I Was Dreamin’ Of The Past

Syragane Dendera

David…

DaaaaaaaaaaaaviiiiiiiiiiiD !!!

DiVaD !

Réveille-toi…

Une voix…

Parmi d’autre.

Douce.

Chaude.

Pas celle de Syragane.

Mais presque.

Même accent.

David…

C’est quoi, Davey ?

Je ne sais pas.

Ouvre les yeux.

Réveille-toi.

J’ouvris les yeux.

Syragane dormait.

Dans mes bras.

David…

Je me dégageai doucement.

M’assis sur le lit.

D’où vient cette voix ?

Douce.

Chaude.

Je ne sais pas.

Bienveillante.

Je quittai le lit.

Fais attention, Davey !

T’inquiète.

Cette vois-là…

Est bienveillante.

Et si c’est un piège ?

Tu es parano.

Je connais cette voix.

C’est celle d’Ishtar.

J’allais dans le petit salon.

Et retournai le portrait.

Sur l’étagère.

Le portrait m’appelait.

David…

Réveille-toi…

Tu as pris tes médicaments, David ?

Ouais…

On rêve ?

Je ne sais pas.

Je m’assis en tailleur.

Devant le portrait.

Dont seule les lèvres bougeaient.

Tu as définitivement oublié tes médocs.

Mais non je te dis !

David…

Syragane a besoin de toi.

Je penchai la tête.

Syragane dort, Madame Ishtar.

Pas cette Syragane.

Ferme les yeux.

Je fermai les yeux…

Me sentis léviter.

Il y eu un grand éclat de lumière.

Dans le mobilhome…

Et je me retrouvai…

Allongé dans le sable.

Recouvert de sable.

J’en sortis en toussant.

David !

Où est-ce qu’on est ?

Dans le plan astral.

Je regardai le soleil.

Tentait de l’éteindre.

En forçant.

En fronçant les sourcils.

Mais sans succès.

Non…

C’est réel.

Lève-toi, David.

Je me levai…

Secouai mes vêtements.

Les mêmes que ceux que

J’affectionnais d’habitude.

Plein de couleur.

Dépareillés.

Trouve Syragane…

Je levais les yeux.

Un peu plus loin…

Une petite ville…

Et au milieu…

Un temple.

Je marchai dans le sable.

Mes Doc Martens s’en remplissant un peu.

Les gens me regardaient.

Bizarrement.

Non, David.

C'est toi qui est bizarre

A leurs yeux...

Puis timidement…

J’entrai dans le temple.

-Syragane ?  

I was dreaming of the past

ft  David  

Assurément, l’homme qui venait de pénétrer dans la ville, n’était pas d’ici. Avec ses cheveux blonds comme les blés, et ses yeux aussi bleus qu’un ciel d’azur, sans parler de ses vêtements colorés, totalement inhabituels non pas à cause de leur couleur mais de leur coupe, le passage de David fut des plus remarqués !

Et bientôt des murmures montèrent de la ville, inquiets pour certains, scandalisés pour d’autres quand ils virent l’étranger pénétrer dans le temple d’Ishtar par la porte des célébrations. Un enfant vêtu de guenille et qui l’avait suivi discrètement jusqu’à l’entrée du temple, détala ensuite au galop en direction d’une autre entrée, contournant le vaste temple et ses dépendances, slalomant à travers la foule qui se bousculait à Babylone, pour gagner celle qui était ouverte aux visiteurs, surtout aux malades et aux miséreux et qui ouvrait sur l’office où les prêtresses prodiguaient soins et nourritures à tous ces pauvres hères.

Le gamin, Enki, enjamba les malades et les mendiants, évitant les prêtresses et autres servantes d’Ishtar pour se diriger vers la seule, l’unique Grande prêtresse, celle dont l’étranger avait prononcé le nom en arrivant dans le temple.

Il s’agenouilla, le corps voûté, mains plaquées sur le sol et le regard baissé, attendant que la Grande prêtresse le remarquât. Mais il était arrivé si vite alors que Syragane soignait un des malades qu’elle ne put manquer de le voir. Le visage de la grande prêtresse s’illumina d’un sourire.

- Enki ! Te voilà déjà de retour ? As-tu distribué les oranges que je t’avais données ?
- Oui grande prêtresse ! Mais si je suis venu vous voir, c’est pour vous apporter la nouvelle de l’arrivée d’un étranger en ville.

Syragane afficha une expression étonnée. Pourquoi tant d’agitation pour la visite d’un étranger ? Babylone était une grande ville, et chaque jour, des milliers d’étrangers, voyageurs et commerçants venaient la visiter pour affaire le plus souvent, vendre ce qu’ils fabriquaient ou pour acheter. Il n’y avait donc rien de surprenant à ça ! Mais Enki expliqua encore, après avoir retrouvé un peu plus de souffle :

- Il est allé dans le temple des célébrations et a prononcé votre nom, Grande prêtresse.

Ah ça oui ! Voilà qui était beaucoup plus surprenant. Le temple des célébrations était interdit aux visiteurs, hormis deux fois par semaine pour des offrandes à Ishtar que les habitants déposaient sur l’autel devant la statue de la déesse en l’implorant de leur accorder diverses faveurs, sa protection le plus souvent ou d’autres prières plus personnelles. Sans parler du fait qu’il l’avait nommée par son nom, et non pas par son statut, chose que seul le roi et ses plus proches prêtresses se permettaient de faire.

Mais Enki n’avait pas terminé ses révélations. Le regard inquiet, il se redressa pour croiser celui de la grande prêtresse.

- L’étranger a des cheveux aussi clair et dorés que l’or des statues du temple, et ses yeux, ils sont bleus, aussi bleu que le ciel d’Ishtar.

La vieille Eani qui l’assistait dans ses soins, grommela  en se signant.

- Ceci est un mauvais présage !

Et qui aurait pu commettre un tel outrage ?
Quelqu’un qui ne savait pas, songea Syragane.  Sauf que dans ce cas, comment pouvait-il connaître son nom ? Si rarement prononcé ? Il fallait qu’elle aille voir par elle-même, avant que les gardes ne le jettent dans les prisons de la ville.

Syragane murmura quelques mots à l’attention d’Eani, lui confiant l’office, et soulevant le tissu de sa longue toge blanche, se dirigea à pas rapides, en direction du temple des célébrations, traversant la cour intérieure tandis qu’Enki, lui reprenait sa route en sens inverse. Seules les prêtresses avaient le droit de circuler dans le temple, hormis les pièces ouvertes au public comme l’office par exemple.
…


Pendant ce temps, une des servantes en charge de l’entretien du temple, et qui balayait l’espace devant l’autel, se figea à l’entrée du visiteur, avant de s’exclamer outrée. Les vierges d’Ishtar n’avaient pas le droit d’adresser la parole aux visiteurs extérieurs, rarement les prêtresses, mais ce n’était pas le cas des servantes et autres esclaves qui s’occupaient de toutes les tâches quotidiennes, comme l’entretien ou aller faire le marché.

Et celle-ci n’était pas connue pour son bon caractère. Elle hurla des imprécations de punition et autres châtiments divins tout en s’armant de son balais, et faisant comprendre au visiteur qu’il devait s’en aller, immédiatement ! Bien sûr, tout cela fut dit en Babylonien, un dialecte dérivé de l’Akkadien.

Et à force d’hurler, tandis que la foule à l’extérieur entourait l’entrée du temple, les gardes furent alertés et se précipitèrent vers l’entrée, pour encercler le prisonnier de leur lance et cimeterres pour d’autres (épées courbes).
L’un d’eux interrogea, celui armé d’un cimeterre interrogea l’intrus :

- Qui es-tu ??? Et comment ose-tu te présenter ici en ce jour ?

L’homme le jaugea, n’apercevant aucune arme visible, mais les voleurs et autres assassins savaient toujours habilement dissimuler des armes. Alors ils devaient se montrer prudent, surtout vu l’accoutrement étrange de cet hère.  

Les gardes se firent plus menaçant, resserrant leur cercle quand Syragane pénétra dans les lieux par une porte discrète dans le fond du temple. Parée de son collier de pierres précieuses, offert par le roi, de sa tiare d’or, de bracelets à ses bras et à ses poignets, et vêtue de sa toge d’un blanc immaculé qui tombait droite sur son corps élancé, elle était  l’exacte modèle vivant du tableau qui figurait dans le mobil-home de Syragane, mais d’un autre temps.

Spoiler:

En la voyant, les gardes aussitôt s’inclinèrent, sans pour autant bouger leurs armes. Leur chef, un homme à l’allure imposante, posa un genou à terre, et s’excusa.

- Toutes mes excuses Grande prêtresse pour cette intrusion, mais on nous a signalé cet étranger qui a osé pénétrer dans le temple sans autorisation. Nous nous apprêtions à l’arrêter.

Syragane hocha la tête et se tourna vers l’étranger qui avait en effet les yeux les plus bleus qu’elle n’eut jamais vu. Elle l'observa intriguée.



HRP: L'image en tête du sujet, est une reconstitution de Babylone.
- en bas à droite, le temple d'Ishtar, vaste bâtiment en plusieurs parties, et plusieurs grandes entrées.
- vient ensuite le plus imposant bâtiment de tout Babylone, le temple de Marduk, juste après le temple d'Ishtar.
- et plus à l'ouest, le long de l'Euphrate, le palais royal.
*détails hrp à suivre

I Was Dreamin’ Of The Past

Syragane Dendera

Qui es-tu ??? Et comment ose-tu te présenter ici en ce jour ?

Ce n’était pas ma langue.

Non, David.

C’est de l’Akkadien.

Mais je comprenais quand même.

Parce que Nergal le parle !

Ce qu’il sait.

Tu le sais aussi.

Il y avait des gardes.

Un peu comme au SPIN.

Et j’eus le réflexe…

De mettre ma main en avant.

-J-jj.. Je… Je… Je ne veux de mal à P-personne.

Mais il y avait…

De plus en plus de gardes.

Avec des lames.

Pointée vers moi.

J’eus le réflexe…

Comme au SPIN…

De m’agenouiller…

Et de mettre mes mains…

…Derrière ma pauvre tête.

-Je ne veux de mal à personne.

Je répétais.

En Akkadien.

Je relevai les yeux.

Quand l’un des gardes parla.

Toutes mes excuses Grande prêtresse pour cette intrusion, mais on nous a signalé cet étranger qui a osé pénétrer dans le temple sans autorisation. Nous nous apprêtions à l’arrêter.

Syragane.

Ou Ishtar.

Ou les deux.

Se tenait là.

Magnifique et belle.

On sait, David.

Passe les compliments.

Et autre titres ronflants…

Hey !

Non.

Je disais :

Magnifique et belle.

Syragane.

Mon amante.

Grande prêtresse d’Ishtar.

C’est bon ?

Tu as fini d’encenser les païens ?

Ouais.

Ok.

Je fermai les yeux.

Secouai la tête.

Et articulai en akkadien.

Du mieux que la maladie me permettait.

-Je suis David… Je…

Je pinçai les lèvres.

-Ishtar m’envoie… P-pour aider Syragane.

Puis, levant un regard…

Très timide vers elle.

-Tu ne… Tu ne me reconnais pas ?

Bien sûr que non, David !

Tu n’as pas vu le changement…

De décor ?!

Et ça n’a rien à voir.

Avec le plan astral.

Cette Syragane n’est pas ton amante.

-Ishtar m’envoie…

Je regardai vers la porte.

-Parce qu’ils arrivent.

Mes yeux tournèrent brièvement…

Très furtivement…

A l’orange.

-Les Nergali.

I was dreaming of the past

ft  David  

Syragane s’était approchée de quelques pas pour écouter le visiteur qui après s’être mis à genou dans une attitude de soumission, se présenta dans un akkadien hésitant mais parfaitement compréhensible.  Et le nom qu’il donna, créa une vague de nervosité chez les soldats. Pourquoi un juif s’était-il introduit ici ? Ils étaient nombreux dans le pays depuis la conquête de Jerusalem par le roi Nabuchodonosor II, mais aucun d’eux ne se risquait jamais à venir jusqu’ici !

Et quand il prononça le nom de leur déesse, l’un des gardes s’énerva et le frappa du plat de sa lance.

- Cesse donc ces inepties, le juif !! Ne nous prend pas pour des idiots !! Et montre toi respectueux envers la Grande Prêtresse !!

C’est alors que l’homme leva ses yeux pour la dévisager elle, s’adressant avec une familiarité totalement inhabituelle à la jeune femme. Le reconnaître ??? C’était la première fois qu’elle le voyait, mais tout ce qu’il venait de dire l’emplit de trouble.

Il répéta encore qu’il était envoyé par Ishtar, malgré la menace des gardes et ajouta avec un sacré courage ou peut-être était-ce de l’inconscience qu’ils arrivaient….que les Nergalii arrivaient !!
Le chef des gardes d’abord troublé, s’énerva. Il leva sa lame pour l’abattre sur le voyageur :

- Cela suffit !!!! Je vais t’empêcher de prononcer un mensonge de plus, espèce de sale vermine !
- NON !!!

Le cri avait résonné dans le vaste temple, tandis que Syragane venait de s’interposer entre le chef de la garde et le visiteur.

- Nul sang ne sera versé en ces lieux !! gronda-t-elle avec autorité. Laissez-nous ! Je m’occupe de lui.
- Mais…..vous n’y pensez pas ! Il peut être dangereux !
- J’en assume l’entière responsabilité. Sortez à présent !! Vous et vos hommes !
- Nous monterons la garde dehors, finit par concéder l’homme qui visiblement était très contrarié par tout ça. Le mépris s’entendait dans sa voix, mais aussi, une certaine défiance envers Syragane qu’elle n’apprécia pas du tout.

Elle le défia de soutenir plus encore son regard avant de le voir enfin se détourner pour ordonner aux autres de sortir, les laissant seuls, elle, ce David et la servante qui s’était tenue coite dans un coin, sans plus oser bouger.
C’est à elle qu’elle s’adressa en premier.

- Niima, apporte-nous à boire et à manger pour ce visiteur.

Même si la requête était surprenante, la servante ne songea pas un seul instant à discuter l’ordre. Elle s’inclina brièvement et disparut rapidement sans demander son reste par l’une des portes donnant sur les autres dépendances du temple.

Syragane s’approcha de David et parla d’une voix douce et inquiète.

- Excuse la brutalité de ces hommes. Les visiteurs ne sont pas autorisés à venir en ces lieux, aujourd’hui, ce n’est pas un jour d’offrande et…. de toute façon tu n’as pas l’air d’être venu pour ça. Est-ce qu’ils t’ont blessé ? Demanda-t-elle encore plus doucement.

Et elle se pencha pour l’aider à se relever, l’invitant d’un geste à aller prendre place sur un banc installé au pied de l’autel. Puis dans un soupir, elle ajouta :

- Ce nom que tu as prononcé,  où l’as-tu entendu ? C’est très dangereux d’en parler ici. Le roi pourrait te faire couper la tête pour avoir seulement osé prononcer ce mot.

Le culte de Nergal avait été interdit par le roi qui avait décrété que tous ses disciples seraient aussitôt décapités, si ses gardes en capturaient. Mais les Nergaliis étaient vils et fourbes et savaient se faire discrets. De fait rares étaient ceux à oser murmurer leur nom, synonyme de terreur. Ce que venait de faire cet homme, un juif de surcroît au nez et à la barbe des soldats. Nul doute que Nabodinos en serait rapidement informé.

Quant au fait qu’il disait être envoyé par Ishtar, étant donné ses origines, Syragane en était encore plus perplexe.

I Was Dreamin’ Of The Past

Syragane Dendera

-Aw !

Je gémis.

Quand le garde me frappa.

Cesse donc ces inepties, le juif !!

Pardon ?!

Je pinçai les lèvres.

Voilà qu’il nous prend…

Pour un Juif !

Ça, c’est la meilleure !

Ne nous prend pas pour des idiots !!

Je m’appelle David…

… en même temps…

Moui ben c’est pas une raison !

Et montre toi respectueux envers la Grande Prêtresse !!

Je m’inclinai un peu plus.

Pour plus de respect.

A ta place, j’aurais…

Déployé mes ailes, David.

Je n’ai pas d’ailes.

Je sais.

Ben alors.

Fait leur un petit tour de magie.

Ça va empirer les choses.

Et il a une lance !

Ishtar a dit…

Que je devais les aider.

Je parlai donc.

Des Nergalii.

Les Nergalii qui arrivaient.

Je pouvais entendre.

Leurs voix dans ma tête.

Cachés dans la cité.

Se dirigeant vers le temple.

Cela suffit !!!! Je vais t’empêcher de prononcer un mensonge de plus, espèce de sale vermine !

Je fermai fort les yeux.

Plaçai mes mains devant moi.

Pour me protéger.

NON !!!

Quand je rouvris les yeux.

Syragane était là.

Entre moi…

Et l’étrange SPN pas de numéro.

Heu…

Moui à mon avis tout ça.

N’a rien à voir avec le SPN, Davey.

Nul sang ne sera versé en ces lieux !! Laissez-nous ! Je m’occupe de lui.

Je soupirai.

De soulagement.

Il peut être dangereux !

Je murmurai.

-Je suis une bonne p-personne…

Je mérite l’amour.

J’en assume l’entière responsabilité. Sortez à présent !! Vous et vos hommes !

Les hommes s’en allèrent.

Nous monterons la garde dehors

Puis…

Syragane demanda à boire et à manger.

Mais je n’osais pas bouger.

Même si c’était Syragane qui approchait.

Je me recroquevillai un peu plus.

Excuse la brutalité de ces hommes. Les visiteurs ne sont pas autorisés à venir en ces lieux, aujourd’hui, ce n’est pas un jour d’offrande et…. de toute façon tu n’as pas l’air d’être venu pour ça. Est-ce qu’ils t’ont blessé ?

Je secouai la tête.

N’osant pas la regarder.

-Je… je suis désolé… je ne savais pas. Je… je ne sais pas quel jour on est.

Je levai timidement.

Mes yeux bleu vers elle.

Mais ne la regardai pas…

Dans les yeux.

-Non… Non, je ne suis pas b-blessé.

Elle m’aida à me relever.

Tout doucement.

Je me levai.

La suivi jusqu’à un banc.

Ce nom que tu as prononcé,  où l’as-tu entendu ? C’est très dangereux d’en parler ici. Le roi pourrait te faire couper la tête pour avoir seulement osé prononcer ce mot.

Je me mordis la lèvre.

Gêné et effrayé.

Ah ben c’est ça !

Elle nous parle de Nergalii

À tout bout de champ !

Mais elle ne nous dit pas qu’on…

Risque la décapitation juste pour un mot !

Bande de barbares !

Je fermai les yeux.

Secouai la tête.

-ShhH laisse-moi penser ! Laisse-moi parler.

Je rouvris les yeux.

Serrai mes mains entre elles.

Crispé.

-C’est toi qui m’a dit… Et Ishtar aussi. Pour les démons Nergalii.

Je clignai des yeux.

Puis la regardai.

Droit dans les yeux.

-Ils arrivent et je suis venu vous aider.

I was dreaming of the past

ft  David  

Etrangement, elle le crut sur parole quand le visiteur ajouta pour sa défense qu’il était une bonne personne, même s’il l’avait dit si bas qu’elle fut peut-être la seule à l’entendre. Mais que son instinct lui donne raison ou non, il n’était pas question de faire du mal à cet homme. Aussi s’interposa-t-elle quand le garde voulut abattre son sabre sur lui.

Ce qui eut l’air de contrarier ce dernier au plus haut point. Mais Syragane n’en avait cure ! Nul ne défiait l’autorité de la Grande prêtresse, sauf le roi lui-même, ou encore le grand prêtre de Marduk.

Une fois ces gardes partis, elle se pencha vers l’étranger, navrée de le voir aussi apeuré par ce qui venait de se passer, et l’aida à se redresser. Il évitait son regard et s’exprimait avec beaucoup d’hésitation, ce qui intrigua Syragane et la conforta dans son impression sur le visiteur. Il ne pouvait pas vouloir lui faire de mal, et puis n’avait-il pas dit qu’il était envoyé par Ishtar, déesse de l’amour ? Même si … oui tout ça paraissait grandement invraisemblable.

Hormis tous ces constatations, il paraissait complètement désorienté, au point de ne plus savoir quel jour ils étaient.

- Nous sommes en sebûtu*

Bon au moins ne l’avaient-ils pas blessé, c’était déjà ça ! Elle en fut soulagée et l’invita à s’assoir sur un des bancs devant l’autel. Puis une fois qu’ils furent assis, elle l’interrogea au sujet de ce qu’il avait déclaré. Parce que c’était quand même surprenant d’entendre un juif venir leur parler de ces vils nergalii.

Il sembla alors soudain s’agiter, se crispa et gronda qu’elle devait le laisser penser, le laisser parler. Syragane haussa un sourcil, surprise par cette réaction, avant de se demander si l’homme avait toute sa tête. Elle avait déjà pu observer ce genre de comportement, chez des personnes souffrantes ou celles qui avait basculé peu à peu dans la folie, pour tout un tas de raisons différentes.


Mais cela ne lui expliquait pas comment cet homme connaissait son nom, et qu’il semblait en savoir un peu trop sur les nergalii, ce nom que nul ne prononçait sans trembler. Qui plus est, ses propos étaient confus. Il disait que c’était elle qui lui en avait parlé et Ishtar. Syragane secoua la tête. Cet homme déraisonnait.

C’est alors qu’il eut une attitude étrange, mais plus étrange encore fut cette voix qui sortit de sa bouche et Syragane se redressa aussitôt en reculant.

- Qui êtes vous ?? C’est lui ? C’est lui qui vous envoie ? Lança-t-elle dans un mélange d'angoisse et de méfiance.

Elle songeait à l’homme dont l’identité demeurait un mystère, celui qui avait lancé ce mouvement de révolte et de peur, et pire que tout : qui portait un culte à Nergal, le dieu du chaos et de la destruction. Les rumeurs rapportaient toutes sortes de choses à son sujet. Qu’il manipulait la mauvaise magie et que Nergal lui-même l’avait investi de ses pouvoirs. Mais ça bien sûr, ça n’était que de simples superstitions.

Syragane n’allait pas se laisser aller à y croire, malgré l’ombre grandissante que Nergal amenait sur Babylone et son roi. Mais Nabodinos était bien trop occupé à prier Sîn, délaissant Marduk et même Ishtar. Le roi s’inquiétait surtout de cette mauvaise influence sur son peuple qui ne devait pas se détourner des vrais dieux. Et puis en ce moment, il avait bien plus à craindre des Perses dont son armée lui avait apporté les plus mauvaises nouvelles. Cyrus avait déjà conquis deux villes au nord de Babylone et nul ne savait s’il comptait s’arrêter à ça ou poursuivre sa guerre contre l’empire.

Sauf que la situation était bien pire que ça, mais ça, nul à Babylone ne pouvait le savoir. Cyrus grâce à un mystérieux contact, avait poussé ses armées jusqu’à quelques kilomètres à peine de Babylone et s’apprêtait à porter le coup fatal à la plus grande et plus prospère ville de Mésopotamie, attendant un signe de celui qui lui avait dit qu’il y aurait un moment idéal pour attaquer la ville, à condition de lui faire confiance.

Et Kufus avait déjà une bonne longueur d’avance.

I Was Dreamin’ Of The Past

Syragane Dendera

Nous sommes en sebûtu.

Je ne sais pas…

Ce que ça veut dire.

Pas grave, Davey.

Le mal est fait.

C’était pas le bon jour.

Mais maintenant que tu es là…

Maintenant que j’étais là,

Je pouvais dire.

Ce qu’Ishtar m’avait murmuré…

À l’oreille depuis son portrait.

Dans un mobilhome.

Dans un autre monde.

Syragane secoua la tête.

-J-Je jure que c’est vr-vrai.

Puis Légion parla.

Mais Légion faisait peur.

Je suis Légion.

Syragane se leva.

Syragane recula.

Je pinçai les lèvres.

Baissai les yeux.

Sur mes mains nerveuses.

-Tu ne dois pas av-avoir peur.

Je suis Légion.

Mais tu ne dois pas avoir peur.

Qui êtes-vous ?? C’est lui ? C’est lui qui vous envoie ?

Je secouai la tête.

Non.

Non…

-Je suis une bonne personne.

Je mérite l’amour.

Pas la peur.

Légion fait peur.

Pourquoi ?

J’ai dit que je venais aider.

Sa voix fait peur, Davey…

Et nous ne sommes pas juif.

-Tu ne d-dois pas avoir peur…

Nous ne sommes pas juif.

Dis-lui.

-Nous ne sommes pas juifs. Notre Dieu n’est pas encore né.

Ouh tu parle bien, David.

Je regardai vers la statue…

Cette d’Ishtar.

-C’est le portrait d’Ishtar qui… qui m’envoie. Je le j-jure.

Je me laissai glisser.

Tout doucement.

Du banc.

Et m’agenouillai devant.

La grande prêtresse d’Ishtar.

Raaah…

Pas besoin d’en faire des tonnes, David…

S’incliner devant une païenne ?

Sérieux ?

Non.

C’est devant mon amante.

Que je m’agenouille.

Pour qu’elle m’écoute.

-Ils arrivent… Et je veux aider.

Je lui souris.

Un pauvre sourire timide.

-Même si je ne suis que David.

I was dreaming of the past

ft  David  

Elle ne devait pas avoir peur ?? C’était difficile, avec…avec cette voix qu’elle venait d’entendre, si étrange, et ces propos qu’il tenait mais soit. David, puisque c’était son nom, assurait qu’il était une bonne personne.

Il assura aussi qu’il n’était pas juif. Non, il avait dit « Nous ». avant d’expliquer que c’était le portrait d’Isthar qui l’avait envoyé ! C’était à ne plus rien y comprendre. Tout ça était trop bizarre, trop étrange pour la grande prêtresse, même si en quelque part, elle avait envie d’y croire.  

- David, c’est un prénom juif, mais…. c’est sûr que tu es différent que tous les immigrés que j’ai rencontré. Tes yeux….. je n’en avais jamais vu de si bleu, murmura-t-elle.

Elle se rapprocha prudemment et secoua la tête.

- Relève-toi s’il te plaît…. Et dis-moi, dis-moi mot pour mot ce qu’Ishtar t’a dit.

Que la déesse puisse parler était une chose qu’elle pouvait peut-être….envisager, mais qu’elle se soit adressée à un étranger ?? Ca, ça lui était inconcevable. Pourtant, n’était-ce que parce qu’elle se devait de prêter une attention à quiconque en réclamait, elle l’écouta et elle écouterait tout ce qu’il aurait à lui dire, fusse-t-il complètement fou.

Et il recommença à dire qu’ils arrivaient.

- Les nergalii ? prononça Syragane si doucement qu’on pouvait sentir à quel point, à elle aussi ils lui inspiraient la peur et le mépris.

C’est là que Niima revint avec un plateau lourdement chargé. Il y avait une carafe de citronnade et deux gobelets en étain, avec des fruits, oranges, bananes et raisins, puis quelques pâtisseries au miel et d’autres aux amandes. La servante déposa son plateau sur le banc devant la grande prêtresse, s’inclina à nouveau et s’éloigna discrètement dans l’ombre du temple.

- Merci Niima.

Puis elle reporta son attention sur David.

- Tu m’as dit qu’ils allaient arriver, mais quand ? et…..vont-ils venir ici ? dans le temple d’Ishtar ? Ce serait un immense sacrilège ! Et…..pourquoi Ishtar t’a-t-elle parlé à toi ? Toi qui prie un Dieu qui n’est pas encore né !

Ca n’avait aucun sens, mais en même temps si cet homme était fou, c’était elle qui était folle de chercher une signification à tout ça. Mais après tout si David avait envie de lui parler, elle pouvait lui accorder un peu de temps. Et après peut-être s’en irait-il, content d’avoir accompli sa mission.

Et tandis qu’elle lui parlait, Syragane servit un peu de citronnade dans un verre, et le tendit à David.

- Sers-toi je t’en prie, dit-elle en désignant le plateau entre eux.

…..

Pendant ce temps, le chef de la section des gardes qui avaient manqué arrêter l’étranger, se dirigeait à grand pas vers la caserne. Il devait trouver Kufus au plus vite et le prévenir. L’étranger était au courant, il savait ce qu’ils tramaient, pourtant l’attaque de la ville par l’armée Perse n’était prévue que pour le lendemain au lever du jour.

Mais peut-être qu’ils sauraient intervenir avant que l’homme ne donne l’alerte, lui ou la grande prêtresse. De toute façon, Kufus l’avait en ligne de mire et voulait qu’elle disparaisse. Voilà qui lui donnerait le prétexte rêvé !

Au final, ce fut Kufus qui le trouva, en revenant de la grande porte d’Ishtar qu’ils étaient en train de réviser comme chaque année. C’était la huitième porte donnant accès sur la cité enfermée dans ses hauts remparts. Et si cette porte réputée imprenable était en temps voulu gardée ouverte, alors les Perses pourraient entrer sans aucun problème.

Quant aux nergalii, ils se tenaient dans l’ombre, prêt à agir au premier signe de leur grand prêtre, le général Kufus. C’était le pacte conclu avec Cyrus. Kufus lui offrait la magnifique Babylone sur un plateau à condition de le laisser s’occuper du roi et de tous ces maudits prêtres ou prêtresses.

I Was Dreamin’ Of The Past

Syragane Dendera

Tes yeux….. je n’en avais jamais vu de si bleu.

Je rougis.

Baissai les yeux.

Souris.

Toujours agenouillé.

Relève-toi s’il te plaît…. Et dis-moi, dis-moi mot pour mot ce qu’Ishtar t’a dit.

Oui.

Dis-lui, David.

-Elle m’a… m’a dit : « Lève-toi, David. T-trouve Syragane. Syragane a besoin de toi. »

Je pinçai les lèvres.

Regardai ailleurs.

Tout autour de nous.

-Mais je… Tu… Tu ne craignais rien… Tu dormais dans mes bras. Et elle a dit : « Pas cette Syragane. »

Je rougis plus fort encore.

Et me relevai.

La prévenant encore.

Pour les Nergalii.

Je murmurai encore.

-« Trouve Syragane. »

Je suis là pour aider.

Tu m’as dit qu’ils allaient arriver, mais quand ? et…..vont-ils venir ici ?

Je secouai la tête.

-Je … je ne sais pas. Bientôt.

Je pinçai les lèvres.

Un peu honteux.

Tu ne peux pas non plus.

Le sucer de ton pouce, David.

Ces vieilles divinités sont d’une clarté !

Dieu n’est pas mieux…

Un point pour toi, David.

Et…..pourquoi Ishtar t’a-t-elle parlé à toi ? Toi qui prie un Dieu qui n’est pas encore né !

Pourquoi ?

Oui, pourquoi toi, David ?

Je mordis ma lèvre.

-Je ne sais pas…

La petite servante.

Revins avec de la nourriture.

Sers-toi je t’en prie

J’ouvris de grands yeux.

Souris…

Et engloutis les petites pâtisseries.

C’est à cause de la téléportation.

Quoi ?

Tes pouvoirs…

Tu as faim…

A chaque fois que tu use de tes pouvoirs.

Han.

Merci pour l’info.

Je regardai vaguement Syragane.

-Ce n’était pas la première fois… que je v-voyais Ishtar.

Je repris une bouchée…

De ces bonnes pâtisseries.

-Chez moi… Toi et moi… On s’aime vraiment.

Je souris.

Oh…

Illumination, David ?

-J’ai traversé la porte de Nanur pour… pour te prévenir… Ishtar m’a fait traverser.

Ah oui…

Parle-lui sa langue.

Peut-être sera-t-elle moins

Longue à comprendre…

I was dreaming of the past

ft  David  

David lui répéta donc mot pour mot ce qu’Ishtar lui avait dit. Et une nouvelle fois, il prononça son nom, laissant la grande prêtresse perplexe, mais elle le fut plus encore quand il expliqua qu’elle dormait dans ses bras.

Aussitôt Syragane sourit amusée, parce que soit cet homme lui faisait du charme, soit….. elle ne savait pas, mais elle trouvait ça…touchant ! oui, et si beaucoup auraient désapprouvé, elle choisit de mettre ça sur le compte d’une des étranges idées de cet homme qui n’était vraiment pas comme les autres.

- Oh ? Une autre Syragane dis-tu ? Il y en aurait donc plusieurs ? s’amusa-t-elle, essayant de suivre le chemin de réflexion de David.

Et donc Ishtar l’avait envoyé pour trouver Syragane, elle, pas celle qui dormait dans ses bras. Elle lui demanda alors quand les Nergalii arriveraient, juste au cas où n’est-ce pas ? Mais David répondit par un vague bientôt.

Syragane soupira, essayant de réfléchir concrètement à tout ça. Peut-être qu’elle pourrait quand même glisser un mot au général Kufus ? Non….il ne l’aimait guère, pour une raison qui lui échappait. Elle en parlerait alors avec Nabodinos, ce soir….

Toutefois il restait une question qui l’intriguait. Pourquoi Ishtar si tant est qu’il y ait du vrai dans tout ce qu’il lui racontait, s’était-elle adressée à lui ? Et….et pas à elle, elle sa Grande prêtresse ? C’était quand même perturbant comme découverte. Mais David ne sut pas apporter de réponse à cette interrogation.

A cet instant Niima revint avec le plateau et Syragane après avoir servi le jeune homme, sourit devant son appétit. Même si ses vêtements n’étaient pas sales, ils semblaient dénoter une certaine  pauvreté. Et elle était heureuse de pouvoir au moins lui apporter un peu de réconfort dans sa vie, à défaut de solution à ses drôles d’idée.

Et après plusieurs bouchées de ces délicieuses friandises, David expliqua que ce n’était pas la première fois qu’il voyait Ishtar. Syragane ne put s’empêcher de s’exclamer.

- Tu l’as vue ? Tu veux dire, comme tu me vois moi ?? Est-ce que tu en es sûr ?

Ou peut-être avait-il seulement imaginé tout ça, même si ça n’expliquait pas comment il savait son nom. Et c’est là qu’il déclara le plus naturellement du monde que chez lui, tous deux s’aimaient. Qu’ils s’aimaient vraiment.

Syragane afficha un air ébahi, ouvrant la bouche pour parler, mais aucun mot acceptable et qui ne serait pas hors des usages, ne lui vint à l’esprit.  C’était tout de même…troublant. Il avait l’air si sûr de lui, mais elle, elle ne l’avait jamais vu avant ! Et il ne parlait pas d’elle mais d’une autre Syragane. Finalement elle baissa les yeux pudiquement.

Peut-être l’avait-il aperçue un jour lors de l’une ou l’autre cérémonie ou encore pendant les processions et s’était-il entiché d’elle ? Ca lui parut soudain l’explication la plus plausible, même si ça démontrait un culot tout de même énorme, ou alors encore une fois, l’inconscience d’agir de manière interdite avec la grande prêtresse.

Et puis soudain il expliqua qu’il avait traversé la porte de Nanur pour venir lui parler, et que c’était Ishtar qui l’avait envoyé. Syragane cessa alors complètement de croire que cet homme était fou. Les yeux écarquillés, elle murmura.

- La porte de Nanur, la porte du temps !! ….Et tu l’as traversée ? Montre-la moi.  Si tu dis vrai, tu dois savoir où elle se trouve.

La porte était cachée dans les regs du désert voisin. Et elle était interdite au commun des mortels, les légendes disaient que c’était par là que les dieux étaient venus à Babylone pour montrer au premier roi de Babylone comment créer la plus belle et plus puissante ville du monde à leur image. Et ils avait commencé par bâtir Etemenanki.

Syragane se leva et donna un ordre à Niima.

- Fais seller deux chevaux, sur le champ ! ordonna-t-elle avec autorité. Et Niima fila rapidement vers la porte derrière l’autel.

I Was Dreamin’ Of The Past

Syragane Dendera

Oh ? Une autre Syragane dis-tu ? Il y en aurait donc plusieurs ?

Nous sommes plusieurs.

Pas Syragane, David.

Non.

Syragane était unique.

Il faut que tu t’expliques mieux.

Ouais mais…

Tu l’as vue ? Tu veux dire, comme tu me vois moi ?? Est-ce que tu en es sûr ?

Ça fait beaucoup de questions…

Moui, je ne te le fait pas dire.

-Je l’ai vue sur un portrait… Loin de ce… Khan… ? Elle m’a dit de venir aider.

Je souris.

A cette Syragane.

Je l’aurais bien embrassée.

Avec mes lèvres sucrées.

Par les pâtisseries.

Je serais toi, Davey…

Je n’essayerais même pas.

Cette Syragane…

Ne te connait pas.

Et en plus.

Sa personne a l’air sacrée.

Tu dis ça juste…

Juste pour que je n’essaye pas.

Moui…

J’avoue.

Mais quand même.

J’essayai de m’expliquer.

En retrouvant ses mots à elle.

Ses références.

Comme la porte de Nanur.

La porte du temps.

La porte de Nanur, la porte du temps !!

Je n’avais pas vu de porte.

Je m’étais juste.

Relevé d’une dune de sable.

Je secouai la tête.

Et tu l’as traversée ? Montre-la moi.  Si tu dis vrai, tu dois savoir où elle se trouve.

Je pinçai les lèvres.

Voulus parler.

Mais…

Fais seller deux chevaux, sur le champ !

Je pris doucement.

Le visage de Syragane.

Entre mes mains.

Ouhla, David.

Je ne sais pas si c’est recommandé, ça.

Pour attirer son attention sur moi.

-Mais… Je n’ai pas vraiment vu la porte… Qu-quand je me suis relevé du s-sable, elle avait disparu. Mais je… Je peux te montrer… la dune d’où je viens.

Et tu crois que tu vas

La reconnaître, ta dune, David ?

Heu…

-Heu… Et si les Nergalii viennent ici pendant qu’on est là-bas… ?

Sauf s’ils vous suivent.

Alors il faudra se battre.

Dans le Désert.

Je me levai.

Pour suivre Syragane…

Jusqu’aux chevaux.

Je me pétrifiai devant la bête.

Qui se mis à hennir.

Et à reculer.

-Les… Les animaux ne m’aiment pas…

Je baissai les yeux.

Honteux de ça.  

I was dreaming of the past

ft  David  

Même si tout ça paraissait complètement fou, ce que ce jeune homme lui disait, les mots qu’il utilisait résonnaient avec beaucoup de justesse. Comment sinon aurait-il pu savoir son nom ? Connaître le secret de la porte de Nanur que seuls quelques rares privilégiés avaient eu l’occasion d’entendre ? Privilégiés dont elle faisait partie ainsi que toute prêtresse digne de ce nom.

Et il y avait les nergalii, disciples d’un dieu dont il valait mieux éviter de seulement prononcer son nom. Pourtant David l’avait fait, sans même ciller, apportant des informations à leurs sujets que Syragane ne pouvait ignorer. Une très mauvaise nouvelle en soit : Les nergalii préparaient une attaque. Mais quand ? A cette question, David fut incapable d’y répondre.

Et sa réponse concernant Ishtar resta tout aussi floue aux yeux de Syragane. Un portrait ! Bon, elle, elle avait envie de le croire même si sa venue présageait un grand malheur. Mais si elle devait engager Nabodinos à mettre ses troupes en branle, il lui fallait plus qu’une déesse qui avait parlé à un étranger à travers un portrait !

Alors quand il évoqua la légende de la porte de Nanur, Syragane y réagit aussitôt, ordonnant à la servante d’aller faire seller deux chevaux. S’il pouvait la guider jusqu’à cette porte, alors elle aurait la preuve que tout ce qu’il avançait, était véridique ! Et là elle saurait convaincre Nabodinos d’agir.

Mais David ne l’avait pas vraiment vue cette porte. Et au-delà de ce geste complètement fou qu’il eut et qui figea aussitôt la grande prêtresse, ce fut une autre déception pour Syragane qui soupira, face à toutes ces inconnues. Malgré sa déception, elle vérifia quand même que nul n’avait pu observer le geste de David, sans quoi on l’aurait mis immédiatement aux fers.

Quoique si le geste l’avait troublée, elle devait se concentrer sur ce qu’il lui disait, oubliant tout le protocole sacré. Mais si elle, elle avait su passer outre toutes ces incroyables familiarités, elle savait qu’elle ne pourrait pas espérer autant de bienveillance de la part de son roi. Surtout que Nabodinos ne jurait presque plus que par Sîn et que s’il daignait encore l’écouter, c’était bien parce qu’elle partageait sa couche avec lui et qu’elle restait de bon conseil, au-delà de toute considération religieuse.

Quant à la remarque de David, elle arracha un nouveau soupir de Syragane.

- Si je veux convaincre Nabodinos de donner l’alerte, il me faut des preuves concrètes d’une attaque imminente, sinon jamais Kufus ne fera bouger ses armées. Il me faut une preuve que ce que tu avances est vrai. Je ne mets pas en doute ta parole, mais les autres le feront.

Puis elle adressa un pauvre sourire à David.

- Mais peut-être qu’avec l’aide d’Ishtar, nous pourrons la trouver cette porte ! Et avec les chevaux nous irons plus vite. Nous serons de retour avant la nuit tombée, précisa-t-elle autant pour David que pour Dakina.

En espérant que les Nergalii n’attaqueraient pas avant si vraiment telles étaient leurs intentions.

Quant à Dakina, sa servante la plus dévouée, elle était apparue à ses côtés, tandis que Syragane après avoir fait signe à David de la suivre, avait emprunté l’entrée menant sur l’intérieur du temple et de ses dépendances. Et pendant qu’ils traversaient une vaste cour intérieure, et bien d’autres couloirs en direction de la porte qui donnait sur l’Est de la ville, Syragane se débarrassa de ses atours de grande prêtresse.

L’un après l’autre, elle les confia à Dakina qui de son côté, évitait tout regard vers l’étranger, le regard concentré sur ses gestes. Une fois cela fait, ce fut au tour de la jeune servante de l’aider à se parer d’une cape discrète en toile crème, équipée d’une capuche, de quelques protections de cuir aux poignets, ajoutant un corset qui ressemblait plus à un plastron féminin qu’autre chose, pour lui tendre finalement ses armes, deux dagues moyennes que Syragane fourra dans un étui adapté dans son dos.

Et c’est ainsi qu’ils parvinrent devant les chevaux, Syragane précédant désormais une véritable petite escorte qui s’empressait sur ses pas et ceux de l’étranger, chacune responsable de l’une ou de l’autre des affaires de la grande prêtresse.

Quand l’alezan couleur feu s’ébroua en hennissant, puis chercha à échapper à l’emprise de la jeune femme qui le tenait, Syragane fronça les sourcils. L’animal n’était pourtant pas de nature farouche, bien moins que pouvait l’être Sîn, un magnifique pur sang blanc, son étalon personnel, un autre présent du roi.

Et David lui en donna la raison, ce qui lui valut un regard surpris de Syragane.

- Dans mon khan, dit-elle, on dit que seuls les mauvais esprits, les Djinns peuvent effrayer les chevaux. Serais-tu un djinn David ? lança-t-elle mi-figue, mi-raisin, ignorant les regards inquiets qu’échangèrent les demoiselles derrière eux.

Puis face à lui, elle expliqua :

- C’est le moyen le plus rapide pour nous y rendre. Nous pourrions y aller avec des dromadaires, mais ça prendrait plus de temps, et vu ce que tu me dis, ça reviendra au même.

Puis après un regard aux autres servantes, et quelques prêtresses qui se tenaient très discrètement à distance, elle ajouta en soupirant parce que cela allait soulever un véritable vent de réprobation parmi toutes ces femmes :

- Sîn est mon cheval personnel, il me fera confiance. Préfères-tu monter avec moi ?

Syragane se mit en selle et lui tendit la main. Mais avant de partir, elle demanda à voix basse, sans se retourner.

- Au fait, tu m’as dit qu’Ishtar t’avait envoyé pour m’aider. Tu ne m’as pas dit comment tu comptes m’aider. Vas-tu te battre avec moi ? Si les Nergalii nous attaquent ?

Il n’avait pas l’air bien épais pour un combattant, bien qu’elle était bien placée pour savoir que parfois les capacités guerrières ne se trouvaient pas forcément dans le physique d’une personne. Elle en était la preuve vivante.

I Was Dreamin’ Of The Past

Syragane Dendera

Si je veux convaincre Nabodinos de donner l’alerte, il me faut des preuves concrètes d’une attaque imminente, sinon jamais Kufus ne fera bouger ses armées.

Ishtar me l’a dit.

Elle a dit.

Lève-toi David.

Lève-toi et aide Syragane.

Il me faut une preuve que ce que tu avances est vrai. Je ne mets pas en doute ta parole, mais les autres le feront.

Mais c’était tout.

Tout ce que j’avais.

Elle voulait voir…

La porte de Nanur.

Que je n’avais pas vue moi-même.

Elle voulait voir.

Cet endroit où il n’y avait que du sable.

-Je n’ai vu qu’un éclair de-de lumière et du ssssable.

Mais peut-être qu’avec l’aide d’Ishtar, nous pourrons la trouver cette porte ! Et avec les chevaux nous irons plus vite. Nous serons de retour avant la nuit tombée.

A cheval ?

Je ne pouvais pas aller à cheval.

Les animaux ne m’aiment pas.

Je suivis quand même Syragane.

Syragana qui se changea.

Un peu de la même manière.

Que quand elle allait s’entraîner.

Sauf que ses dagues.

Était vraies.

Je la suivis encore.

Comme plein de femmes.

Et on arriva près des chevaux.

Le mien pris peur avant que…

Avant que je l’ai même approché.

J’expliquai à Syragane.

Qu’ils ne m’aimaient pas.

Dans mon khan, on dit que seuls les mauvais esprits, les Djinns peuvent effrayer les chevaux. Serais-tu un djinn David ?

Je secouai la tête.

-Je suis une bonne personne…

Une bonne personne.

Avec des pouvoirs de char d’assaut, Davey.

C’est le moyen le plus rapide pour nous y rendre. Nous pourrions y aller avec des dromadaires, mais ça prendrait plus de temps, et vu ce que tu me dis, ça reviendra au même.

J’approuvai de la tête.

Les dromadaires.

Ne m’aimeront pas non plus.

Sîn est mon cheval personnel, il me fera confiance. Préfères-tu monter avec moi ?

Je hochai la tête.

Et pris la main de Syragane.

Pour monter sur son cheval.

Qui ne bougea pas.

Au fait, tu m’as dit qu’Ishtar t’avait envoyé pour m’aider. Tu ne m’as pas dit comment tu comptes m’aider. Vas-tu te battre avec moi ? Si les Nergalii nous attaquent ?

Je serrai sa taille de mes bras.

Pour ne pas tomber.

-J’ai… J’ai des pouvoirs… Je sais lire les pensées… Et fait bouger les objets à distance… je peux me battre.

Et créer des illusions aussi, David.

Et jouer avec le cerveau des autres.

Ouais ouais…

Mais bon…

Je vais pas trop me vanter.

Ah bien c’est nouveau.

Pas d’effet spéciaux, non plus ?

Le cheval galopa…

Et je pointai à Syragane.

Mes traces qui étaient….

Restées imprimées dans le sable.

-Par là… Par là…

Jusqu’à ce que les traces s’arrêtent.

Sur le trou que j’avais fait,

Couché dans le sable.

-C’est ici.

I was dreaming of the past

ft  David  

Un éclair de lumière ? ça pouvait parfaitement être un signe de la déesse, Ishtar, déesse de l’amour, amenant la lumière dans les ténèbres. Et elle ignorait encore à quel point les poèmes religieux disaient vrai à ce sujet.

Enfin pour l’instant, tout ce qui l’intéressait ou l’inquiétait, c’était cette histoire de Nergalii, et la porte de Nanur. Et il n’y avait qu’une façon de s’y rendre rapidement, même si pour cela, ça l’obligea à partager sa monture avec David.

Assurément, le comportement de l’alezan qu’elle lui destinait n’était pas habituel, mais elle ne savait qu’en penser pour autant. Devait-elle se fier uniquement à d’anciens textes religieux ? Ou tout ce que les vieilles prêtresses disaient au sujet des esprits ?

Pourtant, elle avait envie de croire cet étranger, plus que de vieilles superstitions. Et c’est accompagnée du jeune homme qu’elle quitta bientôt le temple et ses enceintes pour prendre la direction de l’Est, suivant les indications que David lui donna.

David qui venait de lui dire comment il comptait l’aider, grâce à des pouvoirs magiques et qu’il savait aussi se battre. Bien sûr, une telle déclaration stupéfia Syragane. Dans n’importe quelle autre situation, elle aurait ignoré de telles inepties, mais pas avec David, pas après tout ce qu’il lui avait dit.  Son instinct, encore, lui soufflait qu’il ne pouvait inventer tout ça.

Elle resta muette toutefois, gardant ses commentaires pour elle. Ils en reparleraient en temps voulu car là, il leur fallait se presser. David signala bientôt l’endroit où il avait vu la porte, ou plutôt l’endroit où il était arrivé. Syragane aida David à descendre de sa monture, puis mit à son tour pied à terre, pour observer autour d’elle. Ils ne s’étaient pas beaucoup éloignés de la ville.

Pourtant, il n’y avait ici, plus rien que du sable…, du sable, des dunes, quelques regs de pierre plus loin, et quelques très rares brindilles séchées.  Mais rien de ce qui aurait pu de près ou même de loin, ressembler à un édifice.
Elle avait beau regarder de tous les côtés, elle ne vit rien.

- C’est ici, tu es sûr ?

Puis elle lui demanda ce qu’elle avait gardé pour elle, le long du chemin jusqu’ici.

- J’aimerai te croire David, mais tout ce que tu me dis est si extraordinaire. Tu as évoqué les khans tout à l’heure, tu m’as dit que tu venais d’un autre khan, et tu me dis que tu possèdes des pouvoirs magiques. Est-ce que tu es un dieu toi aussi ? Est-ce que tu viens du khan où vivent tous nos dieux ?

Ce qui expliquerait beaucoup de chose. Un messager envoyé par Ishtar pour lui parler, un esprit qui possédait des pouvoirs magiques et qui venait d’un autre khan, un esprit du désert qui effrayait les animaux. Voilà qui mériterait d’être apporté à la plume d’un scribe ! Un récit que les futures prêtresses raconteraient aux jeunes vierges d’Ishtar et au monde.

- Je suis destinée à servir Ishtar et ce depuis que je suis née…. Regarde.

Elle lui montra la petite étoile blanche, une marque de décoloration de la peau qu’elle portait au creux du poignet depuis sa naissance, signe incontestable qu’elle était désignée à servir Ishtar.

- Alors si je ne sais pas croire le messager qu’elle m’a envoyée, je ne suis pas digne de la servir.

Puis elle se mit à genou devant David et leva ses grands yeux mordorés vers lui, le regard plein de foi et d’abnégation.

- J’ai foi en Ishtar, j’ai foi en toi et en ton aide, alors montre-moi la lumière et je te servirai, je ferai ce que tu me demanderas.

Et là, dans le dos de David, elle perçut un léger éclat, venant du sommet de la dune de sable. Un éclat qui l’éblouit un bref instant, puis le vent se leva, doucement, soulevant quelques grains de sable, jusqu’à dégager une sorte de pointe brillante, révélant peu à peu autre chose, une tête couronnée d’ailes qui surmontait une construction plus imposante que le sable cachait encore. Bientôt, elle vit apparaître une main qui tenait une flèche argentée.

- Nanur ! murmura Syragane. C’est Nanur !

Et le vent lui souffla quelques mots, un murmure, ou peut-être était-ce qu’un écho, des mots qui s’enroulaient comme une boucle. Les pouvoirs d’Enlil ? Syragane regarda David.

- Enlil ?
Ne lui avait-il pas dit qu’il possédait le pouvoir de déplacer les choses ? Le pouvoir du vent ?

…..


- Là, les traces d’un cheval allant vers l'Est ! ils ont déjà quitté la ville.

L’homme qui venait d’examiner des traces dans le sable,  se redressa, le visage recouvert d’un masque aux reflets de bronze, représentation effrayante d’un visage monstrueux, la tête de Nergal tel que les mésopotamiens se le représentaient. Moitié humain, moitié chien, avec des crocs énormes. Et tous ses compagnons d’arme, portaient exactement le même masque, ainsi que la tenue des guerriers du désert, tunique noire, pantalon ample, et la traditionnelle chèche qui dissimulait le reste de la tête.  Ils étaient une vingtaine à attendre les ordres de Kufus.

Ce dernier, se dressait devant eux, masse imposante de muscle, puissant guerrier que tous redoutaient, et plus encore à présent que Nergal l’avait investi de pouvoirs magiques.

- Débarrasse-nous d’elle ! Gronda-t-il, la voix déformée par le masque.

Et l’homme à qui il venait de s’adresser et qui tenait la servante du temple, devant lui, la poussa violement sur le sol. Ils avaient commencé par la rouer de coup pour qu’elle parle et quand enfin elle leur avait dit tout ce qu’elle savait, Kufus avait rendu son verdict.

Elle devait mourir, plutôt que de rapporter ce qui venait de se passer, même si elle n’était plus guère en état de dire quoique ce soit.
Le nergalii leva son cimeterre et d’un geste vif, trancha la tête de la femme qui roula dans le sable. Puis deux autres l’aidèrent à emporter le corps. Kufus se tourna vers le reste de ses hommes.

- Il faut les retrouver, et vite !

Il fit un signe de tête au pisteur, et tous se mirent en selle pour s’élancer à la poursuite de la Grande prêtresse et de l’étranger. Kufus n’allait pas laisser cette garce ruiner tous ses plans !

I Was Dreamin’ Of The Past

Syragane Dendera

C’est ici, tu es sûr ?

Je hochai la tête.

Tu es sûr Davey ?

Ouais.

J’ai vu les traces.

Mes traces.

Dans le sable.

Il n’y a pas que toi…

Qui marche dans le Désert, Davey.

Pourtant…

Ça devrait…

Un désert c’est censé être désert.

J’aimerai te croire David, mais tout ce que tu me dis est si extraordinaire.

Je regardai Syragane.

Pinçai les lèvres.

Baissai les yeux.

-Je ne suis pas un menteur. Je le jure.

Est-ce que tu es un dieu toi aussi ? Est-ce que tu viens du khan où vivent tous nos dieux ?

Je dis…

-Non.

Et ma tête fais.

« Oui ».

-Je suis télépathe… Je fais de la télékinésie… Je lis les p)pensées et fait bouger les… les objets à distance.

Moui…

Tu te répètes, David…

Mais c’est vrai qu’elle est lente…

A la détente.

J’avais oublié.

Syragane me montra son poignet.

Je suis destinée à servir Ishtar et ce depuis que je suis née…. Regarde.

Une toute petite étoile.

Comme une tache de naissance.

J’en approchai doucement la main.

Le cheval s’ébroua un peu.

Et je caressai l’étoile.

Au creux du poignet de Syragane.

-Je sais.

Je la connaissait par cœur.

Cette petite étoile.

Comme je connaissais par cœur.

Tout le reste du…

Wow ! David !

On a compris ce que tu veux dire.

Ah ouais ?

Oui.

Ok.

Alors si je ne sais pas croire le messager qu’elle m’a envoyée, je ne suis pas digne de la servir.

Je regardai derrière moi.

La dune.

Où aurait dû être la porte.

-Je ne comprends pas… Ça doit être ici.

La porte…

Je ne la voyais pas.

-S’il te plait, crois-moi. Syragane…

J’ai foi en Ishtar, j’ai foi en toi et en ton aide, alors montre-moi la lumière et je te servirai, je ferai ce que tu me demanderas.

Je hochai la tête.

Les larmes aux yeux.

La porte devait être là.

Puis le vent se leva.

Et avec lui…

La voix de Syragane.

Je me retournai.

Suivant son regard.

Et souris en voyant la porte.

Qui se dégageait du sable.

Le vent fut plus fort.

Et avec lui…

Il faut les retrouver, et vite !

Les voix de l’ennemi.

Oh oh…

C’était quoi ça David ?

-Les Nergalii.

Je regardai Syragane.

Effrayé.

Mais aussi…

Un peu fier.

D’avoir eu raison.

D’être là à temps.

-Merci Ishtar.

Je regardai Syragane.

Puis l’horizon.

Tout en reculant.

-Ils arrivent.

Et au loin.

On pouvait voir

Un nuage de sable.

Qui s’élevait.

Je le pointai du doigt.

-Ils arrivent.

Je tombai en arrière.

Sur mon cul.

Dans le sable.

Des grain se soulevèrent du sol.

Timidement.

Mon pouvoir débordant un peu.

Juste par peur.

Comme pour essayer de nous protéger.

Mais pas assez [Télékinésie 8]

-Ils arrivent.

I was dreaming of the past

ft  David  

David assura que ce n’était pas un menteur et elle le croyait, elle avait envie de le croire.

Mais David dit aussi qu’il n’était pas un Dieu, et qu’il ne venait pas du même endroit qu’Ishtar ce qui la déstabilisa quelque peu mais….. Syragane devait garder la foi, et elle avait foi en lui, lui qui disait être envoyé par Ishtar, aussi incroyable que cela puisse paraître.
Après tout, cet homme avait hérité de grands pouvoirs, les pouvoirs des dieux.

Et s’il pouvait faire toutes ces choses qu’il disait, il pourrait assurément les aider contre les nergalii.

Alors Syragane lui expliqua qui elle était, et ce qu’elle était destinée à être depuis son plus jeune âge. Elle lui montra son étoile qu’il effleura du bout de ses doigts, tandis que Syragane le dévisageait avec une intensité nouvelle. Elle devait avoir foi en Ishtar, car si elle, la grande prêtresse n’en était pas capable, nul ne le serait.

Ce qu’elle lui dit, agenouillée devant lui. Oui elle le croyait, elle avait foi en lui !
Et c’est là que la porte se révéla. Syragane crut que c’était David qui avait fait ça, et lui sourit, un sourire admiratif et ébloui par la grandeur de ses pouvoirs.

Mais David évoqua à nouveau les Nergalii regardant dans une direction précise. Alors Syragane se redressa et tourna son regard dans la même direction pour apercevoir bientôt un nuage de sable s’élever du désert, signe incontestable d’un groupe de cavaliers s’approchant.

Et tandis qu’elle se relevait, David lui tomba. Syragane qui avait déjà tiré ses deux dagues de leurs fourreaux dans son dos, se tourna vers lui, fronçant légèrement les sourcils, surprise par l’attitude de David.

- Tu as dit que tu m’aiderais, que tu te battrais avec moi. C’est le moment ou jamais ! conclut-elle, déterminée, avant de faire face au nuage qui se précisait de plus en plus. Un groupe de plusieurs hommes, une dizaine, peut-être plus, cavaliers noirs surmontant de fougueuses montures et ils chevauchaient droit sur eux.

Syragane se mit en position, jambes légèrement écartées et les deux dagues dressées, l’une au dessus de sa tête, et l’autre devant elle en bouclier. Elle n’était pas de taille à affronter seule tout un groupe de cavalier, mais … David était venu pour l’aider, elle devait avoir foi en lui, en ses pouvoirs et surtout elle avait foi en Ishtar qu’elle pria :

- Viens nous en aide Oh Grande Ishtar !

David l’avertit encore qu’ils arrivaient et Syragane jeta un regard à Sîn qui s’agitait et qui finit par s’éloigner, comme affolé. Et cela lui donna une idée qui leur donnerait peut-être l’avantage, tandis que le sable autour de David se mettait à flotter dans l’air.

- David ? Les chevaux… Ils ont peur de toi ! Alors utilise ça contre les Nergalii. Quand ils seront assez proche, si tu peux faire se cabrer leurs montures comme avec l’autre cheval, ça les déséquilibrera, et surtout nous bénéficierons de l’effet de surprise. Des chevaux effrayés peuvent être aussi dangereux qu’une arme !

Alors elle pourrait les attaquer, avant même qu’ils n’aient porté leurs premiers coups grâce aux sabres qu’elle pouvait désormais apercevoir, éclats de lumière au milieu de la poussière que les chevaux soulevaient. Avec un peu de chance, leurs propres montures les mettraient à terre et elle n'aurait plus qu'à enfoncer ses lames dans leur coeur !

Quand elle reconnut le masque des disciples de Nergal, elle plissa les yeux de détermination, malgré la peur qui sourdait en elle. Elle ne pourrait se dérober et elle n’était pas décidée à se laisser faire sans rien tenter.

- J’ai besoin de ton aide David, de tes pouvoirs, par Ishtar ! souffla-t-elle, en espérant que David ne se déroberait pas. Attend, pas tout de suite…….laisse-les se rapprocher le plus possible pour que je puisse les attaquer avant qu’ils aient le temps de réagir, gronda-t-elle d’une voix tendue à l’extrême.

I Was Dreamin’ Of The Past

Syragane Dendera

Les méchants,

Les ennemis

Approchaient.

Je pouvais les voir.

Au loin.

Entendre leurs pensées.

On va les avoir.

Ce sera la fin de cette putain d’Ishtar !

Plus que quelques minute à vivre.

Par le pouvoir de Nergal.

Toutes ces mauvaises pensées.

Qui invoquaient un mauvais dieu.

Qui approchaient de plus en plus.

Comme le nuage de fumée.

A l’horizon.

J’étais tombé à terre.

De peur.

Tout près de la porte de Nanur.

Tu as dit que tu m’aiderais, que tu te battrais avec moi. C’est le moment ou jamais !

Syragane…

Était toujours la même.

Toujours prête à se battre.

Elle aimait ça.

Pas moi.

Moui mais je crois….

Qu’on a pas le choix, David.

Allez, debout !

Viens nous en aide Oh Grande Ishtar !

Je me remis debout.

David ? Les chevaux… Ils ont peur de toi !

Je hochai la tête.

Me redressai.

Mes cheveux se dressèrent aussi.

Sur ma tête.

-Je ne les aime pas. Et ils ne m'aiment pas non plus.

Les cavaliers arrivèrent.

A notre hauteur.

Et plutôt que de reculer.

On avança.

Je souris, mauvais.

Et fronçai les sourcils.

Six chevaux sur les douze

Cabrèrent.

Je levai le bras.

Et claquai des doigts.

Et cinq autres tombèrent.

N’en restait plus qu’un seul

Sur son cheval.

Je le suivi des yeux.

Les cheveux dressés sur la tête.

Prêt à détruire.

Mais il y avait comme quelque chose…

Qui nous retenait…

De l’intérieur.

I was dreaming of the past

ft  David  

Le regard concentré, déterminé, Syragane adressa une dernière prière à Ishtar. Si David avait été envoyé pour l’aider, et bien, c’était le moment ou jamais, parce que face à tous ces cavaliers, malgré toute sa détermination, elle savait son destin scellé.
A moins d’un miracle, à moins d’une intervention divine….

Et quand elle vit David se relever, quand elle vit le sourire sur son visage et se placer juste à quelques mètres devant elle, Syragane sentit une larme couler sur sa joue. Peut-être que tout n’était pas perdu. Alors elle se tint prête à se battre, attendant l’instant propice pour foncer sur leurs assaillants qui déboulèrent sur eux tels les enfers se déversant sur terre.

Sauf que comme elle l’avait pressenti, les chevaux se cabrèrent brusquement en voyant David s’avancer et la moitié des montures renversèrent leurs cavaliers qui surpris, furent pour certains bloqués, voir écrasés sous le poids de leur cheval tandis que d’autres roulaient dans le sable en hurlant.

Priant encore les dieux de la création, elle leur demanda de lui pardonner pour ce qu’elle allait faire. Syragane fonça sans l’ombre d’une hésitation, et balança sa dague dans les pattes des chevaux qui hurlant de frénésie et de douleur, battirent le ciel de leurs pattes blessées, avant de s’écrouler, l’un après l’autre, Syragane tranchant à tour de bras, visant tant les pattes des bêtes que les corps des nergaliis.  (2 chevaux blessés incapables de se relever – 2 cavaliers hors combats).

Mais avant d’avoir eu le temps de s’en prendre à un troisième cavalier, un des nergalii s’élança sur elle, sabre en avant, lui barrant le chemin vers les autres cavaliers toujours sur leurs montures qui s’écartèrent, surpris par ce qui venait de se passer.

Kufus, lui était resté à l’écart, laissant ses hommes se lancer dans le combat, même si les ordres étaient de lui réserver la grande prêtresse. Son regard cependant était rivé à l’homme aux cheveux blonds qui d’un seul geste, avait mis la plupart de ses hommes hors de combat. En l’espace de quelques instants seulement, il avait perdu au moins la moitié des hommes qui l’accompagnaient.

C’est alors qu’il aperçut la porte derrière le groupe qui combattait, à moitié dégagée du sable. Il plissa les yeux, reconnaissant le symbole qui ornait l’arche et la statue édifiée au nom de Nanur. Sa propre monture s’agita, mais il la maintint fermement. Il devait retourner à Babylone et informer Nergal de ce qu’il avait vu. Comment pouvaient-ils avoir trouvé la porte sans aucun artefact ??? Comment savaient-ils ? Les plans de Nergal pour remodeler le monde à son image, semblaient brusquement fort compromis, tout ça à cause de cet étrange personnage !

Il aurait dû le faire exécuter sur place, se débarrasser de ce danger, et ce n’était pas l’envie qui lui manquait mais Kufus jugea plus sage de se concentrer sur ses objectifs, l’attaque des perses. Il aurait tout le loisir de s’occuper de la grande prêtresse dès qu’il se serait débarrassé du roi. Et ensuite il s’occuperait de l’étranger. Aussi donna-t-il l’ordre à ses hommes dans la langue de Nergal de battre en retraite. Et sans plus s’inquiéter de savoir s’ils lui obéissaient ou non, il rebroussa chemin aussi vite qu’il s’était élancé à leurs poursuites.

Dès son retour, il enverrai des hommes pour l’attendre au palais et la mettre aux arrêts, lui et l’étranger, pour haute trahison, car cette garce ignorait que sous le masque se cachait le visage du grand général des armées babyloniennes, Kufus, fidèle serviteur du roi, du moins, c’est ce qu’il était parvenu à leur faire croire depuis son arrivée à Babylone, gagnant grâce à moults victoires militaires la confiance, voir l'admiration du roi, le manipulant jusqu’à obtenir le plus haut grade de ses armées, tout ça dans un seul objectif, aider à la renaissance de Nergal.

Syragane n’eut pas le temps de remarquer que l’un des hommes se tenait à l’écart. Elle s’était engagée dans un combat sans merci, frappant avec rage, de ses deux lames et avec toute l’expérience gagnée pendant toutes ces années d’entraînement assidu. Cette fois, il ne s’agissait plus d’un simple entraînement, il en allait de sa vie. Les coups s’enchaînèrent révélèrent bientôt l’efficacité de ses coups, tant dans sa défense que dans les répliques portées. Le nergalii ne sut jamais l’atteindre, tandis qu’elle le blessa une première fois, avant de porter le coup fatal au nergali, enfonçant sa dague dans le cœur de ce dernier qui s’écroula dans un sable souillé de sang rouge.

Essoufflée, elle se redressa, cherchant David du regard, parée à poursuivre le combat, au milieu des cadavres, des chevaux agonisants tandis que d’autres s’enfuyaient sans demander leur reste.  

I Was Dreamin’ Of The Past

Syragane Dendera

Les chevaux tombaient.

Le sang coulait.

Syragane se battait.

Moi aussi.

Effrayant les chevaux.

Autant que les hommes.

Avec mes cheveux.

Tous droits sur ma tête.

Il ne me suffisait.

Que de claquer des doigts.

Pour envoyer les cavaliers à terre.

Ou faire se lever le sable.

Pour les déséquilibrer.

Syragane et moi.

Nous battions côte à côte.

Reste concentré, David !

On y est presque.

Beaucoup s’enfuirent.

Dont le chef…

Je crois que c’était le chef.

Sûrement.

Il n’a pas hésité.

A envoyer ses camarades à la mort.

En tout cas.

Quand il ne resta plus personne.

Quand ils furent morts.

Ou eurent fui.

Je cherchai Syragane.

Du regard.

Elle était debout.

Couverte de sang.

Je m’approchai d’elle.

Et mes cheveux redevinrent.

Normaux.

Nous n’étions plus Légion.

Plus vraiment.

Juste David.

J’enjambai les cadavres.

Pour aller la rejoindre.

Elle était essoufflée.

Moi aussi.

Un peu.

De peur.

-C’est fini ? C’est t-terminé ?

Je regardai au loin.

Le sable soulevé par les fuyards.

Je souris.

Regardai Syragane.

-J’ai fait ce qu’Ishtar voulait…

Je me tournai vers la porte de Nanur.

-Peut-être que je dois rentrer mmmmaintenant…

Je souris.

Baissai les yeux.

Rougis.

-Ma Syragane m’attend…

I was dreaming of the past

ft  David  

Le souffle court, recouverte du sang de ses adversaires et de leurs montures qu’elle acheva dans un geste de compassion pour abréger leurs souffrance, Syragane finit par se tourner vers David qui, Ishtar soit louée, était indemne lui aussi.

Puis elle constata l’étendue du massacre, le sable tâché de sang, partout, les cadavres, les morts, tous ces morts sans savoir qu’elle en verrait bientôt plus, et revint quelque peu hagarde vers David, encore ivre de toute cette adrénaline.

Il demanda si c’était terminé et Syragane confirma d’un hochement de tête, n’en revenant pas qu’ils s’en étaient sortis vivants tous les deux et sans la moindre blessure.

Puis surprise, elle se tourna à nouveau vers lui, alors qu’il expliqua qu’à présent qu’il avait fait ce qu’Ishtar voulait, il allait devoir rentrer… pour retrouver Sa Syragane.

- Tu rentres déjà ?

Il y avait un peu de regret dans sa voix. Au fond, sa présence à ses côtés pendant le combat, lui avait donné la force pour aller jusqu’au bout, sans avoir peur, jamais. Mais à présent, il devait repartir et elle n’était pas sûre de ce qu’elle devait ressentir.
Pourtant, elle était consciente que son passage n’était que momentané. David devait retourner dans son Khan…. Avec cette autre Syragane.

- D’accord… je comprends, souffla-t-elle.

Elle fit un pas vers lui, après avoir rengainé ses lames, prit son visage entre ses deux mains et embrassa doucement son front pour lui donner le baiser d’Ishtar.

- Qu’Ishtar t’accompagne et veille sur toi mon ami, puisse-tu retrouver cette femme qui t’attend. Et merci….merci pour ce que tu as fait pour moi ici. Je n’oublierai jamais !

Elle lui fit un sourire un peu triste et s’écarta pour le regarder remonter sur la dune de sable en direction de la porte. Il y eut soudain un puissant éclat de lumière qui l’aveugla, l’obligeant à se cacher le visage et quand elle regarda à nouveau, David n’était plus là.

Un léger bruit dans son dos, lui fit comprendre que Sîn était revenu. Son cheval était là, comme s’il avait attendu le départ de David pour revenir. Il la poussa gentiment du museau, et Syragane appuya son visage contre sa tête. Elle devait rentrer, mais elle allait devoir trouver le moyen avant de se débarrasser de tout ce sang, histoire de ne pas alerter le peuple.

Il y avait un oasis pas très loin, Syragane y ferait un léger détour avant de rentrer. Puis il lui faudrait aller trouver le roi pour lui faire part de ce qui venait de se passer.

I Was Dreamin’ Of The Past

Syragane Dendera

Tu rentres déjà ?

Je hochai la tête.

Baissai les yeux.

Oui on rentre !

On ne peut pas rester là, David !

Au milieu d païen.

-Ma S-syragane m’attend…

Syragane.

Qui dormait dans mes bras.

Syragane.

Qui était peut-être…

Encore effrayée de ma disparition.

Et puis…

J’avais fait ce qu’Ishtar avait demandé.

Et il y avait du sang partout.

D’accord… je comprends

Syragane vint près de moi.

Mis ses mains sur mon visage.

Je fermai les yeux.

Soupirai d’aise.

Et frissonnai à son baiser.

Frais sur mon front.

Qu’Ishtar t’accompagne et veille sur toi mon ami, puisse-tu retrouver cette femme qui t’attend. Et merci….merci pour ce que tu as fait pour moi ici. Je n’oublierai jamais !

Je lui souris.

Passai une main sur sa joue.

-Ne sois pas triste. On se… On se retrouvera.

Je m’éloignai.

Remontant la dune.

Vers la porte de Nanur.

Il y eut un flash.

Et je suis à nouveau…

Chez moi.

Chez nous.

Dans le mobilhome.

Il faisait encore noir.

Je me dirigeai vers la chambre.

Et me glissai à côté de Syragane.

Dans le lit encore chaud.

J’embrassai son front.

Comme elle l’avait fait avec moi

Quelques secondes plus tôt.

Puis j’embrassai ses lèvres.

I was dreaming of the past

ft  David  

C’était un rêve étrange, à la fois porteur de ces saveurs d’autrefois, et effrayant. Elle avait mené un combat acharné contre les nergalii et elle avait gagné. Non…..non ils avaient gagnés. Elle n’était pas seule ! Il y avait cet inconnu dont elle ne parvenait pas à voir les traits…. Une silhouette pourtant familière mais… mais son visage était impossible à reconnaître.

Puis elle sentit la présence rassurante de David contre son corps endormi, et instinctivement, elle se serra contre lui, murmurant son prénom dans un sommeil qui s’évaporait peu à peu pour laisser la réalité reprendre ses droits.

Quand il l’embrassa, et qu’il s’écarta, elle ouvrit enfin les yeux, découvrant son visage à la lumière de la lampe de chevet que jamais elle n’éteignait, ne supportant pas l’obscurité. Et se noyer dans son regard à cet instant, lui donna aussitôt le sourire.

- Mon ange, murmura-t-elle, avant de l’embrasser à son tour, baiser d’une infinie douceur, avant….avant soudain de se rappeler son rêve.

- J’ai fait….un drôle de rêve, c’était la veille de l’attaque des perses et tu…..

Elle soupira essayant de rassembler les souvenirs, tout en glissant ses doigts dans les cheveux de David.  Mais soudain troublée, comme si une partie de son rêve lui manquait, elle se concentra pour, pour se rappeler, avant de se redresser brusquement dans le lit.

- C’était toi !!! Dans mon rêve, c’est toi qui es venu m’aider !

Encore désorientée, Syragane fronça les sourcils.

- Il y avait un homme, dans le temple, et….il était venu me prévenir de l’arrivée des Nergalii ! David !! C’était toi ???

Ceci n’était donc pas un rêve ?? Elle était encore plus troublée de se souvenir de ça alors que jusque là, la plupart de ses souvenirs tournaient autour de l’attaque, le lendemain de l’arrivée de l’inconnu.

C’était ensuite grâce à lui qu’elle avait retrouvé la porte de Nanur ! Sous le choc de cette découverte, Syragane dévisageait toujours David, hésitant encore à se dire que c’était vraiment arrivé, ou si elle l’avait seulement rêvé ?

I Was Dreamin’ Of The Past

Syragane Dendera

Syragane se réveilla.

Mon ange…

Syragane m’embrassa.

Je lui souris tendrement.

Mes voix parlaient…

En bruit de fond.

De ce qui venait de se passer.

C’était un rêve ?

Qu’est-ce qui était réel ?

J’ai fait….un drôle de rêve, c’était la veille de l’attaque des perses et tu…..

Qu’est ce qui ne l’était pas ?

C’était réel.

Je décide.

C’était toi !!! Dans mon rêve, c’est toi qui es venu m’aider !

Je hochai la tête.

Je rougis un peu.

-Tu te rappelles… ?

Je souris.

Il y avait un homme, dans le temple, et….il était venu me prévenir de l’arrivée des Nergalii ! David !! C’était toi ???

Je l’enlaçai doucement.

-Ce n’était pas un r-rêve.

Je l’embrassai…

Encore…

Longuement.

-Ishtar m’a envoyé… Je t’ai… t’ai aidé… Puis elle m’a ramené ici…

Je souris plus largement.

Fier.

-J’ai passé la porte de Nanur et je… je me suis battu à tes côtés.

J’embrassai son front.

-Ce n’est pas un… un rêve… C’est un souvenir.

I was dreaming of the past

ft  David  

Elle était réveillée, mais elle avait l’étrange impression d’être encore plongée dans ce rêve, ou plutôt était-ce quelque chose qui se tenait à portée de sa mémoire sans être très précis, une image, un souvenir qui au fil des mots échangés avec David, prenait de plus en plus consistance, jusqu’à devenir…. Réel !

C’était réel ??

Par Ishtar, oui ! Ca lui revenait ! La veille, ça s’était passé la veille de cette horrible journée, mais le choc subit au lendemain avait été si grand qu’elle en avait oublié ça. Comment était-ce possible ??? Oublier qu’elle avait déjà rencontré David ?
A sa question, elle hocha la tête, avec quelques hésitations, essayant de remettre ses souvenirs dans l’ordre, comme s’ils avaient soudain surgi dans sa mémoire. C’était…. Perturbant.

- Oui….je crois ! C’est encore un peu flou.

Alors elle raconta son rêve qui n’en était pas un, avant de s’entendre confirmer par David qu’elle n’avait pas rêvé, c’était réellement arrivé !  

Et David lui sourit, rassurant, avant de l’embrasser. Un baiser qui était comme la confirmation qu’il avait toujours fait partie de sa vie, mais si elle venait tout juste de le découvrir. Bien que…..elle s’en était toujours douté et Oh…. Elle réfléchissait sans doute trop. Syragane s’abandonna à ce baiser si doux et passionné, avant de l’entendre parler d’Ishtar, mettant ainsi fin à ce baiser.
Elle s’écarta pour le dévisager, la surprise s’affichant sur son visage.

- Ishtar ? Elle t’a envoyée dans mon khan ?

Quelle était cette étrange idée ? Pourquoi la déesse avait-elle décidé d’envoyer David à Babylone, et ce la veille de ce terrible drame ? Il y avait eu…. Cette attaque des nergalii et….la porte de Nanur. Comme l’expliqua David qui confirma qu’elle n’avait pas rêvé.

- C’est.. c’est incroyable !

Mais c’était aussi merveilleux parce que comme elle le lui avoua, c’était la première fois qu’elle l’avait vu affronter sans peur, toute une bande de guerriers alors qu’ils n’étaient que deux pour les affronter. Il l’avait fait ! Il l’avait fait pour elle !

- Tu as combattu pour moi, murmura-t-elle soudain émue, juste pour moi.  Tu es venu, tu as pris des risques immenses, juste pour m’aider…. Et moi je ne le savais pas.

Elle l’embrassa à son tour, avec beaucoup de passion et s’écarta, pour lui sourire, un sourire lumineux.

- Mais j’en étais sûre, je veux dire…., je savais que tu pourrais le faire, être plus fort que tes peurs, être courageux et….magnifique ! Oh oui, tu as été magnifique !

Et elle l’embrassa à nouveau, sans plus le laisser s’éloigner cette fois, ses mains caressant sa peau et devenant peu à peu beaucoup plus douces, dans des caresses plus sensuelles, et osées.

I Was Dreamin’ Of The Past

Syragane Dendera

Oui….je crois ! C’est encore un peu flou.

Moi, pour une fois…

J’admets qu’il y a de quoi être perdu.

Syragane n’est pas lente.

Oh si, elle l’est…

Lente et violente !

La ferme…

C’est bon, je sais que tu l’aimes.

Sorry….

Je passe sous un tunnel.

Et dans la blue room.

J’imaginai un ange.

Tout bâillonné.

Les yeux bandés.

Ishtar ? Elle t’a envoyée dans mon khan ?

Je hochai la tête.

Souriant.

-Le port-portrait d’Ishtar m’a parlé…

Je rougis.

Baissai les yeux.

-Elle voulait que je t’aide.

C’est.. c’est incroyable !

Je rigolai…

Tentai un regard…

Dans celui de Syragane.

-On en a vu d’autres, non ?

Ce n’était pas la première fois.

Qu’on vivait de drôle de choses.

Tu as combattu pour moi…

Je hochai encore la tête.

Puis elle m’embrassa.

Oh oui, tu as été magnifique !

Elle se rappelait de tout.

Et j’étais heureux de ça.

On s’embrassa encore…

Plus longuement.

Plus sensuellement.

Puis les mains de Syragane.

Parcoururent mon corps.

Et ce fut bon.