Une nuit de chaos

Erik Olsen, Syragane Dendera & David Edwards

J’avais donné rendez-vous à Erik Olsen pas loin de Staten Park le soir. Le parc était encore relativement animé à cette heure, certain profitant de la fin de journée pour s’amuser un peu. C’était ce jour-ci que j’avais choisi pour terminer la mission qui m’avait fait faire une brève halte en Enfer la dernière fois. Je n’avais pas vraiment le choix, en fait. Abrahel autant que Lamashtu commençaient à s’impatienter sérieusement et avaient leur façon bien désagréable de me le rappeler. Lamashtu en me confiant Edward un peu trop souvent et Abrahel en me rappelant quel avait la possibilité de me reprendre ce qu’elle m’avait donné c’est-à-dire mon propre corps.

Je les détestais autant l’une que l’autre mais je devais me les coltiner jusqu’à obtenir mes galons de maitre. Quand ça sera le cas, je me réserve déjà le droit de faire à Abrahel un coup encore plus sournois que celui que Kelen avait fait à sa maitresse.

Le plan était clair dans ma tête et Olsen était la variable que j’avais ajouté par rapport à la dernière fois. Il disait avoir le pouvoir de voler le pouvoir des autres ce qui sera, certainement, très utile. Alors quand il se pointa au point de rendez-vous avez son smartphone qu’il utilisait comme traducteur, je lui souris et le saluai. Si je n’avais donné aucune indication à Erik sur comment s’habiller, moi, j’avais tenté de dissimuler au mieux mon identité en portant une casquette et en ne rasant pas ma barbe. Je ne savais pas si ça serait suffisant… Mais on ne pourra pas dire que je n’y aurais pas mis du mien.

On entra donc dans le parc dont j’avais payé les entrées. A cette heure-ci, le spectacle que donnaient les forains dans le chapiteau devait être terminé depuis un petit moment. Je m’étais renseigné sur les heures ce qui était facile avec internet. Internet était vraiment une magnifique invention redoutablement utile.

Donc, on s’avançait lentement mais sûrement vers les caravanes où devaient s’être enfermé Légion et ses amis. Sur le chemin, j’exposai mon plan à Erik.

-Mon plan est très simple. J’ai des pouvoirs de manipulation mentale, en tant que démon. Seulement, ça me demande beaucoup de concentration et donc, un long moment où je serais vulnérable. Mon but sera d’essayait de trouver celui que je cherche dans la tête du forains surnaturels qui s’appelle Légion. Ok ? Tu suis ? Il y a des chances que je me fasse repérer et ses amis viendront sûrement nous trouver. Je ne pourrais pas lâcher la connexion mentale si je veux réussir alors ça sera à toi de repousser leurs attaque. Avec un peu de chance, j’arriverais à ramener Nergal dans notre camp. Il est puissant. Si j’arrive à faire ça, il nous aidera à éliminer les forains qui nous attaquerons ou, tout du moins, il nous aidera à nous sortir de là si tu n’as pas déjà fait tout le boulot toi-même.

Le traducteur traduisait au fur et à mesure et quand j’eus finis l’exposition de mon plan on n’était pas tellement loin de la zone où étaient les caravanes des forains.

-Ils vivent là-bas, dis-je en montrant du doigt la zone. Mais, dans un premier temps, il ne faudra pas se faire repérer. Tu me suis ? Tu joueras mon garde du corps, en quelques sortes.

Le but était qu’ils restent près de moi au cas où je me ferais repérer.

Une nuit de chaos

Edwin Stark, Syragane Dendera & David Edwards

J’avais dit à Max et Joon que j’allais juste faire un tour, prendre l’air, que j’avais besoin de bouger. C’était en partie vrai : la vie des gens de cette époque était particulièrement sédentaire et ils ne bougeaient que très peu par rapport à ce dont j’avais l’habitude à mon époque : les longues chevauchées à travers les plaines ou le long des fjords, les entraînements dans la cour du château des Niflheim et j’en passe.

Je prétextai donc, en essayant de ne pas penser puisque j’avais face à moi deux télépathes, que j’avais une irrépressible envie de bouger. Et aussi que je n’avais pas envie qu’on me suive tout le temps. J’avais dit que je prenais mon téléphone, comme ça, je pourrais contacter Joon en cas de problème.  

Mais en aucun cas je n’avais dit que je partais aider le démon que j’avais rencontré au marché noir, celui envers qui j’avais une dette pour m’avoir renseigné sur la détention probable d’Alberich, mon frère. Edwin Stark…

Je marchai donc un moment jusqu’à héler un taxi pour me rendre à Staten Island…. Il en fallu du temps, ce n’était pas vraiment la porte à côté. Mais le trajet valais le détour parce que je rencontrais cette fois Edwin Stark dans un endroit lumineux, coloré et bruyant… Quelque chose de magnifique à mes yeux. Un endroit où des trains allaient à toute vitesse sur des rails suspendus dans les airs, notamment…

Bref, un endroit fascinant. Tellement fascinant que je ne pouvais en écarter mon regard tandis qu’Edwin, qui s’était laissé pousser la barbe et portait un couvre-chef bizarre, m’exposait son plan.

En réalité, c’était lui qui allait tout faire, grâce encore une fois à une sorte de télépathie. Il allait invoquer le démon qui l’intéressait et qui était coincé dans un autre surnaturel nommé Légion.

Mon rôle à moi était de le protéger pendant qu’il usait de ses pouvoirs ce qui le rendrait temporairement vulnérable.

Je hochai la tête quand il me demanda si j’avais bien compris, tout en avisant la zone qu’il me montrait, un genre de petite place sur les bords de laquelle trônaient d’étranges roulottes plus ou moins bien aménagée.

-Très bien… Je vous couvre pendant que vous invoquez votre ami démon…

Je sortis discrètement ma dague des drômes de ma veste, prêt à tout.

Je ne connaissais pas ces forains, je n’avais rien contre eux. Mais j’avais une dette envers Edwin ou plutôt, un service à lui rendre pour les informations données.

Et comme avec moi, la fin justifie toujours les moyens, peu importait qui étaient ces gens que j’allais peut-être tuer ce soir.  

Une nuit de Chaos

ft David, Edwin, Erik

Après le dernier tour de piste pour saluer le public, Syragane à la fin du spectacle, rejoignit très vite David dans les coulisses. Toujours vêtue de sa tenue de scène, composée de paillettes, de voiles translucides et multicolores, elle récupéra son épais manteau dans une des loges qu’elle enfila par-dessus sa tenue pour ne pas mourir de froid quand ils abandonneraient le grand chapiteau, puis chercha David du regard.

Rapidement, elle le repéra devant un des locaux à matériel, lui-même vêtu de la tenue des accessoiristes, puisqu’il intervenait lui, Woody ou d’autres employés du parc, pendant les spectacles pour amener ou débarrasser du matériel. Le haut était une tunique à la coupe capitaine d’un rouge éclatant, ornée d’épaulettes à frange dorée, et de magnifiques boutons dorés eux aussi, sur un pantalon noir. Ca donnait un air très élégant au jeune homme que Syragane aimait bien.

Tout sourire, le regard étincelant, elle se glissa dans ses bras, pour l’embrasser brièvement.

- C’était une belle représentation non ?

Moui, bon elle avait manqué de concentration sur ses lancés, et les gens lui avaient parus moins intéressés par ses danses que d’ordinaire, alors obéissant à un geste de Samuel, Syragane avait usé de magie pour mieux captiver l’attention des spectateurs, mais aussi pour ajuster ses tirs. En fin de compte, le spectacle avait eu le franc succès habituel !

Et puis de toute façon, Syragane d’excellente humeur ce soir, était trop absorbée par les beaux yeux bleus de David pour s’inquiéter véritablement de ses prestations.

Quittant le vaste hangar déguisé en chapiteau, Syragane accrochant son bras à celui de David, se dirigea en accordant tout naturellement ses pas aux siens, vers leur mobile-home. Et chemin faisant, ignorant les regards parfois admiratifs, parfois curieux des clients du parc, elle demanda à David.

- David ? Aimerais-tu une fois intégrer un des numéros ? ou… je ne sais pas, trouver un travail différent ? Tu ne m’as jamais dit si tu avais envie de faire un métier en particulier, conclut-elle d’une voix douce et toujours teintée d’un accent d’orient. On s’est retrouvé toi et moi, des membres à part entière de la troupe, sans l’avoir vraiment cherché mais….Peut-être souhaiterais-tu faire autre chose de ta vie ?

Après tout, elle-même poursuivait toujours ses cours, indépendamment de ses entraînements, des représentations ou de son aide bénévole à l’association. Syragane aimait apprendre. La connaissance, elle l’avait découvert en tant que grande prêtresse, était précieuse, et un atout inestimable dans sa société, un privilège réservé à l’élite d’un peuple. Ici, la connaissance était tout aussi précieuse, surtout pour elle qui avait encore beaucoup à apprendre. Mais ça ne voulait pas dire que David devait suivre le même chemin.

Et puis… depuis la visite de Madison, et la façon dont David avait parlé de son métier d’écrivain, elle s’interrogeait. David se sentait-il bien ici dans ce parc ? Au milieu des forains et du monde du spectacle ? Pour Syragane….ma foi oui ! Elle avait trouvé ses marques ! Mais elle voulait que David aussi puisse s’épanouir, autrement que…. et bien qu’en étant Légion, cet étrange soldat de son Dieu, tout comme elle, son rôle ne se réduisait pas à n’être qu’une élue d’Ishtar….Elle avait une vie à combler et David plus encore qu’elle, puisque lui contrairement à elle, avait passé de longues années enfermé.

Alors, oui… elle s’inquiétait de le voir s’épanouir, complètement, c’est pourquoi son regard se tourna vers lui, attentive à ses réactions et à sa réponse. Et elle lui demanda enfin, toujours avec ce doux sourire qu'elle lui réservait.

- dis-moi, David, es-tu heureux ? Je ne parle pas bien sûr de tous ces problèmes liés à ton rôle, à tes voix ou à ta maladie, mais, de ton rôle ici... ici avec moi.

Une nuit de chaos

Edwin Stark, Erik Olsen & Syragane Dendera

Pssst David !

N’oublie pas l’escabeau !

Je revins sur mes pas.

Alors que la pénombre

Régnait sur la piste.

Entre deux spectacles.

Je courus.

Idiot.

Stupide.

Pour reprendre l’escabeau.

Que j’avais oublié.

Et le spectacle continua.

Le dernier numéro.

Très bien David !

On a géré !

J’aimais bien mes vêtements.

Colorés.

Elégant.

Et je savais que Syragane.

Les aimait aussi.

Syragane qui revint.

Joliment drapée dans un long manteau.

Quand tout fut fini.

Encore une bonne chose.

De faite, Davey !

Manakel était content.

Et moi…

Syragane m’embrassa.

Je fermai les yeux.

Répondant à son baiser.

J’aimais beaucoup ça.

On sait, David.

C’était une belle représentation non ?

Je hochai la tête.

-Tout le mmmonde a été superbe.

Et je souris.

On sortit du hangar-chapiteau.

David ?

-Mmm ?

Je regardai Syragane.

Avec des yeux brillant d’amour.

Aimerais-tu une fois intégrer un des numéros ? ou… je ne sais pas, trouver un travail différent ?

Je haussai les sourcils.

Surpris.

-Heum…

Je rigolai.

Secouai ma pauvre tête.

Et rougis.

-Je ne sais p-pas… J’aime mon travail… Manakel aussi adore que tout soit bien rangé… Il aime ce travail aussi.

Moui…

Ça me rappelle…

Le bon vieux temps.

Et la maintenance de la villa Stark.

Peut-être souhaiterais-tu faire autre chose de ta vie ?

Je souris…

Secouai la tête encore.

-Nnnon… Et puis… Si je me montre de trop… Peut-être que le SPN va me ret-retrouver. C’est mieux de travailler dans l’ombre… je crois…

Et puis…

Je fis un moulinet à hauteur

De ma tempe.

-On ne sais j-jamais comment ça va là-dedans…

On entra dans la cour…

Là où il y avait…

Le village des mobilhome.

Dis-moi, David, es-tu heureux ? Je ne parle pas bien sûr de tous ces problèmes liés à ton rôle, à tes voix ou à ta maladie, mais, de ton rôle ici... ici avec moi.

Je souris largement.

M’arrêtai pour faire face.

A Syragane.

Et pris ses deux mains.

Dans les miennes.

-J-jamais je n’ai été heureux comme ça… Jamais… Je t’aime… J’ai ma routine… Et je connais mon travail…

Je penchai la tête pour…

Pour poser mon front contre le sien.

Et c’est là que…

Les images du massacre..

Du temple d’Ishtar…

Me revinrent en mémoire.

Je vacillai un peu sur mes jambes.

-Non non non non…

David !

Qu’est-ce qui se passe !

Je me laissai tomber.

A genoux dans la poussière.

Je serrai les dents.

Et mes mains autour de la tête.

Que je secouai.

Devant toutes ces horribles…

Horribles images.

-AAAAAAAAAAAAARGH !

Puis je vis…

Dans ma tête.

Un homme…

Manakel lui…

Le connaissait.

Edwin Stark.

Je fermai les yeux.

Et visualisai.

Manakel.

Face à Edwin.

Pour dire à Syragane dans un souffle :

-Edwin Stark est dans ma tête !

Fais le sortir !

-Fais-le sortir !

Une nuit de chaos

Erik Olsen, Syragane Dendera & David Edwards

On avançait vers l’endroit où se trouvaient les caravanes de ces foutus forains. Et sur le chemin, j’avais dit le plan à Erik alors que le traducteur de son smartphone traduisait – j’imagine de façon plus ou moins approximative comme tous ces traducteurs automatique – ce que je lui disais.

Mon plan était simple et j’espérais que ce type venu tout droit du passé avec suffisamment de neurone que pour le comprendre. Il devait me protéger au cas où je me ferais repérer ce qui sera certainement le cas. Je ne comptais pas être discret. Il fallait que j’appelle Nergal et à part en faisant du bruit dans la tête de Légion, je ne voyais pas d’autre moyen. En espérant que je le déstabilise assez vite pour ne pas me faire expulser de sa tête. Légion était un télépathe puissant. J’avais déjà pu le voir dans le sous-sol du Lust.

Mais le sorcier semblait avoir bien compris ce qui m’arracha un petit sourire.

-Parfait ! Ça ne sera pas facile mais tu m’as dit être un bon combattant alors j’ai hâte de voir ça.

Il sortit alors d’une sorte de dague de sa veste ce qui accentua mon sourire. Il était venu armé ? Parfait !

-Je vois que tu es prévoyant, dis-je en montrant sa dague du doigt. Moi aussi, je le suis.

Et je sortis discrètement et brièvement mon pistolet à SV de la poche intérieur de ma veste.

-Si je les touches avec ça, ils perdront leur pouvoir… Donc, c’est pratique aussi.

J’étais fier de mon sérum SV entièrement revisité. Il fonctionnait bien mieux que l’ancien.

Soudain, il y eu du mouvement au niveau du chapiteau. Des gens en sortirent et je pris Erik par le bras pour le tirer un peu plus loin, là où les forains ne pouvaient pas nous voir. D’ici, je pu reconnaitre certaines têtes que j’avais pu voir la dernière fois. Dont Syragane et Légion.

-C’est eux, dis-je trois tons plus bas.

Les forains parlaient entre eux, on les entendait vaguement d’ici… Ce qui couvrait un peu la voix exaspérante du smartphone d’Olsen.

-Méfie-toi de la blonde à l’allure orientale… C’est une vraie furie…

C’était mon conseil à Olsen. Syragane était une vraie furie surtout quand on s’attaquait à son bien-aimé Légion.

-Ok. Je vais m’introduire dans sa tête. Reste sur tes gardes, c’est compris ?

Et je fermais les yeux me concentrant jusqu’à trouver l’esprit de Légion qui était sur le chemin de sa caravane. Je me concentrais fort jusqu’à arriver à m’introduire. J’esquissai un petit sourire.

-Salut, Légion !

C’est ce que je dis faisant le plus de bruit possible histoire de bien le décontenancer.

-Tu sais où est Nergal ? Je le cherche… Allez Nergal, sors de ta cachette. Je dois te ramener à Lamashtu. Laisse-le sortir David ! Laisse-le prendre le dessus. Tu verras, si tu le laisses prendre le dessus, tu vivras ta meilleure vie.

Je me concentrais fort essayant de m’imposer totalement pour laisser le moins possible l’occasion à Légion de s’exprimer pour que Nergal puisse prendre le dessus.

Une nuit de chaos

Edwin Stark, Syragane Dendera & David Edwards

J’avais suivi Edwin Stark, qui m’énonçait son plan, jusqu’à arriver à un endroit stratégique d’où peu pourraient nous voir, mais d’où nous-même voyions tout. Edwin avait hâte de voir ce que je valais et je sortis ma lame des drômes, prêt à la moindre apparition soudaine qui pourrait nous surprendre…

-Je suis un bon combattant, mais combien sont-ils ? Nous ne sommes que deux.

Et je serai même tout seul si je devais le couvrir pendant qu’il usait de ses pouvoirs… Or, à ce que je pus voir lorsque les forains sortirent du chapiteau pour se rendre vers leurs étranges roulottes, ils étaient une bonne dizaine… Et qui savait s’il n’y en avait pas plus.

Malgré tout, Edwin avait sa propre arme qu’il me montra. Il m’expliqua alors que s’il les touchait avec cette arme, ils perdraient leurs pouvoirs. Je jetai à nouveau un œil vers la procession qui avançait calmement en traversant la cour où se trouvaient les roulottes.

Edwin me tira un peu plus à l’abri des regards et je déclarai en murmurant :

-Je suis sûr que certains d’entre eux savent se battre sans leurs pouvoirs… Regardez celui-là.

Je lui désignai un homme grand et fort et sans aucun doute que parmi les autres, certains avaient des talents cachés. Peut-être aurions-nous du aller voir le spectacle pour savoir à quoi nous attendre. Mais il était désormais un peu tard pour cela.

Edwin, lui, me mis en garde contre la blonde aux allures orientales… Oui, je la voyais, le corps gracieux mais musclé, trahissant une agilité certaine.

Edwin m’annonça alors qu’il allait entrer dans la tête de celui qu’il nommait Légion. Je restai donc à l’affût et presque instantanément, l’homme à côté de la femme orientale tomba à genoux à terre en se tenant la tête.

Et il cria.

Je resserrai ma poigne sur ma lame des drômes, sur mes gardes et regardant partout autour de nous pour que personne ne puisse nous surprendre. D’ici, je ne pouvais malheureusement pas entendre ce que dit Légion, mais je l’entendis qui parlait comme en proie à la douleur.

Une nuit de Chaos

ft David, Edwin, Erik

David n’était jamais avare de compliments. Et elle les appréciait tout particulièrement venant de sa part, parce qu’elle savait le jeune homme absolument, complètement sincère. Une qualité rare chez les humains. Quoique David, lui était de toute façon une personne hors du commun… et c’était pour ça aussi qu’elle l’aimait tant, assez pour s’inquiéter de le voir s’épanouir dans ce qu’il faisait et de s’inquiéter pour lui, au détriment de son propre bonheur.

Alors est-ce que cette vie, ce travail lui plaisait ? La réponse de David malgré un ton hésitant fut sans équivoque. Il aimait son travail et Manakel aussi ! Ce qui fit sourire Syragane.

- Alors si même Manakel approuve, que demande le peuple ?

Elle lui sourit, son pas toujours calqué sur le sien, et son bras accroché au sien. Mais au-delà de ces considérations, David savait aussi se montrer particulièrement raisonnable. Il préférait ne pas participer au spectacle, de crainte d’être repéré par le SPN. Choix que Syragane approuva.

- En effet, c’est plus sage. Après peut-être qu’avec un maquillage de clown, nul ne pourrait te reconnaitre ? Enfin encore faut-il que tu aimes ça, faire le pitre, comme Kili et Fili, conclut Syragane en riant.

Et à la question de savoir s’il était heureux, sa réponse fit briller un peu plus les yeux mordorés de la sylphe. Son front appuyé contre le sien, elle lui répondit en retour sur un ton vibrant de passion :

- Moi aussi je t’aime ! Et je suis très heureuse avec toi ici !

Mais alors qu’ils allaient s’embrasser, David s’écarta, vacillant sur ses jambes. Le regard aussitôt inquiet, Syragane lui demanda :

- David ? Qu’est-ce qu’il y a ???

Mais David s’effondra à genou sur le sol, au milieu de l’allée menant aux mobiles-homes. Syragane se rapprocha pour essayer de le soutenir, de plus en plus inquiète. Quand soudain David s’écria la tête prise entre ses mains qu’Edwin Stark était dans sa tête, avant de la supplier de l’en faire sortir.

Alors repérant ceux qui s’en allaient, elle hurla à l’aide. Mais Sean avait déjà quitté la place, sans doute pour aller faire une virée en ville. Woody lui croyait que David avait simplement une autre de ses crises et hésitait encore à repartir pour faire le tour du parc, afin de veiller à la bonne marche de tout ça quand le cri de Syragane le figea.

Nunam et Larco s’étaient éloignés de l’autre côté du parc, sans doute pour aller faire une ballade à l’extérieur, loin de la foule, loin d’eux déjà, à l’instar de Samuel. Il ne restait plus que Fili, Kili et Lukas qui faisaient les andouilles à se poursuivre en riant et qui les premiers, repérèrent les deux intrus cachés derrière les bâtiments. Lukas les interpella.

- Qu’est-ce que vous foutez ici ?

Puis entendant le cri de Syragane, il se tint aussitôt sur ses gardes. Kili et Fili vinrent le rejoindre, se tenant chacun à une distance raisonnable de ces deux gars à l’air très louche. Ils portaient encore leurs vêtements de clown, des costumes colorés et maquillages dissimulant les traits de leurs visages.

Kili commença à jongler avec deux balles, et Fili faisait aller et venir son mono-cycle autour des intrus, non sans lancer des regards entendus à son éternel complice. Lukas lui jouait de sa canne étrangement longue pour un objet de ce genre, chacun surveillant l’autre, et prêt à agir, tandis que derrière eux, Syragane finit par remarquer la présence d’Edwin et se tourna aussitôt vers David, comprenant que le démon passait de nouveau à l’attaque.

Tenant le visage de David entre ses mains, elle plongea ses yeux dans les siens.

- Quoi qu’il se passe, n’oublie pas qui tu es Légion, c’est TOI qui DECIDE ! dit-elle de cette voix si envoûtante. Tu peux le chasser de ton esprit, tu es plus fort, tu es plus fort que tous ces démons !!! [envoûtement+15]

Elle l’embrassa dans un bref mais fougueux baiser, pour lui donner la force de résister à l’intrusion du démon qui manifestement jouait avec son esprit. Il ne devait pas réussir à avoir le dessus. Puis elle se redressa, et les poings crispés, fit jouer ses pouvoirs d’Enlil. Le vent se leva aussitôt, commençant à tourner d’elle, en cercles de plus en plus larges, jusqu’à l’englober elle, David, et Jane qui avait accouru auprès d’eux, désormais très pâle et inquiète.

Le vent se mit à tourner de plus en plus vite tel un bouclier les protégeant mais paré à frapper leurs adversaires qu’elle aperçut, là-bas, en prise aux trois joyeux lurons des Houdinis, vampire y compris.

- Mais qu’est-ce qui se passe ? demanda Jane, affolée.
- Le démon, gronda Syragane, dominant le bruit du vent, il est revenu pour s’en prendre à David ! Et il n'est pas seul !

Mais elle ne le laisserait pas faire. Et Manakel non plus ! Ni Légion ! pensa-t-elle avec force, se tournant encore une fois vers David, son regard oscillant de lui à ce démon qui se tenait à plusieurs mètres loin devant eux.

Une nuit de chaos

Edwin Stark, Erik Olsen & Syragane Dendera

Alors si même Manakel approuve, que demande le peuple ?

Je souris….

Et répondis…

-Qu’il se taise de temps en temps.

Quoi ?!

Je ne suis pas si bavard !

Si.

Tu l’es.

Le bras de Syragane.

Était accroché au mien.

Et elle se posait…

Beaucoup de questions.

Soucieuse de mon bien-être.

Mais j’aimais bien ce que je faisais.

Et me montrer en public.

Était dangereux.

C’était Manakel

Qui le disait.

Moui mieux vaut rester dans l’ombre…

En effet, c’est plus sage.

Vous êtes d’accord !



Oui ne t’emballe pas trop, Davey.

Après peut-être qu’avec un maquillage de clown, nul ne pourrait te reconnaitre ? Enfin encore faut-il que tu aimes ça, faire le pitre, comme Kili et Fili.

Je secouai la tête.

-je ne sais pas b-bien faire rire… J’ai p-plutôt l’impression qu’on se moque de moi.

Et puis.

Comme je lui disais…

Il y avait le fait que…

Je ne savais pas toujours…

Comment ça allait se passer.

Dans ma tête.

Les bons jours.

Les mauvais jours.

-Je ne veux pas faire de crise sur scène…

J’étais heureux comme ça.

Et Syragane était heureuse aussi.

Jusqu’au moment où…

Quelque chose entra dans ma tête.

Me plaquant au sol.

Les genoux dans la poussière.

C’était douloureux.

David ? Qu’est-ce qu’il y a ???

Syragane.

Pris mon visage entre ses mains.

Quoi qu’il se passe, n’oublie pas qui tu es Légion, c’est TOI qui DECIDE ! Tu peux le chasser de ton esprit, tu es plus fort, tu es plus fort que tous ces démons !!!

Je regardai Syragane dans les yeux.

Envoûté.

-Je suis Légion…

Car nous sommes plusieurs.

Citation :

Une nuit de chaos

Edwin Stark

 

La blue room avait tremblé… Edwin Stark avait réussi à se frayer un chemin jusqu’à l’intérieur de l’esprit de David… Et il se retrouvait maintenant avec moi. Par mon casque imaginaire, j’étais lié à David… David que Syragane protégeait maintenant par des tourbillons de vent.

Et j’avais bien entendu Edwin invoquer Nergal.

Je le regardai dans les yeux, au milieu de cet endroit qui n’existait que dans la tête de David.

-Vous n’êtes pas le bienvenu ici, Monsieur Stark.

Je serrai les dents et les poings.

-Cessez d’appeler Nergal… Il n’est plus ce qu’il était. Il n’est ici que l’ombre de lui-même, un monstre dégoûtant. Passez votre chemin.

Il y eu alors des coups porté contre les murs de la blue room. Des coups venant de l’extérieur. Et à travers les murs translucides, je pouvais voir la masse noire de Nergal se déplacer comme le prédateur qui attend son heure.

Je serrai encore un peu plus les poings.

-PARTEZ, EDWIN ! Sortez d’ici ! Pourquoi Nergal vous intéresse-t-il tant ?

Je tendis la main vers lui comme pour le pousser en pensée, pour l’éjecter de la blue room et de l’esprit de David. [Télépathie 14]

Une nuit de chaos

Erik Olsen, Syragane Dendera & David Edwards

Erik avait quand même quelques réticences. Je l’entendais dans sa voix quand il me demanda combien ils seraient. Je le fixai d’un air nonchalant.

-Je ne sais pas. Je ne les ai pas comptés la dernière fois. Mais ils sont quelques-uns. Si tu arrives à prendre les pouvoirs des plus puissants, tu ne feras qu’une bouchée des autres.

On n’avait pas vraiment d’autre choix. Abrahel s’impatientait et je voulais achever cette mission le plus vite possible. La meilleure solution était que je récupère Nergal le plus vite possible pour prendre plus facilement l’avantage sur les forains. Au pire, si je récupère Nergal, je pourrais toujours demander à Abrahel de nous exfiltrer. Elle ne pourra pas me refuser ça.

-Et au pire, j’ai un plan pour nous exfiltrer.

Puis, on était armé. Lui avec sa dague et moi avec mon pistolet à SV. Mes chances de l’emporter étaient quand même plus importantes que la dernière fois.

Les forains sortirent alors du chapiteau et je tirai, donc, Erik pour nous cacher de leur vue. L’inquiétude de mon comparse d’un soir continuait à être palpable alors qu’il était certain que plusieurs d’entre eux savaient se battre sans pouvoir et il m’en montrant un du doigt qui était immense.

-Oui. Probablement. Mais j’imagine que c’est ton cas aussi.

Il était grand aussi, après tout. Aussi grand que moi. Je savais me débrouiller en combat rapproché mais je n’étais pas un expert. Je préférais largement me concentrer sur mes pouvoirs.

Après ça, je finis par me concentré sur l’esprit de Légion fermant les yeux pour augmenter ma concentration. Il fallait que je le trouve et que je le fasse sortir de son trou pour qu’il prenne le dessus. Pour ça, il fallait que je me coupe un peu du monde d’où la présence indispensable d’Olsen. Je réussis à accéder à l’esprit de Légion criant après Nergal et espérant qu’il sorte assez vite pour que je puisse reprendre contact avec la réalité. Une réalité que je n’entendais plus vaguement qu’en bruit de fond. Je me mettais en position de faiblesse. C’était dangereux mais c’était le seul moyen pour moi d’être efficace.

Et, alors que je criais après Nergal, le décor autour de moi changea et je me retrouvai dans une drôle de pièce où se trouvait un homme que je reconnu assez vite comme étant David Lennon, mon ancien majordome. Un sourire en coin s’afficha sur mon visage alors que je commençai à marcher dans cette pièce étrange tournant autour de Lennon qui portait un casque bizarre.

Je sentais que le vent se levait… Pourtant, on était à l’intérieur ici. Mais je n’y prêtai pas plus attention que ça regardant Lennon qui me disait que je n’étais pas le bienvenu.

-Ah oui ? Il était pourtant un temps où j’étais le bienvenu partout.

Mon sourire était toujours bien présent alors que Lennon me sommait d’arrêter d’appeler Nergal déclarant qu’il n’était plus l’ombre que de lui-même. J’haussai nonchalamment des épaules.

-Je me fiche de ce qu’il est devenu. Je veux qu’il prenne le contrôle. C’est tout. Qu’il ne soit qu’un monstre dégoûtant m’importe peu.

Ça sera le problème de Lamashtu, pas le mien. Et j’allais ajouter quelques questions à Lennon quand celui-ci m’en posa une demandant pourquoi Nergal m’intéressait temps… Tout ça après m’avoir sommé de partir. Il tendit alors le bras et je levai un sourcil avant de me sentir projeté hors de cette pièce étrange. Je résistai quelques secondes, serrant le dents, avant de rouvrir brutalement les yeux pris d’un mal de crâne alors que je me rendis compte que ce petit enfoiré de Lennon m’avait éjecté de l’esprit de Légion.

Je grimaçai.

-Cet enfoiré m’a éjecté !

C’est ce que je conclu remarquant bien vite que certains forains nous entouraient toujours habillé comme des vulgaires clowns. Le vent était toujours là et je me rendis vite compte qu’il venait de la furie en personne.

J’avisai Olsen.

-Continue de me protéger, ok ! Il faut que j’y retourne ! Je n’ai pas le choix. Fait en sorte que je ne prenne aucun coup.

Parce que si je prenais un coup, je ne pourrais pas me défendre et je risquais, encore une fois, de me faire éjecter sans avoir pu contacter Nergal.

Et je me concentrai à nouveau fermant les yeux et me retrouvant à nouveau dans la pièce avec Lennon.

Je le fixai les sourcils froncés.

-Je n’aime pas qu’on m’éjecte comme ça, Lennon. Tu devrais les avoir pourtant.

Mon regard ne changea pas alors que je regardais ce misérable Ange de haut.

-Nergal m’intéresse parce qu’il est ma mission. Je dois le ramener à Lamashtu. Nergal est un démon. C’est Abbadon et Lucifer en a besoin. C’est aussi simple que ça, Lennon.

J’esquissai un petit sourire regardant Lennon. La dernière fois que Lennon s’était introduit dans mon esprit, il n’avait cessé de demander après Delilah… C’était une carte à jouer. J’esquissai un sourire.

-Aide-moi à trouver Nergal, Lennon. Si tu m’y aide, je te dirais précisément où se trouve Delilah… J’ai accès aux Enfers. Et je sais où elle est.

Je souris d’un petit sourire fixant Lennon droit dans les yeux et usant de mon pouvoir pour m’aider à le persuader [Manipulation 11].

Une nuit de chaos

Edwin Stark, Syragane Dendera & David Edwards

Bientôt, nous fûmes repérés… En même temps, nous n’étions pas très bien cachés…

Au moment même où l’un du groupe s’écroula, la tête entre les mains, celui que je compris comme étant Légion, deux nains déguisés en clown débarquèrent, commençant à tourner autour de nous en jonglant et en faisant les pitres. J’avais rangé mon smartphone dans ma poche pour avoir mes deux mains libres et leur criai en anglais avec un accent à couper au couteau.

-Dégagez !

Un des seuls mots que je connaissais pour les avoir appris via ce qu’on appelait ici Google. Je faisais passer ma lame des drômes d’une de mes mains à l’autre, prêt à attaquer. Mais alors que je m’efforçais de les tenir à distance d’Edwin, un autre individu apparu, muni d’une longue canne et paraissant bien plus dangereux pour mon comparse que les deux autres pitres.

Je jouai de ma lame pour dissuader les nains d’approcher… Mais quand l’autre, le plus grand avec sa canne approcha, je couru vers lui pour essayer de le toucher. Il esquiva mes coups, les uns après les autres, agile comme pas deux.

J’entendis Edwin derrière moi grogner qu’il avait été éjecté, sans pour autant comprendre ce qu’il disait. Mais son ton me suffisait pour comprendre que tout ne se passait pas comme prévu.

Je voulus essayer de toucher celui contre qui je me battais parce que contrairement aux nains qui avaient maintenant libre accès à Edwin (je ne pouvais pas être partout à la fois), il semblait avoir des pouvoirs surnaturels que je pourrais lui voler.  Mais alors que je tentais une incursion, il m’envoya un coup de canne en pleine figure. [7 VS 10]

Cela m’envoya à terre, presque mordre la poussière, mais je me relevai assez vite pour l’affronter encore. Et dire que ce n’était que le premier ! Les pouvoirs de la femme un peu plus loin, celle qui veillait sur Légion, avaient l’air encore plus intéressants, mais elle était trop loin. Cependant, je pouvais sentir un grand vent se lever même depuis ma position… Elle avait réussi à former comme un mur d’air en mouvement autour d’eux.

Sans faire plus attention aux nains qui tournaient autour d’Edwin, je fis à nouveau face à l’homme à la canne et voulus le toucher à nouveau. [11 VS 10]

Je fus, cette fois, plus vif que lui et arrivai à lui planter ma lame dans l’épaule. Instantanément, une drôle de sensation m’envahis et je me sentis soudais plus agile, plus rapide… L’homme lâcha se canne que je lui volai alors pour courir jusqu’à la femme qui manipulait le vent. Si je perçais son mur d’air, Légion serait sans protection ou presque.

Je tentai de courir aussi vite que possible comme pour arriver dans l’œil du cyclone.

Une nuit de Chaos

ft David, Edwin, Erik

Après avoir ri de la répartie de David concernant Manakel, elle lui assura qu’il pouvait lui aussi, avoir beaucoup d’humour quand il voulait, comme là, tout de suite, même si ma foi ils riaient un peu aux dépends de ce pauvre Manakel. Et si l’ange avait un caractère difficile à supporter, depuis que Syragane l’avait vu rongé par cette étrange maladie qui recouvrait sa peau, accroché sur une croix, elle n’avait désormais plus aucune colère envers lui, seulement beaucoup de compassion et de pitié.

Syragane ajouta pour David, concernant sa crainte qu’on se moquât de lui.

- Tu n’as plus à craindre les moqueries, aujourd’hui encore moins qu’hier. Regarde nos nouveaux amis, Woody, Samuel, Gilou, ils ont tous un jour ou l’autre, été pris à parti par des gens qui ne comprennent pas la différence, des gens intolérants. Désormais tous font partie de cette famille et sont fiers de ce qu’ils sont devenus, comme moi, et comme toi ! dit-elle avec un tendre sourire.  Nous sommes différents, mais c’est ce qui doit faire notre force, c’est ce quoi doit nous rallier.

Toutefois elle dut se ranger à son argument de conclusion. David était fragile à cause de sa maladie et il craignait de faire une crise en plein spectacle, alors elle cessa de l’ennuyer avec ses idées.

- D’accord, mais promets-moi que si un jour tu ressens l’envie de faire quelque chose, tu ne te laisseras pas freiner par ta maladie. Celle-ci est seulement un obstacle et tout obstacle peut être franchi.

Tout cela, comme la déclaration de David que Syragane lui retourna avec passion, augurait un avenir bien moins sombre qu’annoncé. Mais c’était sans compter sur les mauvais esprits qui pullulaient dans ce khan, comme cet Edwin qui refit brusquement son apparition dans leur vie, bien que Syragane ne le remarquât pas de suite. Il s’était caché, avec son complice.

Non ce fut d’abord de David dont elle se préoccupât, avant de comprendre ce qui se passait. Le démon revenait à la charge appelant Nergal à reprendre le pouvoir. Mais elle somma Légion de ne pas se laisser faire. Légion était puissant, infiniment puissant, il ne laisserait pas un démon lui dicter sa conduite ! Pas plus qu’il ne devait laisser Nergal revenir, sinon, ce serait le début de la fin.
Et la réponse de David lui arracha un sourire.

- Oui, tu es Légion et nul ne peut te faire de mal ! Je ne laisserai jamais personne te faire de mal ! Promit Syragane, tout en levant un rideau de vent pour les protéger tous les trois.

Tandis que de son côté, Lukas s’était approché de ces deux-là, des intrus de toute évidence vu leur façon de se cacher dans l’ombre des mobile-homes. Puis il entendit leurs messes-basses alors même qu’il leur demandait des explications. Les deux hommes l’ignorèrent, lui mais aussi Fili et Kili qui pourtant loin de se démonter sentant la tension grimper et devinant tout aussi bien que Lukas que ces deux types n’étaient pas là pour de « bonnes » raisons, commencèrent leurs petits jeux de rôle, en mode clown, mais tournant autour des deux hommes dont l’un semblait ne même pas s’être rendu compte de leur présence.

- Hey vous savez que cet endroit est fermé au public ? C’est quoi une petite visite surprise ?

Kili qui jonglait toujours, adressa un très bref regard à Fili qui frôla le type (Ed) qui tout en regardant fixement David, marmonnait des mots dans sa barbe

- Qu’est-ce que tu racontes ? ET c’est QUI que tu traites d’enfoiré ?
- Fili fais gaffe ! il a une arme !!

L’homme avait bondi très vite sur Fili qui esquiva de justesse sa lame, quoiqu’il avait réussi à abimer sa chemise et…. d’après la brûlure qu’il sentit, à le toucher malgré tout. [échec de l’esquive, dégât superficiel]  Il s’écarta aussitôt de l’homme toujours immobile qui continuait de marmonner.

En colère contre le blond qui leur avait hurlé de dégager, ce fut au tour de Kili d’agir.

- HEY je te signale que c’est toi qui es chez nous !!!

Et Kili balança une de ses balles en plastique droit dans la tête du blond à l'accent nordique, avant de viser de celui qui psalmodiait toujours. Il avait toujours très bien sû viser ! Bien qu’il ne risquerait pas de les blesser grandement avec ça, mais c’est la seule arme qu’il avait sous la main. D’un regard, il avisa l’état de son frère qui le rassura d’un sourire. Il n’était même pas touché, ou…ou à peine, juste une petite éraflure de rien du tout !

Pendant ce temps, Lukas avait pris l’autre à parti, voulant défendre ses amis, mais l’homme savait bien se battre de toute évidence et si Lukas sut esquiver son premier coup, et qu’il lui en assenat un sévère sur son visage, l’autre répliqua immédiatement et cette fois Lukas fut touché. [3 : blessure assez profonde]

Il plaqua aussitôt sa main sur sa blessure, en secouant la tête, tandis que derrière lui, il entendit la voix de Jane qui hurla de toutes ses forces. Mais Jane ne pouvait rien faire. Il y avait ce vent qui empêchait quiconque de s’approcher et donc aussi de sortir de cet étrange cercle. Woody qui était resté planté là sans bouger, la bouche bée et les yeux grands ouverts, en voyant Lukas reculer la main se tenant l’épaule, partit en courant, chercher des secours.

Et tandis que Syragane s’inquiétait pour David, Jane vit l’homme se précipiter vers eux pour tenter de franchir malgré tout, le mur du vent. [réussite pour Jane]
- Syra !!!  ATTENTION, la prévint-elle, tout en reculant en voyant l’homme bondir.

Syragane réagit aussitôt en détournant le vent pour le réunir en un seul coup afin de frapper leur attaquant. Ses mains se mirent en coupe et le vent frappa à pleine puissance l’homme qui avait bondi pour les attaquer. [16]

Une nuit de chaos

Edwin Stark, Erik Olsen & Syragane Dendera

Le vent se leva.

Fort et tournoyant.

J’avais toujours.

La tête entre les mains.

Je sentais toujours.

La présence d’Edwin Stark.

Celle de Manakel aussi.

Je voyais Syragane.

Lancer une vraie tornade

Autour de nous.

Pour nous protéger.

Oui, tu es Légion et nul ne peut te faire de mal ! Je ne laisserai jamais personne te faire de mal !

J’entendais.

Des millions de voix.

Celle de Syragane.

Celle de Jane.

Celle de Lukas.

Et des millions d’autres.

Mais par-dessus tout.

J’entendais le grognement

Horrible

Guttural

De Nergal.

Nergal qui rôdait.

Nergal qui attendait.

Je serrai ma tête plus fort.

Grognai moi aussi.

La bave coulant de ma bouche.

A genoux dans la poussière…

La poussière que le vent faisait se lever.

Aide-moi à trouver Nergal, Lennon. Si tu m’y aide, je te dirais précisément où se trouve Delilah… J’ai accès aux Enfers. Et je sais où elle est.

J’ouvris de grands yeux.

Pris une grande inspiration.

-NAN !

Et m’écroulai aux pieds de Syragane.

Inconscient.

Citation :

Une nuit de chaos

Edwin Stark

 

Et dans la blue Room.

On apparut.

Juste au moment où…

Envoûté…

Manakel regardais…

A delà du mur bleu.

Là où une faille apparaissait.

Comme une craquelure.

De laquelle coulait…

Une substance visqueuse.

Et noire…

-Fais-moi voir Delilah…

Nergal…

-Non ! Manakel !

On courut vers lui.

Lui arracha son casque…

Et nos cheveux se hérissèrent.

On fit face à Edwin.

-A notre tour.

On tendit la main.

Et on se concentra.

Pour à nouveau.

Ejecter Edwin.

Tandis que Nergal.

Tentait de se frayer un chemin.

Dans la blue room.

Je tendis la main vers Edwin.

Pour le pousser [Télépathie 15]

-Sors de ma tête !

Une nuit de chaos

Erik Olsen, Syragane Dendera & David Edwards

Il y avait de l’agitation autour de moi. Je le vis quand Lennon m’éjecta de la tête d’Edwards. Les deux clowns et l’autre type s’étaient approchés de nous. Mais je n’avais pas le temps de leur prêter attention. C’était le boulot d’Erik de les tenir à l’écart. Moi, je jouais la montre… Plus le secondes avançaient plus on risquait de perdre. Parce que si Nergal ne prenait pas assez vite le contrôle, on allait rapidement se retrouver en sous-nombre face à des forains enragés.

Et je n’avais pas forcément envie de finir dans le même état que la dernière fois.

Alors, je me concentrai à nouveau espérant qu’Erik tiendra. Et je me retrouvais à nouveau devant Lennon que je tentais de persuadé en appuyant là où je savais que ça ferait mal : Delilah. Il m’en avait parlé la dernière fois. Il avait voulu savoir où elle était. Comme si mon ancien majordome avait un faible pour Delilah… Non. Je crois qu’il en avait réellement un. Tout ça dans mon dos, apparemment. C’est, donc, sans aucun remords que j’utilisais celle que j’avais aimée de mon vivant pour essayer de persuader l’Ange de laisser sortir Nergal en échange d’une information sur Delilah.

Le regarda de Lennon changea alors. Il était comme hypnotisé ce qui m’arracha un sourire en coin. Mon pouvoir semblait fonctionné et, rapidement, il se retourna vers une faille dans le mur bleu. Une faille d’où dégoulinait une sorte de substance visqueuse noire absolument dégoutante.

-Vas-y ! Fais-le sortir !

J’incitai Lennon qui demandait à voir Delilah. Il y tenait. Je le sentais.

-Libère-le et je m’emmènerais la voir.

C’est ce que je dis avant qu’Edwards n’entre en scène pour retirer violemment le casque à Lennon. Je fis une moue contrariée alors que ce sauvetage de dernière seconde ne faisait vraiment pas mes affaires.

-Hey ! De quoi tu te mêles, toi ?!

Je reculai d’un pas et serrai les dents quand les cheveux d’Edwards se dressèrent sur sa tête. Décidément, la tête de ce type n’avait rien de cohérent et toutes ses personnalités semblaient allées et venir sans crier gare.

Et s’il empêchait Lennon de sortir Nergal alors les choses allaient sincèrement se compliquer. Je le fixai, donc, les sourcils froncés alors que David se mit à parler avec la voix de Légion. C’est-à-dire avec toutes les voix qu’il semblait avoir en lui.

Il tendit la main et j’étais prêt à répliquer… J’essayais de forcer regardant de temps à autre vers la masse visqueuse qui essayait d’entrer. Allez ! Plus vite !

Seulement, la force de Légion était telle que j’avais beau résister, je me sentais peu à peu projeter en arrière. Jusqu’à-ce que je n’arrive plus à résister et que je sorte de force de la tête d’Edwards.

Je secouai la tête alors que j’avais une migraine pas possible au point que j’eus même du mal à ouvrir les yeux. Je serrai les dents et les ouvris petit à petit alors que je passai mes doigts sous mon nez qui saignaient des deux narines. Légion avait tellement forcé que je n’en étais pas totalement sortis indemne. Je pestai légèrement avant de voir Erik se faire projeté non loin de là ce qui me ramena complètement à la réalité.

Je vis la furie toujours près de David... Une autre femme était près d’un autre type à l’épaule en sang ainsi que les deux clowns.

-Tss…

Je serrai les dents. Je n’arriverais plus à retourner dans la tête de Légion. J’avais trop mal à la tête et j’avais l’impression qu’une tentative supplémentaire ne servirait qu’à faire pire. J’y étais presque pourtant ! C’était d’autre plus décevant ! Décevant au point que, si je savais que je n’arriverais pas à avoir Nergal aujourd’hui, je pouvais quand même laisser un petit souvenir de ma visite.

Alors, je sortis mon pistolet SV et tirai sans hésiter vers la fille qui se trouvait près de type blessé… Mais… La seringue de SV passa à côté.

-Sale soirée…

C’est ce que je dis avant de me tourner vers Olsen.

-On abandonne ! Il faut qu’on se casse parce que je sais qu’ils vont certainement appelé du renfort ! Il nous faut ton chien tout de suite !

Celui qu’il se téléporte. C’était lui qu’il nous fallait et vite. Parce que je ne pouvais certainement pas demander à Abrahel de nous téléporter. Elle ne voudra pas. Et je comptais faire en sorte qu’elle n’apprenne pas que j’avais encore une fois échoué.

Une nuit de chaos

Edwin Stark, Syragane Dendera & David Edwards

La plus dangereuse m’avait semblé être la femme qui faisait des tourbillons de vent un peu plus loin. Les deux nains ne semblaient pas avoir de pouvoirs hormis celui de faire les pitres et d’essayer de faire les poches à mon comparse, quant à l’homme à la canne, il était maintenant blessé à l’épaule par un coup d’estoc que je lui avais bien placé.

Alors je courus vers la femme qui faisait du vent et l’homme inconscient à côté d’elle qu’elle tentait de protéger. J’avais identifié ce dernier comme étant la cible d’Edwin et, dans leur tête devait probablement se dérouler un drôle de combat. Mais si lui était inconscient, ce n’était pas le cas d’Edwin.

Je voulu donc pouvoir atteindre cette femme et cet homme, pouvoir les déstabiliser pour laisser la voie libre à Edwin, lui rendre son combat intérieur plus simple.

Mais ce fut sans compter sur le fait que d’un coup de vent extrêmement fort, la femme m’envoya valser, face contre terre dans la poussière, tout près d’Edwin, à ma position initiale.

Edwin avait de nouveau les yeux ouvert et en hurlant, il baragouina quelque chose tout en dégainant une arme et en tirant sur une femme qui était là, mais sans la toucher.

Forcément, comme je ne savais pas me battre et tenir mon smartphone en même temps pour avoir la traduction, je ne compris pas ce que me dit Edwin, me contentant de me lever dans un premier temps, et, en rageant, donnai des coups dans le vide pour faire s’éloigner de nous les deux nains déguisés en clowns.

Je tentai de dire, dans un anglais approximatif.

-Il faut partir !

Sans savoir que j’étais sur la même longueur d’onde qu’Edwin… A ceci près que je n’étais pas près d’appeler Max en renfort. Pas après cet échec cuisant qui impliquait un démon. Ça aurait été de la folie. Déjà qu’il m’avait limite engueulé lors de ma première rencontre avec Edwin, ce n’était pas le moment d’en rajouter une couche en lui laissant voir que je traînais encore avec des démons et ce en échange d’informations… Et que j’étais prêt à tuer des innocents pour ça.

Parce que je ne pensais pas que ces gens que nous attaquions ce soir aient quoi que ce soit à se reprocher… Ils avaient juste un démon coincé dans une prison à forme humaine et qui intéressait Edwin… C’était tout.

Alors j’accrochai Edwin par le bras et me mis à courir en l’entraînant avec moi vers la sortie, repassant par là où on était venus.

-Plus vite ! Plus vite !

Je ne savais pas si les forains étaient à nos trousses, mais je courais le plus vite possible, faisant en sorte qu’Edwin me suive.

Une nuit de Chaos

ft David, Edwin, Erik

Si le vent soufflait avec violence pour les autres, d’abord en tornade autour d’elle pour ensuite aller percuter l’homme blond de plein fouet, Syragane elle, semblait en faire partie, ses cheveux volant avec une grâce irréelle autour de son visage, l’auréolant de colère et de détermination, allumant son regard d’un éclat doré, avant que tout ne retrouve soudain son calme après cette ultime puissante bourrasque.

Le vent souffla encore un peu doucement, laissant la poussière lentement retomber sur le sol, et Syragane pris conscience de ce qui venait de se passer. Ses bras qui s’étaient légèrement levés de chaque côté de son corps, retombèrent au même rythme de la poussière.
Puis elle vit Jane se précipiter auprès de Lukas et la tache rouge sur son épaule, si rouge sur le chemisier blanc. Kili qui s’occupait de Fili, et les deux hommes qui s’enfuyaient, celui qui avait tenté de l’attaquer, entraînant le démon avec lui. Alors elle leur lança, sa voix portée par le vent, comme un écho se répercutant dans une vaste salle,  et emprunte des pouvoirs d’Ishtar:

- Je ne vous laisserai jamais faire de mal à Légion, laissez-le tranquille !

Fili et Kili étaient revenus vers elle, tandis que Jane aidait Lukas à se déplacer pour revenir vers eux à leur tour.

- Syra ! David il….. il…..

Kili ne sut pas terminer sa phrase, le regard braqué sur le corps prostré de David au sol. Syragane en oublia aussitôt les deux assaillants et se laissa tomber à ses côtés, pour le soulever et le tenir au creux de ses bras.

- DAVID !!! DAVid mon amour ! réponds-moi je t’en prie !

Puis après une puissante vague de peur, elle tenta encore.

- Légion ???

Les autres ne bougeaient plus, tous penchés au dessus du couple, tandis que Woody accourait, suivi de Samuel, et de tous les autres. En dernier arrivèrent Victor soutenu par Wong. Mais Syragane elle n’avait d’yeux que pour David, priant Ishtar pour que le démon ne l’ait pas blessé ou pire encore……

Une nuit de chaos

Edwin Stark, Erik Olsen & Syragane Dendera

Citation :

Une nuit de chaos

Edwin Stark

 

Vas-y ! Fais-le sortir !

La brèche dans le mur.

S’élargissait.

Les yeux de Manakel…

Etaient plongés dans le vide.

Le liquide noir.

S’écoulait dans la blue room.

Libère-le et je m’emmènerais la voir.

Si Nergal…

S’emparait du casque.

Alors tout serait fini.

On ne pouvait pas…

On ne pouvait pas…

Laisser faire ça.

Hey ! De quoi tu te mêles, toi ?!

Edwin recula.

Mes cheveux se dressèrent…

Sur ma tête.

Ma pauvre tête.

Et on éjecta Edwin.

Qui disparut du plan astral.

Restait Manakel.

Qui n’arrivait plus à tenir.

La blue room entière.

Et cette fissure de plus en plus grande.

Cette fissure par où tentait

D’entrer Nergal.

On courut vers Manakel.

Prit son visage entre nos mains.

-C'est juste un autre mensonge. Ne fais confiance à personne.

On lui répétait

Ce que les voix disaient…

A longueur de temps.

Mensonges.

Ne faire confiance à personne.

On lui montra.

La brèche dans le mur.

-Il faut réparer ça!

Le regard de Manakel.

Cilla.

Puis revins sur nous.

Il hocha la tête.

Et força de toutes ses forces.

Avec notre aide.

Pour refermer la brèche.

Ne laissant à l’intérieur de la blue room.

Qu’une flaque noire te visqueuse.

Inoffensive.

DAVID !!! DAVid mon amour !

Quand je rouvris les yeux.

Ce fut pour voir Syragane.

Entendre Syragane.

Mes yeux orange pendant une seconde.

Légion ???

Redevinrent bleu.

Je souris…

Encore un peu dans les vapes.

-Je… Je vais bien..

Silence radio…

Du côté de Manakel.

Qui se remettait de ses émotions.

Je levai une main.

Pour caresser la joue.

De Syragane.

-Je v-vais bien… On a …

Je lui souris.

-On a réussi à con-contenir Nergal.

Je refermai les yeux.

Déglutis…

-Quelqu’un aurait des gaufres ?... J’ai envie de gaufres…