pouvons ?

Tout ceci agita le Collectif car nous voulions essayer.

-Nous essayerons.

Notre visage avait affiché un sourire. Nous voulions manger. Nous savions que ça surprendra les agents.

Nous avions parlé de Fringer et le Docteur Jester demanda ce que nous ressentions que Fringer était méchant avec les détenus. Nous réfléchîmes un moment. Nous avions plusieurs émotions.

-Nous sommes triste de voir ça. Nous ne comprenons pas pourquoi Fringer est méchant avec eux. Nous n’aimons pas quand il fait ça.

Mais nous n’osions pas lui dire car de toute façon, il nous ignore.

Nous avions parlé de notre problème de vision. Nous pensions que les humains aussi avaient mal à la tête dans les mêmes circonstances. Le Docteur Jester confirma disant que ce genre de chose permettait de faire la différence entre un humain et un être artificiel.

-Nous ne sommes ni l’un, ni l’autre…

Ensuite, nous fîmes face à des questions dont nous ne trouvions pas de réponses… Et si le Docteur Noonien disait qu’il nous faudra de l’expérience pour apprendre, nous hochâmes de la tête. Nous l’espérions. Et le Docteur Jester en posa une autre sur la musique… Nous restâmes un moment sans rien dire car nous avions, encore, envoyé la question dans le Collectif pour analyse… Mais c’était comme analyser une image impossible. Nous ne trouvions pas de solution ainsi la question passa en arrière-plan. Nous la fîmes revenir en avant-plan pour qu’elle soit retraitée… Mais elle fut encore sans réponse… Nous recommençâmes le processus nous faisant grimacer car cela nous faisais de plus en plus mal à la tête.

*Nous ne savons pas répondre. Nous devons arrêter de faire ça !*

Nous arrêtâmes et nous regardâmes le Docteur Jester avec un air confus.

-Nous aimons toutes les musiques.

Nous avions, ensuite, parlé des rêves et nous vîmes le regard de Jessica à William. Ce regard nous fit battre notre cœur un peu plus vite. Nous ne pensions pas l’avoir rassurée suffisamment… Nous baissâmes les yeux.

Ce fut, ensuite, à William de poser des questions. Nous relevâmes la tête car c’était des questions auxquelles nous n’avions aucune réponse. Nous écoutâmes alors la réponse de notre créateur avec de grands yeux curieux. Nous ne savions pas comment nous avions été créé mais nous l’apprîmes. Nous étions né adulte. Nous étions le fruit d’une méthode de clonage. Nous n’avions aucune jugement là-dessus. C’était simplement notre naissance et nous étions intéressé de savoir tout ça.

Notre créateur avait mis 46 ans à nous mettre au point. Il y avait eu d’autres drones avant nous mais ils n’avaient pas survécu… Cela nous rendait triste… Mais nous étions content d’être, nous, là. Nous écoutâmes ce qui avait amené le Docteur Noonien à créer notre matrice centrale.

-Il nous aide beaucoup.

Nous parlions de Datalore. Il nous protégeait en quelque sorte.

Nous fûmes curieux quand le Docteur Noonien sortit une image de son bureau. Nous ouvrîment de grands yeux quand notre regard se posa sur la photo. Dessus, il y avait Third Of 96… Il nous ressemblait beaucoup. Nous avions l’air plus vieux. Mais il nous ressemblait. Nous sourîmes.

-On dirait nous. Nous avons presque la même désignation. Est-ce notre grand frère ?

La photo était passé de main en main et avait atterri dans la nôtre.

-Pouvons-nous garder l’image ?

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Ft William Stark & Third of B.

Bien sûr que j’avais peur, pas de Third, non car au premier abord, il semblait absolument pacifique, enfin tant qu’il ne me considérait pas comme un obstacle pour le spn ?

Non ce qui faisait peur c’était l’idée. Croire qu’on pouvait créer un être, juste pour l’utiliser comme une arme, ou un agent pour surveiller des prisonniers surnaturels, ou pour les envoyer en mission ? Au moins une machine obéissait sans chercher à analyser ce qu’on lui demandait de faire. Et surtout elle ne cherchait pas à se rebeller contre ses créateurs. Mais un être vivant doué d’émotions, de sentiments, capable de remettre les choses en question, le risque était bien présent.

Et face à mes questions inspirées par la peur de voir se reproduire ce qui s’était passé avec E-sak, même William argumenta en faveur du docteur, défendant l’idée de les envoyer expérimenter leurs capacités sur le terrain, parce que disait-il, il fallait bien voir de quoi ils étaient capables.

Je le dévisageai, expression grave sur mon visage.  Parce que lui, mieux que quiconque savait quelles pouvaient en être les conséquences.
- Je comprends qu’on doive faire des tests, tant qu’on évite de le faire au dépend de la population, dis-je doucement. C’est pour ça que je voulais savoir s’ils avaient été formés, entraînés pour comme vos agents humains. conclus-je avec un sourire hésitant.

Je m'interrogeai soudain. Qui allait faire les frais de ces expérimentations ? Une nouvelle Rebecca qui avait été la victime de cette expérience désastreuse avec E-sak, et sans doute aussi mon oncle et ma tante.

Je ne pouvais bien sûr pas lui rappeler l’échec de son expérience avec E-sak parce que je n’allais pas trahir son secret. En revanche, je pouvais parler de ma propre expérience : Jessy, résultat involontaire de mes propres recherches. Jessy que William ne pouvait supporter, Jessy incontrôlable quand elle s’y mettait et qui pouvait parfois drôlement compliquer ma vie .. Et qui aurait sans doute toujours du mal à se faire une place dans ce monde, la moitié d’une place qu’elle était contrainte et obligée de partager avec moi, et une liberté à jamais sous notre contrôle.

Et ce docteur Noonien qui parlait de ses créations comme de ses enfants, ne semblait pas vraiment en avoir conscience, ou peut-être qu’à l’instar de William quand il avait transformé E-sak, avait-il trop confiance en lui. En tout cas, il avait allègrement balancé toute éthique à la poubelle, avec l’aval de la Sainte Trinité pour reprendre ses paroles.

Et s’il avait créé ses chers enfants, c’était parce que le SPN voulait une armée capable de résister face aux surnaturels. Ok ! ça, je pouvais l’entendre. Des supers soldats donc !

Et la brusque ironie du docteur me surprit. Je secouai la tête pour protester dans un murmure, croisant un instant le regard attristé de Third.
- Je n’ai jamais parlé d’hostilité. Je n’en ressens aucune à votre encontre Third, sachez-le. J’évoque le danger de laisser un être en apprentissage, équipé pour le combat, face à des humains aux réactions incontrôlables. Dis-je plus mesurée.

Je soupirai.
- Je ne vais pas nier que tout cela m’inquiète. Mais cette problématique est loin de m’être inconnue contrairement à ce que vous croyez. J’ai du affronter moi aussi les conséquences accidentelles de mes recherches sur le génome humain.

Je souris enfin quand il ajouta que ses drones avaient été entraînés et avaient donc subi une formation à l’instar de n’importe quel agent.
- Alors vous m’en voyez rassurée ! Merci pour ces précisions, docteur.

Et il nous en dit alors un peu plus au sujet de Datalore, un prénom donc celui d’une matrice, mais plus encore, d’un androïde. Je laissai William disserter sur ce sujet qui lui m’était totalement étranger.
J’avais été curieuse de découvrir ces drones en partie, grande partie organiques, désormais j’avais quelques réponses.

Je fus un peu plus soulagée quand le docteur s’adressa à Third pour lui dire qu’il avait besoin de plus d’expérience. Oui à mon avis, ils allaient devoir apprendre encore beaucoup avant d’être lâchés sur le monde.

Et au final, on pouvait autant s’inquiéter pour eux que pour les humains, tous ayant leur part de défauts, et propres ressentis, menant à des résultats qu’il était impossible de prévoir à l’avance, enfin si on faisait exception de l’algorithme créé par Jazz Ravenloft.

C’est là que le docteur apporta une lumière nouvelle sur ses créations, créant la stupéfaction pour ma part. Des clones ?? Alors c’était donc là le secret de leur fabrication ?
- Des clones ! Je vois ! Dans ce cas vous n’avez plus à chercher d’appellations pour vos créations, dis-je dans un sourire poli. Je comprends mieux à présent même si je me doute que tout cela a dû prendre du temps

Beaucoup du temps, et des essais. Je refermai la bouche face aux révélations du docteur. Là il ne s’était pas seulement assis sur son éthique, mais il l’avait largement piétinée. Les morts cérébrales, les détails techniques achevèrent de me laisser coite. 46 ans de multiples essais. Seigneur !

Je tâchai de maîtriser ma nervosité quand le docteur nous transmit la photo de son premier « essai », comme un père fier de montrer les photos de son enfant. Je réussis à afficher un sourire un peu tendu, avant de le tendre à Third qui lui semblait ravi de découvrir son frère. Et il voulait garder la photo en souvenir.

Assurément comme il m’en avait déjà apporté la preuve, ce clone était doué d’empathie, autant pour les humains que pour les surnaturels, et ça, ça c’était vraiment rassurant. Mais à cet instant je ressentis un élan de pitié pour cet être qui ignorait encore dans quel monde il était tombé et qui n’avait encore nullement conscience qu’il n’était qu’un pion finalement.

Qu’en serait-il le jour où Pierce et ses soldats ne voudraient plus de lui ? Je gageai qu’ils n’hésiteraient pas à les supprimer lui et ses comparses. Désormais je n’étais plus seulement inquiète des réactions de Third et des autres clônes face aux obstacles du monde, mais de celles que ce monde aurait envers eux.

Se prendre pour Dieu, aurait cette fois encore de terribles conséquences.

Je demandai alors gentiment à Third.
- Avez-vous des photos de vos autres frères et sœurs ? Si ça ne vous ennuie pas de me les montrer, bien sûr.
Pour les questions d’individualité, il ne semblait pas en avoir donc je n’insistai pas, ayant senti son malaise pour répondre à ma question exemple sur la musique.

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ft. Jack Noonien, Jessica Jester & Third Of B

Je pouffai de rire quand le Docteur Noonien parla de la Sainte Trinité. Ouais… C’était à peu près comme ça que ces trois-là se considéraient. Un trio dont l’ambition la plus profonde était la recherche et l’exploitation des artefacts. Un projet à des années lumières des drones c’est pour ça que je ne fus qu’à moitié surpris de savoir que c’était Nash qui avait donné le feu vert pour ce projet qui, donc, était en projet depuis très longtemps. Toutefois, savoir ça me fit tiquer.

-Et aucun d’entre eux n’a jugé intelligent de me mettre au courant…

Jessica doutait, s’inquiétait. Notamment sur le moment où les drones irons sur le terrain. Dehors. Face à des humains. E-SAK était dans nos têtes à tous les deux mais je savais aussi qu’expérimenter ne se faisait jamais sans risque. Parfois, il faut tester sa création. Je l’avais fait avec Junior. Je l’avais fait avec E-SAK… Avec des résultats différents. Mais, à un moment donné, si on veut avancer, il faut risquer. Mais le Docteur Noonien tenta de la rassurée en confirmant que ses drones avaient subit le même entrainement que les agents et que tous les tests avaient été fait avant qu’ils ne soient validés. Jessica avait apprécier les éclaircissements.

Le Docteur Noonien s’était alors fait un peu plus ironique. Il défendait son drones montrant qu’il n’était en rien hostile. Je me rappelais alors E-SAK… Aux premiers abords, il ne semblait pas hostile mais il n’avait pas fallu longtemps avant que sa nature se révèle. Mais ce Third… Ok… Il n’a pas l’air hostile du tout. C’est même tout le contraire. Il clamait ne pas vouloir faire de mal aux humains. Jessica s’adressa alors à Third disant ne pas ressentir d’hostilité venant de lui… Mais elle s’inquiétait de la réaction des drones face à l’imprévisibilité des humains. Je me rappelais d’ailleurs de celle d’E-SAK. Il avait rapidement détester les humains qu’il trouvait limité. Mais la peur de Jessica venait aussi de sa propre expérience. Parce qu’au moins l’une d’entre elle avait mal tourné et cet accident avait encore des conséquences aujourd’hui. Mais ces « accident » c’est le lot de l’expérimentation. On peut apprendre de ça comme j’avais appris avec E-SAK mais, de mon avis, se freiner totalement c’était ne plus avancer.

Je ne rajoutai rien. Moi, j’étais déjà convaincu. Je savais, de toute manière, que le SPN encadrera ses clones une fois sur le terrain. Je connaissais Pierce. C’était un foutu ambitieux mais c’était aussi un maniaque du contrôle et je savais qu’il avait sûrement un bouton « off » si jamais un des drones venait à déconner. Peut-être même qu’il avait toute une procédure et, le connaissant, il n’en avait peut-être même pas parlé au créateur des drones. Ça serait bien le genre de Pierce.

Il y eut des questions et des réponses. On avait évoqué Datalore qui était la matrice centrale et qui semblait être le seul à avoir un vrai nom. Sauf que, d’après Noonien, ce n’était pas vraiment un nom et qu’il aurait très bien pu l’appeler zéro… Sauf que s’il y a bien un numéro qui n’avait aucun attrait c’était bien celui-là…

-Ouais… Zéro ça ne l’aurait pas fait.

Je me demandais bien à quoi pouvait ressembler cette matrice centrale… Mais j’imagine que j’aurais l’occasion de voir ça.

J’avais insulté le drone et je devait avouer que quand il affirma avoir un cœur, il arrivait presque à me faire regretter mon insulte. J’apprenais aussi que ce n’était pas la première qu’il se prenait dans la figure car il affirma avoir appris à se défendre de ça en surveillant le SPIN. La vie de jeune drone n’était, donc, pas facile…

Ce fut, ensuite, le drone qui s’exprima et, s’il pensait bien ne pas avoir besoin de manger rien ne l’empêchait de le faire. Ça étonna Third qui déclara qu’il allait essayé. Ça me fit pouffer de rire.

-Ça ne va pas plaire à la Sainte Trinité.

Parce que si les drones y prenaient goût, les avantages liés au fait de ne pas manger tomberont à l’eau.

Jessica avait alors parlé de Fringer et des émotions que ressentait Third quand l’agent s’en prenait aux détenus. Finalement, les réactions de Third était celle d’un humain empathique. Il ne comprenait pas pourquoi Fringer était méchant sans raison et il désapprouvait. C’était rassurant qu’il dise ça et pas « j’ai envie de lui arraché la tête quand il fait ça ». Un humain aurait, pourtant, pu penser ça sans arriver aux actes. Mais j’imagine que si cette phrase sort d’un drone, ça sera moins bien vu et plus inquiétant.

-Il faut dire que Fringer est un gros trou du cul. Même les autres agents le pensent.

C’est peu apprès que le drone butta sur certaines questions liées à l’individualité. Si le Docteur Noonien souhaitait leur inculquer ça, je n’étais pas sûr que ça soit judicieux. De mon avis, ça pourrait affaiblir l’esprit collectif. Mais c’était à débattre. Un débat pour un autre jour. Le Docteur Noonien affirma d’ailleurs que son drone avait encore besoin d’apprendre.

Ouais ! Clairement ! Parce qu’il butta encore quand Jessica précisa la question sur la musique. Je le vis analyser les choses… Limite, ça semblait même lui faire mal, le pauvre. Et il ne réussit pas à y répondre correctement. Comme si le fait d’être vu comme un individu lui échappait totalement malgré qu’il ait, face à lui, des gens comprenant cette individualité.

Je ricanai.

-En effet, il a encore à apprendre votre Third… Il y a des concepts qui le font carrément bugger.

Ouais ! C’était la jalousie qui parlait ! J’aimais voir des failles dans le travail du Docteur Noonien. C’était bas mais c’était comme ça.

Ensuite, je posai la question qui me brûlait les lèvres et le Docteur Noonien s’empressa d’y répondre.

Et la solution vint directement : le clonage. Ces cyborgs étaient des clones à qui on avait, avant leur éveil, implanté des implants cybernétiques pour en faire des petits soldats. Pour Jessica tout s’éclaircissait. Pour moi aussi. Je sifflai, d’ailleurs… Pas d’admiration mais pour le culot.

-Le clonage… C’est jamais bien vu… Mais c’est toujours mieux vu que d’enlever des gens ou déterrer des morts, j’imagine.

Je dis ça avec un petit sourire en coin. En soi, c’était réellement mieux parce que, dans ce cas, aucune vie extérieur n’était touchée.

Ça avait, donc, pris 46 foutues années à Noonien pour faire ça. Autant dire qu’il avait passé sa vie à ce projet. Un projet qui n’a pas été sans perte. Car beaucoup de clones y étaient passés dans l’expérience. C’est sur ce point que ça pouvait provoquer pas mal de débat. Parce qu’après toutes ces années d’essais et d’erreur, les inventions du Docteur Noonien pouvait passer pour de l’acharnement thérapeutique. J’avais un avis mitigé sur la question…

Il expliqua que c’est la matrice centrale qui avait permis la viabilité des drones. Et tout ça me faisait me poser une question vitale… Que je gardais pour après car le Docteur Noonien nous passa une photo d’un de ses essais. Third Of 96… Un drones que Third pris comme son grand frère. Il y avait une ressemblance c’est vrai. Un peu trop frappante peut-être bien que cet essais avait une allure bien différente des drones actuels. En tout cas, Third semblait vouloir garder la photo.

-Vous leur avez fait un bon relooking avec le temps, Docteur Noonien… En tout cas, c’est la première fois que je vois des essais de clonage aussi abouti… Je suis un as de la technologie… Les manipulation génétique, ce n’est pas mon domaine. J’imagine que vous vous êtes acharné malgré tous ces morts parce que c’était le travail de votre vie c’est ça ?

Je le fixai avec un petit sourire. Je le voyais bien ne pas reculé parce que, s’il reculait, c’était comme faire une croix sur sa foutue vie entière.

Fallait dire que sa persévérance avait porté ses fruits et Jessica s’intéressa alors aux autres drones en demandant à Third des photos des ses frères et sœurs.

Mais moi, je voyais un gros hic dans toute cette histoire. Quelque chose que je ne trouvais absolument pas logique. Le SPN voulait une armée de petit soldats plus puissant que ses argents, qui ne demandait pas de congé ni de salaire… Bref, des petits esclaves. Alors pourquoi utilisé des clones pour ça alors que des androïdes pourraient facilement faire le job. Pourquoi s’efforcer de leur donner des émotions, de les rendre plus vulnérable avec une enveloppe biologique ?

Je regardai Third de haut en bas. Il ne payait pas de mine et ses réactions était digne d’un adolescent sensible… Voir même d’un enfant par moment. C’était loin d’être une arme redoutable bien que je ne l’avais pas encore vu à l’œuvre.

-Docteur Noonien… Pourquoi ? Pourquoi des êtres biologiques ? Pourquoi ne pas simplement avoir fait une bande d’androïde interconnectés ? Pourquoi avoir créé des clones capable d’émotions mais, aussi, capable de ressentir la douleur. Si je me place du côté du SPN, les émotions des drones ainsi que leur vulnérabilité physique est une faiblesse. Vous n’êtes pas stupides… Vous savez qu’ils ne sont pas des soldats parfaits. Vous savez que des androïdes auraient été plus parfait pour ce genre de mission. Alors pourquoi ?

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ft. Third Of B, Jessica Jester & William Stark

J’essuyais méfiance, hostilité et scepticisme. Mais je m’y étais préparé. C’était vraiment l’occasion de défendre mon projet, de défendre Third Of B et ses semblables. J’étais testé pour la première fois et ça m’éclatait. Si j’arrivais à rassurer ces deux-là, j’y arriverais aussi bien avec des gens moins instruits.

Et puis, je partais un peu du principe que tout échange est utile. C’était aussi ce que j’apprenais à mes drones et à Datalore : tout est prétexte à apprentissage. Et même à mon âge, c’était encore le cas.

William Stark semblait vexé que Pierce et autres ne l’aient pas mis au courant pour mon projet. Je haussai les épaules.

-Je comprends. C’est la première fois que je peux vraiment en parler librement moi-même. Jusqu’ici, c’était classé secret… Même si au fond, personne n’y croyait vraiment.

J’avais pourtant réussi… Comme j’avais plus ou moins réussi à rassurer un peu le Dr. Jester. Je n’allais pas lâcher mes drones dans la nature sans les avoir un minimum préparés. Bien que leur aptitude au combat m’intéressait bien peu (je laissais les experts du SPN en la chose s’en occuper), j’essayais que pour les interactions humaines, ils aient quand même une bonne base, d’où l’intérêt de leur faire surveiller le SPIN avec les agents. En cela, les drones ne s’en sortaient pas mal. Datalore était plus maladroit parce que contrairement aux drones, il ne savait qu’imiter et simuler les émotions et il ne savait pas toujours quand il devait sourire, pour ne prendre qu’un seul exemple.

Parce que c’était dans les interactions humaines que ça allait être difficile pour les drones. Il suffisait de voir comment réagissaient Jessica et William à leur seule existence et ce malgré le fait qu’il n’y avait pas plus gentil que Third Of B. Ils allaient devoir apprendre à essuyer une forme de racisme, la méfiance, l’intolérance…

Rien que d’y penser, ça me donnait des sueurs froides.

Third Of B lui-même, avec de la tristesse dans la voix, affirma qu’il était là pour protéger les humains. Je soupirai et lui tapai sur l’épaule en signe de réconfort.

Jester revint alors sur ses propos, les mesurant… Elle disait que c’était des réactions humaines qu’elle avait peur et pas vraiment de Third Of B. Je regardai mon drone, puis elle.

-Si vous croyez que ça ne me fait pas peur à moi aussi, vous avez tout faux. J’en sais assez sur les humains pour pouvoir dire qu’en générale, les êtres les plus odieux et dangereux, ce sont eux.

Apparemment, la jeune scientifique avait déjà merdé avec une de ses expériences.

-C’est en faisant des erreurs qu’on apprend, je suppose. La science n’est qu’une suite d’essais et d’erreurs.

Bref, on passa brièvement sur Datalore avant que Third Of B ne répondent aux nombreuses questions de mes confrères… Il fut surpris d’apprendre qu’il pouvait manger s’il le voulait et j’étais maintenant sûr que le Collectif allait se lancer à la recherche de nourriture. Je souris, les imaginant demander aux agents pour goûter à leurs tartines. Et je rigolai quand William souligna que ça n’allait pas plaire à la Sainte Trinité.

William alla dans le sens de Third Of B concernant l’agent Fringer. Au moins, Third Of B allait se sentir un peu soutenu.

Par contre, la question sur la musique le fit clairement bugger. En le voyant grimacer, je me plaçai devant lui et lui pris le visage entre les mains. C’était beaucoup trop subjectif, apparemment, comme question… je n’en voulais pas à Jessica pour ça parce que c’était somme toute une question qui pouvait sembler très simple pour les humains. Mais pas pour un Collectif de 20 drones.

-Effacez… Effacez la question…

Mais Third Of B et le Collectif trouvèrent une autre parade : ils aimaient toutes les musiques. Ils aimaient le concept de musique.

Je lâchai Third Of B, rassuré. Le bug n’avait pas échappé à William.

-La question était trop personnelle. Leur individualité est bouffée par le Collectif mais ça viendra.

J’expliquai ensuite ce qu’étaient vraiment les drones. Comment et pourquoi ils fonctionnaient comme ils fonctionnaient. Jester s’exclama en disant que je n’avais pas besoin de chercher plus loin l’appellation qu’il fallait. Je haussai un sourcil.

-Vous êtes vite satisfaite, Dr. Jester.

Parce que le terme « clone » n’impliquait pas les implants cybernétiques. Quant à William, il affirmait que le clonage n’était pas bien vu. Je soupirai.

-Je sais. Mais c’était indispensable pour ce que je voulais faire. Je ne voulais détruire la vie de personne. Pour Third et les autres, ils n’ont que quatre mois. C’est l’histoire de leur naissance, ils n’en ont pas d’autre. Rien ne saurait donc leur manquer.

Je montrai alors une vieille photo de Third Of 96 qui avait été créé sur base du même génome que Third Of B. Je m’amusai de l’expression de ce dernier quand il eut la photo en main. Il était vraiment surpris, mais ravi d’apprendre ses origines.

-Bien sûr que tu peux garder la photo. C’est bien la première fois que tu t’appropries une chose pour toi seul, c’est bien. Et oui, tu peux dire que c’est votre grand frère. Sans lui, tu ne serais pas là.

William attira de nouveau mon attention sur lui. Je souris quand il affirma n’avoir jamais vu de clone aussi abouti. Mais ce sourire disparut quand il évoqua les morts par lesquelles j’avais du passer avant de réussir.

-J’étais prisonnier de l’évolution technologique de l’époque. Comme des recherches en génétique de l’époque. Mais oui, je n’ai jamais abandonné.

J’avais une éthique. Je savais discerner le bien du mal et je n’aurais jamais créé volontairement quelque chose de dangereux. Que du contraire. Mais là où je m’étais clairement assis sur l’éthique sans même m’en rendre compte, c’était en m’acharnant encore et encore pour fabriquer des drones viables. Cependant, je voyais ça comme suit : On ne demande pas à une femme qui fait fausse-couche sur fausse-couche d’arrêter d’essayer de procréer. Je m’estimais être dans le même cas.

William regardait Third Of B de haut en bas… puis il se lança dans ce qui était une belle grosse question… Dont la réponse était assez simple pour moi.

-Vous voyez un peu le problème à l’envers. Le SPN, cette histoire d’armée et de soldats, pour moi, ce n’était qu’un prétexte pour proposer mon projet et être financé. D’un autre côté, en y réfléchissant bien, le SPN donnait aussi un avenir à mes drones. Une place dans ce monde.

Je fis la moue, réfléchissant. Avant de me lancer avec un enthousiasme sans égal.

-Ça aurait été facile de faire une armée d’androïdes. Et sans aucun intérêt. Ce que je voulais, c’était créer une nouvelle forme de vie. Une nouvelle espèce qui penserait d’une seule voix et qui se pencherait sur la résolution des problèmes avec un seul esprit interconnecté.

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ft. Jack Noonien, Jessica Jester & William Stark

Nous étions un secret. C’est ce que nous comprîmes de la conversation entre les trois scientifiques. Un secret que William Stark n’avait pas pu apprendre avant aujourd’hui.

Pourquoi étions-nous un secret ? Nous n’en savions rien.

Nous étions aussi l’objet de méfiance. Le Docteur Jester avait parlé de ses inquiétudes vis-à-vis de nous. Elle avait peur que nous fassions mal aux humains quand nous auront nos premières expériences à l’extérieur. Nous nous savions pas pourquoi elle avait peur de nous. Nous ne voulions pas ça. Intérieurement, nous nous sentîmes touché. Nous voulions protéger les humains. C’est notre mission. Nous avions à cœur de le faire au mieux.

Le Docteur Jester avait dit ne ressentir aucune hostilité de notre part. Cela nous rassura et nous comprîmes qu’elle était inquiètes parce qu’elle pouvait pensé que nous étions peu préparé à faire face à des humains imprévisibles. Nous ouvrîmes de grands yeux en entendant le Docteur Noonien dire qu’il avait peur lui aussi car il trouvait les humains dangereux et odieux. Nous avions rencontré des humains méchants mais nous avions remarqué que sur tous les agents du SPIN, une majorité n’était ni dangereux, ni odieux. Était-ce différent, dehors ?

-Nous aimons bien les humains. Nous avons des amis.

Nous avions un seul ami, en fait. Mais nous trouvions déjà ça très bien.

Nous apprîmes que le Docteur Jester avait fait des expériences, elle aussi et que certaine s’étaient mal terminées. D’après le Docteur Noonien c’est en faisant des erreurs qu’on apprends. Nous avions entendu ça de sa part de nombreuses fois ainsi nous acquiesçâmes.

Ils parlèrent du nom de Datalore avant que nous nous lançâmes dans les réponses aux questions posées par le Docteur Jester. Nous apprîmes que nous pouvions manger. Nous allions le faire. Nous trouverons à manger. Les agents avaient à manger. Nous demanderons à l’agent Barnes de nous donner à manger. Même si ça ne plaira pas à la Sainte Trinité.

*Nous nous en fichons. Nous mangerons.*

Nous parlâmes de Fringer que nous n’aimions pas et William Stark était d’accord car il avait dit que Fringer était un gros trou du cul. Nous avions trois mois mais trois mois passé avec des agents du SPN nous avait permis d’apprendre des insultes.

*Oui, l’agent Fringer est un gros trou du cul.*

Nous sourîmes. Il l’était.

Ensuite, nous passâmes par des questions auxquelles le Collectif ne pouvait répondre. Nous avions tenté de résoudre l’énigme en repassant encore et encore la question si bien que le Docteur Noonien avait pris notre visage entre ses mains en nous sommant d’effacer la question.

Nous ne l’effaçâmes pas. A la place nous y répondîmes dans la mesure de nos capacités. Nous n’étions pas obligé d’être toujours précis. Nous avions appris ça avec les humains.

Nous avions encore à apprendre. Le Docteur Noonien et Stark étaient d’accord là-dessus. Nous le savions et nous nous frottâmes la tempe pour faire disparaitre la douleur.

Nous apprîmes, ensuite, comment nous étions né. Nous buvions les paroles du Docteur Noonien. Nous étions des clones, un terme suffisant, pour le Docteur Jester, pour nous nommer. Mais notre créateur pensait que nous étions plus que ça.

Nous comprîmes, par Stark, que le clonage était mal vu. Nous ignorions pourquoi mais nous écoutions notre créateur expliquer son choix.

Nous vîmes alors la photo de Third Of 96. Notre grand frère. Nous étions enthousiaste par rapport à ça. Nous voulions garder la photo. Nous aimions cette photo. Le Docteur Noonien était content qu’on veuille la photo.

-Nous avons un grand frère.

Mais une ombre passa sur notre visage. Car nous avions très bien compris les explications du Docteur Noonien. Nous savions, donc, que Third Of 96 était mort. Ce concept qui revenait dans beaucoup de conversation que nous avions.

-Il est mort. Nous trouvons ça triste. Mais il est quand même notre grand frère et nous sommes ici grâce à lui.

William Stark parla des expériences du Docteur Noonien et des morts. Notre créateur disait avoir été limité par les technologie mais n’avait jamais abandonné. Nous étions là. Une preuve de sa réussite.

Le Docteur Jester demanda alors si elle pouvait voir nos frères et sœurs. Le reste du Collectif ? Oui, c’est ça qu’elle voulait voir. Nous sourîmes.

-Oui. Laissez-nous quelques minutes, nous allons vous montrer.

Nous nous concentrâmes pendant que William Stark posait d’autres questions. Nous écoutâmes tout en nous concentrant sur les ordinateurs du Docteur Noonien afin de montrer le reste du Collectif que nous pouvions voir à travers les pensées des autres. Nous ne saurions expliquer comment nous faisions. Nous savions le faire c’est tout. Pendant ce temps, le Docteur Noonien avait expliqué pourquoi il n’avait pas créé des androïdes et bien des êtres comme nous. Il voulait créer une nouvelle forme de vie. Nous comprîmes que l’argent était impliqué. Nous avions commencé à bien apprendre ce concept même si certaines choses nous échappaient encore largement à ce sujet.

Nous aimions ce que nous étions. Nous sourîmes au Docteur Noonien avant que notre sourire ne disparaisse quand nous nous aperçûmes que nous avions échoué à prendre le contrôle des ordinateurs pour montrer le Collectif [Hacking 4 VS 8].

-Raté… Nous voulions montrer nos frères et sœurs.

Alors, nous nous avançâmes pour les montrer en utilisant le clavier. Notre œil nous permettait de comprendre directement l’ordinateur et de savoir où aller. Nous tapions vite. Très vite. Nous montrâmes des images des autres. Nous étions tous différents. Mêmes nos implants n’étaient pas les mêmes. Nous fîmes défiler les images pour que Jessica puisse les voir.

-C’est les autres.

Nous sourîmes.

-Nous sommes le Collectif B.

Nous nous tournâmes vers William et Jessica.

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Ft William Stark & Third of B.

William n’appréciait pas ne pas avoir été mis au courant et je pouvais comprendre sa contrariété. Même si le docteur Noonien expliquait que le projet était resté secret tout ce temps, ce qui ne me surprenait pas du tout vu le type d’expérimentation.

Il était donc facile de deviner le pourquoi de ce secret à présent que nous connaissions l’existence de ces clones, quelque chose qui était à l’encontre de toute éthique.  Bien que le gouvernement n’en était pas à son premier secret, n’était-ce que l’existence même du spn, ou le fait qu’ils étaient au courant pour l’existence du surnaturel.

Il n’empêchait que tout cela ne me plaisait pas du tout. C’était pousser l’expérimentation beaucoup trop loin que de jouer avec des vies humaines, et se prendre pour Dieu en défiant toutes les règles établies.

J’avais moi-même appris durement la leçon, même si j’avais tenté d’empêcher les tests sur les sujets, beaucoup trop précoces à mon goût. D’autres à l’instar de William et le Docteur, n’avaient pas eu tant de remords à pousser l’expérience jusqu’au bout. Et c’est moi qui en avais fait les frais. Ce que je tentais de faire comprendre au docteur, mais lui autant que William se montrèrent bien trop désinvoltes à mon goût, malgré le fait que Noonien disait avoir peur.

Il n’avait quand même pas hésité à profiter de l’opportunité offerte par le SPN pour jouer à Dieu et créer une nouvelle espèce. Rien que ça ! Ce qui ressortit face à ma suggestion de dénomination pour ses créations qui restaient quoiqu’il en dise, des clones.
- C’est sûr que ça manque peut-être de sensationnel, répondis-je donc avec un sourire crispé.

J’avais désormais beaucoup de mal à faire bonne figure, et à rester aimable face à ce pseudo scientifique qui visiblement n’aimait pas qu’on puisse remettre en question « le travail de toute une vie », une vie à tenter de créer un être vivant, quitte à en faire mourir des centaines pour parvenir à son essai « concluant ».

Et les questions de William eurent toute mon attention, rejoignant à ma surprise ma ligne de pensée. Oui, après tout pourquoi s’être amusé à leur donner des émotions et la douleur ? Si c’était pour en faire des super soldats ? Pour le plaisir d’étudier leurs réactions ? Leur niveau de souffrance et d’empathie ? Et à quel point finalement Third et ses comparses allaient en prendre plein la tête face à des humains rarement bienveillants. Ce dont Noonien était parfaitement conscient.

Pour autant ça ne l’avait pas empêché de leur donner un cadeau empoisonné vu le rôle qui allait être le leur. Et la réponse du concerné nous fit toucher le fond.

Le docteur Noonien argua qu’il aurait été trop facile de faire une armée d’androïdes sans émotion.  
Je ne répondis rien, me tournant vers Third. Si le docteur Noonien avait définitivement perdu ma considération, Third lui, n’était pas responsable. Tout comme je ne pouvais tenir Jessy responsable de ce qu’elle était.
- Je suis navré pour votre frère et pour tous les autres aussi. Je suis heureuse d’apprendre que vous aimez l’humain et j’espère que ce sentiment perdurera malgré les mauvaises personnes que vous ne manquerez pas de croiser. Heureusement, il reste encore des gens bienveillants, comme Frank, votre ami.

Je lui souris. Puis par pur curiosité, demandai à voir les autres clones. Noonien avait parlé de rhésus sanguin différent, donc tous n’étaient pas issus du même être originel, sans quoi ils auraient eu chacun absolument les mêmes traits physiques et surtout le même rhésus. Donc il y avait en quelque part encore quelques mystères. Mais j’évitai de relever la question parce que j’en avais assez entendu.

Je lançai un regard interrogatif à Third qui sembla se concentrer sur une réflexion intérieure, avant de déclarer qu’il n’avait pas réussi. J’échangeai un regard avec Will, reflétant mon incompréhension mais Third se pencha ensuite sur un des ordinateurs et ouvrit un dossier qui contenait les photos des autres .

Je constatai qu’ils étaient effectivement tous très différents. Il y avait aussi des femmes parmi les sujets. Naturellement ! Noonien voulait créer une nouvelle espère. Qui ne nous disait pas qu’il n’avait pas déjà tenté la reproduction à partir de ses clones ?  Ou peut-être l’avait-il déjà fait.
- Des frères et des sœurs. Voilà qui vous fait une grande famille ! dis-je, afin de lui montrer que je n’avais aucun ressentiment pour lui, pourquoi en aurais-je eu ? Il se montrait parfaitement avenant avec moi pour le moment. Et contrairement à E-sak, il était dépourvu de méchanceté.

Je me tournai vers Noonien.
- Bien, je pense que je vais vous laisser à vos travaux, et moi retourner aux miens. Merci d’avoir répondu à nos questions .. et je souhaite que tout ce passe au mieux pour vos clones, conclus-je sur une note positive, malgré tout ce que j’en pensais.

Je me tournai enfin vers Third.
- J’ai été enchanté de faire votre connaissance Third. Je pense que nous aurons sans doute l’occasion de nous croiser à nouveau et sinon, n’hésitez pas à passer me voir au labo du SPN, si vous avez envie de discuter ou si vous avez-vous aussi envie de poser des questions, pourquoi pas ? dis-je sur un ton léger.

Je lui tendis la main pour le saluer. Will pouvait rester s’il y tenait mais moi j’en avais vu suffisamment.

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ft. Jack Noonien, Jessica Jester & Third Of B

Donc, tout ce projet avait été gardé secret pendant des années. Ça ne m’étonnait qu’à moitié, en fait. Le SPN était le roi du cloisonnement. Mais que j’ai MOI était mis en dehors du secret, ça me faisait encore perdre un peu plus confiance en Pierce. A considéré que j’en avais…

Jessica, elle, souhaitait être rassurée. Le Docteur Noonien le fit en parlant des entrainements subit par les drones mais la données imprévisibles des humains, dehors, face à des drones inexpérimentés sur le plan émotionnel, effrayant ma fiancée ainsi que le Docteur Noonien, lui-même. Pour lui, les humains étaient des êtres odieux et dangereux. Il faisait partie de la race humaine, non ? Mais c’est vrai que l’humain pour s’avéré odieux, manipulateur et centré sur lui-même. Mais c’est ainsi. Il fallait faire avec. Surtout que les humains avaient bien des bons côtés. Son drone, par contre, avait une vision plus simple des humains : il les aimait bien.

-Quoi qu’il en soit… Que vous ayez peur ou non. Il faudra faire avec.

Si Jessica avait fortement été refroidie par son propre accident de laboratoire, le Docteur Noonien, lui, disait que les avancées ne se faisaient pas sans erreur. On ne fait pas d’omelette sans casser des œufs comme on dit.

Thrid avait, ensuite, répondu à nos questions. Il avait simplement buté sur celles qui concernaient l’individualité. Une notion qui était, pourtant, devant lui mais qu’il n’arrivait pas à saisir. Comme une idée qui échappait à chaque fois qu’on essayait de l’atteindre. Au point même où, quand le pauvre drone força, il bugga. J’esquissai un sourire devant l’intervention du Docteur Noonien alors que le drone finit simplement par répondre de façon vague à la question. Belle parade. Mais il était clair que Third avait encore du boulot.

Après quoi, on eut le fin mot de l’histoire. Les drones étaient des clones agrémentés d’implants cybernétiques. Ainsi le terme « clone » suffisait à Jessica mais pas à Noonien. J’esquissai un sourire. Est-ce que si j’avais créé la même chose je me serais contenté d’un terme connu ? A voir.

-Ça manque de sensationnel et, il n’y a rien n’à faire, le terme « clone » à une connotation négative…

Bien plus qu’androïde ou cyborg qui fascinait autant que ça effrayait. Mais clone… C’était mal vu et c’est ce que je mis en avant. Le Docteur Noonien défendait son choix disant qu’il n’avait détruit la vie de personne.

Est-ce que j’avais détruit la vie d’E-SAK en le ressuscitant ? Je n’en sais rien. Mais il est évident qu’en faisant ça, j’avais détruit celle de Rebecca et de ses parents. Je fis la moue. Je m’éloignais sans doute du sujet car c’était la personnalité d’E-SAK qui était en cause et pas forcément la manière dont il était revenu à la vie.

-Vous marquez un point. La seule vie touchée, finalement, c’est la leur. Mais bon, dans ce cas, on peut dire ça pour tous les bébés qui naissent…

Et on pouvait, aussi, remettre en cause l’acharnement de Noonien qui avait essayé encore et encore malgré la mort de plusieurs de ces sujets. Des sujets auxquelles s’attachait déjà Third. Ce type était sincèrement censé surveillé une prison de haute sécurité ? Bref… Le Docteur Noonien permis à Third de garder la photo de son « grand frère ». Une pas vers l’individualité ? Qui sait ? Ça semble, en tout cas, tenir à cœur au Docteur Noonien. Bien que le drone soit triste que son ancêtre soit mort. Il n’y avait rien n’à faire… Je trouvais ce drone trop soft pour son job. Je me demandais comment pouvait bien se comporter les autres.

Quant à l’acharnement de Noonien, il confirma n’avoir jamais abandonné et d’avoir été prisonnier des technologie de son époque. C’est là que je pense être un meilleur génie. Moi, je n’attends pas que les technologies viennent à moi. Je les inventes. J’esquissai un sourire.

-Heureusement qu’il y a des William Stark, alors. Je ne me laisse pas me faire limité. J’innove. C’est pour ça que j’arrive à créer des choses que personnes ne penseraient faisable.

Ok… Sans doute que Noonien avait fait pareil. Mais bon !

Et, alors que Third avait demandé quelques instants pour trouver des images de ses frères et sœurs, j’avais posé une question qui me taraudait l’esprit. Pourquoi des clones et pas des androïdes ? La réponse était simple : pour le défi et pour créer une nouvelle forme de vie. Noonien voulait se démarqué. Et si je l’avais pris pour un savant fou un peu trop enthousiaste, jusqu’ici, là, je pouvais, enfin, voir le fond de son ambitions. Parce qu’il était ambitieux. Il n’en avait pas l’air comme ça mais c’était le cas. Et ça m’arracha un ricanement.

-Une nouvelle forme de vie ! Waw ! Je n’avais pas vu votre ambition jusqu’ici mais, maintenant, je la vois. Donc, le SPN n’est que votre manne à fric. J’avoue que l’argent n’a jamais été un problème pour le financement de mes projets. Mais tout le monde n’est pas William Stark. Je serais vous, je ferais attention à ce que Pierce va faire de vos joujous.

Ouais. Parce que si Noonien considérait ses drones comme ses enfants, nul doute que Pierce les voyais comme SES armes.

Pour ça que j’avais fait d’E-SAK un projet personnel et pas un projet lié au SPN.

Jessica, elle, s’adressa à Third. Elle appréciait le drone. Ça se voyait. Elle espérait que son état d’esprit reste intacte.

Rien ne sera moins sûr. Je ne suis pas psychologue mais soit Third va devoir s’endurcir, soit il va craquer. Je doutais qu’il se rende compte lui-même de tous les obstacles qu’il aura devant lui dès qu’il aura mis les pieds hors du SPIN.

Après quoi, Third déclara avoir raté… Je levai un sourcil croisant le regard interrogateur de Jessica pour montré que, moi aussi, je n’avais pas compris ce que le drone avait raté. Il s’approcha alors de l’ordinateur pour montrer ses frères et sœurs. Tous différents. Ce qui signifiait vingt génomes différents. Il en faudra plus pour faire une race à part entière, cela dit. Mais je doutais que le Docteur Noonien s’arrête à vingt… Mieux… Je doutais que le SPN s’arrête à vingt.

-Une grande famille, en effet… Qui va encore s’agrandir ?

Ma question était destinée à Noonien. Le Collectif B. C’est comme ça que l’enthousiaste Third se qualifiait.

Jessica, elle, semblait en avoir assez vu. Elle remercia le Docteur Noonien pour son temps et proposa même à Third de passer la voir au labo du SPN.

Je me levai pour embrasser brièvement ma fiancée avant de lui sourire.

-Je te rejoins très vite. J’ai encore deux trois trucs à dire.

Je lui fis un clin d’œil et la laissai partir. Je fixai, alors, le Docteur Noonien.

-C’est de l’art votre projet. Je dois avouer que vous avez le droit au statut de génie. Et vos drones n’ont pas l’air de robot tueurs… Parce que c’était une de nos inquiétudes. Mais…

Je sortis mon smartphone et, en deux temps, trois mouvements, j’eus, sur mon petit écran, les caméras de tous les membres du collectif [Génie 17]. Rien qu’en entrant dans le système de Third. Ok… J’ai un peu triché car j’ai tous les codes d’accès du SPIN et que le Collectif y est connecté. Mais quand même… Et le pire c’est que aucun des membres, pas même la matrice centrale ne pouvait détecter mon intrusion [Réussite critique].

Je tournai l’écran de mon smartphone vers Noonien.

-Ils sont piratables. Les surnaturels aussi vivent au 21ème siècle. Certains ne se contentent pas de leurs pouvoirs. Certains savent maitriser les technologie.

Ce que je voulais dire c’était que Noonien avait encore du boulot. Est-ce que j’avais fait ça par jalousie ? Un peu… J’aimais souligner les failles dans les projets de mes rivaux. Mais je faisais ça aussi en tant que celui qui avait fait la sécurité du SPIN.

Je sortis du système des drones avant de regarder Noonien.

-Quant à votre Third… J’espère qu’il va s’endurcir. Quand on est face à un surnaturel extrêmement dangereux, il ne faut pas hésiter.

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ft. Third Of B, Jessica Jester & William Stark

Le Dr. Jester ne m’appréciait pas… ça se lisait assez facilement sur son visage malgré ses vaines tentatives de sourires crispés. Mais en réalité, je m’en foutais, elle pouvait penser ce qu’elle voulait. Je défendais mon point de vue, mais je n’avais à le justifier devant personne. Ce n’était pas grave si elle ne voyait pas ce qu’il y avait de révolutionnaire dans mon travail. Elle ne faisait pas partie des décideurs du SPN non plus donc son avis avait à peine une valeur philosophique. Pas de quoi en faire tout un plat.

Je ressentais plus de compréhension et une curiosité plus technique de la part de William Stark. Ce qui était un peu normal : c’était un génie et ce que j’avais fait ne pouvait pas laisser un génie de marbre… Cela impliquait forcément un peu de fascination.

Comme moi, il comprenait que les drones, bien qu’ils soient encore très jeunes, devaient se lancer dans le monde. Comme il disait, il fallait faire avec.

-C’est le but, de toute façon.

Third, lui, affirma qu’il aimait les humains, ce qui était une bonne chose. Mais je le voyais aussi faire très vite confiance aux mauvaises personnes et ce n’était certainement pas Datalore qui allait pouvoir les mettre en garde. Datalore ne saisissait pas les sarcasmes, c’était dire !

Quant à la dénomination parfaite pour les drones, ce ne serait sûrement pas « clones ». je souris quand Jessica et William affirmèrent presque d’une même voix que ce n’était pas assez sensationnel. J’étais bien d’accord avec ça. En plus, comme l’ajouta William, c’était mal vu. Je haussai les épaules.

-Je trouverai… Mais pour l’instant, trouver un mot n’est pas ma priorité. Je dois améliorer le Collectif B.

Il le fallait absolument ! Parce que ce que m’avait annoncé le rapport du Dr. Ravenloft était assez alarmant et je n’étais pas sûr du tout que mes créations fassent le poids.

La conversation allait bon train et je trouvais que je m’en sortais pas si mal. Sur les deux scientifiques présents, il y en avait au moins un qui semblait plus ou moins comprendre mon point de vue. C’était déjà ça. Stark confirmait que je n’avais détruit la vie de personne en donnant vie à mes drones. Sauf la leur. Mais comme il le disait, des parents qui donnaient naissance à des enfants commettaient le même crime.

Je souris à Third Of B.

-Es-tu content d’exister, Third Of B ?

Parce que finalement, c’était tout ce qui comptait.

Pour ce qui était d’avoir été limité par l’époque dans laquelle j’avais travaillé, la réponse de William me fit rire.

-J’avoue n’être peut-être pas aussi doué que vous pour certaines choses. Les implants que j’ai inventé au départ étaient énormes, rien à voir avec ceux de Third Of B actuellement. Mais ça avait ça de bien que c’était nouveau. Par contre, contrairement à vous, Dr. Jester, je ne suis pas un as de la génétique. J’ai donc du un peu attendre que les choses avancent à ce niveau-là.

Pendant ce temps-là, Jessica parlait à Third Of B… Elle se disait désolée pour Third Of 96. Elle parla aussi d’un Frank et je supposais que c’était le même Frank, l’agent, dont Third Of B et Datalore m’avaient déjà parlé.

William, lui, me trouvais ambitieux.

-Vous savez qu’on aboutit à rien sans ambition. Et je ne laisserai pas Pierce faire n’importe quoi.

On se pencha ensuite sur les frères et sœurs de Third Of B. Il voulait les montrer à William et Jessica. Je le vis tenter un hacking de mon propre système mais il échoua. Je souris.

-Bien essayé quand même.

Il s’approcha alors de l’ordinateur et tapa sur le clavier à une vitesse hallucinante, semblable à celle de Datalore… pour l’androïde, j’avais du installer des claviers tactiles parce qu’il allait tellement vite qu’il me bousillait chaque fois les touches des claviers normaux.

Jessica Jester regarda les images d’un air toujours aussi désapprobateur et William me demanda si je comptais agrandir la famille des drones.  

-Pas tant que le Collectif B ne sera pas parfait… Mais plus tard, qui sait ? Les drones pourraient améliorer considérablement la vie des humains, dans différents domaines.

Je ne comptais pas me limiter au SPN.

Jessica Jester prit alors congé, me remerciant et je la saluai d’un signe de tête.

-A votre service.

William, lui, s’attarda et ç me fit plaisir. Il affirmait que j’avais droit au statut de génie.

-Merci pour votre reconnaissance, mais je sais que pour beaucoup, je resterai un savant fou.

Il sortit alors son smartphone et, en un temps record, il eut accès au visuel de tous les drones.

Je soupirai et me passai une main sur le visage.

-Je sais… Et c’est d’ailleurs mon problème actuel. Le Dr. Ravenloft m’a informé d’une attaque imminente des démons au SPIN… Je n’aurais pas peur si je ne savais pas que l’un des démons impliqués n’est autre qu’Edwin Stark. Votre père.

Je le regardai dans les yeux.

-Voudriez-vous travailler avec moi, le 3 décembre, pour contrer ses plans ? Il s’agirait de protéger informatiquement les drones et Datalore… Pierce va me fournir un hololife de chez Waters Robotics pour les entraîner à ce niveau, mais j’ai peur de manquer de temps.

Je souris à Third Of B.

-Third Of B est très gentil… Comme Datalore et les autres drones. Mais comme tout le monde, ils apprendront que ce monde est loin d’être fait pour les gentils.

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ft. Jack Noonien, Jessica Jester & William Stark

Notre nom pouvait être « clone ». Mais notre créateur ne voulait pas de ce nom. Est-ce que nous voulions de ce nom ? Nous n’en savions rien. Nous préférons que ça soit le Docteur Noonien qui choisisse. Car le mot « clone » était mal vu d’après Monsieur Stark. Mais le Docteur Noonien voulait d’abord nous améliorer avant de nous trouver un nom.

Nous sommes le Collectif B. Nous pensons que c’est un bon nom, non ? Nous nous perdions un peu dans cette histoire de désignation.

Nous avons appris d’où nous venions. Nous avons appris ce que nous étions. Nous avons appris que nous avons un grand frère. Nous avons pu conservé son image. Nous étions intéressé d’apprendre tout ça bien que nous étions tristes que nos grands frères et sœurs n’avaient pas survécu. Nous apprenions chaque jour un peu plus de la mort. Nous avions parlé de ça avec l’agent Ravenloft. Nous n’aimions pas la mort mais nous savions qu’elle existait pour tous.

Même pour nous ?

La donnée nous échappait.

Le Docteur Noonien avait choisi de nous créer ainsi pour ne toucher aucune autre vie. William Stark avait parlé des bébés mais c’est vers le Docteur Noonien que nous nous tournâmes quand il s’adressa à nous pour savoir si nous étions content d’exister.

Nous ne nous étions jamais posé la question. Nous existions, c’est tout. Nous ne voulons pas mourir alors nous supposons que nous étions content d’exister. Nous sourîmes.

-Oui. Nous le sommes. Nous aimons apprendre et connaitre les humains. Nous aimons faire nos missions.

*Sauf avec Fringer…*

*Oui. Sauf avec Fringer.*

Notre créateur avait dit qu’il avait pris beaucoup de temps à nous faire à cause des limitations technologiques liées à des temps passés. William Stark disait ne pas avoir le même problème. Mais notre créateur les avais eu surtout en ce qui concernait la génétique. Nous ne comprenions pas tout mais nous essayions de comprendre en écoutant.

Notre créateur avait expliqué pourquoi il avait fait des clones et pas des androïdes. Nous aimions ce que nous étions et nous savions qu’être un androïde n’était pas facile. Datalore avait beaucoup plus de mal avec les humains que nous. Mais ce que notre créateur voulait surtout faire, c’était une nouvelle forme de vie. Après avoir entendu ça, c’est vers nous que le Docteur Jester se centra pour dire qu’elle était navrée pour notre frère mais qu’elle était contente que nous aimions les humains. Pourquoi est-ce que nous les détesterions ? Parce que Fringer est méchant ? Nous savions qu’ils n’étaient pas tous comme Fringer. Comme Jessica nous l’avait dit, il y a des gens comme Frank Barnes. Nous sourîmes au Docteur Jester.

-Nous aimons beaucoup Frank. C’est notre ami. Nous avons vu plus de gens comme Frank que comme Fringer, jusqu’ici. Nous aimons parler avec les humains.

Même si… Nous n’avions pas toujours l’impression qu’ils nous comprenaient. Pas tous en tout cas… Mais nous pensions simplement que c’est parce qu’il ne nous connaissaient pas encore bien.

Après ça, nous nous concentrâmes sur les ordinateurs alors que le Docteur Noonien et William Stark parlait de nous, du SPN, d’argent et de joujou. Joujou ? Nous ne savions pas pourquoi Stark nous avais qualifié ainsi. Nous n’avions aucune définition à portée de main pour « joujou ».

Finalement, nous ne réussîmes pas à prendre le contrôle de l’ordinateur. Nous étions déçu mais notre créateur avait apprécié l’effort. Nous nous approchâmes alors pour taper sur le clavier pour montrer les Autres. Le Docteur Jester disait que ça faisait une grand famille. Nous sourîmes.

-Oui.

Le Docteur Noonien ne comptait pas agrandir cette famille tout de suite. Il voulait que nous soyons parfait avant. Nous devions être parfait. Nous voulions aider les humains. Avoir notre place parmi eux.

-Nous espérons être parfait, un jour. Mais nous savons que ça prendra du temps.

Le Docteur Jester n’avait plus de questions car elle était prête à partir. Elle avait remercié le Docteur Noonien et nous sourîmes quand elle nous souhaita le meilleur. Nous serrâmes sa main chaleureusement. Elle nous proposait même de passer à son labo, un jour.

-Nous viendrons dès que nous le pourrons. Merci, Docteur Jester. Nous espérons que nous pourrons être amis.

William voulait rester encore un peu et il embrassa le Docteur Jester. Nous penchâmes légèrement la tête sur le côté affichant un air curieux car ils ne se saluaient pas de la même façon que les autres humains. Nous n’avions jamais vu les agents faire ça en tout cas. Aucun d’entre eux…

-Au revoir, Docteur Jester.

Une fois qu’elle fut partie, William disait qu’il était content que nous ne soyons pas des robots tueurs. Nous levâmes un sourcil. Robot tueur ? Nous pensions être beaucoup de choses mais pas ça… Nous n’avons jamais tué et l’idée de le faire ne nous enchantait pas.

William sortit alors son smartphone et, après quelques instants, le retourna vers nous pour montrer exactement ce que nous pouvions voir dans notre tête. Il venait de nous hacker. Nous n’avions rien vu. Absolument rien vu. Nous fronçâmes les sourcils. Nous n’avions pas aimé et nous grommelâmes :

-Vous n’aviez pas le droit de faire ça…

Nous comprîmes peut après que c’était une démonstration qui fit que le Docteur Noonien parla d’Edwin Stark et de l’attaque dont Ravenloft nous avais parlé. Nous avions toujours de l’appréhension par rapport à cette attaque ainsi que notre créateur. Et le Docteur Noonien semblait vouloir l’aide de William Stark pour nous aider. Notre sourire revint.

-Si vous nous aider nous serons plusieurs. Être plusieurs augmente les probabilités de pouvoir empêcher cette attaque de réussir.

Nous devons aussi nous entrainer. C’est ce que le Docteur Noonien disait. Mais nous regardâmes Stark quand il disait que nous devions nous endurcir. Pourquoi ? Pour ne pas hésiter face à des surnaturels dangereux. Nous n’allions pas hésité car :

-Nous ne pouvons pas hésiter. Nous devons suivre les ordres donnés par Datalore. Nous n’avons pas le choix. Ne pas avoir le choix nous empêche de perdre en rapidité ou faire des erreurs de jugements.

Car nous ne pouvons avoir de jugement sur les situations. Enfin, nous pouvions en avoir mais nous devons suivre les ordres.

Le Docteur Noonien disait que nous étions gentil mais que nous apprendront que le monde n’est pas fait pour les gens gentils. Nous le regardâmes avec un air interrogateur.

Pourquoi nous avoir fait gentil ?

Pour qui est fait ce monde ?

Nous avions beaucoup de questions. Mais nous nous tournâmes vers Stark.

-Nous savons que nous sommes gentils. Mais nous ne voulons pas être autrement. Nous ne voulons pas être comme Fringer.

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ft. Jack Noonien, Jessica Jester & Third Of B

La priorité du Docteur Noonien n’était pas de trouver un nom à ses drones mais bien à les améliorer. Ouais… Histoire qu’ils ne buggent pas chaque fois qu’on leur demandera leur musique préférée… Ça serait déjà un grand pas.

On pouvait débattre des heures sur l’éthique ou non du projet du Docteur Noonien. Il disait n’avoir détruit la vie de personne. Là-dessus, nous étions d’accord. Restait à voir s’il avait détruit celle de ses propres drones rien qu’en les faisant exister mais, dans ce cas, cette remarque pouvait s’étendre à bien des sujet. Le Docteur Noonien demanda alors simplement à sa création s’il était content d’exister. Mon regard se tourna vers Third qui sembla analyser la question avant d’y répondre favorablement. Sa petite vie au SPIN semblait lui convenir.

Pour l’instant…

Parce que si on pouvait considérer les drones à des enfants, les enfants finissent par devenir des ados et demander une certaine indépendance.

Quant aux essais et erreurs du Docteur Noonien, elles venaient des limitations technologiques dû à l’époque. Il avoua ne pas être aussi doué que moi mais que ce qui l’avait surtout bloqué c’était l’état des recherches en génétiques de l’époque. Il avouait ces quelques faiblesses en la matière. Faiblesse relative. Il a quand même créé des foutus clones.

-46 ans… Vous avez de la patience…

Dédier toute sa vie à un seul projet, ce n’était pas mon truc. Je préférais diversifier.

Alors que le drone échangeait avec Jessica, moi, je me centrais sur les révélations du Docteur Noonien. Il devait se méfier… Il n’avait pas spécifiquement fait ses drones pour le SPN. Le SPN était simplement la manne de fric. Mais désormais, ses créations appartenaient aussi au SPN. Il semblait en être conscient et il déclara qu’il ne laissera pas Pierce faire n’importe quoi.

-Faites gaffe. Je le connais. Il est vicieux.

Trèèèès vicieux. Et je pensais moi-même ne pas savoir à quel point. Je savais que Pierce voyait sûrement ces drones comme des robots remplaçables et, donc, il n’hésitera pas à les mettre sur des missions où les chances d’en sortir vivant sont maigres. Il pourrait même les utiliser dans le cadre de ses recherches et tests d’artefacts… Bref, toutes ses missions où envoyer des agents et leur faire risquer leur vive entraine des complications…

Third finit par nous montrer sa petite famille. Il semblait fier et heureux de la réaction de Jessica. Moi, je ne tardai pas à demander si Noonien voulait en faire plus. Mais il voulait d’abord perfectionner son Collectif. Third disait que ça prendra du temps mais semblait aspiré à être parfait. J’esquissai un petit sourire.

-Effectivement, ce genre de création pourrait améliorer la vie humaines dans bien des secteurs.

Le secteur médicale notamment. Car si on peut faire tout un drone viable, sans doute que des organes peuvent être fait aussi d’après les techniques de Noonien.

-Même si je me demande quel degré de perfection vous voulez atteindre.

J’esquissai un sourire. Quel est le degré de ses ambitions ?

Jessica finit par prendre congé et le drone accepta son offre de passer un jour à son labo. Je l’embrassai et la laissai partir car j’avais encore quelques questions. Je commençais par quelques compliments mais le Docteur Noonien savait qu’il serait toujours tagué de savant fou. Je rigolai.

-C’est une question d’image, ça, Docteur Noonien. Si vous voulez passer pour autre chose, il faut sortir de son labo, voir du monde, entretenir votre image. Faire comme moi, en sommes.

Bien que ce n’était pas facile de devenir William Stark.

Après quoi, je fis une belle démonstrations d’une immense faille dans le projet de Noonien. La vulnérabilité informatique des drones. Je réussis facilement à avoir accès à tout le Collectif B en passant par le système de Third. Un Third qui semblait réellement avoir très peu apprécié cette intrusion vu sa tête et sa remarque. Je le fixai.

-Je n’en avais peut-être pas le droit mais le fait est que ce fut un jeu d’enfants. Tu n’y a vu que du feu, petit.

Et Noonien était bien au courant de cette vulnérabilité. Mais je ne m’attendis pas à ce qu’il me dise qu’il avait été prévenu par Ravenloft d’une future attaque sur le SPIN. Par des démons… Par Edwin Stark. Je pris un air surpris face à une telle révélation. Encore une fois, je n’en savais rien.

-Quoi ?! Et Pierce ne m’a rien dit ? Il sait encore que je travaille pour le SPN ?

Parce que je commençais à sérieusement en douter vu tout ce qu’il me cachait.

Docteur Noonien me demanda, d’ailleurs, son aide. Grâce à Ravenloft et à son algorithme, ils avaient un date pour l’attaque mais il était clair que, si Edwin était impliqué, les drones deviendrait un danger. Je tiquai à la mention du hololife… La dernière création d’E-SAK…

-Et en plus, Pierce achète à la concurrence ! Ben bravo !

Il sait, pourtant, qu’Isaak Waters est mon robot tueur ! Ce foutu Connor n’a-t-il plus aucune confiance en moi.

Third, lui, poussait pour que je les aides. Mais avant de répondre à ça, je soulignais qu’il n’y avait pas que le piratage qui était un problème mais le fait que les drones ne me semblaient absolument pas psychologiquement fait pour leurs missions. D’après Noonien, ils devront apprendre que le monde n’est pas fait pour les gentils. Third, lui, sommait qu’il n’hésitera pas car il n’en avait pas les capacité. Je levai un sourcil avant de me tourner vers Noonien.

-Ils ont une sécurité pour les obliger à agir ?

Un peut comme ce que j’avais programmé pour E-SAK. Mais le fait est qu’il avait réussi à reprogrammer ça.

Quoi qu’il en soit, le drone ne voulait pas devenir comme Fringer.

-Je ne te demande pas de devenir comme Fringer. Simplement de ne pas te faire bouffer par tes émotions. De ne pas te faire manipuler par les autres. De ne pas être un foutu naïf.

Ceci étant dit, je devais considéré la demande de Noonien. Je m’étais levé de ma chaise entre temps faisant les cents pas depuis que j’avais compris qu’Edwin Stark était impliqué dans une prochaine attaque.

-Mon père est un moins bon hacker que moi.

Tout le monde était moins bon que moi.

-Mais il n’en reste pas moins redoutable. S’il prend le contrôle de vos drones, ça sera la catastrophe.

Je fis la moue. En soi, c’était aussi un défi. Je ne pouvais pas refuser.

-Je vous aiderais. Le mieux est d’empêcher Edwin de réussir à entrer dans le système des drones. Mais pour ça, il devra déjà entrer dans le système du SPIN. Je n’ai aucune idée de comment il compte procéder pour ça. Mais on fera en sorte que ça n’arrive pas.

Je regardais Third et puis le Docteur Noonien.

-J’espère que si Edwin réussi à atteindre votre matrice centrale ou vos drones, vous avez un bouton « off ». Parce qu’il pourra faire un carnage s’il réussit.

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ft. Third Of B, Jessica Jester & William Stark

Third Of B et le Collectif B étaient ravis d’exister. Ce qui amena un beau sourire sur mon visage. Ils aimaient ce pour quoi ils étaient faits et j’avais bon espoir qu’avec de l’expérience, ils aiment d’autres choses. Je ne savais pas vraiment comment ils allaient évoluer, mais mon but maintenant était de laisser faire, d’observer et de n’intervenir qu’en cas d’absolue nécessité.

Third Of B avait déjà fait un pas en avant tout seul : il s’était fait un ami parmi les agents. Il avait été le premier à le faire. J’étais content pour lui, pour eux. Parce que si Third Of B connaissait maintenant le concept d’amitié, cela signifiait que le reste du Collectif en était capable. Seul Datalore resterait un peu à la traine mais je savais que son désir de devenir le plus humain possible était un plus pour l’androïde.

Ils y arriveraient. Ils y arriveraient tous.

William Stark, lui, était assez impressionné par le temps que j’avais mis à créer Third Of B et ses semblables. Et pour ce qui était de me méfier de Pierce… Je fis la grimace.

-Je sais qu’il est vicieux. A ce niveau-là, je préférais nettement Nash.

Third Of B, lui, montra les autres drones qui s’afféraient au SPIN. Et aussi certains qui étaient en veille. Jessica Jester affirma juste que c’était une grande famille. Je sentais bien qu’elle se retenait de dire certaines choses par égard pour Third Of B. Tant mieux. Moi, je pouvais encaisser, mais peut-être pas le drone.

J’affirmai ne pas vouloir faire d’autres drones avant que le Collectif B soit réellement parfait. Thord était enthousiaste à cette idée. Stark, lui, voyait ce que mes travaux et recherches pouvaient apporter à l’humanité, ce qui me fit sourire parce qu’il y en avait au moins un qui voyait un peu plus loin que le bout de son nez.

-Le degré de perfection ? Quand on voit ce que j’ai réussi à créer, à partir de là, sky is the limit, comme on dit.

Je ne me rendais pas encore compte moi-même de tous les débouchés que les drones avaient.

Le Dr. Jester prit alors congé et je la saluai poliment. En me disant que peut-être qu’au contact de Third Of B, qu’elle avait invité à voir son labo, elle verrait un peu que mon but n’était pas de mal faire.

William resta, ce qui m’arrangeait bien parce que je n’en avais pas fini avec lui. Il y avait des choses dont je voulais discuter. Et notamment d’un partenariat que j’espérais qu’il n’allait pas refuser.

Mais avant, on s’attarda sur mon image, ce qui me fit rire.

-Je ne suis pas un William Stark, loin de là. Je n’ai pas votre talent pour ça.

Je préférais nettement rester au labo avec mes créations que de participer à des soirées mondaines… De temps en temps, mais rarement, je participais à des conventions…

William avait sorti son smartphone et hacké mes drones en deux temps trois mouvements. Cela ne plut pas à Third qui prit un ton vraiment vexé, presque fâché. Je posai la main sur l’épaule du drone…

-Je sais que ce n’est pas agréable, Third Of B. Mais c’est quelque chose que nous devons travailler. Monsieur Stark a raison de le souligner.

De là, ça me donna un tremplin pour parler de ce que le Dr. Ravenloft m’avait appris dans son rapport. Et ce fut au tour de William d’être vexé.

-Je ne sais pas pourquoi Pierce vous a maintenu dans l’ignorance alors qu’à nous tous, on peut au moins essayer de limiter les dégâts.

Pierce était une réelle énigme pour moi. Mais au moins, il allait me fournir un hololife qui allait permettre à Datalore de s’entraîner un peu mieux que d’essayer de vaguement simuler une attaque en situation réelle.

Third Of B avait retrouvé le sourire et abonda dans mon sens… Mais William, lui, s’indignait du dernier investissement de Pierce dans le Hololife… Je levai un sourcil.

-Fallait créer la même chose avant Waters Robotics…

Mais soit, là n’était pas le problème. William trouvait les drones trop gentils. Mais le fait était de derrière eux, il y avait Datalore qui ne ferait que réfléchir de façon logique et donner ses instructions en conséquences.

-C’est pour ça que comme matrice centrale, j’ai choisi un androïde aux ordres duquel, comme le dit Third Of B, ils ne peuvent déroger. La solution sera toujours logique.

Je pinçai les lèvres.

-Jusqu’à ce que Datalore apprenne à être un peu inventif… Parce que la logique est souvent prévisible.

William semblait réfléchir sérieusement à l’idée de nous aider lors de l’attaque. Comme pour lui-même, il estima qu’Edwin était un moins bon hacker que lui. Je hochai la tête quand il dit que ce serait une catastrophe s’il prenait le contrôle des drones.

-J’ai pensé à mettre tous les drones en veille ce jour-là, mais ça ne règle pas le problème. Edwin pourrait simplement les sortir de stase.

Quant au bouton « off », je grimaçai.

-Il y en a un. Deux, en fait. Un pour Datalore et un pour les drones mais… J’avoue que je rechignerais à l’utiliser. Sauf si vraiment tout ça devient très dangereux pour tout le monde.

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ft. Jack Noonien, Jessica Jester & William Stark

Après le départ du Docteur Jester, nous avions écouter William Stark dire que si notre créateur voulait passer pour autre chose qu’un savant fou il allait devoir sortir de son labo et entretenir son image. Nous ne savions pas vraiment pourquoi Stark disait ça mais notre créateur disait ne pas être capable d’être comme Stark. Nous aimions beaucoup notre créateur. Nous pensons qu’il n’a pas besoin d’être comme Stark.

Nous avions vraiment encore beaucoup de choses à apprendre avant de saisir tout ce que les humains se disaient entre eux. Parfois, certaines conversations nous dépassaient car nous n’avions pas toutes les données pour les suivre.

Ensuite, nous fûmes piratés. Stark venait de le faire sans nous prévenir et sans que nous sentions quoi que ce soit. Nous n’étions pas ravi de ça. Nous n’avions pas aimé. Nous pensons que Stark n’en avait pas le droit. Mais il déclara qu’il avait eu facile avant de nous appeler « petit ». Nous baissâmes les yeux non sans froncer des sourcils alors que le Docteur Noonien mis sa main sur notre épaule pour confirmer que ce n’était pas agréable mais que Stark avait raison de le souligner. Nous fîmes la moue.

-Nous travaillerons…

Le Docteur Noonien avait parlé à Stark de la prochaine attaque. Nous la redoutions. Chaque fois que quelqu’un en parlait, nous sentions de l’appréhension. Stark, lui, n’était pas au courant et nous voyions bien que cela ne lui plaisait pas. Il en voulait à Pierce. Nous avions peu vu le Directeur Pierce. Nous avions surtout vu les agents Bolton et Johnson. Le Docteur Noonien ne comprenait pas pourquoi Pierce n’avait rien dit à Stark. Nous ne savions pas non plus mais nos données sur les stratégies montrent que de ne pas impliquer un expert en informatique dans la prochaine attaque est une erreur.

-Nous pensons que Pierce aurait dû le dire à Stark. Cela augmente les chances de réussite d’une contre-attaque.

Stark n’était pas content que Pierce ait « voir la concurrence ». Nous comprîmes, grâce à notre créateur, qu’il parlait de Waters Robotics mais nous ne saisîmes pas le reproche.

William Stark avait peur que, nous, nous se soyons pas prêt pour nos missions. Mais nous le rassurâmes en disant que nous ne pouvions pas hésité. Ça le fit s’interroger et le Docteur Noonien expliqua notre fonctionnement avec Datalore.

Nous ne pensions pas que notre gentillesse puisse être un défaut mais Stark et le Docteur Noonien nous firent douter. Vraiment douter. Mais nous ne voulions pas devenir comme Fringer. William Stark expliqua un peu plus ses propos. Nous plissâmes un peu les yeux. Nous cherchions à comprendre.

-Nos émotions ne nous mangent pas… Elle peuvent manger ? Comme nous ?

Nous n’arrivions pas à comprendre ça…

-Nous essayons de faire notre travaille au mieux.

On s’entrainait pour ça… Nous ne pensions pas être mauvais dans notre travail. Le Docteur Noonien est content de ce qu’on fait en mission.

Stark disait que son père était un moins bon hacker que lui mais qu’il était quand même dangereux. Le Docteur Noonien en était conscient. Nous regardâmes l’un et l’autre. Nous savions que nous devions faire en sorte de ne pas être piraté. Stark voulait bien nous aider mais nous baissâmes la tête quand ils parlèrent de notre possible déconnexion.

Nous en avions parlé avec l’agent Ravenloft. Le Docteur Noonien lui-même ne voulait pas en venir là… Alors, nous répétâmes ce que nous avions dit à Ravenloft et Datalore.

-Nous avons peur d’être déconnecté…

Cela s’entendait dans notre voix.