Crazy night

ft  Frank Barnes

Elle s’est encore barrée, pfiout ! Envolée, la Jessy Jester, envolée de son nid, profitant que Jessica soit prise au piège du puits sans fond. Même si ça ne durera pas éternellement.

Mon temps est compté, donc autant en profiter ! J’ai piqué la caisse du blanc-bec, moui beau gosse en passant, mais beaucoup, mais alors beaucoup trop sérieux à mon goût pour s’y arrêter. Et puis lui, il risquerait de m’empêcher de m’tirer. DONC, chut, pas un mot et discrétion pour une fois, même si ce n’est pas ma plus grande qualité.

Enfin quand on veut on peut ! Donc, embarqué les clefs, ni vu ni connu et la voiture du gentil môssieur à tout faire, pour aller faire une virée en ville. Objectif : s’éclater ! Se dépenser, et tout ce qui pourra me passer par la tête. Et autant dire que ce n’est pas les idées qui manquent pour ça, sans plus avoir peur de rien, sans plus de chaînes ni de retenue !

CE soir c’est FIESTAaaa ! Et j’ai pris soin de m’apprêter avant de partir, avec les affaires que j’ai récupérées de mes commandes persos entreposées désormais dans mon sous-sol à moi toute seule. Un peu de maquillage rouge, un peu de maquillage bleu, un spray colorant qui tiendra quelques heures pour mes cheveux, bleu ou rouge ? bon allez un peu des deux. Une tenue hyper chouette, oh mon dieu siiii indécente, j’adooore !! Oh et les bottines tellement classes, blanches et un peu de noir, à talon haut, la veste aussi, on dirait une de ces vestes de Jockey, c’est cool ça non ? en satin rouge et bleu, naturellement ! Oh et tout un attirail digne d’une dolly bimbo… moui enfin qui a un peu abusé des psychotropes peut-être.

Bon à présent pour se mettre dans l’ambiance, un peu de musique. Tout en conduisant et manquant d’emboutir quelques poubelles abandonnées sur le trottoir, je me penche vers la boîte à gant, passant en revue les cd, virant tout ce qui ne m’intéresse pas sur la banquette arrière. De la musique classsique, BEURK !!! de l’opéraaaa ??? Hiiiiiiirk ! Bon tant pis on laissera la radio



- Tiens c’est quoi ça ? Permis de conduire au nom de monsieur Cole Weston ! Hmm ça sonne tellement bien. Par contre la photo mon gars, c’est à revoir !

Hop ! On me vire tout ça par la fenêtre. De toute façon, je n’ai pas besoin de permis n’est-ce pas ? Je sais très bien conduire une voiture !!!  Ahhh bordel, il fout quoi ce vieux au milieu de la route ? J’ai juste le temps de donner un coup de volant pour ne pas le shooter, lui et son toutou… pfiou c’est passé juste.

- Oups !  Salut pardon !

Je lui crie tout ça par la fenêtre mais euh, j’crois pas qu’il m’ait entendu, je suis déjà trop loin. Tant pis.
C’est que je roule un peu vite. Heureusement ce soir, personne pour vérifier. Et me voilà en un rien de temps, enfin si assez longtemps quand même, à l’autre bout de la ville. Attention le feu rouge.

Je m’arrête, attend, réfléchis à ce que je pourrai bien faire. Le coin a l’air plutôt désert. Oh tiens un bar ! le hmmm WILD WORLD Graaaouuu, ça c’est pour moi !

Coup de volant, freins qui sifflent, je m’arrête juste devant, admirant un instant la rangée de superbes bécanes garées juste là.

- Troooop claaaasses !

J’aimerai bien faire un tour dessus. Il m’en faut une, ou alors si je trouve un biker pour m’emmener, ça serait bien aussi.
Sauf qu’en chemin je tombe sur deux gars armés de bonbonnes de peintures.

- Hannn qu’est-ce que vous faites ? Vous dessinezzz ??OHHH je peux aussi ? Allezzzz, je peux essayer dites ? ça a l’air trop coool !

Devant mon insistance et mes sourires, devant mes deux grands yeux brillants, ils ne peuvent résister. Oui enfin ils échangent quand même des regards un peu perplexes, avant de se marrer et de me filer la bonbonne pour me laisser essayer.
Je tire la langue, et je m’applique à sprayer ce qui doit ressembler à une fille avec des couettes.

- C’est un auto portrait que je leur dis, fièrement, ce qui les fait marrer, vu le résultat.

Puis soudain inspirée, je me tourne vers un énorme pickup tout noir.

- Et si on lui mettait de la couleur à lui aussi hein ? Du rose ? Vous avez du rose ? Ou du rouge ! Oui du rouge.
- Hey non, non fais pas ça, nous on graffe juste sur les murs, hein ! HEY DECONNE PAS !!!

Les deux essaient de m’empêcher de taguer le gros monstre de métal, mais hop, trop tard, j’ai déjà sprayé un énorme smiley dessus, rose à défaut de rouge. Tant pis ! Un smiley qui a un énorme sourire !

Et voilà que trois types sortent du bar, le Wild BAR s’il vous plait. Et euh ma foi ces trois là ont aussi l’air plutôt wild, à voir leur dégaine et à leur façon de m’engueuler. C’est dans des moments comme ça que j’entends enfin la voix de Sainte Jessica.

*TIRE TOI !*
- hey mais moi je voulais juste rendre service !!

Bon on n’a visiblement pas tous la même notion du service. OK ok, je me barre. Je me mets à détaler en courant, prenant une direction au hasard, et me tournant de temps en temps pour voir qu’ils ne sont pas très loin derrière moi, même si moi je cours plus vite, gniark, gniark !

Bam !! je me prends une grille de plein fouet.

- Aieuh !

Ça fait un boucan d’enfer. Merde, je me retrouve nez à nez avec un panneau « No trepassing ».

- Haha ma sortie de secours, juste ce qu’il me fallait ! Salut les mecs !

Je me mets à grimper avec une belle agilité, si rapidement que quand les gars débarquent juste devant le treillis, moi je les nargue déjà de l’autre côté.

- Hihi trop tard ! Vous avez perdus !!! Hasta la vista Baby !!
- Putain, t’es complètement tarée !!!! Attend qu’on te chope !
- Vas-y, essaie juste pour voir !!!

Je lui fais un pied de nez, avant d’éclater de rire. L’autre a l’air d’abord sidéré, avant de faire un geste à ses potes. Eux ils comprennent pas les panneaux pareil que moi. Moi j’y ai vu une issue de secours, eux…… ce qu’il y a exactement à y comprendre : zone interdite.
Les mecs font demi-tour et moi je leur lance.

- Ouais c’est ça, barrez-vous !!! Et SURTOUT me remerciez pas !!!

Non mais c’est vrai ça, quelle ingratitude !! Je leur ai offert une belle œuvre d’art sur leur carrosse, et en échange quoi ? Même pas un merci !

Moi je les regarde s’éloigner, mes mains accrochées au grillage. Va falloir trouver autre chose à présent pour rendre cette soirée plus amusante.

Crazy Night

Jessy Jester

Clint avait fait ses premiers pas… Et c’était ça que je regardais, tout fier comme un con, sur l’écran de mon smartphone… Le petit levait son petit cul, s’aidant de ses main avant de se mettre debout et faisait quelques pas jusqu’à Sandy qui lui tendais les bras.

Et je regardais ça en boucle, bien campé sur le toit du warehouse… J’entendais le rire fier de Sandy et les petits gazouillis triomphants de Clint. C’était un petit bonhomme plein de ressources et qui savait déjà ce qu’il voulait et surtout, ce qu’il ne voulait pas.

Braf, ma vie de famille allait bien… Tellement bien que je me surprenais à oublier parfois la menace qui planait sur nous… Tellement bien que je me demandais parfois s’il y avait vraiment une prophétie qui concernait Clint. Et si on ne s’était pas trompés de néphilim.

Bref, je regardais ça quand j’entendis…

Ouais c’est ça, barrez-vous !!! Et SURTOUT me remerciez pas !!!

Une voix de femme, plutôt furax… Mais qui n’en avait que faire d’être discrète. Je m’avançai au bord du toi et l’eus en visuel… C’était une jeune femme déguisée en clown et derrière la grille, un petit groupe s’éloignait.

Il n’y avait apparemment qu’elle qui n’avait pas compris qu’elle venait de franchir une limite qu’il ne fallait pas. Peut-être elle était encore plus nulle en lecture que moi… Peut-être qu’elle en avait rien à foutre.

En tout cas, ça ne ressemblait pas vraiment à une intrusion dans le but de venir voler quelque chose ici ou quoi… Même si avec sa dégaine, la jeune femme ressemblait à une surnaturelle, ça c’est sûr.

Je sais que je m’étais promis de toujours rester à distance et de tirer sur tout ce qui bougerait. Mais clairement, cette gonzesse ressemblait plus à une petite délinquante notoire qu’à une véritable menace.

Je descendis donc silencieusement de mon toit, par la corde qui me permettait de le faire en rappel et m’approchai en mode furtif pour n’être repéré que lorsque je la pointerais avec mon arc. Ce que je fis en la coinçant entre la grille et moi, la pointe de ma flèche taser la visant entre ses deux yeux.

-Et quoi ? Tu sais pas lire ? T’es dans une zone interdite. Alors soit tu dégage gentiment, soit tu te prends ma flèche entre les deux yeux. Tu piges ?

C’était simple, comme deal… Et je ne pouvais pas lui demander quel genre de surnaturel elle était parce que si elle n’en était pas un et n’avait pas connaissance de l’existence des surnaturel, j’aurais l’air con.

Or, jusque-là, elle me semblait juste humaine… Et en quête de sensations forte.

-Alors ? Tu dégages ou je te dégage ?

Elle n’avait rien à foutre ici… Et moi, pour être encore sympa et lui laisser une chance, j’avais pas tiré à vue, comme c’était une manie chez moi. J’espérais que j’allais pas encore me retrouver dans la merde à cause de ça.  

Crazy night

ft  Frank Barnes

Mui, la bande de malabar s’est tirée sans demander son reste, quoiqu’ils se sont arrêtés juste là-bas au coin de la rue, attendant de voir ce qui se passe. Je m’apprête à leur crier un truc bien percutant quand une voix derrière-moi me fait faire aussitôt volte-face, en position Kung-fu, vous savez, les mains en défense tout ça.

Est-ce qu’un des gars aurait réussi à passer la grille sans que je ne m’en aperçoive ? Nannn, quand même, j’aurai vu ! Donc, qui c’est ce…….

Je découvre le gars….

…gus ?  

Mon expression méfiante, parée à en découdre, se transforme en sourire béat, digne d’une fan de grande star. Je serre mes petits poings l’un contre l’autre et m’exclame:

- Waaaaaowww, comment c’est trop la classe tes fringues, mec !

C’est à peine si j’entends ce qu’il vient de me dire, il me parle du panneau que j’ai failli me ramasser tout à l’heure, je crois ? Han et là il me menace de sa flèche. Mon sourire s’étire.

- Han, ca t’rend encore plus sexy. Tu veux me transpercer de ta flèche, ohhh ouaiiis, j’dis pas non !  que je lui réponds d’une voix sensuelle.

J’éclate de rire, mais lui là, c’est pas le genre à rigoler.

- Non sérieux, tu sors d’où toi ? On dirait… tu sais ce mec dans Avengers avec son arc. Il est vraiment génial le tien, tu me laisses essayer dis ??

Je lui fais mon regard de chat potté. Mais l’autre, tout ce qu’il veut, c’est que je dégage.

- Hum….j’aimerai bien, mais t’as vu ces mecs là-bas ? Ils veulent me faire….un tas de choses pas cools, tu vois ? Et ici, dans cette zone, je suis safe ! Alors sauf si tu comptes me raccompagner, nannn pas question de repasser en territoire ennemi ! que je décrète en croisant les bras sous ma poitrine.

Mais de nouveau mon regard frise, genre paillette dans les yeux tout ça, en matant le super-héros face à moi.

- Et donc… tu habites ici ? Tu me fais visiter dis ? Et c’est quoi ta spécialité ? Oh et c'est quoi ton blaze de super héros ? Toi aussi tu défends la veuve et l’orphelin ? Hmm je ne suis pas veuve, et à moitié orpheline mais j’ai aussi besoin qu’on me défende, conclus-je d’une petite voix de chose toute fragile.

Crazy Night

Jessy Jester

La jeune femme ne me vit pas tout de suite, mais quand elle se retourna vers moi, ce ne fut pas de la peur, mais peut-être un peu de surprise, puis tout autre chose que je vis dans ses yeux. Elle passa en mode groupie, littéralement !

Selon elle, mes fringues c’était trop la classe, j’étais super sexy et tout ça… Mais tout ça, je le savais déjà, parce que Sandy me l’avait déjà dit et qu’il n’y avait que son avis qui comptait. Et elle y alla d’un humour grivois en parlant de ma… flèche…

-Ça me fait pas rire, gamine. T’as rien à foutre ici.

Elle rigolait à tout vas, avant de s’arrêter pour se remettre à parler. Aucun doute que j’étais tombé sur une folle furieuse… Et je la gardais en joue.

-Peu importe d’où je sors, ça te regarde pas. C’est toi qui doit sortir d’ici.

Je me répétais mais apparemment, ça avait du mal à entrer dans sa petite tête. Elle me fit les yeux doux en me montrant une bande de malabars un peu plus loin. Selon elle, ils lui voulaient du mal.

-Ouais ben tu l’as peut-être un peu cherché, vu ton attitude.

Je serrai les dents.

-Et sûr que tu vas repasser de l’autre côté. C’est simple. C’est ça ou je t’arrête pour que des gars te cuisinent pendant des heures. Je suis encore gentil, je te donne l’occasion de te casser alors que c’est pas les ordres que j’ai.

Elle changea encore d’attitude, en prenant une petite voix fragile, me demandant si j’habitais ici, ce que c’était mon nom de super-heros, etc. Je soupirai et renversai ma tête en arrière.

-Pourquoi c’est toujours moi qui me tape les taré.

Je redressai la tête pour la regarder.

-Et toi, tu sors d’où ? D’un cirque ?

Peu importait la réponse, il fallait que je la face sortir d’ici.

-Allez, viens avec moi, on va faire un tour ensemble jusqu’à la sortie.

Je lui montrai du bout de ma flèche la direction par où aller.

-Avance… plus tu tergiverse, moi je risque d’être gentil. C’est quoi, ton nom ?

Crazy night

ft  Frank Barnes

Ça ne le fait pas rire qu’il dit ! Rooohh ! Je lève les yeux au ciel en soupirant bruyamment, parce qu’il insiste en me disant que je n’ai rien à foutre ici.

- D’accooord, d’accooooord, tu n’as pas envie de rire, c’est trèèès dommage, tu sais ! Car je suis sûr que le sourire doit magnifiquement bien t’aller.


Je lui en adresse un, moi de sourire et même un clin d’œil en passant. Hum, naaan, lui il est le monsieur impossible à dérider. Maiiiis ça tombe bien, parce que moi j’adore les défis à relever ! Chiche que j’arrive à le faire rire avant la fin de la nuit ? Si Sainte Jessica ne me transforme pas avant.  

Bon oublions Jessica et profitons de ces quelques instants pour lui poser des questions au super-héros grognon. Donnnc d’où vient-il ? Quelle est sa spécialité ? A-t-il un spécial surnom de super héros ? Après tout il a déjà la tenue alors…..
Mais monsieur grognon lui dit que ce n’est pas important.

- Ahhh maiiis sii, c’est très important ! Allez tu peux bien me dire, au moins quelle est ta spécialité ? Tu chasses les méchants la nuit en les transperçant de ta flèche c’est ça ?

Oui cette fois pas de sous-entendu. Et il insiste. C’est moi qui dois sortir d’ici qu’il dit, encore.

- Nann!! Je croise mes bras, façon fille butée. Je ne partirai pas d’ici avant que tu m’aies dit ton nom. Et ton arc, je peux toucher ?

Nan, il s’écarte. PFFF il n’est vraiment pas drôle lui.

- Mouais et tu prêtes pas non plus tes jouets !

Et puis comme je le lui dis, je ne peux pas quitter ce refuge que la providence a placé sur ma route, parce que là-bas, y’a toute une bande de malabars qui m’attendent pour me faire des choses pas très gentilles.
Et mon super-héros de dire que je l’ai sans doute cherché !

- Ohhh comment t’es toi ! Je me marre. Donc, t’es prêt à me livrer en pâture à ces gros malabars, parce que tu te dis que tout ça c’est forcément de ma faute ? Tu sais pas que t’es sensé aider tous ceux qui sont en détresse ? lui dis-je sur un ton de reproche. Même si ok ok, je sais que je n’ai pas l’air d’avoir toutes mes cases bien à leur place, je fais un geste très explicite vers ma tempe en riant. Puis en chuchotant d'un air plus grave: mais tout ça, c’est pas de ma fauute ! C’est à cause des autres, tu sais ceux qui s’occupent des gens qui sont un peu timbrés,

Moui enfin lui tout ce qui l’intéresse c’est de me chasser ou alors de faire de la cuisine.

- Tu veux qu’on se fasse un petit Kugelhof ? tous les deux ?
Non vraiment pas ?
- Tu n’aimes pas les gâteaux ? OK, okkkk tu veux que je me casse. J’ai compris, lui dis-je d’un air excédé.

Quoique non, là tout à coup, il change de disque. Il oublie pour un temps de me chasser. Il veut savoir si je viens d’un cirque. J’éclate de rire.

- Ohhh ça, ça serait géniaaal ! j’adorerai, mais non, conclu-je d’un air triste. Je vis dans les sous-sols d’un château, enfermée par une marâtre qui ne sait pas que j’ai la clef pour sortir de temps en temps.

Et quand il me propose qu’on s’en aille tous les deux, main dans la main, comme des amoureux, mon regard s’éclaire.

- Oh ouiiii !! ça, ça serait très gentil !

Bon non, il ne veut pas me donner la main, à la place il se contente de me menacer de son arc, ce qui me fait rire.

- Tu sais les méchants, ce sont eux là-bas, pas moi. Moi je ne fais de mal à personne, dis-je avec mon regard de gentille fille innocente, même si Jessica est plus douée que moi pour ça.

Donc tant pis pour la main, du moment qu’il m’offre un peu de sa compagnie. Alors je me mets à déambuler à ses côtés, démarche chaloupée, perchée sur mes talons, tout en l’abreuvant de questions, après avoir répondu aux siennes.

- Moi c’est Jessy jolie ! Je sautille un peu, fais un pas de danse, pour me mettre à marcher à reculons, face à lui.

- Tu sais, je comprends…..que tu n’aies pas envie de m’inviter dans ton super repaire. Après tout, tous les supers héros ont une cachette secrète. J’en ai une moi aussi. Un jour je pourrai peut-être te montrer si tu veux ? Parce que moi je ne suis pas vraiment une super héroïne comme toi.  Mais peut-être que je pourrai en devenir une ? Peut-être que tu pourrais m’apprendre ?  Hum… il faudrait que je trouve une super arme aussi dans ce cas. Mais pas un arc, sinon ça fait un peu trop copié hein, dis-je en riant.

Crazy Night

Jessy Jester

J’avais pas envie de rire… j’avais vécu un peu trop de trucs bizarres ces derniers temps pour jouer au Fangio quand j’étais de service. Surtout que cette fille avait un style bien à elle… Et c’était un style qui n’inspirait pas la confiance, même s’il fallait l’avouer, elle était hyper sexy…

Mais pas aussi sexy que Sandy qui n’avait pas besoin de se déguiser en clown pour me faire vibrer.

Et je me demandais si elle était là simplement par erreur parce qu’elle avait essayé d’échapper au groupe de malabars qui était toujours un peu plus loin, hors de ma zone ou si elle était une diversion et que tout ça n’était qu’une mise en scène.

-Je retrouverai le sourire quand tu seras hors de mes plates-bandes.

Elle me sourit et me fis un clin d’œil alors que je lui posai les questions de base.

Mais elle me bombarda de question aussi. Des questions auxquelles je ne voulus pas répondre. On savait jamais. Elle semblait me prendre pour un super-héros.

Ouais et ben moi, je la prenais de plus en plus comme une diversion.

-Ouais, si tu veux, je transperce les gens comme toi, qui viennent sur mon territoire. Avec mes flèches.

Et ça me démangeait de lui mettre un coup de taser. Seigneur Dieu, j’étais encore tombé sur une putain de bavarde.

-Non ! On ne touche pas mon arc ! On ne me touche pas tout court.

J’avais fait un pas en arrière…

-Allez, avance, nom de Dieu.

Je lui dis que si elle était poursuivie par les malabars là dehors, c’était qu’elle avait du faire un truc qui fallait pas. N’empêche qu’elle toucha quand même une petite corde sensible chez moi. Non, je n’allais pas la laisser seule face à ces malabars là dehors. Mais il fallait d’abord que j’identifie ce qu’elle était.

-Non, je suis pas un héros… Donc j’aide pas forcément ceux qui sont en détresse. Mais j’attend de voir qui tu es.

Et elle me parla de la faute que c’était pas là sienne, que c’était à cause des gens qui s’occupaient des timbrés…

-Ok, je vois… T’es échappée d’un asile.

Ça, c’était ce qu’elle me racontait. Mais à la voir, ça pouvait se tenir.

Elle sembla… heu… plaisanter ? au sujet de la cuisine… Putain, ouais, elle était atteinte.

Bon, il allait être temps que je passe un petit appel radio. Parce que chaque fois qu’elle parlait, cette fille s’arrêtait de progresser le long de la grille… Si ça continuait comme ça, à avancer de deux pas toutes les dix minutes, elle ne serait pas dehors avant demain matin.

Mais jusqu’ici, elle n’avait porté aucun geste hostile. Et à la regarder de haut en bas, elle ne semblait même pas armée.

-Je sais, jusque-là t’as fait de mal à personne. Pour ça que t’as pas encore une flèche entre les deux yeux.

Je lui souris, pour faire bonne figure.

-Je veux juste te raccompagner jusqu’à la sortie… Et une fois là, on verra pour les malabars, ok ?

J’en profitai pour lui demander son nom, qu’elle me donna sans broncher.

-Salut Jessy, moi, c’est Frank. Et si tu fais tout ce que je te dis, tout va bien se passer, ok ?

Elle marchait à reculons, face à moi et repris dans son délire sur les super héros. Je me déridai un peu…  

-J’aime aussi beaucoup les comics… Malheureusement, on est pas dans un comics. Et j’ai des ordres… Continue à avancer…

Je lâchai deux secondes ma flèche pour appuyer sur le Press To Talk de ma radio.

-Hawk1 pour Inside… Est-ce que quelqu’un peut prendre ma place sur le toit. J’ai une intrusion a priori non hostile… Je la raccompagne jusqu’à la sortie puis je reviens.

Ma radio grésilla.

-Bien reçu, Hawk1… n’hésite pas s’il faut des renforts.

Je répondis brièvement.

-Roger, ça devrait aller.

Puis, je reportai mon attention sur la fille…

-Alors Jessy… Tu fuyais ces gars-là, c’est ça ? Qu’est-ce que tu leur a fait ? Ou ils en ont après toi juste parce que tu es super sexy…

Puis, je la pointai à nouveau…

-Hep hep hep… On ne s’arrête pas… Tu sais bavarder et marcher en même temps, non ?

Crazy night

ft  Frank Barnes

Ouiiii, j’ai bien compris qu’il veut que je m’en aille. Il n’a pas envie que je découvre les secrets de son repaiiiire ! Mais je n’ai pas dit mon dernier mot. Bien qu’il ne réponde à aucune de mes questions. ROhhhhh il aime bien jouer le super héros mystérieux, comme Batman ! Oui enfin en mieux que Bat bien sûr.

Quoiqu’il finit quand même par me dire que sa spécialité, c’est de tirer sur les filles comme moi qui viennent sur son territoire. Maiiis ?? Me serais-je trompéée sur son compte ? Mon super-héros serait-il en fait un super vilain ? Roh non, ce serait dommage, quoique…. Mui , même en super vilain, il est très sexy. Je souris, le caressant des yeux. Oui parce que Môssieur le super héros mystérieux, ne veut pas que je le touche, même pas son arc, rien, nada ! Je soupire, rêveuse…..

Il râle, il veut que j’avance.

- Okaaay okay j’avannnce, t’excite pas mon chou !

J’avance donc, ou je danse ou les deux, parce qu’on va pouvoir bavarder encore un peu, chouette ! Je l’aime bien celui-là, même s’il est un peu grognon, ça doit être pour se donner un genre. Les filles aiment bien ça, les hommes mystérieux, et moia aussi. Ca titille ma curiosité !

Et bien sûr il nie !! Il dit qu’il n’est pas un héros et qu’il ne sauve pas les belles filles en détresse.  Mais je ne le crois pas. Je sais qu’il m’aidera, c’est juste que pour le moment je ne suis pas encore assez en détresse, mais sûr que si je sors de cet endroit, je le serai assez pour qu’il vole à mon secours avec son super arc de la mort qui tue !

Quant à savoir qui je suis, haha c’est la question à milles balles ! à laquelle je réponds sans sourciller. Pas besoin de faire de mystère à un super héros n’est-ce pas ? Et il résume en quelque mots ce que je viens de lui raconter, à ma façon.

- Ouais c’est ça l’asile, si tu préfères, mais enfin ça c’était avant, avant que l’vieux vienne me chercher.

Mais c’est pas pour autant que j’suis méchante, loin de là, comme je le lui dis ! Parce que mon héros, il a l’air quand même un peu à cran, ce qui m’amuse. Comme si moiaaa je pouvais représenter un quelconque danger ! Tsssss !

Et si d’habitude on a tendance à pas trop me croire, lui et bien il me croit ! Ravie je sautille sur place, ce qui fait rebondir mes couettes. Même qu’il me dit que c’est pour ça que j’ai pas encore une flèche entre les deux yeux.  
En attendant, il accepte de me raccompagner, et ça c’est vraiment sympa de sa part ! Et c’est encore plus sympa quand il me dit son nom.

- Frank, Franky ! okay ça me va !

Puis je lui offre un grand sourire quand il me dit que si je fais tout ce qu’il me dit, ça va bien se passer.

- Oki doki !

Bien sûr que tout va bien se passer !  Qu’est-ce qui pourrait m’arriver à présent que super Franky m’accompagne ? Et donc je lui pose un tas d’autres questions, à commencer par celle-ci : Est-ce qu’il voudrait bien m’apprendre à devenir une super héroïne ? Comme lui quoi ! A quoi il me répond que lui aussi il aime bien les comics.  Et même qu’il sourit. Hann je l’avais bien dit qu’il serait encore plus craquant en souriant.

Même si c’était pas vraiment ma question et que pour les comics, je lui réponds :

- Oui mais ça ce sont juste des histoires sur le papier, des dessins, toi t’existes vraiment !

Et ouais je sais qu’on n’est pas dans un comics, parce qu’en vrai c’est encore mieux, mais Frank est pressé. Je sais pas trop où il doit se rendre d’urgence comme ça, mais il dit qu’il a des ordres et me presse d’avancer.

Pas le temps de lui demander si lui aussi il fait partie d’un groupe comme les avengers que je l’entends parler dans sa radio et là j’écarquille les yeux et m’exclame, sans attendre la réponse de mon interlocuteur.

- Je l’saaavaiiis !! Je l’savaiiiis que t’étais un super héros et à présent je connais ton surnom ! Hawk1 !!! hiiiiii, c’est cool ! Par contre Roger pour ton pote, boaf c’est pas terrible.

Et Hawk1 veut savoir pourquoi je m’enfuyais, et ce petit compliment au passage, ça fait des petits wizzzz dans ma tête en mode contente quoi ! Il me trouuuve sexyyy ! Je ris parce qu’il se demande si c’est pour ça qu’ils me poursuivaient.

- Nannn, même si ça ça aurait été marrant. Non ces espèces d’armoires à glace, ils ont pas aimé que je fasse un tag sur leur voiture…. C’était pourtant un chouette dessin, un smiley rose. C’était une voiture toute noire, je trouvais plus joli d’y mettre un peu de couleur.

Mais Frank est toujours pressé et me bouscule pour que j’avance. Ok ok j’avance, j’avance !

Crazy Night

Jessy Jester

J’étais tombé sur une excentrique… Y avait pas à dire. Un petit clown échappé d’un cirque ou plutôt, une folle échappée de l’asile. Mais elle n’avait pas l’air plus violente que ça, même si je la gardait soigneusement en joue pour ne pas être pris par surprise.

Mais à mon avis, elle avait juste passé la barrière dans le but de fuir ses assaillants et rien d’autre. Ellel ne devais avoir aucune idée de ce qui se tramait derrière les murs du warehouse.

Du coup, elle me suivait, ou plutôt, me précédait le long de la grille, non sans s’arrêter toutes les deux minutes pour sautiller en s’exclamant comme une gamine.

Elle était marrante à voir, ça y avait pas à dire.

Quand je constatai qu’elle venait d’un asile, elle confirma, sauf que son vieux était venu la chercher.

-Et bien ton vieux aurait du attendre encore un peu… A mon avis, t’es pas tout à fait guérie… moi je dis ça, je dis rien.

On continua à progresser le long de la grille, moi en marchant prudemment derrière elle et elle en gambadant comme un daim dans une forêt luxuriante.

Elle avait l’air de très bonne humeur… autant que ça ne change pas, surtout qu’elle se montrait coopérative. Alors je lui donnai mon prénom, pour lui paraître un peu plus humain. Je ne perdais rien à juste lui donner mon prénom, t’façon…

Elle sembla ravie de savoir comment m’appeler.

Je lui dis que je lisais aussi beaucoup de comics mais elle répliqua que moi, j’étais vrai, que je n’étais pas un héros de comics. Je rigolai.

-Je ne suis qu’un soldat avec une arme personnalisée, c’est tout…

Elle, elle avait l’air d’une super vilaine complètement déjantée, par contre. Mais ça, je me retins de le dire.

Je fis l’appel radio pour prévenir les autres et que quelqu’un aille me relayer sur le toit au cas où cette fille ne serait qu’une diversion pour une autre intrusion plus sérieuse… Et là, elle s’exclama que j’avais bel et bien un surnom… qui était juste mon indicatif radio en fait. Elle me fit rigoler de plus belle.

-Ouais, si on veut, t’as gagné… Mais Roger ça veut dire… Nan, c’est rien, laisse tomber…

J’allais quand même pas lui enseigner tout le langage radio, non plus.

On approchait de la grille de sortie, gardée par deux agents de niveau 3… Et pendant ce temps là, la jeune femme, Jessy, me raconta que les armoires à glace qui attendait à un bloc de là, dehors, lui en voulaient parce qu’elle avait tagué leur voiture…

Je soupirai… Voilà, qu’est-ce que j’avais dit, c’était de sa faute si elle était poursuivie, maintenant.

-C’est malin, ça… T’as intérêt à te tirer en catimini sans qu’ils te voient…

Je lui souris.

-Je te couvrirai..

On arrive à la grille et les agents de niveau 3 m’ouvrirent.

-Oh merde ! Comment elle a réussi à rentrer, celle-là ?!

Je répondis tout simplement :

-En grimpant par-dessus la grille… Notre amie ici présente est super agile…

Je fis la moue.

-Et super tarée aussi… Je la fais sortir.

Je sortis avec elle et on se distança un peu des agents de niveau 3 mais aussi des gros malabars.

-Voilà, maintenant, tu cours… Si possible dans la direction opposée aux malabars… Et moi je reste là, jusqu’à ce qu’ils ne puissent plus t’avoir, ok ?

Et j’ajoutai…

-Et surtout, tu ne reviens jamais trainer dans le coin.

Crazy night

ft  Frank Barnes

Oui je sais, c’est souvent ce que les gens pensent de moi , quoique moi et bien je me porte à merveille. Ce que je dis à voix haute pour mon nouvel ami.

- Oh mais moi je vais très bien, c’est plutôt Jessica qui a besoin de guérir. La pauvre, elle a tout oublié ou presque ! Moi je suis plus comme hummm……une bouffée d’oxygène dans sa petite vie étriquée et sans joie, tu vois ? Grâce à moi, elle peut enfinnn s’éclater !

J’écarte mes bras en disant ça, avant de me faire bousculer pour avancer. Ok, il veut que je me casse, j’ai bien compris. Sans doute que mon super héros a encore beaucoup de vies à sauver. Même s’il prétend encore et toujours le contraire.

- Ouais ouais j’ai compris, un soldat, c’est comme pour les lunettes de Clark, c’est juste une couverture.

Je lui fais un clin d’œil bien appuyé. Comme quoi, on ne me la fait pas à moi !

Et maintenant je connais même son blaze de super-héros, Hawk1 !! Ca m’enthousiasme un max, beaucoup plus que Roger. Roger, sans déconner ? Et là je lui raconte pourquoi les malabars ils m’ont poursuivie, m’obligeant à me réfugier ici.
Franky me conseille alors de me tirer en catimini. Je bloque de nouveau face à lui.

- Hey tu vas pas leur donner une leçon ? Quelques flèches ? Non même pas une ?

Je soupire déçue.

- J’aurai bien aimé te voir en plein action quand même ! ça doit être si excitant ! que j’ajoute d’un ton surexcité.
Quoiqu’il explique qu’il va me couvrir,  ce qui me donne une idée !!

Je me rends compte alors qu’on arrive devant une sorte de grand-portail. Et aussi qu’il ne va pas m’accompagner au-delà. Zut ! J’en profite pour sourire à ses deux copains. Ouais, passer par-dessus une grille, aucun problème pour moi. Je me pavane un instant, me dandinant fièrement sur mes talons, jouant avec une boucle de mes couettes, avant d’entendre Frank ajouter que je suis aussi super tarée.

- Han mais nan, j’suis pas tarée, seulement un peu spéciale, parce que moi et bien j’ai peur de rien, conclus-je en chuchotant tout bas, juste pour lui, et en lui souriant d’un air entendu.

Mais quand il me dit que c’est le moment de courir et que lui va rester là, je boude un peu.

- Moui ok….mais avant de partir, tu voudrais pas me signer un autographe hein ? Dis, s’iiiiil teee plaît, Franky !

Je lui fais mon regard de chat potté.

- Tu peux signer là, sur mon sweatshirt !

Je lui désigne un espace blanc et libre juste au-dessus de ma poitrine, à hauteur du cœur ! Oui parce que je n’ai pas de papier et que là j’espère juste que lui aie un stylo.

Et puis ça me fera un souvenir, parce qu’il dit que je ne dois plus jamais revenir. Je le regarde avec un sourire triste.

- D’accord, mais tu sais, j’dirai à personne où se trouve ton repaire secret, tu peux compter sur moi. Croix de bois, croix de fer, si je mens je vais en enfer.

Je récite cette promesse avec beaucoup de ferveur, en attendant  son autographe.

Crazy Night

Jessy Jester

Je haussai un sourcil, en avançant toujours, quand Jessy me parla d’une Jessica qui, elle, devait guérir… Je ne comprenais rien à ce qu’elle me racontait. Je ne savais pas qui était Jessica. Mais je n’avais pas envie qu’elle parte dans de grands discours si jamais je lui posai la question.

-Heu… Ouais… je vois…

Il fallait qu’elle avance, alors je la bousculai un peu pour le lui rappeler. Même si ce qu’elle venait de me dire tournait en boucle dans ma tête. Elle était une bouffée d’oxygène dans la vie de Jessica ? Je déconne ou alors cette fille est atteinte d’un dédoublement de personnalité ?

Ça devait être un truc comme ça, vu sa dégaine… Et si c’était le cas, il fallait que je la sorte d’ici avant que Jessica ne prenne le dessus et ne se demande où elle était tombé, sinon, j’étais reparti pour tout un tas d’explications et je n’en avais pas envie. Pas plus que je ne voulais qu’elle me fasse une crise ici.

Elle ne me croyait pas quand je disais ne pas être un super héros. Pour elle, cette histoire de soldat n’était qu’une couverture.

-Ok, si tu veux… Si ça peut te faire plaisir.

Et elle me fit un clin d’œil du genre : « Je sais ce que tu es… »

Sauf qu’elle était complètement à côté de la plaque mais ce n’était pas trop grave.

Une fois près de la grille, je lui fis comprendre qu’elle n’avait qu’à se tirer ni vu, ni connu, et que je garderais un œil sur les malabars dont elle avait tagué la bagnole. Bon, c’était pas des trucs à faire que de tagué la bagnole de quelqu’un, mais la jeune femme ne méritait pas pour autant le sale quart d’heure que ceux-là pouvaient lui faire passer.

Et elle fut déçue d’apprendre que je n’allais pas leur tirer dessus.

-Ils ne se sont pas introduits en zone interdite, eux… Ce qui se passe dehors n’est pas de mon ressort mais de celui de la police… Tu n’as qu’à les appeler eux.

Elle disait que c’était dommage, qu’elle aurait bien voulu me voir en pleine action… je rigolai.

-Une autre fois peut-être… Mais pas ici, hein ! C’est pas la peine de revenir… Sinon, je te raccompagnerai encore jusqu’à la sortie.

On arriva devant les collègues qui gardaient la grille et je leur fis un petit topo de la situation… Ils ouvrir la grille pour laisser sortir la fille qui disait qu’elle n’était pas tarée, juste un peu spéciale. Et qu’elle n’avait peur de rien. Ça, j’avais pu le voir : pas une seule fois, elle avait fait montre de peur. Pas même envers les gros malabars qui l’attendaient dehors. En fait, tout ça la faisait bien marrer.

Elle m’avait glissé ça à l’oreille, faisait un peu grésiller mes appareils auditifs qui n’étaient pas vraiment fait pour ça et je fis la grimace en la repoussant doucement d’une main. Il fallait aussi qu’elle garde ses distances.

Je lui dis de se tirer le temps que je garde un œil sur ses assaillants mais elle bouda comme une gamine, demandant un autographe avant de partir. Je soupirai…

Et avisai un de mes collègue.

-T’aurais pas un bic ?

Le collègue en question en sortit un de son gilet tactique et je me penchai légèrement, sous la surveillance des deux autres, sur la poitrine de la jeune femme… J’y écrivis en vitesse « Hawk1 ».

-Voilà, t’es contente ? Vas-t-en maintenant.

Elle promit qu’elle ne dirait à personne où se trouvait ma base secrète. Je souris.

-Parfait… Allez, cours… Et ne revient pas, surtout. Ça a été un plaisir de te rencontrer, Jessy.  

Crazy night

ft  Frank Barnes

Si ça me fait plaisir ? Oh wééé carrément ! Ce qui se traduit par un large sourire lumineux et un nouveau sautillement. Même si je ne sais plus trop pourquoi c’est sensé me faire plaisir. Bon faut que j’avance.

Et quand je comprends que le moment de la séparation est arrivé, je suis quand même un peu tristounette. C’est que je l’aime bien Franky. Franky qui ne compte pas tirer sur mes poursuivants. Enfin même si pour le moment ils sont restés là-bas de l’autre côté de la rue.

Et là mon super héros de dire que je n’ai qu’à appeler la police. J’éclate aussitôt de rire, un rire qui retentit joyeux et résonne un peu. Un rire un peu psychédélique.

- Ohhhh ce que t’es drôle toi ! appeler la police !

Et je ris encore un bon coup, me tenant les côtes, avant de me reprendre quand il dit qu’une autre fois peut-être il tirera quelques flèches pour moi. Une autre fois ? Alors ça veut dire qu’on va se revoir ? Mon regard brille d’espoir et je cesse d’argumenter, dans le but de rester encore un peu, excepté un détail. Il me faut absolument un autographe, et pour ma plus grande joie il accepte et s’exécute.

Et moi je tiens plus en place. Je lui claquerai bien la bise là, mais il s’écarte, se tenant à distance de moi. Faudra que je vérifie en rentrant si j’ai pas un problème de mauvaise haleine hein ! Bon en attendant, ça y’est !!! Je l’ai mon autographe. J’ajuste fièrement mon sweatshirt, en souriant largement, puis lui envoie un baiser qui fait flap flap flap, geste des mains comme un papillon qui vole jusqu’à lui

- oh moi aussi Franky, et merci, merci pour tout ! A bientôt alors !!! que je lance comme une promesse….

Et enfin je fais promptement demi-tour en bondissant comme une gazelle pour me figer un instant plus tard au milieu de la rue et de gueuler à cette bande d’abrutis, en mettant mes mains en porte-voix.

- HEY les GROS RIGOLOS !!! essayez donc de m’attraper pour voiarr !!!!

J’éclate de rire, fait un dernier signe du pouce levé à Hawk1, parce qu’il a dit qu’il me couvrait, pour disparaître dans la nuit sans laisser de traaace, comme les super héros !

Crazy Night

Jessy Jester

Bon, nous étions sur le point de nous séparer, ma nouvelle copine foldingue et moi… Et devant les airs médusés de mes deux collègues assignés au portail du warehouse, je lui signai un autographe sur son sweat… S’il ne fallait que ça pour lui faire plaisir et qu’elle se casse, c’était tant mieux.

Elle me remercia d’un baiser volant, et je rigolai… Putain, cette fille était clairement échappée d’un asile. Ça arrivait parfois, mais je me demandais bien comment elle était arrivée jusqu’ici saine et sauve…

-De rien… Fais attention à toi, ok ?

Elle passa de l’autre côté de la barrière alors que moi, je restai du mien. Je lui avais conseillé de courir en sens inverse des malabars qui l’attendaient. Avec un peu de chance, ils ne la verraient même pas partir.

Seulement, une fois qu’elle fut dehors, plutôt que de se casser en douce, elle interpella et provoqua la bande à quelques mètres de là. Je frappai mon front de ma main et soupirai…

-C’est pas vrai…

J’allais pas courir jusque-là… Moi, mon territoire n’allait pas au-delà de la grille et puis elle l’avait cherché. Tout comme elle l’avait déjà cherché en taguant leur voiture.

Je soupirai et pris ma radio pour la basculer sur la fréquence de la police.

-Hawk1 pour StatenPol… C’est pour vous signaler une agression en cours…

Je leur donnai l’adresse, les prévint que la personne agressée était probablement échappée d’un établissement psychiatrique…

Maintenant, Jessy était leur problème, plus le mien.