Accalmie

David Edwards

Syragane était occupée à décorer leur tout nouveau foyer à elle et à David, le sourire aux lèvres, et fredonnant un air de chez elle quand on frappa à la porte. C’était Jane qui venait lui dire que leur surprise était prête.

Alors la sylphe se dirigea vers leur chambre à elle et à David et poussa doucement la porte pour vérifier s’il était réveillé.

- David ?....

Elle s’approcha de quelques pas puis se glissa finalement à côté de son ange, dans le lit, souriant de le voir dormir si profondément. Faisait- il un rêve ou un cauchemar ? Elle n’aurait su le dire. Alors elle souffla doucement une brise sur son visage, en murmurant son prénom.

- David ? Mon ange...il y a une surprise pour toi. Tu veux venir la voir ? Où tu préfères que je revienne te chercher  plus tard?

Tout semblait donc parfaitement se passer depuis leur retour au parc, il y avait environ deux mois de ça. Frank était venu les aider, puis ils s’étaient installés dès le lendemain et depuis cette nuit cauchermardesque, il n’y avait plus eu aucun problème à l’horizon….

Même si Syragane restait sur ses gardes. Parce que Nergal ne renoncerait pas aussi facilement. Après Kufus, il enverrait d’autres sbires pour s’attaquer à David et à elle, ainsi qu’à leurs amis, mais cette fois, il n’était plus question de se cacher.

L’idéal et tous les deux le savaient, ce serait de se débarrasser de Nergal, mais si l’idée était évidente au premier abord, la solution elle, l’était beaucoup moins. Une solution qui appartenait à David. C’était lui le geolier de Nergal même s’il doutait de ses capacités. Alors le rôle de la sylphe, serait désormais de veiller sur lui et de l’aider à trouver LA solution pour renvoyer Nergal une bonne fois pour toute dans le monde du néant.

En attendant, elle faisait en sorte de profiter de chaque instant de paix passé avec ses amis, et d’adoucir les moments où David n’était pas assommé par ses médicaments, sans oublier son rôle, ni ses amis du royaume des rêves.

Accalmie

Syragane Dendera

J’aimais bien

Notre nouvelle maison.

C’était plus grand.

Que le Mobilhome.

C’était rond.

Et Syragane.

Petit à petit.

Lui donnait ce petit côté

Oriental.

Et moi j’avais remis.

Le portrait d’Ishtar en place.

Car j’avais décidé.

Depuis la mort de Kufus.

De ne plus avoir peur de Nergal.

J’étais le maître

De Nergal.

Sa prison.

A lui et tous les autres.

Je comprenais mieux mon rôle.

Mais surtout.

J’avais Syragane pour me soutenir.

Alors j’étais rassuré.

J’avais pris mes médicaments aujourd’hui.

Puis j’étais retourné dormir.

Parfois je buvais du café.

Pour tenir.

Mais souvent

Ça ne suffisait pas.

Et il fallait que je dorme encore.

Je sentais encore.

La présence de Frank Barnes.

Dans notre petite maison.

C’était comme une odeur

De tabac froid et de lingettes pour bébé.

Il nous avait bien aidé.

J’étais très reconnaissant.

Et je savais aussi.

Que SPN04250576 avait une âme pure.

Sinon jamais.

Il n’aurait pu donner naissance.

Au néphilim angélique.

Je dormais donc.

Et je rêvai.

De Syragane.

Avec moi.

Sur un hamac.

Sur une plage de sable blanc et chaud.

J’avais du voir une carte postale.

Ou un film avec ce décor

Et mes petits monstres

Étaient attachés par des laisses

Aux palmiers.

Ils n’étaient pas plus gros que des chats.

Et babillaient

Grognaient

Se chamaillaient

Seul Nergal avec ses yeux orange

Restait tranquille

Pensif.

Probablement savait-il.

Que son allié Kufus.

N’était plus de ce monde.

J’embrassai Syragane.

David ?....

Je sentis le vent sur mon visage.

Une douce brise chaude.

-Mmm ?

Le décor vacilla.

Et je compris que c’était un rêve.

J’ouvris doucement les yeux.

Les clignant.

David ? Mon ange...il y a une surprise pour toi. Tu veux venir la voir ? Où tu préfères que je revienne te chercher  plus tard?

Je me tournai sur le flanc.

Pour lui faire face.

Et l’embrassai en souriant.

Encore un peu endormi.

-Une surprise ?

Je remis ses cheveux.

Doucement derrière ses oreilles.

En chantonnant doucement.

♫

-Sleepy time, and I lie

With my love by my side

And she's breathing low

And the candle dies

Je lui souris.

Et fini par m’asseoir un peu difficilement.

-Je veux bien voir la surprise.

Je sortis du lit, en boxer.

-Il faut que je m’habille.

Je mis tous des vêtements colorés.

Des chaussettes dépareillées.

En sifflotant.

Puis regardait Syragane.

-Tu es très belle, tu sais.

Puis je lui tendis la main.

-On va voir la surprise ?

Accalmie

David Edwards

Elle sourit en l’entendant chanter la musique de ce groupe qu’il écoutait en boucle et que forcément il connaissait par cœur. Elle était heureuse d’être là dans leur nouveau foyer, d’être de retour, mais elle était aussi heureuse de le voir s’épanouir, malgré tous les pronostiques négatifs des uns et des autres. Aucun n’avait su avoir foi en lui, comme elle avait cru en David et aujourd’hui, il avait prouvé à tout le monde qu’il savait maîtriser ses pouvoirs et Nergal.

Les seuls morts qu’il y avait eu au parc, étaient du fait de ce dernier, comme toutes les attaques qui avaient été perpétrées contre eux, de lui, ou de ses alliés démoniaques. Et malgré tout, ils s’en étaient sortis, même si à chaque fois, David avait écopé d’une blessure.  Il était si courageux, si plein de bonne volonté. A chaque fois, Syragane en venait à la même conclusion : personne n’avait jamais songé à lui accorder une seule chance, le condamnant sans pitié, alors même que David était le plus gentil être qui soit sur cette terre. Même Frank avait fini par le comprendre. Et Sandy aussi, malgré la réputation de Légion dans leurs rangs.

Et David finit par se réveiller, lui souriant, et Syragane lui rendit son baiser. Assise à son tour, ,elle le regarda ensuite s’habiller, toujours en souriant. David ne ressemblait à personne, comme cette manie de porter des chaussettes dépareillées et des vêtements soit trop petits soit trop grand sans distinction, tant que c’était coloré. Et ça faisait aussi partie de son charme.
Elle finit par se redresser et lui prit la main pour lui sourire toujours.

- Merci, tu es très beau toi aussi !

Ses yeux étaient d’un bleu intense, dans lesquels elle se perdait souvent, mais elle ne s’égara pas trop longtemps cette fois, rappelée à l’ordre par son ange préféré.

- On y va !

Elle le guida jusqu’au parc où les ouvriers travaillaient déjà d’arrache-pied. Quelques attractions étaient révisées, restaurées, mais grâce aux dons du gala, ils avaient pu acquérir de nouvelles attractions qu’on était en train de mettre en place pour remplacer celles qui avaient le plus souffert du feu. Le parc tel le phénix renaissait doucement mais sûrement de ses cendres et cette agitation mettait du baume au cœur de tous ses forains. Même Victor était désormais plus présent, plus souriant aussi.

Syragane s’avança à travers les allées encore un peu encombrées de caisses, outils, engins de construction pour finalement s’arrêter devant un des kiosques ou cabanons de bois flambant neuf qui se trouvaient plus proche de l’entrée pour ceux qui voulait grignoter quelque chose ou emporter un souvenir du parc…. dont celui qui avait été peint en blanc mais orné d’un tas de faux bonbons, barbapapas, guimauves, sucettes, et autres friandises d’enfants.

Il faisait trois fois la taille du précédent et Dorothy s’était affairée toute la matinée à mettre sa marchandise en place, les cheveux ornés d’une cornette assortie, ainsi qu’un joli tablier qui lui aurait donné tout à fait sa place dans un de ces films d’animation de Disney ou Pixar.
Syrgane s’arrêta, laissant David admirer le nouveau joyau des gourmands. Le kiosque avait retrouvé son ancien nom : le monde merveilleux de Dorothy. Et cette dernière tendit un sachet plein à ras-bord des bonbons préférés de David. Il y en avait de toutes les couleurs.

- Tiens c’est pour toi mon grand ! Dit-elle de sa voix légèrement éraillée, ses boucles rousses dansant sous son drôle de chapeau.

Et j’enchaînai, tandis que Jane s’approchait de nous.

- C’est le premier kiosque fin prêt pour l’ouverture. Les autres suivront de près.
- Et le grand chapiteau ça sera pour la fin de la semaine, annonça joyeusement Jane qui vint embrasser David sur la joue. Alors DaVy ?? En forme aujourd’hui ? Lança-t-elle avec son éternelle énergie.

Puis elle ajouta à mon intention:

- Tu vas donc bientôt pouvoir reprendre les entraînements sous le chapiteau, ainsi que tout le reste de la troupe.

Oui jusque là, Syragane s’entraînait sur la plage, de préférence, ou parfois elle se contentait de la place devant les mobil homes désormais tous occupés par ses amis. Mais la concentration était moins facile quand on était sans arrêt interrompus par les joyeux lurons de la troupe.

Accalmie

Syragane Dendera

Merci, tu es très beau toi aussi !

Syragane me regarda dans les yeux

Je souris timidement.

Avant de me dérober

À son regard.

Pourtant…

Je ne voyais que plein de belles choses

Dans les yeux dorés de Syragane.

Mais il n’y avait rien à faire.

Je ne savais pas soutenir un regard.

Pas longtemps

Tout du moins.

Mais tu fais des progrès, David !

C’est vrai ?

Oh que oui !

Quand on voit d’où tu viens.

Tu as trouvé un équilibre.

Tu fais moins de crises.

Et moi…

Je suis mieux protégé des monstres

Dans la blue room.

Merci.

On y va !

Syragane m’avait pris la main

Je préférais

Le contact tactile

Au visuel.

Et ça

Syragane l’avait bien compris.

Elle me guida à travers le parc.

A travers les travaux.

Je saluai ceux que je connaissais

En souriant

Il y avait encore du travail.

Mais on avait reçu beaucoup d’argent

D’une vente aux enchères.

Syragane y était allée

Et elle m’avait raconté

Les merveilles qu’il y avait là-bas

Même si j’avais vu un peu

Dans notre petite télévision

Joanne Regan qui présentait

Notamment le spectacle

Que Victor et elle avaient donné.

Puis on arriva à un stand blanc

Tout décoré de plein de couleurs

De bonbons, pommes d’amour

Et barbes à papa !

Le monde merveilleux de Dorothy !

Je fis un beau et grand sourire.

A Syragane

-C’est génial ! Et le stand est beaucoup… beaucoup plus grand.

Je rigolai timidement.

-Pardon c’est… c’est l’émotion… Je… je trouve plus mes mots… je cale.

Je souris et écrasai une petite larme

Avant de prendre les Twizzlers.

Que Dorothy me tendaient.

-Des Twizzlers ! Mes préférés !

C’est le premier kiosque fin prêt pour l’ouverture. Les autres suivront de près.

Je souris d’un grand sourire.

-Ce sera encore plus beau qu’avant !

Et le grand chapiteau ça sera pour la fin de la semaine…

Je sursautai.

Mais ce n’était que Jane.

Je rougis.

Quand elle m’embrassa sur la joue.

-Tu veux un Twizzler ?

Je tendis d’abord le paquet à Syragane.

Alors DaVy ?? En forme aujourd’hui ?

Je hochai la tête.

-Je ne m’attendais pas à… à… à une si belle surprise.

Je fouillai dans ma poche…

-Oh attend, Dorothy.

Finalement, j’en sortis quelques dollars

Un peu froissés.

-Tiens c’est pour les Twizzlers… C’est Woody qui m’a… qui m’a payé pour mon travail dans le parc.

Tout l’entretien que je faisais.

Tout le nettoyage.

Puis Jane parla à Syragane.

Tandis que je mettais un Twizzler

Dans ma bouche.

Tu vas donc bientôt pouvoir reprendre les entraînements sous le chapiteau, ainsi que tout le reste de la troupe.

Je penchai la tête sur le côté…

-Moi aussi je pourrais m’entraîner ? Je… je sais que le SPN me cherche…. Me cherche toujours… mais j’aimerais apporter du bonheur… aux enfants… En faisant un spectacle…

Je repris la main de Syragane.

-Peut-être avec Syragane… Elle peut danser et moi rester cacher et faire quelques « effets spéciaux » autour d’elle.

Accalmie

David Edwards

Syragane l’observait, un beau sourire aux lèvres et quand elle vit son regard brillant d’émotion, elle s’approcha pour enlacer sa taille d’un bras.

- Ne t’excuse pas, lui murmura-t-elle tout bas, non sans embrasser tendrement sa joue. Je crois que tous ici sommes heureux de voir renaître tout ça.

Une émotion qu’il transmit rapidement aux autres venus assister à la surprise, tant Dorothy qui connaissait le péché mignon de David, que de Jane ou que des nains qui avaient suivi, ou encore Gilou qui elle s’efforça de cacher ses émotions. C’était tout un symbole, pas seulement face à la joie de David, mais de voir peu à peu le parc renaître de ses cendres. Un parc qui était devenu leur maison, et ses membres leur famille à tous. Ce qui valait pour Syragane et pour David. David qui s’était fait une place au milieu d’eux, bien plus facilement que la sylphe.

Quand il tendit ses twizzlers, Syragane refusa, uniquement pour ne pas le priver de ses friandises préférées. Jane elle accepta avec un léger rire, en choisissant un, avant de s’en délecter.

Dorothy quant à elle, voulut dans un premier temps, refuser son argent. Elle était si heureuse de lui faire plaisir, mais elle comprit en entendant ses explications qu’il était fier de pouvoir payer quelque chose avec l’argent qu’il avait lui-même gagné. Et Woody était plus que satisfait de son travail, tant lui que tous les autres en fait.

Aussi quand il intervint pour demander s’il pourrait aussi s’entraîner, s’attira-t-il aussitôt l’attention de tous. Syragane, l’expression plus fière que les autres, avec un rien d’émotion, réagit la première.

- William sait que tu es ici, il a même activement participé à la vente pour le parc. Et pourtant jamais on a eu de souci avec le SPN. Peut-être ont-ils décidé de t’accorder enfin la vie que tu mérites ?

Elle secoua ensuite la tête.

- Je n’ai pas envie que tu te caches pour le restant de tes jours. Et si tu as envie de participer au spectacle, tu participeras.

Kili intervint, très enthousiaste à l’idée de voir David participer avec eux :

- Hey ouais, ça serait super ! Et puis si vraiment, on peut toujours le déguiser, un peu de maquillage et personne ne le reconnaîtra !
Jane ajouta son grain de sel :
- Il sera parfait dans un numéro avec vous. David depuis que je te connais, j’ai vu combien tu étais doux, gentil et généreux avec tout le monde. Tu possèdes…. Ce quelque chose qui fait que tout le monde t’aime, en tout cas tous ceux qui ont appris à te connaître. Je suis sûre que tu feras des merveilles avec les enfants, conclut-elle, le regard brillant à son tour.

Syragane devant l’enthousiasme général, ne put qu’approuver, mais ils avaient une façon bien à eux de lui dire qu’il faisait lui aussi partie de la famille et qu’il avait sa place ici comme n’importe qui d’autre. Alors elle conclut :

- C’est plutôt moi qui vais rester en coulisse à ajouter des effets spéciaux à tes numéros dit-elle avec un sourire plein d’amour.

Et les autres se mirent à rire, parce qu’il était évident que personne n’aurait à se cacher.

- Qu’est-ce que vous complotez par ici ? lança Victor sur un ton amusé.

Il s’était approché si discrètement que nul ne l’avait remarqué.

Accalmie

Syragane Dendera

Ne t’excuse pas

Je souris

Je crois que tous ici sommes heureux de voir renaître tout ça.

Moui…

Moi aussi David !

Je suis heureux que le parc renaisse.

Je me sens plus à l’aise

Ici qu’avec Bobby Sands.

Mais Bobby est gentil.

Moui

Mais un peu violent sur les bords.

Même si je sais qu’il veut bien faire.

Il s’y prend mal.

Après avoir distribué

Des Twizzlers

Que j’avais payé moi-même !

Je demandai

Gentiment

S’il n’y avait pas moyen

Que je participe

Aux spectacles

Comme Syragane.

Même si je savais.

Qu’à cause du SPN…

Je devrais me cacher.

William sait que tu es ici, il a même activement participé à la vente pour le parc. Et pourtant jamais on a eu de souci avec le SPN. Peut-être ont-ils décidé de t’accorder enfin la vie que tu mérites ?

Je haussai les épaules.

-William… c’est William… Il a un bon fond…

Je pinçai les lèvres.

-Le SPN c’est autre chose.

Je n’ai pas envie que tu te caches pour le restant de tes jours. Et si tu as envie de participer au spectacle, tu participeras.

Je souris.

Hochai la tête.

Je voulais faire rire les enfants.

Comme le faisaient

Fili et Kili…

Ou je voulais les émerveiller.

Comme Syragane

Le faisait.

Moui avec tes pouvoirs…

Tu peux faire un tas de belles choses.

Et peut-être même sans.

Tu sais jongler, David ?

Han non…

Je suis trop maladroit.

Hey ouais, ça serait super ! Et puis si vraiment, on peut toujours le déguiser, un peu de maquillage et personne ne le reconnaîtra !

Mon sourire s’agrandit

Alors que je mâchouillais

Mon Twizzler.

-Oh ouais ! J’aimerais beaucoup le maquillage !

Je regardai Syragane.

Un sourire jusqu’aux oreilles aux lèvres.

-Comme David Bowie sur l’album Aladdin Sane.

Je volai un baiser à Syragane.

Puis écoutai Jane dire que

Que je serais bien avec les enfants.

-Merci

C’est plutôt moi qui vais rester en coulisse à ajouter des effets spéciaux à tes numéros

Je rigolai…

-Ou peut-être qu’on pourrait faire un numéro ensemble… avec de la musique et tout.

Je rougis.

-Tu m’apprendrais à danser…

Moui…

Ce serait dommage

De cacher une beauté pareille hein David.

Ah ! Tu vois !

Tu la trouve belle !

J’ai jamais dit le contraire !

Mais elle est païenne.

C’est tout ce que je dis.

Qu’est-ce que vous complotez par ici ?

Je sursautai.

Me retournai.

Vis Victor.

Qui m’impressionnait toujours.

Et mis directement un genou en terre

M’inclinant.

-Je… On… Bonjour… On parlait juste… C’est que je voudrais… Peut-être… Si vous êtes d’accord… participer au spectacle.

Et je m’empressai

D’ajouter.

-J’aiderai toujours Woody… dans… dans la journée… bien sûr !

Accalmie

David Edwards

William….

- Oui… je me suis peut-être trompée sur son compte, dit-elle à voix haute.

Mais la fois où il était venu ici, il avait fait le même discours que Frank la première fois, comme quoi la place de David était enfermé au SPIN parce que trop dangereux, etc etc. Sauf que David depuis leur avait prouvé à tous qu’il n’avait pas une once de méchanceté. Il avait juste besoin qu’on l’aide à contrôler ses pouvoirs qu’on le guide, mais sans pour autant faire de lui un martyr, un être condamné à l’euthanasie !!!

Ce souvenir ne cessait de révolter Syragane chaque fois qu’elle y pensait. En revanche oui, concernant William, elle avait bien été obligée de réviser son jugement lors du gala de bienfaisance. William n’avait pas lésiné sur sa fortune et son génie pour offrir un lot digne de son nom. Un lot qui leur avait rapporté beaucoup d’argent. Sans parler du fait qu’il avait respecté sa parole, de ne pas dénoncer David.

Etaient-ils pour autant à l’abri du spn ? Si Syragane avait envie d’y croire, ce n’était de toute évidence pas le cas de David. Syragane soupira, résignée. Mais elle ne pouvait accepter pour autant de voir David vivre comme un fugitif toute sa vie.

C’est alors que Kili proposa un déguisement pour un numéro avec David et l’enthousiasme de ce dernier fit plaisir à voir, amenant un sourire sur chaque visage présent. Syragane acquiesça aussitôt, se laissant un instant surprendre par le baiser qui fit un peu plus briller son regard encore.  La joie de David était la plus belle récompense qui soit à leurs efforts à tous. La sylphe rit bientôt contaminée par son enthousiasme :

- Bien sûr ! Un numéro tous les deux, on pourrait faire de très belles choses, toi avec ta télékinésie et moi grâce à Enlil.

Sa main toujours dans la sienne, elle sourit de plus belle.

- Avec plaisir, je t’apprendrai de jolies danses pour un numéro à deux, toi et moi.

Les autres y allaient déjà de tout un tas d’idées et suggestions, vêtements colorés entre les robes aériennes pour Syragane, et tenues joyeuses pour David, qui pourrait oui porter le maquillage de ce David Bowie. Jane promit de faire des recherches pour pouvoir reproduire le même, et Kili promit à David d’apprendre à jongler. Fili lui, proposa de lui apprendre à faire du monocycle, et Kili de surenchérir avec des bulles qui voltigeraient partout autour d’eux.

C’est là que Syragane se laissa surprendre par l’arrivée de Victor, mais aussi par l’attitude de David dont la main lui échappa. Ce fut Victor qui réagit le premier, tendant la main à David.

- Est-ce qu’on parle bien d’un nouveau numéro ? On dirait un chevalier en attente d’adoubement, s’amusa-t-il tout en aidant David à se relever, et ça fit rire tout le monde… une joie communicative qui faisait tellement plaisir à Syragane, voyant David au cœur de cette euphorie soudaine.

Et il approuva aussitôt :

- Bien sûr !!! J’en serai ravi ! Alors quel genre de numéro tu veux nous faire David ?  Pour Woody, oui bien sûr, mais le spectacle passera toujours avant le reste, n’est-ce pas les amis ??

Les autres approuvèrent aussitôt en cœur, tellement heureux de retrouver Syragane et David mais pas seulement. Victor semblait aller mieux de jour en jour, et le parc reprenait une allure toute étincelante ! De quoi vraiment réjouir tous les cœurs.
Même si le danger n’était jamais très loin.

Accalmie

Syragane Dendera

Oui… je me suis peut-être trompée sur son compte.

Je souris.

Hochai la tête.

Je pouvais voir

Dans sa tête.

Qu’elle avait vu William.

A la fête.

La fête des échecs.

Et je sentis en elle.

Qu’elle avait vu…

Ce que personne ne voyait dans

Dans William.

Comme ce qu’elle avait vu

En moi

Et que personne d’autre

Ne voyait

Sauf nos amis les forains, bien sûr.

Moui malgré ta mission.

Et le martyr que tu me fais subir.

Je ne peux te haïr, David.

La conversation

Allait bon train

Chacun y allant de son idée !

Tout le monde était d’accord.

Pour que j’intègre le spectacle.

Bien sûr ! Un numéro tous les deux, on pourrait faire de très belles choses, toi avec ta télékinésie et moi grâce à Enlil.

Je hochai la tête.

Et posai ma main libre.

Celle qui ne tenait pas les Twizzlers.

Dans le bas de son dos.

Que je caressais doucement.

Je voulais apprendre à danser.

Avec plaisir, je t’apprendrai de jolies danses pour un numéro à deux, toi et moi.

Avec Syragane.

Puis à jongler aussi.

Et on me dit qu’on m’apprendrait.

Tout le monde était très gentil.

Loin du monde hostile que j’avais

Connu avant

Quand j’étais enfant

Adolescent

Ou au SPIN.

Même si j’avais pensé le mériter.

Mes amis aujourd’hui me prouvaient

Que j’avais eu tort

De penser ça.

Syragane la première.

Je pouvais très bien vivre.

Sans être un danger public.

Tant que tu prends tes médicaments.

Et que tu n’es pas dans une situation stressante.

Tout roule, mon ami.

Puis Victor arriva.

Et je m’inclinai devant lui.

Raaaah David !

Tu n’en fais pas un peu trop ?

-Il m’impressionne…

Moui…

Il va beaucoup mieux

Depuis que je l’ai secoué un peu.

Tu l’as mis en colère !

Et ça a marché !

Mais aujourd’hui.

Victor avait le sourire.

Et je pris sa main

Quand il me la tendit.

Pour me redresser.

Mais je n’osais pas.

Le regarder dans les yeux.

Est-ce qu’on parle bien d’un nouveau numéro ? On dirait un chevalier en attente d’adoubement.

Je hochai la tête.

-Un nouveau numéro, oui… avec votre permission.

Bien sûr !!! J’en serai ravi ! Alors quel genre de numéro tu veux nous faire David ?  Pour Woody, oui bien sûr, mais le spectacle passera toujours avant le reste, n’est-ce pas les amis ??

Je me collai un peu plus, à Syragane.

Ma main retrouva

Le bas de son dos.

Tout le monde était enthousiaste.

-Et bien… J’aimerais… j’aimerais faire de la danse avec Syragane… avec de la magie tout autour… Et puis… Et puis… faire rire les enfants… Avec Fili et Kili…

Je souris.

-Je sais bien jouer les maladroits…

Je regardai Syragane.

Amoureux.

-Mais je laisse les couteaux à Syragane… C’est… C’est trop dangereux… Seule elle les maîtrise.

Je pinçai les lèvres.

-Je ne veux plus trop… plus trop me cacher… Et je sais que si le SPN vient pour moi… Je peux compter sur vous tous… même si… même si je ne veux que personne ne soit blessé…

Accalmie

David Edwards

Syragane souriait, lui souriait, oubliant pour un temps, les menaces qui pesaient sur eux, espérant à nouveaux offrir à David la vie qu’il méritait. Donc s’il souhaitait apprendre à danser, elle lui apprendrait avec plaisir, et les autres voulaient bien lui apprendre tout ce dont il avait envie. Il avait ce don, David, celui de se rendre attachant, de donner envie aux autres de tout faire pour lui. Et surtout il le méritait !

Même Victor était d’accord, leur offrant un sourire qui était devenu rare ces derniers mois, depuis sa longue convalescence, une convalescence qui avait fait suite à cet accident, le jour où Syragane avait surgi dans le grand chapiteau.

Syragane qui confirma pour les couteaux avec un sourire, sa main posée sur son épaule en réponse à celle de David dans son dos. Elle préférait pour le moment, attendre encore un peu, histoire qu’il ne se blesse pas. Il avait déjà assez donné de sa personne ces dernières semaines.
Quant à ses inquiétudes concernant le SPN, si le visage de Syragane se voilât de la même inquiétude, celui de Victor resta confiant.

- Nous ne les laisserons pas faire, ne t’inquiète pas. Et puis désormais cet endroit est protégé, grâce à de très anciennes magies, il est devenu sacré, aussi sacré que le temple de Potala.

Il les dévisagea tandis que chacun avait son attention tournée vers lui :

- Désormais plus personne ne pourra vous faire du mal dans l’enceinte du parc.
- Les démons ne pourront plus venir nous attaquer ?
- Oh ils viendront, et ils essayeront encore mais, ils ne pourront plus rien faire, toutes les attaques seront aussitôt neutralisées. Et ça vaut pour tout le monde.

Syragane interrogea David du regard. C’était un grand soulagement non ? Tant qu’ils ne quitteraient pas le parc, ils étaient désormais protégés. David était protégé mais….bien sûr, la question demeurait pour Nergal.

Accalmie

Syragane Dendera

Je le vis…

Le voile d’inquiétude.

Qui passa sur le visage de Syragane.

Je le sentis aussi.

Le SPN faisait peur.

Aussi peur que les démons.

Je la regardai.

Pinçai les lèvres.

Je ne comprenais pas.

Pourquoi les démons.

Nous en voulaient autant.

Nous n’avions rien pour eux

Ici…

Rien du tout…

Je regrettais un peu

D’être un dévoreur d’anges.

J’aurais préféré.

Être un dévoreur de démons.

Ou tout simplement.

Être normal.

Mais je ne pouvais pas.

Non mon pauvre David.

Tu as été créé par Dieu.

Je parie que même ta mère.

N’a pas compris ce qui lui arrivait.

Comment elle était tombée enceinte.

Elle qui était si croyante.

Ça ‘étonnerait qu’elle

Ait couru les garçons…

Elle était belle, ma mère.

Je secouai la tête.

Je perdais le fil.

Je ne voyais plus les autres

Mais juste le visage rassurant

De ma mère

Qui finit par se confondre

Avec le visage confiant

De Victor.

Nous ne les laisserons pas faire, ne t’inquiète pas. Et puis désormais cet endroit est protégé, grâce à de très anciennes magies, il est devenu sacré, aussi sacré que le temple de Potala.

Je baissai la tête.

Honteux de mon ignorance.

-Je ne connais pas le temps de Potala… Mais… mais je vous crois si vous… si vous dite qu’on a rien à craindre.

Je mâchonnai mon Twizzler.

Victor disait.

Que les démons allaient encore

Essayer de nous attaquer.

Mais qu’ils ne pourraient plus nous atteindre.

Je souris.

-Et moi… Moi je promets… Je promets d’être le gardien des mauvais anges que j’ai en moi… y compris Nergal…

Hey !

Je ne suis pas un mauvais ange

Je rigolai…

-Sauf Manakel… il n’est pas mauvais… Juste un peu casse-couilles… Je voudrais demander à Dieu ce qu’il fait là d’ailleurs.

Moi aussi David.

Moi aussi.

J’offris mon bras à Syragane.

-Alors si nous n’avons… si nous n’avons rien à craindre… on peut aller danser… ?

Accalmie

David Edwards

Jane répondit à David avec un grand sourire, sur le ton de la confidence:

- Le palais du Potala, c’est la maison du Dalaï-Lama, si tu préfères ! Enfin ça l’était jusqu’en 1959. C’est le lieu le plus sacré du Tibet.

Enfin le principal demeurait qu’ils étaient désormais en sécurité, et chacun prit la mesure d’une telle nouvelle, visage soulagé et souriant en réponse à celui de Victor. Sauf peut-être pour Syragane qui n’en comprenait pas encore toute la portée, jusqu’à ce que Victor l’expliquât plus en détail.
Alors ils étaient désormais à l’abri ici ? Ils ne seraient plus obligés de se cacher sauf peut-être du spn ….

C’est là que David intervint en annonçant que de son côté, il promettait d’être le gardien des mauvais anges en lui. Et les autres acquiescèrent gravement, chacun étant désormais au courant du statut et de la nature très particulière de David.

Il avait bien fallu expliquer pourquoi tous ces démons cherchaient continuellement à s’en prendre à lui et surtout, Syragane avait fait en sorte de renforcer la cohésion autour de lui, sans plus jamais le traiter en paria. David jamais n’avait choisi ce rôle si difficile à porter que Dieu lui avait confié.

Depuis les autres montraient un grand respect envers lui, conscient de la tâche difficile qu’il avait à accomplir. Les Houdinis étaient et resteraient une famille, et David ou Légion, en faisait partie autant que Syragane.
Syragane qui se serra un peu plus contre lui, avec un beau sourire, quelque part soulagée par cette nouvelle confiance que David affichait. Elle savait qu’elle pouvait compter sur lui, et lui sur elle, toujours.

Puis les autres se mirent à rire sur ce qu’ajouta David concernant l’étrange Ange Manakel, dernier arrivé dans la prison mentale de Légion, une histoire qui au premier abord pouvait paraître compliquée mais David avait le don d’aborder tout ça avec une grande simplicité, et surtout beaucoup de courage. Syragane ne l’en aimait que davantage.

- Très bonne idée, dit-elle avec conviction. Si pour ….elle hésita, peinant à prononcer son nom, Nergal, sa place est plus que méritée, bien que pour moi ils auraient pu tout aussi bien l’éliminer dès le départ, ça aurait simplifié beaucoup de chose, en revanche pour Manakel, j’avoue que la sanction imposée par ton dieu me laisse perplexe.


Elle n’avait pas oublié l’image du malheureux crucifié sur sa croix et ce cancer noir qui lui dévorait la peau. Manakel assurément ne méritait pas ça. Il pouvait être pénible certes avec son sens de la critique ou son côté donneur de leçon, mais ça ne justifiait en rien cette barbarie. Et dire que c’était son peuple que Manakel qualifiait de barbare.

- Ton dieu n’est-il pas le dieu de la rédemption ? Ne pourrait-il pas lui accorder une seconde chance ?

Ce n’était pas une plaisanterie. Syragane était très sérieuse.

- Et s’il le faut, je suis même prête à prier avec toi, ton Dieu pour qu’il intercède en sa faveur.

Puis elle retrouva le sourire, face à la requête de David, un sourire qui fit briller son regard mordoré.

- Ça aussi c’est une très bonne idée, allons danser et on trouvera ensuite un temple pour prier pour Manakel !

Syragane sourit à Jane et aux autres et tous deux se dirigèrent vers leur mobil-home où ils pourraient s’entraîner en attendant le retour au grand chapiteau. Il ne restait plus qu’à choisir un morceau de musique mais Syragane était sûre que David avait déjà une idée sur le sujet.

Accalmie

Syragane Dendera

Tout le monde semblait content

Tout le monde semblait heureux

Et pour la première fois

Je me sentis vraiment chez moi

Entouré d’amis

Des amis très spéciaux.

J’étais à ma place.

Contrairement à ce que je croyais

Ma place n’était pas

Au SPIN.

Ça, je te l’ai toujours dit David !

Jane me dit

Pour le palais

Et je souris.

Victor aussi semblait content

Je ne l’avais jamais vu sourire autant

On parla beaucoup.

Jusqu’à en venir à ma condition.

Pas au fait que j’étais schizophrène

Mais à celui que j’étais Légion.

Nergal, sa place est plus que méritée, bien que pour moi ils auraient pu tout aussi bien l’éliminer dès le départ, ça aurait simplifié beaucoup de chose, en revanche pour Manakel, j’avoue que la sanction imposée par ton dieu me laisse perplexe.

Je hochai la tête.

-Ouais, pauvre Manakel.

Syragane était tout contre moi.

Ça ne nous gênait pas

D’afficher notre amour

Devant les autres.

Ton dieu n’est-il pas le dieu de la rédemption ? Ne pourrait-il pas lui accorder une seconde chance ?

Je fis une moue de réflexion.

-Je crois… Je crois que Manakel pourrit moins vite que les autres… Je crois… je crois que c’est parce qu’il m’aide. Chaque fois qu’il m’aide, le cancer de Légion recule.

Je commençais à mieux

Me connaître.

A mieux savoir.

Ce qu’il se passait avec mes pouvoirs.

Et tout ça, je le devais.

Aux entraînements et aux méditations.

Que je faisais avec Syragane.

Et s’il le faut, je suis même prête à prier avec toi, ton Dieu pour qu’il intercède en sa faveur.

Je passai ma langue sur mes lèvres.

Elles avaient le goût de Twizzlers.

-Alors… alors on priera… Je te montrerai comment on fait… Je priais parfois quand j’étais… quand j’étais petit. Je priais pour que les monstres me laissent tranquilles… Et pour que ma maman aille bien.

Mais avant tout

Je voulais danser.

Ça aussi c’est une très bonne idée, allons danser et on trouvera ensuite un temple pour prier pour Manakel !

On se dirigea vers le mobilhome.

-Oh Jane ! Viens avec nous, je veux montrer la musique à… la musique à Syragane…

Je souris à cette dernière.

-Tu vas voir, c’est très beau…

On s’installa.

Et j’appuyai sur play

Sur la tablette de Jane.



-Tu pourrais danser comme ça… Et moi je pourrais chanter… pendant que… pendant que tu feras appel à Enlil pour les effets spéciaux… Il parait que je chante bien.

On se mit d’accord…

Puis on alla prier pour Manakel.

Bah c’est pas trop tôt !