Visite surprise et journée tranquille?

David Edwards & Syragane Dendera

Je devais m'entraîner à me métamorphoser pour apprendre à contrôler cette capacité et depuis quelques temps, je m'y étais mise plus sérieusement. C'était décidé, je tenais à aller voir Syragane que je n'avais pas revu depuis des lustres, et je dois bien avouer qu'elle me manquait sacrément d'ailleurs, et je le ferais sous forme canine. Ainsi je joindrais l'utile à l'agréable. Le défi serait simplement de renverser le processus, ce qui n'était pas encore gagné mais de plus en plus en bonne voie.

J'avais donc pris sur moi de me rendre à Staten Island par mes propres moyens, sous mon déguisement de doberman, me disant que je finirais bien par la trouver, même si elle était en train de bosser et puis Woody me reconnaîtrait forcément, non? Au pire des cas, même si elle n'était pas là, je sais qu'il prendrait soin de moi en attendant qu'elle rentre.

Arrivée face à son guichet, je pose une patte à son niveau, la truffe pointée en direction de son visage pour bien me faire repérer. Ce qui est assez marrant quand on sait que d'ordinaire je n'aime pas trop attirer l'attention.

-Oh, bonjour toi...

Je le vois se pencher un peu et me sourire:

-Tu viens nous rendre visite Madison?

Après cette question oratoire, il s'empresse de sortir et de venir me faire passer discrètement, pour que les gens ne s'en rendent pas trop compte. J'attends qu'il se penche pour le gratifier d'une léchouille sur la joue, qui le fait aussitôt rougir. C'est juste ma manière de lui dire bonjour à ma façon, vu que je ne peux pas lui faire la bise. Je ne m'en formalise pas plus que ça, le sachant un peu timide avec ces dames:

-J'ai comme l'impression que tu vas bien...

Je remue de la queue, celle-ci n'étant pas coupée comme la plupart des chiens de cette race et il me fait un clin d'oeil:

-Dépêche-toi, et file, on va finir par nous regarder. Syragane est là aujourd'hui, tu devrais la trouver comme il n'y a pas encore trop de monde...

Ni une ni deux, je trace ma route et me promène tranquillement dans le parc. Des passants me regardent avec stupéfaction mais la réputation des dobermans fait qu'on n'ose pas trop m'approcher ni rien me dire. La seule chose qu'ils pourraient encore faire et d'aller se plaindre au gérant du parc... Comme je ne veux pas que mon amie ait des ennuis par ma faute, je me dépêche finalement pour tenter de me faire remarquer le moins possible.

C'est quand je fais une pause derrière un stand, proche d'un arbuste un peu reculé, pour soulager ma vessie canine que j'entends un animal s'approcher et venir me renifler le derrière. QUoi? Hey, pas touche!

J'amorce un mouvement vers l'avant tout en me faisant sur les pattes de derrière sans le vouloir, mais l'animal, tenace, essaie de me grimper dessus. Et voilà... Je savais bien que je n'avais pas fait le tour de tous les soucis que ce genre de transformation pouvait engendrer! Merde!

Ni une, ni deux, je ne compte pas me laisser faire, je me mets à courir, le plus loin possible. L'animal, peu décidé à laisser tomber ainsi une femelle toute trouvée, me poursuit et c'est proche du stand de confiseries que je commence à m’essouffler sérieusement. Sans vraiment réfléchir, une peur prenant le dessus sur une autre, je grimpe, que dis-je, saute, dans les bras de la première personne à portée de main, sans même vérifier s'ils sont chargés, ne voyant plus d'échappatoire à la situation. Je me refuse de faire du mal à l'animal qui ne fait que répondre à son instinct, mais je n'ai franchement pas envie de subir la saillie.

Visite surprise et journée tranquille?

Madison O’Leary & Syragane Dendera

-Hey David ! Comment vas-tu aujourd’hui ?

Hey Davey !

Bien.

Je vais bien.

Tout haut, David…

Tout le monde n’est pas télépathe.

Je passai une main dans mes cheveux.

Souris.

Les yeux baissés.

-Je vais bien.

Danny du stand de confiserie.

Me donna quatre packs

De Twizzlers.

Et je fouillai dans ma poche.

Pour le payer…

Mais…

Un truc me sauta dessus.

Me fis tomber sur le dos.

♫

-Aw !

Mon cœur augmenta.

Je ne vais plus bien.

Je ne vais plus bien.

Je fermai fort les yeux.

Mes paquets de Twizzlers.

Éparpillés autour de moi.

Je ne savais pas ce qui arrivait.

Je sentais un poids sur moi.

Et le néant derrière mes paupières closes.

Ouvre les yeux, David !

NAN !

Il faut qu’on voit ce qui se passe !

Ouvre les yeux.

J’en ouvre un !

Juste un !

D’accord juste un !

Mais fais-le !

J’ouvris un œil.

Vis un « chien méchant ».

Le refermai.

Et me mis à trembler.

A trembler très fort.

Les poings serrés.

David…

On se calme.

David…

Ce n’est qu’un chien.

Ce n’est pas réel !

Je ne les aime pas !

Ce n’est pas réel !

Et ils ne m’aiment pas !

Ce n’est pas réel !

David, il faut…

Il faut que tu te calmes.

David, je…

Je ne veux pas que ce soit réel.

Je hurlai…

Terrifié…

-TU N’ES PAS REEL ! V-VAS-T-EN !!

Attirant l’attention des gens.

Tout autour.

Les gens qui s’amusaient au parc.

Je voulais juste des Twizzlers.

David.

Calme-toi !

Syragane… Si tu n’es pas loin. Cours vers ma voix. MAINTENANT ! [Télépathie 16 !]

Autour de moi…

Tout se mit à léviter.

De quelques centimètres seulement.

Mais tout.

Les cailloux du chemin.

Les bonbons du stand…

Les machines du Luna Park

Juste en face du stand de confiserie.

Tremblèrent.

Clignotèrent.

Crachèrent leur jackpot [Télékinésie 12]

J’ouvris les yeux.

Pour regarder le chien.

David !

NON !

Prêt à détruire le chien.

David non !

Lis ses pensées !

Ce n’est pas un chien !

Visite surprise et journée tranquille

ft  David et Madison

En jupe longue et débardeur court lui dévoilant le ventre, parce que c’était toujours ainsi qu’elle s’entraînait, n’ayant pas réussi à adopter les fameux leggins que Jane lui préconisait sauf peut-être l’hiver, Syragane s’exerçait au lancé de couteau, les envoyant sans relâche dans diverses cibles avec une détermination sans faille. Ses bras la faisaient un peu souffrir, chaque muscle de son corps soumis à cet entraînement intense, mais elle ne s’épargnait aucune contrainte, parce qu’il lui faudrait être prête le jour où ils seraient attaqués.

Sauf qu’elle ne s’attendait pas à ce que ça soit tout de suite, là, maintenant !

Surprise par cette interruption de la voix de Manakel dans son esprit, Syragane marmonna quelque chose en akkadien, et sans attendre, elle se dématérialisa sans même y réfléchir, poussée uniquement par sa peur et son instinct. La peur qu’il ne soit arrivé quelque chose à David. Et si c’était Manakel qui l’appelait, c’était qu’il y avait un problème.

Cette fois plutôt que de reprendre son apparence normale au beau milieu de la foule, elle eut tout de même le réflexe de faire son apparition derrière une des caravanes, et c’était justement le stand de confiserie que David adorait. Ok, elle était donc sur la bonne voie !
Et aussitôt elle se précipita, le corps en sueur et armé de ses deux couteaux de lancer, le cœur s’emballant un peu plus quand elle sentit les vibrations sur le sol.

- DAVID ! hurla-t-elle avant même de l’avoir vu.

Et ce qu’elle vit tout de suite, fut cet étrange phénomène de lévitation. Tout tremblait, vibrait et les gens s’enfuirent en croyant à un tremblement de terre, mais Syragane elle, regardait David qui était tombé sur le sol, avec un chien dans les bras. Après un bref instant de surprise, elle se reprit et fonça sur eux.

- David, tout va bien ? Madison ? L'intonation était surprise. Surprise de retrouver son amie là, et en proie encore à une transformation involontaire ?

Elle lança un regard autour d’elle mais tout le monde avait fui et il n’y avait plus personne d’autres qu’eux-trois. Elle aida David à se redresser.

- Manakel m’a appelée, que s’est-il passé ?

Et elle regarda le chien, mais cette fois elle allait donc devoir se contenter des explications de David qui avait l’air complètement effrayé. Elle le serra alors dans ses bras.

- Ce n’est rien murmura-t-elle à son oreille, je suis là, ça va aller à présent, dit-elle de sa voix qui glissait comme le souffle d’Enlil, douce et envoûtante. [+13]

Visite surprise et journée tranquille?

David Edwards & Syragane Dendera

Tout se déroule si vite à partir du moment où je saute dans les bras du premier venu. Je le vois tomber, je tombe avec et son corps me sert de rempart vis-à-vis du sol. Comme la personne, j'ai fermé les yeux, et je les ouvre en la sentant trembler. A première vue, c'est un homme. Il me dit vaguement quelque chose sans que j'arrive à le remettre.  L'homme m'hurle dessus de partir et ne crois pas en ma présence, alors que je dois avoir autant peur de lui maintenant, dont la présence me paraît belle et bien réelle. Ce qui me paraît plus irréel, c'est quand tout se met à bouger autour. J'en mène encore moins large. Pourtant, je n'arrive pas à partir, à dégager, comme il me le demande.

J'entends une personne au loin l'appeler par son prénom, et mes yeux s'écarquillent. Est-ce qu'il se pourrait que... Ouais, j'ai vu ces yeux, je sais qui il est, mais... Il ne devrait pas être là, normalement ? Là c'est moi qui pense rêver, et ça me détend légèrement. Pas assez pour me faire reprendre forme humaine, mais au moins pour imaginer que Syragane est intervenue, projection mentale d'une figure rassurante. Car maintenant que je l'ai sous les yeux, le doute n'est plus permis, elle est venue à ma rescousse.  C'est elle que j'ai entendue appeler.

Je la vois finalement se précipiter sur l'homme. Quand je la vois agir avec lui, je commence à me poser des questions. Je suis dans un rêve, ou dans la réalité, finalement ? Et c'est qui ce Manakel ? Y'a que David avec nous, comment un type qui n'est pas là aurait pu appeler la jolie blonde ? Je dois avoir des bouchons de cire dans les oreilles, ou mal comprendre. Quoique si c'est un rêve, tout est possible, non ?

J'ai envie de rassurer le jeune homme, à l'instar de la jeune femme, mais je n'ose pas. Visiblement l'homme ne voulait pas d'un canidé dans les parages et moi, je recommence à flipper. Je ferme les yeux, et essaie de faire changer le décor, mais ça ne fonctionne pas. C'est bel et bien réel tout ça. Il me suffit de les rouvrir pour le constater. Mais qu'est-ce qui fait ça ? Un séisme, ici ? Mais pourquoi les objets vols et les machines se sont emballées ? Cela n'a aucun sens. Alors que je recommence à paniquer sous l'incompréhension, je constate au moins que l'autre clébard n'est plus là. Je tremble de tout mon corps, mais j'ai la sensation que les secousses se calment tandis que la lanceuse de couteau s'occupe de David. Je ne sais pas si c'est mon imagination ou de l'auto persuasion, en attendant, je cours me cacher derrière un stand, même si ce n'est pas la meilleure stratégie à adopter quand on essaie de se protéger en cas de séisme. C'est même tout le contraire de la prudence, mais je suis déboussolée.

Visite surprise et journée tranquille?

Madison O’Leary & Syragane Dendera

DAVID !

Syragane !

Daaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaviiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiid !

DIVAD !

Hey !

Il va te mordre !

Ils ne m’aiment pas.

Et je ne les aime pas.

Il va te dévorer…

Te dévorer le visage !

David !

David, tout va bien ? Madison ?

Non !

Non !

Tout ne va pas bien !

Je gardais les yeux fermés.

Complètement crispé.

Les dents serrées.

Terrorisé.

-Sy…Syragane !

J’appelai.

Le nom de mon amante.
David !

Calme-toi !

Syragane est là.

C’est son contact…

Son contact que tu sens.

J’arrêtai un rien de trembler.

Je sentais les bras de Syragane.

Mais plus le poids sur chien.

Madison

Ce n’est pas un chien, David.

J’ouvris les yeux.

Croisai le regard de Syragane.

J’étais à bout de souffle.

Manakel m’a appelée, que s’est-il passé ?

Je regardai tout autour.

-Il y avait un… un chien… ! Un doberman ! Il… Il m’a attaqué.

Ce n’était pas un chien, David.

Je pris ma tête…

Entre mes mains.

-MAIS C’ÉTAIT QUOI ALORS ?

Ce n’est rien, je suis là, ça va aller à présent…

Je soufflai longuement.

Regardai Syragane.

Encore déstabilisé.

Mais tout ce qui lévitait.

Tout ce qui tremblait.

Cessa doucement.

Il n’y avait plus de chien.

-Il y avait un chi-chien… Je te jure.

Ce n’était pas un chien.

-C’était réel ! Je j-jure que c’était réel !

Concentre-toi, David.

Ce n’est pas un chien.

Lis ses pensées.

Mais il n’est plus là !

Lis ses pensées, David.

Je soufflai encore.

Respirai plus calmement.

Pris la main de Syragane.

Et me concentrai…

-Ok…

J’inspirai.

Serrai la main de Syragane.

Me relevai doucement.

-Ok, ça… ça va aller…

Je pinçai les lèvres.

Pas plus fier que ça.

Mais captant…

Les pensées.

Les craintes.

D’une femme.

Et non d’un chien.

Je regardai Syragane.

Les sourcils froncés.

D’incompréhension.

-Ce n’est… ce n’est pas un chien.

Voilà, David.

Ce n’est pas un chien.

Calme-toi…

Visite surprise et journée tranquille

ft  David et Madison

Syragane le serrait toujours contre lui, murmurant des paroles apaisantes. Elle ignorait ce qui avait déclenché cette crise et elle espérait que ce n’était pas encore du fait de Nergal ! Naturellement connaissant Madison, aussi sous son apparence de canidé, elle ne fit pas le lien avec le chien ou en tout cas ne comprit pas pour le moment que c’était à cause de Madison que David était dans cet état.

Elle sentit Davis s’écarter et croisa son regard si bleu, avant qu’il ne lui explique pourquoi il avait eu aussi peur, et Syragane afficha une nette surprise sur son visage.

- C’est à cause du chien ? Oh mais, elle ne te fera aucun mal. Madison est mon amie ! le rassura-t-elle encore, non sans tourner la tête du côté du chien.

Mais Madison avait disparu. Où était-elle passée ?? Le regard de Syragane la chercha encore un peu avant de revenir à David. Il prit soudain sa tête entre ses mains et cria, décontenançant quelque peu la sylphe, malgré le fait qu’elle était habituée à l’entendre parler à ses voix, à Manakel entre autre et… oui mais c’était rare qu’il criait ainsi.  

- Madison est particulière…. Et elle n’est pas vraiment un chien en fait.

David jura qu’il avait bien vu un chien. Syragane prit son visage entre ses mains.

- Mais je te crois, et oui c’était tout à fait réel. David, écoute-moi, je la connais, elle est très gentille, tant ….euh sous sa forme chien qu’humaine. Et j’ignore où elle est passée. Nous devrions peut-être la chercher, conclut-elle hésitante.

Quoique Madison connaissait l’emplacement de son mobil home. Était-elle venue la voir ? Il y avait fort à parier.

- Ou il faut au moins prévenir Woody si jamais il la trouve.

Mais David avait du mal à sortir de cet instant de frayeur. Finalement il ne faisait pas une crise, il avait juste eu très peur et…..ses pouvoirs avaient quelque peu débordé. Voilà qui n’allait pas plaire à Victor. Syragane regarda encore autour d’elle, tout en aidant David à se relever et les gens sortaient à nouveau des coins où ils s’étaient cachés, non sans afficher toujours un air inquiet. Ils murmuraient, échangeaient entre eux, vérifiaient que les leurs allaient bien.

- Allons voir au mobile-home, elle nous attend peut-être là-bas.

Et tandis qu’ils faisaient les premiers pas en direction du village des forains, David sembla enfin percuter.

- Oui voilà, ce n’est pas un chien, c’est juste qu’elle se transforme en cet animal et je crois qu’elle a beaucoup de mal à contrôler ça. Et  m’est avis qu’elle a eu aussi peur de toi que toi d'elle, enfin le tremblement de terre en moins, glissa Syragane à voix basse. Mon pauvre amour. J’ignorais que les chiens te faisaient aussi peur.

Ils allaient devoir travailler là-dessus, sur ses peurs, et son pouvoir qui partait dans tous les sens chaque fois qu’il avait peur ou qui au contraire l’abandonnaient, laissant un David complètement désemparé.

- Peut-être que Madison pourra nous aider à ce que tu aies moins peur hm ? dit-elle d’un ton léger, toujours dans le but d’achever de le rassurer complètement.

Puis elle aperçut soudain Woody qui venait vers eux de sa démarche un peu raide des jours où il peinait à contrôler lui aussi sa transformation. A croire que c’était propre à cet endroit ! Oui enfin elle exagérait.

- Woody ? Tu as vu Madison ? Elle est ici, je veux dire le chien est ici. et je crains qu’elle n’ait été un peu effrayée. Si tu la vois, tu peux l’accompagner jusqu’au mobile-home ?

Elle aurait aussi pu la chercher avec David, mais après ce qui venait de se passer, elle préférait l’emmener dans un lieu sûr pour lui, ou plutôt un lieu sécurisant.

Visite surprise et journée tranquille?

David Edwards & Syragane Dendera

Les pattes plaquées sur la tête, j'attendais que les secousses se calment, effrayée comme jamais. Je ne suivais rien de ce qui se passait depuis ma planque, ignorant l'arrivée de Woody et les échanges entre lui et Syragane.

Pendant ce temps, Woody, lui, observait la jolie Sylphe puis David, qu'il connaissait maintenant depuis que la jolie blonde l'avait recueillie chez lui. Il se contente de répondre à la demoiselle dans un premier temps:

-Oui, je l'ai faite rentrer quand elle est arrivée. Je me suis dit qu'elle venait te voir.

Son regard se pose une nouvelle fois sur David:

-Je vais m'occuper de Madison.  Il a l'air mal en point, tu veux que je rapporte quelque chose pour lui?

Après quoi, il se mit en quête de ma petite personne, toujours terrée derrière son stand. Il finit par me dénicher quelques minutes à peine après le départ des tourtereaux et posa délicatement sa main sur une de mes pattes après avoir pris la précaution de s'annoncer, ayant vite compris comment je fonctionnais depuis ma première visite au chapiteau.

-Et bien, voilà où tu te cachais... N'aies plus peur, tout va bien...

Ayant reconnu la voix, je m'étais légèrement tranquillisée et avais commencé à reposer mes pattes au sol pour lever mon museau vers son visage. Il remarqua mon soubresaut nerveux à l'idée que les secousses ne reprennent:

-C'est fini maintenant...

Il me proposa de venir dans ses bras mais j'avais déjà fait tomber assez de gens à cause de mon gabarit et préférais limiter ce genre d'action pour le moment:

-Ok... J'insiste pas. Tu viens, on va rejoindre Syragane et son ... Tu vois...

Je crois que je voyais en effet, même si j'étais vraiment surprise par la réalité. Je gambergeais en faisant tournoyer les informations collectées depuis quelques minutes dans mon petit crâne canin tout en marchant, passant à côté de l'air de déception de l'homme de bois qui m'avait tout l'air d'être attirée par mon amie.

-J'crois que vous avez eu autant peur l'un que l'autre...

Nous marchions un petit moment, finissant le chemin en silence après cette assertion, tandis que je me demandais comment cela allait se passer désormais.  Si je faisais irruption dans la roulotte, je risque de déclencher une nouvelle crise de peur à cet homme... L'homme de mon rêve... Non, vraiment, même pour un esprit fantasque comme moi, je n'arrivais vraiment pas à digérer cette information, comme si mon cerveau refusait de la traiter.

-Nous voilà arrivés...

Woody toqua à la porte de l'habitat et attendit à mes côtés. Je me tenais bien sage, bien évidemment, même si pas très sûre que rejoindre le mobile home maintenant était la meilleure stratégie à adopter. Je finis même par me cacher derrière les jambes du guichetier, au cas où.

Visite surprise et journée tranquille?

Madison O’Leary & Syragane Dendera

Elle ne te fera aucun mal.

Ne l’écoute pas, Davey.

Tout le monde te veux du mal.

Tout le monde ment.

Hey !

Fermez-là, vous autres.

David.

Concentre-toi sur moi.

Ou sur Syragane.

Idiot !

Pathétique.

Avoir peur d’un chien.

Il va te mordre, David !

Il va grogner.

Ils ne m’aiment pas.

Et je ne les aime pas non plus.

Je me serrai contre Syragane.

Ce n’est pas vraiment un chien, David.

Elle n’est pas vraiment un chien en fait.

J’ai vu un chien !

Tout le monde te ment, David !

Madison.

Madison ?

-Je connais une Madison.

Oui David !

Mais oui !

La fille au livre.

Oui voilà, ce n’est pas un chien, c’est juste qu’elle se transforme en cet animal.

Ce serait une surnaturelle ?

Elle était dans mon rêve.

Ou dans son rêve.

-Je l’ai vue en rêve… Mmmadison mais ce n-n’est pas un chien…

C’est une jeune femme.

Avec de grands yeux bleus.

Je pris la main de Syragane.

Pour retourner au mobilhome.

Mon pauvre amour. J’ignorais que les chiens te faisaient aussi peur.

-Je ne les aime pas. Et ils ne mmmm’aiment pas.

Syragane souris.

Je suis content de rentrer à la maison.

Moui, tu n’as pas fini journée, David.

Peut-être que Madison pourra nous aider à ce que tu aies moins peur hm ?

Je haussai les épaules.

Pinçai les lèvres.

-Je.. j’en doute un peu de ça.

Je n’ai pas de problème avec les animaux.

Les animaux ont des problèmes avec moi.

On croisa Woody.

Je baissai les yeux.

Ma main dans celle de Syragane.

Qui demandai :

Si tu la vois, tu peux l’accompagner jusqu’au mobile-home ?

Un chien dans la maison ?

Non.

Non Madison n’est pas un chien.

Toutes les Madison ne sont pas des chiens.

Il a l'air mal en point, tu veux que je rapporte quelque chose pour lui?

-Je-vais-bien.

Est-ce celle qu’on connait ?

Je ne sais pas.

David…

Vas-tu cesser ce brouhaha ?

J’essaye…

Et si elle me mord ?

… mais ce n’est pas évident.

On arriva au mobilhome.

Et je lâchai la main de Syragane.

Pour aller m’asseoir dans un coin.

Presque roulé en boule.



David…

Tu m’écoutes ?

J’ai le choix ?

Non.

Ben alors…

Ok…

Concentre-toi sur l’esprit du chien.

Tu sens l’esprit de Woody ?

Ouais.

Zoome sur celui du chien.

Je grimaçai.

Ramenai mes genoux vers moi.

Les serrant plus fort.

Et puis…

Mon regard s’éclaira.

-Madison.

J’eus un sourire pour Syragane.

Woody frappa à la porte.

-Ce… Ce n’est pas un chien. C’est Mmmadison. L’écrivain de mon rêve.

Visite surprise et journée tranquille

ft  David et Madison

David était encore tout tremblant à cause de cette rencontre. Syragane tâcha donc de lui expliquer pour le problème de transformation de Madison et à sa grande surprise, il lui répondit qu’il l’avait déjà vue… en rêve. Syragane haussa un sourcil. Comment c’était possible ?

- En rêve, tu veux dire, comme avec moi ? Oui elle n’est pas toujours sous sa forme canine. D’ailleurs quand je l’ai rencontrée, c’était simplement une jeune femme comme moi.

David avoua encore et sans surprise qu’il n’aimait pas les chiens…. Et que les chiens ne l’aimaient pas lui. Syragane suggéra donc que Madison pourrait aider à traiter ce problème. Ce n’était pas bon pour lui, ni pour personne de laisser David avec ses peurs, surtout quand on était face à quelqu’un qui avait des pouvoirs très puissants. Car si la colère ou l’amour pouvaient être un bon moteur aux pouvoirs, la peur elle, en était aussi un mais en beaucoup plus dangereux parce que non contrôlée.

Mais David n’avait pas l’air convaincu du tout.

- On essayera d’accord ? Et on verra si vraiment ça ne s’arrange pas. Mais il va te falloir apprendre à gérer tes peurs, afin que nul ne puisse les utiliser contre toi, tu comprends ?

C’est là qu’elle aperçut Woody à qui elle demanda s’il pouvait les aider à retrouver Madison, pendant qu’elle-même raccompagnerait David. Woody qui expliqua qu’il l’avait vue et qu’il l’avait faite entrée dans le parc.

Mais désormais Madison avait disparu et David était si secoué qu’elle devait avant tout penser à lui, et le ramener au mobile-home tandis que Woody lui tâcherait de retrouver Madison. Et à sa question, si elle avait besoin de quoique ce soit, Syragane, même si David assura qu’il allait bien, connaissait un moyen très sûr de le consoler. Aussi dit-elle à Woody avant de s’éloigner, avec un sourire :

- Si tu pouvais nous ramener quelques twizzler, ça serait gentil merci.

Quant à David, à peine furent-ils arrivés chez eux qu’il alla quasiment se rouler en boule dans l’angle de la banquette. Syragane le regarda, confortée dans son idée de lui apprendre à maîtriser ses peurs parce que s’il réagissait ainsi devant un simple chien, que serait-ce quand les démons leurs enverraient leurs monstres ? Oui enfin Syragane connaissait des enfers, ce que les légendes mésopotamiennes racontaient à leur sujet. Et leurs descriptions étaient autrement plus effrayantes que Madison sous son apparence canine.

Et alors qu’elle allait s’approcher pour trouver des mots rassurants à lui dire, l’attitude de David se transforma du tout au tout. Surprise, elle le vit retrouver le sourire avant d’annoncer que Madison n’était pas un chien, mais un écrivain.
Dépitée, Syragane le dévisagea un instant avant de murmurer :

- Oui c’est un peu ce que je te dis depuis tout à l’heure. Que Madison est humaine avant tout. Enfin l’important c’est que tu n’en aies plus peur ! Oh par contre, j’ignorais qu’elle écrivait.

Et c’est le moment où l’on frappa à la porte. Alors Syragane alla ouvrir pour découvrir Woody qui avait retrouvé Madison.

- Merci Woody ! Bonsoir Madison ! Je suis contente que Woody t’ait retrouvée. Je ne sais pas ce qui s’est passé exactement mais David a eu très peur… à cause de ton apparence . Mais à présent on dirait qu’il a comprit que tu es un peu plus que ça, n’est-ce pas ? Mais je t’en prie, entre !

Puis elle récupéra les twizzlers que Woody lui tendit, et le remercia encore d’une bise sur la joue.

- Merci, tu veux entrer un moment ?
- Euh non, non, merci, j’ai encore du travail.

Woody lui fit un petit signe, fit un autre à Madison, puis retourna à ses occupations. Syragane referma alors la porte et surveilla David tandis que Madison s’avançait à l’intérieur.

Visite surprise et journée tranquille?

David Edwards & Syragane Dendera

Je fixe les twizzlers, quand Woody et moi attendons à la porte qui ne tarde pas à s'ouvrir. Alors l'homme de mon rêve, il aime ce genre de trucs? La dernière fois que nous nous étions parlés, il n'était pas libre de ses propres déplacements, hormis dans les rêves, il faut croire, et m'avait confié qu'il était emprisonné par le quoi déjà? SPIN, à oui, mes recherches à ce sujet n'avaient rien données à ce sujet, et ça m'avait passablement frustrée.

En attendant, je sautillais sur place, en quittant ma cachette pour faire comprendre à mon amie que j'étais heureuse de la revoir, ne pouvant communiquer avec elle autrement. Pendant l'espace de quelques secondes, je suis un peu vexée que mon apparence ait fait peur à David, en me disant que même en chienne, je n'étais pas si affreuse que ça, Debbrah était un beau modèle de doberman à copier quand même. Jusqu'à ce que je comprenne que ce n'est pas dans ce sens-là "au plus que ça" de la demoiselle. En gros, David avait peur des chiens? Heureusement que je n'avais pas amorcé de transformation pendant notre rêve.

J'entre mais tout lentement dans la roulotte, en jetant un regard paniqué à David. Moi aussi j'ai eu très peur, tu sais. Je ne sais pas pourquoi je lui parlais intérieurement, comme s'il allait pouvoir me comprendre. C'était pas un tremblement de terre hein? C'est toi qui a tout fait bouger? J'ai cru que j'allais mourir d'une crise cardiaque... Mon but n'était pas de le faire culpabiliser, c'est juste tout ce qui me passait par la tête à ce moment-là.

Je n'approchais pas plus, frissonnant moi-même en y repensant. En tout cas, j'espère qu'il va mieux que lorsqu'il était enfermé... D'ailleurs, comment a-t-il fait? Ils l'ont relâchés? Je suis contente de voir qu'il est libre.

Au moment où Syragane dépose un baiser sur la joue de Woody, je crois le voir rougir un peu, et je trouve cela à la fois triste et mignon. Je penche un peu la tête sur le côté en signe d'au revoir puis me déplace dans le mobile-home pour ne pas gêner le passage mais tout en rasant les murs, meubles ou les objets le plus possible, de peur qu'une crise ne reprenne l'homme aux yeux couleur ciel. J'ai envie de me confondre en excuses, et j'imagine comment j'aurais pu formuler ça, si j'avais été sous ma forme humaine. Désolée de t'avoir fait peur... Je ne voulais pas. J'étais poursuivie par un autre chien qui voulait de moi ce que je ne pouvais lui donner...

Visite surprise et journée tranquille?

Madison O’Leary & Syragane Dendera

En rêve, tu veux dire, comme avec moi ?

Oui….

Non…

Pas vraiment.

-On a combattu un dragon et des-dessiné sur la plage.

Je passai ma main…

Sur mon front.

D’ailleurs quand je l’ai rencontrée, c’était simplement une jeune femme comme moi.

Moi aussi.

Mais pourquoi ?

Pourquoi prendre une forme…

Aussi effrayante.

Elle n’est effrayante que pour toi…

David.

Tes monstres sont plus effrayants.

On essayera d’accord ?

Je soupirai.

-Ok…

Il va te falloir apprendre à gérer tes peurs, afin que nul ne puisse les utiliser contre toi, tu comprends ?

Je hochai la tête.

On vit Woody.

Puis on retourna au mobil-home.

Ouais…

Et il va ramener des Twizzlers.

Moui et peut-être…

Le chien avec aussi.

Oh non….

On si, David.

Je me recroquevillai.

Tu es stupide, David.

Dans le coin de la banquette.

Idiot !

Peur d’un chien !

Woody frappa à la porte.

Mouahahaha !

Mais il avait du travail.

Je cachai mon visage.

Contre mes genoux.

Alors l'homme de mon rêve, il aime ce genre de trucs?

La voix de Madison.

Mais quand elle entra.

Je relevai la tête.

Idiot.

Vis le chien.

Me cachai encore.

Moi aussi j'ai eu très peur, tu sais.

Je relevai la tête.

Regardai le chien.

Vis les Twizzlers…

Pinçai les lèvres.

Et n’osai plus bouger.

-P-pourquoi tu es un chien ? Je ne les aime pas et ils ne mmmm’aiment pas.

C'était pas un tremblement de terre hein? C'est toi qui as tout fait bouger? J'ai cru que j'allais mourir d'une crise cardiaque...

J’appuyai mon menton.

Sur mes genoux.

La regardant toujours.

-Je n’ai pas fait exprès.

D'ailleurs, comment a-t-il fait? Ils l'ont relâchés? Je suis contente de voir qu'il est libre.

Je souris un peu.

-Téléportation…

Je regardai les twizzlers encore.

Mais pour les atteindre.

Il aurait fallu que j’approche Syragane.

Et donc le chien.

Le chien qui disait qu’elle ne…

Qu’elle ne voulait pas faire peur.

-Pourquoi ne… Pourquoi tu ne redeviens pas Madison. Je préfère Madison.

Pusi, à Syragane.

-Je peux a-avoir un twizzler ? S’il te plait ?

Visite surprise et journée tranquille

ft  David et Madison

Woody était reparti et Madison était entrée dans le mobile-home dans cette attitude un peu craintive que Syragane avait déjà vue. Rien à voir avec les chiens errants du temps de Babylone, hargneux, agressifs et qui ne craignaient que les coups de bâton.
Oui enfin comme elle venait de le dire à David, ce chien là n’en était pas vraiment un ! C’était Madison et quand il sembla enfin percuter, elle hocha la tête.

- Oui voilà, c’est Madison. Tu n’as pas à en avoir peur. Surtout que tu la connais.

Alors David s’adressa au chien, enfin à Madison et lui expliqua qu’il n’aimait pas les chiens, avant de tenir une conversation dont Syragane n’avait que la version de David. Enfin, ce n’était pas la première fois qu’il lui tenait ce genre de conversation à sens unique et dont elle n’était pas l’interlocuteur. Aussi ne s’en formalisa-t-elle pas, se contentant de les surveiller, lui David dans une attitude moins apeurée et le chien qui semblait aussi se détendre un peu. Quoique… elle n’était pas spécialiste du comportement canin.

Bref, Syragane avait commencé à sortir trois tasses, avant de se raviser et de n’en sortir que deux, préférant un large bol à la tasse pour Madison qu’elle remplit d’eau avant de poser le bol par terre.
Quand elle se redressa, David lui demanda s’il pouvait avoir un twizzler. Syragane le dévisagea un instant, observa Madison, et répondit avec un sourire tranquille.

- Si tu en veux, il va falloir te lever pour venir les chercher. Et ils seront à toi !

Ce qui allait l’engager à passer à côté de Madison. Il avait beau avoir compris que c’était Madison sous cette apparence animale, il semblait qu’il en avait toujours peur.

Et bien c’était le moment d’affronter un peu ses peurs, surtout que c’était à moindre risque puisque, oui elle se répétait, il la connaissait.
Et Syragane à la place, prépara deux thés pour elle et pour David.

- Et donc, tu as vu Madison en rêve ? Et vous avez combattu un dragon ? Rien que ça ? dit-elle amusée. Pour ma part, j’ai aussi rencontré David en rêve, mais c’était au beau milieu du désert, dans le temple d’Ishtar. Et nous n’avons pas chassé de dragon, dit-elle en regardant Madison, mais….on a fait connaissance.

Tout ça lui paraissait si loin désormais. Ils en avaient fait du chemin depuis tous les deux.

- J’ai mis du temps à comprendre que c’était bien plus qu’un rêve et que David était tout ce qu’il y a de plus réel, dit-elle en souriant à ce dernier.

Visite surprise et journée tranquille?

David Edwards & Syragane Dendera

C'est un coup du sort que David n'aime pas les chiens et qu'il soit confronté à ma présence sous cette forme. Qui sait ce qui se serait passé si mon frère n'était pas décédé ce jour-là, quelle forme j'aurais pu prendre plus tard en découvrant mon "don". Ou peut-être que ça se serait déclenché autrement? Tout ce que je savais c'est que 'j'aimais les chiens, surtout Debbrah, depuis que je suis toute petite, et qu'eux, ils semblaient m'aimer aussi. Je me sentais bien en leur présence. Je ne sais pas quelles autres formes je pourrais prendre, et ce que j’aurais envie de choisir, c'est juste celle-ci qui s'est imposée à moi et qui a réussi, le moment opportun. Ceci dit, qu'est-ce qui poussait à penser que les chiens ne l'aimaient pas en retour? Ils sentent surtout quand les gens ont peur d'eux et le vivent comme une éventuelle menace.

Si au début, David me parlait, comme je le pensais, plus pour se parler à lui-même que s'adresser à moi,  je reste un peu surprise quand il déclare qu'il n'a pas fait exprès. De quoi parle-t-il? Du tremblement de terre? Mais ça voudrait dire qu'il... Je peine à croire qu'il ait entendu mes pensées, mais d'un autre côté, cela soulève une vague d'excitation chez moi. Nous allions pouvoir communiquer à trois, si David pouvait et accepter de jouer les intermédiaires. J'essaie, ceci dit, de ne pas trop m'agiter, afin de ne pas créer une nouvelle raison à David d'avoir peur de moi.

Je suis estomaquée par les pouvoirs que le jeune homme a. J'ai comme la sensation qu'il est très puissant, et c'est peut-être pour cela également qu'il avait été emprisonné? Entre le pouvoir d'entrer dans les rêves, de lire dans les pensées, de faire bouger les objets et... de se téléporter comme je l'apprends peu après...

Je suis sur les fesses, d'apprendre tout cela, même si encore une fois, je suis ravie de savoir qu'il était sorti de ce bourbier. D'instinct, je fais un peu plus attention à mes pensées. Ce n'est pas tant par pudeur que parce que je trouvais cela malpoli de discuter uniquement avec David alors que Syragane ne pouvait rien suivre de notre conversation silencieuse.

Crois bien que j'aimerais te faire ce plaisir de reprendre ma forme humaine, mais c'est quelque chose de compliqué pour moi encore pour l'instant, et ça me prend beaucoup de forces et de temps.  Par contre, pourrais-tu dire, s'il te plaît, à Syragane que tu peux lire dans mes pensées? Comme ça ce serait plus facile de discuter tous les trois ensemble, non? Enfin, sauf si ça te dérange, ça serait possible que tu fasses l'intermédiaire? S'il te plaît?

Je fixe Syragane et rit intérieurement. Wouah, elle est dure en affaire! Je n'ai pas pu préserver cette pensée qui a fusée plus vite dans mon esprit que je l'aurais voulu, et j'attendis que la jolie blonde termine de parler avant de demander à David de la remercier pour moi, pour le bol d'eau.

Et la Sylphe nous raconte leur rencontre qui a également eut lieu dans un rêve et je comprends tout à fait ce qu'elle a ressenti. Moi-même, quand j'avais rencontré David en rêve, j'avais eu du mal à croire à sa réelle existence. Mais comme c'était le seul élément tangible dans tous ces détails intangibles ou variables de mes rêves, cela aurait dû me mettre la puce à l’oreille dés mon réveil.

Notre rencontre en rêve m'a bien chamboulée aussi. Après, même dans la réalité, je ne savais plus si  le surnaturel était réel pour le coup, ou si c'est moi qui rêvais que j'étais un chien. Surtout que je suis capable d'une certaine imagination, et que ça s'est développé quand j'ai commencé à écrire des livres. D'ailleurs, est-ce que tu as aimé le mien, David? Tu sais, celui que je t'avais donné, dans le rêve.  

Ainsi, je donnais un élément en plus à David, pour prouver que j'étais bien la Madison qu'il avait rencontré en rêve. Même si par conséquent, nous étions encore des connaissances qui avions à apprendre pas mal l'une sur l'autre. Je fixe Syragane et me demande avec curiosité, qu'est-ce qu'il y a entre David et toi? Qu'est-ce que vous avez fait dans ton rêve? Oh, pardon, non, c'est trop indiscret! Et... Est-ce que l'amie de Larco est comme David et que c'est pour ça qu'elle sait lire dans ses pensées? J'aimerais beaucoup pouvoir apprendre à transmettre mes paroles quand je suis sous forme animale.

J'évitais volontairement le terme "canine" pour ne pas rouvrir la plaie.

Visite surprise et journée tranquille?

Madison O’Leary & Syragane Dendera

Tu n’as pas à en avoir peur.

J’ai tout le temps peur.

Peur des gens.

Peur des animaux.

Peur d’eux.

Peur des voix.

Peur de moi.

Mais ça voudrait dire qu'il...

Je souris au chien.

-Ouais… Je… je lis tes pensées… Je préfère lire les pensées.

Les gens ne mentent pas.

En pensées.

Je sais ça.

J’avais envie de Twizzlers.

Mais Syragane…

Si tu en veux, il va falloir te lever pour venir les chercher. Et ils seront à toi !

Syragane a raison, Davey.

Tu n’as qu’à te lever pour aller les chercher.

Je soupirai.

Bougeai doucement.

Sans gestes brusques.

Pour aller jusqu’au…

Jusqu’au plan de travail.

En passant à côté du chien.

Le chien qui était Madison.

J’avais les Tizzlers maintenant.

Mais si je voulais du thé.

Il fallait que je repasse…

Encore à côté du chien.

Je fis la moue…

A l’attention de Syragane.

Elle le fait exprès.

Bien sûr qu’elle le fait exprès.

Allez David !

Couillon…

Idiot..

Daaaaavid a peur des chiens euh !

Pourquoi tu ne redeviens pas…

Juste Madison ?

Crois bien que j'aimerais te faire ce plaisir de reprendre ma forme humaine, mais c'est quelque chose de compliqué pour moi encore pour l'instant.

Ah ouais…

-Ouais… Tu ne c-contrôle pas bien…

Tout doucement.

Je pris mes twizzlers avec moi.

Pour m’installer à la table.

Face à Syragane.

Par contre, pourrais-tu dire, s'il te plaît, à Syragane que tu peux lire dans mes pensées?

Je regardai Syragane.

Et souris.

-Je peux lire ses pensées… Ce… Ce n’est pas comme avec les autres chiens.

Les autres chiens ne pensent pas.

Moui…

Disons plutôt qu’ils ne pensent pas comme nous.

-Je vais faire l’inter… L’intermédiaire… Elle ne contrôle pas son pouvoir.

Et donc, tu as vu Madison en rêve ? Et vous avez combattu un dragon ? Rien que ça ?

Je hochai la tête.

-Et on a changé la couleur de l’océan.

Clignai des yeux.

Passai ma langue sur mes lèvres.

-Mais elle n’était pas un chien.

Je haussai les épaules.

-C’était une écr-écrivain aux yeux bleus.

Je pris une petite gorgée de thé.

J’écoutai…

Plus ou moins attentivement.

Parce que c’était dur de se concentrer.

Sur les pensées de Madison.

-Madison dit que le r-rêve l’a chamboulée aussi… Elle dit qu’elle ne savait plus ce qui était réel…

… et ce qui ne l’était pas.

Je souris au chien.

-Ouais, on a aimé le livre.

Moi.

Manakel.

Peut-être d’autres aussi.

On s’ennuie parfois.

Dans ma tête…

Ah oui ?

Ce n’est pas l’impression que j’ai, Davey…

La question de Madison…

Me fit rougir.

-Madison demande ce qu’il y a entre toi et moi.

Je tendis la main.

Pour prendre celle de Syragane.

Et lui souris.

En baissant les yeux.

-Et elle aimerait pouvoir… Pouvoir parler sous sa forme de chien.

Je regardai le chien.

-Tu ne peux pas si tu t’es pas… télépathe… Je suis télépathe. Il faut que tu trouves un ami télépathe.

Je souris à Syragane.

-Comment tu connais Madison ?

Visite surprise et journée tranquille

ft  David et Madison

Hmm.. ok ! David lisait donc les pensées de Madison, même sous son apparence canine. Ce qui fit sourire Syragane. Voilà qui devrait l’aider à avoir moins peur de son apparence. Et tout en préparant le thé et un bol d’eau pour Madison, Syragane prêta attention à ce que David lui racontait, choisissant de s’exprimer à voix haute, ce qui lui permettait d’avoir au moins une partie de la conversation.

Entre temps, David se décida à venir chercher les twizzlers qu’il lui avait réclamer et de voir ses façons prudentes d’avancer, firent sourire un peu plus Syragane. Autant amusée par tant de précautions que fière de voir qu’il avait su affronter sa peur.
Elle le félicita au passage.

- Bien, c’est un bon début, dit-elle avant de prendre place.

Et David vient bientôt la rejoindre, pour lui dire qu’il pouvait lire les pensées de Madison.

- Tant mieux, commenta-t-elle avec un joli sourire pour David qui ajouta qu’il allait servir d’intermédiaire.

Syragane hocha la tête et regarda un instant Madison, avant d’entendre David ajouter qu’elle ne contrôlait pas sa transformation.

- Oui la dernière fois qu’on s’est vues, c’était déjà un problème. Je vois que tu n’as toujours pas trouvé de solution, constata-t-elle en s’adressant d’un air désolé au chien.

Puis David ajouta quelques précisions concernant Madison et Syragane sourit.

- J’ignorais que tu écrivais des livres. Ca doit être une activité intéressante. Enfin peut-être problématique avec cette apparence, conclut-elle avec une moue navrée.

Et donc, ils s’étaient eux aussi rencontrés dans un rêve et, Syragane ne fit plus de commentaire, les observant l’un et l’autre, avant de voir soudain David rougir. La Sylphe haussa un sourcil, avant d’entendre David lui dire ce que Madison venait de lui demander. Elle sourit à nouveau, mais à David cette fois, le regard brillant de cet éclat qu’il était le seul à pouvoir allumer et serra sa main en retour.

- Et bien….il y a un lien très fort entre nous, déclara-t-elle avec passion. J’aime David, et je crois que lui aussi, ajouta-elle d’un ton mutin. Nos destinées sont liées, ainsi que les dieux l’ont voulu, même si nous ne prions pas les mêmes dieux, ou le même dieu, dit-elle sachant parfaitement que Manakel râlerait sans doute. Bien qu’elle, elle avait la chance de ne pas l’entendre, mais que lui par contre entendrait sûrement cette petite pensée.

Puis elle décrocha son regard de celui si intense de David, pour se tourner vers Madison. D’après David, elle voulait pouvoir communiquer même sous sa forme canine et la réponse de David l’amusa.

- Oui un ami télépathe ou qui sait ? Croiser la route d’un djinn qui exaucera ton vœu ? Il y a beaucoup de magie dans notre monde, au-delà de celle offerte par nos dieux qui nous ont accordé de grands pouvoirs. Alors peut-être trouveras-tu celle qui te permettra de pouvoir t’exprimer même quand tu es un chien.

Et elle ajouta :

- Mais la meilleure solution, serait de t’entraîner à maîtriser ta transformation.

Voilà, c’était là, la grande prêtresse qui revenait au galop toujours exigeante avec ses pupilles, bien que ok, ni David ni Madison n’en faisaient partie mais, c’était sans doute une sorte de…. Déformation professionnelle ? Ce besoin, cette envie toujours de venir en aide à son prochain, et de les pousser à vouloir toujours faire mieux, alliant exigence, détermination et beaucoup de douceur. On ne changeait pas aussi facilement de personnalité qu’on changeait de Khan !

- Comme David doit s’entraîner à contrôler ses peurs et ses pouvoirs, ajouta-t-elle donc, avec un regard déterminé pour ce dernier.
Et elle répondit enfin à la question de David.

- Je me rendais à City Harvest, pour un rendez-vous quand une dame a eu un malaise, elle faisait une crise de manque d’insuline. Enfin sur le moment je l’ignorais, tout comme j’ignorais ce qu’était l’insuline et le diabète. Et Madison est intervenue tout comme moi pour aider cette femme. C’est ainsi que nous avons fait connaissance. Ce n’est qu’ensuite que j’ai découvert son secret et qu’elle a fini par apprendre le mien, conclut-elle avec un sourire pour Madison.

Puis parce qu’elle pouvait être très têtue, elle proposa soudain.

- Madison, à ce sujet, accepterais-tu de nous aider ? Et peut-être que nous pourrions aussi t’aider en retour. Est-ce que tu serais d’accord pour que David, tente un contact ? une simple caresse ? David ? A présent que tu sais que ce chien n’en est pas vraiment un, ce serait bien moins effrayant qu’avec un autre chien, non ? Est-ce que tu veux essayer ? Enfin si Madison est d’accord bien sûr ?

Moui, qui aurait cru qu’un jour Syragane puisse demander à David de caresser une autre femme hein ? Bon, entendons-nous bien qu’elle lui demandait ça, uniquement parce que Madison avait l’apparence d’un chien et que c’était pour aider David, et rien d’autre hein !

Visite surprise et journée tranquille?

David Edwards & Syragane Dendera

D'un point de vue extérieur, ça devait être marrant de voir David prendre autant de précautions pour ne pas trop m'approcher, de la même façon que je faisais en sorte de prendre le moins d'espace possible pour l'incommoder au minimum. Il parvint à s'installer tout de même, et je n'esquisse pas un mouvement, de peur de le brusquer. Comme demandé, il joue l'intermédiaire et cela facilite un tantinet la discussion, et j'avoue, me soulage d'avoir à trouver des stratagèmes pour essayer de me faire comprendre ou de ressentir de la frustration à ne pas pouvoir parler avec mon prochain dans de meilleures conditions.

Je suis contente de savoir que mon livre a été apprécié et si j'avais pu, j'aurais esquissé un sourire sur ma face canine. Au lieu de quoi, ça devait donner un rictus bizarre mais j'évitais d'y penser. Je me concentrais sur la conversation et je suis autant désolée que Syragane de n'avoir pas su trouver encore la technique qui me permettait d'inverser le processus. Pourtant, je faisais des efforts et j'avais de plus en plus souvent recours à la transformation de façon volontaire. S'il y avait du mieux, ce n'était pas encore assez et il allait falloir que je bosse plus le retour à moi-même, mais... Un pas à la fois. Je ne pouvais pas tout régler en même temps. Et la jolie blonde voyait juste, le fait de rester coincée dans la peau d'un chien m'entravait beaucoup dans la rédaction de mes romans, mais je pouvais toujours penser mon bouquin même sous cette forme. Le travail d'écrivain ne réside pas uniquement dans la rédaction mais pour un gros pourcentage dans la maturation intellectuelle de l'oeuvre.

Et puis ma propre question suscita quelques émotions bien visibles sur le visage de mes hôtes. Cela crééa une vive émotion en moi. Je trouvais cela beau. Ils étaient touchants tous les deux, et cela me rendait heureuse pour eux.  Je ne croyais pas que ce genre de choses pourraient m'arriver, étant donné ma situation, et parce que j'avais trop de mal avec les relations à autrui, mais au lieu de laisser mon envie ou le pessimisme prendre le dessus, je contemplais le tableau comme un idéal à atteindre un de ces jours, même si mon propre bonheur, je le trouvais dans d'autres aspects de ma vie, sous d'autres formes, car c'est une notion propre à chacun. Tomber amoureux n'était pas une fin en soi. Même si j'aimerais bien trouver la personne pour laquelle mes sentiments seraient réciproques avant d'atteindre mes 90 ans.  Ishtar ou qui que ce soit, j'espère que tu as un plan pour moi.

Ces considérations passées, je note intérieurement ce que Syragane dit à propos de souhaits et de Djinns. Si je n'avais pas déjà eu de conversation avec elle auparavant, j'aurais paniqué à ce mot dont beaucoup de gens ont une grosse méconnaissance. Ceci dit, la remarque de Syragane me fit l'effet d'une douche glacée. Hey! Je m'entraîne déjà! Je suis venue volontairement au parc sous cette forme exprès pour ça! Y'a du mieux! C'est l'effet inverse qui pose bien plus de soucis. Enfin David en reprit aussi pour son grade. Mon amie faisait cela avec bienveillance, alors je relativisais la chose, mais sur le coup, je ne m'y attendais pas. Je fixe alors David pour mesurer sa propre réaction et me couche à côté du bol d'eau, un peu boudeuse même si cela ne durerait pas.

Moi aussi, je dois encore travailler sur mes peurs... Je ne sais pas si cette affirmation était sensée rassurer David ou l'encourager, en tout cas, nous étions finalement sur le même bateau. S'ensuivit le récit de notre rencontre à Syragane et moi, et je ne peux m'empêcher d'y repenser avec une dose de sérénité dans la tête. C'était pour sûr, une belle rencontre, et je suis contente que la déesse de Syragane nous ait placé sur le chemin de l'une-l'autre.

Je finis par laper un peu d'eau avant de me figer à la demande de la Sylphe. Pardon? Me faire caresser, comme ça! Sous la forme animale il y a quand même un être humain! Non je ne suis pas d'acc...

Je m'arrête de penser si fort quelques instants, et pèse le pour et le contre dans ma tête. Ouais, mais ça pourrait quand même aider David... Oui mais non... Je n'aime déjà pas qu'on me touche comme ça, sauf quelques exceptions, quand je suis une femme, ce n'est pas pour... Oh allez, fait un effort, ce sont tous les deux tes amis! Et puis tu as laissé David te toucher dans le rêve... Ouais mais c'était qu'un rêve, c'était pas... Et puis c'était juste une main qui en touche une autre, c'est pas pareil qu'une caresse sur le crâne, et quand bien-même, y'aurait pas mort d'homme non?.. Tu n'as qu'à lui tendre la patte, à la rigueur. Et puis ça va, il est gentil, David! N'exagère pas! Tu ne ferais pas autant de manière s'il s'agissait de ...Non, c'est clairement pas le moment d'y penser!!!

Je ne me suis pas rendue compte, mais alors que toutes ces questions me traversaient l'esprit, j'avais eu comme un geste de recul, en me tassant légèrement sur moi-même, vu que je ne pouvais pas reculer plus. Je pousse un petit couinement puis me rend à l'évidence. Ce n'est pas comme cela qu'on ferait bouger les choses. Et puis c'est rien... Allez Madi, tu peux le faire...

Je m'avançais alors lentement en tremblant, et levais une patte avant en direction de David. Si seulement je pouvais reprendre ma forme humaine maintenant et me sortir de là! Euh... Non t'as pas envie de te retrouver nue devant tes deux amis quand même! Non, du tout!

Heureusement, rien ne se passait au niveau de ma transformation. Je venais de faire un pas, est-ce que David réussirait le sien malgré mes pensées fouillis qu'il a dû percevoir contre son propre grès et qui risquaient de le perturber?

David, c'est ok, je veux bien parce que ça peut t'aider., pensais-je avec résignation.

Visite surprise et journée tranquille?

Madison O’Leary & Syragane Dendera

Syragane disait que

Madison devait apprendre à

À gérer ses pouvoirs.

Syragane voulait…

Que j’affronte mes peurs.

J’avais peur.

Mais j’étais de bonne volonté.

Je hochai la tête.

Mais la réaction de Madison.

Me fit sursauter.

Hey! Je m'entraîne déjà! Je suis venue volontairement au parc sous cette forme exprès pour ça!

Je secouai la tête.

-Pas crier…

Elle criait dans ma tête.

Boudais dans ma tête.

Je regardai Syragane.

-Je sais que je d-d-ois m’entraîner et j’aime le faire avec toi… Mais Mmmadison trouve qu’elle fait d-déjà beaucoup d’effort… Elle a…

Je soupirai.

Me concentrai.

Pour moins buter sur les mots.

-Elle a fit exprès de se transformer pour venir.

C'est l'effet inverse qui pose bien plus de soucis.

Je pinçai les lèvres.

-Elle dit que c’est se transformer en… en Madison qui est plus difficile.

Mais si elle est de si mauvaise volonté, Davey…

Et boudeuse en plus de ça…

Elle est pas prête d’y arriver.

-Han… Je vais pas dire ça.

Et pourquoi ?

Parce que tu fâche toujours les gens.

Moi aussi, je dois encore travailler sur mes peurs...

Je regardai le chien.

Allongé près de son bol d’eau.

-Je sais.

Elle avait déjà peur.

Dans notre rêve.

Syragane me raconta elle aussi.

Comment elles s’étaient rencontrées.

C’était une belle histoire.

Elles avaient aidé quelqu’un.

Avec son diabète.

Ce n’est qu’ensuite que j’ai découvert son secret et qu’elle a fini par apprendre le mien.

-C’est une belle histoire.

Syragane demanda alors….

Madison, à ce sujet, accepterais-tu de nous aider ?

Pourquoi ?

Il y a un problème ?

Est-ce que tu serais d’accord pour que David, tente un contact ? une simple caresse ? David ?

Je déglutis.

Regardai le chien.

Puis Syragane.

-Je… Je veux bien essayer…. Pour toi…

Pour personne d’autre.

Je ne ferais un tel effort.

Moui, j’ai compris, David…

Pardon? Me faire caresser, comme ça! Sous la forme animale il y a quand même un être humain! Non je ne suis pas d'acc...

Je me bouchai les oreilles.

-Non non non non…

Elle criait dans ma tête.

-Elle ne veut pas…

J’eus un regard désolé.

Pour la Sylphe.

Les pensées de Madison.

Défilaient.

-Elle ne veut pas.

Et je me bouchais les oreilles.

Mais finalement.

Le chien bougea.

Approcha de moi.

Je me tassai à mon tour.

Sur le petit banc.

Et finalement.

Es pensées se calmèrent.

Elle avait peur.

Aussi peur que moi.

Mais tendis la patte.

Je tendis alors doucement.

Très doucement la main.

Pour toucher la patte.

Du bout de mes doigts.

-Gentille… Madison…

Je tremblais un peu.

Mais ça allait.

Et je souris à Syragane.

-J’y arrive !

Visite surprise et journée tranquille

ft  David et Madison

C’était une situation des plus inédites pour Syragane qui n’était pas habituée à se retrouver face à un être capable de transformation qui plus est, une transformation en chien. Et moins encore de la voir, ou plutôt d’assister à un échange silencieux qui avait lieu entre David et Madison. Echange dont elle n’avait que les réactions et réponses de de David.

Mais heureusement il lui faisait la « traduction » des pensées de Madison, ce qui lui permettait la moindre de suivre, et de comprendre ce qui se passait. Comme par exemple le geste de David qui s’agita en protestant parce qu’apparemment Madison avait crié…enfin en pensée bien sûr, vu que pour elle, c’était le silence intégral.

Et David se tourna ensuite vers elle, pour lui dire qu’il était conscient de devoir s’entraîner et qu’il aimait le faire avec elle, ce qui lui valut un hochement de tête de la part de Syragane et un magnifique sourire.
Par contre Madison ne semblait pas d’accord. D’après David, enfin non d’après elle, elle en faisait déjà beaucoup.

- Tant mieux, oui c’est très bien, c’est très bien pour tous les deux, mais on peut toujours faire mieux, jusqu’au jour où tu sauras te transformer sans même avoir besoin d’y réfléchir. Ca sera instinctif, même si je me doute que pour le moment c’est loin d’être facile, mais c’est ce qui doit tous nous motiver ! Essayer de se surpasser soi-même.

Elle regarda le chien, enfin Madison, et ajouta encore.

- Il faut que nous sachions tirer le meilleur de ces dons offerts par les dieux, les vôtres ou les miens, ou… je sais certains appellent ça une malédiction, mais c’est quand ils ont du mal à contrôler. Si vous savez tirer avantage de vos capacités, tous les deux, vous verrez, tout vous paraîtra plus simple. Mais rien ne s’acquiert sans effort. Toute récompense se mérite.

Quant à la protestation de David, Syragane ne sut comment l’interpréter. Apparemment Madison ? …avait dit quelque chose qu’il n’osait répéter. Elle préféra ne pas relever, le laissant poursuivre cette conversation silencieuse sans intervenir.

Sans doute que chacun d’eux pesait le pour ou le contre, ou peut-être râlaient-ils à cause de ce qu’elle disait. Mais si Syragane était plus ferme avec ça, c’était uniquement pour leur bien à tous les deux, surtout dans ce monde où les surnaturels étaient pourchassés, maltraités et parfois tués. C’est pour ça, qu’eux, plus que quiconque devaient savoir se battre, enfin se défendre surtout et maîtriser leurs pouvoirs.

Et peut-être était-elle devenue plus exigeante encore, depuis qu’elle avait failli mourir enfermée dans le temple avec tous les siens, à cause de ce Maudit Kufus et de Nergal. La survie, les drames, et l’expérience, forgeaient plus que des paroles, le caractère d’une personne.

Aussi après avoir raconté à David, comment elle et Madison s’étaient rencontrées, eut-elle l’idée d’exploiter cette transformation pour aider David à affronter ses peurs. Oui, pourquoi ne pas profiter de cette opportunité ?

Et David lui arracha un nouveau sourire en acceptant d’essayer. Il était tellement plein de bonne volonté ! Tellement adorable que…. Que face à lui, c’était elle qui avait du mal à se montrer ferme. C’est sûr….elle l’aimait de tout son cœur et…. et c’était pour ça qu’elle ne devait rien céder, enfin du moins elle aussi devait se montrer ferme vis-à-vis d’elle-même et de cette tendance à se transformer en puits de tendresse face à cet homme.

Mais apparemment Madison était bien plus de mauvaise volonté que David, et il s’agita à nouveau en lui faisant comprendre que Madison ne voulait pas. Syragane fronça les sourcils, ne comprenant pas sa réticence. David n’allait pas lui faire de mal, juste tenter une petite caresse de rien du tout.

Mais finalement, le chien changea d’avis et s’approcha en tendant sa patte. Et Syragane soupira de soulagement. Ca aurait été un comble que David soit prêt à essayer d’affronter ses peurs et que Madison n’accepte pas ce petit exercice pour une raison qui lui échappait.

Elle retint son souffle quand David tendit à son tour sa main pour toucher la patte du chien. Et quand elle vit qu’il tremblait, elle comprit quel effort ça lui coûtait et voilà, elle allait de nouveau fondre comme une guimauve. Mais elle était si fière qu’il ait réussi !!!

- BRAVo !! oui tu as réussi ! Je suis fière de toi mon ange !

Et elle s’approcha pour l’embrasser, un bref mais intense baiser, avant de tapoter la tête du chien très doucement. Tous les deux méritaient d'être félicités.

- Merci Madison pour le coup de main !

Puis en les regardant tour à tour, et toujours en souriant, elle lança avec enthousiasme.

- Bon et à présent ? Que pourrait-on faire pour aider Madison à notre tour ?

Elle laissa le soin à David de le lui demander et de faire la traduction de sa réponse.

- N’hésite pas ! Même si cela te parait difficile. Justement, plus ça te paraitra difficile, plus tu dois vouloir surmonter cet obstacle ! Alors y’aurait-il moyen qu’on t’aide à surmonter … ce qui t’empêche de redevenir une jeune femme ? Qu’est-ce qui d’ordinaire provoque le changement ? Y’a-t-il des signes ?

Visite surprise et journée tranquille?

David Edwards & Syragane Dendera

J'aime énormément Syragane mais j'ai la sensation que mes propres efforts sont niés, quand j'entends plus ou moins dire qu'il faut en faire toujours plus, ce qui ne me mets pas dans les meilleurs dispositions possibles. Je faisais des efforts quotidiens et me donnais bon nombre de coups de pieds aux fesses en bien des domaines. Je fais un maximum pour améliorer ma communication, parler aux gens, me confronter à mes peurs, réaliser des petits ou grands objectifs, pour être moins lâche, pour gérer mes émotions, m'exprimer, pour essayer de me défendre moi-même et me sortir de situations pas toujours fort agréables, pour me confier et j'en passais. Je gérais pas mal de choses en plus de mes métamorphoses, et elles y étaient intrinsèquement liées.

Je sais que la demoiselle se veut on ne peut plus bienveillante, mais ce n'est pas la méthode qui me correspond pour m'encourager que de me dire que je ne fais pas assez. Là encore, je faisais ce qui était en mon pouvoir pour aider David, même si cela entrait en contradiction avec mes habitudes, mes goûts, et certaines de mes valeurs.

Je sais également qu'elle essaie de nous montrer le verre à moitié plein afin que nous avancions dans la bonne direction et que nous ne vivions plus nos capacités comme un fardeau mais comme quelque chose dont il est possible de tirer bénéfice, pour que ça finisse par faire sens en nous. C'est une raison de plus pour laquelle j'ai voulu aider David. Et contre toute attente, il obtient des félicitations pour avoir touché ma patte. Je suis contente pour lui, car j'ai vraiment la sensation que cela lui en coûtait autant qu'à moi, et nous fûmes félicités chacun de façon différentes pour nos efforts, même si je me serais passé du tapotement sur la tête

Yes! Bravo David! Et pas de quoi Syragane! Oh, je ne saurais par quoi commencer. J'essaie déjà de régler pas mal de choses, je ne saurais pas tout faire en même temps.

Je prends le temps de la réflexion, reste là sagement pour ne pas faire s'effondrer tous les efforts de David en faisant des gestes brusques.

C'est très coûteux en énergie de passer d'une transformation à une autre. Pour bien faire, il faudrait que je le fasse encore plus souvent pour que j'acquière un peu d'endurance et que cela me prenne moins d'énergie, mais avec mon métier d'écrivain, je ne peux pas me le permettre. Je tente de gérer au mieux mes émotions, mais si tu avais une idée pour que je puisse les canaliser, ça m'aiderait grandement. Je sais que parfois la colère ou une volonté accrue et faire appel à mon imagination m'aide à redevenir moi même...

Peut-être que je devrais envisager des temps de méditation et de visualisation?

Mais ce qui a toujours le mieux fonctionné, c'est la récupération physique... Peut-être parce que quand je dors, comme je n'y pense pas... Il faudrait également que je travaille sur mes peurs et inhibitions... Je suppose.  Chaque transformation incontrôlée est plus douloureuse que lorsque je choisi de me transformer, et elles surviennent lors d'émotions comme la peur et la tristesse, ou quand je panique et stresse. Parfois je sens des picotements,  parfois ce sont les membres qui s'engourdissent et quand j'essaie de me laisser aller, c'est comme ci un courant glacé ou chaud traversait mes veines, et ça me soulage. Sauf que quand je suis en présence d'autres gens, je ne peux pas me laisser aller comme ça... Je ne peux et ne veux pas me transformer devant n'importe qui... Et reprendre ma forme humaine originelle... Je ne peux pas non plus devant n'importe qui, sachant que je me retrouve nue quand ça arrive... Alors, je n'ai pas envie d'essayer maintenant... J'aimerais aussi apprendre à me battre moi-même pour ne pas toujours dépendre des autres.

Visite surprise et journée tranquille?

Madison O’Leary & Syragane Dendera

BRAVo !! oui tu as réussi ! Je suis fière de toi mon ange !

J’avais touché.

Tout doucement.

Yes! Bravo David!

La patte du chien.

Le chien qui était Madison.

Madison qui était un chien.

Maintenant.

Que pourrait-on faire pour aider Madison à notre tour ?

Syragane voulait

Aider Madison.

Alors y’aurait-il moyen qu’on t’aide à surmonter … ce qui t’empêche de redevenir une jeune femme ?

Mais je ne savais pas comment.

Et Madison.

Parla dans ma tête.

Elle parla beaucoup.

J’essayai…

D’aller doit au but.

Moui, il vaut mieux.

C’est fou ce que les femmes

Peuvent parler, David.

Ouais.

C’est pas ma faute.

Je sais.

-Madison dit…

Je me grattai la tête.

-Qu’il faut beaucoup d’éner…énergie… Pour se retransformer.

Je fronçai les sourcils.

Frottai mes yeux.

Moui…

Ce serait plus simple si cette fille…

Avait un peu plus de volonté, hein, David.

Mais moi je continuais.

A me concentrer.

-Quand elle dors, ça fonctionne… mmmieux.. Mais elle se transforme en chien… Quand elle a peur, qu’elle est triste ou qu’elle stresse.

Je soupirai.

-Elle dit qu’elle a encore beaucoup à travailler sur t-tout ça…

Je rougis…

-Et elle est nue quand… quand elle reprend forme humaine.

Je souris au chien.

-Pourquoi t-tu ne te transforme pas dans la salle de bain…

Je regardai Syragane.

-Tu pourrais lui prêter des vêtements.

Visite surprise et journée tranquille

ft  David et Madison

Syragane était satisfaite, et fière bien sûr de David, mais aussi contente que Madison ait finalement accepté l’exercice. David avait besoin de dépasser ses peurs et chaque occasion de le faire, était bonne  à prendre. Elle ne souhaitait pas arriver un jour devant un énorme problème et que David ne contrôlât plus rien. C’était pour ça qu’il fallait s’entraîner encore et encore, chose qui valait autant pour elle que pour tous les autres, tous ceux qui étaient sujets à subir les conséquences de ce monde qui avait peur des surnaturels, sans parler de cette guerre déclarée entre le bien et le mal. Ouais et sans parler de Nergal !

Il fallait que David se prépare à affronter le pire. Alors, surmonter sa peur des chiens, pour Syragane, c’était une première petite étape dans ce processus,  un petit problème à côté de ce qui les attendrait. Mais ça restait une victoire quand même.

Quant à Madison, elle allait devoir apprendre le courage, même si d’après ce que lui traduisit David, c’était déjà ce qu’elle faisait. Pourtant, elle était encore une fois bloquée dans ce corps de chien mais…. si elle maîtrisait une partie de son pouvoir, c’était en soit un joli progrès.

C’est pourquoi, c’est tout naturellement que Syragane demanda à Madison, s’il y avait moyen de l’aider à leur tour. Après tout elle venait, à contre-cœur d’aider David, donc tout service méritait un retour. Ou une récompense, on pouvait l’envisager de différentes manières. Ou juste l’envie de Syragane d’aider son amie.

Alors elle attendit que l’échange se fasse entre le chien et David qui finit par lui faire un retour à sa question. Ainsi Syragane apprit que ces transformations demandaient beaucoup d’énergie.

- oui, je comprends, peut-être justement parce que tu ne contrôles pas encore son processus ?

Une théorie comme une autre. Donc comme la dernière fois qu’elle s’était retrouvée coincée sous sa forme animale, Madison avait finalement retrouvé sa forme humaine après s’être reposée. Mais elle n’aurait pas toujours l’occasion de se reposer. Si un jour elle avait de gros problèmes, elle devait pouvoir se changer à volonté.

C’est alors que Syragane comprit qu’au-delà d’un problème de fatigue, et d’émotion, il y avait un autre facteur qui entrait en ligne de compte : la pudeur de la jeune femme.

- Oh je vois….

Et à la suggestion toute simple de David mais pourtant lumineuse, Syragane sourit.

- Oui bien sûr, elle peut essayer dans notre salle de bain et je lui prêterai des vêtements. Mais là il faut réfléchir de manière générale. Pour d’autres fois où elle se transformera et sera coincée dans une situation difficile. Dans ce cas, il y a moyen de développer des petites stratégies.

- Madison, sachant que ces transformations peuvent te tomber dessus à tout moment, tu pourrais anticiper les problèmes que ça provoque, comme pour tes vêtements. Par exemple …. prévoir des endroits à des points stratégiques de cette ville où tu laisserais des vêtements en réserve, ….pour commencer. Ou faire du repérage, et étudier des endroits où tu pourrais te réfugier au cas où, ici et là, des endroits que tu connaîtrais et où tu serais en sécurité, assez pour pouvoir t’y cacher, t’y reposer un peu, et pour retrouver ta forme humaine.

Syragane sourit à Madison et conclut :

- Peut-être le simple fait de savoir que si cette transformation te tombe dessus, tu auras des sorties de secours si je puis dire, t’aidera à être plus sereine face à ta capacité. ET donc moins de stress, moins de peur, moins de problème, conclut-elle toujours en souriant. A commencer par ici, tu sais que tu peux venir te réfugier ici quand tu veux. Woody te connait, et si tu veux je peux en parler au reste de la troupe. Si un jour tu devais te trouver dans les alentours, tu sais que tu peux venir nous voir. oh et…. il y aura David pour me traduire tes pensées.

Elle se dirigea ensuite vers sa chambre, et en revint l’instant d’après, avec un sweat, et un sarouel, deux vêtements larges et confortables qui iraient à Madison quelque soit leurs différences de taille, et qu'elle déposa sur le porte serviette de la salle de bain.

- il y a aussi d'autres solutions possibles pour t'aider. Si les émotions sont des facteurs déclenchant ou aggravant de tes problèmes, il faut travailler sur ça. On peut les provoquer sciemment, la peur, la colère, la tristesse ? Pour t'apprendre à contrôler ces émotions. Et si tu contrôles tes émotions, tu contrôles ton pouvoir.

Visite surprise et journée tranquille?

David Edwards & Syragane Dendera

Si j'avais pu, j'aurais pu rendre son sourire à David. Je trouvais cela très gentil de sa part de retransmettre mes pensées à notre amie, alors même s'il était plus synthétique que moi, je ne lui en voulais pas de laisser de côté certains détails pour aller au plus rapide.

"-Pourquoi t-tu ne te transforme pas dans la salle de bain…"

Je voudrais bien mais sans vête...

"-Tu pourrais lui prêter des vêtements."

On dirait presque que tu lis dans mes pensées... Je pousse un petit couinement de chien alors que de base, je voulais juste glousser puis remue la queue quand Syragane émet une solution à plus long terme. Merci David. Oui Syragane, je suis d'accord avec toi, c'est bien d'anticiper. La technique des vêtements, je l'ai déjà testée. C'est pas mal mais j'en ai déjà perdu, car des sans abris ou des personnes dans la précarité les ont pris en les trouvant là. Je ne peux pas leur en vouloir, mais ça revient cher.

Je médite les autres paroles la jolie blonde et hoche la tête de haut en bas, comme pour montrer que je suis son raisonnement et que j'approuve. Ainsi je peux me faire comprendre et offrir quelques secondes de répit à David auquel je n'ai pas envie de coller une migraine à la fin. Sauf que c'est difficile de s'empêcher de penser tout bas.  Oui, c'est vrai que la reconnaissance des lieux pourrait être un avantage et que sachant où me planquer à l'avance, j'aurais moins peur et serais donc moins stressée. Et puis je les aime bien tous les trois, lui, Syragane et ce bon vieux Woody. Cette petite phrase m'échappe spontanément, et mon plaisir des les voir, ou de les avoir vu, est palpable dans le ton que j'ai employé.

Je suis ravie que Syragane comprenne cet autre pan du problème et je me sens tout de suite plus soulagée. Si je ne risquais pas de faire peur à son petit ami aux yeux bleus, j'aurais pu sauter dans les bras de la jeune femme, pour un peu. Ou du moins me frotter à elle de reconnaissance. Je me retiens tant bien que mal et la voit s’éclipser pour finalement revenir à nous.

Je sais que tu as raison de vouloir me faire travailler sur mes émotions et que c'est forcément la clé du succès... Forcément même si je rejoignais le point de vue de Syragane, j'étais quelque peu craintive. Je savais que cela n'allait pas être agréable, même douloureux et que j'allais devoir faire face à ma pire ennemie. Moi-même. Alors j'hésitais quelques secondes avant de me lancer. C'est entendu... J'ai envie que les choses changent et ne plus être un poids pour les gens qui m'entourent. Et en dehors de maîtriser mon pouvoir, je voulais pouvoir par dessus tout me maîtriser moi-même.

Je fis les cent pas quelques secondes, bu quelques gorgées d'eau et me grattais derrière l'oreille comme un chien le ferait, manifestant mon désarroi par cette gestuelle canine. Il fallait bien se lancer à un moment ou un autre non? Je me dirige vers la salle de bain et après avoir remarqué les vêtements que la blondinette avait laissé à mon intention, je fais quelques tentatives de transformation, sans grand succès. Comme pour me donner du courage, je me mets à tenter de parler un peu à David, pour me distraire de pensées parasites ou de sentiments m'empêchant d'inverser le processus. Et surtout me rassurer...

Dis, même là, tu m'entends? Mais oui andouille qu'il t'entend, il est capable de te visiter dans tes rêves, il doit pouvoir lire dans tes pensées malgré la cloison! Ce raisonnement était plutôt bancale mais il me permettait d'évacuer quand même. Je me concentrais alors en fermant les yeux. Il fallait que je trouve une autre motivation que de simplement inverser le processus pour réussir à reprendre ma forme de femme. J'aimerais pouvoir approcher sans faire peur à David... Et faire plaisir à Syragane, après tout, elle se démène tellement pour essayer de m'aider... Fais un effort, allez Madison...Et puis, j'aimerais pouvoir les enlacer tous les deux dans mes propres bras...

Je sens que mon corps se met un peu en branle, et que les énergies se mettent à circuler en moi. Je garde alors cette pensée ancrée bien en moi pour ne pas perdre de vue mon objectif. Je la répète dans ma tête comme un mantra, oubliant un peu que ça pourrait gêner David. Je voudrais juste les enlacer, rien que les enlacer dans mes bras. Même si je n'aimais pas qu'on me touche, je ressentais au plus profond de moi ce besoin d'aller vers eux, une envie sincère de ce contact, et me laissais envahir par mon pouvoir, qui s'activa d'une façon un peu trop fulgurante. Apparemment, le lâcher prise, ça marchait du tonnerre. Si bien que je me retrouvais assise au sol, surprise par ce changement forme si rapide et soudain comparé aux fois précédentes. Je m'étais rétamée comme il se doit en perdant l'équilibre, prise de court par cette transformation, en faisant forcément tout le bruit qui va avec, en me prenant le mur.

-Vous inquiétez pas, rien de cassé...

Enfin, je crois... Je me redressais dans l'intention de m'habiller quand quelques perles de sang tombèrent tandis que je me mettais à quatre pattes pour me relever en douceur. Je portais ensuite la main à mon visage. Il s'agissait de mon nez, mais aussi de mes oreilles. Cela devait être trop d'un coup pour mon corps car je n'avais jamais eu à souffrir de ce genre de symptômes auparavant. Je patientais quelques secondes en plaquant ma main sur mon nez pour ne pas en mettre partout et allais constater les dégâts en me contemplant dans le miroir de la salle de bain. Je me nettoyais rapidement avec ce que je trouvais pour ne pas alarmer mes amis et une fois prête je m'habillais seulement pour ne pas tâcher les vêtements de Syragane. Je déboulais alors de nouveau dans la cuisine en souriant:

-Je peux vous demander une faveur? Je voudrais vraiment vous prendre dans mes bras... Et je pourrais avoir un thé, aussi, s'il te plaît? J'ai froid...

Cela n'avait bien-sûr rien à voir avec la tenue confortable que je portais. Cela m'était déjà arrivé auparavant, je ne l'avais juste pas encore relié au processus de transformation.

Visite surprise et journée tranquille?

Madison O’Leary & Syragane Dendera

Je souris au chien.

J’avais eu une bonne idée.

Et Syragane était d’accord.

Et…

Moui, je suis d’accord aussi, Davey.

Manakel était d’accord aussi.

Madison voulu protester encore.

Mais je dis que Syragane.

Pouvait bien lui prêter des vêtements.

On dirait presque que tu lis dans mes pensées...

Le chien remua la queue.

Nous étions d’accord.

Madison allait faire un test.

Comme moi j’avais fait le test.

D’oser la toucher.

Je regardai Syragane.

-Madison dit que… C’est bien l’idée de cacher des vêtements. Mais les p-pauvres les lui volent parfois.

Mon visage s’illumina…

Et puis je les aime bien tous les trois.

Elle nous aime bien.

-Elle nous aime bien… Toi, Syragane, Woody et moi.

Syragane voulait…

Entraîner Madison.

Avec ses émotions.

Avec ses peurs.

Comme elle le faisait avec moi.

Syragane voulait tout le temps…

Tout le temps s’entraîner.

Comme si c’était la guerre tout le temps.

-Madison dit que tu as raison, Syragane… Pour les émotions et tout ça. Elle… Elle ne veut plus être un poids pour ceux qui l’entourent…

Comme moi…

Je serai toujours un poids…

Rooh David…

Ce n’est pas vrai ce que tu dis.

Le chien alla dans la salle de bain.

Syragane lui donna des vêtements.

Puis on la laissa faire.

Je l’entendais penser.

Dis, même là, tu m'entends? Mais oui andouille qu'il t'entend, il est capable de te visiter dans tes rêves, il doit pouvoir lire dans tes pensées malgré la cloison!

Je fermai les yeux.

Et souris.

Oui je t’entends. [Télépathie 16]

Fais un effort, allez Madison...

Bientôt…

Après avoir fait un gros « boom »…

Et avoir dit avec une voix humaine.

Qu’elle n’avait rien de cassé…

Et quand elle sortit de la salle de bain.

Je la regardai avec de grands yeux.

Puis souris largement.

Et bien voilà, c’est mieux comme ça !

-Tu es… Tu es comme dans le rêve !

Je rougis et baissai les yeux quand…

Je peux vous demander une faveur? Je voudrais vraiment vous prendre dans mes bras... Et je pourrais avoir un thé, aussi, s'il te plaît? J'ai froid...

Moi je veux bien.

Mais je ne veux pas que…

Que Syragane lui fasse du mal.

A cause de ça.

Je me levai…

Et lui préparai une tasse de thé.

Que je posai sur la table.

Avant de regarder Syragane.

-On p-peut ? On peut la prendre dans nos bras ?

Visite surprise et journée tranquille

ft  David et Madison

Bon, maintenant que David avait su faire un geste vers le chien, Syragane essayait d’aider Madison, sans réaliser qu’elle était peut-être trop exigeante, mais elle l’avait toujours été, plus encore avec elle-même que quiconque d’autre, avec ses vierges, ses prêtresses, toutes celles qui étaient voués à la servir autrefois.

Et même si ce temps n’était plus, même si ce khan n’existait plus que dans le passé, Syragane était toujours aussi exigeante, et peut-être plus encore depuis qu’elle avait assisté au massacre des siens, et qu’on l’avait condamnée à la mort, enfermée vivante dans ce qui était devenu un véritable tombeau, sauvée in extremis par l’intervention d’Ishtar.

Surtout que le danger était toujours aussi présent. Il y avait les nergalii, et Nergal lui-même n’était pas loin, pas loin du tout ! Sans oublier cette prophétie pour laquelle David voulait se battre. Alors oui, chacun d’eux devait être prêt, toujours à affronter le pire. Et David et Madison, même si pour cette dernière elle n’était pas concernée par les mêmes problèmes qui touchaient David et Syragane, ils étaient loin d’être prêts.

Alors il leur faudrait encore beaucoup d’entraînement, à tous les deux pour maîtriser leurs capacités. Pour Syragane, c’était là un don des dieux, comme pour elle. Ils se devaient donc de se montrer à la hauteur.

Enfin, pour David, il lui était assurément plus difficile d’en exiger autant qu’elle exigeait d’elle-même. Parce qu’il était son point faible, son talon d’Achille et que Syragane souvent, cédait devant son regard d’ange. Moui, mais elle ne lui rendait pas service….

Pour Madison donc, elle s’efforça de l’aider à trouver des astuces pour palier à ses problèmes de transformations fortuites, comme cette histoire de vêtement. Mais tout problème avait sa solution, il suffisait de la trouver.

Quoique son idée de planquer des vêtements dans différentes caches, d’après David, Madison avait déjà testé et ce n’était pas vraiment efficace puisque des gens les lui volaient. Syragane soupira.

- Peut-être faudrait-il alors prévoir des endroits chez des gens qu’elle connait ? Madison, tu dois connaître d’autres personnes ici à New York non ? Tu pourrais leur demander.

Sinon, là tout de suite, elle ne voyait pas d’autre solution. Mais la réflexion et le sourire de David lui rendirent le sien. Elle ne s’attendait pas à ça.

- Oh et bien moi aussi je t’aime beaucoup Madison !

Et pour le reste, apprendre à gérer ses émotions, Syragane était prête à aider la jeune femme de toutes les façons possibles, mais il ne lui appartenait qu’à elle de choisir ce qu’elle comptait faire. En attendant, Syragane alla lui chercher quelques vêtements qu’elle laissa à la salle de bain pour laisser Madison tenter de se re-transformer en jeune femme.

David ajouta ensuite que Madison voulait bien travailler sur ses émotions, parce qu’elle ne voulait être un poids pour personne.

- Tu ne l’es pas , la rassura aussitôt Syragane. Et il ne faut pas penser comme ça. Dis-toi que, ça te force seulement à aller plus vers les autres mais que ce n’est au fond pas une mauvaise chose, tout au contraire. Regarde nous, moi, David et tous ceux que tu as rencontré ici. C’est sans doute difficile pour toi, mais en fin de compte, tu y gagnes énormément !

Oui, de nouveaux amis, des alliés et Syragane l’espérait pour elle, elle ferait encore d’autres rencontres sans doute tout aussi intéressantes, enfin peut-être parfois dangereuse, mais c’est ainsi qu’on forgeait son expérience, au contact du monde. Et pour Sy, ce monde si nouveau lui avait apporté finalement énormément d’enseignement, sans oublier que tout ça lui avait permis de rencontrer David à qui elle sourit.

De son côté, le chien pénétra dans la salle de bain, semblait-il décidée à tenter cette transformation. Et Syragane referma la porte derrière elle, avant d’entendre peu après un grand bruit qui lui fit hausser un sourcil inquiet, échangeant avec David un regard interrogateur.
Puis la porte s’ouvrit sur une Madison métamorphosée qui arracha un grand sourire à Syragane.

- Bravo !! tu as réussi !!

Et à sa requête, Syragane éclata d’un rire joyeux.

- Mais oui bien sûr ! ça mérite bien quelques encouragements tout ça !

Mais David lui préféra d’abord s’occuper de servir un thé à la jeune femme qui avait froid ! Et quand il lui demanda s’il pouvait la prendre dans ses bras, Syragane afficha sa surprise.

- Naturellement ! Tu… tu n’as pas à me le demander.

Avant de comprendre qu’il devait sans doute penser à Loonie. Mais Madison ne flirtait pas avec David, c’était quand même très différent ! Syragane n’écharpait pas toutes les femmes qui approchaient de David, seulement celles qui n’avaient pas des intentions honnêtes. Et puis Madison était leur amie, non ?

Elle lui sourit, et attrapa Madison par les épaules pour la serrer fort contre elle en riant.

- C’est super, tu y es arrivée !

Elle fit signe à David de s’approcher et ils s’enlacèrent tous les trois, avant qu’elle ne s’écarte pour sourire à David, puis à Madison.

- Alors ? Qu’est-ce que tu as ressenti juste avant la transformation ? Une pensée en particulier qui a aidé ? Un sentiment ? Ce serait une bonne piste pour la prochaine fois.

Et Syragane alla à la table pour se servir à son tour d’un thé.

- Tu en veux aussi un David ?

Et elle prit place à table, faisant signe aux autres de la rejoindre.

Visite surprise et journée tranquille?

David Edwards & Syragane Dendera

Syragane avait raison, je pourrais tout à fait compter sur mes amis en ce qui concernait et la protection, et les cachettes. Je me fis la promesse de demander si je pouvais leur laisser de quoi m’habiller chez eux. Cette requête ne nécessitait pas grand-chose en investissement. Que ce soit pour eux comme pour moi.

Elle avait également raison sur un autre point. Ma rencontre avec les autres et qui me forçait à aller toujours plus de l’avant. Pour ne rien gâcher, cela avait le mérite d’avoir toujours été enrichissant, qu’importe ce qui s’est passé et la façon dont ça s’est passé. Je devrais y faire plus attention… M’ouvrir plus…

Enfin, je sors de la salle de bain. Je tourne mon regard d’abord vers David, plus habituée à la présence de Syragane et surtout parce que c’est ma première vraie rencontre avec lui.  Il me fait penser à un petit enfant, ou à moi, à sa façon de réagir.

Le voir de mes propres yeux, était une chose, pouvoir le toucher en chair et en os, en serait une autre. Je fis tout pour ne pas le dévisager, le toucher, pour voir s’il était bien réel, bien vivant, ou ne pas me pincer. Oui, lui aussi était comme dans le rêve, et je réalisais difficilement. Pourtant, sous ma forme canine, j’avais déjà admis le fait que c’était possible. Comme si le fait de reprendre forme humaine faisait voir les choses sous un jour différent.

-Euh… Ouais… toi aussi, tes yeux, fis-je en tirant un peu sur la manche de mon vêtement, comme embarrassée.

Maintenant que je suis de nouveau moi, j’hésite à agir, alors que là aucune chance que David me craigne.  Je fixe alors Syragane quand David demande la permission de s’enlacer, attendant moi aussi sa confirmation, question de respect, sachant ce qu’il existe entre eux. Je suis tout sourire d’avoir reçu des félicitations et c’est gratifiant de faire ainsi plaisir à une amie et de constater qu’elle est heureuse de nos succès, si infimes qu’ils soient.

La jolie blonde m’attrapa finalement et je me sentis alors submergée par une vague d’émotions très fortes quand cela se produisit. Ce fut encore plus fort quand David nous rejoignit et si ça n’avait tenu qu’à moi, l’étreinte aurait duré plus longtemps alors que je ne suis pas du genre tactile avec tout le monde. Sentir leur chaleur me fit du bien, tant physiquement que sur le plan humain. Je n’oubliais pas que David aussi avait tenté de m’aider quand j’ai rêvé de lui. Et j’étais pleine de gratitude en cet instant.

Je m’installe à la table où David m’avait servi un thé et je le remerciais silencieusement, dans ma tête, par réflexe. Je tente de me remettre les idées au clair, et essuie une larme d’émotion au coin de mon œil, en souriant à demi :

-Et bien… Je…

Je pose mes mains autour de mon thé chaud et soupire de contentement, en espérant que la sensation allait se diffuser à tout le reste de mon corps très rapidement :

-En quelque sorte, tu dirais qu’Ishtar m’a inspirée… J’avais très envie de pouvoir juste vous serrer, je me suis accrochée à cette idée. Et te faire plaisir Syragane, ça me semblait important. J’avais très envie de réussir, plus pour toi que pour moi encore, je crois. Et ça m’a aidé aussi à me calmer de me fixer sur un objectif en particulier. Je me suis détendue bien plus vite…

Encore une fois, l’analyse de la Sylphe était juste, cela m’aiderait probablement pour d’autres fois. Je tourne le visage vers David et le fixe un peu, cherchant à le mêler à la conversation :

- Tu as fait un gros effort alors c’était à mon tour d’en faire un aussi. Et puis je n’aimais pas l’idée que tu aies peur de moi en chien. Surtout que la chienne dont j’ai pris la forme, c’est une bête que j’affectionnais énormément et que j’admirais beaucoup. Debrah. Elle appartenait à mon frère et je crois qu’elle me comprenait mieux que n’importe quel être humain au monde, quand j’étais jeune. As-tu peur d’autres animaux ?

Je détache mon regard du sien, souffle sur mon thé, en renifle l’arôme en me penchant un peu au-dessus.

- J’ai encore du mal à réaliser que tu es parmi nous. Je sais que tu n’es pas une illusion mais te voir en vrai, ça me fait quelque chose. Alors désolée si je te fixe un peu trop. Je ne veux pas te mettre dans l’embarras.