Madison O'Leary

Casier judiciaire : NON

Si oui, pour quels faits : (listing des condamnations)

Recensement par le SPN : Non

Description du contact avec le SPN : (relatez ici la façon dont votre personnage a été recensé par le SPN. Il peut s’agir d’une confrontation avec des agents ou simplement d’une surveillance établie par l’organisation à l’insu de votre personnage si ce dernier s’est fait remarquer d’une façon ou d’une autre). Si vous décidez que votre personnage est recensé, son dossier sera établi par le SPN. => Pour toute question et/ou précision, contactez l’agent Frank BARNES.

Contact avec un chasseur de surnaturel (hors SPN) : Non, pas encore.  

Description du contact : (relatez ici le contact de votre personnage avec les chasseurs de surnaturels).  

Cela fait très longtemps que les O’Leary n’ont plus d’Irlandais que le nom. La majeur partie de la grande famille de Madison doit résider aux Etats-Unis d’Amérique depuis de longs siècles et répartis un peu partout sur la carte fédérale, leur point de ralliement étant Philadelphie où ils célèbrent la plupart des gros évènements de la famille. C’est dans cet hôpital que la jeune femme, issue d’une famille nombreuse est née, comme ses aînés avant elle. La tradition et le respect de certaines valeurs importent beaucoup chez les O’Leary et c’est ce qui va régir en grande partie de la vie de Maddy et de ses frères et sœurs.

Ses parents, militaires de carrière quittent leur cocon natal pour aller s’installer à Washington, juste après la naissance de la jeune femme, alors qu’ils avaient vécu avec leur progéniture à Dallas, puis à Philadelphie depuis des années. De toute façon, leur travail se trouvant dans le secteur, il était plus aisé pour eux de veiller sur leurs enfants tout en continuant de gagner leur pain.

Ses parents cultivent le goût de l’effort et de l’apprentissage, dés la tendre enfance de Madison, comme ils l’ont fait avec le reste de la famille, et surtout un mode d’éducation très stricte et militaire qui ne sied pas au tempérament de la petite. Mais comme elle aime ses parents, elle se soumet simplement à leurs moindres desiderata, d’autant plus qu’elle n’a pas le germe de la rébellion dans l’âme. Et elle a pour exemple ses frères et sœurs qui ont réussi avant elle. Elle ne peut donc pas se permettre d’échouer. De toute façon, dans la famille, on ne fait pas de place pour les sentiments, ils doivent même être étouffés. Tout comme certains secrets qui maintiennent les enfants à la maison, jusqu’à un certain seuil scolaire, sous la tutelle d’un précepteur. Ils ne manquent pas d’amour, mais on ne leur laisse pas tout à fait le droit de réfléchir par eux-même et de faire leurs propres choix. Et même si la future métamorphe a une opinion, elle est trop lâche pour se révolter auprès de ses parents, dont elle craint les réactions, bien qu’elle se sache aimée.

Les deux parents possèdent des gênes de métamorphisme, mais aucun enfant ne montre du potentiel à ce sujet, hormis leur aîné, et ils s’imaginent que leurs autres enfants ont échappé à ce drôle de destin. Qu’à cela tienne, la situation sera moins difficile à gérer… Il est interdit à Jason, d’en parler à quiconque et Madison comme ses autres frères et sœurs ne savent pas pour lui. Cela brosse un portrait peu flatteur d’Andrew et Sarena O’Leary, mais en fin de compte, ils essaient juste de préserver et protéger leur famille contre la bêtise humaine et surtout le SPN s’il venait à l’apprendre. Ce n’est pas pour rien qu’ils se sont engagés dans l’armée d’ailleurs. Être au plus proche de l’ennemi pour être plus éloigné des soupçons.

La vie suit son cours, et Madison grandit, avec la pression des études sur les épaules ainsi que les obligations de la vie. Comme s'occuper des deux nouveaux venus au monde dans le foyer. Madison se gardait bien de dire à sa mère sa façon de penser, mais elle la comparait mentalement à une poule pondeuse qui devrait s’arrêter d’enfanter étant donné son âge. Il y a peu de place pour prendre le temps de vivre et le relâchement. Surtout que chaque frère et sœur qui la suivent sont d’âge très rapproché. Le temps d’une grossesse. Alors que le plus vieux des frères à 15 ans de plus qu’elle.

Jason, Shana, Dale ont quitté le cocon familial assez tôt pour travailler et entreprendre des études par eux-mêmes. Si Dale revenait régulièrement puisqu’il étudiait encore, il était plus rare pour Jason et Shana de refaire surface à la maison parentale. Mais ce qui marquait Madison à chaque visite de son aîné, depuis toute petite, c’était la chienne qu’il traînait toujours avec lui :

-C’est mieux qu’une gonzesse papa, au moins quand tu lui parles, elle ne te contredit pas…

Son frère, en étant devenu avocat, avait fini par prendre le melon, et à devenir antipathique à quelques membres de la famille, si bien que quand il était là presque tout le monde le fuyait excepté ses parents. Comme il était interdit d’avoir des animaux au sein de la maison, les enfants se donnaient à cœur joie de choyer l’animal qui l’accompagnait. Si bien que Madison a eu le loisir de l'admirer et de l'examiner sous toutes les coutures tandis que la présence du gracieux doberman canalisait l’énergie de ses cadets. Plus bonne patte comme femelle, y’avait pas.

Madison venait tout juste d'avoir 15 ans quand on lui offrit pour la première fois la liberté de se détendre un peu et d’aller promener le chien, seule, sa mère prenant soin des autres enfants parce que papa devait parler à Jason de quelque chose d’important. C’est en revenant pour récupérer la laisse qu’elle avait oublié qu’elle entendit son père demander à Jason, dans le salon :

-Où en es-tu de ton entraînement ?
-Tout va bien papa…
- Ne prends pas ça à la légère, je te rappelle que…
-Papa, j’ai 30 ans, je suis avocat, fous moi la paix maintenant ! Ce n’est pas à Maddy, ta petite marionnette, à qui tu parles…

La porte-fenêtre vitrée qui cloisonnait le salon donnant accès au hall d’entrée, était entrouverte, alors qu’elle se rapprochait en ayant entendu son prénom. Curieuse, elle écoutait, et ce qu’elle entendit lui brisa le cœur.

-Je ne suis pas une marionnette, chuchota comme pour elle-même. Elle ne l’aurait jamais fait tout haut, ou sans se savoir seule. Je suis capable de penser par moi-même, même si je ne dis rien…

La chienne se tenait à côté d’elle, en remuant la queue, pressée daller jouer dehors et de se vider la vessie, et elle la retenait par le cou, avec beaucoup de douceur pour contenir son agitation. Elle sourit en frottant son visage contre la truffe de l’animal, qui lui reléchait le nez, puis se démanchait la tête pour continuer à observer et écouter sans être vue. Pendant ce temps, la discussion avait pris une toute autre tournure et elle n’aimait pas le ton employé par son frère envers son père :

-Puisque je te dis que je maîtrise, un vrai grizzly…


Cela n’avait ni queue ni tête pour l’adolescente, mais quand elle vit le visage de son frère gagner en pilosité et son nez se changer en mufle d’ours, elle en eut le souffle coupé. La peur tétanisait ses muscles, mais elle ne pouvait détourner le regard de ce spectacle qui finalement la fascinait… Elle l’enviait, même si jusque-là, elle ne savait pas qu’une telle chose pouvait exister. Elle fixe alors Debrah, la chienne une nouvelle fois. Si elle pouvait prendre la forme d’un animal, ce serait pour celle de cette noble bête qu’elle chérissait depuis quelques années qu’elle se prononcerait. Elle avait l’impression qu’elle était la seule qui pouvait la comprendre sans parler.

Soudainement, tout se passa très vite, et des grognements attirèrent de nouveau son attention. Elle écarquilla grand les yeux, en voyant le colosse se dresser sur ses deux pattes et failli crier. Elle plaqua les mains sur ses lèvres pour ne pas se faire repérer, mais l’ours poussa l’une des portes d’une patte griffue, bien décidé à frimer devant son père. Puis ce fut comme une explosion, alors que tout semblait maîtrisé une fois la transformation achevée.

-Tu vas bien, Madison ?
-…
-Madison... ?!!!

Trempée jusqu’aux os, du sang de son frère, et d’autres résidus de chaire animale, ou humaine, elle n’arrivait plus à commander son propre cerveau. Elle était toute tremblante et un tic nerveux déforma ses traits, à cause du choc. Elle tourna la tête vers le lustre du salon et tendit un bras vers un morceau de boyau qui pendait encore au lustre du salon. Jason avait présumé de son don. Il n’était plus, et la scène avait été horrible. La peur remplaça la fascination, et bientôt un liquide jaune vint se déverser sur la jambe de l’adolescente. Debrah était en train de lui faire pipi dessus. Visiblement, cela ne pouvait plus attendre, et cela attira l’attention de Madison. Elle se sentit perdre l’équilibre, ou bien la terre tournait ? Elle aurait juré rapetissé et que son corps s’allongeait droit devant elle. Comment était-elle arrivée sur le sol à quatre pattes ?

Le père en état de choc aussi prit sa fille pour la première fois depuis des lustres dans ses bras, et la souleva comme un fétu de paille. Sarena, qui rentrait de courses avec les autres enfants, comprit immédiatement ce qui venait de se produire. C’était la seule à pouvoir remettre de l’ordre dans tout ça et pour calmer la crise. Madison en profita pour sauter des bras de son père, poussa tout le monde, poursuivie par Debrah, et quitta le foyer familial pour s’y refugier, toute tremblante dans le premier buisson venue. La métamorphose ne dura qu’un instant, et s’est endormie comme un bébé qu’on la retrouva au bout de quelques heures, Debrah , la chienne la plus courageuse au monde, couchée contre son corps nu pour la protéger du froid. Elle fut ramenée chez elle et dormit jusqu’au lendemain matin, en pensant avoir vécu un horrible cauchemar. La preuve en était, elle était propre, coiffée, et dans une chemise de nuit qu’elle n’avait pas mis depuis un an ou deux. Maman ayant pris les choses en main.

Elle se mit à pleurer dans son lit à peine réveillée et c’est là que sa mère entra dans sa chambre pour lui apporter le petit déjeuner au lit, garni d’explications :

-Une… Quoi ??
-Métamorphe… Mais ne t’inquiète pas, tu pourras t’entraîner et développer tes capacités…
-Comme Jason…
-Tu sais très bien qu’il était trop sûr de lui… Cela n’arrivera plus jamais…


Elle décréta que de toute façon, elle ne suivrait pas cet entraînement. Elle avait bien plus peur de se retrouver comme son frère, que de désobéir à ses parents ou de se rebeller contre eux. Alors pour une fois, elle refusa en bloc. Entre deux peurs, on a toujours son camp à choisir, aussi lâche soit-on… Elle fut contrainte pourtant, mais même en se soumettant à des exercices intenses, elle n’y arrivait juste pas, bloquée par le souvenir de son frère désormais mort.

Les années passent, et le traumatisme commence à s’estomper au compte goutte, pour autant, elle ne veut plus en entendre parler. Elle n’a pas voulu être suivie par un spécialiste, et dés qu’elle l’a pu, elle s’est lancée dans des études en littérature étrangère. Si elle n’avait pas été aussi timorée, elle aurait même pu même partir à l’étranger pour un semestre.

Elle goûte à la liberté sur le campus, et sacrifie pas mal sa vie sociale pour être la meilleure dans son domaine. Elle commence à sortir un livre qui est vite publié. Il n’atteint pas les ventes attendues, mais elle s’accroche et son deuxième livre lui décolle dans la catégorie jeunesse.

Elle enchaîne quelques années de labeur, sort pas mal de petits livres avec plus ou moins de succès et commence enfin à s’intéresser à son propre « don », restant pourtant aussi loin de la famille qu’elle le peut, sauf pour les grands événements. Elle apprend seule, et ne maîtrise pas encore sa métamorphose en chien, cela lui demande plus de temps que pour quelqu’un qui aurait débuté l'apprentissage depuis tout petit. Elle s’essaie à d’autres formes, mais s’en tient à des animaux de très petite taille, ayant appris la leçon du passé. Elle est aussi surtout bien plus modeste que son frère. Cela dit, étant donné qu’elle vieillit et son corps aussi, la demande en récupération d’énergie se fait plus lentement qu'à la normale, même si elle progresse un peu dessus. Elle arrive plus facilement à prolonger son temps de métamorphose, mais elle ne maîtrise pas encore tout.

Ce qui explique que quand elle arrive à Philadelphie pour l’anniversaire de mariage de ses parents, qu’elle devait fêter au sommet des marches du Museum of Art, point de leur ralliement, pour une fois bien décidée à leur dire ce qu’elle pense de l’enfance qu’ils lui ont fait vivre, elle se transforme aisément de manière réflexe, sous le choc. Elle fait le tour de la place, observant le charnier, à quatre pattes et l’odeur de sang lui monte à la tête. Tremblant, elle voit parents, grands-parents, frère et sœurs, oncles et tantes décimées, probablement attaqués par une ignoble bête. Elle n’en connaît pas la nature, mais un cri au loin, semblable à celui d’un loup, la ramène à la réalité. Elle n’essaie même pas de reprendre sa forme humaine, se disant qu’elle aurait plus de chances de fuites sous forme de doberman.

La seule solution qu’elle trouve est dans la fuite, entendant les sirènes de police résonner au loin. Elle a la conviction qu’on en voulait particulièrement à sa famille et la peur de se faire accuser ou prendre pour bouc émissaire la motivent à aller plus vite encore. Elle s’enfonce dans les ruelles, incapables de penser. Elle cherche à mettre le plus de distance entre la scène de crime et elle.

Elle file à vive allure, mais cela ne semble jamais assez. Elle arrive à se débrouiller et trouver de quoi survivre en inspirant la pitié aux gens sous sa forme canine, et elle y repense le soir en se trouvant un coin tranquille pour reprendre des forces, sous forme humaine. Elle est épuisée, mais ne trouve pas le sommeil. Personne d’autre que sa famille avait été massacrée, alors que les rues auraient dû être bondées. Elle n’avait croisé personne à la ronde avant d’avoir parcouru deux petits kilomètres. Ce qui s’en était pris à sa famille devait être terriblement puissant, assez pour faire fuir tout témoin de la scène. Cette seule idée la fit paniquer. Elle avait alors attendu le petit jour pour se remettre en route. Ce n’était pas assez et elle savait qu’elle allait s’épuiser la santé si elle ne faisait pas attention à ses propres forces. Cependant, il fallait qu’elle avance, encore et encore, pour essayer de faire partir cette image du massacre imprimé dans sa rétine. Même en fermant les yeux, elle les voyait. Elle reprit forme canine pendant une journée durant, en se ménageant des courts moments de pose. De toute façon, elle n’aurait pas pu se balader à moitié nue en ville.

Arrivée vers la fin de son parcours, elle se fait attaquer par une horde de chiens errants, réels et pleins de puces et se retrouve une nouvelle fois bloquée sous sa forme canine sans pouvoir se changer de nouveau. Elle est blessée, pousse sur ses dernières forces et s’est aux abords du Carlyle, à une ou deux ruelles près qu’elle tombe, épuisée. À maintes reprises, il s’en est fallu de peu qu’elle se fasse tamponner par des voitures. Elle évitait au maximum certaines artères, et il lui est arrivé aussi parfois de grimper sous la bâche de camions de transports pour traverser les grands axes routiers.

Elle ne sait pas qu’elle a atteint New-York, que sa lâcheté lui a sauvé la vie et que les circonstances ont joué en sa faveur. Elle débarque là-bas, sans rien d'autre que sa maigre carcasse blessée et à l’agonie.

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