Hi !

ft. Vivacia Chispa & Syragane Dendera

♫

Le son vint d’abord de loin.

Pas les sons que j’entendais d’habitude.

Pas les voix.

Le silence.

Non.

Pas vraiment.

Quelque chose venait de très loin…

Au travers des ténèbres.

-Mesdames et messieurs, c’était la jeune, la belle, l’envoûtante, Syragane !

C’est quoi ?

Han… applaudissements…

Je crois.

Comme sur Pulse.

David !

Han… ?

Le son se rapprochait…

-Et ce soir, pour votre plus grand plaisir, Lukas Star va repousser les limites de l’agilité, de l’adresse…

David !

Il faut que tu reprennes les commandes !

-De la physique ! N’hésite pas à employer de grands mots, Samuel !

Des rires…

Qui rigole ?

Beaucoup de monde…

-Lukas Star, va jongler pour vous tel un funambule sur cette corde tendue au-dessus de cette piscine aussi énorme que son égo !

Trop de monde…

David !

Tu dois nous faire atterrir !

Atterrir ?

OUVRE LES YEUX !

Et la lumière fut.

Un éclair de lumière éblouit le public.

Beaucoup protégèrent leurs yeux d’un bras.

D’autres entendirent deux grands « ploufs ».

Vivacia.

Et moi…

Dehors.

Dans l’eau.

J’ouvris les yeux et à travers la vitre, je vis des gens…

Puis un rideau qu’on tirait en urgence.

Tu l’as fait !

Tu l’as fait David !

Les voix revinrent aussi…

Les autres voix…

C’était stupide, David !

Tu es dehors, maintenant…

Qu’est-ce que tu vas faire… ?

L’air commença à me manquer.

Je regardai vers la surface.

REMONTE !

On a pas fait tout ça pour que tu te noies !

Mais je ne remontai pas.

On me tira vers la surface…

Une fois à l’air libre, je pris une grande inspiration.

Il y avait une dizaine de personnes habillées bizarrement…

Mais mes yeux n’en virent qu’une seule.

Syragane.

-Salut.

Hi

ft  David Edwards - Syragane

Elle avait épuisé ses derniers arguments, elle avait tout tenté pour le convaincre, et la chanson était en fait destinée à ces bourreaux qui étaient prêts à condamner un homme à mort, pourquoi ? Parce qu’il était différent ?

Vivacia avait usé de ses dernières forces et le cœur battant à tout rompre, le visage mouillé de larme, elle se laissa retomber au sol, ou plutôt elle s’écroula, avant de sentir cette étrange vibration.

Qu’est-ce que c’était ?

Vive leva les yeux vers le garde, tandis que de son côté David disait qu’Howard n’était pas une bonne personne. Elle écarquilla les yeux voulant protester, mais avant d’avoir pu dire quoique ce soit, elle sentit une étrange force s’emparer d’elle pour la soulever du sol.

Qu’est-ce qui se passait ?

Elle était sûre d’une chose, ce n’était pas de son fait ! Les dieux avaient-ils décidé de mettre fin à ses misères ? l’avaient-ils entendue ? Mais les choses se passèrent ensuite si rapidement qu’elle ne fut pas sûre de comprendre. Sans avoir eu le temps de réagir, croisant une dernière fois le regard sidéré du garde tandis qu’elle lévitait au milieu de sa cellule, tout ce qu’elle vit……. À la fin ( ?)…. Ce fut une puissante lumière blanche qui lui fit fermer les yeux.

Et l’instant d’après le vide l’aspira en même temps que le son l’engloutissait, le son d’applaudissements, puis l’eau ! Un superbe saut dans l’eau, des visages, des voix un bref instant et juste de l’eau.

Plouf elle était tombée dans une étrange et puissante sensation de vertige, sans rien à quoi se raccrocher. Vive ferma à  nouveau les yeux tandis que l’eau l’entourait et qu’elle coulait vers le fond….

Le fond ? Ses pieds rencontrèrent un appui ferme et elle ouvrit brusquement les yeux, se retrouvant étrangement au milieu d’un bassin éclairé, et….. et il y avait David qui lui aussi avait coulé. C’était un drôle de délire non ? Un rêve ? non non, les sensations étaient réelles, enfin elle croyait. Est-ce qu’ils avaient de nouveau utilisé cette arme qui brûlait ? Non, tout était doux et agréable.

Enfin, il lui fallait tout de même songer à respirer ! Alors Vive s’approcha de David et le hissa du mieux qu’elle put jusqu’en haut…. À la surface qui brillait, plus lumineuse encore, et elle émergea en prenant une grande goulée d’air, tirant David pour l’aider à retrouver l’air à son tour.

Il y avait des gens…. Juste là et qui la regardaient comme si elle n’était juste qu’une apparition. Peut-être que c’était ça ? Dans un ultime effort, voyant que David se maintenait désormais seul à la surface, elle nagea jusqu’à des bras qu’on leur tendait.

- Mais d’où est-ce que vous sortez ?? S’exclama une voix qui avait l’air quelque peu contrariée.

Une voix qui appartenait à un homme au visage étrange couvert en partie d’écailles. On aurait dit une chimère qui venait de ce monde qui lui était désormais interdit. Deux bras puissants la hissèrent sans le moindre effort hors de l’eau pour la déposer sur le sol. En perte d’équilibre, et complètement déstabilisée, désorientée, Vivacia s’écroula à genou, au pied d’un étrange géant.

- Apportez des couvertures vites ! Est-ce que ça va ? lui demanda le doux géant. Vivacia le dévisagea, le regard encore teinté par le choc de tous ces évènements, et hocha lentement la tête, l’eau dégoulinant sur son visage et tout autour d’elle.

Ce n’était décidément pas un rêve, sinon assurément, elle n’aurait pas porté ces horribles vêtements de prisonnier. Mais…. prisonnière, elle ne l’était plus !!!! Son regard s’éclaira et elle regarda autour d’elle, jusqu’à trouver celui qu’elle cherchait.

- Tu as réussi !! s’exclama-t-elle, affichant un immense sourire.

Elle aurait voulu bondir vers lui, mais elle se sentait désormais trop faible. Et puis, son sourire se volatilisa quand elle comprit qu'Howard n'était pas là !

- Howard !

Mais elle n'avait pas besoin de chercher. Elle avait compris. David n'avait pas voulu l'aider.



- Samuel, Rumpelstiltskin, monsieur Loyal
- Sean Brooks - l'homme fort

Hi !

ft  David et Vive

 
Les numéros s’enchaînaient sans jamais vraiment se ressembler, d’un mois à l’autre, d’une représentation à l’autre, au gré de ses artistes, mettant en lumière leurs talents, celui de la danse pour Syragane, ou de son adresse avec une lame, et d’autres encore. Les acrobaties de Lukas, et les pitreries de Fili et Kili quand ils ne jouaient pas eux aussi les acrobates. Le spectacle ainsi touchait gentiment à sa fin.

Il était tard. De toute façon son métier exigeait des représentations plutôt en soirée qu’en journée, sauf le mercredi après-midi ou le dimanche. Oh il y avait des avantages à ça, le fait de disposer de presque toutes ses journées, plus rarement de ses soirées, enfin jusqu’à vingt deux heures en tout cas, heure où le chapiteau verrai le salut des artistes venus remercier le public, signifiant la fin du spectacle.

Lukas exécutait son nouveau numéro de funambule au-dessus du bassin d’eau aménagé sous la piste dont le sol était escamotable, permettant ainsi de varier plus encore les numéros. Et sous un jeu de lumière dansant, mettant en valeur l’agilité surprenante de Lukas, le numéro prit soudain un tournant des plus imprévus, même si le public n’y avait vu que du feu ou de l’eau dans ce cas précis !

Syragane qui comme beaucoup d’autres artistes, se tenait dans les coulisses, bien sûr toujours en tenue de danseuse orientale, avec son bustier à paillette, ceinture aux pièces étincelantes et les voiles qui ne couvraient qu’en partie ses longues jambes.

Elle observait le spectacle de derrière son rideau qui séparait l’entrée des artistes du chapiteau, et vit tout comme le public, deux individus tomber dans l’eau. Nul ne comprit d’où ils avaient surgi. Comme s’ils étaient tombés en fait des installations pour les trapézistes. Tout ce que Syragane vit, comme les autres, ce fut deux silhouettes, une femme au vu de ses cheveux blonds et un homme qui tardèrent ensuite à refaire surface.

Samuel lui, avait déjà réagi devant un tel imprévu, et fait baisser le rideau qui aussitôt entoura la piste, la dissimulant aux yeux des spectateurs qui ne se doutèrent pas un seul instant de ce qui se tramait. Il fit ensuite appel à Fili et Kili. Parce que dans ce genre de situation, il fallait savoir s’adapter très vite.

- Prenez le relais, improvisez !

Les nains particulièrement doués pour ça, se concilièrent un bref instant et se jetèrent dans l’eau tandis qu’on extirpait l’inconnue. Et Syragane qui s’était approchée en même temps que Sean, reconnut l’homme qui n’avait rien d’inconnu pour elle.

- David ???

Et elle serait restée plantée là d’ébahissement si Samuel ne les avait pas tous pressé de bouger de là. Le spectacle devait reprendre le plus vite possible pour éviter que les spectateurs ne s’inquiètent. Déjà Kili et Fili ressortaient de l’eau complètement trempés dans leurs costumes de clowns. Ils sauraient faire croire au public qu’il s’agissait juste d’une autre de ces énièmes farces qu’ils aimaient à se faire, l'un ayant poussé l'autre dans l'eau et vice et versa.

Sean souleva la jeune inconnue toute menue et pâle dans ses bras, tandis que Syragane s’approcha pour aider David à sortir du bassin.

- Par tous les dieux ! j’ai cru que j’avais une hallucination ! s’exclama-t-elle d’une voix étouffée, public oblige, en l’aidant à se relever.
- Allez !!! on se dépêche !! Emmenez les ailleurs ! On réglera ça après le spectacle.

Syragane croisa le regard de Samuel qui ajouta.

- Fili et Kili remplaceront ton numéro .

La discussion était close, pour le moment du moins ! Mais Syragane s’en fichait, encore sous le coup de la surprise. Elle récupéra une couverture apportée par Gilou la femme à barbe et la posa sur les épaules de David.
Et Sean qui avait compris que Syragane connaissait ce type, attendait avec son joli paquet dans les bras, couverte désormais d'une couverture elle aussi.

- Où est-ce qu’on les emmène ?

Syragane les dévisagea tour à tour, tenant toujours la couverture sur les épaules de David. Elle devait décider et vite.

- Et bien dans mon mobil home, nous y serons plus tranquilles pour…. Pour discuter.

Sean hocha la tête et s’exécuta sans rechigner, transportant la jeune femme jusqu’au mobile home de la danseuse. Syragane encouragea David à le suivre, pressée par le fait qu’ils ne pouvaient pas rester discuter là.

- On va aller chez moi, d’accord ? Ici il faut que le spectacle continue, dit-elle en l’encourageant d’un sourire.

Et l’étrange quatuor se dirigea vers le mobil home de Syragane qui n’était pas très loin. Elle leur ouvrit la porte, invita Sean à rentrer avec son colis qu’il déposa sur le banc d’angle rembourré de coussins de la cuisine, et se redressa, tandis que Syragane entrait à son tour, suivie de David. Puis elle regarda Sean.

- Il leur faudrait des vêtements secs, enfin pour David surtout. Est-ce que tu peux voir avec Woody ou Jane s'il te plait?

Sean la dévisagea un instant se demandant s’il pouvait la laisser seule avec ces deux….énergumènes. Puis il finit par hocher la tête et ressortit du mobilhome dont Syragane referma la porte avant de se tourner vers David qu’elle regardait sans toujours parvenir à y croire. C’était juste…. Juste incroyable ! Il était là, en vrai devant elle, et complètement trempé ! Et puis il y avait la fille qui l’observait en silence elle aussi. Elle avait l’air épuisée et si pâle, sans parler de cette blessure qu’elle portait au cou et qui s’étendait jusqu’à sa tempe. Son regard revint à David, posant ses mains sur ses épaules, puis de chaque côté de son visage et elle sourit, le regard brillant.

- Je ne pensais pas, jamais te voir en vrai un jour ! Si tu savais comme je suis contente !

Et enfin, ignorant qu’il était mouillé, quoiqu’il avait sa couverture, elle le serra dans ses bras.

Hi !

ft. Vivacia Chispa & Syragane Dendera

Mais d’où est-ce que vous sortez ??

Tu as réussi !!

Je… j’ai réussi.

Je nous ai transportés.

Je crois.

Stupide…

C’est juste un rêve, en fait.

Tu es stupide, David…

Les voix étaient faibles.

Ce n’est pas réel.

Mais revenaient doucement.

Timidement.

En bruit de fond.

J’entendais aussi le public.

Mais je ne pouvais pas le voir à cause du rideau.

En fait, pendant cette première minute…

-Qui… qui est Howard ?

Je n’eus plus d’yeux que pour Syragane.

Elle s’approcha et me tendit la main…

Je regardai d’abord sa main…

Je couve une migraine, non ?

Puis sortis ma main de l’eau pour l’attraper…

Par tous les dieux ! j’ai cru que j’avais une hallucination !

Et sortir de l’eau…

-Heu… Je suis pas sûr que…

Que c’est réel.

Je regardai autour de moi.

Perdu.

Relax, David.

Il y avait deux petits hommes.

Ce n’est pas un rêve, David.

Un type avec des écailles.

Tu l’as fait ! Tu nous as libérés du SPIN !

Stupide.

-Il y a un… un bruit, non ?

Un grondement.

Très loin…

J’avais dit ça tout bas.

Dans un souffle.

Presque inaudible.

Les yeux cherchant ce qui arrivait.

Oh oh… relax, David.

Au point que j’en étais distrait même de Syragane.

Ça se rapproche.

Oui, on a peu de temps, fais ce qu’ils te disent !

Mon attention revint sur quelqu’un qui approchai.

Je reculai d’un pas.

Femme à barbe.

Oh pas… pas normal.

Je détournai le regard et fermai les yeux.

Ne les rouvrant doucement que quand Syragane posa une couverture sur moi.

Et laissa ses mains sur mes épaules.

Je posai l’une de mes mains sur la sienne…

Elle avait la peau chaude.

Je ne sais plus…

David !

Il faut que tu les suives !

Bouge !

Ne reste pas là !

Pourquoi ?...

Je sens comme…

Comme si quelque chose…

Serrait ma tête…

On va aller chez moi, d’accord ? Ici il faut que le spectacle continue.

Mes grands yeux bleus revinrent brusquement sur Syragane.

-Ok…

EN AVANT MARCHE, DAVEY !

Tu peux le faire !

Reste concentré sur elle si ça te chante.

Un peu plus haut que le… bas de son dos, s’il te plait.

Je redressai la tête et rougis.

Oh…

Le gros type portait Vivacia.

Vivacia, Syragane et moi ?

Dans le même rêve…

Plan à trois.

David…

J’essaye… d’être drôle.

Faudrait déjà que tu saches ce qu’est un plan à deux.

Je fis la moue en marchant.

Et interrogeai le sol.

-C’est une autorisation ?

Pffff… avance.

On entra dans le mobil home.

J’ouvris la bouche en regardant autour de moi.

Puis souris…

Même si le bruit, le grondement, était plus fort.

-Je… je suis déjà venu… ici…

Je regardai Vivacia allongée sur la banquette…

Fis la grimace parce qu’elle avait de laides blessures.

J’avais aussi encore la marque du taser.

Mais pas comme ça.

Syragane capta encore mon attention.

Je soupirai de sentir ses mains sur mes joues.

L’étau autour de mon crâne se desserra un peu.

Je ne pensais pas, jamais te voir en vrai un jour ! Si tu savais comme je suis contente !

Je lui souris et elle me prit dans ses bras.

Je me raidis.

PAS EJECTER !

Ok, mais grouille.

Je posai le bas de mon visage dans le creux de son cou.

Il y faisait chaud.

Je m’y sentais en sécurité.

-Mais je… Je suis pas vraiment sûr que ce soit vrai.

J’ai vu une femme à barbe !

C’est un rêve.

Non, c’est réel, David !

Il… y a quelque chose qui arrive.

Je sais ! Relax.

Regarde Vivacia !

Regarde-la !

Je redressai la tête pour regarder Vivacia.

Mal en point sur la banquette.

Fais-ton truc, David.

J’écartai doucement Syragane de moi.

Je lui souris vaguement.

-Elle… Vivacia a besoin d’une chanson.

Oui, c’est ça. Dépêche !

Je clignai quelques fois des yeux et portai la main à mon front.

Le grondement était de plus en plus fort.

Je m’agenouillai prudemment à côté de Vivacia.

Et enfouis une main dans ses cheveux.

Je pris une grande inspiration…

Fermai les yeux…

Le bruit était plus qu’un bruit de fond maintenant.

Et je me lançai, caressant la tête de Vivacia.

♫

Quand je rouvris les yeux…

La chanson terminée…

Je me rendis compte qu’il n’y avait plus de murs en béton armé.

David.

Plus d’eau…

Relax…

Plus rien pour les retenir.

Oh oh… Ça, ça va faire mal.

Je plaquai mes deux mains sur mes tempes.

Fermai très fort les yeux.

Gémis…

Mais ne trouvai pas la force de hurler.

Je me levai…

Sans avoir vraiment l’équilibre.

Et partis en vrille à travers le mobil home, me cognant un peu partout.

Renversant des bibelots…

Qui se mirent bientôt à léviter…

Tu sais combien il y a de voix dehors ?

Il y en avait des milliers.

Hi

ft  David Edwards - Syragane

Le géant, il l’avait soulevée comme si elle n’avait pas pesé plus lourd qu’une plume ! Drôle de pensée qui lui avait traversé l’esprit, songeant à ce détail alors….alors qu’Howard lui, n’était pas là !  Vive s’exclama soudain, trouvant un bref regain d’énergie, ayant compris que David avait laissé Howard au SPIN.

Mais le pire fut sans doute quand David demanda qui était Howard. Elle lui lança un regard effaré, mais déjà le géant la portait hors de cet endroit…c’était …ho mais c’était le chapiteau ! constata-t-elle en regardant derrière elle. Vive ne pouvait manquer de reconnaître les teintes vives qui ornaient le chapiteau. Elle avait trouvé ça très joli lors de sa visite, sa première visite à Staten Park avec…Howard.

Le pauvre, il était désormais tout seul ! Mais Vive ne savait que faire et surtout….surtout elle était épuisée, chose assez rare pour une muse mais là elle avait usé de ses dernières forces pour convaincre David de ne pas se laisser tuer sans réagir. Elle avait réussi au-delà de ses espoirs, mais malgré tout elle ne pouvait complètement se réjouir.

Contrebalancée entre ces deux sentiments, le soulagement d’avoir recouvert la liberté et la tristesse de savoir qu’Howard lui n’y avait pas droit, elle ne résista pas quand le géant la déposa sur un banc tout moelleux, rien à voir avec la couche de sa cellule. Humpff, elle ne voulait même plus y penser !

Ils étaient donc chez une jeune femme tout droit sortie du conte des milles et une nuit, et Vivacia eut envie de lui demander si elle s’appelait Shéhérazade. Mais pas le temps de trouver la force d’ouvrir la bouche que David….

Qu’est-ce qu’il faisait ? L’esprit troublé, elle sentit la caresse de ses mains dans ses cheveux, et se laissa bercer par la chanson étrange, mais chanson quand même. Vivacia ferma les yeux. A présent qu’elle était libre, elle était sauvée… mais la chanson lui fit du bien quand même et elle ne remarqua strictement rien de tout le capharnaüm que David créa ensuite. Elle avait besoin de récupérer.

Hi !

ft  David et Vive

 
Syragane était encore sonnée par l’arrivée de David, et quelle arrivée ! Pourtant elle n’eut pas le temps de s’endormir sur ses lauriers. Samuel les chassa hors du chapiteau pour que le spectacle puisse reprendre et de fait elle n’eut pas le temps de parler avec David et surtout de le rassurer à part quelques mots glissés à la va-vite. Est-ce que lui-même comprenait ce qu’il lui arrivait ? Est-ce que c’était son dieu qui l’avait envoyé ici ? Elle l’ignorait pour le moment, et les explications devraient attendre un peu.

Alors elle choisit de se rendre dans son mobil home, c’était un endroit douillet et chaleureux, c’était chez elle et Syragane était certaine que David s’y sentirait bien. Enfin surtout voulait-elle s’en persuader. Et au début tout se passa plutôt bien.

Syragane demanda à Sean d’aller récupérer des affaires sèches pour David. Pour la fille, elle devait pouvoir lui trouver quelque chose dans ses propres vêtements. Puis, elle prit le temps de regarder David, de le toucher aussi comme pour se prouver à elle-même qu’elle ne rêvait pas mais non, il était bien réel !  Mais David lui n’en était pas sûr, et Syragane rit, un joli rire léger et cristallin, un rire soulagé.

- Oh si je t’assure que si, tu es réel et moi aussi !

Elle prit la main de David qu’elle posa doucement sur sa joue, tout en lui souriant toujours. Mais David se déroba pour s’intéresser à la fille qui ferma les yeux l’instant d’après. Syragane les observa tous les deux et en ressentit une légère pointe de jalousie qu’elle chassa aussitôt. C’était idiot. Mais David était si tendre avec cette fille et il lui chanta même une chanson, sous le regard perplexe de Syragane qui ne bougea pas d’un pouce, les observant tour à tour. Quel lien y avait-il entre eux ? Ils portaient en tout cas une tenue presque similaire. Frank lui avait dit que David était au SPIN, est-ce que ça voulait dire qu’elle aussi en venait ? En tout cas, ils n’y étaient plus désormais.

Syragane était toujours immobile, n’osant ni intervenir ni dire quoique ce soit quand soudain David se redressa. Et à son expression, elle pouvait facilement deviner que quelque chose n’allait pas. Plus encore quand il plaqua les mains sur ses tempes. Aussitôt Syragane s’approcha à nouveau de lui :

- Qu’est-ce qu’il y a ? Tu as mal ?

Et merde ! Avec tout ça, elle n’avait aucun des médicaments dont Frank lui avait parlé sous la main. Oui en même temps ce n’est pas comme si elle avait pu se préparer à une telle….apparition !

Quand David se mit à gémir doucement, Syragane afficha une expression alarmée. Elle voulut poser ses mais sur les siennes, mais David s’agita plus encore, se mettant en mouvement pour aller se cogner un peu partout dans le mobil home. Et c’est là qu’elle vit toutes ces petites choses du quotidien, quelques petits nouveaux trésors rassemblés de ce monde se mettre à léviter.

- David ? ça va, il ne faut pas que tu aies peur. Tu n’es plus tout seul à présent.

Elle s’approcha très vite de lui, prit son visage pour le forcer à la regarder et lui sourit, son regard se mettant à briller avec plus d’éclat :

- Je suis là à présent, je t’aiderai quoiqu’il arrive. Je ne laisserai personne te faire du mal, jamais. David, tu n’as plus rien à craindre, tout va bien ! dit-elle d’une voix extraordinairement douce.

[envoûtement 17 ^^]

Hi !

ft. Vivacia Chispa & Syragane Dendera

Oh si je t’assure que si, tu es réel et moi aussi !

Je pouvais le sentir…

Au contact de la joue de Syragane sur ma paume.

Mais y croire c’était autre chose.

Parce qu’y croire faisait peur.

C’est réel, David.

Si tu ne me crois pas.

Crois-la elle.

Alors je devais faire mon truc.

Pour que Vivacia aille mieux.

Pour de vrai.

Mais on avait pas le temps.

Pourquoi on avait pas le temps ?

Je compris bien vite pourquoi on avait pas le temps.

Après la chanson.

Parce que nous n’étions plus au SPIN.

Et qu’il n’y avait plus rien entre moi…

Et tous les autres de ce monde.

Ça fit mal…

♫

J’eus le temps de voir le visage de Syragane en face de moi.

Mais pas d’entendre ses questions.

Parce qu’il y avait trop de bruit.

Beaucoup trop.

David !

Je gémis.

Me cognai.

Il faut que tu te concentres sur moi !

Fermant les yeux.

Essayant de fuir.

Sur une seule voix !

Sans pouvoir même tenir convenablement sur mes jambes.

C’est de la télépathie !

ÇA ME FAIT UNE BELLE JAMBE !

-Je ne…

Tu ne dois pas avoir peur !

Les objets lévitèrent.

-Je ne peux pas !

C’est m… ton pouvoir !

Je hurlai plus fort.

-JE N’EN VEUX PAS !

Tu dois le contrôler !

-JE PEUX PAS TENIR !

Elles sont de trop !

J’avais finalement trouvé comment hurler.

Mais je ne hurlais pas tant parce que j’avais peur.

Je hurlais parce que je ne m’entendais plus moi-même.

Puis une voix passa au-dessus de toutes les autres.

Je suis là à présent, je t’aiderai quoiqu’il arrive.

Avec un accent qui tourbillonnait comme le vent.

Je ne laisserai personne te faire du mal, jamais.

Une voix douce.

Au-dessus de toutes celles qui étaient…

En colère.

Tristes.

Fatiguées.

Heureuses.

Effrayées.

Résignées.

Frustrées.

Emues.

Stressées…

Syragane.

David, tu n’as plus rien à craindre, tout va bien !

Tout va bien se passer.

Je rouvris doucement les yeux.

Concentre-toi sur elle.

Allez, ma petite païenne…

A deux, on devrait y arriver.

Je me détendis un peu.

On a besoin de t’installer un bouton « volume ».

Ce qui fonctionnait pour moi…

…devrait fonctionner pour toi.

Les voix baissèrent d’intensité.

Les objets tombèrent au sol.

Mes yeux débordaient de larmes de douleur.

-Je suis désolé… Je… Je le fais pas exprès…

Je me mordis la lèvre.

Je tremblais un peu sur mes jambes.

-Je… Il faut… que je retourne au SPIN.

J’ouvris la bouche, regardant autour de moi.

Les quelques dégâts que j’avais fait.

Puis posai mon front brûlant contre celui de Syragane.

En soupirant…

-Je ne veux pas… être dangereux… Ni un poids pour quelqu’un…

Je pris les mains de Syragane dans les miennes…

Et le remontai un peu pour qu’elles s’enfouissent dans mes cheveux.

-Ça fait du bien… C-comment tu fais ça ?...

Hi

ft  David Edwards - Syragane

Quelqu’un avait crié et Vive sursauta, émergeant de son rêve dans lequel, elle courait librement dans les vastes plaines de l’Olympe. Oh….c’était un joli rêve et Néo était là avec elle. Néo mais pas Howard qui hurlait, et hurlait encore.
Et elle ouvrit brusquement les yeux, son rêve définitivement interrompu.

- Qu’est-ce qui se passe ?

Elle essaya de se redresser sur la banquette, et constata le fouillis tout autour d’eux. Que s’était-il passé ici ? On aurait dit qu’une tornade était passée par là. Vive se frotta le crâne, gronda tout doucement, puis regarda David, et enfin la femme.

- On est au parc, j’ai reconnu le chapiteau, j’y suis déjà venue avec Howard….. Howard il…. David l’a laissé là-bas, dit-elle en lança un regard réprobateur au concerné. Et vous ? Qui êtes-vous ?

Elle voulut se lever mais ses jambes refusèrent d’obéir, alors elle se contenta de rester assise, avant de remarquer le portrait accroché.

- Oh c’est vous ? C’est joli ! dit-elle admirant les bijoux et la tiare que Syragane portait sur le portrait.

Puis à David.

- Vous vous connaissez ?

Visiblement si Vive n’avait pas encore récupéré encore toute ses forces, elle en avait récupéré assez pour retrouver tout son bagou. Normal ! Elle était libre désormais !! LIBRE ! Oh, ça voulait dire que désormais ce serait à elle d’aider Howard.

- Il faut que je parle à Mike et Cassidy déclara-t-elle brusquement, sans regarder aucun des deux.

Au même moment le géant déboula comme une furie dans la maisonnette et Vivacia le regarda  un instant les yeux écarquillés tandis qu’il s’exclamait.

- Syragane ! j’ai entendu crier ! Est-ce que tout va bien ?

Vivacia se retourna à nouveau vers la femme qui s’appelait donc Syragane. Ce n’était pas un nom commun, enfin tout comme le sien. En tout cas, une chose était sûre, elle avait l’air d’aller très bien. Et Vivacia sourit.

- Bonjour, ou … plutôt bonsoir monsieur le géant ! Merci pour m’avoir aidée tout à l’heure.  

Hi !

ft  David et Vive

 
David avait d’abord crié…. Pas après elle, non, elle savait que sa frustration et sa peur n’étaient pas dirigées contre elle, et c’est pour cette raison que Syragane au lieu de reculer, sans la moindre crainte, s’approcha plus encore pour forcer David à la regarder et à ne plus voir qu’elle, elle et cette capacité si particulière de capter toute l’attention de tout un auditoire s’il le fallait. Et ce pouvoir étonnant ne serait pas de trop avec David, ou Légion et toute ses voix.

Après tout, elle n’allait pas laisser passer sa chance de pouvoir lui parler de visu. En tête à tête, ou presque, et peut-être de pouvoir l’aider. Il était enfin là devant elle, mais ce soudain changement semblait l’avoir plus perturbé que soulagé. Alors Syragane l’aida à retrouver son calme, et à se sentir plus serein, effaçant tout ce qui le terrorisait.

Et quand les objets retombèrent, elle sut qu’elle avait réussi. Soulagée, Syragane lui sourit et secoua la tête, non sans essuyer les larmes sur le visage de David, d’une tendre caresse. David s’excusait à cause de tout ce qui désormais était retombé par terre, certains objets brisés sous le choc.

- Tu n’as pas à être désolé, David. Tout ça n’est pas de ta faute ! Et je veux que tu ne l’oublies jamais. Tout comme je ne veux pas que tu retournes dans cette prison.

Puis elle inspira doucement quand il posa son front contre le sien, et ferma un instant les yeux, toujours en lui souriant, toujours sa main sur son visage, tandis qu’il disait qu’il ne voulait pas être dangereux.

- Je t’aiderai à ne pas l’être, comme maintenant. Tu vois, ça fonctionne ! Tu avais juste besoin qu’on t’aide un peu.  Et je t’assure que tu n’es pas un poids pour moi, conclut-elle dans un murmure, avant de croiser son regard qui la troubla.

Autant que le geste qu’il eut, attirant ses mains dans ses cheveux qu’elle se mit à caresser doucement. C’était grisant cette « réalité », toutes ces sensations qui n’étaient plus seulement du ressort d’un rêve.

- C’est un cadeau d’Ishtar….. Alors à présent, je me dis que notre rencontre n’était pas juste due au hasard. Et je suis contente si ça te soulage un peu. On recommencera autant de fois qu’il faudra. Mais pour commencer il faudrait que tu retires tes vêtements, ils sont tout mouillés.

Elle lui souriait toujours, ses mains glissant de ses cheveux encore un peu humides à ses vêtements eux toujours trempés. Elle défit la première attache à hauteur du cou de la sorte de chemise que David portait, puis la seconde mais cessa son geste, en croisant à nouveau le regard de David et se troubla, leur visage un peu trop proche, juste au moment où la fille allongée sur la banquette, sembla émerger de son sommeil.

La fille demanda ce qui se passait.

- Rien, tout va bien ne vous inquiétez pas, répéta Syragane.

La danseuse se pencha ensuite pour récupérer rapidement quelques objets tombés sur le sol, comme une tasse désormais brisée, un verre de même, et d’autres choses, comme des livres qu’elle reposa, pour les débris dans la poubelle et ce qui avait survécu, sur leurs étagères. La fille semblait avoir un peu récupéré et elle bavardait en souriant, sauf le moment où elle évoqua cet Howard avant de reporter son regard sur David à qui elle semblait reprocher qu’il ait laissé son ami là-bas.

Alors avant que David ne se confonde de nouveau en excuse, Syragane détourna la conversation.

- Howard, c’est… votre ami ? Vous dites qu’il est resté là-bas, où exactement ?
- Au SPIN.

Ok alors David s’était évadé avec cette Vivacia ? Comment avaient-ils fait pour arriver jusqu’ici ? Mais elle garda ses questions pour elle, parce qu’elle ne voulait pas affoler David, surtout à présent qu’il avait retrouvé son calme. Mais déjà la fille s’intéressait à autre chose, comme le portrait d’Ishtar que Syragane avait accroché au mur. Elle secoua la tête avec un petit sourire.

- Non, c’est la déesse Ishtar.
- Ishtar ? Je ne connais pas.

Puis elle posa encore une question s’ils se connaissaient, elle et David, mais celle-ci s’adressait de l’avis de Syragane plus à David qu’à elle. Avant de déclarer qu’elle devait parler à un certain Mike et à un Cassidy. Peut-être qu’encore une fois elle s’adressait à David ? Le regard de Syragane alla de l’un à l’autre, avant de faire volte-face en direction de la porte du mobil-home qui venait de s’ouvrir à la volée, laissant place à l’imposante carrure de Sean. Déjà Syragane tenait un de ses couteaux de cuisine en main. Elle reposa immédiatement la lame et soupira de soulagement

- Oui oui, je vais très bien, mais tu m’as fait peur à surgir comme ça ! Et comme les uns et les autres échangeaient soit des amabilités pour la jeune femme, soit des regards suspicieux pour Sean à David, Syragane fit les présentations.
- Je te présente mon ami, David ! Et la demoiselle se nomme Vivacia, c’est ça ?

La concernée hocha la tête avec un sourire. Syragane leur présenta alors :

- Et voici Sean, l’homme fort de la troupe. Oh tu m’as trouvé des vêtements pour David, super, merci ! Et désolée de te demander encore ça mais j’ai besoin que tu me rendes un service.

Sean se contenta alors de la dévisager sans broncher.

- Est-ce que tu peux aller voir Jane et lui demander si elle peut me trouver…. Une minute.

Syragane prit un papier sur lequel elle avait noté quelques noms de traitements réservés aux schizophrènes, et la fameuse clozapine dont David lui-même lui en avait parlé.

- Ceci ? Il lui faudra sans doute une ordonnance…oh et une dernière chose. Dit à Samuel que je lui expliquerais demain pour nos « invités ». Mais qu’ils ont besoin de se reposer pour le moment, tu veux bien faire ça pour moi ?

Et elle n’eut même pas besoin d’utiliser son pouvoir pour le convaincre de lui rendre ce service. Sean hocha la tête, et fit finalement demi-tour pour la seconde fois de la soirée. Syragane ferma la porte derrière lui et cette fois verrouilla, histoire de ne pas avoir d’autres visites impromptues. Puis elle se tourna vers ses deux visiteurs imprévus.

- J’ai une chambre à côté, si vous voulez vous y reposer Vivacia ? Ou est-ce que vous voulez d’abord que je panse votre blessure ? J’irai ensuite vous trouver quelques vêtements secs dans mes placards. Oh David, viens, tu pourras te changer dans la salle de bain, Sean a ramené quelques vêtements secs pour toi. Et une fois que vous serez au sec, nous pourrons bavarder un peu si…. Si vous voulez. Je pourrai faire du thé ou du café, ou peut-être à manger si vous avez faim ?

Son regard interrogea tour à tour, la jeune femme et David.

Hi !

ft. Vivacia Chispa & Syragane Dendera

Bravo, Miss Païenne !

Vous êtes engagée !

On sera pas trop de deux.

Les voix…

Enfin sauf celle qui me collait aux basques…

Hey…

…avaient diminué.

Elles restaient en fond.

Mais j’avais l’habitude du bruit de fond.

Quelques objets s’étaient brisés en tombant.

J’en étais désolé.

Mais Syragane n’était pas fâchée.

Elle essuya les larmes sur mes joues.

Je la laissai faire.

Parce que j’aimais bien ça.

Elle ne voulait pas que je retourne au SPIN.

Même si j’étais dangereux.

Elle disait que ce n’était pas ma faute.

Oh si ça l’est…

D’autres voix…

Parce que tu es un sale monstre David.

Refirent surface.

Pas comme celles qui étaient maintenant en bruit de fond.

La télépathie, David.

On appelle ça de la télépathie.

Pas les voix de la télépathie.

Les voix déformées et bizarres…

Effrayante et trainantes…

Qui se superposaient…

Et se mêlaient à celles des monstres.

Tu vois, ça fonctionne ! Tu avais juste besoin qu’on t’aide un peu.

Je hochai la tête.

J’essayai de ne croire que Syragane.

Imbécile.

Ça ne nous fera pas partir.

Et je t’assure que tu n’es pas un poids pour moi.

On sera toujours là.

-Ok… Mmerci.

ON VEUT DES TWIZZLERS !

Wood a dit qu’on en aurait.

Avec tout ça…

J’attirai les mains de Syragane dans mes cheveux.

Parce que ça me faisait du bien…

David…

Mon regard croisa le sien une seconde.

David ?

Et ma langue passa sur mes lèvres tout aussi brièvement.

David !

Il faudrait que tu retires tes vêtements, ils sont tout mouillés.

Quand je regardai les siennes.

Rééééponds-moi…

Je souris…

-Ouais… j-j’ai un peu froid.

Je mens, en plus.

J’ai super chaud en fait…

Je me mordis la lèvre quand elle détacha le premier bouton de ma chemise du SPIN.

Qu’est-ce que ça me ferait si elle…

DAVID DECROCHE CE TELEPHONE !

Et encore un bouton en moins…

David… Edwards… n’est pas disponible pour le moment…

Raaah ! Tu m’énerves quand tu fais ça !

Laissez un message après le…

Qu’est-ce qui se passe ?

Je sursautai à la voix de Vivacia.

Redressai la tête.

Tout rouge.

C’était moins une, merci, Vivacia…

-Heu… r-rien. Il se passe… rien du tout.

Menteur !

Vivacia parla d’Howard.

Me regarda.

Et je me reculai en baissant les yeux.

Elle t’en veut, David !

Elle ne te pardonnera jamais.

Pour elle aussi tu es un monstre, David !

Je me penchai pour ramasser un des objets qui avait volé.

Et ranger comme Syragane le faisait.

Juste pour éviter le regard de Vivacia.

Elle te regarde, David !

Elle t’en veut.

Elle te tue avec ses yeux.

Je fermai fort les miens et murmurai nerveusement.

-Shhh ! La ferme !

J’ai assez avec le bruit de fond.

Mais je ne pus m’empêcher de regarder le portrait.

-J’ai déjà vu ça.

Ici…

En rêve.

Puis, souris à Syragane.

-Ishtar te ressemble. Ou le… Ou l’invvverse, je ne sais pas la-laquelle de vous est…

Je repris un autre objet et le posai sur un meuble doucement.

Un petit vase décoré qui n’avait pas cassé.

Tapotai dessus.

Et lui dit :

-Je suis désolé.

Vous vous connaissez ?

Je me tournai vers Vivacia.

Mais ne la regardai pas dans les yeux.

Elle parle du vase.

Non… Je suis con ou quoi ?

Ouais, on arrête pas de te le dire !

Non, elle parlait de Syragane…

Et moi…

-Oh… heu…

Je grattai l’arrière de ma tête.

-Un peu…

Je pris un autre objet mais le lâchai à terre.

Quand le grand type me fit sursauter en déboulant dans le mobil home.

Je m’étais reculé contre le mur.

Avait plaqué ma main sur mon front…

Quand sa voix menaçante envahit mon esprit.  

-Si ce drôle de type a touché à un cheveu de Syragane, je l’étriperai moi-même !

-Je… je n’ai pas… Je voulais pas…

Je vis Syragane avec un couteau en main.

La regardai avec de grands yeux.

Et la pointai de l’index.

-N-ne te coupe pas !... avec ça !

Je me serrai dans mes propres bras.

Elle reposa le couteau.

Et quand elle me présenta à…

Sean.

…Sean, je fis un « salut » rapide de la main sans le regarder.

C’était le sol que je regardais.

Qui est Jane ?

Il lui faudra sans doute une ordonnance…

-Je… j’ai besoin de Clozapine.

Il va être l’heure, non ?

Qui est Samuel ?

Puis le calme revint en même temps que la porte se referma.

-Il… il a peur de moi… Il… pense que…

Je regardai Syragane qui me donnait des vêtements que je pris entre mes mains.

-Je… ne te ferai jamais de mal.

Pas exprès, en tout cas…

Je devrais être au SPIN.

Je souris à l’évocation de la salle de bain.

Moui, j’ai bien senti que tu étais prêt à faire comme au SPIN et te déshabiller au milieu du mobil home, devant tout le monde, par réflexe.

Puis je levai les sourcils.

Manger.

Mon ventre gargouilla.

-J’aimerais… des Twizzlers.

Syragane me guida jusqu’à la salle de bain.

-Je… tu… Je veux bien la porte juste entrouverte, ok ?

Pas fermée…

La salle de bain est trop petite.

Quand je fus seul, je sursautai en me voyant dans le miroir.

Fuyait mon propre regard.

Et celui de la bestiole noire qui s'accrochait à mon crâne.

Et commençai par me passer la tête sous l’eau froide.

Longtemps.

Pour noyer la bestiole.

Et parce que mon crâne me brûlait.

Puis je m’essuyai les cheveux et me changeai.

Avant de ressortir de la salle de bain.

-J’ai… vraiment très faim, en fait.

Hi

ft  David Edwards - Syragane

Elle avait ressenti une vibration, un peu comme….. un tremblement de terre ? Un frémissement, de peur ou de froid, ou juste un véritable séisme qui l’avait tirée de ses rêveries, de ses songes d’un ailleurs perdu. Et il y avait eu aussi le bruit, le bruit de ces débris que la femme habillée comme Shéhérazade se mit à ramasser. Donc….ils mentaient, il s’était passé quelque chose à et voir David rougir ainsi, la petite muse inclina la tête, percevant leur drôle d’aura à tous les deux.

Alors il était évident qu’ils se connaissaient et la réponse de David lui arracha un sourire malgré elle, oubliant qu’elle lui en voulait pour avoir abandonné Howard. Peut-être au fond qu’il n’avait pas fait exprès. Faux, murmurait cette petite voix qui avait entendu ce qu’il avait dit, mais elle avait l’esprit trop ailleurs pour y prêter attention.

Attention qui après s’être égarée du côté d’un portrait d’Ishtar la déesse qui ressemblait, elle était tout à fait d’accord avec David à ce sujet, drôlement à leur mystérieuse hôtesse, fut soudain brusquement sollicitée par l’ouragan qui débarqua dans la petite maison. C’était le géant qui l’avait portée jusqu’ici et qu’elle remercia. Mais l’homme que la dénommée Syragane leur présenta et qui s’appelait Sean, semblait plus inquiet de la présence de David que préoccupé par de simples amabilités.

Ainsi l’attention vive et curieuse de la Muse bondit de l’un à l’autre, étudiant les mots et les expressions, et s’amusant de la situation en voyant leur hôtesse qui effrayée s’était emparé d’un couteau et de David qui pas mieux, avait eu peur qu’elle ne se blesse, avant de voir le géant chassé transformé en commis d’office pour rapporter ce qu’il y avait noté sur une petite liste.

Pour un peu quand le géant abandonna la maison et ses occupants, elle aurait applaudi pour la magnifique prestation. Mais ce n’était pas une comédie, seulement une surprenante réalité, bien qu’elle y goûtait particulièrement, trop heureuse d’avoir retrouvé sa chère liberté.

Ce n’est que quand Shéhérazade lui parla de pansement et de blessure qu’elle se souvint d’un fameux et terrible coup de pied dont les dégâts s’étaient étendus, après la bien vilaine discussion qu’elle avait eu avec un certain horrible personnage sans cœur. Sa main se porta alors à son visage et elle sourit, touchée non seulement par l’attention mais par l’invitation, puisque désormais elle était de nouveau à la rue :

- Je crois que ça guérira rapidement à présent que je ne suis plus enfermée ! Et je dois cela à David même s’il va devoir m’expliquer pourquoi il n’a pas emmené Howard. Pour votre hospitalité, j’accepte bien volontiers, le temps de récupérer un peu. Parce qu’après, il faudra que je retrouve des amis, parce qu’ensuite, il faudra que j’aide à mon tour Howie. Et après un regard vers David. Je trouverai une solution, car je ne compte pas l’abandonner dans sa prison. Il m’a dit que je devais tenir pour lui, alors je ferai plus encore que ça, puisque désormais je suis libre grâce à toi.

Puis avec un regard pétillant en direction de la danseuse, elle lança :

- Quand aux vêtements secs, je veux bien. Est-ce que je peux avoir une tenue comme la vôtre ? Elle est très jolie avec toutes ces couleurs.

Hi !

ft  David et Vive

 
Syragane lui sourit en le voyant se pencher à son tour pour l’aider à ramasser les objets qui étaient tombés au sol et autres débris. Comme elle s’y attendait, il était mal à l’aise face aux paroles de Vivacia. Aussi quand il demanda de la fermer, elle se contenta de lui lancer un regard inquiet, se doutant que c’était à ses voix intérieures qu’il s’adressait, celles qu’elle avait pu entendre dans le désert, enfin….dans leur rêve.

Le portrait fit alors joliment diversion et après avoir expliqué à Vivacia qu’il s’agissait de la déesse Ishtar, elle sourit à David qui disait qu’elle lui ressemblait ou peut-être était-ce l’inverse. Syragane expliqua :

- C’est la déesse que je sers, je ne suis quand à moi que son élue. Même si oui j’avoue que la ressemblance est surprenante.

Surtout que l’artiste qui avait peint ce portrait venait de ce kan, c’était d’autant plus étrange. Quand David s’excusa encore après avoir ramassé un petit vase, Syragane lui assura à nouveau que ce n’était pas grave, posant sa main sur la sienne.

Ce qui fit réagir Vivacia qui demanda s’ils se connaissaient. Oui ça….. même s’ils ne s’étaient vus qu’en rêve jusque là, et la réponse de David amusa Syragane. Il semblait un peu intimidé. Et le voir rougir ne le rendit que plus attachant aux yeux de la jeune femme.

Mais ce petit moment fort charmant fut brusquement interrompu par l’arrivée intempestive de Sean qui avait entendu sans doute les cris de David. Ce qui déclencha aussitôt les réflexes ultra défensifs de Syragane, et effraya David qui se mit à bafouiller. Ok, Syragane reposa doucement son couteau.

- Oh euh, désolée, j’ai des réflexes un peu trop affûtés. Puis elle sourit. Ne t’inquiète pas, je ne risque pas de me couper avec.
Bon ben puisque Sean était là autant en profiter. Syragane commença par récupérer les vêtements qu’il avait apporté pour David, et lui remit la liste, rassurant de fait David qui réclamait sa clozapine.

- On va te trouver ça. Jane va s’en occuper. Je vous la présenterai aussi, c’est une de mes amies, précisa-t-elle sans réaliser qu’elle répondait à ses pensées. Elle m’a beaucoup aidée quand je suis arrivée et tu verras, elle est vraiment très gentille.

Puis elle renvoya Sean et verrouilla la porte, pour ne plus avoir de surprise. Parce que David était assez sensible à ce genre de manifestation brutale, et Syragane voulait le ménager au maximum. Enfin elle aussi y était sensible, mais d’une autre façon. Elle avait encore beaucoup de mal à mettre ses réflexes en veille. Ici oui, elle l’avait compris, on ne menaçait pas le premier individu venu d’un couteau et tuer était interdit, même pour protéger sa vie. Il valait mieux pour ça faire appel à la police ou à des avocats. Mais de ça, Syragane n’en était pas du tout convaincue. Et puis bon Sean était un ami, même s’il l’avait surprise.

Quand David expliqua que Sean avait peur de lui, et qu’il ne lui ferait jamais de mal, une fois de plus, Syragane prit sa main pour la serrer dans la sienne.

- Je sais David, je sais bien que tu ne me feras jamais aucun mal. Et pour Sean, ma foi oui il a dû avoir peur pour moi, il a voulu me protéger. Mais c’est normal, c’est parce qu’il ne te connait pas. Comme tous ceux qui vivent ici. Ils vont sans doute être méfiant au début, mais laisse-leur le temps d’apprendre à te connaître, et à t’apprivoiser. Je suis sûre qu’ils finiront tous par t’adorer.

Car pour elle, c’était désormais évident qu’il allait rester là, comme elle l’avait dit à Frank. A présent qu’il avait réussi, les dieux seuls savaient comment à s’évader de sa prison, elle n’allait pas le laisser s’enfuir, et encore moins retourner là-bas.

Syragane leur proposa donc de s’installer plus « confortablement ». Et de manger aussi, après s’être changés. David accepta, non sans réclamer des twizzlers. Syragane afficha un air perplexe.

- Qu’est-ce que c’est des twizzlers ? Ok, tu m’expliqueras ça plus tard. ajouta-t-elle tandis qu'il confirmait avoir un peu froid.

Et elle le guida vers la salle de bain, pas très grande certes mais très fonctionnelle. Elle lui tendit les vêtements sans doute prêtés par Woody, et hocha la tête à sa requête.

- Bien sûr ! Je serai juste à côté. Si jamais tu as besoin de quoique ce soit, tu m’appelles d’accord ?

Du reste cette nuit elle lui laisserait son lit et veillerait sur son sommeil. Ou s’il le faudrait, elle installerait une couche à côté du lit pour ne pas trop s’éloigner.

Enfin en attendant, elle devait aussi s’occuper de Vivacia qu’elle retrouva dans la cuisine, ou plutôt le salon-cuisine et elle l’invita à la suivre dans sa chambre.  La jeune femme avait réclamé  une tenue identique à la sienne mais Syragane lui expliqua en riant que c’était des tenues de scène, réservées pour le spectacle ou pour aller amuser le public dans le parc. Et puis l’hiver ne tarderait pas.

- Je crois qu’il faudrait plutôt quelque chose d’un peu plus chaud. Les températures se sont drôlement rafraîchies…. Brrr ! Il fait si froid dans ce pays.

Sauf que Vivacia assura qu’elle n’avait pas froid, jamais. Elle finit par se rabattre sur une mini-jupe en jean, un tee-shirt aux couleurs vives, et une veste que Syragane lui prêta si elle devait sortir. Elle lui laissa en outre, les pantoufles à tête de lapin que Jane lui avait offert et que Vivacia trouva absolument adorables.

Puis une fois toutes deux changées, parce que Syragane n’allait pas traîner tout le temps en robe de princesse des milles et une nuit, ayant revêtu pour sa part un jean et un sweat noir aux épaules ajourées, elles revinrent dans l’espace cuisine-salon, et Syragane commença à préparer un repas, des pâtes tout simplement avec de la sauce qu’elle épiça généreusement.

Apprendre à utiliser tous ces appareils ultra modernes n’avaient pas été simple pour elle, mais à force de volonté, elle avait appris à préparer des plats tout simples. Et ça tombait bien parce que ce soir, elle avait deux invités !

Quand David revint, elle l’invita à prendre place autour de la table avec Vivacia et bientôt tous les trois furent installés avec une assiette fumante devant eux, et de quoi se désaltérer. Syragane les invita à manger, puis au bout d’un moment leur demanda.

- Alors…… si vous me racontiez ce qui s’est passé ? Comment vous avez fait pour vous échapper du SPIN ?

Elle les dévisagea tour à tour, tout en dégustant ses pâtes.

Hi !

ft. Vivacia Chispa & Syragane Dendera

-Tu es comme un ange…

Je souris à Syragane.

Elle servait une Déesse.

Alors elle était une sorte d’Ange.

C’est… du grand n’importe quoi, mon petit David.

Les Anges ne se baladent pas en…

En quoi ?

A moitié nus…

Je ricanai.

Posai une main sur mon front.

Fronçai les sourcils.

-Dis ça à la chapelle Sixtine.

Où est-ce que tu es allé me trouver ça ?

Les magazines ne sont pas interdits au Brooklyn Mental Health Center.

J’ai vu des images.

Je regardai Syragane…

Qui vint poser la main sur la mienne.

Après que j’ai rangé un vase.

Et elle n’est pas à moitié n…

Mais mes pensées furent interrompues.

Par un type pas content.

Qui avait peur.

Syragane avec un couteau.

Le bruit de fond…

C’était de trop.

J’allais avoir besoin de Clozapine.

Ils allaient trouver de la Clozapine.

Moui… maintenant que la télépathie est sur « on ».

Ça va nous permettre de faire le tri dans ce bordel.

Jane était très gentille.

Et le grand type était parti.

Et Syragane savait que je n’allais pas lui faire de mal.

Syragane n’avait pas peur.

Qu’il fallait que les autres apprennent à me connaître.

Je suis sûre qu’ils finiront tous par t’adorer.

-Ok… Et heu… j’essayerai de pas tout… casser.

Ou juste avec Syragane et Vive.

J’étais soulagé.

Même si…

Elle t’en veut, David !

Vivacia ne sera plus jamais ton amie…

Elle veut savoir, Davey !

Elle veut savoir pourquoi tu as laissé Howard au SPIN.

Parce que maintenant ils vont le tuer.

Quelqu’un doit prendre ta place après tout…

Je secouai la tête et fermai les yeux.

-N-non !

David, relax…

Ce type n’en valait pas la peine.

Désormais je suis libre grâce à toi.

Voilà… Concentre-toi sur le positif.

Et ce… gars… Howard ?

J’eus un flash.

De Howard tuant un enfant.

Je plaquai mes mains sur les yeux.

Mais les images étaient dans ma tête.

Ça te suffit ou il t’en faut plus ?

-N-non ! Ok ! Ok !

Ok, il mérite le SPIN.

-Arrête ça…

Il n’y eut plus de flashes.

Qu’est-ce que c’est des twizzlers ?

J’ai demandé des Twizzlers ?

Je me perds encore…

Syragane me guida jusque dans la salle de bain.

Je revins sec.

Et me rendit compte que j’avais faim.

Les filles avaient changé de vêtements aussi.

Et les bleus de Vive avaient l’air moins… bleus.

-Wow… j’aime bien ça.

NAN !

Tu n’aimes pas ça, David !

Crois-moi !

J’avais pointé les pantoufles de Vivacia.

Et ça sentait bon.

Syragane me dit de m’asseoir.

Et j’eus à manger.

Je me jetai sur le plat.

J’avais faim.

Je prenais à peine le temps de respirer entre deux bouchées.

Surtout… ne t’étouffe pas…

Tu carbures à mort, c’est pas possible !

Je sais que les pouvoir pompent de l’énergie.

Mais à ce point-là ?

Je redressai la tête et fixai un coin de la pièce.

-Pourrais-tu juste… te taire ? Je… Je fais que m-manger.

Fous-moi la paix.

Puis je rougis en regardant les deux filles.

-Désolé… je parle juste à… ça… ça n’a pas d’importance.

Et je me remis à manger.

-J’ai jamais mangé… un truc aussi bon.

Alors…… si vous me racontiez ce qui s’est passé ?

Je relevai les yeux vers Syragane.

Levant un sourcil.

Il est passé quoi ?

Comment vous avez fait pour vous échapper du SPIN ?

J’enfournai une bonne bouchée de pâte.

Grattai la cicatrice que m’avait laissée le taser.

-Mm… Le Dr. Wood… Le Dr. Wood pleurait.

Je clignai des yeux.

-Tout allait bien se passer… Ils allaient me… me libérer…

Moui… Elle arrive quand la Clozapine ?

-Vivacia pleurait aussi.

Je regardai Vivacia.

Mais une seconde puis baissai le regard.

-Et les agents ont commencé à… crier ou quelque chose…

Je fronçai les sourcils.

Essayai de me concentrer.

-Et puis il y a eu des flashes.

Je lâchai ma fourchette.

Pour faire un mouvement de la main au niveau de ma tempe.

-Howard tuer.

Je clignai des yeux.

-Howard voler.

Je finis par les fermer.

-Howard mentir.

Les flashes revenaient.

-Howard tromper.

Je portai ma main à mon front.

Et chantai doucement pour me rassurer.

♫

-There's no way out of here
When you come in
You're in for good
There was no promise made
The part you played
The chance you took

Je fermai les yeux…

Soufflai longuement.

Puis rouvris les yeux sur Syragane.

Souriant.

Les yeux grands ouverts.

Emerveillés.

-Et puis il y a eu la lumière.

Hi

ft  David Edwards - Syragane

Oh tiens, une déesse qu’elle ne connaissait pas, mais alors pas du tout ! Pourtant elle connaissait tout le panthéon des divinités grecques ! Mais pas d’Ishtar dans le lot. Ce devait être une déesse d’un autre monde, tout comme ce Dieu qu’ils vénéraient tous ou presque. Il y avait aussi Allah et tous les autres. Hm…..de quoi se mettre la tête à l’envers, mais il en fallait plus à la petite muse pour la perturber.

Surtout qu’elle était désormais libre… Libre ! chantait l’écho dans sa tête, libre !...jusqu’à se faire rabattre le caquet par la voix qui disait qu’Howard lui, ne l’avait pas encore retrouvée, cette chère liberté.  Alors il lui faudrait agir pour l’y aider. Comment ? En retrouvant d’abord Mike et Cass, les amis d’Howard dont il lui avait parlé, ceux qui l’avaient aidé à préparer un plan avant que lui-même ne se fasse attraper.

Mais avant, reprendre quelques forces ne serait pas de trop, non pas que la muse avait besoin de nourriture, à moins de disposer d’ambroisie, mais elle avait surtout besoin de mot, les mots qui chantaient et qui rimaient, ceux qui racontaient de jolies histoires et faisaient pousser les rêves…..

Mais pas ceux qui créaient le vide et la tristesse et vous replongeaient dans le néant. Aussi tandis qu’elle était attablée devant son assiette qu’elle mangeait tranquillement, tout en prêtant l’oreille à la conversation, Vivacia se tassa quelque peu sur elle, laissant ses épaules retomber tandis que David expliquait ou tout du moins essayait d’expliquer comment ils s’étaient tous deux retrouvé là.

Au début il se perdit comme elle l’avait entendu faire plusieurs fois quand ils étaient encore au SPIN, dans des mots qui ne les concernaient pas, ces mots qu’il adressait à d’autres qu’elles, à ces voix qu’il lui disait entendre. Aussi Vive échangea un regard avec Syragane qui elle aussi avait l’air d’avoir l’habitude de ça et qui ne s’en formalisa pas plus que Vivacia, continuant de manger l’épicée nourriture qu’elle leur avait généreusement offerte.

Puis il commença à raconter, par mots décousus, comme un oiseau picorant quelques mots ci et là, sans que ça n’ait nécessairement de liens sauf pour celui qui savait écouter. Et Vive écouta, connaissant les miettes qui manquaient à cette histoire de petit poucet qui avait failli se faire manger par l’ogre.

Jusqu’au moment où il commença à parler d’Howard, répétant comme une litanie tout droit sortie d’un tribunal, les charges qu’il avait retenues contre Howie. Vivacia laissa alors brusquement tomber sa fourchette, regarda tour à tour Syragane et David, avant de protester.

- Qu’est-ce que tu nous chantes là ? C’est pour ça que tu l’as laissé là-bas ? A cause de son passé ? C’est pour ça que tu n’as pas voulu le libérer ???

Et à Syragane, elle expliqua :

- Quand ils m’ont arrêtée, les gens, les horribles gens qui travaillent là-bas, c’est parce qu’ils voulaient attraper Howard. Mais Howard m’a accueilli chez lui, moi et Néo, il nous a offert un toit et à manger, enfin surtout à Néo ! Néo c’est mon renard, c’est un renard très particulier. Du reste il faudra que j’aille le chercher.

Puis elle se frotta le front, et les joues, puis les yeux, et recommença.

- Désolée, il a fini par m’embrouiller avec ses histoires désaccordées. Je vais recommencer depuis le début.

Elle regarda Syragane s’assurant d’avoir toute son attention, avant de se lancer.

- Il était une fois, une petite muse qui s’appelait Vivacia, la dixième muse que l’on n’attendait pas. A elle seule, elle savait jouer de la musique, chanter, raconter, réciter et tout un tas de choses que les hommes appellent l’Art. Ce que nous savons si bien leur inspirer. Je viens du mont Olympe, c’est là où je suis née avant que les dieux me chassent de chez eux, Diane en particulier qui n’aimait pas me voir trop souvent traîner avec les satyres.
-
- Et donc, j’ai été jugée et bannie de l’Olympe, chargée pour mieux me punir de veiller sur un renard, le renard de Teumesse dont la légende raconte que nul jamais n’a pu l’attraper. Mais Néo est un voleur, tiens comme Howie….. Il volait la nourriture des gens, et leurs petits poulets tant et si bien que les dieux l’ont chassé lui aussi.
-
- Alors nous nous sommes retrouvés tous les deux ici et là, dans une ville puis une autre, au gré de l’inspiration des hommes, au gré de leur création, avant de me retrouver enfermée. J’ai failli en mourir mais Néo m’a sauvée. Alors il me fallait un nouveau toit, et c’est là que j’ai croisé le chemin d’Howard Rose qui m’a aussitôt recueillie moi et Néo.
-
- C’est ensuite que j’ai découvert son secret qui n’est plus vraiment un secret à présent qu’il est prisonnier. Je peux vous le dire, c’est un vampire, et Howie a certes eu un passé très tumultueux dont je ne connais pas tous les détours et les contours, mais qu’importe ? C’est aujourd’hui qui compte, pas ce qu’il a fait.

- Je sais, dit-elle en regardant David, il a commis de vilaines fautes, des crimes en tuant ces gens, non pas juste pour se nourrir mais pour voler, je le sais à présent, les encostumés me l’ont dit.. Bolton, et son âme aussi noire que le néant……je sais que pour voler il n’a pas hésité à tuer mais je suis sûre qu’il peut changer ! Parce qu’il m’aime et moi aussi je l’aime, dit-elle en regardant Syragane.

- Mais nous étions condamnés, lui à rester enfermé au SPIN pour l’éternité et moi à y mourir parce que je suis allergique à tout ce qui est prison…. Et David…. Ils n’allaient pas le libérer !

Elle regarda ce dernier avec un air profondément peiné.

- Ils voulaient le tuer ! L’exécuter comme un vulgaire criminel, s’en débarrasser définitivement, sans lui laisser la moindre chance, le moindre sursit, ajouta-t-elle les larmes à nouveau dans les yeux. Et lui, il allait les laisser faire, les laisser le tuer sans rien dire. Moi je ne voulais pas, alors je l’ai supplié de résister…. Parce que je savais, je savais qu’il avait la capacité de se téléporter. Il pouvait nous aider à nous évader tous les trois ! Il pouvait…… il peut tout recommencer désormais, libre comme l’air et réaliser tout ce dont je lui ai parlé……

Vive essuya ses yeux, avant de renifler et d’ajouter en regardant David :

- Je ne pourrai jamais assez te remercier de m’avoir fait sortir de cette maudite prison ! Tu m’as sauvée en accomplissant cela ! Et je suis contente que tu l’ais fait pour toi aussi, tu t’es laissé une chance et je sais que tu n’es plus seul désormais, tu as des amis.

Elle lança un regard à Syragane, avant de revenir à David.

- Pour Howie, je trouverai une solution. Je l’aime…..et avec mon aide, je te promets qu’il va changer. On peut se racheter de son passé, tu ne crois pas ? Avoir une seconde chance, comme toi. Enfin pour cela il faut que je retrouve ses amis. Ils m’aideront à le faire sortir du SPIN, conclut-elle d’un air déterminé, avant de sursauter et de sourire à Syragane.

- Voilà, fin de l’histoire, mais chaque fin d’histoire signe le début d’une nouvelle. Et pour moi, ça veut dire que je vais devoir vous laisser. Néo doit être quelque part à m’attendre et Howie aussi.

Vive hésita, et ajouta en conclusion.

- Je vous remercie pour votre hospitalité, gente princesse des milles et une nuit, et élue d’Ishtar, mais il me faut dès demain repartir vers mon destin. Puis en souriant d’un air mutin. Je sais que vous prendrez bien soin de David, il le mérite !

Elle se leva puis fit une bise à David, la première et peut-être pas la dernière.

- J’espère qu’on pourra se revoir qui sait ce que nous réservent les moires ?  Bonne nuit ! je vais essayer d’aller me reposer un peu, car demain commence une nouvelle histoire ! lança-t-elle, le regard ayant retrouvé tout son éclat.

Puis elle disparut dans la pièce que Syragane lui avait désignée, les laissant désormais tous les deux.

Hi !

ft  David et Vive

 
David lui fit ce qui devait être un compliment et elle lui rendit son sourire, avant de le perdre dans une de ces conversations qu’il mena avec lui-même. En effet, ce n’était pas la première fois qu’elle l’entendait parler ainsi, et puis le fait d’être dans un endroit qu’il ne connaissait pas, enfin plutôt qu’il ne connaissait pas bien devait le perturber. Elle le laissa donc soliloquer avec lui-même, non sans échanger un regard avec Vivacia.

Et puis il ne manquait pas d’appétit à le voir manger comme un glouton, ce qui étira un peu plus le sourire de Syragane, surtout quand il lui dit qu’il n’avait jamais rien mangé d’aussi bon.

- Et bien je suis loin d’être une grande cuisinière mais j’apprends…… Je suis contente si ça te plait, ajouta-t-elle doucement.

Enfin à mi-chemin de l’assiette vide, elle lui posa la question qui la taraudait depuis qu’ils étaient soudain apparus au-dessus du bassin d’eau. Et David commença à lui raconter que le Dr Woods pleurait….pourquoi elle pleurait ? Mais Syragane se garda d’intervenir, le laissant raconter à son rythme et ce qu’il lui raconta fut loin d’apporter de la lumière sur toute cette histoire.

De plus en plus perplexe, Syragane le regarda chantonner sans savoir que dire, avant d’entendre sa conclusion qui ne fit que la plonger davantage dans un abîme d’incompréhension.

Ce fut Vivacia qui compléta le récit non sans s’emporter quelque peu contre David. Elle semblait avoir compris quelque chose qui échappait complètement à Syragane. Pourquoi cet Howard n’était pas avec eux ? Il semblait que David ne l’avait pas voulu.

- Je suis désolée, mais je ne comprends strictement rien à tout ça !

Et Vivacia reprit les explications de David, avec sa façon très particulière de s’exprimer comme si chaque mot chantait dans sa bouche, bien que le récit qu’elle lui fit, lui parut au début complètement fantasque, avant de comprendre qu’elle aussi venait d’un autre monde, celui de la mythologie et toute sa théogonie grecque selon Hésiode. Puis l’histoire devint peu à peu des plus stupéfiantes et finit par lui arracher à son tour des larmes.

Ce qu’elle retint par-dessus tout ça, ce fut le fait qu’ils avaient voulu exécuter David. Mais pourquoi ? Il était déjà leur prisonnier, alors pourquoi vouloir s’en débarrasser ? Heureusement, David avait réussi à les téléporter avant qu’ils ne mettent ce projet à exécution. C’était donc à lui qu’ils devaient leur libération, Vivacia étant une captive comme lui, sauf qu’il n’avait apparemment pas voulu sauver Howard, un homme….oh non, un vampire comme Lukas, dont Vivacia défendit ardemment la cause, et pour cause puisqu’elle l’aimait.

Puis la seconde chose qu’elle retint, ce fut les reproches de Vivacia. David d’après elle se serait laisse faire sans résister. Est-ce que c’était ça qu’il avait voulu dire en parlant d’être libéré ?

Syragane incapable de parler, le regard brillant de larmes et teinté d’incompréhension, n’entendit qu’à peine les remerciements de la petite muse qui s’esquiva rapidement, les laissant finalement seuls. Le silence sembla se prolonger avant que Syragane ne le rompe.

- Tu les aurais vraiment laissés te tuer sans rien faire ? Pourquoi ? Pourquoi voulaient-ils faire ça ?

Sa voix vibrait doucement, et soudain emportée par tout ce trop plein d’émotion, Syragane s’approcha de David et le serra très fort dans ses bras. Elle souffla alors dans son cou.

- J’aimerai que tu me promettes de ne plus jamais renoncer, mais sachant ce que tu endures…..je comprends même si l’idée m’est insupportable. Je comprends pourquoi tu as eu envie d’abandonner.

Syragane s’écarta pour plonger ses yeux dans les siens, les larmes coulant sur ses joues.

- Alors laisse-moi essayer de faire en sorte que la vie soit plus douce pour toi, laisse-moi t’aider. Je veux t’apprendre à mieux contrôler tes pouvoirs, je veux t’apprendre à trouver ta place, celle qui t’est due dans ce monde. Je veux aussi t’apprendre à t’accrocher à cette vie car elle est sacrée ! A ne pas écouter, à ne plus jamais laisser dire ceux qui pensent le contraire….. David, tu es l’homme le plus gentil qui soit et je ferai tout mon possible et plus encore pour que tu puisses t’en sortir sans plus jamais avoir à retourner au SPIN. Et celui qui essaie de te faire du mal, il aura affaire à moi, conclut-elle d’un ton plein de verve et avec un petit sourire.

D’une main, elle caressa sa tempe, laissant doucement ses doigts glisser dans ses cheveux clairs, avant de poser son front contre le sien.

- Est-ce que tu veux bien essayer avec moi ? murmura-t-elle tout bas.

Hi !

ft. Vivacia Chispa & Syragane Dendera

Arrête les flashes !

Ce n’est pas moi !

Ce sont tes souvenirs de ce que tu as vu.

Dans la tête d’Howard.

Tu n’es plus sous SV.

Deal with it.

Je sursautai…

Quand la fourchette de Vivacia tomba dans son assiette.

Et elle eut encore ce regard.

Je détournai la tête en me mordant la lèvre.

Mais défends-toi, David !

Nom de…

Idiot !

Stupide !

Et en plus…

…tu te permets de juger les gens.

Quand tu es un monstre.

Ne les ECOUTE pas !

Ecoute-moi !

Dis-lui !

Ou laisse-moi le téléphone, je vais lui dire, moi !

Non.

Je secouai la tête pour toute protestation.

Evitant toujours de regarder les deux filles.

Tu vas prendre le blâme ?!

Pour un tueur, un voleur et un menteur ?!

Mais Vivacia se mit à parler à Syragane.

Et je fis tout doucement pour continuer à manger.

Presque sans faire de bruit.

Les yeux au fond de l’assiette.

Me laissant bercer par le rythme chantant de la voix de la muse.

Les femmes amoureuses, je te jure…

Plus aveugle que ça, tu meures…

Chaque fois que j’essaye on m’en empêche…

David…

Je sentis le regard de Vivacia sur moi.

Même sans la voir.

Je suis sûre qu’il peut changer !

Pfff…

Qu’est-ce que je disais…

Je fis une mine perplexe.

Même si ce n’était pas…

…pas vraiment mon expression à moi.

Bizarre…

Ils voulaient le tuer !

Ma gorge se serra.

Et quand je croisai le regard de Syragane…

…plein de larme…

Mes yeux se mouillèrent aussi…

Et lui, il allait les laisser faire, les laisser le tuer sans rien dire.

Là, elle a raison, David…

Tu voulais nous tuer, David… ?

Tu voulais te débarrasser de nous ?...

MOUAHAHAHAH !!!!

Je portai la main à mon front et fermai les yeux.

Deux larmes coulèrent sur mes joues.

Raté.

Encore une fois, c’est raté, Daaaaaavid !

Je murmurai…

-J’ai besoin… de Clozapine.

Wow wow… Doucement.

Pas de crise.

MAIS TOUT LE MONDE PLEURE !

Je ne veux pas faire pleurer les gens.

Je faisais souvent pleurer maman aussi.

Je n’aime pas ça.

Je sais.

On peut se racheter de son passé, tu ne crois pas ?

Je secouai la tête…

Avoir une seconde chance, comme toi.

Je regardai Vivacia, les yeux tout mouillés.

-Mais… On m’a p-poussé dehors.

Et puis il y avait eu cette voix.

Celle qui avait dit avec son accent anglais…

…alors que je lévitais dans ma cellule…

Si tu veux aller quelque part, gamin, c’est le moment ou jamais.

Et j’avais pensé…

J’avais pensé Staten Park.

Vivacia se leva et s’approcha de moi.

J’eus le réflexe de rentrer ma tête dans mes épaules.

Je ne veux pas de claque sur la tête !

Fermer les yeux.

Parce qu’elle m’en voulait.

Je le savais.

Je l’entendais dans sa tête.

Dans ma tête.

Je sais que vous prendrez bien soin de David, il le mérite !

Je suis pas si sûr…

Tu es un monstre, David.

Tu n’es pas différent de nous.

Vivacia me fit la bise  quand même.

Je soufflai…

-Je suis désolé.

Moi pas… Rose ne tuera plus personne là où il est.

Et nous ?

…

Vivacia partie.

Je posai mes coudes sur la table.

Et gémis en massant ma tête à deux mains.

-Migraine… Putain…

Tu les aurais vraiment laissés te tuer sans rien faire ?

La voix de Syragane tremblait.

Comme celle du Dr. Wood.

Je hochai doucement la tête.

Pourquoi ?

Je redressai brusquement la tête.

La retirant de mes mains.

Mes cheveux restaient en l’air à cause de la sueur.

Je crachai entre mes dents, les yeux plein de larmes.

-Parce que… je suis f-fatigué ! Je suis juste tellement…

Fatigué.

Pourquoi voulaient-ils faire ça ?

Mes larmes coulèrent encore…

-Parce que je… détruis des choses… Chaque fois que je…

Je sentis alors de la chaleur.

Une douce chaleur.

Tout autour de moi.

Son souffle dans mon cou.

Je passai mes bras autour d’elle…

En tremblant un peu.

Syragane s’écarta un peu.

Et j’arrivai à regarder ses yeux.

Elle a les yeux bruns chaud…

J’essuyai mes larmes du revers de ma manche…

Puis posai prudemment ma main sur sa joue.

Comme si j’avais peur de la casser.

Et séchai ses larmes sur sa joue de mon pouce.

Tu dois t’accrocher.

Ça me fait un peu mal de le dire, mais elle a raison, David.

Cette vie est sacrée…

Même une… vie aussi étrange et… sale… que la tienne.

Est-ce que tu veux bien essayer avec moi ?

-Ok…

Je souris un peu…

Reniflai…

Et retirai un peu brusquement ma main…

Quand mon pouce commença à laisser une trace noire et visqueuse sur la joue de la jeune femme.

Je fermai fort les yeux…

Pas réel pas réel pas réel pas réel…

En rouvris un, puis l’autre.

Et la trace avait disparu.

Je me mordis la lèvre.

Regardai vers la porte où avait disparu Vivacia.

Puis baissai les yeux sur mes mains.

Etrangement propres.

-Ce gars… Howard… Il… Il voulait sortir… Mais…

Je regardai dans tous les coins de la pièce et baissai d’un ton.

-Il ne m’a p-p-pas demandé à moi…

Je désignai brusquement ma tempe…

Et sifflai entre mes dents…

-Il a demandé aux mmmm-monstres.

Hi !

ft  David et Vive

 
David avait donné sa version de l’histoire, plutôt floue et qui n’aida pas vraiment Syragane, mais celle de Vivacia fut on ne peut plus claire, malgré tous les détails sur sa propre histoire que la danseuse découvrait. Et pendant ce temps, elle avait surveillé les réactions de David qui avait tantôt fuit son regard, tantôt réclamé sa clozapine.

Sauf que Syragane était trop bouleversée par cette histoire d’exécution pour passer outre, et plus encore par le fait que David avait accepté cela, comme une libération ? Elle avait encore du mal à le croire. Alors passant par-dessus le fait que David se plaignait d’avoir mal à la tête et les larmes sur ses joues, elle lui demanda pourquoi…. Pourquoi il avait renoncé et sa réponse la laissa encore plus bouleversée.

Il était fatigué de tout ça, et comment aurait-elle pu lui en vouloir ? Elle avait été au cœur de sa vision qu’une seule fois, mais ça lui avait suffit pour comprendre ce qu’il endurait, et désormais avec les explications de Frank, elle savait…même si elle ne pourrait jamais imaginer à quel point c’était dur pour David.

Alors elle le prit dans ses bras, non sans lui promettre de faire tout son possible pour l’aider. Mais il devait prendre conscience que désormais il n’était plus seul. Elle finit par lui demander s’il était d’accord d’essayer et son Ok lui arracha un sourire, son front toujours contre le sien jusqu’à l’instant où David caressa sa joue.

Leurs visages étaient si proches l’un de l’autre que ……qu’elle ressentit l’envie de l’embrasser, attirée irrésistiblement ….mais soudain David retira sa main et il ferma les yeux, mettant fin à l’élan de Syragane qui s’écarta complètement.  D’accord….. ce n’était pas une bonne idée. Elle ne devait pas oublier le mal qu’il avait avec le contact et …. Et elle ne voulait pas en plus avoir l’air de profiter de la situation. David était quelqu’un de fragile malgré son rôle et ses grands pouvoirs. Zut ! ça n’aurait pas été très malin !

Il lui parla alors d’Howard, non sans lancer des regards autour de lui, comme s’il redoutait de voir apparaître un ennemi ou …..non elle savait ce que ce regard signifiait. Il avait peur de ces monstres. Elle soupira, se contentant cette fois de poser sa main sur la sienne, sans comprendre pourquoi Howard s’était adressé à ses voix plutôt qu’à David ? Il y avait là, encore un mystère à élucider mais Syragane se préoccupa d’abord de rassurer David.

- Cet Howard a l’air de quelqu’un de très particulier…. Mais David ? Je sais que tes voix, elles te disent parfois des choses très méchantes. J’ai pu entendre ce qu’elles te disent et je sais combien ce n’est pas facile pour toi. Ce que je sais par contre, c’est que quand elles sont méchantes, ces voix-là, tu ne dois pas les écouter.

Puis avec un sourire elle ajouta :

- Tu te souviens de ce que tu m’a dis ? C’est toi qui décide de ce qui est réel ou non. C’est pareil pour elles, c’est toi qui décides ce qui est vrai ou non. C’est toi le maître de tes pensées, de…..de ces monstres, tel est le rôle qu’on t’a donné, alors il ne faut plus que tu en aies peur parce que c’est toi qui décides.

Elle plongea son regard dans le sien un instant puis tourna la tête vers la vaisselle sur la table et lui sourit à nouveau.

- Bon et bien il se fait tard….Je dois avoir des comprimés pour les douleurs, Jane me les avait apportés quand j’ai été malade.

Elle se leva, partit à la salle de bain et revint avec un cachet qu’elle lui donna avec un verre d’eau.

- Tiens, ça devrait t’aider en attendant le reste. Et…..est-ce que tu veux m’aider à faire la vaisselle ?  Puis avec un petit rire et le regard malicieux d’ajouter: Pas grave si tu la casses, je veillerai s’il le faut à m’acheter de la vaisselle en carton, comme ça, plus de risque de la casser !

Et elle débarrassa la table puis commença à faire la vaisselle, non sans lancer régulièrement des regards à David. Un peu plus tard, Jane lui envoyait un message sur son téléphone. Elle pourrait aller lui chercher son « ordonnance » au matin. Ok, en attendant elle s’arrangerait pour que David reste calme en veillant à ses côtés, et utiliserait son pouvoir d’envoûtement, un atout non négligeable à défaut de médicaments.

Syragane finit par lui faire découvrir sa chambre à l'autre bout du mobile-home.

- tiens tu veux bien t'installer ici pour dormir ? Tu verras, le lit est très confortable.

Hi !

ft. Vivacia Chispa & Syragane Dendera

Elle veut t’eeembrasseeeeeer !!!

Ooouuuuh David a une amoureuse !

Et alors ?

…qui a dit que je…

N’y pense… même pas.

Ecoute pas ce gros rabat-joie, Davey !

On voudra regarder le jour où…

J’en avais envie aussi...

NAN ! David !

Je pouvais… voir que Syragane en avait envie…

Tu vas lui faire du mal…

Même pas vrai !

Je ne veux pas lui faire de mal.

Moui, mais tu n’es pas facile tous les jours, non plus, David…

Nous on veut voir !

Vous vous connaissez à peine !

Ça va être marrant le jour où tu vas essayer…

Et qu’elle va se rendre compte que tu n’as jamais fait ça.

Je suis sûr que…

David…

Je veux dire…

C’est même pas la peine d’y penser…

…il y a une première fois pour…

Raaah c’est pas vrai…

…pour tout le monde…

Sauf que tout le monde n’était pas moi.

Et que je n’étais pas seulement malade.

L’Ange me l’avait dit…

Et la trace noire que je laissai sur la joue de Syragane…

…me fit peur.

Tu vois… Vaut mieux pas.

C’est mieux pour tout le monde.

Ce n’est pas une bonne idée…

Tu vois, même elle, elle le pense.

Je pinçai les lèvres…

Détournai le regard.

Un peu déçu…

Et désolé aussi pour les mauvaises pensées que j’avais eues.

Puis j’expliquai…

Pourquoi Howard était toujours au SPIN.

Pourquoi je… nous… ils…

N’avaient pas voulu le…

C’est quoi le mot encore ?

« Téléporter ».

…le téléporter.

Moi à cause des mauvais flashes et de la peur.

La… voix bizarre et chiante parce que Howard était une mauvaise personne.

Les monstres… parce qu’ils étaient des monstres.

Syragane me fit la regarder…

Et parla d’une voix douce.

Je me détendis un peu.

Je ne suis pas obligé d’écouter les voix.

Essaye pour voir…

C’est moi qui décide…

J’entrouvris la bouche…

Ce qui est réel…

-Et ce qui ne l’est pas.

Je suis le maître.

-Un… Une ?... Ange… m’a dit que…

Je pinçai les lèvres…

Puis je souris.

Et mes yeux se fixèrent un peu brusquement…

…dans ceux de Syragane.

-Je suis Légion.

Les voix se turent.

Sauf le bruit de fond télépathique.

J’eus un drôle de…

…très bref rire.

Comme de soulagement.

Je levai l’index vers le plafond.

Souriant toujours.

-Ecoute…

Mon regard balaya la pièce.

Avant de revenir sur Syragane.

Avec un enthousiasme un peu fou.

-Ils ont peur.

DAVID !

Je sursautai.

Reviens tout de suite.

Mon regard cilla.

Je grommelai…

Regardai le sol.

Plaquai ma main sur mon front.

-Ça… fait mal.

Alors Syragane alla chercher des médicaments.

J’attendis la tête entre les mains.

Puis avalai ce qu’elle me donna.

Voilà, t’as plus qu’à penser que c’est de la Clozapine.

-Merci…

Je reposai doucement le verre.

Et…..est-ce que tu veux m’aider à faire la vaisselle ?

Et souris à Syragane.

Hochai la tête.

-C’est… quelque chose que je sais faire… Je… Au Brooklyn Mental Health Center je pouvais faire la… vaisselle… Je… n’étais pas dangereux alors… Ils me laissaient…

Expliquer c’est difficile.

Alors j’achevai pas…

Me levai après quelques secondes…

-Avec maman aussi… je faisais la vaisselle…

Syragane me montra un essuie.

Et je sécher prudemment la vaisselle…

A mesure qu’elle la lavait.

-Tu sais… je… je ne casse pas… autommmm… toujours… des trucs. C’est juste quand…

Putain !

Calme…

Relax…

Tu peux le faire, David.

Je me repris.

-Les bons… jours… je peux… avec la Clozapine… Même parler un peu plus… heu…

Je posai l’assiette…

Et je fis un geste pour illustrer…

Quelque chose de plus fluide.

Pui haussai les épaules…

-Mieux… mais je suis un peu… fatigué là maintenant.

Je me mordis la lèvre.

-Je suis désolé… je… je suis pas… habitué à… devoir parler autant…

Pas depuis deux ans.

Au Brooklyn Mental Health Center…

Je m’entraînais un peu tous les jours.

Mais pas au SPIN…

La vaisselle fut finie…

Et même qu’il n’y eut pas de dégâts.

Syragane me montra la chambre.

-C’est… vraiment beau.

Je lui souris…

Heu… Moui… pas plus sûr que ça, David ?

Je ne connais pas cet endroit.

Je vais me réveiller demain…

…ou la nuit…

…et je saurai plus où je suis !

Ooooh non !

Non quoi ?

Tu es en train de te chercher des excuses pour…

Je regardai Syragane…

-Heu… Je… Tu… Où est-ce que tu… vas dormir toi ?

Je rougis un peu…

Non, ça c’est beaucoup, David…

Je grattai ma tête…

-Je… j’ai pas vraiment envie d’être tout… seul… Au SPIN il y avait toujours… les agents…

Tu es un vrai môme quand tu veux.

Hi !

ft  David et Vive

 
David lui expliqua qu’il avait vu un Ange et que cet Ange lui avait dit qu’il était Légion. Son regard à cet instant fut plus intense qu’il ne l’avait jamais été et Syragane se troubla, avant de l’entendre rire tandis qu’il lui montrait le plafond. Sans doute encore ses voix qui se manifestaient mais il lui expliqua qu’elles s’étaient tues parce qu’elles avaient peur….

- Oui, je sais, ils savent qui est Légion, qui tu es au-delà de David, c’est pour ça qu’ils ont peur, c’est pour ça que c’est toi qui contrôles tout ça.

D’un ton plus doux elle ajouta :

- Et Sandy, je la connais et je connais aussi Frank, il a dû te le dire ? Et…. et Frank m’a expliqué pour Légion et pour le rôle que votre Dieu t’a donné. Je suis au courant de tout. Il m’a tout expliqué, ce qui s’est passé à l’hôpital aussi mais….

Elle retint son visage.

- Ça ne change strictement rien pour moi. Je sais que tout cela n’est pas de ta faute. Alors tu n’as pas à t’en inquiéter d’accord ? Et encore moins à culpabiliser pour ça. S’il y a une personne à blâmer, c’est ton dieu et lui seul !

Sa voix s’était faite plus dure, puis l’instant d’après elle était allée chercher un anti-douleur qu’elle apporta à David. Elle lui proposa ensuite de faire la vaisselle et ils s’y occupèrent tous les deux, dans une ambiance sereine tandis que David expliquait qu’il avait déjà fait ça. Qu’il ne cassait pas toujours tout. Il essaya aussi de lui expliquer que parfois il avait du mal à parler, et que ça allait mieux en principe avec la clozapine. Mais que là il était fatigué.

- Et ça se comprend ! Tu as eu une drôle de journée n’est-ce pas ? Tu n’as pas à t’excuser, c’est normal. N’importe qui serait épuisé après avoir vécu tout ça.

Elle lui sourit.

- Et tu sais, je ne vais pas te juger parce que tu as du mal à t’exprimer. Moi-même il y a quelques mois, je ne parlais même pas ta langue. Mais tout ç’apprend. Il faut juste de la patience et beaucoup de persévérance, conclut-elle avant de l’inviter à la suivre.

A l’entrée de la chambre, elle lui désigna son lit lui expliquant qu’il dormirait là. Mais après qu’il lui eut dit qu’il la trouvait très belle, elle sentit qu’il y avait un malaise, juste avant qu’il ne lui pose la question. Alors elle comprit et son sourire s’épanouit à nouveau.

- Je ne comptais pas te laisser dormir seul. Je resterai avec toi….et je pourrai dormir sur le fauteuil ou….

Ce fut elle qui marqua l’hésitation cette fois, détournant les yeux vers le lit.

- Ce lit est assez grand pour deux, si ça peut t’aider à te sentir plus en sécurité. Et puis….

Elle avoua, en se penchant par-dessus le lit et en allumant une petite lampe installée sur la table de chevet de l’autre côté

-  je laisse de toute façon toujours une lumière allumée… je…..je n’aime pas l’obscurité.

Syragane se redressa face à David. A vrai dire, elle avait une peur bleue de l’obscurité, depuis cette horrible expérience dans son temple et elle ne supportait plus du tout être plongée dans le noir…..Syragane baissa les yeux sur ses vêtements. Il avait un tee-shirt sous sa chemise, il pourrait dormir ainsi, et elle veillerait à se procurer d’autres affaire dès le lendemain. Pour sa part, elle dormirait en tee-shirt et pantalon de jogging, afin d’éviter ….toute situation trop ambigüe. Elle l’était déjà assez comme ça. Et ça aurait été plus simple si…. Si elle n’avait pas été aussi troublée par cet homme.  Mais elle chassa très vite cette idée.

Pour donner le change, elle se tourna vers ses armoires contre une paroi de la pièce, et récupéra les vêtements nécessaires pour la nuit, avant de regarder David.

- Je vais me changer dans la salle de bain. Mais je t’en prie, mets-toi à l’aise. Ou si tu veux profiter de la salle de bain avant de te coucher, je te la cède dès que j’aurai enfilé ça.

Elle s’assura qu’elle pouvait l’abandonner même un petit instant, puis revint peu après, vêtue d’un tee-shirt trop ample d’un blanc crème qui laissait peut-être un peu trop deviner ses courbes au dessous, et d’un pantalon de jogging, avant de se pencher à nouveau par-dessus le lit pour allumer le petit lecteur cd que Jane lui avait laissé.  Un peu de musique aiderait sans doute chacun d’eux à se détendre dans cette situation qui n’avait vraiment rien de banale.

Hi !

ft. Vivacia Chispa & Syragane Dendera

Je passai ma langue sur les lèvres…

Levai un sourcil…

Détournai le regard…

-Contrôle…… ?

J’attendais une confirmation…

De la part des voix…

Et surtout de celle qui était plus forte que les autres.

Mais… Non…

Personne ne voulait faire de commentaire.

J’hésitai entre…

Ricaner fièrement…

Soupirer de soulagement…

Ou les appeler pour qu’elles reviennent.

Parce que dans le fond.

Je me sentais un peu seul tout d’un coup.

Je secouai doucement la tête…

Et regardai plus ou moins Syragane.

Avec un vague sourire…

-Je ne crois pas que… « contrôle »… est le bon mot…

Je ne contrôle rien du tout.

Je levai les sourcils.

Ouvris de grands yeux surpris…

Quand elle dit qu’elle connaissait Sandy…

-L’ange… Tu connais l’Ange…

Et Frank…

SPN04250576.

-Et le Music Guy.

Elle savait aussi pour l’hôpital.

Je voulus détourner la tête de honte.

Mais elle retint mon visage entre ses mains douces.

Je ne dois pas culpabiliser pour ça.

-Mais… je… Je me suis… senti… piégé et…

J’ai passé le volant.

Non.

Je l’ai lâché.

Et j’ai perdu le contrôle.

Mes yeux se mouillèrent un peu.

-Je ne pouvais… pas faire ça… Ce… n’était pas bien…

Je ne voulais pas vraiment…

Je voulais me défendre…

Mais pas comme ça…

Mais Syragane ne m’en voulait pas…

Et elle n’avait pas peur non plus.

Alors je hochai la tête.

L’ange aussi avait dit que c’était la faute de Dieu.

Un antidouleur plus tard, on faisait la vaisselle tous les deux.

J’essayai d’expliquer des choses à Syragane.

Les voix étaient calmes.

Moi aussi.

On était tous crevés, je crois.

J’empilais prudemment la vaisselle…

En parlant…

Enfin en essayant comme je pouvais.

Je rigolai quand elle dit que j’avais eu une drôle de journée.

-Ouais… La plus bizarre… de toutes les journées…

Le sourire de Syragane était aussi la plus belle chose que j’aie vue.

C’est pas celui du Dr. Wood ?

T’es de retour ?

Non, c’est bon, oublie-moi, tu me fatigues.

Mais tout ç’apprend. Il faut juste de la patience et beaucoup de persévérance…

-Ok… On peut… essayer… Je… Je crois que je faisais des progrès. Avec le Dr. Daniels… certains jours.

La vaisselle terminée, je suivis Syragane.

Jusqu’à la chambre qui était très belle.

Plus petite que ma cellule.

Mais plus belle.

Sauf que…

J’avais peur de dormir tout seul.

Tu as… peur de dormir tout seul ou tu as envie de dormir avec elle ?

Même chose…

Non… Non, David, ce n’est pas vraiment la même chose.

Les deux alors…

Moui… C’est plutôt ça.

Ce lit est assez grand pour deux, si ça peut t’aider à te sentir plus en sécurité.

Je souris, regardant le sol.

-Ok… Cool.

Elle se pencha au-dessus du lit pour allumer une petite lampe.

Elle avait peur du noir.

Je souris plus franchement….

Et arrivai à la regarder un peu dans les yeux.

-Ben… On est deux… alors…

Syragane se redressa…

Elle me regarda comme de haut en bas…

Et moi je fis pareil…

Je ne voulais pas la salir mais…

J’avais envie de ressentir encore…

…ce que j’avais senti plus tôt…

…la vague de chaleur, de douceur et de calme…

Mais aussi le…

Stop… Tu t’arrêtes là, David !

Claque-lui des doigts devant les yeux.

Pour qu’elle arrête de te reluquer comme ça.

Je regardai vers le haut.

Comme si la voix venait d’en haut…

Et murmurai.

-Je ne ferai pas… ça !

Je n’aime pas quand on me le fait.

Clac clac devant les yeux.

C’est chiant.

Syragane se détourna et prit des vêtements.

Pour aller dans la salle de bain se changer.

-Ok… je…

Je m’assis sur le lit et enlevai les baskets que j’avais.

-Je suis… calme… Je ne causerai pas de… problème. Promis.

Syragane alla dans la salle de bain.

Et je me laissai tomber en arrière sur le lit.

Fermai les yeux.

David.

Mmm ?

David !

Quoi ?!

Tu vas dormir, hein ?

Je frottai mes paupières d’une main.

-Qu’est-ce que… tu veux que je fasse d’autre.

Ben rien.

Justement.

-Tu peux juste pas… me foutre la paix, non ?

Je me couchai tout habillé dans les couvertures.

Gardant même mes chaussettes.

Content ?

Oui.

Amen.

Je commençais déjà à partir…

Quand Syragane revint dans la chambre.

Elle alluma de la musique.

-J’aime bien la musique…

Je souris, les yeux mi-clos.

Et poussai un peu la couverture pour…

…qu’elle puisse se mettre dedans.

Et je posai mon front contre le sien quand elle fut couchée…

J’entrelaçai nos doigts d’une main.

Et portai la sienne à ma tempe...

-Tu peux faire encore… ton truc ? S’il te plait ?

Hi !

ft  David et Vive

 
Ce n’était pas le bon mot d’après David. D’après lui, il n’avait pas le contrôle…. Syragane réfléchit, inclinant légèrement la tête. Peut-être avait-elle fait erreur sur le mot, peut-être n’avait-elle pas compris son rôle. Elle lui lança un regard interrogatif, le voyant pourtant sourire.

- En tout cas, c’est toi qui décides ! dit-elle d’une voix sûre. Même si tu n’en es pas encore conscient, même si tu ne contrôle pas encore tes pouvoirs, c’est toi qui décides.

Sauf à part lui, peut-être ce dieu en qui tant d’hommes croyaient, un dieu cruel et injuste, mais ce commentaire n’était pas nécessaire.  
Puis elle confirma d’un sourire pour Sandy, un Ange particulier et pour Frank, the music guy. Et enfin elle le rassura pour toute cette vérité que Frank lui avait révélée. David n’avait pas à culpabiliser pour cela. Il n’était responsable de rien.

- Tuer des gens, n’est jamais un acte bien, mais parfois nécessaire à  notre survie. J’ai vu beaucoup de gens mourir autour de moi, alors je peux te dire que je n’hésiterai pas à tuer ceux qui tenteront de me supprimer.  Pour toi, encore une fois, ce n’est pas un rôle que tu as choisi, tu n’as donc pas à t’en vouloir.

Mais à force de patience, elle saurait lui apprendre tout ça, à faire la différence, et à utiliser ses pouvoirs sans qu’ils ne lui échappent. Oui à force de patience et de persévérance. Et elle n’en manquait pas !

Après tout ça, il fut temps d’aller se coucher, et ma foi, Syragane qui n’avait pas du tout été élevée dans cette religion catholique qui aurait jugé très indécent le fait de dormir avec un homme qu’elle ne connaissait pas encore il y a quelques mois, n’eut pas vraiment de remords à lui proposer de partager son lit.

Même si elle se sentait tout de même un peu empruntée parce que tout simplement, elle n’avait pas des pensées très chastes à son encontre et qu’elle ne voulait pas profiter de la situation. David était fatigué, et puis il avait surtout besoin de se construire de nouveaux points de repères, une nouvelle vie. Alors elle n’allait pas y ajouter ses propres désirs à tout ce chamboulement qu’il devait connaître, voir toutes ses habitudes bouleversées c’était déjà bien assez pour ne pas l’encombrer de considérations personnelles.

Syragane lui avoua après avoir allumé une petite lumière sur la table de chevet qu’elle avait peur du noir et elle sourit quand David lui dit que lui aussi. Puis elle s’esquiva à la salle de bain pour se changer, l’entendant parler tout seul dans la chambre, mais elle s’était déjà habituée à ça, tout comme à ses commentaires hors conversation qu’il devait sans doute adresser à ses voix.

L’instant d’après elle revint, et le retrouva allongé sur le lit. Il s’était contenté d’enlever ses chaussures et ça la fit sourire à nouveau. Elle se pencha brièvement au dessus de lui, pour mettre la musique, idée qu’il apprécia, avant de le rejoindre sous la couette, gardant toutefois ses distances. Mais David n’avait pas les mêmes réserves et lui prit sa main avant de s’approcher pour poser son
front contre le sien puis il posa sa main sur sa tempe et sa requête lui arracha un petit rire.

- Hmm mon truc ? demanda-t-elle avec un air amusé. Tu veux parler du pouvoir que j’ai… un pouvoir un peu étrange, non ? J’ai aussi dû apprendre à maîtriser tout ça…au début je ne m’en rendais pas compte. Les gens oubliaient ce qu’ils voulaient faire, juste en me regardant, un peu comme le joueur de flûte envoûte le serpent, de sa musique…….

Syragane la main caressant doucement la tempe puis les cheveux de David, continuait de raconter son histoire de cette voix lénifiante, envoûtante à laquelle nul ne résistait.

- Ils oublient tout, perdent toute volonté d’agir, et font ce que je leur demande de faire…. ils ont juste envie de rester là à m’écouter ou à me regarder, quand je danse…..les gens aiment bien me voir danser….Je te montrerai si tu veux. Demain matin, il faudra que je m’entraîne pour les prochains spectacles. Enfin avant Samuel voudra me parler. C’est lui qui dirige toute la troupe du parc, en remplacement de son frère Victor qui est malade, il a eu un accident, alors Samuel dirige tout ça à sa place. Il est un peu sévère, tu verras, mais tu n’as pas à t’inquiéter, je m’occuperai de tout…. Je prendrai soin de toi David, tout ira bien conclut-elle doucement…. Et puis on ira acheter des twizzlers pour toi, et un pyjama aussi…. Elle rit doucement, avant de s’interrompre, guettant la réaction de David.



HRP: Et une jolie histoire avant de s'endormir mais tu utilises ça à ta guise ^^ [ envoûtement +16]

Hi !

ft. Vivacia Chispa & Syragane Dendera

Je décide…

Moui… ne la laisse pas trop te monter la tête quand même.

Je décide ?

Bah, pas pour l’instant, David.

Je pourrais…

Oui… Mais c’est un peu effrayant.

Plus effrayant quand tu prends le contrôle.

Que quand tu es terrifié.

Tu me préfères terrifié ?

Je préfèrerais ne pas te connaître.

Pour être franc.

Je baissai les yeux.

Une moue un peu triste sur le visage.

Je n’hésiterai pas à tuer ceux qui tenteront de me supprimer.

Je relevai mon regard vers Syragane.

-On peut… Seulement pour se défendre.

C’est ce que j’ai fait.

A l’hôpital…

J’étais là.

Le problème n’a pas été de te défendre.

Le problème, c’est que tu as aimé ça.

-N-non. Je n’ai pas…

Non… Je n’ai pas aimé ça.

Je suis fatigué.

Je veux aller dormir.

Syragane me conduisit là où je pouvais dormir.

Et elle se coucha avec moi.

Chaque mot est important, hein, Davey…

Est-ce que tu viens de m’appeler « Davey » ?

Non………

Nom de… j’espère bien que non.

Si tu l’as fait.

J’avais pris la main de Syragane…

Et l’avais posée sur la tête.

Tu veux parler du pouvoir que j’ai…

Je hochai la tête.

Et écoutai la voix douce de Syragane…

En souriant…

Mes yeux se fermant doucement…

De plus en plus longtemps.

Les gens oubliaient ce qu’ils voulaient faire

Pendant que les voix chuchotaient en bruit de fond.

-J’oublie souvent… ce que je veux faire.

Ils ont juste envie de rester là à m’écouter ou à me regarder…

-C’est tout ce que je veux…

Je soupirai longuement…

Les flashes des crimes d’Howard…

…furent remplacés par une sylphe tourbillonnant…

-Je veux te voir danser…

…au milieu d’un Désert chaud…

Je prendrai soin de toi David, tout ira bien…

Je m’endormis…

Et Syragane dansait…

…en pyjama…

…en lançant au public...

...un public de Davids...

...de la Clozapine et des Twizzlers.