Jessica Jester

Casier judiciaire et contact surnaturel

Casier judiciaire : oui

  Si oui, pour quels faits : espionnage industriel

  Contact avec le surnaturel : non

Histoire

C’est ici que tout recommence, après un très long voyage qui m’a emmenée à travers des mondes merveilleux, mystérieux, fascinants, des mondes dans lesquels je me suis perdue- réfugiée ? Fuyant l’autre et tous ses dangers, fuyant ceux qui veulent me dévorer toute crue, sans aucune chance pour moi d’en réchapper.

Et pourtant j’ai fini par le trouver le terrier du lapin blanc, et j’y suis restée très longtemps cachée.

Jusqu’à cet instant quand il a prononcé mon nom, l’autre nom, Jessica. Oui, c’est bien moi ! Je crois ?

Assise sur ma chaise, la tête immobilisée dans un étau inconfortable, je le regarde, mes yeux d’un bleu perçant, sondant les siens. Je vois son expression choquée, j’entends ses mots qui se percutent les uns contre les autres, j’entends son émotion…..

Je l’entends mais je ne sais plus son nom. Je le reconnais, mais je ne sais plus qui il est…. Mon ami. Il est venu me sauver, me délivrer ! Il veut m’emmener à New York. Il a beaucoup de choses à me dire, de nouvelles à m’apprendre, des bonnes mais des mauvaises aussi. Mon oncle et ma tante sont morts dans un accident de voiture et ma cousine a été finalement déclarée morte après sa disparition, après tout ce temps. Il est navré. Mais il dit que c’est grâce à ça qu’il m’a retrouvée.

Il ne termine pas son récit, interrompu par le docteur et là j’entends leur conversation, toute leur conversation, comme si je n’étais pas là pour les écouter. C’est étrange cette propension que les gens ont à croire que vous ne les écoutez pas parce que…je suis malade ?
Non, amnésique, amnésie partielle due à un choc émotionnel.

Menteur.
Le docteur ment.

Même si je ne sais plus pourquoi. C’est de sa faute si je suis comme ça….. si je suis malade ?
JE Ne suis PAS malade ! C’était juste un accident. Je crois ? Je ne sais plus !

Ils me regardent tous les deux. L’infirmière s’approche et essuie un filet de bave au coin de ma bouche qui déborde sur le harnais de sécurité qui ceint ma tête. Elle ne fait pas aussi attention d’habitude. C’est parce qu’aujourd’hui, j’ai de la visite. La seule que j’ai jamais eue. Ils ne s’y attendaient pas.

- Pourquoi vous lui avez mis cette… chose ?

Mon ami désigne le harnais de cuir qui me maintient la tête, le menton serré, m’empêchant d’ouvrir la bouche.

- Parce qu’elle a essayé plusieurs fois de mordre le personnel. Et c’est pour sa propre sécurité.

Je souris. Menteur ! Mais je crois que ce n’est pas très important. Ce qui est intéressant en revanche, c’est la réaction du docteur face à la colère de mon ami. Il lui dit qu’il va m’emmener. Il n’est pas question que je reste ici. Il dit que c'est inhumain ! Le docteur  se transforme alors en dragon et de la fumée lui sort des naseaux outré par les accusations de mon visiteur. Moi je ris, parce qu’il a perdu. C’est mon ami le chevalier qui l’a terrassé !

Et je cours vers le grand portail d’argent le long du chemin qui m’emmène très loin d’ici, avant de grimper dans mon carrosse de cristal , tiré par des chevaux étincelants sous la lumière des étoiles. …
Ils galopent très vite !

Je n’ai plus l’habitude.

- J’ai envie de vomir !

Je sais qu’il ne faut pas le faire dans la voiture. Mon carrosse s’est transformé en une voiture dernier cri, moderne, rutilante. Je vois sa carrosserie bleue nuit, juste après m’être penchée par la portière ouverte pour vomir un peu, pas grand-chose. Mon estomac ne supporte que la nourriture magique. Ce qui fait que je me sens très faible, comme un petit enfant.

- Ça va aller ?

J’hoche la tête en me redressant sur le siège, prends le mouchoir qu’il me tend et lui rend son sourire, après avoir essuyé mon visage.

- Mais que diable t’ont-ils fait ?? s’exclame-t-il soudain, sa voix s’étouffant d’indignation et de chagrin.

Ah ça, si je le savais ! Je l’ai su fut un temps, mais le magicien blanc m’a volé mes souvenirs. Il avait une magie très puissante…. Et douloureuse. Y repenser aussi fait mal. Je lui souris.

- C’est gentil d’être venu me chercher.

Il semble perplexe un instant, puis se met à parler vite avec de nouveau cette émotion qui fait trembler sa voix.

- Je suis venu dès que j’ai su où te trouver. C’est un confrère qui m’a parlé de toi, une fois que les inspecteurs de l’assurance sont passé pour m’interroger. Ils te cherchaient, ils t'ont longtemps cherchée, mais ils ont perdu ta trace après l’accident dans les laboratoires d’Epsilon !

Un tas d’images défile dans ma tête. Les laboratoires, mon travail chez Epsilon à Cambridge, l’université d’Havard, mes recherches, mes…… Le flux s’arrête, surpassé par une violente migraine. Je me sers la tête entre mes deux mains, mes yeux fermés, paupières crispées et je gémis doucement sous la douleur.

Mon ami s’excuse, de nouveau très inquiet. Il me rassure encore, me dit que tout va bien se passer. Il me parle de mon oncle encore, et de sa maison à Manhattan.

- Elle est vide, mais tu vas pouvoir t’y installer. Je vais veiller à ce qu’on prenne bien soin de toi et qu’on t’apporte tout ce dont tu auras besoin.
- Est-ce que tu as de l’aspirine ? S'il te plait....Je lui demande timidement, puisqu’après tout, il se propose pour m’apporter tout ce dont j’aurai besoin. Là tout de suite, j’ai besoin d’une aspirine ! La migraine me vrille les tympans.D'ordinaire ils me donnent un traitement beaucoup plus fort, mais je me doute qu'il n'ait pas ce genre de chose sur lui. Je me contenterai donc d'aspirine,

Alors, je vais aller habiter à New York ! c’est une très grande ville, un nouveau monde pour moi, effrayant et plein de monstres.

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